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PORTE Georges

Le 17/04/2018

Porte georges portrait Porte georges

Il est né le 21 juillet 1898 à Fleury, fils de PORTE Alphonse et de MOREAU Aline Léontine. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme chauffeur au chemin de fer.

Georges arrive le 19 avril 1917 au 82e régiment d’infanterie qui se dans le secteur de Juvincourt. Pendant les mois de mai, juin et juillet, le régiment tient le secteur devant Juvincourt, par période de 20 à 30 jours, coupés par des repos dans les villages de l'arrière-front : Hourges, Unchair, Brouillet, Coulonges, Arcis-le-Ponsart. Le secteur de Juvincourt est parfois agité ; le régiment, à chacun de ses séjours, en perfectionne l'organisation ; l'activité réciproque des deux artilleries se maintient, bien que l'attitude défensive semble avoir été adoptée par les deux adversaires sur ce terrain. Ceci n'empêche pas l'ennemi de manifester son activité de temps en temps par des coups de main. Le régiment en fait avorter beaucoup dans l'œuf. Le plus notable de cette période est celui du 12 juillet, vers 3 h.30, après un subit et violent bombardement sur toutes les lignes du bataillon de droite (3e bataillon) par obus de tous calibres et engins de tranchée, l'ennemi exécute un coup de main avec 70 hommes environ, commandés par un officier. Celui-ci fut fait prisonnier ainsi que deux de ses hommes ; deux autres soldats allemands furent tués. Des cadavres ennemis resteront dans les fils de fer en avant de la première ligne. Au début de novembre, le régiment, après un de ses repos périodiques, prend le secteur devant Corbeny, aux abords de Chevreux. A la suite d'un repli, derrière l'Ailette, des Allemands qui ont abandonné l'arête importante du Chemin-des-Dames, le régiment occupe ses nouvelles positions. Ce repli a eu sa répercussion jusque devant Corbeny et le régiment, pendant un mois, travaille à l'organisation du terrain cédé ; la caractéristique de cette période est l'emploi par l'ennemi de nombreux obus toxiques (bombardement à ypérite). A signaler l'opération de reconnaissance, dans les lignes ennemies, du 25 novembre 1917, commandée par l'adjudant DUMESNIL (6e compagnie) et comprenant un sergent, un caporal, huit voltigeurs ; cette reconnaissance tua deux soldats ennemis et fit prisonnier un troisième qu'elle ramena dans les lignes. A la fin de décembre, le régiment est mis au repos pendant un mois à Arcis-le-Ponsart (Marne).

Vers le milieu de janvier 1918, il est employé aux travaux afférents à la consolidation du front de l'Aisne : construction d'une deuxième position, garnissant les crêtes qui défendent au Sud la vallée de l'Aisne entre Guyencourt et Roucy. Au début de février, la division est portée vers le Sud d'abord, puis vers l'Ouest ; en cinq étapes par voie de terre, elle gagne le département de l'Oise dans la région Nord de Clermont-sur-Oise (Cressonsacq, Pronleroy, La Neuville-Roy) où elle constitue une réserve générale placée derrière le point de suture des fronts anglais et français. L'année 1918 va marquer le grand et dernier effort de l'Allemagne sur le front occidental. L'Allemagne dispose du maximum de ses effectifs par suite de la défection russe l'année précédente. Elle a pu, pendant l'hiver 1917 – 1918, ramener du front oriental troupes et matériel, réorganiser ses forces et concevoir le plan de la formidable offensive qu'elle ne peut manquer de déclencher pour, croit-elle, en finir avec nous. Cette offensive, elle la fera aussitôt que la saison le lui permettra, car elle sent que, pour réussir, il faut qu'elle agisse vite, avant que les Américains, qui se sont ralliés à notre cause, celle du Droit et de la Liberté, aient pu donner la plénitude de leur concours. Et en effet, elle déclenche cette offensive le 21 mars, elle la déclenche au point de suture des fronts anglais et français, avec un double but : Séparer l'Armée française de l'Armée anglaise et rejeter celle-ci vers la mer ; Se ruer sur Paris par la vallée de l'Oise, qui, toujours, a été le chemin préféré des stratèges allemands pour atteindre la capitale. Le régiment, alerté le 22 mars dans ses cantonnements vers une heure du matin, est enlevé en camions vers 15 heures et roule dans la direction de la bataille. Il traverse Lassigny, Noyon, Guiscard, et débarque dans la zone Quesmy – Maucourt. Le 23 mars, à 7 h.30, le régiment se met en marche sur Guivry – Ugny-le-Gay, dans la direction de Jussy, ayant pour mission de relever les troupes britanniques fortement pressées par l'ennemi. Le 3e bataillon, avant-garde du régiment, se déploie dans le bois de Genlis, en liaison à l'est avec la 1re division de cavalerie à pied (4e et 11e cuirassiers), à l'Ouest, avec le 329e régiment d'infanterie. Au Nord du bois de Genlis, la situation est très obscure, et seuls quelques éléments anglais se replient en combattant. Le 1er bataillon occupe les lisières d'Ugny-le-Gay, avec l'état-major du régiment. Le 2e bataillon tient les « Hézettes » (un kilomètre Nord-Est de Guivry). A 14 heures, ils sont mis en réserve de division, le 2e bataillon aux Hézettes, le 1er bataillon à Guivry. Le 3e bataillon signale, à 22 heures, des attaques ennemies sur ses compagnies en ligne, qui les repoussent. Le 24 mars, la situation est la suivante : le 3e bataillon, relevé par le 4e régiment de cuirassiers, occupe la cote 106 et le village de La Neuville-en-Beine ; le 2e bataillon, les Hézettes ; le 1er bataillon, Guivry, avec le lieutenant-colonel LAUCAGNE, commandant le régiment. Vers 11 heures, l'attaque ennemie se déclenche, refoulant le 4e cuirassiers, qui occupe le bois de Genlis, et les éléments anglais défendant Les Riez-de-Cugny. Les batteries anglaises se replient. Le 3e bataillon reçoit l'ordre de se porter de La Neuville-en-Beine sur la Butte des Minimes et de se mettre en liaison avec le 2e bataillon qui tient toujours les Hézettes. Il exécute ce mouvement en ordre, malgré un feu très violent d'artillerie et de batteries de mitrailleuses, violemment pressé par l'ennemi et à un moment presque encerclé. A 13 heures, les trois bataillons se trouvent en première ligne et engagés contre un ennemi qui attaque furieusement. Après une attaque sur les Hézettes, attaque repoussée par le 2e bataillon, l'ennemi qui s'est emparé de Caumont, de Commanchon, de Béthancourt, fait de nombreuses tentatives sur la crête de la Tombe-Régnier. A partir de ce moment, l'ennemi attaque sans répit sur tout le front du régiment. Toutes les unités en ligne défendent leurs positions avec acharnement, malgré le silence des artilleries anglaise et française qui ne peuvent répondre aux demandes de barrage. A 17 h.45, l'ennemi, appuyé par une artillerie nombreuse, précédé par de violentes rafales de mitrailleuses, parvient à déboucher du col des Hézettes, descendant de la Butte des Minimes, et atteint la lisière de Guivry, ainsi que la crête entre Guivry – Béthancourt. A 18 heures, le lieutenant-colonel LAUCAGNE donne l'ordre à ses bataillons de se replier en défendant le terrain pied à pied et en direction de Beaugies. Ce mouvement est exécuté en bon ordre malgré le tir continu des mitrailleuses ennemies. A hauteur de Beaugies, les hommes sont ralliés, couvrent le départ de deux batteries d'artillerie et continuent leur repli par échelons sous la protection du 89e régiment d'infanterie, qui vient d'arriver et se déploie en avant de Maucourt. Neuf officiers et plus de 300 hommes, tués ou blessés pour la plupart, ne peuvent rejoindre le régiment qui se reforme à Quesmy et va occuper en deuxième position la Croupe des Usages. La position sera occupée jusqu'à une heure avancée de l'après-midi, heure à laquelle, sous la violence de la pression exercée par l'ennemi sur tout le front, les éléments en ligne se replieront en direction de Noyon. Le 2e bataillon attendra l'ennemi jusqu'au contact et presque jusqu'au corps à corps, le contre-attaquant, le fusillant de ses mitrailleuses presque à bout portant, protégeant ainsi à la fois le repli des troupes de ligne et le repli du régiment. Le régiment traverse Noyon, bombardée et en flammes, pour se porter à Chiry-Ourscamp, où il a reçu l'ordre de cantonner et où il se réorganisera sous d'intenses bombardements. Pendant les journées des 23, 24, 25 mars, l'élan des troupes a été superbe et leur confiance inébranlable. Bien que soutenues seulement par quelques batteries anglaises, notre artillerie étant encore loin, toutes les unités ont rivalisé d'ardeur, ont fait preuve d'une admirable ténacité en défendant pied à pied contre des troupes d'élite, pourvues de puissants moyens d'action et particulièrement d'une quantité inimaginable de mitrailleuses, un terrain qu'elles n'ont quitté qu'à la dernière minute, seulement après avoir reçu l'ordre de se replier et en infligeant des pertes sévères à l'ennemi.

Georges passe au 69e régiment d’infanterie le 28 mars 1918. Il fait partie de l’escadron du « message téléphone » du général commandant de la IIe armée. Il n’a donc pas la même vie que les soldats dans les tranchées. Le 28 mars, le régiment est donc alerté et en deux étapes il gagne Moncetz, au Sud de Châlons, là, sous une pluie battante, les compagnies, abritées tant bien que mal, sous des écuries de fortune, il reçoit ses renforts, ses réapprovisionnements en vivres et en munitions. Le régiment doit embarquer en camions et emmener avec lui ses mitrailleuses, afin d’être apte a combattre au débarquement, les équipages devant faire route par voie de terre. L’embarquement a lieu le 31 mars et, après un voyage fatiguant en camions, qui dure près de vingt-quatre heures, jalonné par Châlons, Athis, Épernay, Dormans, Château-Thierry, Neuilly-Saint-Front, Villers-Cotterêts, Verberie, le régiment débarque à Pont-Sainte-Maxence (Oise) et vient cantonner à Beaurepaire. Mais l’offensive allemande est arrêtée ; le maréchal Foch, qui vient de prendre le commandement des Armées alliées, constitue ses fameuses réserves. La 11e division est désignée pour en faire partie, elle reste donc au repos jusqu’au 13 avril. Le 14 avril, la nouvelle offensive allemande vient de se déclencher dans les Flandres ; d’autre part, l’ennemi est toujours très actif sur les points les plus à l’Ouest du front et Amiens semble une proie tentante pour l’ennemi. Le commandement échelonne les divisions en arrière et parallèlement au front. Du 14 avril au 5 mai, le 69e monte donc vers le Nord par voie de terre jusque dans la région de Doullens, en passant par Creil, Noailles Beauvais, Saint-Maulvis, Bougainville, Saveuse, Ailly-sur-Somme, Saint-Vaast-en-Chaussée, Flesselles, Rubempré, ou le régiment est accueilli magnifiquement par un bataillon écossais et qu’il quitte, le lendemain matin, accompagné par les “ bagpipes ” écossais et le lieutenant-colonel commandant le bataillon, venu saluer le régiment au départ. Du 5 au 30 mai, le 69e cantonne d’abord à Sarton et Thièvres, puis ensuite dans la région d’Ivergny-Est, en soutien de l’armée Anglaise. De nombreuses reconnaissances sont exécutées sur les deuxièmes positions, à l’Ouest de Bus-en-Artois, afin de pouvoir occuper celles-ci le cas échéant. Mais ce n’est pas vers Amiens que l’armée allemande va exécuter une nouvelle offensive et, le 27 mai, se répand la terrible nouvelle de la prise du Chemin-des-dames, puis les jours suivants de l’avance foudroyante des Allemands vers la Marne. Dès le 30 mai, le régiment est alerté ; les 30 et 31 mai, il fait mouvement par voie de terre d’Ivergny à Saint-Vaast-en-Chaussée. Le 3 juin, il embarque en chemin de fer à Saleux (Sud-Ouest d’Amiens), débarque à Pont-Sainte-Maxence et vient cantonner à Beaurepaire. Mais, dès le 1er juin, l’offensive était arrêtée aux lisières de la forêt de Villers-Cotterêts et le commandement apprend qu’une nouvelle offensive allait être tentée par l’ennemi dans le Matz, en direction de Compiègne. La IIe division est alors détachée du 20e corps d’armée qui opère dans la forêt de Villers-Cotterêts et qu’elle n’avait pas quitté depuis le début de la campagne. Le 5 juin, le régiment embarque en camions et débarque à La neuville-Roy. Il a pour mission d’assurer la défense de la deuxième position, sur le front Méry-Belloy. Le 9 juin, l’ennemi, exécutant un violent tir de préparation faisant pressentir une attaque, le régiment est alerté et va garnir la deuxième position. A 4 h 30, les bataillons sont en place ; le bataillon Lemaitre (1er) a pour mission de tenir la position au Nord et au Sud de la route Méry-Ressons ; le bataillon Vétillard (3e) a pour mission d’occuper et de défendre la position de Méry, tandis que le bataillon Dardelet (2e) est en réserve de sous-secteur. L’ennemi attaque à 3 h 18 sur les 36e et 58e divisions, qui tenaient les premières positions. En fin de journée, le bataillon Dardelet est chargé de s’établir sur la position Nord-Est de Courcelles, cote 123, tandis que les deux autres bataillons contiennent l’ennemi sur les positions occupées le matin. Sur la droite, la 18e division d’infanterie tient Belloy, sur la gauche la 36e tient Courcelles. Le 10, à 4 h 25, l’ennemi reprend son attaque, prend Belloy et s’infiltre dans Méry, qui doit être abandonné complètement à 11 heures par les éléments du 3e bataillon qui le tenaient, l’artillerie française ayant ouvert un feu d’anéantissement des plus violents sur le village. Vers 16h 30, le lieutenant-colonel d’Alauzier, chef d’état-major de la division, vient prendre le commandement du régiment qui contient l’ennemi à l’Ouest de Méry. Le soir, une contre-attaque menée par le 4e bataillon de chasseurs à pied et fortement appuyée par le 3e bataillon du 69e, permet de reprendre une partie du village. Pendant la nuit, le régiment s’organise sur place. Le 11, à 11 heures, a lieu la grande contre-attaque du général Mangin ; le 69e, dépassé par les troupes d’attaque, se rassemble dans la région de Méry pour assurer la garde de ce point d’appui ; puis, vers 21 heures, dans la partie Nord de Ménévillers, cote 91. Le 12, la division passe en réserve de la IIIe armée. Le régiment est enlevé en camions : embarquement vers La neuville-Roy, débarquement dans la région de Clairoix, près de Compiègne, au cours duquel le commandant Dardelet est blessé par l’éclatement d’une pièce d’artillerie. La 11e division a pour mission d’assurer la défense de la tête de pont de Compiègne en cas de progression ennemie, le 69e est en réserve de division. Le 14 juin, le régiment se remet en mouvement : embarquement en camions à Compiègne, débarquement à Attichy. Au cours de ce déplacement, quelques obus d’artillerie à longue portée tombent sur les colonnes en mouvement et causent d’assez lourdes pertes. Cantonné à Attichy depuis le 4 juin, le régiment a pour mission, en cas d’alerte, d’assurer la défense de la deuxième position entre la ferme La Faloise et l’Aisne. Des travaux sont immédiatement entrepris. Le 19 juin, la 11e division d'infanterie relève la division marocaine, très éprouvée par les récents combats du 12 juin, dans lesquels l’ennemi avait essayé de percer entre les forêts de Villers-Cotterêts et de Compiègne. Le 69e vient occuper le secteur d’Ambleny, secteur entièrement neuf, ou tout est à organiser. Une guerre toute différente de celle à laquelle le 69e était habitué jusqu’à présent commence alors. Ce n’est plus les terrains bouleversés de Verdun ou de la Somme, mais un paysage riant, très vert, de coquets petits villages dans lesquels les habitants, fuyant précipitamment, ont tout laissé sur place, qui s’offre aux regards des combattants. Les interminables boyaux sont remplacés par des pistes sous-bois ou à travers les blés hauts et dorés, les tranchées par des trous individuels et les abris par ces immenses “ creutes ” qui peuvent abriter des bataillons entiers. Les travaux sont immédiatement entrepris et en très peu de temps toute une ligne de résistance, merveilleusement camouflée est creusée sur la croupe à l’Ouest d’Ambleny. Le 28 juin, les 11e et 153e divisions sont chargées d’une attaque locale ayant pour but de prendre pied sur le plateau de Cutry. La 1ère compagnie du 69e, qui forme l’aile gauche de l’attaque, s’empare de Fosse-en-Bas, ou l’ennemi, complètement surpris, laisse entre nos mains 41 prisonniers, dont 2 officiers. A la tombée de la nuit, les allemands lancent une très violente contre-attaque ; la 1re compagnie est soumise à un bombardement des plus intenses dans Fosse-en-Bas, qui l’oblige à évacuer ce hameau, qui est réoccupé dès le 29. Le 2 juillet, le lieutenant Communier et un détachement de la 10e compagnie occupent le hameau de Préville. Le 6 juillet, le 2e bataillon pousse ses avants postes dans la région boisée évacuée par l’ennemi au Nord d’Ambleny. Enfin, le 12 juillet, après vingt-quatre jours de secteurs, le régiment reçoit l’ordre de relève pour aller au repos. Mais au dernier moment le 1er bataillon est désigné pour rester en secteur et relever sur la gauche un bataillon du 43e régiment d’infanterie qui se trouvait sur la rive gauche de l’Aisne. Les 2e et 3e bataillons viennent à Hautefontaine et dans les creutes du ravin de Montigny-Lengrain. Mais le repos est de courte durée et dès le 16 le régiment reçoit des ordres pour remonter en ligne et prendre part à une grande offensive en direction de Soissons. La surprise fut complète parmi le régiment, tant le secret avait été bien gardé. Aucun travail spécial, aucun renforcement d’artillerie ne faisait prévoir une telle offensive. Aucune préparation d’artillerie ; le 18 juillet, à 4h 35, l’attaque se déclenche les premières vagues partant alors que les premiers obus tombent dans les lignes ennemies. Le 69e, formant l’aile gauche de la 11e division d’infanterie, entre l’Aisne et le cimetière d’Ambleny, a pour mission de s’emparer des hameaux et des hauteurs situées entre Pernant et Ambleny, et de se rabattre le long de l’Aisne en fin d’attaque, opérant ainsi une rotation d’un quart de cercle. Les groupes de fermes et moulins sont rapidement enlevés après quelques petits combats, mais au pied des pentes, le 2e bataillon se trouve pris sous des feux de mitrailleuses des plus violents, provenant des creutes situées à mi-pente et qui lui causent de très lourdes pertes (le capitaine pierre Mounier, commandant provisoirement le bataillon, est grièvement blessé), tandis que le 3e bataillon est obligé de livrer un dur combat pour s’emparer du moulin du Pressoir et de l’hôpital d’évacuation sur la droite, le 26e a pu s’emparer du ravin de Pernant et des vastes creutes qui s’y trouvent, faisant un très grand nombre de prisonniers. Les défenseurs du plateau entre Pernant et Ambleny, qui résistent grâce aux creutes qui les abritent, comprennent qu’ils vont être cernés et abandonnent la résistance pour essayer de regagner leurs lignes. Dans l’après-midi, le régiment atteint tous ses objectifs, c’est-à-dire la voie ferrée qui court le long de l’Aisne. De nombreux prisonniers, des batteries, ainsi qu’un très important matériel reste entre nos mains, et cette journée lui vaut sa deuxième citation à l’ordre de l’armée, ce qui lui donne droit un peu plus tard de porter la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. Dès le 19, dans l’après-midi, le 69e est relevé ; il vient passer trois jours dans les creutes situées au Sud de Saint-Bandry. Du 22 au 29 juillet, il occupe le secteur de la montagne de Paris, devant Soissons, à l’est du fameux ravin de Saconin, si bombardé ; puis il revient au repos dans les creutes de Saint-Bandry et de Pernant, du 29 juillet au 1er août. Le 2 août, l’ennemi, fortement pressé sur la droite, exécute un mouvement de repli sur la Vesle ; le 69e qui est en soutien de la division, est alerté et suit le mouvement jusque sur la Montagne de Paris, où il travaille à l’organisation d’une deuxième position jusqu’au 11 août, tandis que les chasseurs de la division occupent Soissons. Mais une nouvelle attaque générale est en préparation, la 11e division d’infanterie doit s’intercaler entre la 128e et la 162e, dans la nuit du 19 au 20 août, et a pour mission de pousser sur le plateau de Nouvron-Vingré, en direction de Bieuxy et de Juvigny. Le 69e doit partir derrière le 26e et le dépasser à 2 kilomètres Nord-Est de Nouvron-Vingré, pour continuer l’attaque. Le 21 août, le régiment occupe une ligne qui va d’un point situe à 200m de 4242, où la liaison se fait avec la 1er compagnie du 26e, au point 5942, Sud de la Balise. La ligne suit une tranchée allemande précédée de fil de fer, et est occupée entre la liaison avec le 26e et 5942 par le 2e bataillon du 69e et par la 9e compagnie. Vers 16h55, une attaque se déclenche, conformément aux ordres donnés mais dès le début des tirs de préparation, l’ennemi déclenche un violent tir sur la région de Bieuxy et un barrage préventif de mitrailleuses. Ces tirs empêchent le 4e bataillon de chasseurs à pied de venir prendre ses emplacements. Le 1er bataillon est arrêté presque immédiatement dans sa progression à son débouché sur le plateau Nord de 140 par de violents feux de mitrailleuses. Le 172e régiment d’infanterie à sa droite est également arrêté. Le 2e bataillon réussit à franchir les fils de fer mais est arrêté en avant de la lisière du bois que l’ennemi occupe avec de nombreuses mitrailleuses. Vers 18 heures, l’ennemi tente une contre-attaque sur les éléments qui ont gagné la lisière du bois, elle est repoussée par les éléments restés dans la tranchée. Le 3e bataillon arrive à pousser d’environ 200m dans le ravin de Bieuxy mais il est immédiatement arrêté par de nombreuses mitrailleuses. En conséquence, l’attaque est arrêtée, il faut s’organiser sur les positions. Dans la soirée et durant la 1er partie de la nuit, violents bombardements intermittents sur Bieuxy.

Bieuxy

George est mort le 21 août 1918 à Bieuxy, sans doute par un obus. Une plaque est sur la tombe de son père au cimetière de Fleury.

Porte georges tombe

Citation au journal officiel du 17 mai 1922 : « brave soldat. Tombé glorieusement pour la France le 20 août 1918 à Bieuxy. Croix de guerre avec étoile de bronze ». 

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

RAMUS Victor Jean Marc

Le 17/04/2018

Ramus victor jean marc

Il est né le 1er décembre 1889 à Paris 10e, fils de RAMUS Jean Baptiste et de BOCHET Gertrude Hélène. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme garçon d'hôtel.

Victor, dit Jean, est mobilisé le 3 août 1914 et arrive au 306e régiment d'infanterie qui se compose de soldat ayant fait leur service actif au 106e, et y sont revenus pour exécuter une période comme réservistes. Ils rejoignent Châlons et se voit prêt le 10. Il fait partie du 4e groupe des divisions de réserve, 69e division d'infanterie, 137e brigade. Le 11 août, le régiment quitte Châlons à 5h et se porte vers le Nord par voie de terre et fait étape le 11 aux Grandes Loges, le 12 à Sillery, le 13 à Bourgogne et Fresnes, le 14 à Montcornet où il séjourne jusqu'au 18 et fait étape à Saint-Clément et Coingt le 19. Le 21 août, il cantonne dans la région Ouest d'Hirson, le 22 dans celle de Solre-le-Château. Le 23 il organise à 15km à l'est de Maubeuge la position Monvigny - Saint-Christophe - Sartiau. A 18 heures le régiment reçoit l'ordre d'occuper les positions qu'il a organisées ; il y passe la nuit. Le 24, dès six heures le bombardement commence. Il se continue sans interruption jusqu'au soir. Le baptême du feu est une dure épreuve pour des réservistes. Ils la subissent en tenant pendant 13h, sous un feu d'artillerie des plus violents. Quand, à 10h, ordre leur est donné de se replier sur Bousignies, la retraite s'effectue en bon ordre ; tous les blessés et la plupart des morts sont enlevés. Les pertes sont sensibles : 22 tués, 51 blessés et 37 disparus. Le 25 août, le repli méthodique commence. Ce mouvement s'exécute en combattant. Le régiment cantonne successivement à Saint-Hilaire-sur-Helpe, le 26 à le Nouvion, le 27 à le Sourd. Le lendemain, le 306e est arrière-garde et cantonne à Nouvion-et-Catillon. Le 29 août, la 137e brigade appuie l'offensive du 18e corps d'armée en direction de Saint-Quentin. Le régiment franchissant l'Oise, vient s'établir à 15h, à la sortie Nord-Ouest de Moÿ-de-l'Aisne, formant la tête de pont face à Saint-Quentin. A 19h, le régiment laissant quelques éléments à la garde du pont, se porte à la ferme Barivas, au Nord-Ouest de Renansart où il bivouaque. Le 30, relevé par le 18e corps d'armée, le régiment va cantonner à Fourdrain. Le 1 et 2 septembre, la retraite continue sur l'itinéraire Braisnes, Fère-en-Tardenois, Beuvardes et coûte 50 hommes. Le 3, la 69e division d'infanterie se porte sur Montfaucon et vers midi, lorsque le 306e se prépare à entrer dans la colonne, il est accueilli par un feu d'artillerie très violent. Le régiment tient néanmoins sous ce feu pendant une heure et demie, perdant 66 hommes. Le 4 et 5 septembre, le 306e se porte à Montmirail dans la région Sud-Ouest d'Esternay. Dans la soirée du 5, le régiment organise le village de Villiers-Saint-Georges. Il occupe dans la nuit du 5 au 6 les positions qu'il a organisées. Le 6, le flanc droit de l'armée allemande est attaqué par l'armée anglaise et la 6e armée ; le 306e est en réserve dans le ravin Nord de la ferme Chamflay. Le 7, la 6e armée qui a repoussé la veille l'ennemi sur tout son front, progresse vers le Nord. Le régiment occupe successivement la cote 176, Saint-Bon et les Châtaigniers où il bivouaque. Le 8, l'armée allemande est en pleine retraite ; le mouvement offensif de la 6e armée se poursuit. La 69e division d’infanterie appuie le 3e corps d'armée. ; le 306e cantonne Artonges, puis à Fossoy, Cierges, Trigny et Guignicourt-Prouvais. Le 14 septembre, l'ennemi occupe face à l'Ouest, tous les forts de Reims. D'abord rassemble au Sud de Prouvais, le régiment se porte par le camp de César, Berry-au-Bac sur la croupe 83, puis sur la croupe 91, gardant sous un feu violent d'artillerie le pont de Sapigneul. Le lendemain, à 10h, soumis au tir de l'artillerie et pressé par l'infanterie ennemi, il est forcé de se replier sur la cote 83. A midi, le bombardement reprend très violent ; le régiment tient quand même et garde pendant la nuit les ponts sur le canal. Du 16 au 22 septembre, le régiment maintient l'intégrité de son front sur le canal, facilitant ainsi les offensives des 1e et 18e corps d'armée dans la région de Craonne. Du 23 au 4 octobre, le régiment reste en réserve dans la région de Trigny - Fort Saint-Thierry, puis le 5 il est embarqué en convoi automobile à Jonchery et transporté dans la région de Berzy, Noyant, Courmelles, au Sud de Soissons. Le 12, il relève dans leurs tranchées des forces anglaises. Jusqu'au 29, le secteur est assez mouvementé. Le 29 octobre, après une intense préparation de minenwerfer, qui dura tout le jour, l'ennemi attaque à 22h ; mais il est repoussé partout subissant des pertes sérieuses, notamment devant le front de la 20e compagnie. Le 30, un peu avant 7h, la canonnade devient furieuse sur tout le front. Les communications téléphoniques sont coupées, malgré le zèle tout à fait remarquable du téléphoniste, qui déjà la veille, sous une grêle ininterrompue de projectiles, s’efforça pendant 3h de réparer la ligne rompue en sept endroits par les obus. Une première attaque à 7h, une deuxième 30min plus tard, permettent à l’ennemi de prendre pied dans les tranchées. Mais un retour offensif conduit au cri de « En avant, à la baïonnette » avec deux sections des 17e et 18e compagnies refoule les assaillants qui laissent plus de 150 des leurs, sur le glacis des tranchées. Une accalmie suit le recul des allemands. Les unités se reforment rapidement mais à 8h, la canonnade redouble de violence ; plusieurs compagnies de mitrailleuses mêlent leur concert à celui des canons. Les tranchées sont rapidement hachées. A la faveur de ce déluge de fer, une nouvelle attaque d’infanterie, plus nourrie que la première, se prononce sur tout le front. Les compagnies tiennent bon dans leurs tranchées jusque vers 10h, mais certaines d’entre elles, littéralement submergées, sont forcées de se replier. Les 17e et 18e compagnies ainsi que la 5e section de mitrailleuses n'ont pas jusqu'ici lâché un pouce de terrain, mais vers onze heures, le cercle de feu se rétrécissant, le chef du 5e bataillon donne l'ordre à ces unités de se replier. Lorsque l'ordre leur parvient, la section de mitrailleuses, qui vient d'abattre plus de 200 ennemis, est complètement entourée, mais son chef, un fusil à la main, charge à la baïonnette avec 10 hommes, reprend ses pièces et se replie en ordre avec tout son matériel. Cette même section inflige encore durant l'après-midi des pertes très lourdes à l'ennemi, entourée à nouveau, l’adjudant avec une section de la 23e compagnie, parvient à la dégager et à sauver le matériel, mais il tombe mortellement frappé. La 24e compagnie que l'ordre de repli n’a pu toucher, lutte désespérément dans ses tranchées d ' abord, ensuite dans une maison qu'elle organise en blockhaus. Complètement entourée, écrasée sous le nombre cette compagnie, qui le matin comptait 2 Officiers et 235 hommes, se réduit en fin de journée à 1 sergent et 26 hommes. A 11h15 le Bataillon traverse Vailly sous un ouragan de fer. A cet instant une partie de l’Hôtel de ville s'écroule sous les obus. Ordre est donné de se porter sur les rives Sud de l’Aisne. Le 5e bataillon franchit l'Aisne et son canal et se reforme à la lisière est des bois de Chassemy. Le 6e bataillon conserve la lisière est de Vailly jusqu'à midi, puis vient s'établir à la lisière Nord des bois de Chassemy.

Vailly

De ces positions est et Nord des bois de Chassemy, les braves survivants du 306e, interdisent jusqu'à la nuit, à l'ennemi, le franchissement de l'Aisne. A la tombée de la nuit le 306e est relevé et va cantonner à Limé, Cette journée du 30 Octobre coûte au Régiment 35 tués, 23 blessés et 1485 disparus. Du 31 octobre au 15 novembre, le régiment se reforme à Limé et il effectue des travaux de terrassements à l’arrière des lignes. Le 15, il relève le 287e dans les tranchées au Nord de Chassemy. Le régiment occupe ce secteur jusqu’au 4 décembre. Le 5, le 306e relève le 267e dans le secteur de Cys-la-Commune et va y rester jusqu’au 1er décembre 1915 se faisant toujours remarquer par son entrain, son initiative et le bon esprit dont sont animés ses hommes.

Pendant un an, il conserve intégralement le terrain dont il a la garde, malgré les bombardements fréquents, les coups de main audacieux de l’ennemi et une situation matérielle laissant à désirer du fait de la proximité de l’Aisne qui débordant l’hiver, transforme les tranchées en véritable bourbiers. Le 1er décembre, le 306e est relevé par le 287e qui pour la première fois depuis un an, va au repos à Paars et Courcelles à 8km des premières lignes. Le 15 décembre, il remonte en ligne dans le secteur Cys-Presles et le jour même, à 16h10, après un violent bombardement par l’artillerie française, la 23e compagnie s’empare des maisons brûlées, conquiert l’île et atteint le canal. Dix-sept prisonniers sont ramenés dans les lignes. Dès le lendemain, l’artillerie allemande semble vouloir venger l’échec de la veille, en dirigeant un tir méthodique et violent contre les positions conquises. Cette attitude agressive va croissant les jours suivants et atteint son maximum d’intensité vers 15h. A cet instant l’attaque ennemie se déclenche mais grâce à la 23e compagnie, son avance est rapidement enrayée. Dès lors l’ennemi mécontent de son échec : bombarde fréquemment et avec violence les positions du régiment, faisant très souvent usage d’obus lacrymogènes.Le 8 janvier 1916, le régiment va au repos à Paars et à Courcelles et remonte en ligne le 22 où il subit à nouveau le bombardement. Il revient au repos le 29, reprend les tranchées le 5 février. Le 12 et 13, il est encore pris à partie par l’artillerie ennemie. Enfin le 22, il est définitivement relevé par le 81e régiment d’infanterie. Le 23 février, il embarque à Fismes et cantonne à l’arrivée à Mourmelon-le-Grand (5e bataillon) et Mourmelon-le-Petit (6e bataillon). Il est remis à l’instruction et effectue des travaux. Le 4 avril, le régiment embarque à Mourmelon et débarque à Sainte-Menehould et cantonne à Elise. Le 8, il est transporté en convoi automobile de Foucaucourt à Baleycourt puis gagne Nubécourt. Dès le soir les cadres du 5e bataillon partent reconnaître des tranchées près du fort de Vaux. Le 9, le régiment bivouaque à Landrecourt, le lendemain au Bois-Bouchet et le surlendemain monte en ligne. Il occupe les tranchées de deuxième position entre le chemin de Chattancourt – Mort-Homme exclus et le moulin de Marre.

Chattancourt

Les tranchées sont à peine ébauchées, le travail est impossible le jour ; la nuit les hommes effectuent des travaux de terrassement. Les pertes commencent à être terribles. Le 20 avril, le 5e bataillon, après une violente préparation par l’artillerie française, s’élance à l’attaque de la tranchée GARCON qu’il conquiert, faisant une cinquantaine de prisonniers ; Malgré les tirs de barrage ennemis, il atteint complétement l’objectif. Les 21 et 22 avril, les allemands essaient en vain de réagir. Partout ils ont repoussé malgré leur bombardement intensif, le régiment compte 89 tués, 181 blessés et 28 disparus. Dans la nuit du 22 au 23, le régiment relevé par le 332e va au repos à Sivry-la-Perche où il est reconstitué ; puis le bombardement obligeant à évacuer le village, il va le 28 à Julvécourt-Ippécourt pour finir de se préparer à un nouvel effort. Le 8 mai, le 306e relève le 287e au Mort-Homme. Il y reste jusqu’au 14, subissant sous forme de bombardement, le contre-coup des attaques acharnées que l’ennemi lance sur la cote 304. Au repos du 14 au 30 mai au vois Bouchet, il va fournir un nouvel effort. Le 20 mai, pour rétablir l’intégralité du front le 306e remonte en ligne, le 5e bataillon à Marre-Chattancourt, le 6e bataillon au Mort-Homme et ravin de la Hayette. Le 24 mai, le régiment est relevé et cantonne à Ippécourt puis le 29, le 5e bataillon remonte en ligne dans la région du Mort-Homme. Le 31 mai, le 6e bataillon, qui était resté à Ippécourt embarque en convoi automobile et arrive à Sandrupt où le 5e bataillon ne rejoint que le 3 juin. Le 5 juin le régiment embarque à Saint-Eulien, le 6 à Fère-en-Tardenois et va cantonner à Mareuil-en-Dôle, où il se réorganise. Le 13 juin l’annonce de la dissolution arrive au régiment et celle-ci sera effective le 15 juin.

Jean rejoint alors le 332e régiment d’infanterie, 17compagnie, qui se trouve dans l'Aisne et change de cantonnement plusieurs fois où à chaque arrêt des travaux sont entreprit. Le régiment alterne entre cantonnement et les tranchées du choléra et de la miette, sans grande activité ennemie. Jean a été condamné le 22 août par le conseil de guerre de la 69e division d’infanterie a un an de prison avec sursis pour abandon de poste sur territoire ennemi en temps de guerre. Le jugement rapporte que Jean a été malade depuis le 22 juillet et s'est rendu à la visite (médicale) les 23, 24 et 25 juillet pour se faire soigner de sa bronchite légère. Après la visite du 25, il n'a pas rejoint sa section car il trouvait que les soins n'étaient pas suffissant. Il est parti dans le train des permissionnaires à la gare de Breuil-Romain du 26 et il est arrivé gare de l'Est afin de rendre visite à ses parents toute l'après-midi puis dans la soirée à rejoins son domicile afin de se placer des ventouses et de la ouate thermogène pour se soigner.Ce n'est que le 27 au matin qu'il s'est rendu volontairement au bueau de la place des invalides pour expliquer son cas et il s'est fait incarcéré. Il rejoint sa section le 2 août sous la conduite de la gendarmerie. Le rapport indique : "Le soldat Ramus, d'aspect maladif, paraît être de volonté faible : c'est un déprimé. Il n'a fait à la compagnie que deux séjours aux tranchées, au cours desquels il n'a rendu que peu de services, par suite de son état de santé. Ce soldat n'a pas un mauvais esprit et n'a jamais été vu en état d'ivresse."

Cholera miette 3

Jean rejoint le 30 août 1916 le 287e régiment d'infanterie aussi appelé Berry-au-Bac, qui se trouve sur les bords de l'Aisne, va occuper, jusqu'au 27 novembre, le sous-secteur du bois des Buttes. Là encore, les minen ne manquent point et les coups de main multipliés affirment notre supériorité sur l'ennemi inquiet. Au début de décembre, la 69e division est à nouveau réorganisée ; elle est réduite à trois régiments d'infanterie : 267e, 162e, 150e. Berry-au-Bac entre dans la composition de la 165e division d’infanterie (154e, 155e, 287e). Le 287e ne connaît l'Argonne qu'en décembre 1916. Il occupe durant un mois le secteur de la Gruerie. Là, il travaille sans relâche dans des ruisseaux boueux, sous le feu des minen de gros calibre, à l'organisation de ces bois qui abritent sournoisement un ennemi disposant de redoutables engins de tranchée, au moyen desquels il bouleverse journellement nos ouvrages défensifs. Le séjour dans ce secteur mouvementé développe la confiance mutuelle des cadres et de la troupe et aguerrit les unités. Dans les derniers jours du mois de février, la 165e division d’infanterie est relevée par une division du 8e corps d’armée. Berry-au-Bac cède la garde de son sous-secteur au 85e régiment d’infanterie. Par voie de terre, il est dirigé au Sud d'Epernay, où la 165e division d’infanterie doit stationner en vue d'une période d'instruction d'environ quinze jours.

Le 2 février 1917, il s'installe dans les cantonnements de repos ci-après : Etat-Major et 6e bataillon : Mareuil-en-Brie ; 4e bataillon : Suizy-le-Franc ; 5e bataillon : La Ville-sous-Orbais et Orbais-l'Abbaye, où se trouve le Q. G. de la division d’infanterie. Dès février, le régiment participe aux préparatifs de l'offensive prévue pour le printemps 1917. Du 18 au 22 février, les trois bataillons font successivement mouvement pour gagner la zone avant du 32e corps d’armée. Les 4e et 5e vont s'installer dans le camp du bois Nivard, près de Bouvancourt, tandis que le 6e occupe les baraquements de Pévy. Mis à la disposition du colonel commandant le génie du corps d'armée, ils travaillent activement à l'aménagement du terrain au Sud de Berry-au-Bac. Les travaux, exécutés de jour et de nuit, par mauvais temps, imposent aux groupes de dures fatigues. D'autre part, les unités sont logées dans d'inconfortables baraques fréquemment soumises au feu de l'artillerie ennemie. Une trentaine d'hommes sont ainsi tués ou blessés par le bombardement qui a généralement lieu pendant la nuit. Le 30 mars, les bataillons de travailleurs de la 165e division d’infanterie sont repliés sur les bords de la Marne, région de Damery. Quelques jours de repos leur ont été octroyés en raison de l'offensive de l'Aisne qui semble devoir se déclencher prochainement. Berry-au-Bac est regroupé à Venteuil. Mais sa période de repos est brusquement écourtée. Le 4, il reçoit l'ordre de relever, dans le secteur de Cormicy, le 267e régiment d’infanterie dont les unités, bousculées et décimées par un coup de main allemand, ont perdu une partie des tranchées de Sapigneul. Les bataillons, faisant mouvement dans les journées des 4, 5 et 6, relèvent les unités du 267e dans la nuit du 6 au 7. Le 11, Berry-au-Bac reprend, en quelques minutes, les tranchées perdues par le 267e. Les pertes sont légères. La 165e division d’infanterie devant attaquer à l'Ouest de Berry-au-Bac, le 287e est remplacé dans son sous-secteur, dans la nuit du 14 au 15 avril, par des unités correspondantes du 251e régiment d’infanterie. Il va se regrouper dans les bois des Grandes-Places où, bivouaquant sous la pluie et dans la boue, il procède aux préparatifs d'assaut. La veillée des armes n'est pas un repos pour les unités extrêmement fatiguées par le séjour en première ligne. Les quelques heures précédant l'attaque sont consacrées aux préparatifs d'assaut : distributions des vivres et munitions d'attaque, mise en état de l'armement, soins d'hygiène, etc... Le 16 avril Berry-au-Bac attaque et, coïncidence curieuse, il reprend le combat là où il l'avait interrompu en septembre 1914. L'attaque de la division d’infanterie a lieu par régiments accolés : les 155e et 287e en première ligne ; le 154e formant réserve. Berry-au-Bac doit s'engager par bataillons successifs dans l'ordre : 4e bataillon, 5e bataillon, 6e bataillon. Le 4e bataillon franchit rapidement, dans le plus grand ordre, les passerelles de l'Aisne et du canal entre Gernicourt et Berry-au-Bac et s'engage dans le sillon des bataillons de première ligne qui mènent l'attaque. Les défenseurs de la « Courtine du Roi de Saxe », qui étaient restés terrés dans les abris souterrains de la première ligne allemande pendant le passage des vagues d'assaut, se sont ressaisis. Ils commencent à mitrailler le 4e bataillon. Le commandant fait immédiatement entreprendre la neutralisation de l'ennemi par ses mitrailleuses et son encerclement par des groupes détachés à l'Est et à l'Ouest. Après trois heures de lutte, l'ennemi hisse un drapeau blanc et plus de 400 Allemands sortent des souterrains en faisant « Kamerad ». Le commandant fait immédiatement reprendre le mouvement en avant, mais il doit interrompre sa progression à l'extrémité Nord-Est du Camp-de-César, les régiments de la 69e division d’infanterie étant arrêtés par la résistance des défenseurs de Mauchamp et du bois des Consuls (deuxième position allemande). Les 5e et 6e bataillons atteignent à leur tour le Camp-de-César et se disposent en arrière du 4e bataillon. Les mouvements du régiment et des unités qui, un peu plus tard, viennent encadrer Berry-au-Bac sont aperçus des observateurs ennemis de la hauteur de Prouvais. Aussi l'artillerie allemande ouvre-t-elle sur le Camp-de-César un effroyable tir de harcèlement qui se prolongera pendant plusieurs jours. Les pertes de la journée sont sévères, surtout pour le 4e bataillon. Le régiment passe la nuit du 16 au 17 sur le Camp-de-César, sous un déluge d'obus. Le 4e bataillon franchit, le 17 avril à midi, la ligne de combat de la 69e division d’infanterie pour former une ligne nouvelle à 500 mètres plus en avant, dans l'intervalle compris entre le bois du Centurion, à l'Est, et le boqueteau du Licteur à l'Ouest. Il s'installe solidement sur cette position, malgré les tirs violents de l’artillerie ennemie et le même jour, vers 17 heures, il arrête net par ses feux une vive contre-attaque. Le 18, vers 6 h.30, les Allemands renouvellent, sur le front de Mauchamp-bois des Consuls, une nouvelle contre-attaque d'une vigueur exceptionnelle. Ils sont repoussés grâce à la vigilance et au sang-froid des groupes de combat du 4e bataillon qui, malgré la fumée, contre-attaquant par le feu, fauchent rapidement les vagues d'assaut adverses et les obligent à s'enfuir dans le plus grand désordre. Devant cet échec sanglant, l'ennemi renonce à toute réaction sérieuse d'infanterie jusqu'au lendemain, mais les tirs de son artillerie conservent pendant la nuit et les jours suivants une violence effarante. Dans la nuit du 17 au 18, le 5e bataillon relève un bataillon du 162e défendant la ferme Mauchamp et vient ainsi encadrer, à gauche, le 4e bataillon. Trois jours plus tard, ce bataillon cède sa place au 6e et devient réserve d'infanterie divisionnaire. Le 4e bataillon, relevé dans la nuit du 21 au 22 par le 3e bataillon du 154e, va occuper les tranchées de soutien du centre de résistance de Mauchamp. Les tranchées, affreusement bouleversées par un tir systématique de destruction, constituent une position de combat bien plus meurtrière que la première ligne située à environ 200 mètres plus en avant. Aussi les pertes deviennent-elles chaque jour plus sensibles. Les valeureux sergents CARRÉ-EZANO et ROLLET sont tués. Ce dernier est volatilisé au poste d’observation du bataillon par un obus de gros calibre. L'absence d'abris, les pénibles travaux de réfection des tranchées et d'organisation de la position ne tardent pas à épuiser les compagnies. En outre, l'humidité, l'impossibilité de changer de chaussures et surtout de se déchausser provoquent de nombreux cas de « pieds de tranchées » qui réduisent sérieusement la capacité de combat des groupes. 

Berry

Jean, est mort le 27 avril 1917. Le journal de marches et d’opérations n’indique que « situation inchangé » et déplore 2 tués. Il est enterré au cimetière de Fleury.

Ramus victor tombe 1Ramus victor tombe 2

Jean a reçu à titre posthume la médaille militaire : « Soldat courageux et dévoué. A été tué à son poste de combat le 27 avril 1917, à Berry-au-Bac, en faisant vaillamment son devoir. »

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

RAULIAC André Amédée

Le 17/04/2018

Rauliac andre amedee

Il est né le 3 février 1878 à Paris 6e, fils de RAULIAC Hélène (père inconnu). Marié le 18 janvier 1913 à Fleury avec BERTRAND Séraphine Marie. Avant la guerre, il travaillait comme domestique.

André arrive le 9 août 1914 au 6e bataillon territorial de génie mais la composition du régiment de génie est très complexe, chaque compagnie peut être dans un lieu différent et ne connaissant pas sa compagnie il est impossible de retracer son parcours. Il change de régiment pour le 9e compagnie S.N (sapeur naviguant) 17 mais le J.M.O (journal de marche et d’opération) ne permet pas de retracer son parcours.

Hericourt
André est admis le 13 octobre 1918 à l’H.O.E (Hôpital d’évacuation) 54B, secteur postal 123, à Héricourt pour une congestion pulmonaire mais il décède le lendemain. Il est enterré à la Nécropole nationale Les Glacis du Château, à Belfort, tombe 31.

Belfort Dscn7012

Merci à PETIT Bernard pour la photo. 

RICHARD Gabriel

Le 17/04/2018

Richard gabriel

Il est né le 7 mars 1886 à Fleury, fils naturel de DESVAUX Appoline Eugénie, reconnu par RICHARD Jules Appolinaire. Marié le 21 septembre 1910 à Fleury avec FAVROT Hélène Blanche. Ils auront un fils ensemble : Pierre Eugène, né le 21 juillet 1913. Avant la guerre, il travaillait comme chauffeur de locomotive.

Gabriel arrive le 4 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite.

Limoges

Gabriel meurt le 2 octobre 1914 à l'hospice de Limoges, des suites d'une fracture compliquée de la cuisse droite qui a conduit à une amputation et d'une septicémie. Gabriel n'est pas présent dans les historiques, qui mettent à l'honneur les morts du régiment, malgré les recherches dans le 82e, 282e, 4e et 204e régiment d’infanterie.

Il repose au cimetière de Fleury avec sa femme.

Richard gabriel 1

ROUSSEAU Marcel Raymond

Le 17/04/2018

Rousseau marcel raymond

Il est né le 26 août 1894 à Fleury, fils de ROUSSEAU Marcelin et de LORY Louise. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme instituteur.

Marcel arrive le 4 septembre 1914 au 4e régiment d'infanterie qui se trouve alors en Argonne. Le 6, près de Vaubecourt, les 1e et 3e bataillons arrêtent net une forte attaque allemande. L’ennemi pousse alors sur la gauche un nouvel assaut qui, progressant à couvert dans le bois de Brouennes, va prendre à revers, les deux bataillons du régiment. Mais la 2e compagnie a décelé ce mouvement ; elle fait face aux assaillants, bien supérieurs en nombre, et les contient énergiquement. Le 7, le régiment défend les lisières du bois Defuy devant Rembercourt-aux-Pots. Une attaque allemande débouche sur la droite. Les 1e et 3e bataillons la prennent de flanc et la brisent. Le 9, nouvelle attaque : deux fortes colonnes s’élancent du Nord et de l’Ouest. Une défense opiniâtre s’organise. L’ennemi subit de très lourdes pertes. Le 10 septembre au soir, les survivants se retrouvent près de Condé-en-Barrois. C’est alors la reprise de la marche en avant. Le régiment poursuit l’ennemi par Condé, Vaubecourt, Foucancourt, Clermont et Aubréville. Le 15, il occupe Vauquois et Cheppy où il se maintient malgré les efforts acharnés de l’ennemi. Après avoir organisé les abords de la ferme de Rochamps et du château d'Abancourt, les bataillons vont, le 5 octobre, relever un régiment en première ligne, à proximité de la route Varennes-Four-de-Paris. A la fin d'octobre, le régiment attaque la cote 263, éperon situé à la lisière orientale de l'Argonne, à hauteur de Boureuilles. Le 5 novembre, le sommet est entièrement français. Après un court séjour à Lochères, le régiment occupe un secteur au pied de la butte de Vauquois. Marcel est nommé caporal le 15 novembre. Les 8 et 9 décembre, le régiment prend part à une large opération sur Vauquois mais le sommet ne peut être enlevé. A la fin de décembre les 1er et 2e compagnies attaquent, le village de Boureuilles. Elles progressent résolument jusqu'aux fils de fer de l'ennemi et s'accrochent au terrain.

Le 6 janvier 1915, le régiment quitte le secteur de Vauquois. A peine installé au repos, il reçoit l'ordre de départ. Les positions de la Haute-Chevauchée ont été violemment attaquées ; les réserves contiennent l'ennemi avec peine. Il faut leur porter secours. Les 2e et 3e bataillons gagnent le ravin des Meurissons, et, le 9 janvier, ils contre-attaquent. Les pertes sont sévères. La ligne se stabilise, et durant douze jours, par une température rigoureuse et sous une fusillade intense, pelles et pioches fonctionnent sans relâche. Pendant ce temps, le 1er bataillon intervenait à la cote 263 par une vigoureuse contre-attaque. Dès le début de février, le régiment tient les lignes du plateau de Bolante, ravin des Meurissons. Quelques petites mines de part et d'autre commencent à exploser. Le 16 février, l'ennemi ouvre dès le matin un violent bombardement. A 9 heures, il fait jouer cinq mines puissantes qui bouleversent totalement les tranchées. L'attaque suit aussitôt. Les compagnies qui occupent le plateau de Bolante, séparées des autres éléments en ligne par le ruisseau des Meurissons, résistent énergiquement. Mais le 135e régiment d’infanterie prussien parvient à s'établir sur la première ligne et à s'infiltrer derrière la seconde. Les survivants de la 4e, cernés de trois côtés, tirent jusqu'à leurs dernières cartouches. Quand ils succombent, après s'être battus au corps à corps, il y a déjà près de sept heures que l'attaque est commencée. Plus à droite, vers le versant Nord des Meurissons, l'assaillant a pu progresser sérieusement. La situation est critique. L'adjudant PEYROU groupe autour de lui les plus braves de la 11e compagnie. Grimpés sur le parapet, ils tirent jusqu'à ce que l'ennemi s'arrête. Leur résistance permet l'arrivée des renforts, qui rétablissent la situation. Le 4 avril, jour de Pâques, le régiment se porte à l'attaque. Seuls quelques éléments peuvent parvenir jusqu'à la position allemande. Le lendemain 5, nouvelle attaque. Elle ne peut déboucher des tranchées. Le 6 au matin, troisième tentative, les clairons sonnent la charge ; le régiment sort en masse, au bout de quelques secondes il est arrêté net. Le soir, une dernière sortie ne donne pas plus de résultat. Les pertes sont cruelles. Le régiment reste dans le même secteur jusqu'au 15 juin. Marcel est nommé sergent le 1er mai et blessé le 4 par un ricochet de balle au bras. La lutte devient de plus en plus dure pour le régiment : la guerre de mines se développe. En mai, deux ou trois fourneaux explosent chaque matin. De multiples projectiles de tranchées font leur apparition et bombardent méthodiquement les lignes. Le régiment occupe les tranchées des pentes de la cote 263 ; les allemands en ont organisé solidement le point culminant. Le 13 juillet, à 3h 30, éclate brusquement un des bombardements les plus violents que l'on puisse imaginer. Jusqu'à 7 heures, l'artillerie de tranchée prend à partie les premières lignes ; l'artillerie lourde pilonne les boyaux, les postes de commandements et les abris des réserves. Les obus toxiques neutralisent l'action des batteries. A 7 heures, l'attaque commence. De puissantes colonnes abordent le : 1er bataillon. Les tranchées sont presque nivelées ; beaucoup d'hommes ont été atteints pendant le bombardement, les survivants se battent avec la dernière énergie. Les uns se font tuer sur place ; Les autres, encerclés, luttent courageusement pendant plus de sept heures, s'ouvrent ensuite un chemin et contre-attaquent aussitôt. Sur les pentes de 263, dans un ouvrage appelé “ le Réduit ”, le 3e bataillon tient bon. Le “ Réduit ” est inviolable. Le 18, le régiment est relevé. Le régiment va au repos à Clermont-en-Argonne et à Auzéville, où les renforts viennent combler les pertes (26 officiers et 1.341 hommes du 13 au 20 juillet). A la fin d'août, le régiment reçoit la mission d'organiser et de défendre la cote 285. Cette cote, qui dominait les positions du ravin de Cheppes et du ravin des Courtes Chausses, commandait la route de la Haute-Chevauchée. Atteindre la crête sera le but de l'ennemi ; la lui interdire sera celui du régiment. Le 27 septembre, voulant atteindre la crête d'un seul coup, l'ennemi monte une véritable opération et déclenche brusquement son attaque après l'explosion de cinq fourneaux de mines. Il ne peut aborder l'ouvrage 4, mais il réussit à pénétrer dans l'ouvrage 5. L'ouvrage 6, débordé des deux côtés, semble irrémédiablement perdu. C'est la 10e compagnie qui a la défense de ce secteur. Tandis que les sections en ligne contiennent les assaillants, le lieutenant DELFOUR lance une vigoureuse contre-attaque qui bouscule les allemands, reprend intégralement le terrain, pousse même dans le secteur voisin et ramène 8 prisonniers. Pendant ce temps, le 2e bataillon mis à la disposition du 91e régiment d’infanterie, exécutait des contre-attaques sur le plateau de Bolante. A la suite de ces combats, l'ennemi conserve le point culminant du plateau de la Fille-Morte ; là il organise un observatoire, d'où il peut inspecter toutes les lignes de la cote 285. Dès lors, ses bombardements se multiplient. Obus, torpilles, minen, labourent le terrain. En même temps, la guerre de mines prend une extension considérable. Il n'est guère de matinées sans qu'une ou plusieurs secousses ébranlent la terre. 

Fillemorte

Le 12 janvier 1916, la 1ère compagnie, à la suite d'une explosion formidable, confient, énergiquement l'adversaire et lui interdit l'accès dans son ouvrage entièrement retourné. Le 3 février, les grenadiers de la 10e compagnie repoussent un violent assaut des allemands. Le 6 mars, nouvelle attaque. Les grenadiers de la 2e compagnie tombent presque tous. La 11e compagnie contre-attaque dans l'après-midi. Le sous-lieutenant GRIVOT tue de sa main 3 Allemands, s'empare seul d'un petit poste et en retourne le créneau. Il devait être tué peu après DAVIDOFF, ce Russe exilé qui s'était engagé dans les rangs français, tombe en atteignant un blockhaus : « Ça ne fait rien, dit-il en rendant le dernier soupir, c'est un homme de la 1ère section qui est arrivé le premier. » Le 22 mars, à l'ouvrage 6, le sergent LOUPPE, de la 2e compagnie, 1e « as » des grenadiers du 4e, et sa remarquable équipe, s'emparent des lèvres d'un entonnoir. Le 29 juin, l'aumônier de la division, « le bon Père Henry » comme tous l'appelaient, est blessé mortellement en première ligne. Le 30, juin, deux mines sautent dans l'ouvrage 5. La masse de terrain, en retombant, comble la tranchée de soutien où se tenaient prêtes à s'élancer deux sections de la 10e compagnie. Les deux vastes cratères restent aux mains des grenadiers. Le 8 septembre, la cote 285 est confiée au 96e régiment d’infanterie. Malgré la violence des mines et des camouflets, dont plus de 600 ont sauté depuis août 1915, malgré les attaques répétées, malgré les bombardements, malgré l'acharnement désespéré de l'ennemi, malgré les pertes sanglantes (32 officiers, 1.300 hommes, dont près de 400 morts) durant treize mois, le 4e a conservé intégralement la cote 285. Après un court arrêt au camp Besnier et à Rarécourt, le régiment cantonne à Beurey, Robert-Espagne, où il goûte presque un mois de véritable repos. Le 6 octobre, il est transporté en camions à Verdun. Le 1er bataillon tient le saillant d'Haudremont ; le 2e bataillon s'établit au bois Nawe ; le 3e est en réserve. Marcel reçoit une citation pour avoir "dirigé pendant 8 jours, du 9 au 16 octobre, le groupe d'observateurs de la compagnie, dans une tranchée évacuée pendant le tir d'artillerie lourde, aimant chacun de ses observateurs du plus bel esprit de dévouement par le zèle qu'il déployait à assurer son service et à nuire à l'ennemi. (Cette citation lui est attribué par le commandant du 204e régiment d’infanterie et il aurait été rattaché à la 17e compagnie de ce régiment). Les 18 et 19 octobre, retour à Beuray, Robert-Espagne. Mais le contre-ordre arrive. « Pour garder le terrain conquis par la division PASSAGA, de Douaumont à Vaux, il faut des poilus capables de se faire tuer sur place. » Tâche que la 9e division d’infanterie va remplir pendant deux mois. Le 1er septembre, le régiment commence la relève, par Fleury-devant-Douaumont, le bois de la Caillette et le bois de Vaux-Chapitre rasés. Des centaines d'obus pourchassent les sections. Il fait presque jour quand elles atteignent les lignes. Pendant des jours et des nuits, les hommes restent tapis dans les trous d'obus. Les bataillons organisent les ravins de la Fausse Cote, de l'étang de Vaux et du Bazil. Les compagnies fondent et le régiment quitte Verdun le 11 décembre. Il a perdu 5 officiers et 700 hommes. Enlevé par camions, le régiment demeure quinze jours dans la région hospitalière de Vitry-le-François. Le 27 décembre, il est transporté en chemin de fer à Épernay et Dormans.

Le 1er janvier 1917, le régiment entre dans le secteur de Berry-au-Bac, coin du front tranquille. Quelques patrouilles, beaucoup de terrassements et de temps à autre repos à Cormicy tout en ruines. Le 10, tout le régiment est assemblé au camp de Lhéry où il se prépare à la « grande offensive ».  Le 5e corps d’armée doit attaquer entre le dernier contrefort du plateau de sonne et le ruisseau de la Miette. La 10e division d’infanterie est à gauche, la 4e à droite, la 125 en soutien. Le 1er bataillon du 4e régiment d’infanterie a mission de contourner le bois des allemands par l'Est. Les 5e et 3e bataillons ont pour objectif la deuxième position ennemie au Sud de Juvincourt. L'aube blafarde du 16 avril déchire l'ombre. Il est 6 heures ; les poilus du 4e, frémissants d'enthousiasme, s'élancent des parallèles de départ. Soudain l'ennemi déclenche un tir de barrage d'une extrême violence. Du bois des allemands, de la plaine de Juvincourt, crépite un exaspérant concert de mitrailleuses ; les rangs sont fauchés. Le 1er bataillon, dépasse bientôt les premières lignes allemandes faisant des prisonniers. Il atteint la route 44 et attaque le bois des allemands. La lutte devient ardente. Sortis de leurs abris bétonnés et du tunnel de la route, les allemands opposent une résistance désespérée. On en vient au corps à corps. Le chef de bataillon allemands et ses quatre officiers, qu'un officier met en joue, lui donnent leurs revolvers. Plus de 100 Allemands mettent bas les armes. Peu à peu, l'encerclement du bois des allemands se dessine. La majeure partie de l'ouvrage du Hanovre, avec 12 officiers, plus de 350 prisonniers, 15 mitrailleuses et un matériel considérable sont au pouvoir du 1er bataillon.  A droite, le 2e bataillon, s'empare dans un élan admirable de la première position ennemie. Malgré les feux de flanc du bois des allemands et de la Musette, il aborde la deuxième position, occupe les tranchées Sud de Juvincourt et le Vieux Moulin. A 8 h10, tous les objectifs sont organisés et la liaison est assurée. Ses pertes sont fortes. Le 3e bataillon, qui a particulièrement souffert du barrage au départ, ne s'élance pas moins avec entrain dans le sillage du 2e bataillon. Après avoir contribué aussi au nettoyage de la première position, il atteint, à 7h 30, le Vieux Moulin, oblique à gauche et, en liaison avec le 2e bataillon, s'établit à cheval sur la route Juvincourt - Musette. Malheureusement, le bois des allemands et le bois des Buttes tenant toujours, le flanc gauche des 2e et 3e bataillons est entièrement découvert. L'ennemi s'en aperçoit et déclenche une vigoureuse contre-attaque. Elle est clouée sur place. Vers 16 heures, menée par des effectifs puissants, une nouvelle contre-attaque débouche en masse de Juvincourt et de l'Ouest. L'ordre est de rester sur la position coûte que coûte : les poilus, soumis à un feu violent d'artillerie, et pris d'écharpe par les mitrailleuses, font des efforts désespérés pour s'y accrocher. Des sections se fraient un passage et les blessés sont nombreux. Il n'y a plus de cartouches ! Sous le flot gris, les défenseurs de Juvincourt sont submergés. Le 1er bataillon réalise une légère avance au levé du jour. Vers 17 heures, toutes les dispositions sont prises pour enlever l'ouvrage de Cologne. A ce moment, un bataillon du 113e régiment d’infanterie est envoyé en renfort. Le fameux “ blockhaus vert ”, où se tient le poste de secours allemands et qui sert de réduit à la position, est encerclé. A l'une des entrées, une centaine de prisonniers se rendent : 70 Allemands, dont 2 officiers et 1 major. Mêlées aux unités du 113e régiment d’infanterie qui se battent de chaque côté de la route 44, les fractions continuent à progresser. Toutes les organisations bétonnées de l'ennemi sont enlevées L'encerclement du bois des allemands est terminé. Le régiment reste encore toute la journée du 18 avril sur les positions conquises. Il a perdu 28 officiers et 1.200 hommes. Après ces furieux combats, ceux qui reviennent du bois des allemands et de Juvincourt se reposent dans les baraquements de la ferme de l'Orme. Deux jours après, les renforts commencent à arriver et, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, le régiment reprend le chemin des lignes. Le 13 mai, il est relevé. Les 29 et 30 mai, le 4e monte en ligne. Alors, durant huit mois, c'est la languissante vie de secteur avec les alternatives d'activité et de calme. La période août-septembre est mouvementée. Le 12, de gros minen tombent çà et là dans l'ouvrage ovale. On devine un tir de réglage. Le 13 septembre, à 4h 30, chacun est alerté à sa place de combat. L'attaque se déclenche peu après. Bravant la mitraille dans son ouvrage bouleversé, la 2e compagnie lutte avec une énergie splendide, tandis que la Compagnie de Mitrailleuses 1 fait par ses feux de flanc un barrage terrible en avant de la ligne. Cloué sur place, l'ennemi ne peut réussir son coup de main. Le 14 septembre, tout le régiment rassemblé se repose dans les baraques Adrian d'Arcis-le-Ponsart. Du 1er au 28 octobre, le régiment est en ligne, devant le bois de la Casemate. Grande activité de patrouilles de part et d'autre.  Le 11 novembre, le régiment occupe le secteur Sud de Corbeny. Les tranchées sont bouleversées, tous les abris sont détruits et les Poilus gîtent dans des niches individuelles creusées hâtivement à même les parois gluantes. Les allemands sont très actifs, mais c'est vainement qu'ils tentent d'aborder les lignes. Le 21 novembre, pour faciliter l'attaque de la 125e division d’infanterie devant Juvincourt, le 1er bataillon exécute sur l'ouvrage de la carrière une hardie diversion la reconnaissance de la 2e compagnie ramène 8 prisonniers. Le 12 décembre, le régiment occupe pour quelques jours les plateaux de Craonne et de Californie, puis il termine l'année 1917 à Breuil, Courlandon, La Ville-aux-Bois. Les Allemands préparent la « ruée suprême ». Sur tout le front, on organise la position de résistance. Le régiment construit une ligne de défense allant de Vassogne à Cuiry, en passant par le Champ d'Asile. Durant vingt jours, les poilus fournissent, malgré le froid, un travail considérable. Au début de février, le régiment s'achemine vers l'Oise. Longues marches quotidiennes par Fismes, Fère-en-Tardenois, Neuilly-Saint-Front, Villers-Cotterêts, Saintines.

Le 4e stationne pendant cinq semaines dans la région d'Estrées-Saint-Denis ; il y goûte un repos des plus agréables. Mais brusquement, le 22 mars, il est embarqué dans des camions-autos qui l'emmènent vers la bataille. Débarqué en pleine nuit à Crisolles, Bussy, Genvry, il atteint dès l'aube Quesmy - Maucourt. Les Allemands ont enfoncé le front anglais : le 5e corps d’armée reçoit une mission de sacrifice : « barrer la route de Paris ». Les ordres se précipitent. Le 1er bataillon est avant-garde. Départ vers midi. Le soleil est de plomb. Pas de cris, pas de chants. « On y va ! » tout simplement. Les unités anglaises se replient. Les populations se sauvent apeurées. Les mitrailleurs traînent à la bretelle leurs mitrailleuses et leurs voiturettes, car ni les chevaux ni les mulets n'ont pu suivre. Après trois heures d'une telle marche, le régiment prend position : 2e bataillon devant Flavy-le-Meldeux ; le 1er bataillon au Nord de Plessis-Patte-d'Oie ; 3e bataillon en réserve à Buchoire. L'ennemi a forcé toute la ceinture d'eau qui couvre la région. Ham est pris. Pas de renseignements plus précis. Sans perdre de temps, avec les outils portatifs, chacun commence à s'enterrer. Au cours de la nuit, le 46e régiment d’infanterie relève le 2e bataillon, qui se porte en réserve à Berlancourt. Une nouvelle mission échoit au 3e bataillon : « défendre Collezy et, l'éperon 82 ». Quelques compagnies anglaises et leurs officiers se mettent à la disposition du régiment. Le brouillard qui empêchait, de voir à 2 mètres devant soi s'évapore peu à peu. Il est 10 heures. De tous côtés, les bataillons allemands se rassemblent. A 12 heures, ils débouchent en masse sur tout le front. Mal soutenues par l'artillerie, qui ne peut qu'exécuter des tirs clairsemés dans des zones non repérées, les compagnies, éparpillées, distendues, lutte farouchement. Deux fois devant le 1er bataillon, l'ennemi, dont les pertes sont sévères, reflue en désordre sur ses bases de départ. Dans Collezy, à la suite de la cavalerie anglaise, les 10e, 11e et 6e compagnies culbutent les assaillants et capturent de nombreux prisonniers et 7 mitrailleuses. Mais les vagues allemandes, sans cesse renouvelées, ruissellent partout. Il faut se replier. Le 3e bataillon échappe à la tenaille qui se resserre et retraite sur Berlancourt, puis sur la cote 94, que le 2e bataillon a achevé d'organiser. Les allemands entrent dans Plessis-Patte-d'Oie. Ils sont sur la 1ère compagnie. La 3e compagnie est encore sur la cote 83 ; la 2e compagnie tient quand même sur la route Ham-Paris. Elles se dégagent toutes de l'étreinte. Le régiment, dont les pertes sont lourdes, se regroupe sur la contre-pente de la cote 94, avec des éléments anglais. Pendant ce temps, l'ennemi pousse puissamment sur Guiscard. Un large mouvement enveloppant se dessine. Il faut encore se dérober à l'encerclement. Oscillant entre les colonnes ennemies, dont on suit la marche convergente par leurs fusées, les bataillons gagnent la ferme Saint-Martin, où ils bivouaquent dans les prés mouillés, sans couverture, sans abri. Le régiment prend position an Sud de Saint-Martin. 7 heures. Le brouillard se dissipe. L'ennemi exécute un violent tir d'artillerie sur le Plateau et sur Rimbercourt. Un dépôt de munitions explose au milieu du 2e bataillon. A ce moment, les troupes allemandes foncent entre Quesmy et la route et atteignent la crête. Assaillis avec violence, les Anglais et les éléments de droite refluent. Débordées des deux côtés, la 5e compagnie et la 7e compagnie sont obligées de se replier. Le 2e bataillon prolonge au Sud de la ligne tenue par le 3e bataillon. Les allemands continuent leur mouvement débordant. Ils réussissent à s'infiltrer par le ravin Nord de Rimbercourt et gagnent le village. Le 1er bataillon, pendant toute la journée, a disputé âprement le terrain. Par échelons, ceux qui ne sont point tombés rejoignent le chemin creux à l'Est de Rimbercourt. L'étau se resserre. La cavalerie paraît à droite. Le feu de l'ennemi augmente de minute en minute. Les défenseurs brûlent leurs dernières cartouches. La 6e compagnie s'acharne à droite. La 9e compagnie tente de crever le barrage à gauche. L'ennemi brise tous leurs efforts. Poursuivis par la fusillade et les obus, par fractions où se mêlent Anglais et Français de tous régiments, ceux qui ont pu échapper au massacre se reportent sur la croupe de Bussy en liaison avec la 1ère division, où ils tiennent jusqu'au soir. Les jours suivants : 26-30 mars 1918 – Le 26, le régiment en réserve organise une position de repli, à Ville et à la cote 78. Alertes sut alertes ; impossible de dormir, pas de ravitaillement, un vent aigre et toujours des obus. Les 27, 28 et 29, le régiment se regroupe dans la région Le Hamel – Dreslincourt. Les Allemands se brisent sur la montagne de Porquéricourt et sur le mont Renaud. La brèche ouverte sur le front se referme : le rempart français a barré la route de Paris. Le régiment a perdu 28 officiers et près de 1.000 hommes. Au cours de la journée du 24 mars 1918, le 4e régiment d’infanterie a combattu sur un front de 4 kilomètres contre un ennemi très supérieur en nombre. A tenu contre toutes les attaques de l’adversaire, ses éléments encerclés parvenant la nuit à se frayer à la baïonnette le chemin du retour. Le 25 au matin, a continué à tenir fermement pour permettre l’arrivée des troupes fraîches, a exécuté une nouvelle contre-attaque sous les ordres de son colonel, qui s’était placé à la tête du bataillon de réserve. A été ensuite, malgré la fatigue, maintenu au combat sans fléchir jusqu’au 30 mars. Le 2 avril, des camions emmènent les bataillons à Hors, Berny-Rivière et Roche. Du 4 au 7 avril, le régiment cantonne è Soucy, Vauciennes, Coyolles et Vez. Les 8 et 9 avril, les bataillons embarquent en chemin de fer à Villers-Cotterêts, à destination de l'Alsace. Le 10, le régiment s'installe à Grandvillers, Boron, Grosse et Vellescot. A la mi-avril, il relève le 75e régiment d’infanterie dans le secteur Balschwiller - Gilrlwiller. La 9e division est rattachée au 40e corps d’armée (VIIe armée). Habitué aux régions où les obus ont semé la désolation et accumulé les ruines, chacun demeure surpris devant la vie tranquille des villages alsaciens, même tout près des lignes. Le 1er juin au crépuscule, après quatre minutes d'un bombardement d'une violence inouïe, la 2e compagnie, secondée par les grenadiers d'élite des 1ère, 3e et 10e compagnies et un détachement d'Américains, bondit de ses tranchées de départ et s'élance avec entrain sur Ammertswiller. Pénétrant dans les organisations ennemies sur une largeur de 600 mètres et une profondeur de 300 mètres, les différents groupes bouleversent les abris, font, sauter les observatoires, détruisent les emplacements de mitrailleuses, fouillent quelques maisons du village et capturent des prisonniers. Prise à son tour sous un tir de barrage des plus meurtriers, la 2e compagnie rentre dans les lignes, ne laissant personne aux mains de l’ennemi. Le 1er juin, la 2e compagnie a exécuté un coup de main sur les organisations allemandes. Les grenadiers et voltigeurs se sont portés à l’assaut, ont avancé de 300 mètres dans les lignes ennemies sur un front de 600 mètres, bouleversant les abris et ramenant des prisonniers. Les 21 et 22 juin, le régiment quitte l’Alsace. Embarqué le 4 juillet, le régiment débarque le 5 dans la Somme. La 9e division d’infanterie est réserve de la 1re armée. Le 17 juillet, après une marche des plus pénibles par une chaleur écrasante, le 4e est transporté en camions de Saint-Étienne-au-Temple à Hautvillers. Il franchit la Marne sur les ponts minés prêts à sauter. Sur les routes, c'est encore le navrant exode des villageois qui fuient. L'ennemi menace Épernay. La 9e division d’infanterie est, rattachée au 5e corps d’armée (Ve armée). Le 18 au matin, après un tir de 75, le 2e bataillon débouche du bois de Roy. Son élan se brise sur d'épais réseaux intacts et contre une ligne bondée de tirailleurs. Il doit se coucher dans les grandes herbes sous un feu inouï de mitrailleuses et de 150. Le 1er bataillon reçoit l'ordre de relever un bataillon du 161e régiment d’infanterie au bois du Roy. Il entre dans Fleury-la-Rivière. Un tir de barrage par obus toxiques et explosifs le pourchasse jusqu'au bois, où il se fixe pendant cinq heures. Le 3e bataillon remplace le 1er bataillon. Les attaques reprennent dès le 20 juillet, en liaison avec la 51e division écossaise et le 82e régiment d’infanterie. La 10e compagnie capture 54 allemands et plusieurs mitraillettes. A gauche, le 2e bataillon parvient à réaliser de nouveaux progrès et maintient ses gains sous un violent tir de destruction. Les unités sont réduites des deux tiers. Le 21 juillet, nouvel assaut mené avec ardeur par la 9e compagnie. Ses efforts pour atteindre la ferme du Paradis restent vains. Le 22, la 1ère compagnie tente courageusement un bond en avant du bois : les mitrailleuses la clouent au sol. Le 23, elle n'a plus d'officiers. Et ainsi jusqu'au 27, avec les Sénégalais, le régiment demeure dans les sinistres bois du Roy et de Courton, où les obus et les gaz font chaque jour s'éclaircir ses rangs. Le 27, l’ennemi cède enfin. Le 2e bataillon, malgré la fatigue, le poursuit avec entrain, progressant pendant 4 kilomètres de point d'appui en point d'appui. A 17 heures, il atteint Champlat, on il reçoit l'ordre de s'arrêter. 20 officiers et 1.068 hommes sont hors de combat. Mais brusquement, le 13 juillet, les bataillons reprennent le train à destination de la Champagne. La 9e division d’infanterie est à la disposition du général GOURAUD, commandant la IVe armée.

Marcel passe au 35e régiment d’aviation, escadrille 118 le 1er août 1918 en tant qu’aspirant. Aucun historique ne permet de connaître ce qu’il a vécu dans ce régiment. Cependant, avant d’arriver en tant que bombardier dans l’escadrille, il a eu un entraînement de plusieurs mois et il fut nommé aspirant le 4 octobre 1917. Il est affecté à l’escadrille 118 le 1er aout 1918.

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@Archives municipales de Saint-Quentin - Album photographique O. Krüchmann

Le 21 septembre 1918, Marcel part pour une mission et s’envole au côté du sergent GAY Marcel Charles, pilote, en tant que bombardier. L’image ci-dessus est un Voisin 10 de l’escadrille 118, dont l’insigne est reconnaissable avec son hibou posé sur un croissant de lune. L’avion fut abattu par les allemands en 1918 et il pourrait s’agir d’un des deux avions de cette mission qui ne vit aucun équipage revenir. Marcel sera porté disparu à cette date ainsi que le sergent et l’autre avion les accompagnants.

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@ Fiche de Marcel - Agence internationale des prisonniers de guerre

Avec sa disparition le 21 septembre 1918, une demande du ministère de la guerre auprès des autorités allemandes a permis de savoir qu’il fut tué le 21 septembre et inhumé à Pontfaverger. Le sergent Gay, quant à lui sera fait prisonnier et survécu à la guerre comme l’autre équipage.  

Il a été officiellement tué à Heutrégiville. Il repose aujourd’hui à Fleury.

Heutregiville

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Il est cité à l’ordre du régiment n°180 du 7 novembre 1916 (204e régiment d’infanterie où il fut détaché) « A dirigé pendant 8 jours, du 9 au 16 octobre 1916, le groupe d’observateurs de la compagnie, dans une tranchée évacuée pendant le tir d’artillerie lourde, animant chacun de ses observateurs du plus bel esprit de dévouement par le zèle qu’il déployait à assurer son service et à nuire à l’ennemi. »

Il est également cité à l'ordre de l'armée, à titre posthume, le 21 avril 1922 (Journal officiel) : « Elève officier d’un zèle rare et d’un courage admirable, toujours volontaire pour les missions délicates. Tombé, le 20 septembre 1918, au cours d’un bombardement de nuit. A été cité. »

Citation 

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ROBERT Léon

Le 17/04/2018

Robert leon

Il est né le 8 juin 1882 à Fleury, fils de ROBERT Basile et MARTIN Marie Eugénie. Marié le 18 mai 1907 à Paris 1e avec FERNANDE Renée Clarisse. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Malheureusement, aucun document disponible en ligne ne permet de retracer le parcourt de Léon.

Léon arrive le 4 août 1914 au 6e régiment d’artillerie à pied basé à Toul et à Lyon. Il est à la 26e batterie. 

 La 1ère batterie (parti d'un régiment) se trouve à Frouard (54) ; les 2e, 4e, 5e, 6e et 12e batteries et compagnie d’ouvriers à Toul (54); la 3e batterie à Villey-le-Sec (54); la 7e batterie à Pont-Saint-Vincent (54); la 8e batterie à Manonviller; la 9e batterie à Écrouves; la 10e batterie à Lucey (54) et la 11e batterie à Pagny-la-Blanche-Côte (55).

Tracy le val

Léon est mort le 14 juin 1915 à Tracy-le-Val suite à des blessures causées par des éclats d’obus. Sa sépulture reste inconnue.

Le 2 août 1916, un secours de 150 francs est accordé à sa veuve, Renée. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

THIBAULT Maurice Octave

Le 17/04/2018

Thibault maurice octave

Il est né le 22 septembre 1883 à Egleny (89), fils de THIBAULT Isidore et ROUX Rosalie. Marié le 17 avril 1909 à Montreuil (93) avec PERCIER Jeanne. Ils auront un fils ensemble : Gaston Maurice, né le 24 septembre 1915. Avant la guerre, il travaillait comme domestique.

Maurice arrive le 25 février 1915 au 82e régiment d’infanterie. Il a été réformé le 28 août 1908 pour « endocardite chronique » puis remis dans le service armé le 20 décembre 1914, ce qui explique sont arrivé tardive. Le régiment se trouve alors dans la forêt d’Argonne. Du 28 février au 2 mars, une série d'attaques de démonstration sont demandées à un bataillon ; ces petites actions accompagnent l'attaque et la prise de Vauquois par la 10e division. Les 3, 4, 5 avril, la division tente une attaque locale à cheval sur la Haute-Chevauchée et la cote 263, n'ayant pour but que d'élargir les positions dans cette région. Un bataillon attaque avec d’autres régiments des postions ennemis mais éprouve de fortes pertes à cause des mitrailleuses et ne fait qu’une petite avance. Les autres bataillons tiennent les positions des Meurissons et de Bolante.

Du 9 avril jusqu’au départ de Maurice pour le 75e régiment d’infanterie, le régiment alterne avec tranchée où l’artilleries allemandes frappent tous les jours et cantonnement dans la région de la forêt d’Argonne. Le 19 juin, Maurice part pour le 75e régiment d’infanterie qui est dans la zone arrière de Lihons et y stationne jusqu’au 28 juin. Le secteur de Lihons où se situe le 413e régiment d’infanterie et 52e régiment d’infanterie, accueille le régiment qui les relève en partie dans les quartiers de Lihu (1er bataillon), Lihons (2e bataillon) et Parison (3e bataillon). Deux sections de mitrailleuses sont affectées à chaque quartier alternant régulièrement avec le 140e, la relève se fait tous les huit jours. Au repos, le régiment cantonne à Fresnoy-en-Chaussée du 22 au 30 pour le 2e bataillon). Le dernier séjour en secteur a lieu, pour le régiment, du 30 juillet au 8 août. Dans la nuit du 7 au 8 août, les 2e et 3e bataillons ainsi que la compagnie de mitrailleuses 75 sont relevés par deux bataillons du 90e et sa compagnie de mitrailleuses. Les unités relevées vont cantonner à Wiencourt-l'Équipée. Dans la nuit suivante, le 1er bataillon et les sections de mitrailleuses de la compagnie de mitrailleuses 53, en position, se rendent à Cachy où se trouve aussi le train régimentaire. Le lieutenant-colonel avait quitté le bois Crépey (poste de commandement) pour Gentelles le 8 à midi. A Gentelles cantonnent le lendemain les unités de Wiencourt ; puis, le 10, une nouvelle étape amène le régiment à Rouvrel et Remiencourt, à proximité d'Ailly-sur-Noye où a lieu l'embarquement le 11 août. Les quatre trains qui enlèvent le régiment arrivent à Saint-Hilaire-au-Temple le lendemain, à partir de midi. Aussitôt débarquée, chaque colonne se met en route sur Saint-Julien (Courtisols) où elle cantonne. Dès son arrivée, le régiment est affecté à l'armée de Châlons (IVe). Il va être appelé, sans tarder, à participer à la garde d'une portion de secteur devant Perthes, et aux préparatifs de l'attaque qui doit avoir lieu, en septembre, sur une partie du front de l'armée. Aussi, dès le 15 août, commencent les reconnaissances d'officiers, et, le 17, une première colonne, formée par les 2e et 3e bataillons, 3 sections de mitrailleuses, se porte, dans la nuit, au camp de Cabane et Puits, à 3 km 500 au Nord-Est de Somme-Suippes, par le chemin de terre peu praticable de Saint-Remy-sur-Bussy. La deuxième colonne fait mouvement du 18 au 19 et se rend au camp 170, à 1 kilomètre, Sud de Cabane et Puits. Dans la même nuit, le 3e bataillon relève, au secteur P (Iéna), devant Perthes, un bataillon du 80e régiment d’infanterie. Au secteur Iéna la répartition des troupes est la suivante : 3 compagnies en première ligne (de la droite à la gauche : 10e, 11e et 12e) ; 2 compagnies en réserve (à Perthes, 9e ; en arrière de Perthes, 5e). Le commandement est exercé par un lieutenant-colonel qui a également sous son commandement le secteur O, à gauche, tenu par un bataillon du 140e. La liaison à droite est assurée avec le 342e (XIe corps). Ce secteur de Perthes, dont le nom est déjà connu de tous, porte la trace de bien des attaques qui ont dû être meurtrières. La guerre de mines a creusé sur la première ligne d'immenses entonnoirs. Des engins de toutes sortes, depuis les bombes à fusil jusqu'aux énormes « chaudrons » pleuvent dans les lignes, surtout à gauche, sur la 12e compagnie. La relève s'effectue tous les quatre jours par un des bataillons en réserve, à tour de rôle (1er bataillon le 22, 2e bataillon le 26, etc.). Les unités en réserve prennent part à des travaux de nuit en vue de l'organisation du terrain pour l'attaque. Des boyaux (A-8 et A-9), ayant 2 mètres de profondeur et 1 m.80 de large, sont creusés sur un développement de plus de 4 kilomètres vers l'arrière. Toutes les fractions disponibles, avec leurs cadres au complet, travaillent à cette tâche et réalisent un magnifique rendement. Dès le 27, les bataillons de réserve ont fait mouvement du camp 170 à Cabane et Puits, ainsi que le colonel et l'état-major. Le 30, trois compagnies du 1er bataillon sont poussées à hauteur de Perthes pour y effectuer des travaux d'aménagement de terrain (abris souterrains et boyaux d'accès en première ligne). Le travail est mené avec la plus grande célérité. Ces compagnies sont relevées suivant un tour régulier, comme en première ligne. Ainsi, jusqu'au 21 septembre, s'opère le tour régulier des relèves.

Suippes

Maurice est mort le 12 septembre 1915, des suites de blessures à Somme-Suippe. Il repose à la nécropole de Somme-Suippe tombe 703 et dispose d’une tombe à son nom à Fleury.

THIBAULT Maurice 1 THIBAULT Maurice 2

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Merci à Jean-Pierre POINSIGNON pour les photos à la nécropole

Thibault maurice tombe 2 Thibault maurice tombe

Citation pour la médaille militaire au journal officiel du 16 mai 1922 : « soldat courageux et dévoue. Tombé à son poste de combat le 12 septembre 1915 à Sommes-Suippes, en faisant vaillamment son devoir. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

THOURIGNY Auguste Paul

Le 17/04/2018

Thourigny august paul portrait Thourigny auguste paul

Il est né le 25 janvier 1882 à Laduz (89), fils de THOURIGNY Eugène Théodore et CHAPILLON Lucie Augustine. Marié le 19 octobre 1907 à Fleury avec MARY Cécile Adrienne. Ils auront un fils ensemble Marcel Gaston, né le 24 mai 1908. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Auguste arrive le 12 août 1914 au 282e régiment d'infanterie cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière. Le lendemain, un bataillon du 289e enlève la Blanche-Voie ; grâce au terrain conquis et organisé par le 282e, l'opération s'exécute avec peu de pertes. Les 22e et 24e compagnies sont relevées à leur tour dans la journée du 22. Dans la journée du 26, le régiment relève des éléments du 289e et du 109e, dans la région au Sud de Notre-Dame-de-Lorette. Il consolide la position sous un bombardement violent. Le colonel demande à participer à l'attaque préparée par la 70e division sur Ablain-Saint-Nazaire. Une reconnaissance, envoyée le 28 à 20 heures, est accueillie par une vive fusillade. La 22e compagnie construit des tranchées de départ le long des haies qui se trouvent sur les pentes Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette. Le 29, le village d'Ablain-Saint-Nazaire est enlevé. Le 30 à 5 h.30, les 19e et 20e compagnies attaquent l'emplacement de la sucrerie de Souchez. La préparation d'artillerie n'ayant produit aucun effet sur les défenses accessoires, elles ne peuvent progresser que de quelques mètres. Elles s'accrochent au terrain et construisent dans la nuit une parallèle bientôt réunie à la tranchée de départ. Dans la nuit, le 5e bataillon est relevé par un bataillon du 289e et se porte dans la tranchée de repli, sauf la 19e compagnie.

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Notre dame de lorette

Auguste est mort dans les combats du 13 mai au 4 juin sur Notre-Dame-de-Lorette, par jugement la date de décès est au 31 mai 1915. Il repose au cimetière de Fleury.

Thourigny auguste paul tombe

Citation pour la médaille militaire au journal officiel du 11 novembre 1920 : « soldat courageux et dévoué. A toujorus eu une belle attitude au feu. Frappé mortellement le 30 mai 1915, à Souchez au cours d'un violent bombardement ennemi. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze