- Accueil
- Blog
Blog
Le 17/04/2018
Il est né le 20 avril 1888 à Fleury, fils de LETOT Théophile Alexandre et BERTRAND Amandine. Marié le 27 juin 1914 à Fleury avec ROBIN Marie Antoinette. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Maurice arrive le 3 août 1914 au 367e régiment d’infanterie qui est à Toul. Il part le 6, après avoir participé à diverses organisations défensives et tenu les avant-postes, sur les deux rives de la Moselle, au Nord de Pont-à-Mousson, le régiment reçoit le baptême du feu au cours de la bataille du Grand-Couronne, le 5 septembre 1914. C'est le jour où les assauts ennemis se multiplient au mont d'Amance et sur la crête de Sainte-Geneviève. Il reçoit l'ordre, dès le matin, d'évacuer Pont-à-Mousson ; le lieutenant-colonel FLORENTIN fait sauter le pont qui unit la ville au faubourg Saint-Martin ; la 1re section de la 19e compagnie qui n'a pu être prévenue à temps, lutte toute la journée sur les pentes du Bois-Le-Prêtre contre l'infanterie et l'artillerie ennemies et rejoint, en bon ordre, à la nuit, le reste du régiment. Le 6, jour où l'effort allemand se concentre sur Sainte-Geneviève, le régiment flanque, à l'Ouest, cette importante position en défendant la hauteur du bois de Cuite, au Nord de Dieulouard. A 7 heures, une attaque ennemie débouche de Blénod, pénètre dans le bois et, jusqu'à 19 h.30, le combat continue, très meurtrier pour l'ennemi, qui ne peut progresser. A ce moment, les contre-attaques ont déblayé la crête, mais l'ordre de repli sur le Bois-Brûlé est donné ; les faibles éléments qui ont lutté ont du moins empêché, pendant toute la journée du 6, l'artillerie ennemie de prendre à revers les défenseurs de Sainte-Geneviève. Le 12 septembre, le 5e bataillon coopère au dégagement du fort de Troyon, dont l'héroïque résistance sauve l'armée SARRAIL attaquée de front par le kronprinz impérial et prise à revers par le kronprinz de Bavière, qui s'efforce de passer la Meuse ; la manœuvre échoue complètement, grâce au concours de la 73e division d’infanterie et de la 2e division de cavalerie, prêtées à SARRAIL par CASTELNAU ; la victoire de la Marne est gagnée, Verdun dégagé et l'armée SARRAIL avance au Nord et à l'Ouest. L'échec qu'il a subi devant Troyon n'a pas démoralisé l'ennemi qui tente à nouveau l'encerclement de Verdun par le Sud et jette, en Woëvre, le 20 septembre, quatre corps d'armée venus de Metz sous le commandement du général von STRANTZ. Tandis que, vers les hauts de Meuse, les Allemands redoublent leurs attaques qui aboutissent, le 29 septembre, à la formation de la hernie de Saint-Mihiel, la 73e division prend résolument l'offensive entre le Rupt-de-Mad et la Moselle. Le 20 septembre, le 367e se porte, sur la droite du 368e, à l'assaut de la route nationale n° 58 (Pont-à-Mousson à Saint-Mihiel), à l'Est de Limey. L'ennemi en est chassé malgré les pertes sensibles. De nombreuses batteries ennemies, installées au Nord de Remenauville et de Regniéville, balaient sans répit les lisières du Bois-Brûlé et le ravin des Quatre-Vaux. Cependant, le 21 septembre, le régiment brise une violente attaque ennemie qui débouche de la région de Fey-en-Haye ; une fraction de la 23e compagnie, avec le capitaine LÉVY, résiste jusqu'à la mort dans une partie du bois ; après la retraite de l'ennemi, on retrouve les cadavres de ces héros qui sont inhumés dans le ravin des Quatre-Vaux, non loin de la route. Le 22, le 6e bataillon contre-attaque dans le bois de Saint-Pierremont et ramène au feu un régiment qui s'était replié. Le 23, le régiment participa à l'attaque du plateau de Lironville et subit, après le 346e régiment d’infanterie, des pertes cruelles ; sur les glacis, des files entières de combattants gisent côte à côte comme s'ils allaient encore bondir ; les mitrailleuses allemandes balaient le terrain où cependant les unités se maintiennent. Enfin, le 25 septembre, le plateau de Lironville est entièrement conquis, le village de Limey emporté ; le 5e bataillon occupe la position Limey – cote 305, tandis que le 6e organise les tranchées de la crête de Lironville. Au cours de ces journées, la 73e division d’infanterie, a brisé l'offensive de tout un corps d'armée ennemi. Pendant sept mois, le régiment va se trouver, dans le secteur de Limey, face au bois de Mortmare, position inexpugnable, où les Allemands ont accumulé des défenses accessoires et des mitrailleuses. Le 21 octobre, après un semblant de préparation d'artillerie, le 367e s'élance à l'assaut. Les compagnies d'attaque sont décimées ; le lieutenant HEURTEL, commandant la 22e, après avoir déchargé son revolver dans les créneaux ennemis, revient presque seul ; quelques fractions restent pendant quatorze heures sur une pente descendante et à découvert devant le bois ; les obus ennemis balaient la pente et des fantassins ennemis tirent sur tout homme qui remue. La nuit permet enfin aux survivants de regagner la crête ; le commandant du 5e bataillon a perdu presque toute sa liaison et revient avec une balle dans chaque bras. Une contre-attaque allemande est rejetée dans le bois. C'est au cours de cette journée que le sénateur REYMOND et l'aviateur CLAMADIEU furent tués devant la lisière du bois. Les sapeurs du régiment commandés par le sous-lieutenant HOUSSIN, ramenèrent dans les lignes l'appareil qu'ils montaient. Le régiment creuse ensuite, pendant plusieurs mois, des parallèles de départ qui, sur un front de 200 mètres, s'avancent dans le bois.
Mais, le 5 avril 1915, quand un bataillon d'un autre régiment veut sortir pour l'assaut, l'artillerie et la mousqueterie ennemies le rejettent en désordre dans la tranchée. Cependant, l'attaque ayant été reprise, les 17e et 19e compagnies entrent dans le bois, s'y maintiennent toute la nuit et n'en sortent que faute de renforts et sous la pression d'une dernière contre-attaque puissamment organisée. Le 10 mai, la 146e brigade relève la brigade active de Toul dans le Bois-Le-Prêtre. Ce secteur a une terrible réputation ; l'ennemi l'appelle « le Bois des Veuves ». Dès le 27, le 6e bataillon s'y couvre de gloire et s'empare, à la baïonnette, d’un groupe de tranchées, à la lisière du Quart-en-Réserve ; c'est le corps à corps entre les quatre compagnies et les Allemands qui se défendent héroïquement et contre-attaquent sans cesse. Du 16 juin au 4 juillet, le bombardement ennemi est continu sur le Quart-en-Réserve ; le bois prend, dans ce canton, l'aspect tragique qu'on lui voit encore au bout de cinq années ; la terre est frappée de stérilité ; quelques fûts de hêtres, déchiquetés et décapités presque au ras du sol, attestent seuls que la forêt s'étendait jusque-là. Le 18 juin, les 19e et 24e compagnies brisent une contre-attaque ennemie. Le 4 juillet, une puissante contre-attaque allemande se produit ; le régiment, qui venait d'être relevé au cours de la nuit précédente, remonte en ligne, malgré son état d'épuisement et contre-attaque l'ennemi qui s'arrête au Sud du Quart-en-Réserve ; les sections de mitrailleuses, restées sur la position, ont particulièrement souffert et n'ont plus de matériel ; enfin, après une série d'actions locales, la situation se rétablit et se stabilise, dans ce secteur, jusqu'en 1918. Après une courte période d'instruction, le régiment revient au Bois-Le-Prêtre. Jusqu'en juillet 1916, l'activité combattive des compagnies s'exerce en coups de main et en travaux d'organisation sous les bombardements de l'ennemi. Malgré une position désavantageuse, le martellement incessant des ouvrages par les torpilles et les obus de gros calibres, les jets continuels de grenades à fusil, le régiment maintient les lignes convoitées par l'ennemi.
Le 23 mars 1916, la 18e compagnie réussit un coup de main sur les tranchées allemandes, au Nord du Verger de Fey-en-Haye. Elle franchit les brèches des réseaux français et allemands, pénètre dans les lignes ennemies sur un front de 200 mètres, nettoie les tranchées et abris de première ligne, tuant, blessant les occupants et ramenant des prisonniers. Le 16 juillet, la 73e division d’infanterie était retirée du Bois-Le-Prêtre ; elle avait immortalisé ce nom et laissait, en témoignage de ses luttes opiniâtres, des milliers de camarades à l'orée du bois, dans l'argile du Pétang, à l'ombre de la Croix-des-Carmes arrachée des mains de l'ennemi. Le 19 août, le 367e occupe le sous-secteur de Rétégnebois, dans le secteur de Tavannes. Les combats acharnés soutenus précédemment dans ce secteur avaient arrêté l'ennemi sur les glacis du fort de Souville. En outre, les Allemands étaient de plus en plus détournés de Verdun, devant lequel avaient fondu leurs meilleures troupes, par l'offensive franco-britannique de la Somme. Aussi l'armée de Verdun songeait-elle à prendre à son tour l'initiative des opérations. Des deux côtés, une formidable artillerie était réunie et, du 20 au 26 août, les tirs de barrage écrasent le secteur déjà bouleversé. La 5e compagnie du 367e a des pertes sévères au cours de ces journées, surtout en officiers. Trois commandants de compagnie, sur quatre, sont tués. Enfin, le 6 septembre, la 6e se lance à l'assaut des tranchées allemandes Hohenlohe, Blücher, Triangle. Elles sont conquises sur une profondeur de 1.500 mètres ; les troupes capturent plus de 200 prisonniers, rapportent huit mitrailleuses et arrêtent, les jours suivants, les nombreuses et puissantes contre-attaques ennemies. Les pertes du régiment, au cours de son passage dans le secteur, sont d'ailleurs élevées : 137 tués, 462 blessés et 46 disparus. En outre, le 5 septembre, le colonel FLORENTIN, commandant la 146e brigade a péri, avec de nombreux soldats, dans l'incendie du tunnel de Tavannes. A peine relevé dans le secteur de Rétégnebois, le 367e est transporté en Lorraine, dans le secteur de Lunéville. Il y occupe le sous-secteur de Vého, auquel viennent s'ajouter les sous-secteurs de Reillon et Blémerey. Il y reste jusqu'au 23 mai et prend part à l'organisation défensive et à l'exécution de divers coups de main. Après une période d'instruction au camp de Saffais, le régiment est mis à la disposition de la 2e armée et occupe, le 24 juin, le sous-secteur Huguenot, dans la région de Verdun, situé sur la rive gauche de la Meuse, à proximité et au Sud de la cote 304. Le 28 juin, après un bombardement d'une extrême violence, une attaque allemande se déclenche, menée, suivant les déclarations des prisonniers, par des stosstruppen spécialement exercées et accompagnées de pionniers porteurs d'appareils lance-flammes. Les sections, qui gardaient les premières lignes complètement nivelées, sont encerclées et se défendent courageusement : le capitaine HENRY (21e) décharge son revolver sur les assaillants jusqu'à ce qu'il soit tué à bout portant ; le lieutenant RONSIN, avec quelques hommes de la 18e, une section de la 17e et une section de mitrailleuses de la compagnie de mitrailleuse 5, résiste à tous les assauts et maintient la liaison avec le 356e ; bombardements, tirs d'engins de tranchées de gros calibres, jets de liquides enflammés, tout est mis en œuvre par l'ennemi pour réduire ce groupe ; quatre sous-officiers, qui commandent en divers points des barrages, sont tués par des balles à la tête ; mais l'ennemi est obligé de renoncer à s'emparer des survivants, après vingt-quatre heures d'incessantes tentatives ; plus loin, deux sections de mitrailleuses, commandées par le lieutenant BASDEVANT (compagnie de mitrailleuse 6) tirent près de 4.000 cartouches, ont plusieurs pièces démontées par les obus, sont encerclées par l'ennemi et se défendent à la grenade, jusqu'à ce que la 22e compagnie, entraînée par le lieutenant MAYNAND, vienne les dégager. Les contre-attaques des 28 et 29 juin montrent que malgré les conditions défectueuses de la lutte, les unités du 367e n'ont rien perdu de leurs qualités offensives ; les 15e et 17e compagnies, notamment, atteignent tous les objectifs qui leur avaient été assignés ; dans un groupement voisin, la 13e compagnie est en tête et a ses officiers successivement mis hors de combat.
Maurice est tué la 28 juin 1917, à la côte 304, à Esnes-en-Argonne. Il repose aujourd’hui au cimetière de Fleury
Le 17/04/2018
Il est né le 8 mai 1885 à Fleury, fils de MARY Jules Anthanase et RICHARD Berthe, frère de MARY Georges. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme vigneron pépiniériste.
Artésien arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d'infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.
Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière. Dans la journée du 26, le régiment relève des éléments de deux autres régiments, dans la région au Sud de Notre-Dame-de-Lorette. Il consolide la position sous un bombardement violent. Une reconnaissance, envoyée le 28 à 20 heures, est accueillie par une vive fusillade. Une compagnie construit des tranchées de départ le long des haies qui se trouvent sur les pentes Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette. Le 29, le village d'Ablain-Saint-Nazaire est enlevé. Le 30, deux compagnies attaquent l'emplacement de la sucrerie de Souchez. La préparation d'artillerie n'ayant produit aucun effet sur les défenses accessoires, elles ne peuvent progresser que de quelques mètres. Elles s'accrochent au terrain et construisent dans la nuit une parallèle bientôt réunie à la tranchée de départ. Le 1er juin, deux compagnies appuyées d’un bataillon d’un autre régiment tentent une attaque mais à cause d’un manque de préparation ne peut déboucher. A partir du 2, les compagnies sont relevées petit à petit et la période de repos dure jusqu'au 15 juin, date à laquelle le régiment se rend à Grand-Servins, puis au bivouac sur la chaussée Brunehaut. Le 18, le régiment vient occuper, le sous-secteur Nord, depuis le château de Carleul jusqu'au cimetière de Souchez. La première ligne occupe la route de Béthune. Dès le 19 au soir, une compagnie tente une attaque sur l'îlot de maisons au Sud de Souchez et sur le boyau de Bavière ; accueillie par une violente fusillade, elle gagne cependant quelque terrain et fait 3 prisonniers. Le 21 juin, l'attaque est reprise. A 14 heures, sans préparation d'artillerie, deux compagnies tentent de sortir ; elles sont arrêtées par un feu des plus violents. Dans la nuit, elles sont relevées par deux autres compagnies. Dans la nuit du 22, une compagnie parvient à s'emparer d'un élément de tranchée au Nord du boyau de Bavière et à 23 h.30, une contre-attaque allemande est repoussée. Le régiment est relevé le 28 juin dans la et va cantonner à Béthonsart. En raison du bombardement violent, une des compagnies ne peut être relevée que deux jours plus tard. Le 5 juillet, le régiment remonte en ligne pour quatre jours. Il occupe le même secteur jusqu'au 23 septembre, par périodes de quatre ou cinq jours, alternant avec des périodes de repos de huit jours à Mingoval ou Béthonsart. Le 24 septembre, le régiment quitte Béthonsart et se porte en réserve de brigade ; un bataillon en tête a deux compagnies à la parallèle Cardot, les deux autres à la route de Béthune. Deux compagnies du second bataillon prennent position à la parallèle de Carency, les deux autres à la parallèle Dalila. Le 25 septembre, à 2 heures, l'attaque se déclenche. Le régiment suit le mouvement des deux autres régiments. Le premier bataillon atteint la tranchée des Pylônes, le second la route de Béthune. Mais les régiments de première ligne n'ayant pu enlever complètement leurs objectifs, le 282e reprend à 23 heures ses emplacements primitifs. Le 26 à 21 heures, le régiment fait une relève sur les positions conquises. Un bataillon en première ligne, l’autre en réserve. On travaille à l'organisation du terrain. Le 28 septembre au petit jour, une reconnaissance, constate que le saillant de l'Ersatz a été évacué par l'ennemi. Les compagnies de première ligne se portent en avant et occupent les emplacements abandonnés. Ordre est donné d'attaquer à 13 h.30 la tranchée d'Odin. L'assaut est donné par un bataillon et deux compagnies du deuxième. Les deux autres compagnies restent en soutien dans la parallèle de départ. Après un parcours de 300 mètres, la progression est enrayée par un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses. La fusillade s'étant ralentie, les compagnies repartent à l'assaut. Devant l'impétuosité de cette nouvelle attaque qui progresse rapidement, un grand nombre d'Allemands cessent la résistance, sortent de leurs tranchées et se rendent. Les troupes d'assaut prennent pied dans la tranchée d'Odin, bientôt rejointes par les deux compagnies de réserve. Plus de 200 prisonniers tombent entre les mains françaises et le régiment organise la position conquise. Dans la matinée du 29, à 3 heures, le régiment subit le choc d'une contre-attaque menée avec acharnement par les troupes de la Garde. Un combat terrible se livre au fusil, à la grenade et à la baïonnette. Pendant ce rude combat, l’avant-ligne de petits postes est obligée de se replier dans la tranchée d'Odin, où le régiment se maintient malgré de lourdes pertes. Les Allemands se retirent au petit jour. Le régiment a conservé ses positions, qu'il continue à améliorer jusque dans la soirée où il est relevé et part cantonner à Camblain-l’Abbé.
Artésien est mort le 29 septembre 1915 dans le bois Berthonval, à côté de Farbus. Il repose à la nécropole de Neuville-Saint-Vaast, carré 9, rang 5, tombe 1875 et dispose également d’une plaque à son nom à Fleury, sur la tombe de son frère MARY Georges.
Merci à LEME Pascal pour les photos à la nécropole.
Le 17/04/2018
Il est né le 10 novembre 1891 à Fleury, fils de MARY Auguste Dominique et NEVERS Louise. Marié le 22 novembre 1913 à Fleury avec PAUTARD Jeanne Yvonne. Ils auront un fils ensemble : Armand, né le 17 décembre 1913. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Fernand faisait son service militaire avant que la guerre éclate, il se trouve donc à la caserne de Clignancourt, à Paris, au sein du 76e régiment d’infanterie. Le 6 août le régiment embarque à La Vilette et le 7 août, débarque à Chauvoncourt, près de Saint-Mihiel où il cantonne. Du 7 au 21, le régiment exécute une série de marches entrecoupées de repos qui, par Troyon, Rupt-en-Woëvre, Omet, Hamel, Eton, Mogeville, l’amènent dans la région de Longuyon. Le 21, à 7 heures, le régiment quitte Mogeville, traverse Billy-sous-Mangiennes et arrive à la nuit à Longuyon, où des cavaliers allemands s’étaient montrés dans la journée. Il travers Longuyon et vers 11 heures cantonne. Le 22, le régiment est alerté ; il se prépare et par Lexy, marche sur Longwy. Au sortir de Lexy, l’ordre est donné d’attaquer l’ennemi qui occupe les hauteurs du Bel-Arbre. Vivres et munitions sont distribués puis le régiment marche en direction du Nord, ayant en première ligne 1e et 2e bataillons et en soutien le 3e. Au moment où il franchit la route de Les Moragoles à Longwy, il est reçu par une vive fusillade, pendant qu’une batterie ennemie, parvenue à Cutry, lui tire dans le dos. Dans ces conditions, l’attaque ne peut se développer et le régiment manœuvre, sous le feu de l’artillerie, pour se replier par la route de Villiers sur Tellancourt. Le 23, la marche en retraite continue ; le régiment travers Longuyon et s’établit dans les champs entre Noërs et Saint-Laurent. Le 24 au matin, l’ennemi, débouchant à Longuyon, attaque ; le 31e qui est à droite exécute une contre-attaque fructueuse mais dans l’après-midi, l’ordre de reprendre la retraite est donné. Dans les journées suivantes, le régiment travers la Meuse à Sivry-sur-Meuse et par Montfaucon, se porte à Charpentry, où le 27, il reçoit un renfort de 1000 hommes. Reposé et reconstitué, il se porte au Nord et à Fosse-Nouart, attaque vigoureusement l’ennemi qui cède de terrain ; mais l’ordre est encore donné de rétrograder et le régiment traverse Clermont, Varennes, les Islettes, Vaubecourt, où le 6 septembre, il est engagé pour retarder l’avance ennemie. Les 8 et 9, nouveaux combats entre Louppy-le-Château et Louppy-le-Petit. Le régiment arrive à Chardogne, à 3 kilomètres de Bar-le-Duc, le 12 ; c’est le point extrême de la retraite. Le 13, la marche en avant reprend à fortes journées ; le 13, il vient se buter à l’ennemi aux villages de Cheppy et Véry, où ont lieu des sanglants engagements. Au cours du combat, la 3e compagnie, encerclée dans le cimetière de Cheppy, s’y défend d’une façon héroïque et parvient, baïonnette au canon, à se frayer un passage pour rejoindre les lignes. Le régiment, dans les premiers jours de novembre, quitte le secteur d’Aubréville, pour appuyer à gauche et occuper en Argonne les points qui devaient devenir célèbres : ravin des Meurissons, plateau de Bolante, la Fille-Morte. Cette fin d’année ne présente plus de faits saillants, ce ne sont que rencontres de patrouilles, attaques locales, bombardements. Cependant, le 21 décembre, l’ennemi attaque sur le plateau de Bolante et prend une tranchée à un bataillon voisin. Le 1e bataillon contre-attaque vigoureusement et subit des pertes.
Au 1er janvier 1915, le régiment est donc sur le plateau de Bolante. Les premières lignes passent par l’intersection du ravin des Courtes-Chausses et des pentes Ouest du Ravin-Sec, l’abri de l’Etoile et le ravin des Meurissons. Le 1e bataillon et le 3e sont en première ligne de gauche à droite et le 2e en réserve à le Fille-Morte. Le 5 janvier, les garibaldiens, venus de l’intérieur tout spécialement, attaquent sur le front du régiment en direction de Varennes. Le régiment doit appuyer leur progression. Après un bombardement préparatoire d’une demi-heure environ, l’attaque se déclenche. Les garibaldiens progressent rapidement, mais au bout de quelques centaines de mètres, la résistance ennemie se fait plus forte. Contre-attaqués, les garibaldiens refluent et regagnes leurs positions de départ. Ils ont fait 150 prisonniers. Le lieutenant Peppino Garibaldi, un des fils du grand patriote italien, est tué dans ce combat, son corps est à grand ’peine ramené dans les lignes françaises. Le 10 janviers, petite affaire sans résultats ni suites, sur la « Demi-Lune » tout à fait sur la gauche du secteur. Le 20 janvier, le régiment est relevé et vient cantonner à Ville-sur-Cousances, Jubécourt et Brocourt. Le régiment se prépare en vue d’une attaque prochaine. Il ne s’agit rien de moins que de prendre le village de Vauquois. Trois semaines d’exercices, de reprise en main des unités et le 16 février, départ pour la butte fameuse. Il s’installe pendant la nuit du 16 sur ses positions de départ. L’attaque doit avoir lieu le 17 au matin, en liaison à droite avec le 31e. Le tir de préparation, très sérieux sur le village même de Vauquois, n’atteint cependant pas la première ligne allemande sur les pentes en avant des lisières. Aussi, quant à l’heure H, les vagues d’assaut franchissent les parapets, elles sont fauchées par le tir d’infanterie et par l’artillerie ennemie, qui du bois de Cheppy à l’Est, de la Haute-Chevauchée à l’Ouest, prends les lignes d’enfilades. L’attaque cherche à progresser de talus en talus ; les vagues d’assaut, sous le feu d’enfer, sont décimées ; elles se collent au terrain, puis lentement, les survivants se replient dans la tranchée de départ. L’attaque a échoué ; les pertes sont très fortes. Une deuxième attaque est fixée au 28 février. Le régiment est de nouveau face à Vauquois. Un train blindé, portant des pièces de 270, est du côté d’Aubréville et doit démolir les principaux blockhaus allemands. Après une préparation plus intense que la précédente, nouvel assaut, mais cette fois avec succès. La but est enlevée, les allemands ne résistent plus que dans le cimetière et au Nord de la rue principale du village. Des combats acharnés et sanglants se poursuivent jusqu’au 4 mars. Ce ne sont que contre-attaques sur contre-attaques. Le village est conquis pierre par pierre, sauf le cimetière et les pentes vers Varennes, où l’ennemi résiste toujours. Le régiment reste donc sur les positions conquises et s’y organise aussi solidement que possible. Une troisième attaque est décidée pour le 15 mars. Il faut cette fois, occuper entièrement le village et enlever à l’ennemi ses vues sur Clermont-en-Argonne. L’affaire n’a qu’un succès relatif. Les allemands sont retranchés dans une des caves qu’ils ont bétonnées ; les obus ne les défoncent pas. Il faudra recommencer. Les attaques sont suspendues momentanément. Il faut consolider les positions et la lutte d’engins de tranchées est très meurtrière. La possession du V de Vauquois (tranchée en forme de V) par les allemands, ainsi que le cimetière, les oblige, toujours pour aveugle l’ennemi, à préparer une autre attaque avec de nouveaux moyens. Des pompiers de Paris viennent dans les tranchées installer des appareils pour lancer du liquide enflammé. L’attaque doit se déclencher le 6 juin, à 6 heures du soir ; des éléments du 31e prennent part à l’opération. Bien que les vents soit défavorable, l’attaque retardée a lieu quand même. Une grenade, lancées trop près enflamme le liquide, sur les bords de la tranchée ; un homme qui marche malencontreusement sur un tuyau fait dresser une lance, le liquide enflammé retombe sur les soldats. Le réservoir prend feu. Dans ce coin de champ de bataille, c’est le désarroi. L’attaque est manquée et tourne en un combat à la grenade sans précédent. Trois jours après le régiment est relevé et revient au plateau de Bolante. A la date du 11 juin, il quitte la 10e division d’infanterie avec le 72e, le 91e et le 131e, il forme la 125e division d’infanterie. Le 10, 11 et 12 juillet, l’ennemi semble faire du réglage d’artillerie sur les positions. En prévision d’une attaque, les bataillons occupent leurs emplacements de combat. Subitement, le 13 juillet, vers 4 heures du matin, un grondement terrible commence : c’est la préparation ; « minen », torpilles de taille inconnue jusqu’ici, arrivent sur eux avec une prodigalité effrayante. De plus, l’ennemi tire des obus à gaz lacrymogène. Les moyens de protection sont rudimentaires. Après sept heures de semblable bombardement, soit vers 11 heures du matin, l’ennemi sort de ses tranchées et progresse assez rapidement à droite, sur le 91e, ce qui oblige le 3e bataillon à revenir un peu en arrière sur les deuxièmes lignes pour ne pas être débordé. Le 2e bataillon rectifie également sa ligne, la gauche ne bouge pas. Le soir, la droite avait cédé environ 400 mètre de terrain en profondeur. La progression ennemie est enrayée aussitôt par des contre-attaques vigoureuses. Le 82e régiment d’infanterie et le 66e bataillon de chasseurs alpins, au repos dans la région des Islettes, ont été alertés et sont accourus à travers bois à leur secours. Le 14 et 15 juillet, la situation est rétablie ou presque. Le 12 septembre, les trois bataillons furent de nouveau ensemble aux cantonnements de Bellefontaine et Futeau. L’attaque de Champagne est projetée et le régiment doit y participer. Il fait ses préparatifs en conséquence et le 22, commence le mouvement en direction du front de Champagne, où va se produire l’offensive. Bivouac dans les bois de la Croix-Gentin jusqu’au 24. Le 25 au matin, les bataillons sont groupés dans les places d’armes, le 2e à droite, le 3e à gauche et le 1e en réserve occupant les tranchées de soutien. A la pointe du jour, les 2e et 3e bataillons, prennent leurs formations de combat, partent à l’assaut, avec mission de franchir les premières lignes. Ce mouvement est arrêté par les mitrailleuses allemandes qui n’étaient pas détruites par la préparation d’artillerie. Ordre est donné de rester sur place et d’attendre les instructions. Le 25 au soir, à 19 heures, le régiment reçoit l’ordre de rejoindre le bivouac à la Croix-Gentin, puis Courtémont, d’où il est réexpédié en Argonne. La compagnie de mitrailleuses de brigade, qui n’était pas allée avec le régiment, en Champagne et avait continué de garder les positions d’Argonne, fut fortement éprouvée le 27 septembre. Elle occupait une étroite bande avancée du secteur, nommé le « Doigt de Gant », en raison de sa forme. Cette position était précaire et à la merci de la moindre attaque ennemie. Celle-ci eut lieu le 27, après une préparation intense, par obus lacrymogènes. Malgré la vive résistance, le Doigt de Gant est amputé radicalement par l’ennemi. L’année se termine pour le régiment, sans nouvelles affaires. Les sept premiers mois de l’année 1916 ne présentent pas de faits remarquables. Les positions occupées sont les mêmes que celles de l’année précédente. Il reste dans la forêt d’Argonne, entre le Four-de-Paris et La Chalade, légèrement au Nord de ces deux villages. En raison de terrain très accidenté et qui permet des retranchements redoutables des deux côtés des lignes, aucune actions offensives de grande envergure est engagée des deux côtés. C’est, par contre, l’écrasement du terrain sous des déluges d’obus de tranchée de très gros calibres. Il y reçoit couramment des « minen » de 1m10 de hauteur. Les lignes sont très rapprochées, et certains petits postes sont creusés en sape à 7 ou 8 mètres de ceux des allemands. La lutte de grenades, pétards, y est très vive. Des mines sautent presque chaque matin, dès le petit jour, créant des entonnoirs que français et allemands se disputent avec acharnement. Le secteur occupé se nomme le « Fer-à-Cheval » et comprend lui-même les dénominations de « l’Arbre », « du Cap », « du Golf ». Le régiment travaille ferme en ligne chaque nuit. A la suite de séances journalières de torpilles, la terre, désagrégée, n’est plus qu’une poussière, et chaque explosion fait ébouler les parois entières de tranchées. Il faut les relever et consolider le travail avec des fascines et du grillage. Par les deux boyaux des « Coloniaux » et des « Ecuyers », qui vont jusqu’au « Confluent », ainsi que par certaines pistes sous-bois, inconnues des allemands, les voiturettes de mitrailleuses apportent tout le matériel de réfection jusqu’à la route « Marchand » et au « Ravin-Sec », en passant par le « Tunnel ». Les compagnies font six jours de première ligne, six jours de réserve à l’ouvrage 15 ou au Confluent, six jours de repos à La Chèvrerie ou au Claon, puis une nouvelle période de repos aux Islettes ou à Futeau, soit très souvent, trente jours sans apercevoir une maison ni un habitant civil. Le 13 janvier, se produit une affaire de petits postes dans le secteur du « Cap », affaire assez sérieuse. Profitant d’une relève, les allemands attaquent brusquement le poste et s’en emparent. La 10e compagnie réussit à le reprendre au prix de 65 blessés et 4 tués. Fernand est blessé le 5 mars vers La Chalade par un éclat d’obus : plaie à la jambe droite. Il est évacué à l’arrière.
Fernand est mort des suites de ses blessures le 12 mars 1916 à Aix-les-Bains, dans l’hôpital n°158 bis, qui est l’hôpital municipal, avec une capacité de 35 lits. Malheureusement, le journal de marches et d’opérations commence en juillet 1916, il est impossible de retracer le parcourt de Fernand avec détails. Il repose au cimetière de Fleury.
Citation au journal officiel du 13 mai 1921 : « soldat brave et dévoue. Est mort le 12 octobre 1916 des suites de blessures reçues à son poste de combat à la chalade. Croix de guerre avec étoile de bronze ».
Le 17/04/2018
Il est né le 21 avril 1889 à Fleury, fils de MARY Emilien Ananias et RENAUD Marie Léonie Anne. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Maurice arrive le 3 août 1914, il a fait son service au 27e régiment de dragons mais aucune date sur sa fiche matricule indique la date de son départ pour le 129e régiment d’infanterie. Le choix se porte ce dernier régiment, sa dernière unité connue.
Les Bataillons, du 129e s'embarquèrent les 6 et 7 août et connaissent les combats au Châtelet et Bouffois. Il faut battre en retraite. Le soir du 22 août, le régiment, rassemblé, s’installe avec le 36e en cantonnement-bivouac, à Hanzinelle. La brigade a reçu l’ordre de tenir, coûte que coûte, ce village. Toute la journée du 23, il est soumis, par l’ennemi, à un bombardement sévère, mais l’attaque ne se produit pas. Le régiment, par ordre, se retire le lendemain, à l’aube, ne laissant ni un blessé, ni un prisonnier aux mains des allemands. Du 24 au 28 août, c’est la retraite générale dans la direction du Sud-Ouest. Harassés, privés de sommeil, exténués par les durs combats des jours précédents, les hommes vont, tels des automates, sans un mot, sans une pensée, et les kilomètres s’ajoutent aux kilomètres. Du repos ! Des haltes horaires ! Il n’y en a plus. On marche deux, trois, quatre heures de suite sans répit. Chacun s’efforce de suivre la colonne et de résister à la fatigue. Il faut marcher. Les longs et pitoyables convois des habitants, qui fuient à l’approche de l’allemand exécré, se mêlent aux colonnes ; les convois d’artillerie se croisent, se coupent, se dépassent, et ajoutent encore au désordre. Le ravitaillement n’arrive pas. D’ailleurs, pourquoi arriverait-il ? Le temps manque aussi bien pour cuire les aliments que pour se reposer. Quelques hommes, blessés aux pieds par la dureté de la marche, s’arrêtent un instant sur le bord de la route, et s’endorment ! Ceux-là, on ne les reverra plus ; cueillis dans leur sommeil par les patrouilles de Hulans lancées à la poursuite des arrière-gardes françaises, ils vont connaître d’autres souffrances, plus dures, plus longues, dans les geôles allemandes. Chaque soir, dans le lointain, des lueurs rouges d’incendie jalonnent l’avance de l’envahisseur. Tristes souvenirs qui hanteront inoubliablement la mémoire de ceux qui les ont vécus. La frontière belge est passée dans la nuit du 24 au 25. Le régiment traverse Fourmies le 26, il est le 27 à Vervins. Le 28, après-midi, la 5e division d’infanterie, rassemblée dans la zone de Puisieux, près Guise, reçoit l’ordre de retarder les progrès de l’ennemi. Le hasard de la retraite fait se rencontrer à Puisieux quelques compagnies du 329e régiment d’infanterie et le régiment. Beaucoup d’hommes reconnaissent des camarades dans ce régiment composé de purs normands lui aussi. Le 1er bataillon du régiment est installé, à 18 heures, le 28 août, sur la ligne Ferme de Louvry – Audigny – Ferme de l’Etang. Une reconnaissance faite à 19 heures, par la 3e compagnie, sur le village de Flavigny-le-Grand, est prise sous le feu de mitrailleuses installées dans les premières maisons. Puis l’artillerie ennemie arrose copieusement la Ferme de l’Etang et les lisières Est d’Audigny. La nuit s’écoule sans incident. Le lendemain 29, à la faveur du brouillard, les fantassins ennemis cherchant à s’infiltrer auprès de la Ferme de l’Etang, sont arrêtés et repoussés. A côté de la Ferme Louvry, la 2e compagnie, tiraillant sur des patrouilles de Hussards de la mort, « descend » quelques cavaliers et capture 6 chevaux. Le 47e régiment d’infanterie vient relever à 7 heures les compagnies du 1er bataillon. A 8 heures, la ligne fléchit entre Audigny et l’Etang. Le commandant DUCHEMIN (1er bataillon), à la tête d’une compagnie de son bataillon, part au pas de course et arrive sur la place centrale du village d’Audigny, au moment où les allemands y débouchent par une rue latérale. Une fusillade meurtrière s’établit, à moins de 100 mètres, entre les deux troupes, tirant debout, à découvert, dans le tas. Les tirailleurs ennemis, surpris de la résistance, se replient précipitamment, abandonnant leurs morts et leurs blessés, pendant que les premiers éléments du 47e régiment d’infanterie envahissent le village. De leur côté, les 3e et 2e bataillons, recevant l’ordre, le 29 au matin, d’occuper la Ferme Bertaignemont, sont accueillis par les mitrailleuses ennemies qui y sont déjà. Après un mouvement de replu, pour permettre à l’artillerie française de préparer l’assaut, le 3e bataillon (commandant AYRAULT) prolongeant le 74e régiment d’infanterie, parvient à la Ferme, en feu, que l’ennemi a abandonnée. Malheureusement la liaison entre l’artillerie et l’infanterie n’existant pas, les obus français continuent à tomber, ainsi que les obus ennemis, dans Bertaignemont. Le commandant AYRAULT tombe mortellement frappé, et la position, internable, doit être évacuée. La pression de l’ennemi augmente d’instant en instant, et les éléments épars de tous les régiments de la division sont refoulés, pas à pas, sur le village de Landifay. A Landifay, sous les ordres du général commandant la 10e brigade, une contre-attaque vigoureuse permet aux compagnies du 36e, du 129e, du 74e, melangées, d’arrêter l’ennemi. Ce mouvement permet également au 1er corps, qui prononce une attaque sur la droite, de gagner du terrain et d’endiguer, pour quelques heures, la poussée de l’ennemi. Le régiment bivouaque dans le bois de Landifay et, par ordre, dans la nuit, reprend sa retraite vers le Sud. Cette seconde partie de la retraite paraitra à tous moins dure que la première. Maintenant, chacun sent que c’est par une volonté suprême et dans un seul but de manœuvre que la marche vers l’arrière est reprise. Dans le plus grand ordre, les colonnes s’écoulent vers la Marne, et si le ravitaillement n’est pas toujours distribué, si les fatigues sont dures, le moral, lui, reste intact et les esprits s’ouvrent à toutes les espérances. Le régiment travers Crécy-sur-Serre le 30 août, puis Laon le 31. Le 1er septembre, à Chamouille, le 129e reçoit le premier renfort venu du dépôt. Puis, après la traversée de Châtillon-sur-Marne, le régiment fait une courte résistance et traverse la Marne à Port-à-Binson, le 3. Le 4 et le 5, deux dures étapes amènent le 129e à Saint-Genest-en-Brie, limite extrême de sa retraite. Arrivé le soir du 5 septembre dans la région de Saint-Genest, le régiment s’établit en formation d’avant-postes. Des patrouilles de cavalerie ennemie sont signalées à peu de distance, vers le Nord, mais n’inquiètent pas les postes avancées. Le 6 septembre, la 5e armée, dont fait partie la 5e division d’infanterie engage le combat. Le 129e régiment d’infanterie reçoit l’ordre d’attaquer sur la ligne Escardes – Courgivaux. Le 1er bataillon, engagé le premier, pénètre à midi dans Courgivaux, que les allemands ont abandonné sans combat. Dans le village dévasté, toutes les maisons ont été pillées par l’ennemi et, des boutiques saccagées, les marchandises se répandent sur le sol, jusque dans la rue. Le village dépassé vers le Nord, des patrouilles signalent la présence de l’ennemi dans les bois qui se trouvent au Nord-Ouest de Courgivaux. Quelques coups de feu sont échangés. A 14 heures, le 74e régiment d’infanterie relève le bataillon du 129e qui se porte en réserve auprès du colonel, à la cote 203, Sud de Courgivaux. A ce moment, la contrattaque ennemie se produit. Les allemands tentent un retour offensif énergique sur la ligne Escardes – Courgivaux, bousculent les éléments avancés du 74e régiment d’infanterie et, en nombreux essaims, progressent rapidement, essayant de tourner Courgivaux par le Sud-Est. Le combat fait rage, des deux côtés la canonnade est vive, les mitrailleuses balaient le terrain, la situation est critique. C’est alors qu’une batterie d’artillerie du 43e débouche au galop de la lisière Est de Courgivaux, à quelques centaines de mètre de l’ennemi, et s’engage dans le vallonnement par où l’infiltration semble devoir être la plus dense. En un clin d’œil, les pièces sont mises en batterie, un feu « fauché » assourdissant est déchaîné. L’effet est immédiat, l’infanterie ennemie est écrasée en quelques minutes ; ceux qui ne sont pas atteints se replient en désordre. Les hommes du 129e, exploitant cette fuite éperdue et cette aide qu’ils n’attendaient pas, se lancent à la poursuite des allemands. Mais les mitrailleuses ennemies viennent de s’installer dans une grosse ferme, au Sud de Courgivaux, et la progression des compagnies de tête, d’abord en ralentie, est définitivement arrêtée à 300 mètres du village. Le lendemain 7 septembre, dès l’aube, l’attaque est reprise, après un bombardement très efficace de l’artillerie française. Le tir ennemi, dirigé sur nos lignes de tirailleurs, est non moins efficace, et à 7 heures 30, il ne reste plus au 1er bataillon, qui est encore en ligne, que 36 hommes valides et 2 officiers. Qu’importe ! On avance et, entre les éléments du la 9e brigade, qui progressent dans le bois à l’Ouest du village, et ceux du 74e progressant à l’Est, à 8 heures, le 129e pénètre pour la deuxième fois dans Courgivaux, enlève la Ferme Bel-Air, qui brûle, occupe le cimetière et les premières maisons du village, que l’ennemi abandonne. Puis, arrêt ; des troupes fraiches continuent le mouvement en avant et le régiment demeure en réserve. Alerté à 17 heures, le 7 au soir, le 129e va bivouaquer à Tréfols, que l'ennemi en retraite a abandonné dans la journée. En avant du 129e, le 36e, qui a relevé le régiment le matin au départ de Courgivaux, est en ligne. Le 8, au matin, la marche vers le Nord reprend : 36e en tête, 129e ensuite. Marche à travers bois et terre labourée, rendue pénible par la pluie. A la nuit, l'attaque de Montmirail est projetée ; la 9e Brigade doit dépasser Montmirail par l'Ouest, la 10e Brigade doit exécuter le même mouvement par l'Est, puis les deux Brigades opéreront leur jonction sur le plateau au Nord de la ville. Le 129e se déploie, et, descendant la rive Sud du Ravin de Montmirail, cherche à passer le pont jeté sur le Petit-Morin. A trois reprises, les mitrailleuses ennemies, bien retranchées, arrêtent l'élan du 2e bataillon. Puis, à 22 heures, l'attaque étant suspendue, le régiment bivouaque sous la pluie. Le 9, à la pointe du jour, l'attaque est reprise, l'artillerie française bombarde les lisières Sud de Montmirail, courte préparation, puis une compagnie d'avant-garde du 129e commence le mouvement. Elle aborde les premières maisons de la ville, ne rencontrant aucune résistance, et rend compte que, d'après les habitants, les Allemands viennent d'évacuer précipitamment la position. Le Régiment traverse Montmirail et vient se rassembler avec toute la division sur le Plateau au Nord de la ville. L'ennemi abandonne peu à peu ses emplacements. C'est l'avance ! Le 10, le 129e traverse Celles-lès-Condé, puis la Marne, au Pont-de-Passy, à 15 heures 30. Les 11 et 12, la poursuite de l'ennemi continue par Aougny, Lhéry, Méry. Le 12 au soir, le 129e dépasse Gueux, enlevé dans la journée par la 9e brigade, et se porte à l'Est de la route de Gueux-Tilloy, les bataillons en colonne double, prêts à se porter en avant. Le vent souille en tempête, chassant une pluie glacée. Des incendies illuminent l'horizon au Nord-Est. La 10e brigade se trouve en première ligne, et, par une attaque en direction de la Butte de Brimont, se prépare à exploiter le succès de la 9e brigade. A 5 heures du matin, le 13 septembre, le 129e, prenant une formation d'avant-garde ; part en tête de la 5e division. La colonne traverse Merfy, puis, à partir de Saint-Thierry, prend une formation d'approche. Un large glacis descend du village de Saint-Thierry jusqu'à la dépression du ruisseau des Fontaines, qu'empruntent le Canal de l'Aisne à la Marne et la voie ferrée de Laon à Reims. Cette dépression s'étrangle entre le pied du glacis, marqué par le village, le Château de Courcy et le mamelon isolé de Brimont, dont les pentes sont couvertes de bois. Le Canal et la voie ferrée, en profonde tranchée, forment un obstacle qui n'est franchissable qu'en quelques points très espacés. La route de Courcy à Brimont franchit le Canal et la voie ferrée, puis traverse la Verrerie entre l'usine à droite et les maisons ouvrières à gauche ; elle monte ensuite à travers bois jusqu'au village de Brimont, situé sur la crête. A la sortie Nord de la Verrerie, un chemin se détache à droite, suit le pied du mamelon et conduit au Château de Brimont, situé dans le fond du vallon descendant du village de Brimont vers le Sud et vers la dépression du Canal. A 8 heures, le 3e bataillon traverse Courcy, que l'ennemi bombarde, puis s'avance jusqu'au Château de Courcy. A midi, ce même Bataillon reçoit l'ordre de gagner la Verrerie et de chercher à progresser au-delà. Du Château de Courcy au pont du Canal s'étend une plaine nue d'environ 200 mètres ; cette plaine est battue par des mitrailleuses ennemies placées à la lisière du Bois de Brimont et parmi les nombreuses meules de paille qui jalonnent le terrain sur la droite de la Verrerie. L'ordre est formel. Le 3e bataillon réussit le tour de force, en se glissant homme par homme, de passer les ponts et d'occuper la Verrerie le Courcy. Les obus allemands arrosent copieusement les abords du Canal et le village, incendiant quelques maisons. A 14 heures, le 1er bataillon part à son tour de Courcy et doit renforcer le 3e bataillon à la Verrerie. Des tranchées ennemies, établies entre le Bois de Brimont et le Bois Soulains, une fusillade intense interdit l'accès du Canal et de la voie ferrée. Un à un, rééditant l'exploit du 3e bataillon, les hommes du 1er se glissent et, à 17 heures, atteignent le talus Nord de la voie ferrée à proximité de la Verrerie. L'ennemi, retranché à 600 mètres en lisière du Bois de Brimont, dans une position dominante continue, par un tir ajusté, à causer des pertes dans nos lignes de tirailleurs. A la nuit, les maisons ouvrières entourant la Verrerie sont occupées par le 1er bataillon ; le feu des deux artilleries décroit et chacun se retranche sur ses positions. Le 4 au matin, des éléments de la 6e division d’infanterie, immédiatement à gauche du 129e, occupent l'Écluse. L'ennemi bombardant Courcy, cherche à détruire les ponts sur le Canal sans y parvenir, mais cause néanmoins quelques pertes aux compagnies qui occupent la Verrerie et les maisons avoisinantes. L'attaque est reprise à 13 heures ; l'intervalle de 600 mètres qui sépare les compagnies d'attaque de la lisière du Bois de Brimont qu'il faut atteindre, est un glacis très battu par les mitrailleuses allemandes de la batterie de Loivre et du Château de Brimont. La première section qui se risque derrière son Chef, l'Adjudant CANOT (3e Compagnie), a franchi le talus du chemin de fer, mais est fauchée avant d'avoir fait vingt pas. Le bombardement se fait de plus en plus violent. A son tour, la 5e compagnie, commandée par le Lieutenant LEFRANCOIS parvient à traverser les ponts du Canal et occupe la tranchée de la voie ferrée. Mais, pour avancer, il faut une sérieuse préparation d'artillerie. Cependant sur la droite, dans l'après-midi, un effort du 36e a permis d'occuper le Bois Soulains. A 14 heures, une violente contre-attaque allemande, débouchant du Bois Soulains, dirigée sur la face Est de la Verrerie, y est arrêtée net par la 10e compagnie qui occupe cette face. Dans la nuit du 14 au 15, après un ordre de résistance sur place, le régiment reçoit contre-ordre. Il doit continuer l'attaque sur Brimont et appuyer le mouvement du 36e sur le Château. A 2 heures 30, l'attaque se produit. A la faveur de la nuit, un bataillon du 36e, s'est glissé par le Bois Soulains et a occupé le Château de Brimont. Le 1er Bataillon du 129e, qui doit aller le renforcer au Château, voit à deux reprises avorter ses tentatives, faites de jour. Les mitrailleuses allemandes de la Ferme de l'Espérance coupent toutes communications entre le Bois Soulains et le Château. Dans la nuit du 15 au 16, le 1er bataillon du 129e se porte au Château de Brimont et renforce le Bataillon du 36e, qui y est déjà installé. Le 16, la position du Château est organisée défensivement. Elle est d'ailleurs franchement mauvaise, se trouvant au fond du vallon de Brimont, dominée de tous côtés par les lisières de bois qui cachent les tranchées ennemies fortement occupées. A midi, une tentative du 2e bataillon, en direction du bois de Brimont à l'Ouest de la Verrerie, n'a aucun succès. A 16 heures, une très forte attaque ennemie se déclenche sur le bois Soulains et, refoulant les éléments du 36e qui l'occupaient, parvient jusqu'à la voie ferrée, à l'Est et à quelques centaines de mètres de la Verrerie. La situation est critique. La ligne française figure un doigt de gant dont l'extrémité est le Château (1er bataillon du 129e et 2e bataillon du 36e). Au Sud du Château, dans une situation tout aussi risquée, se trouve le 3e bataillon (Verrerie) et la 8e compagnie, sur la rive Nord du Canal. Deux contre-attaques, pour dégager le Château de Brimont, tentées, l'une par les éléments du 3e bataillon, l'autre par ceux du 2e, échouent malgré la vaillance des combattants. Pendant toute la journée du 17, la garnison du Château de Brimont, sous les ordres du Chef de Bataillon DUCHEMIN, du 129e, résiste héroïquement aux tentatives incessantes de l'ennemi. Ecrasés par un feu impitoyable de grosse artillerie, soumis à un tir précis des mitrailleuses et des fusils ennemis, n'ayant reçu ni vivres, ni munitions depuis cinq jours, les vaillants défenseurs du Château trouvent encore la force de résister à un ennemi dix fois supérieur en nombre. A 16 heures, débordée, encerclée de plus en plus dans la tenaille allemande, la poignée d'hommes qui tient encore n'a plus une cartouche et doit succomber. Une attaque de nuit, menée sur la Verrerie par des éléments frais de la Garde Prussienne, soutenue par la grosse artillerie qui, sans arrêt, écrase les rives du Canal, a raison de la vaillance des quelques sections qui restent du 3e bataillon, traverse le Canal et prend pied dans Courcy, coupant toute retraite aux défenseurs de la face Est de la Verrerie. Dans Courcy, le Capitaine CUNIER, commandant le 2e bataillon, entouré d'ennemis et blessé à coups de baïonnette, est dégagé par l'Adjudant DELAUNE, qui le défend à coups de revolver, puis, son barillet vide, se fraie un chemin à coups de sabre ; le Capitaine CUNIER, grièvement blessé, ne peut suivre, et l'Adjudant, miraculeusement indemne, parvient seul à rejoindre nos lignes. Les débris des 10e, 8e et 6e compagnies (Capitaine AUBERGE et Lieutenant TOUCHARD), à peine 200 hommes, sont rassemblés en silence auprès de la station de chemin de fer, et, sous les ordres du Capitaine POUREL, commandant la 10e compagnie, s'élancent à la baïonnette sur les Allemands qui tiennent les ponts, les bousculent, et, dans la nuit noire, réussissent à se frayer un passage. Le poste médical sous les ordres du Médecin-Major MERCIOLLE, ne cesse de donner des soins aux blessés ; tout entier victime de son dévouement, il tombe aux mains de l'ennemi. Le 129e, réduit à quelques compagnies, épuisé par les combats et les dures épreuves qui sont sa vie depuis un mois, ne peut se maintenir dans Courcy, que l'ennemi, renforcé sans cesse, a pris en entier. Il se retranche dans Saint-Thierry et le parc du château, où il est relevé, dans la nuit du 17 au 18, par des éléments du 1er corps d’armée, venu en renfort. Il se porte ensuite en réserve en cantonnement-bivouac à Merfy. Après cette affaire, qui fut la dernière de ce que l'on peut appeler la période de mouvement, la guerre entre dans une nouvelle phase : « La période de stabilisation », La Guerre de tranchées commence. Par relèves périodiques, le 129e tient le secteur Saint-Thierry jusqu'au 10 décembre. Il s'organise en arrière de la route n° 44. Des lignes de tranchées s'ébauchent, reliées bientôt par des boyaux ; puis, les premiers fils de fer font leur apparition en avant des premières lignes ; un « Secteur » est né. Pendant de longues semaines, les guetteurs des deux camps s'observent, échangent de rares coups de fusil et, le soir, prennent la pelle et la pioche pour organiser le terrain, s'accrocher au sol et créer un système continu de tranchées et de boyaux qui permettra une résistance plus facile. Le secteur, agité et fréquemment bombardé dans les premiers jours d'occupation, devient de plus en plus calme, mais nos patrouilleurs, très actifs, très mordants, affirment leur maîtrise. Le 19, la cathédrale de Reims brûle et, devant cette profanation, preuve flagrante de la barbarie teutonne, nos « Poilus » ne peuvent retenir le désir de vengeance et les imprécations de haine qui grondent en leur cœur. Le 10 décembre, le régiment, au repos à Merfy, reçoit l'ordre de changement de secteur ; la Division appuie vers l'Ouest et va occuper la partie du front au pied du plateau de Craonne. Le 11 au soir, le 129e relève dans le secteur de la Ville-au-Bois le 33e régiment d’infanterie.
Ce secteur, tout aussi calme que le secteur de Saint-Thierry, est tenu par le régiment, seul, jusqu'au 14 mai 1915. Les Bataillons alternent en ligne et, périodiquement vont au repos tantôt à Ventelay, tantôt à Concevreux. Dans cette région, tout a été organisé dans le style nouveau : tranchées, boyaux, etc... Les premiers abris du Bois de Beaumarais et l'organisation de l'Éperon du Bois des Buttes, sont restés dans le souvenir des hommes qui ont connu cette époque. C'est également l'époque des premiers mortiers de tranchées et des corvées de rondins... Pendant cette période de cinq mois, les Compagnies et les Bataillons se sont reformés, les hommes ont acquis dans l'exécution des patrouilles, sans cesse renouvelées, une grande confiance en eux et en leurs gradés. De l'union intime de la vie et de la pensée des chefs et des hommes est né un véritable sentiment de camaraderie et d'optimisme qui fait du régiment une « force intelligente ». Le 129e est prêt pour de nouvelles actions et, comme les premières feuilles verdissent aux arbres de Beaumarais, les échos des glorieuses attaques d'Artois parviennent jusqu'à eux. La division rassemblée dans la région de Fismes, le Régiment est relevé ; puis, le 22, s'embarque en chemin de fer à Jonchery. Débarqué à Frévent, le 23 mai 1915, le régiment s'installe en cantonnement à Baudricourt et Oppy. Le 25, il est transporté en camions automobiles à la lisière Sud-Ouest du bois d'Habarcq, à 12 kilomètres au Nord-Ouest d'Arras. Le soir même, le 129e monte en ligne au Sud-Est de Neuville-Saint-Vaast et relève une brigade du 20e corps d’armée. Sa mission est d'assurer l'inviolabilité du front et de poursuivre l'aménagement du secteur en vue d'attaques prochaines. Quand on s'engage, à la sortie de Mareuil, dans le boyau qui poursuit son interminable et grisaille perspective de murs de terre vers Thelus et le Bois de la Folie, on est désagréablement impressionné par le silence et la monotonie du lieu. Pendant 9 kilomètres, dans cette plaine nue de l'Artois, le boyau serpente, indéfiniment, semble-t-il, et, aux approches des lignes, dans un enchevêtrement de tranchées et de boyaux éboulés, se perd dans le réseau inextricable dit du « Labyrinthe ». De loin en loin, des débris de cadavres ou, la nuit, des lueurs phosphorescentes, jalonnent la route et apportent la preuve involontaire des luttes sans merci sanglantes hécatombes auxquelles donnèrent lieu les attaques d'avril et mai. Du 30 mai au 3 juin, resserrés entre la 53e division d’infanterie, qui attaque jour et nuit la région du « Labyrinthe », et le 36e qui, de son côté, essaie de progresser à l'entrée de Neuville, les 2e et 3e bataillons du 129e subissent le bombardement intense et incessant par obus de gros calibre, d'un ennemi très agressif. Les pertes sont assez élevées. Le 1er juin, la Division fait une attaque générale sur Neuville-Saint-Vaast. Le 1er bataillon, en réserve, est appelé en renfort du 3e bataillon du 36e dans Neuville, à gauche du régiment. Le Lieutenant SENOT, dont la compagnie se trouve dans la rue principale du village, avisant des tireurs ennemis, à l'abri derrière une barricade, s'élance résolument à l'assaut entraînant avec lui les hommes de son peloton. Dans le corps à corps, le lieutenant est tué, mais la barricade est prise et la situation des compagnies voisines est améliorée. Au milieu des grenades asphyxiantes et incendiaires employées par les Allemands, le combat de maison à maison, de cave à cave, continue furieusement. L'ennemi qui, par la situation de Neuville-Saint-Vaast, veut empêcher toute progression ultérieure vers le Bois de la Folie c'est-à-dire vers la crête de Vimy et la Plaine de Lens s'acharne à conserver une position qu'il a, d'ailleurs, extraordinairement fortifiée. Sous Neuville-Saint-Vaast, toutes les caves ont été renforcées, certaines même bétonnées, des boyaux souterrains relient entre elles les maisons d'un bout du village à l'autre. Chaque maison est, elle-même, un fortin qu'il faut enlever au prix des efforts des plus héroïques et des plus ardus qui soient. L'artillerie ennemie établie dans le Bois de la Folie balaie de son feu continuel toute la région comprise entre le village, la route de Béthune et l'arrière, jusqu'à Mont-Saint-Eloi. La plaine devient une immense étendue désolée sur laquelle un peu partout montent vers le ciel les panaches sombres de l'explosion des gros obus allemands. Sous un soleil de plomb, dans le village de Neuville-Saint-Vaast, les admirables « poilus » du 36e et du 129e combattent à la grenade et au revolver parfois au couteau au milieu des cadavres ennemis et français, dans une atmosphère empuantie et dans le bourdonnement continuel des mouches qui se posent dessus. Le 3, les 3e et 4e compagnies, dans un bel effort, se rendent maîtresses de la Maison d'Ecole, au centre du village, et, au prix des plus grands sacrifices, établissent une barricade dans la Grand'Rue, sous une pluie de grenades, malgré le tir meurtrier des mitrailleuses allemandes. Dans la nuit du 4 au 5, les deux autres Bataillons du 129e, qui étaient depuis le 3 en réserve à la cote 84, viennent remplacer le 1er bataillon, fort éprouvé. Le 5, à 14 heures 35, derrière les Capitaines CHAUVELOT et MÉNAGER, le 2e bataillon s'élance, bientôt suivi par le 3e bataillon. En quelques minutes, l'objectif assigné au Régiment est atteint. Le tir de l'artillerie ennemie est terrible ; les pertes sont lourdes, le régiment se cramponne au terrain et l'organise avec l'aide du Génie. La grosse partie du village qui vient d'être prise est jonchée de cadavres ennemis ; la lutte corps à corps a été furieuse, et 30 prisonniers parviennent seulement à l'arrière. Malheureusement, tout au début de l'action, le vaillant Chef du régiment, le Colonel DENIS-LARROQUE, est tombé, en se rendant compte par lui-même, dans une belle impulsion de son âme de Chef, de la progression de ses unités. Le lieutenant DELAUNE a été tué, alors que sabre au clair il se ruait à l'assaut d'un élément de tranchée, précédant sa compagnie de plusieurs pas. L'Adjudant VILLETTE, de la 7e compagnie, part en patrouille avec quatre volontaires. Il atteint la ligne ennemie dans la région du Portique, entre clans un poste de commandement établi dans une cave, abat à coups de revolver le Capitaine allemand qui se présente, et arrache l'appareil téléphonique. Il fait ensuite sauter un dépôt de grenades et ramène ses quatre hommes indemnes dans nos lignes. Au cours de cette affaire, la troupe a témoigné d'un tel élan, d'un tel esprit de sacrifice, que rien n'a paru devoir résister à sa fougue. Plusieurs tentatives de l'ennemi sont repoussées dans la soirée du 5 et dans la nuit du 5 au 6. Jusqu'au 9 juin, le 129e organise le secteur du village de Neuville, et, dans les conditions les plus difficiles, sous le bombardement qui fait rage, il maintient intégralement ses gains du 5. A gauche du régiment, le 8, les 36e et 39e ont repris l'attaque des dernières maisons de Neuville et, le 9 au soir, le régiment est relevé par une brigade du 9e corps. Le 129e est amené en autos au Souich, où il se réorganise. Le 15, il fait étape à Fosseux ; le 17, à Villers-Chatel, où il cantonne jusqu'au 20. Le 20 juin, le 129e est mis à la disposition de la Division Marocaine qui, depuis le 16, est aux prises avec l'ennemi entre Souchez et Givenchy, à la cote 119. Le Régiment monte en réserve dans l'après-midi du 20, à la « tranchée des 31 abris », à l'Ouest de la-route de Béthune. A la nuit, il reçoit l'ordre de relever, sur la droite de Souchez, un mélange de Compagnies des 276e et 231e. Ces unités ne sont en ligne que depuis deux jours, ayant relevé elles-mêmes les zouaves de l'attaque du 16, mais le bombardement et les pertes sont tels, qu'elles sont trop éprouvées pour assurer la défense du secteur. La cote 119, attaquée par la Division Marocaine le 16, n'a pas été entièrement réduite ; le village de Souchez, puissamment fortifié, a résisté à tous les efforts. La nouvelle position, en fer à cheval, accrochée à flanc de coteau, dominée de l'Ouest au Nord par les lignes allemandes, est battue de dos par les mitrailleuses ennemies établies dans Souchez. Vers l'Est, les mitrailleuses de la Folie croisent leurs feux avec celles de Souchez. Le Ravin de Souchez enfin, qui par une dépression encaissée sépare la cote 119 de la route de Béthune et de l'éperon du Cabaret Rouge, est un champ de Morts, bouleversé constamment par les obus du Plateau d'Angres, de Givenchy, de la Folie, de Vimy, et balayé par les balles de mitrailleuses. Un seul boyau d'évacuation et de relève : le boyau International, traverse le ravin. Dans cette unique artère, éventrée par les 150 et 210, prise d'enfilade par l'artillerie de campagne ennemie, les corvées de munitions et les blessés encombrent le passage, de nombreux cadavres gênent la progression, et les balles de mitrailleuses qui rasent le parapet avec un claquement sec donnent à réfléchir aux audacieux qui voudraient se risquer à découvert. C'est dans ces conditions que, le 20 au soir, les 1er et 3e bataillons commencent leur mouvement de relève. Nulle reconnaissance préalable n'ayant pu être faite, le 1er bataillon et quelques éléments du 36 parviennent seuls en ligne. Le 2e bataillon est gardé en réserve dans le Ravin de Souchez, auprès du Colonel MARTENET (ce dernier commande le régiment depuis deux jours). Le lendemain, dans la nuit du 21 au 22, les unités du 3e bataillon, qui n'ont pu monter en ligne dans la nuit précédente, continuent le mouvement de relève. Soudain, alors que les Compagnies se trouvent dans la cohue du boyau International, un barrage d'une violence inouïe se déclenche. Dans la fumée et les nuages de terre projetés par les explosions formidables qui éventrent le sol, le mouvement continue, mais quelques sections seules peuvent arriver en ligne. Après un instant de calme, à une heure, l'attaque ennemie menée par une Division entière, ainsi qu'en font foi les documents allemands tombés entre nos mains, aborde notre position. Les assaillants, en colonne par quatre, poussent des hourras impressionnants. Superbement, nos hommes résistent dans la tranchée de première ligne ; le barrage d'artillerie française fait « du bon travail » ; l'ennemi, devant l'inutilité de ses efforts, tourne la position et, par le Ravin de Souchez, coupe le boyau International, jusqu'au boyau 123, et tombe sur un Régiment voisin en pleine relève. Toutes les communications avec l'arrière sont coupées, le poste de commandement du Colonel est lui-même encerclé. Jusque dans l'après-midi du 22, à 15 heures, les hommes du 129e établissant des barricades dans les boyaux, se battent comme des lions, un contre dix, à la grenade, et ne perdent pas un pouce de terrain. A 15 heures, deux compagnies du 8e Zouaves contre-attaquent à la baïonnette, derrière le régiment, et, après un sanglant combat corps à corps, dégagent le boyau International, en massacrant les occupants. Aucun prisonnier n'est resté entre leurs mains, mais trois cents cadavres marquent le prix du déplacement. La position de la cote 119 est devenue intenable en raison des difficultés insurmontables du ravitaillement et des relèves. Le régiment reçoit l'ordre de se replier à la nuit, couvert par les Zouaves du 8e régiment, qui s'établissent sur les pentes Sud du Ravin. Le mouvement s'exécute sans perte, malgré le tir de l'artillerie. A travers un barrage d'une violence inouïe, les poilus du 129e traversent les lignes tenues par les Zouaves, emportant leurs blessés, ramenant des prisonniers, ne laissant rien aux Allemands qui puisse leur être utile. Au cours de cette affaire, dans laquelle tous ont montré un égal esprit de sacrifice et le plus grand héroïsme, il convient de signaler la belle conduite du Soldat LELEU de la 3e compagnie, qui, blessé par éclats de grenade, la tête entourée de pansements, tient à rester à son poste de combat et, bravant la douleur, s'emploie, à force de courage et d'énergie, à interdire à la grenade l'avance de l'ennemi, dans un croisement de boyaux. Le régiment reste en réserve à la « Tranchée des 31 abris » et, le soir du 23, est relevé. De Camblain-l'Abbé, le Régiment se dirige sur Beugin, où il cantonne du 4 au 11 juillet. Le 12 juillet, le 129e relève le 74e régiment d’infanterie dans la partie Sud de Neuville-Saint-Vaast. Du 12 au 23 juillet, le régiment réorganise et tient le secteur sans incidents. Les Bataillons sont en ligne, entre le cimetière de Neuville et la partie gauche du Labyrinthe. Relevé le 23, il vient au repos, par Izel-les-Hameaux, dans la région de Magnicourt-sur-Canche où, pendant un mois, jusqu'au 22 août, il s'entraîne et reçoit des renforts. Les premières permissions de quatre jours sont accordées et accueillies partout avec enthousiasme. Les partants sont accompagnés d'un regard d'envie ; mais chacun se rassure : il y aura du bonheur pour tous. La permission devient dès maintenant la juste récompense des peines supportées et des souffrances vécues en commun ; la solitude et l'éloignement ne seront plus la source des angoissantes heures d'attente... sans but, sans espoir. La guerre de tranchées sera supportée désormais, plus gaillardement encore si possible, et si déprimante, si dure soit elle, chacun en prendra gaiement son parti. Le 129e cantonne quelques jours à Tilloy-lès-Hermaville, Bray, Ecoivres et, le 7 au soir, prend le secteur à gauche (Nord-Ouest) de Neuville-Saint-Vaast. Pendant neuf jours, du 7 au 16, les préparatifs d'attaque sont poussés activement. Sur tout le front d'Artois, des sapes, qui deviendront des parallèles de départ, s'ébauchent des abris légers s'établissent en ligne, des places d'armes, pour masser les sections de soutien, sont creusées. Une activité inaccoutumée préside aux travaux. Serait-ce la grande attaque ? Déjà, depuis un mois, il est question d'un gros effort tenté vers la fin de septembre. De l'arrière, les cuisiniers rapportent les nouvelles les plus captivantes… et les plus fantaisistes une artillerie puissante et variée s'établit dans tous les replis du terrain. La plaine d'Artois devient une vaste fourmilière dans laquelle chacun se sent pris d'un grand besoin de travail. En effet, les nouvelles se précisent, le 16 au soir, le Régiment, relevé, Vient au repos à Hermaville et, pendant une semaine, chaque jour, répète des exercices d'attaque et de franchissement de tranchées. Le 23 septembre, avant de monter en ligne à gauche de Neuville-Saint-Vaast, les hommes reçoivent le casque qui, dès ce moment, deviendra leur inséparable compagnon de tranchée. A la nuit, lentement, les bataillons s'égrènent vers les Rietz et vers les boyaux de Neuville. Depuis plusieurs jours, le canon tonne sans arrêt, les lignes ennemies disparaissent dans la fumée de nos obus... C'est la grande préparation. Les compagnies, qui travaillent avec ardeur aux sapes d'attaque, subissent un tir continuel de bombes à ailettes et de torpilles. Avec un esprit admirable, malgré des pertes sensibles, les hommes continuent leur tâche, Sans souci du danger. Le 25 septembre, l'attaque doit se déclencher à midi 25. Le régiment est encadré : à droite, par un régiment du 12e Corps, le 50e ; à gauche, par le 36e ; l'attaque doit se produire sur un large front, de la gauche de Notre-Dame-de-Lorette, devant Liévin, à Beaurin, à droite d'Arras. Le 129e a comme premier objectif : la « Dent de Scie » et la « Tranchée Brune », puis, le « Vert Halo », la « Tranchée des Saules » et, si possible, le Bois de la Folie. Dans la brume, dès l'aube, le 25 septembre, les tranchées ennemies allongent leur réseau gris, dans la plaine nue, jusqu'à la Folie, protégées par de puissantes défenses de fil de fer, et semblent défier par leur force tranquille, la masse des assaillants qui se prépare à l'attaque. Le feu' préparatoire de l'artillerie française devient d'une violence inouïe ; à midi, c'est un enfer, les obus rasent les premières lignes, abandonnées momentanément, et s'écrasent dans un bruit assourdissant sur les lignes ennemies. Le Bois de la Folie disparait dans la fumée, et l'artillerie ennemie, qu'il cache, se tait. Petit à petit, les Compagnies d'assaut (2e et 3e bataillons) se portent dans la tranchée de première ligne. Les parallèles de départ n'ont pu être achevées et les hommes seront obligés de sortir, un à un, par les sapes d'attaque. En avant, malgré le tir de notre artillerie, la première tranchée allemande, à 40 mètres, semble intacte, et, nos hommes, à qui l'interdiction de tirer un seul coup de fusil a été donnée, voient avec rage les guetteurs allemands, la tête au-dessus de leur tranchée, qui gesticulent et les attendent. A midi 15, devant Neuville, une équipe spéciale des Pompiers de Paris vient actionner ; devant nos premières lignes, plusieurs lance- flammes. Les jets, trop courts, tombent entre les tranchées et la démonstration attire une assez vive fusillade. Cette fusillade est à peine calmée que, à midi 25, d'un seul bond, la première vague d'assaut du 129e, la baïonnette haute, s'élance en avant. Immédiatement, de nombreux points de la ligne ennemie, un feu de mitrailleuses, extraordinairement nourri, l'accueille. Les grenades pleuvent comme la grêle, devant la ligne allemande, et nos hommes, surpris dans leur ruée sublime, tournoient, chancellent, et tombent frappés à mort. Une seconde vague succède, elle n'est pas plus heureuse que la première. Certaines mitrailleuses ennemies exécutent un tir bloqué sur nos têtes de sapes et, un à un, tous ceux qui se présentent s'écroulent foudroyés. Néanmoins, dans la nappe de balles qui sème effroyablement la mort, quelques éléments se sont accrochés au terrain et, en rampant, cherchent à atteindre la ligne ennemie. Dans la partie gauche de la « Dent de Scie », en première ligne, quoique privée de ses officiers, tombés au début de l'action, la 10e compagnie tient bon ; un peu plus à gauche, la 12e compagnie, qui a vu tomber, blessé, son chef', le Capitaine CABANEL, réussit aussi à prendre pied dans la tranchée ennemie et continue à combattre. Sur la partie droite de la « Dent de Scie », la 5e compagnie gagne du terrain, malgré de très lourdes pertes, et atteint la « Tranchée Brune » ; le Sous-Lieutenant DELAPORTE est blessé, la 5e compagnie n'a plus d'officiers, le Sergent CLAUSS progresse encore et atteint le « Vert-Halo », puis la 8e compagnie prend pied à son tour dans la « Dent de Scie ». Sur la droite, plusieurs Sections des 50e et 126e régiment d’infanterie (12e corps d’armée ont atteint le groupe de maisons « des Tilleuls » et sont arrêtées par une contre-attaque ennemie. L'Aspirant de MAZILLY, de la compagnie de mitrailleuse du 129e, établit ses mitrailleuses dans la partie de la tranchée du « Vert-Halo », que les éléments des Régiments voisins viennent de dépasser, et arrête net la contre-attaque, permettant aux Sections du 50e, trop -avancées, de revenir au « Vert-Halo ». Au cours de l'après-midi, les Compagnies, qui ont pu prendre pied dans la « Dent de Scie », progressent et « nettoient » la tranchée ennemie, faisant de nombreux prisonniers. Les Compagnies, dont l'élan a été arrêté, à midi 25, prennent part à cette progression. A la nuit, la « Dent de Scie » est entièrement réduite, et la première ligne du 129e se trouve au « Vert-Halo », à hauteur des éléments voisins du 12e corps. La 9e compagnie, sous les ordres du Sous-Lieutenant de GRAND d'ESNON, un véritable entraîneur d'hommes, s'élance en avant de la tranchée du « Vert-Halo » et va atteindre la tranchée des « Saules », quand son glorieux chef tombe frappé d'une balle au front à quelques mètres du parapet. La Compagnie est clouée sur place sous un feu de mousqueterie et de mitrailleuses d'une violence inouïe. Sur la gauche, le 36e a dépassé aussi le « Vert-Halo ». Le lendemain 26, à 13 heures, l'attaque est reprise sur la tranchée des « Saules », la 7e compagnie, brillamment enlevée par le Lieutenant CHERON, voit son élan arrêté par un puissant réseau que notre artillerie n'a pu écraser ; se maintenant dans les trous d'obus, les hommes de la compagnie tiennent sous les bombes à ailette et les rafales de mitrailleuses, ils ne se replient que le soir et par ordre. Pendant ces deux journées, les pertes, au 3e et 2e bataillons, partis en première vague, ont été particulièrement lourdes ; presque tous les officiers sont tombés, en tête de leurs hommes : Capitaine LOY, Capitaine DOURY, Lieutenants DESHAYES, LEBON. Dans la tranchée conquise, les cadavres allemands, pêle-mêle, montrent avec quel acharnement les combats ont été livrés. Les pertes ennemies paraissent au moins aussi élevées que les nôtres, la « Garde Prussienne » a dû s'incliner, une fois de plus... Relevé le 27 septembre par le 39e régiment, le 129e va se reformer à Écoivres. Le 28 au soir, il redescend à gauche de Neuville pour appuyer un mouvement éventuel vers l'avant du 39e régiment d’infanterie ; puis il reste en réserve aux « Ouvrages blancs » et à la « Targette » (Ouest de Neuville-Saint-Vaast). Le 3 octobre, le Colonel MARTENET est appelé au commandement d'une brigade et est remplacé par le Lieutenant-Colonel VALZI. Le 129e est relevé le 7 octobre et va cantonner à Acq et Frevin-Capelle. Le 9, le Régiment embarque en camions automobiles et vient à Beaudricourt et Sus-Saint-Léger. A Sus-Saint-Léger, il procède à sa réorganisation jusqu'au 18 octobre. Après des cantonnements successifs : à Rebreuviette, Grand-Bonnet, Chaussoy-Epagny, Jumel-Bergny, le 129e arrive le 14 novembre dans la région de Villers-Bretonneux (Somme). Des renforts, venus du Dépôt, comblent les vides des dernières attaques ; l'instruction est poussée activement, et le régiment, tel un convalescent revenu de loin, reprend vie et est bientôt prêt à affronter de nouvelles épreuves. Le 10 décembre, il part en camions automobiles et est arrêté au Sud de Bray (Somme), prêt à monter dans un secteur nouveau, relever un Régiment de la 6e division. Caché dans les marais, dans une boucle de la Somme, appuyé au Canal, le village de Frise, dominé par les hauteurs de la rive droite du fleuve, ne constituait qu'une position d'importance secondaire : un flanquement, à la merci de la première attaque ennemie. En ce secteur réputé tranquille, dans lequel les Allemands n'avaient jamais attaqué et où d'ailleurs une action offensive apparaissait, sinon impossible, du moins difficile, nos hommes ne voyaient qu'un secteur d'hiver, un secteur de repos, en attendant la période des offensives de printemps. Au reste, la pluie, qui rendait le sol impraticable, transformait en canaux les tranchées des marais et les boyaux en véritables bourbiers. Les principaux travaux de secteur étaient constitués par la remise en état des boyaux et tranchées éboulées, et aussi par la vidange de l'eau accumulée qui envahissait les abris. Le 11 décembre, le régiment relève, dans le secteur de Cappy-Frise, un Régiment de la 6e division d’infanterie à sa gauche, sur la rive droite de la Somme, il est en liaison avec un régiment d'Infanterie anglaise. La première période d'occupation du secteur est relativement calme ; pourtant, le 24 décembre, une mine ennemie saute devant Frise, bouleversant les tranchées de la 11e compagnie. Malgré leur tir violent d'artillerie, les Allemands n'insistent pas devant l'attitude résolue de la 11e compagnie, qui occupe immédiatement l'entonnoir et l'organise rapidement. En ligne, se trouvent deux bataillons du régiment séparés par un bataillon du 322e territorial. Seul le Bataillon devant Frise (à gauche du secteur) est relevé périodiquement par le Bataillon du Régiment qui est en réserve à Chuignes.
Le 17/04/2018
Il est né le 5 avril 1871, fils de MARY François Eloi et ROUSSELAT Marie Félicité. Marié le 11 février 1896 à Fleury avec FAGOTAT Rosa. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Maxime arrive le 25 novembre 1914 à son régiment. Sur sa fiche matricule, il est indiqué 37e régiment d'infanterie territoriale, cependant il est indiqué sur sa fiche de décès 82e régiment d'infanterie. Nous n'avons aucun moyen de savoir dans quel régiment il se trouvait réellement car les deux étaient caserné à Montargis.
Il devait se trouver à la caserne Gudin jusqu'à son départ pour le front. Amilly étant situé à environ 4km, il s'est sans doute rendu à pied au village, durant un moment de liberté.
Maxime est mort le 3 ou le 8 décembre 1914 dans la commune de Saint-Firmin-des-Vignes, commune d'Amilly. Cependant son acte de décès indique, le 3 janvier qu'il est mort depuis plusieurs jours mais n'indique pas la cause. La première mention écrite sur sa fiche matricule indique un décès accidentel mais a été rayé pour un décès simple. Enterré au cimetière de Fleury mais sa tombe a été relevé en 1933, il repose donc dans l'ossuaire.
Le 17/04/2018
Il est né le 6 janvier 1887 à Plauzat (63), fils de MULLER Paul et BERGER Catherine. Marié le 26 avril 1911 à Auxerre avec STADELMANN Julie. Ils auront un fils et une fille avant leur mariage : Henri né STADELMANN le 15 mars 1909 (décédé à Epineau-les-Voves le 11 mars 1959) ; et trois filles après leur mariage : Marthe Pauline née MULLER le 24 août 1911 (décédée à Sens le 8 juin 1960), Marguerite, née le 15 février 1914 et Eugénie, née le 4 mai 1915 (décédée à Charbuy le 28 décembre 1985). Avant la guerre, il travaillait comme Vannier.
Antoine arrive le 4 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite.
Antoine change le 14 octobre 1914 de régiment et passe au 231e régiment d’infanterie qui est dans la région de Soissons depuis le 18 septembre. Il est appelé soit à tenir le front en avant de Vauxrot, depuis l’Aisne jusqu’à la ferme de la Montagne-Neuve, soit à séjourner à l’arrière où il est employé parfois à établir des positions de deuxième ligne, le régiment se distingue le 29 octobre, il parvient à atteindre les premières maisons du village de Cuffies. Le 5 novembre, il réussit à progresser d’environ 300 mètres et à occuper le cimetière de Cuffies, le bois de ce cimetière, appelé bois Dufour, le bois Vauxrot et le bois Lagrange.
Le 8 janvier 1915 commence une opération, toute locale, mais néanmoins d’une certaine envergure, entreprise dans le but d’enlever à l’ennemi la ligne de hauteurs de la rive droite de l’Aisne qui entoure et domine Soissons. La première phase consiste dans l’enlèvement d’un saillant formé par la ligne ennemie vers la cote 132. Le 55e bataillon de chasseurs et un bataillon marocain, qui attaque le 8 au matin, doit être relevé le 8 au soir, sur les positions conquises par un bataillon du régiment. Le jour de l’attaque, dans la matinée, le bataillon marocain exécute son attaque avec succès. A 19 heures, le 5e bataillon du régiment vient le relever et prend la garde des tranchées conquises. Un bombardement très violent marque la réaction de l’ennemi qui devient de plus en plus vive. Le 5e bataillon subit plusieurs contre-attaques dans la nuit du 8 au 9 et dans la matinée du 9. Avec une ténacité et un esprit de sacrifice admirables, il arrive dans la nuit du 10 au 11 janvier, à fournir un peloton de 30 travailleurs qui reçoit la mission de remettre en état les tranchées conquises. Le travail de ce détachement est rendu très difficile par le bombardement ennemi. Deux compagnies du 5e bataillon sont placées sous les ordres du 289e régiment d’infanterie. Pendant la journée du 11 janvier, le 6e bataillon reste en ligne dans les tranchées conquises à l’Ouest de la cote 132. Il éprouve des pertes sérieuses. Dans la nuit du 11 au 12 janvier, le 6e est relevé et le régiment, à l’exception du détachement à la disposition du 289e, vers Crouy, va à Berzy-le-Sec. Le 12 à 13 heures, le régiment est rappelé à Soissons et il reçoit l’ordre d’occuper les tranchées établies à la lisière Nord-Ouest de Soissons. Le 6e renforcé par deux compagnies territoriales, occupe la lisière formée par Maison-Rouge, faubourg Saint-Christophe, Saint-Crépin-en-Chaie. Le 5e occupe la lisière formée par Venizel, Villeneuve-Saint-Germain et la Sucrerie. Le régiment reste sur ses positions jusqu’au 13 janvier et, dans la nuit du 13 au 14, est relevé et va se reformer à l’arrière dans la région de Rozières et Buzancy. Pendant ce temps, le détachement part occuper les tranchées tenues par le 289e au Nord de la voie ferrée, afin de permettre aux deux compagnies qui les tiennent de se porter à l’attaque d’un chemin creux organisé, situé à environ 200 mètres de notre ligne. L’attaque effectuée à la tombée de la nuit par les deux compagnies du 289e ne réussit pas. Il est alors décidé que l’attaque sera reprise le lendemain matin, 12 janvier, et qu’elle sera effectuée par un peloton du régiment et une compagnie du 246e appelé en renfort dans la nuit. A 8 heures du matin, la nouvelle attaque est déclenchée et le chemin creux est enlevé d’un seul bond. L’ennemi ayant évacué la position sans attendre le choc, un seul prisonnier est fait. Le détachement s’occupe aussitôt de retourner la position sous une grêle de balles qui partent des tranchées de soutien allemandes. A 11 heures, commence un bombardement très violent qui cause des pertes élevées et qui laisse prévoir une réaction sérieuse. En effet, à la nuit tombée, une attaque ennemie se produit sur tout le front de la division et cette attaque réussit non seulement à reprendre toutes les tranchées allemandes conquises depuis quatre jours, mais encore à enlever toutes les tranchées françaises de première et de deuxième ligne, rejetant la première ligne au bas des pentes de la rive droite de l’Aisne. Toutefois, le village de Crouy n’est pas tombé entre les mains de l’ennemi et la position occupée par le détachement est toujours tenue par lui. Seulement la situation de ce détachement est devenue fort précaire : il n’est plus relié aux troupes que par un chemin creux. Sa position devient de plus en plus critique, mais il tient toujours. Et ce n’est que dans la nuit du 13 au 14 janvier, sur un ordre, qu’il se décide à évacuer sa position. Le 14, le détachement réussit, au lever du jour, à se dégager de l’étreinte ennemie et se replie sur la rive gauche où il rejoint le régiment le jour même, dans la région de Rozières et Buzancy. Après la bataille de Crouy, le régiment reste encore quelque temps dans la région de Soissons. Il est tout d’abord employé à tenir la lisière Nord-Ouest de Soissons, sur le front de Maison-Rouge, faubourg Saint-Christophe, Saint-Crépin-en-Chaie et l’île située au Sud de la Verrerie. Puis à partir du 27 février, il séjourne à l’arrière dans les régions de Vivières, Puiseaux, Dommiers où il travaille à l’organisation d’une position de deuxième ligne ; Grand-Rozoy ; Launoy ; Couvrelles, Serches et Ciry-Salsogne om il est employé à des travaux défensifs ; Billy-sur-Ourcq et Rozet-Saint-Albin. Le 9 mai, le régiment se dirige sur Longpont om il s’embarque pour une destination inconnue qui sera celle de l’Artois. C’est en effet, le 9 mai que la brillante offensive d’Artois parvient jusqu’à Givenchy et un certain nombre de divisions françaises sont immédiatement dirigées de ce côté. La 55e division en fait partie et le régiment, embarqué à Longpont le 9, débarque à Doullens et à Frévent le 10. Il est ensuite dirigé sur Acq om il se tient prêt à être employé dans la région comprise entre Ablain-Saint-Nazaire et Neuville-Saint-Vaast. Tout d’abord, il est mis à la disposition des divisions qui ont conquis les positions ennemies pour les aider à aménager leur nouveau secteur, à rechercher le matériel abandonné et à enterrer les cadavres trouvés sur le champ de bataille. Pendant huit jours, le régiment va se livrer à ce travail, si obscur mais si pénible, d’aménagement du champ de bataille, qui se fait de nuit. Les soldats ne peuvent dormir ; ils ont beaucoup de difficultés pour se rendre sur la partie du champ de bataille où ils doivent travailler et là, au milieu du sifflement des balles et des éclatements d’obus, ils sont obligés de procéder, presque à tâtons, à leur pénible et lugubre besogne. Pendant ces huit jours, il y eu 48 pertes dont 13 tués. Après cette période de travail de nuit, le régiment est employé à tenir le secteur dans la région d’Ablain-Saint-Nazaire, Neuville-Saint-Vaast. Bien entendu, les périodes de séjour en ligne sont coupées par des périodes de repos passées à l’arrière et qui, suivant les circonstances, sont plus ou moins longues. Les séjours à l’arrière se passent dans la région de Camblain-l’Abbé, Cambligneul, Mingoval, Cancourt, Frévillers où les villages sont pauvres et offrent peu de ressources. En ce qui concerne les séjours en ligne, il y a lieu de considérer deux périodes : du 24 mai au 29 mai et du 1er juin au 23 septembre. Du 24 au 26 mai, le régiment tient le front en avant d’Ablain-Saint-Nazaire, sa gauche appuyée au cimetière et sa droite au ruisseau de Carency. Le 60 bataillon exécute le 27, une attaque locale qui est couronnée d’un plein succès. L’opération est effectuée par les 23e et 24e compagnies, qui s’emparent de la tranchée ennemie des Saules et du fortin des Quatre-Boqueteaux. Du 1er juin au 23 septembre, le régiment est ensuite appelé, chaque fois qu’il doit servir en première ligne, à tenir le front au Sud du village de Souchez, sa gauche placée du côté du Cabaret-Rouge. Une attaque française suivie d’une réaction ennemie ayant eu lieu au milieu de juin, le front subit différentes fluctuations entre le 1er juin et le 23 septembre, le secteur est très agité du 16 juin au 14 juillet et à certains moments, les deux lignes adverses se trouvent très rapprochées l’une de l’autre. Parfois, les deux adversaires tiennent la même tranchée ou le même boyau et ils ne sont séparés que par des barrages de sacs de terre. D’où lutte continuelle à coups de grenades. Le régiment est constamment obligé d’effectuer de gros travaux pour aménager les fronts successivement occupés. En outre, à partir de fin août, des travaux sont effectués en avant du front, dans le but de créer une base de départ en vue d’une prochaine attaque française. Le 24, le régiment qui se trouve à Camblain-l’Abbé, se porte en réserve de division, dans les ouvrages du bois de Berthonval. L’offensive générale française est commencée et celle de l’armée est décidée pour le lendemain. La préparation d’artillerie commence dans la nuit. De très grandes quantités d’obus à gaz sont lancées sur les batteries ennemies. L’horizon se trouve bientôt couvert d’un nuage de fumée de poussière qui ne tarde pas à cacher les positions ennemies. Au cours du 25 et 26 septembre, le régiment progresse légèrement vers l’Est à la suite des régiments de la division qui ont attaqué. Le lendemain, le régiment relève en première ligne le 204e. Il occupe, à peu de choses près, le secteur qu’il tenait lors de son précédent séjour aux tranchées, en avant de la cote 123. Le 6e bataillon est en première ligne et le 5e en deuxième. Les attaques des jours précédents n’ont pas obtenu un bien grand succès. Au lever du jour, les patrouilles de la 110e brigade sont vues à la gauche, sur les pentes du bord Est du ravin de Souchez, et elles semblent circuler librement sur ces positions qui, hier encore, étaient tenues par l’ennemi. Pendant la nuit, l’ennemi, gêné par l’avance réalisée à la gauche par la 110e brigade, s’est replié sur le front : le 6e bataillon se porte en avant. Le 5e bataillon suit la progression du 6e, l’ennemi qui a vu le mouvement, tire avec son artillerie sur le fond du ravin de Souchez et cause quelques pertes. Le fond du ravin est atteint facilement et le 6e continue alors sa progression par vague. Il commence à escalader les pentes de la rive Est du ravin et essuie le feu des mitrailleuses laissées par l’ennemi pour couvrir son mouvement de repli, puis il est pris sous un vif bombardement par shrapnells. La première ligne réussit néanmoins à toujours progresser : elle enlève la tranchée Krupp, celle du Palatinat, puis la tranchée nouvelle et elle continue sa marche sur la tranchée Odin. Mais à la droite, le 282e est légèrement en retrait et à la gauche, le 246e se trouve arrêté devant la tranchée des Walkyries, qui est fortement tenue et il est obligé de se terrer devant cette tranchée, soit environ 150 ou 200 mètres en arrière du front. Pour combler le vide existant sur le flanc gauche, entre la première ligne du régiment et celle du 246e, les unités du 5e bataillon sont utilisés, au fur et à mesure de leur arrivée, pour faire face à gauche. Dans ces conditions, la première ligne est bientôt obligée de s’arrêter et vers 13 heures, elle s’installe à 150 mètres environ de la tranchée d’Odin. Presque aussitôt arrive l’ordre prescrivant de reprendre l’attaque générale sur tout le front de la division. A 13h40, le régiment s’élance à l’assaut de la tranchée d’Odin. La charge est sonnée par tous les clairons, disséminés dans les compagnies ; deux sections de mitrailleuses prennent la tête des troupes d’assaut et, malgré un violent feu de mitrailleuses et un bombardement sévère, la première ligne progresse vivement. Devant cette charge, l’ennemi s’enfuit. Il pénètre en le bousculant, dans la tranchée d’Odin, où le régiment capture une centaine de prisonniers appartenant au 3e grenadiers de la garde, ainsi que 4 mitrailleuses et 1 canon de tranchées. La première ligne commence même à dépasser la tranchée d’Odin. Mais à la droite, il y a un peu de confusion au point de jonction avec le 282e et surtout, à gauche, le 246e est toujours arrêté devant la tranchée des Walkyries. Dans ces conditions, ordre est donné de se rallier dans la tranchée d’Odin et de s’y installer. Dans la nuit du 28 au 29 septembre les alertes sont continuelles, en particulier entre 3 heures et 4 heures du matin. A la droite, vers 4 heures du matin, l’ennemi réussit à gagner du terrain sur le front du 282e. Le flanc droit du régiment se trouve de ce fait momentanément à découvert ; mais un bataillon du 204e est mis à la disposition du 282e qui aidé par ce renfort, réussit dès le lever du jour à se rétablir à peu près sur son ancienne position. La journée se passe dans le calme. Les allemands sont installés à 100 ou 150 mètres, dans des tranchées qu’ils ont aménagées durant la nuit. La relève du régiment est effectuée dans la nuit du 29 au 30 septembre, il va s’installer en deuxième ligne, dans l’ancien secteur qu’il tenait avant l’attaque. La relève s’effectue avec de grandes difficultés, en raison de la fatigue des hommes, de l’état du terrain qui est boueux et glissant, su bouleversement des boyaux et enfin du bombardement presque ininterrompu de l’artillerie ennemie. Du 30 au 3 octobre, le régiment reste en deuxième ligne, cela fait quinze jours qu’il est sur le champ de bataille. Le 3, il quitte le front pour aller s’installer à Camblain-l’Abbé. Antoine passe caporal de réserve le 7 octobre. Puis il reprend, du 10 octobre au 23 novembre, la vie habituelle des troupes de secteur, c’est-à-dire qu’il passe un certain nombre de périodes en première ligne qui sont coupées par des séjours à l’arrière. Le 30 octobre, le régiment relève en première ligne le 276e. Le 6e bataillon se porte en première ligne et le 5e immédiatement derrière.
Le village de Souchez en ruines / @Collection Alain Jacques
Antoine est mort le 30 octobre 1915 près de Souchez, au boyau du général, cote 119. Il repose à la nécropole de Neuville-Saint-Vaast, carré 15, rang 1, tombe 3064.
Le 20 janvier 1916, un secours de 150 francs est accordé à sa veuve, Julie. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.
Merci à LEME Pascal pour les photos
Il est cité au journal officiel du 18 mai 1922 : « Caporal brave et dévoué, tombé glorieusement pour la France le 30 octobre 1915 près de Souchez »
Le 17/04/2018
Il est né le 15 août 1883 à Fleury, fils de LORIDON Appolinaire et PHILIPPON Marie Eloïse. Marié le 24 novembre 1911 à BRION (89) avec TRINQUET Eugenie Hermine. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Georges arrive le 3 août 1914 ; il est alors dans la 5e section d’infirmiers militaire qui est rattaché à Orléans. Il n’y a pas de journal de marches et d’opérations permettant de retracer sa vie durant la période où il était dans cette section. On peut cependant savoir où il se trouvait grâce au corps d'armée de rattachement (5e corps d’armée).
Il est transporté dans la région de Saint-Mihiel entre le 4 et 9 août puis à partir du 14, le corps d’armée fait mouvement vers la région de Dieppe ; puis sert de couverture sur l'Othain vers Éton et Muzeray. Il participe à offensive par Longuyon, vers la région Cosnes, Tellancourt. Engagé le 22 août dans la bataille des Ardennes. Combats vers Cosnes, Gorcy et Ville-Houdlémont. Il doit se replier par Longuyon et Dombres vers la rive gauche de la Meuse, dans la région de Montfaucon. Les 23 et 24 août, combats vers la ferme Haute Wal et vers Noërs. À partir du 27 août, défense des passages de la Meuse, combat vers Doulcon et Brieulles-sur-Meuse. À partir du 2 septembre, continuation du repli, par Varennes jusque dans la région Villotte-devant-Louppy. Le 2 septembre, combats vers Cierges. Il est ensuite engagé dans la première bataille de la Marne. Du 6 au 13 septembre bataille de Revigny, combats vers Brabant-le-Roi, Louppy-le-Château et Vassincourt. À partir du 13 septembre, poursuite par Clermont-en-Argonne jusque dans la région bois de Montfaucon, Baulny. Il participe aux violents combats dans la région bois de Montfaucon, Baulny et vers Montblainville, Vauquois et Boureuilles jusqu’au 1er octobre où il part dans la zone de la 3e armée qui se trouve dans la Marne. Le corps d’armée participe aux attaques françaises vers la ferme Sainte-Marie et Loivre. Puis étend son front vers la cote 108, aux violents combats à Sapigneul, à l’extension du secteur, à gauche jusqu’à l'Ouest du bois de Beau Marais.
En février 1915, il participe au combat au bois de Luxembourg puis à la guerre de Mine à la cote 108. Fin avril à mi-mai, le corps d’armée part en retrait du front et repos dans la région de Branscourt. À partir du 9 mai, transport par voie ferrée dans la région de Longueau. Stationnement dans la région d'Avesnes-le-Comte (des éléments du corps d'armée sont engagés dans la seconde bataille d'Artois vers Notre-Dame-de-Lorette). Mi-mai à mi-juin, il occupe le secteur vers Agny et Berles-au-Bois puis part le 17 juin en stationnement dans la région de Béthonsart. A partir du 5 juillet, il occupe le secteur de Neuville-Saint-Vaast, étendu le 7 juillet au cimetière de Neuville-Saint-Vaast. À partir du 25 septembre, engagé dans la troisième bataille d'Artois. Du 25 septembre au 4 octobre, violents combats vers la falaise de Vimy et la ferme de la Folie. Puis occupation du terrain conquis. En octobre, il occupe d'un nouveau secteur entre la Scarpe et Roclincourt. Par la suite, de fin octobre à mi-février, il bat en retrait du front et transport par voie ferrée vers Moreuil ; puis occupe un secteur vers Frise, Lihons, Maucourt, Andechy (en liaison avec l'armée britannique). De janvier à février, il participe aux combats de Frise et réduit le secteur à droite jusqu’à l’Avre.
Il repart au repos à Moreuil et à partir du 27 février 1916, part faire des travaux dans la région de Pont-Sainte-Maxence. De fin mars à mi-juin, il se trouve dans la région de Verdun puis part 5 jours au repos avant de repartir dans un secteur vers Dompcevrin et la région Sud-Ouest des Éparges. Georges a donc suivi les corps d’armée en tant que section d’infirmiers militaires rattachées et celui-ci.
Le 1er novembre, il est rattaché au 48e régiment d’infanterie, 9e bataillon (bataillon non combattant) puis le 6 novembre au 321e régiment d’infanterie. Le régiment était sur le terrain de la Houpette, en train de s’entraîner, en vue d’une nouvelle attaque destinée à élargir et à consolider définitivement le succès du 24 octobre. Dans la nuit du 13 au 14 décembre, le régiment quitta Belleray et la caserne Bévaux pour prendre son dispositif d’attaque au Nord-Est de ravin de la Faune Côte : le 5e bataillon à gauche, appuyé à la route qui du fort de Douaumont mène à l’ouvrage d’Hardaumont ; le 6e bataillon, à droite appuyé à la batterie 3908 ; le 4e bataillon, en deuxième échelon derrière les 5e et 6e. Un premier bond doit amener les deux bataillons de tête à 1400 mètres au-delà de la ligne fortifiée Carrière Nord, Carrière Sud. Après passage de lignes, le 4e se porte à l’attaque du village de Bezonvaux. Mais cette fois, il n’y a pas de surprise. Les allemands ripostent vigoureusement à la préparation d’artillerie. Le 5e bataillon, en particulier, éprouve des pertes sérieuses sur la base de départ et il faut précipiter l’attaque de quelques heures. Elle commence à 10 heures, quand les soldats escaladent les pentes de la Carrière Sud et bondissent sur un groupe de mitrailleurs allemands au moment précis où ils mettaient en batterie, frayant ainsi la route à tout le 5e, cependant le 6e progresse d’un irrésistible élan dans le ravin du Fond du Loup, les prisonniers affluent. Le 4e bataillon est moins heureux : à midi 30, il est contraint de stopper devant le feu meurtrier des mitrailleuses postées dans la tranchée des Deux-Ponts. De même, à droite, l’ouvrage de Bezonvaux tient toujours, à la nuit tombante. Une manœuvre hardie va rétablir la situation. Dans la nuit du 15 au 16 décembre, vers minuit, ordre est de grouper le 102e bataillon de chasseurs à pied et le 6e bataillon et d’enlever la tranchée des Deux-Ponts. C’est une mission délicate que celle de réunir et d’orienter, dans l’obscurité d’une nuit d’hiver, deux bataillons essaimés sur un kilomètre de profondeur, alors que les liaisons sont encore incertaines sur un terrain détrempé et chaotique. Avant que le jour arrive, les chasseurs marche sur Bezonvaux à cheval, sur le boyau de Cologne, suivis du 6e qui, à hauteur de l’ouvrage de Bezonvaux, fait à gauche et gravit les pentes Ouest du Fond du Loup. Les 21e et 22e compagnies se rabattent brusquement sur la tranchée des Deux-Ponts ; une lutte sévère s’engage, mais est vite abrégée avec une poignée d’hommes qui se précipitent sur l’ennemi, qu’ils mettent en complet désarroi : deux cents prisonniers, de nombreuses mitrailleuses, 4 minenwerfer lourd et des munitions de toutes sortes. La 23e compagnie entre alors en ligne ; elle achève le nettoyage, descend dans le fond des Rousses et escalade les pentes Nord pour prêter main-forte aux zouaves de la 37e division et s’assurer la lisière Nord de Bezonvaux en maîtrisant la tranchée Bochemar. Le 6e bataillon a marché et combattu toute la nuit, enlevé le dernier objectif par une opération au cours de laquelle il avait fallu lutter à la fois contre la neige, l’obscurité profonde, l’extrême difficulté des communications et des liaisons, enfin, un ennemi résolu à conserver un important point d’appui. Le régiment est relevé dans la nuit du 16 au 17 décembre.
Il est envoyé de nouveau à Ancerville le 1er janvier 1917. Le 12, le régiment est en ligne dans la partie Ouest de son dernier secteur d’attaque, la zone d’Hassoule : un bataillon accroché aux pentes Nord du Fond des Rousses, un bataillon en soutien échelonné sur le plateau entre le Fond du Loup et le Ravin d’Hassoule ; le 3e en réserve à Belleray. De la tranchée Bochemar solidement organisée, l’ennemi harcèle par ses minenwerfer ; son artillerie, très active, arrose sans répit le fond des Rousses, le plateau Sud, le ravin de la Fausse-Côte au moyen d’obus toxiques. Malgré la fréquence des relèves intérieures, les gelures de pieds aggravent fortement les pertes par le feu et lorsque le régiment quitte le secteur le 9 février, il avait payé un lourd tribut sur un sol déjà chèrement conquis. Deux semaines de cantonnement à Jussécourt et Heiltz-le-Maurupt, pendant lesquelles le régiment incorpore un renfort de la classe 1917, puis débarquement à Mourmelon-le-Petit, d’où les bataillons vont s’installer, le 4e à Sept-Saulx, le 5e au camp de Châlons, le 6e dans la région de Cuperly. Jusqu’au 21 mars, les séances d’instruction alternent avec les travaux d’équipement offensif du front de Champagne. Du 21 mars au 14 avril, le régiment gagne par étapes, se zone d’opérations par Athis, Saulchery, la Fertés-Jouarre, Oulchy-la-Ville, Tannières, Mont Notre-Dame, Viel-Arcy où il bivouaque le 14. Le 16 avril, au petit jour, les bataillons sont en place dans les abris de « Madagascar ». A huit heures, ils entament la marche d’approche derrière le 20e corps engagé dès six heures, 5e et 6e bataillons en première ligne, 4e bataillon en réserve. Les unités s’étalent en petites colonnes dans le bas-fond à l’Ouest de Venderesse-Troyon, gravissent sous les tirs de barrage, les pentes Sud du plateau de Beaulne-Chivy et traversent les premières lignes allemandes que le 20e corps vient d’enlever. Dès que les éléments de tête atteignent le font du ravin du Chivy ils sont pris d’écharpe par des mitrailleuses postées à Chivy, et qui ont échappé au nettoyage. Mais rien n’arrête l’élan des 5e et 6e bataillons qui les porte, bientôt jusqu’à la tranchée Fuleta, sur la crête opposée. Là, il faut stopper, devant le régiment, l’attaque est enrayée par des résistances soustraites à la préparation. Il talonne les troupes d’assaut. Durant 5 jours, les 5e et 6e bataillons demeurent accrochées à la Fuleta sous un bombardement meurtrier et dans cesse accru, puis le 21 avril, le régiment reçoit l’ordre de relever les troupes du 20e corps, échelonnées entre l’arbre de Cerny et le ravin de Paradis. Du 21 au 28, la tâche d’occupation est rude. Prévoyant d’autres attaques, l’ennemi augmente quotidiennement son artillerie et s’efforce de les déloger des nouvelles positions de départ. C’est ainsi que le 25 avril, au soir, les pionniers de la Garde se ruent sur la tranchée Déva tenue par le 4° bataillon. Ils éprouvent un sanglant échec. Cependant, le haut commandement envisage la reprise de l’offensive et limitant cette fois son ambition, à la conquête de la crête qui surplombe l’Ailette, il assigne au régiment la mission d’attaquer le 5 mai, en direction de Courtecon. Quelques jours de répit à Œuilly et Villers-en-Prayères puis les trois bataillons reviennent en ligne, en face de la tranchée du Pirate. Le 5 mai, à neuf heures, les premières vagues d’assaut bondissent en avant mais la préparation d’artillerie a été inefficace sur des retranchements profonds, garnis d’abris bétonnés, sur des « creutes » complètement défilées. L’ennemi, prévenus de l’attaque, avait accumulé les moyens de défenses, et sur le front du seul 5e bataillon, dix mitrailleuses se révèle. Dès les premières minutes, suivant le déclenchement de l’attaque, de nombreux soldats tombent et l’assaut est brisé. En obligeant l’ennemi à concentrer sur le régiment des moyens puissants, il avait permis une progression importante à l’Est de Cerny. Le reste de cette malheureuse journée fut consacré à réorganiser sur place les unités mélangées, à repousser vers 17 heures, une contre-attaque allemande. Le 8 mai, le régiment est relevé et dirigé sur Jouaignes d’où il embarque à destination de Dunkerque. Le 14, il cantonne aux environs de la ville. Pendant près de trois mois, le régiment connait une période de calme, les trois bataillons sont employés à des travaux préparatoires à la grande offensive projetée pour l’été 1917. La bataille commença le 31 juillet. Le régiment n’est appelé en ligne, pour la première fois, que le 17 août. Il quitte Fréthun où il accomplissait une période d’instruction, pour aller tenir, pendant un temps très court, les tranchées de Reninge, à Drie Grachten, et la presqu’île de Poesele que les fusiliers-marins venaient de nettoyer. Là, il apprit à connaître le terrain très difficile des Flandres. Encore quelques jours de répit dans la région de Calais, puis, pendant septembre et octobre, il fait alterner de brefs séjours à l’arrière avec l’occupation du secteur qui sera la base de départ du régiment, lors de la prochaine attaque. Ces périodes de tranchée, dans la zone de Bixschoote sont caractérisées par une lutte d’artillerie sévère causant des pertes sensibles. Au cours de septembre, le 4e bataillon repousse vigoureusement un coup de main allemand ; aux premiers jours d’octobre, il subit un violent bombardement par obus toxiques. L’opération projetée comportait le franchissement du Saint-Jansbeck bordé de marécages légèrement dominés par une crête boisée, où l’ennemi avait construit de nombreux abris de mitrailleuses. Dans la première partie de la nuit du 26 octobre, les sapeurs du Génie, aidés des pionniers, ont jeté des passerelles sur le Saint-Jansbeck. Dès 4 heures, le 4e et 5e bataillon entament le mouvement délicat qui doit les amener jusqu’à la base de départ, au Nord du ruisseau. Les deux bataillons franchissent le Saint-Jansbeck sous un barrage d’artillerie lourde et abordent le marécage. Il faut arracher nombre d’hommes à l’enlisement. Les plus favorisés dans leur marche s’enfoncent jusqu’aux genoux. Pour sauver leur matériel et leurs munitions, les mitrailleurs doivent accomplir de véritables prodiges. Enfin, à six heures, les unités sont en place ; le double barrage se let en mouvement et les premières vagues le suivent de près. A gauche, le 4e bataillon progressant dans la boue mais sans être trop gêné par le feu, parvient à son objectif, et pousse même la 14e compagnie à l’Ouest de la ferme du Hibou, au-delà d’un large plan d’eau que l’aviation avait signalé comme un obstacle probablement infranchissable. A droite, la 22e prend d’assaut le ferme Mazeppa âprement défendue, enlève ensuite la ferme Draihank et s’arrête seulement devant le barrage d’artillerie assis sur l’objectif atteint. La 21e saisit de même la ferme du Hibou, malgré le tir d’artillerie et l’inondation, y fait des prisonniers et s’y installe. Mais au Nord de la position ainsi atteinte sur toute la ligne, la ferme Honoré semble une menace sérieuse pour le lendemain et il importe de savoir si la tranchée du Tour, qui forme saillant au Sud de la ferme, peur servir à la maîtriser. Le lendemain, 27 octobre, les bataillons Chamoret et Gatiner reprennent leur marche en avant à 5h15. La 22e se jette dans la tranchée du Tour, encercle la ferme Honoré, l’incendie à la grenade et va dépasser la ligne qui lui a été fixée, quand elle est prise sous le feu violent des mitrailleuses de Klostermolen. Elle s’accroche au terrain, riposte vigoureusement et s’organise, ayant largement rempli sa mission. La 21e a réussi, elle aussi, à atteindre son objectif. Au bataillon Chamoret, c’est la ferme de l’Hermine qu’il faut atteindre. Elle se saisit d’abord de la ferme Gilles, de la ferme des Obusiers, pendant que l’artillerie lourde martèle les bétons de l’Hermine, mais les pertes sont sensibles. A ce moment, le 5e bataillon venait dépasser les lignes du 4e. Il avait au jour naissant, franchi le Saint-Jansbeck, surmonté dans les bois Jack et Paul des difficultés de terrains inouïes, et il devait maintenant s’emparer de Kippe et pousser, si possible, l’exploitation jusqu’aux objectifs les plus éloignés : fermes du Gyroscope et du Grand-Père. Un temps d’arrêt à l’Hermine pour assurer les liaisons avec les fusiliers-marins et les chasseurs, se renseigner sur le combat, et le bataillon marchant continue la progression, sa gauche appuyée à la route d’Ypres. Mais le sol devient de plus en plus mouvant, et les mitrailleuses de la région d’Aschoop les prend d’écharpe ; les hommes sont contraints de ramper dans la boue, d’utiliser des trous d’obus où ils ont de l’eau jusqu’à la ceinture. La progression est lente, mais ils s’accrochent au barrage qui, maintenant « roule » trop vite. La 17e compagnie moins gênée par le feu que la 18e, a atteint Kippe à l’heure prévue et lance, sans tarder, sur la ferme du Gyroscope, la section de mitrailleuses. A sa droite, privé de deux chefs de section, on est obligé de contrebattre vigoureusement les mitrailleuses de la ferme Sully, s’empare seulement à midi, de la ferme du Grand-Père. Ainsi, à 13 heures, le 5e bataillon a intégralement rempli sa mission. Le régiment est relevé dans la nuit du 28 octobre et après un court séjour à Oostvleteren, est transporté, le 6 novembre, dans la région de Pitgam. Le 15, le régiment débarque à Coxyde et le lendemain, il entre en secteur pour quinze jours, dans les tranchées au Nord de l’Yser, à Nieuport-Ville. Là, il subit encore l’inondation, les bombardements par obus toxiques. Le 22, un des postes avancés est attaqué, une patrouille est entraînée hors de la tranchée, se lance à la poursuite de l’ennemi et ramène un vice-feldwebel blessé près du parapet allemand. Décembre fut marqué par un accident tragique : le régiment relevé de Nieuport, se trouve au repos à Oye, près de Calais. Une bombe d’avion écrase la maison où se réunissaient chaque soir les mitrailleurs de la 5e compagnie de mitrailleuses, cantonnés dans le hameau de l’Etoile. Douze furent tués, quinze grièvement blessés.
Le 1er janvier 1918, le régiment est ramené dans la région d’Ooost – Dunkerque, et cette fois, appelé à tenir les tranchées de Nieuport-Bains sur le front de terre et le front de mer. L’Yser le sépare de l’ennemi ; la boue est absente des tranchées et boyaux creusés dans le sable des Dunes, ce fut une sorte de répit, malgré les bombardements toxiques et les fatigues imposées par des travaux urgents. Le 10 février, le 4e régiment belge de carabiniers relève les trois bataillons, qui, après quelques jours de repos aux environs de Calais, est ramenés ensuite dans la région d’Adinkerke avec une mission de travaux d’organisation sur la deuxième position. Nouveau séjour au camp du Petit-Courgain, à Mark et à Pont-de-Coulogne, et enfin le régiment est transporté le 22 mars, à Rexpoëde pour participer à des travaux entrepris vers Hondschoote. Il ne reste à Rexpoëde que jusqu’au 25 mars. Le 27, au soir, le 4e bataillon est à Plessis-Rozainvilliers, en liaison avec la 56e division d’infanterie, à Davenescourt-Contoire, le 6e tient Mézières, en liaison avec le 401e ; le 5e est en réserve à Villiers-aux-Erables. Le lendemain, les renseignements sur l’ennemi se précisent, il occupe Rosières, Rouvroy, Bouchoir ; il progresse sur Davenescourt par Arvilliers. Vers 10 heures, le 4e bataillon qui avait poussé des éléments jusqu’à Haugest, est attaqué par des forces importantes et doit se replier sur les lisères de Plessiers. Le 6e tient la ferme à la lisière Sud de Mézières et à la cote 101. Enfin, le 29, Vendredi-Saint, tout le front s’enflamme. Dès 13 heures, les britanniques retraitent de Mézières vers l’Ouest, découvrant la gauche. En même temps l’ennemi se rue sur les bataillons Gatinet et Roitg, mais il est contenu par les deux d’infanterie et de mitrailleuses, et à la faveur de cette vigoureuse résistance, les anglais contre-attaquent sur Mézières. Ils en sont presqu’aussitôt rejetés. Tourné sur ses deux ailes, le 6e bataillon fait face à droite et à gauche, se refusant à céder un pouce de terrain, mais il lutte désespérément contre une supériorité de forces écrasante et l’heure est venue d’essayer de le dégager. A 17h30, la 19e compagnie est sur le flanc gauche vers Mézières, part à la contre-attaque avec les 17e et 18e, deux sections de mitrailleuses. Cent cinquante mètres sont parcourus en formation d’attaque et ils atteignent la crête de faible relief d’où ils doivent foncer sur l’assaillant. Mais la 18e compagnie, qui marche en avant et à droite, voit son élan brisé par des rafales d’artillerie et de mitrailleuses ; en quelques minutes, elle subit de lourdes pertes. La 17e doit se plaquer à son tour. Cramponnés au terrain, mitrailleurs, fusiliers, voltigeurs contrebattent furieusement l’ennemi qui, sous la protection de son barrage mobile de mitrailleuses légères progresse sur deux flancs, tandis que le bataillon Gatiner se dérobe, en partie, à son étreinte. Un repli est prescrit pour éviter l’encerclement, par petits groupes, en commençant par la 18e compagnie. A la compagnie Plouhinec, deux groupes se sacrifient pour protéger la dernière fraction de la 17e avec laquelle marchent le chef de bataillon et son adjoint. Le 5e bataillon, fortement diminué, réussit, enfin à se regrouper, en pleine nuit, sur le chemin Démuin – Moreuil. Le régiment a lutté, toute cette journée, un contre six pour permettre aux divisions de renfort de s’établir sur l’Avre. Pendant la nuit du 29 au 30, le 4e bataillon se fixe au Sud et au Sud-Est de Moreuil, le 6e gagne par Thiennes, le bois de Sénécat, le 5e assure la garde de la tête de pont de Castel.
Georges a disparu au champ de bataille de Plessier dans la Somme. Un jugement déclaratif indique qu’il est sans doute mort le 29 mars 1918 à Plessier – Rozainvillers. Son corps n'a peut-être jamais été retrouvé.
Il est cité à l'ordre de la brigade n°21 du 28 décembre 1916 : « Bon soldat, s’est courageusement comporté pendant les attaques du 15 et 16 décembre 1916. » Il a reçu pour ce fait une croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous).
Le 17/04/2018
Il est né le 28 octobre 1885 à Laduz (89), fils de PIEDNOIR Narcisse Maxime et LAVEAU Marie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
PIEDNOIR Jules arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d'infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Il est déclaré disparus dans les combats du 14 au 19 septembre 1914. On retrouve sa trace dans les prisonniers de guerre, il est transféré le 23 août 1916 à l’hôpital des prisonniers de guerre de Göttingen et il était avant ce transfert, au camp de Cassel.
Camp de Cassel - @David L - http://pages14-18.mesdiscussions.net
Quelques documents de sa captivitée :
Jules meurt de maladie le 20 septembre 1916 à l’hôpital des prisonniers de guerre de Göttingen. La Gazette des Ardennes donne certains nombres de noms de prisonniers mais en épluchant un grand nombre, il ne s’y trouve pas. Il est impossible de retracer son histoire après sa disparition. Il fut enterré en Allemagne avant d’être transféré au cimetière militaire de Sarrebourg le 7 mai 1926, tombe 11399.
Quelques informations sur les camps
Cassel : Camp principal de prisonniers, situé dans la région de Hesse-Nassau, plein Sud par rapport à la ville de Hanovre, sur la Weser ou la Fulda, duquel dépend celui de Göttingen, ainsi que 2.500 détachements de travail. Il peut détenir environ 19.000 prisonniers, ceux-ci y subissent, en 1915 deux épidémies de typhus exanthématique, particulièrement meurtrières. Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 26 Aout 1916, à cette date, il y a 2.342 prisonniers dont 1.138 français, une autre visite début Mars 1917, à cette date, il y a 20.427 prisonniers militaires et civils, dont 9.153 militaires français détenus à l'intérieur du camp, et 18.200 prisonniers répartis dans des détachements de travail.
Göttingen ou Goettingen : Camp principal, duquel dépendent 1.800 détachements de travail, pour prisonniers de guerre, situé dans le Hanovre, proche de celui de Holzminden, au Nord-est du camp de Cassel. De nombreux Flamands y sont "internés", regroupés pour y mener une politique de propagande pro-Allemande dans le cadre de l'activisme Flamand "Onze Taal" est un journal de propagande. Dans ce camp ont été créé une bibliothèque, un journal, un théâtre et des cours. Ce camp dépend administrativement du camp de. Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 21 Octobre 1916.