Il est né le 1er décembre 1889 à Paris 10e, fils de RAMUS Jean Baptiste et de BOCHET Gertrude Hélène. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme garçon d'hôtel.
Victor, dit Jean, est mobilisé le 3 août 1914 et arrive au 306e régiment d'infanterie qui se compose de soldat ayant fait leur service actif au 106e, et y sont revenus pour exécuter une période comme réservistes. Ils rejoignent Châlons et se voit prêt le 10. Il fait partie du 4e groupe des divisions de réserve, 69e division d'infanterie, 137e brigade. Le 11 août, le régiment quitte Châlons à 5h et se porte vers le Nord par voie de terre et fait étape le 11 aux Grandes Loges, le 12 à Sillery, le 13 à Bourgogne et Fresnes, le 14 à Montcornet où il séjourne jusqu'au 18 et fait étape à Saint-Clément et Coingt le 19. Le 21 août, il cantonne dans la région Ouest d'Hirson, le 22 dans celle de Solre-le-Château. Le 23 il organise à 15km à l'est de Maubeuge la position Monvigny - Saint-Christophe - Sartiau. A 18 heures le régiment reçoit l'ordre d'occuper les positions qu'il a organisées ; il y passe la nuit. Le 24, dès six heures le bombardement commence. Il se continue sans interruption jusqu'au soir. Le baptême du feu est une dure épreuve pour des réservistes. Ils la subissent en tenant pendant 13h, sous un feu d'artillerie des plus violents. Quand, à 10h, ordre leur est donné de se replier sur Bousignies, la retraite s'effectue en bon ordre ; tous les blessés et la plupart des morts sont enlevés. Les pertes sont sensibles : 22 tués, 51 blessés et 37 disparus. Le 25 août, le repli méthodique commence. Ce mouvement s'exécute en combattant. Le régiment cantonne successivement à Saint-Hilaire-sur-Helpe, le 26 à le Nouvion, le 27 à le Sourd. Le lendemain, le 306e est arrière-garde et cantonne à Nouvion-et-Catillon. Le 29 août, la 137e brigade appuie l'offensive du 18e corps d'armée en direction de Saint-Quentin. Le régiment franchissant l'Oise, vient s'établir à 15h, à la sortie Nord-Ouest de Moÿ-de-l'Aisne, formant la tête de pont face à Saint-Quentin. A 19h, le régiment laissant quelques éléments à la garde du pont, se porte à la ferme Barivas, au Nord-Ouest de Renansart où il bivouaque. Le 30, relevé par le 18e corps d'armée, le régiment va cantonner à Fourdrain. Le 1 et 2 septembre, la retraite continue sur l'itinéraire Braisnes, Fère-en-Tardenois, Beuvardes et coûte 50 hommes. Le 3, la 69e division d'infanterie se porte sur Montfaucon et vers midi, lorsque le 306e se prépare à entrer dans la colonne, il est accueilli par un feu d'artillerie très violent. Le régiment tient néanmoins sous ce feu pendant une heure et demie, perdant 66 hommes. Le 4 et 5 septembre, le 306e se porte à Montmirail dans la région Sud-Ouest d'Esternay. Dans la soirée du 5, le régiment organise le village de Villiers-Saint-Georges. Il occupe dans la nuit du 5 au 6 les positions qu'il a organisées. Le 6, le flanc droit de l'armée allemande est attaqué par l'armée anglaise et la 6e armée ; le 306e est en réserve dans le ravin Nord de la ferme Chamflay. Le 7, la 6e armée qui a repoussé la veille l'ennemi sur tout son front, progresse vers le Nord. Le régiment occupe successivement la cote 176, Saint-Bon et les Châtaigniers où il bivouaque. Le 8, l'armée allemande est en pleine retraite ; le mouvement offensif de la 6e armée se poursuit. La 69e division d’infanterie appuie le 3e corps d'armée. ; le 306e cantonne Artonges, puis à Fossoy, Cierges, Trigny et Guignicourt-Prouvais. Le 14 septembre, l'ennemi occupe face à l'Ouest, tous les forts de Reims. D'abord rassemble au Sud de Prouvais, le régiment se porte par le camp de César, Berry-au-Bac sur la croupe 83, puis sur la croupe 91, gardant sous un feu violent d'artillerie le pont de Sapigneul. Le lendemain, à 10h, soumis au tir de l'artillerie et pressé par l'infanterie ennemi, il est forcé de se replier sur la cote 83. A midi, le bombardement reprend très violent ; le régiment tient quand même et garde pendant la nuit les ponts sur le canal. Du 16 au 22 septembre, le régiment maintient l'intégrité de son front sur le canal, facilitant ainsi les offensives des 1e et 18e corps d'armée dans la région de Craonne. Du 23 au 4 octobre, le régiment reste en réserve dans la région de Trigny - Fort Saint-Thierry, puis le 5 il est embarqué en convoi automobile à Jonchery et transporté dans la région de Berzy, Noyant, Courmelles, au Sud de Soissons. Le 12, il relève dans leurs tranchées des forces anglaises. Jusqu'au 29, le secteur est assez mouvementé. Le 29 octobre, après une intense préparation de minenwerfer, qui dura tout le jour, l'ennemi attaque à 22h ; mais il est repoussé partout subissant des pertes sérieuses, notamment devant le front de la 20e compagnie. Le 30, un peu avant 7h, la canonnade devient furieuse sur tout le front. Les communications téléphoniques sont coupées, malgré le zèle tout à fait remarquable du téléphoniste, qui déjà la veille, sous une grêle ininterrompue de projectiles, s’efforça pendant 3h de réparer la ligne rompue en sept endroits par les obus. Une première attaque à 7h, une deuxième 30min plus tard, permettent à l’ennemi de prendre pied dans les tranchées. Mais un retour offensif conduit au cri de « En avant, à la baïonnette » avec deux sections des 17e et 18e compagnies refoule les assaillants qui laissent plus de 150 des leurs, sur le glacis des tranchées. Une accalmie suit le recul des allemands. Les unités se reforment rapidement mais à 8h, la canonnade redouble de violence ; plusieurs compagnies de mitrailleuses mêlent leur concert à celui des canons. Les tranchées sont rapidement hachées. A la faveur de ce déluge de fer, une nouvelle attaque d’infanterie, plus nourrie que la première, se prononce sur tout le front. Les compagnies tiennent bon dans leurs tranchées jusque vers 10h, mais certaines d’entre elles, littéralement submergées, sont forcées de se replier. Les 17e et 18e compagnies ainsi que la 5e section de mitrailleuses n'ont pas jusqu'ici lâché un pouce de terrain, mais vers onze heures, le cercle de feu se rétrécissant, le chef du 5e bataillon donne l'ordre à ces unités de se replier. Lorsque l'ordre leur parvient, la section de mitrailleuses, qui vient d'abattre plus de 200 ennemis, est complètement entourée, mais son chef, un fusil à la main, charge à la baïonnette avec 10 hommes, reprend ses pièces et se replie en ordre avec tout son matériel. Cette même section inflige encore durant l'après-midi des pertes très lourdes à l'ennemi, entourée à nouveau, l’adjudant avec une section de la 23e compagnie, parvient à la dégager et à sauver le matériel, mais il tombe mortellement frappé. La 24e compagnie que l'ordre de repli n’a pu toucher, lutte désespérément dans ses tranchées d ' abord, ensuite dans une maison qu'elle organise en blockhaus. Complètement entourée, écrasée sous le nombre cette compagnie, qui le matin comptait 2 Officiers et 235 hommes, se réduit en fin de journée à 1 sergent et 26 hommes. A 11h15 le Bataillon traverse Vailly sous un ouragan de fer. A cet instant une partie de l’Hôtel de ville s'écroule sous les obus. Ordre est donné de se porter sur les rives Sud de l’Aisne. Le 5e bataillon franchit l'Aisne et son canal et se reforme à la lisière est des bois de Chassemy. Le 6e bataillon conserve la lisière est de Vailly jusqu'à midi, puis vient s'établir à la lisière Nord des bois de Chassemy.
De ces positions est et Nord des bois de Chassemy, les braves survivants du 306e, interdisent jusqu'à la nuit, à l'ennemi, le franchissement de l'Aisne. A la tombée de la nuit le 306e est relevé et va cantonner à Limé, Cette journée du 30 Octobre coûte au Régiment 35 tués, 23 blessés et 1485 disparus. Du 31 octobre au 15 novembre, le régiment se reforme à Limé et il effectue des travaux de terrassements à l’arrière des lignes. Le 15, il relève le 287e dans les tranchées au Nord de Chassemy. Le régiment occupe ce secteur jusqu’au 4 décembre. Le 5, le 306e relève le 267e dans le secteur de Cys-la-Commune et va y rester jusqu’au 1er décembre 1915 se faisant toujours remarquer par son entrain, son initiative et le bon esprit dont sont animés ses hommes.
Pendant un an, il conserve intégralement le terrain dont il a la garde, malgré les bombardements fréquents, les coups de main audacieux de l’ennemi et une situation matérielle laissant à désirer du fait de la proximité de l’Aisne qui débordant l’hiver, transforme les tranchées en véritable bourbiers. Le 1er décembre, le 306e est relevé par le 287e qui pour la première fois depuis un an, va au repos à Paars et Courcelles à 8km des premières lignes. Le 15 décembre, il remonte en ligne dans le secteur Cys-Presles et le jour même, à 16h10, après un violent bombardement par l’artillerie française, la 23e compagnie s’empare des maisons brûlées, conquiert l’île et atteint le canal. Dix-sept prisonniers sont ramenés dans les lignes. Dès le lendemain, l’artillerie allemande semble vouloir venger l’échec de la veille, en dirigeant un tir méthodique et violent contre les positions conquises. Cette attitude agressive va croissant les jours suivants et atteint son maximum d’intensité vers 15h. A cet instant l’attaque ennemie se déclenche mais grâce à la 23e compagnie, son avance est rapidement enrayée. Dès lors l’ennemi mécontent de son échec : bombarde fréquemment et avec violence les positions du régiment, faisant très souvent usage d’obus lacrymogènes.Le 8 janvier 1916, le régiment va au repos à Paars et à Courcelles et remonte en ligne le 22 où il subit à nouveau le bombardement. Il revient au repos le 29, reprend les tranchées le 5 février. Le 12 et 13, il est encore pris à partie par l’artillerie ennemie. Enfin le 22, il est définitivement relevé par le 81e régiment d’infanterie. Le 23 février, il embarque à Fismes et cantonne à l’arrivée à Mourmelon-le-Grand (5e bataillon) et Mourmelon-le-Petit (6e bataillon). Il est remis à l’instruction et effectue des travaux. Le 4 avril, le régiment embarque à Mourmelon et débarque à Sainte-Menehould et cantonne à Elise. Le 8, il est transporté en convoi automobile de Foucaucourt à Baleycourt puis gagne Nubécourt. Dès le soir les cadres du 5e bataillon partent reconnaître des tranchées près du fort de Vaux. Le 9, le régiment bivouaque à Landrecourt, le lendemain au Bois-Bouchet et le surlendemain monte en ligne. Il occupe les tranchées de deuxième position entre le chemin de Chattancourt – Mort-Homme exclus et le moulin de Marre.
Les tranchées sont à peine ébauchées, le travail est impossible le jour ; la nuit les hommes effectuent des travaux de terrassement. Les pertes commencent à être terribles. Le 20 avril, le 5e bataillon, après une violente préparation par l’artillerie française, s’élance à l’attaque de la tranchée GARCON qu’il conquiert, faisant une cinquantaine de prisonniers ; Malgré les tirs de barrage ennemis, il atteint complétement l’objectif. Les 21 et 22 avril, les allemands essaient en vain de réagir. Partout ils ont repoussé malgré leur bombardement intensif, le régiment compte 89 tués, 181 blessés et 28 disparus. Dans la nuit du 22 au 23, le régiment relevé par le 332e va au repos à Sivry-la-Perche où il est reconstitué ; puis le bombardement obligeant à évacuer le village, il va le 28 à Julvécourt-Ippécourt pour finir de se préparer à un nouvel effort. Le 8 mai, le 306e relève le 287e au Mort-Homme. Il y reste jusqu’au 14, subissant sous forme de bombardement, le contre-coup des attaques acharnées que l’ennemi lance sur la cote 304. Au repos du 14 au 30 mai au vois Bouchet, il va fournir un nouvel effort. Le 20 mai, pour rétablir l’intégralité du front le 306e remonte en ligne, le 5e bataillon à Marre-Chattancourt, le 6e bataillon au Mort-Homme et ravin de la Hayette. Le 24 mai, le régiment est relevé et cantonne à Ippécourt puis le 29, le 5e bataillon remonte en ligne dans la région du Mort-Homme. Le 31 mai, le 6e bataillon, qui était resté à Ippécourt embarque en convoi automobile et arrive à Sandrupt où le 5e bataillon ne rejoint que le 3 juin. Le 5 juin le régiment embarque à Saint-Eulien, le 6 à Fère-en-Tardenois et va cantonner à Mareuil-en-Dôle, où il se réorganise. Le 13 juin l’annonce de la dissolution arrive au régiment et celle-ci sera effective le 15 juin.
Jean rejoint alors le 332e régiment d’infanterie, 17e compagnie, qui se trouve dans l'Aisne et change de cantonnement plusieurs fois où à chaque arrêt des travaux sont entreprit. Le régiment alterne entre cantonnement et les tranchées du choléra et de la miette, sans grande activité ennemie. Jean a été condamné le 22 août par le conseil de guerre de la 69e division d’infanterie a un an de prison avec sursis pour abandon de poste sur territoire ennemi en temps de guerre. Le jugement rapporte que Jean a été malade depuis le 22 juillet et s'est rendu à la visite (médicale) les 23, 24 et 25 juillet pour se faire soigner de sa bronchite légère. Après la visite du 25, il n'a pas rejoint sa section car il trouvait que les soins n'étaient pas suffissant. Il est parti dans le train des permissionnaires à la gare de Breuil-Romain du 26 et il est arrivé gare de l'Est afin de rendre visite à ses parents toute l'après-midi puis dans la soirée à rejoins son domicile afin de se placer des ventouses et de la ouate thermogène pour se soigner.Ce n'est que le 27 au matin qu'il s'est rendu volontairement au bueau de la place des invalides pour expliquer son cas et il s'est fait incarcéré. Il rejoint sa section le 2 août sous la conduite de la gendarmerie. Le rapport indique : "Le soldat Ramus, d'aspect maladif, paraît être de volonté faible : c'est un déprimé. Il n'a fait à la compagnie que deux séjours aux tranchées, au cours desquels il n'a rendu que peu de services, par suite de son état de santé. Ce soldat n'a pas un mauvais esprit et n'a jamais été vu en état d'ivresse."
Jean rejoint le 30 août 1916 le 287e régiment d'infanterie aussi appelé Berry-au-Bac, qui se trouve sur les bords de l'Aisne, va occuper, jusqu'au 27 novembre, le sous-secteur du bois des Buttes. Là encore, les minen ne manquent point et les coups de main multipliés affirment notre supériorité sur l'ennemi inquiet. Au début de décembre, la 69e division est à nouveau réorganisée ; elle est réduite à trois régiments d'infanterie : 267e, 162e, 150e. Berry-au-Bac entre dans la composition de la 165e division d’infanterie (154e, 155e, 287e). Le 287e ne connaît l'Argonne qu'en décembre 1916. Il occupe durant un mois le secteur de la Gruerie. Là, il travaille sans relâche dans des ruisseaux boueux, sous le feu des minen de gros calibre, à l'organisation de ces bois qui abritent sournoisement un ennemi disposant de redoutables engins de tranchée, au moyen desquels il bouleverse journellement nos ouvrages défensifs. Le séjour dans ce secteur mouvementé développe la confiance mutuelle des cadres et de la troupe et aguerrit les unités. Dans les derniers jours du mois de février, la 165e division d’infanterie est relevée par une division du 8e corps d’armée. Berry-au-Bac cède la garde de son sous-secteur au 85e régiment d’infanterie. Par voie de terre, il est dirigé au Sud d'Epernay, où la 165e division d’infanterie doit stationner en vue d'une période d'instruction d'environ quinze jours.
Le 2 février 1917, il s'installe dans les cantonnements de repos ci-après : Etat-Major et 6e bataillon : Mareuil-en-Brie ; 4e bataillon : Suizy-le-Franc ; 5e bataillon : La Ville-sous-Orbais et Orbais-l'Abbaye, où se trouve le Q. G. de la division d’infanterie. Dès février, le régiment participe aux préparatifs de l'offensive prévue pour le printemps 1917. Du 18 au 22 février, les trois bataillons font successivement mouvement pour gagner la zone avant du 32e corps d’armée. Les 4e et 5e vont s'installer dans le camp du bois Nivard, près de Bouvancourt, tandis que le 6e occupe les baraquements de Pévy. Mis à la disposition du colonel commandant le génie du corps d'armée, ils travaillent activement à l'aménagement du terrain au Sud de Berry-au-Bac. Les travaux, exécutés de jour et de nuit, par mauvais temps, imposent aux groupes de dures fatigues. D'autre part, les unités sont logées dans d'inconfortables baraques fréquemment soumises au feu de l'artillerie ennemie. Une trentaine d'hommes sont ainsi tués ou blessés par le bombardement qui a généralement lieu pendant la nuit. Le 30 mars, les bataillons de travailleurs de la 165e division d’infanterie sont repliés sur les bords de la Marne, région de Damery. Quelques jours de repos leur ont été octroyés en raison de l'offensive de l'Aisne qui semble devoir se déclencher prochainement. Berry-au-Bac est regroupé à Venteuil. Mais sa période de repos est brusquement écourtée. Le 4, il reçoit l'ordre de relever, dans le secteur de Cormicy, le 267e régiment d’infanterie dont les unités, bousculées et décimées par un coup de main allemand, ont perdu une partie des tranchées de Sapigneul. Les bataillons, faisant mouvement dans les journées des 4, 5 et 6, relèvent les unités du 267e dans la nuit du 6 au 7. Le 11, Berry-au-Bac reprend, en quelques minutes, les tranchées perdues par le 267e. Les pertes sont légères. La 165e division d’infanterie devant attaquer à l'Ouest de Berry-au-Bac, le 287e est remplacé dans son sous-secteur, dans la nuit du 14 au 15 avril, par des unités correspondantes du 251e régiment d’infanterie. Il va se regrouper dans les bois des Grandes-Places où, bivouaquant sous la pluie et dans la boue, il procède aux préparatifs d'assaut. La veillée des armes n'est pas un repos pour les unités extrêmement fatiguées par le séjour en première ligne. Les quelques heures précédant l'attaque sont consacrées aux préparatifs d'assaut : distributions des vivres et munitions d'attaque, mise en état de l'armement, soins d'hygiène, etc... Le 16 avril Berry-au-Bac attaque et, coïncidence curieuse, il reprend le combat là où il l'avait interrompu en septembre 1914. L'attaque de la division d’infanterie a lieu par régiments accolés : les 155e et 287e en première ligne ; le 154e formant réserve. Berry-au-Bac doit s'engager par bataillons successifs dans l'ordre : 4e bataillon, 5e bataillon, 6e bataillon. Le 4e bataillon franchit rapidement, dans le plus grand ordre, les passerelles de l'Aisne et du canal entre Gernicourt et Berry-au-Bac et s'engage dans le sillon des bataillons de première ligne qui mènent l'attaque. Les défenseurs de la « Courtine du Roi de Saxe », qui étaient restés terrés dans les abris souterrains de la première ligne allemande pendant le passage des vagues d'assaut, se sont ressaisis. Ils commencent à mitrailler le 4e bataillon. Le commandant fait immédiatement entreprendre la neutralisation de l'ennemi par ses mitrailleuses et son encerclement par des groupes détachés à l'Est et à l'Ouest. Après trois heures de lutte, l'ennemi hisse un drapeau blanc et plus de 400 Allemands sortent des souterrains en faisant « Kamerad ». Le commandant fait immédiatement reprendre le mouvement en avant, mais il doit interrompre sa progression à l'extrémité Nord-Est du Camp-de-César, les régiments de la 69e division d’infanterie étant arrêtés par la résistance des défenseurs de Mauchamp et du bois des Consuls (deuxième position allemande). Les 5e et 6e bataillons atteignent à leur tour le Camp-de-César et se disposent en arrière du 4e bataillon. Les mouvements du régiment et des unités qui, un peu plus tard, viennent encadrer Berry-au-Bac sont aperçus des observateurs ennemis de la hauteur de Prouvais. Aussi l'artillerie allemande ouvre-t-elle sur le Camp-de-César un effroyable tir de harcèlement qui se prolongera pendant plusieurs jours. Les pertes de la journée sont sévères, surtout pour le 4e bataillon. Le régiment passe la nuit du 16 au 17 sur le Camp-de-César, sous un déluge d'obus. Le 4e bataillon franchit, le 17 avril à midi, la ligne de combat de la 69e division d’infanterie pour former une ligne nouvelle à 500 mètres plus en avant, dans l'intervalle compris entre le bois du Centurion, à l'Est, et le boqueteau du Licteur à l'Ouest. Il s'installe solidement sur cette position, malgré les tirs violents de l’artillerie ennemie et le même jour, vers 17 heures, il arrête net par ses feux une vive contre-attaque. Le 18, vers 6 h.30, les Allemands renouvellent, sur le front de Mauchamp-bois des Consuls, une nouvelle contre-attaque d'une vigueur exceptionnelle. Ils sont repoussés grâce à la vigilance et au sang-froid des groupes de combat du 4e bataillon qui, malgré la fumée, contre-attaquant par le feu, fauchent rapidement les vagues d'assaut adverses et les obligent à s'enfuir dans le plus grand désordre. Devant cet échec sanglant, l'ennemi renonce à toute réaction sérieuse d'infanterie jusqu'au lendemain, mais les tirs de son artillerie conservent pendant la nuit et les jours suivants une violence effarante. Dans la nuit du 17 au 18, le 5e bataillon relève un bataillon du 162e défendant la ferme Mauchamp et vient ainsi encadrer, à gauche, le 4e bataillon. Trois jours plus tard, ce bataillon cède sa place au 6e et devient réserve d'infanterie divisionnaire. Le 4e bataillon, relevé dans la nuit du 21 au 22 par le 3e bataillon du 154e, va occuper les tranchées de soutien du centre de résistance de Mauchamp. Les tranchées, affreusement bouleversées par un tir systématique de destruction, constituent une position de combat bien plus meurtrière que la première ligne située à environ 200 mètres plus en avant. Aussi les pertes deviennent-elles chaque jour plus sensibles. Les valeureux sergents CARRÉ-EZANO et ROLLET sont tués. Ce dernier est volatilisé au poste d’observation du bataillon par un obus de gros calibre. L'absence d'abris, les pénibles travaux de réfection des tranchées et d'organisation de la position ne tardent pas à épuiser les compagnies. En outre, l'humidité, l'impossibilité de changer de chaussures et surtout de se déchausser provoquent de nombreux cas de « pieds de tranchées » qui réduisent sérieusement la capacité de combat des groupes.
Jean, est mort le 27 avril 1917. Le journal de marches et d’opérations n’indique que « situation inchangé » et déplore 2 tués. Il est enterré au cimetière de Fleury.
Jean a reçu à titre posthume la médaille militaire : « Soldat courageux et dévoué. A été tué à son poste de combat le 27 avril 1917, à Berry-au-Bac, en faisant vaillamment son devoir. »
Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)