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Les Poilus du Monument

BAILLEUL Fernand Charles Ernest

Le 17/04/2018

Bailleul fernand charles ernest

Il est né le 8 octobre 1885 à Paris 10e, fils de BAILLEUL Ernest Joseph et de LANDRY Lucie. Avant la guerre il travaillait comme imprimeur lithographe.

Fernand arrive le 23 février 1915 au 23e Régiment d'Infanterie Coloniale qui est alors dans les crètes au Nord de Massiges. Chaque nuit le régiment doit reconstruire les tranchées car l’ennemi tir sans cesse avec l’artillerie. Jusqu’au 18 mai, il occupe soit le secteur de Ville-sur-Tourbe, soit le secteur du bois d'Hauzy, où il alterne avec un autre régiment. De courtes périodes de repos sont accordées au régiment, dans le village de Dommartin-sous-Hans. Le 1er juin, le régiment embarque à Sainte-Menehould et débarque à Éméville, au Nord-Ouest de Villers-Cotterêts. Le 6, il est à Berneuil-sur-Aisne, en réserve, tandis qu'une offensive a lieu dans la région du vallon de Touvent. Après avoir bivouaqué dans la forêt de Laigue, près de Saint-Crépin-aux-Bois, puis cantonné à Pierrefonds, le régiment y embarque du 14 au 15 juin, et débarque à Longpré-les-Corps-Saints (Somme). Transporté en camions, dans la région Sud-Est de Doullens, le régiment séjourne dans les villages de Sombrin et de Warluzel, du 18 juin au 5 juillet. Du 5 au 13 juillet, le régiment stationne à Grenas et à Halloy, à l'Est de Doullens. Les premiers départs des permissionnaires ont lieu pendant cette période. Du 15 au 16, il s'embarque aux abords d'Amiens, à destination de la Champagne. Le régiment débarque à Épernay et cantonne à Ay. Le 22 juillet, il est transporté en chemin de fer d'Oiry à Mourmelon-le-Petit et va bivouaquer dans le camp de Châlons où sont exécutés de nuit des travaux de terrassement. Transporté le 31, à Valmy, le régiment retourne dans ses anciens cantonnements de Dommartin-sous-Hans. Le 11 août, il retourne au sous-secteur de Massiges-Virginy. La tâche des unités consiste à aménager le terrain, premières lignes et arrières, en vue d'une offensive d'ensemble qui peut être déclenchée dès les premiers jours de septembre. Relevé par un autre régiment, le 23e Régiment d’Infanterie Coloniale creuse des boyaux, du 3 au 15 septembre, dans la région de Dommartin, puis retourne dans le sous-secteur de Massiges-Virginy, où les travaux offensifs sont poussés avec une grande activité. L'ennemi cherche en vain à les arrêter par des tirs nourris de mitrailleuses et des rafales de 77. Il réussit cependant à causer quelques pertes. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, le régiment prend ses emplacements d'attaque. L'attaque est déclenchée à 9h15. Le régiment a pour objectif la cote 191 de la Main de Massiges. Les bataillons d'assaut, formés en quatre vagues, s'élancent sur les pentes Sud de la position. La première vague n'a pas parcouru 50 mètres qu'elle se trouve prise sous un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses, les autres vagues sont prises sous le feu de l'artillerie qui va en augmentant d'intensité. Aucun arrêt n'est marqué, les compagnies vigoureusement entraînées par leurs officiers continuent la progression, malgré les pertes qui commencent à devenir très sérieuses. Des mitrailleuses, de tous côtés sur le sommet de la position, entrent en action, une casemate dans laquelle se trouvent un canon tirant à mitraille et plusieurs mitrailleuses se révèle. Tout ce qui progresse sur les terre-pleins est littéralement fauché ; les éléments ayant déjà, dans le premier bond, franchi la crête, sont pris sur le versant Nord, sous des feux violents partant d'un plateau situé au Nord-Ouest de la position. Les pertes sont extrêmement élevées ; presque tous les officiers sont tombés, les unités sont complètement mélangées. La situation devient très critique ; l'ennemi contre-attaque ; les munitions sont presque épuisées, les sections de mitrailleuses complètement anéanties. La casemate dont les pièces n'ont pu être réduites au silence coupe notre liaison avec l'arrière. Une série de combats acharnés, au corps à corps, sont livrés pour enrayer l'avance ennemie, après l'épuisement des munitions. Les hommes recherchent toutes les réserves de grenades abandonnées par l'adversaire et ce sont celles-ci qui permettent d'arrêter sa progression. Un bataillon en réserve envoie deux compagnies en soutien qui ont à franchir un barrage très serré d'artillerie. Néanmoins, ces deux compagnies parviennent jusqu'à la ligne de feu et avec les éléments des deux autres bataillons réussissent à rejeter encore deux contre-attaques. La nuit ayant permis l'organisation rapide du terrain conquis, le groupement des unités décimées, le ravitaillement en munitions et la mise en état de quelques mitrailleuses, le régiment repousse, dans la matinée du 26, deux très puissantes contre-attaques.

Fernand est tombé pendant l'attaque, le 25 septembre 1915 à Massiges, nous ne serons jamais à quel moment ni par quoi, un obus ? une mitrailleuse ? un fusil ? une baïonnette ?

Une partie de la main de Massiges est en cours de réhabilitation par l'association qui porte son nom. Un travail extraordinaire et des visites guidés pourront vous faire vivre ce que les poilus de la main ont vécu.

@ association de la main de massiges

Il repose aujourd'hui à quelques kilomètres de la main de Massiges, à la nécropole nationale Le Pont du Marson, tombe 3578. Cette nécropole s'étend sur 43 944 m2 et 21 319 soldats y ont été inhumés dont BAILLEUL Fernand.

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Merci à Louis pour les photos

BARBE Adrien

Le 17/04/2018

Barbe adrien portrait Barbe adrien

Il est né le 30 octobre 1890 à Fleury, fils de BARBE Jean Pierre et de JEANNET Ernestine, il est frère avec BARBE Frédéric. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Adrien n'arrive que le 9 août 1914, quelques jours après la mobilisation générale, il est rattaché au 23e régiment de Dragons lors de son départ au front. Le régiment de réserve est découpé en deux groupes.

Il quitte Vincennes le 27 août pour se rendre à Longperrier au Nord de Meaux afin de se joindre à d'autres régiments et devient la brigade GILLET. Elle défend les portes de Paris et repousse l'ennemi de Meaux à Arras jusqu'au 11 octobre. La brigade se retrouve dans les tranchées de Plessier-sur-Roye (actuellement Plessis-sur-Roye) jusqu'à fin janvier 1915 puis à La Boisselle en juillet, à Quesnoy-en-Santerre (actuellement Le Quesnoy).

Adrien rejoint le 4 juin 1915 le 4e régiment de cuirassiers où la cavalerie se retrouve parmi l'infanterie dans les tranchées de Lorraine dans la région de Lunéville. Entre le 3 et 18 septembre, le régiment est retiré du front pour aller vers Nancy, reprendre les chevaux et dès l'ordre du général Joffre pour l'offensive en Champagne le régiment se met en route pour Dampierre-le-Château mais finalement l'ordre sera d'aller à Belfort le 9 octobre. Il occupe alors le secteur de Burnhaupt – Seppois, le secteur est plus calme que la Lorraine, il y a alors des coups de main, des patrouilles et reconnaissances.

Fin juin 1916, le régiment part dans la Somme et bivouaque à Glisy à l'Est d'Amiens en juillet pour continuer leurs instructions. Le régiment est ensuite déplacé au Nord-Est de Beauvais puis au Sud d'Amiens afin d'attaquer à Montdidier mais c'est un échec et le régiment part au repos à Valescourt en octobre. Adrien est blessé à l’avant-bras droit et l’épaule droite par un éclat d’obus le 1er novembre à la Maisonnette dans la Somme. De novembre 1916 à janvier 1917, la division où est rattaché le régiment part pour la Marne, les chevaux sont laissés pour le combat de tranchée à l'Est de Soissons face à Missy et au fort de Condé. Les tranches sont espacées par l'Aisne et des tentatives allemandes pour prendre contact sont tentées mais les français répliquent par les coups de fusil, ce qui aura comme retour allemand des bombardements assez intenses. Afin de tuer le temps, le froid et l'humidité, les hommes sont entrainés à manier les différentes armes comme les mortiers de tranchée, grenades, fusils mitrailleurs et les différentes tactiques de la guerre de tranchée. Le régiment est ensuite renvoyé au repos à l'Ouest de Nogent-sur-Seine puis au début de mars au camp de Mailly pour suivre un entraînement en vue d'une offensive. Début avril part pour l'Ouest de Reims à cheval et c'est le 17 avril que la bataille commence avec un déchainement d'artillerie sur les lignes allemandes puis viennent les ballons d'observations, les chars d'assauts... mais le régiment ne fait pas partie de la bataille, il était de réserve et la joie des soldats se transforme en déception car le régiment repart dans l'autre direction pour camper à Cumières. Les chevaux sont à nouveau abandonnés pour combattre à pied à l'Est de Reims, le régiment se retrouve entre deux zones de combats majeurs : le Chemin des Dames et les Monts, avec des tranchées espacées de quelques centaines de mètres les mortiers de tranchée sont utilisés par les deux camps.

Le 5 mai un assaut est programmé et l'artillerie commence à tirer dans la nuit jusqu'à 4h30. Entre 4h45 et 8h00 les soldats prennent des tranchées avec de nombreux prisonniers allemands, ceux qui ne veulent pas se rendre sont exécutés. Les allemands répliquent par des tirs de mitrailleuses depuis la vallée avant de lancer plusieurs contre-attaques stoppées par des grenades et l'artillerie puis par des renforts qui lancent de nouveau une attaque contre l'allemand. Vers 15h00 une nouvelle attaque est lancée sur le château de la Motte à la grenade et à la baïonnette, la compagnie allemande est faite prisonnière et des patrouilles sont envoyées dans le village d'Allemant. Les pertes sont considérables mais à 16h35 à nouvel ordre d'attaque est prévu à 18h00 mais la fatigue est extrême et l'attaque est reportée.

Chemindames1917 

Laffaux

Adrien est mort très certainement dans cette bataille car déclaré disparu dans le journal de marches et d'opérations dans les combats du 5-6-7 mai, un tribunal fera un jugement déclaratif pour déclarer sa mort et prendra la date du 5 mai. Son corps fut retrouvé, il est d'abord enterré au cimetière de Laffaux et ensuite au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours. A noter que sur sa plaque il est inscrit 1° RC mais c'est une erreur.

Barbe adrien 1

Il est cité à l'ordre du régiment n°45 du 12 juillet 1917 (après sa mort) : « très bon mitrailleur, courageux et dévoué, blessé grièvement le 4 octobre 1916 au cours d'une relevé ».

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 22 juillet 1919 : « cavalier de 1ère classe de réserve à la 2e compagnie de mitrailleuses du 4e régiment de cuirassiers : très bon soldat. Gravement blessé, le 1er novembre 1916 est venu aussitôt guéri reprendre sa place dans les rangs. Tombé glorieusement le 6 mai 1917 ».

Il a reçu pour ce fait une croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous).

Cdg 1 etoile bronze

BARBE Frédéric - Lucien

Le 17/04/2018

Barbe lucien portrait Frederic lucien barbe

Sur le monument et sur tous les documents officiels il se nomme Frédéric mais sur sa tombe il est écrit Lucien.

Il est né le 5 janvier1883 à Fleury, fils de BARBE Jean Pierre et de JEANNET Ernestine, il est frère avec BARBE Adrien. Marié le 5 novembre 1907 à Fleury avec MARY Marie. Ils auront une fille ensemble : Simonne Lucienne, née le 24 juillet 1913. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Frédéric est au 146e régiment d'infanterie durant son service militaire mais à partir de 1907, après son service, il passe dans l'armée de réserve et donc dans le 346e régiment d'infanterie.

Il arrive le 2 août 1914 au régiment basé à Toul où il est cantonné à la place forte pour faire soit des corvées soit des exercices car étant réserviste comme beaucoup du régiment il faut réapprendre la vie de soldat. Le 21 août ordre est donné d'empêcher l'ennemi de passer par la montagne St Geneviève et de garder les ponts de la Meurthe jusqu'à début septembre mais il faut repartir sur Toul. Le régiment est cantonné dans les bois proches de Lironville et le 22 une attaque est lancé, les mitrailleuses allemandes qui sont dans d'autres bois répondent par un feu nourri et l'artillerie de 75mm française n'arrive pas à les déloger et le soir toute les premières lignes durement gagnées sont réoccupées. Jusqu’au 31 octobre, ils s'organisent un front défensif dans la région de Lironville car il n'y a que très peu de combat. Dès décembre, de nombreuses attaques sont lancées afin de faire reculer les allemands et un changement de secteur s'effectue afin de se rendre vers Montauville pour une nouvelle offensive. Elle permet de reprendre, après plusieurs jours intenses, la maison forestière du Père Hilarion et la source qui permet un réapprovisionnement en eau et est utilisée par les cuisines roulantes. 

Le régiment reste dans le secteur jusque début février 1915 où un bataillon fait la relève d'une autre unité dans le secteur très agité du Quart-en-Réserve : bombardements, actions de patrouilles et guerre des mines. Fin mars et début avril une attaque est tentée sur la ligne allemande qui comporte de nombreux blockhaus et après deux jours intenses, de lourde perte dû à l'artillerie allemande, le résultat est de quelques mètres gagnés. Pendant près de deux mois, le régiment va occuper les secteurs de Vilcey-sur-Trey et du Mouchoir, organisant et améliorant les positions, harcelant l'ennemi, subissant lui-même de fréquents bombardements, période coupée seulement de très courts repos. Mi-août, le régiment est relevé du Bois-le-Prêtre, pour jouir enfin d'un repos bien gagné et le 19 septembre repart dans ce même bois.

Ce n'est que le 12 juillet 1916, que le régiment est définitivement relevé du Bois-le-Prêtre pour une période d’instruction et d'entrainement afin de se préparer à combattre sur Verdun. Le 18 août, les camions les emmènent sur Verdun et le lendemain, un bataillon occupe le secteur de la Montagne en avant du tunnel de Tavannes, un second dans la zone du Chenois où il faut occuper le "fortin" durement gagné aux allemands et que ces derniers veulent reprendre. Dût à une forte présence d'artillerie dans la zone, le régiment subit de nombreuses pertes et l'infanterie allemande fait de nombreuses contre-attaques afin de reprendre le fortin mais sans succès. Début septembre une attaque est en préparation pour préparer un assaut le mois suivant, elle vise à organiser le terrain pour reprendre le fort de Vaux et le fort de Douaumont mais l'ennemi est plus rapide et attaque en premier. Le régiment ne faiblit pas et arrive à prendre la première et la deuxième tranchée allemande ce qui était l'objectif, la grande attaque est donc maintenue. La deuxième attaque est lancée quelques jours après et c'est un succès, de nombreux allemands sont prisonniers mais le lendemain, la contre-attaque est terrible, ce qui force les français à reculer jusqu'à leur ancien point de départ. Une deuxième contre-attaque force encore le régiment à reculer mais les généraux n'attendent pas l'arrivée des renforts et lance l'attaque qui permet de reprendre les deux lignes perdues, l'objectif est rempli. Fin septembre, le régiment part pour la région de Baccarat, dans un secteur bien plus calme afin de travailler aux organisations défensives jusqu'au mois de mai. 

Relevé le 27 mai 1917 à la forêt de Parroy, le régiment subit pendant plusieurs jours un entraînement intensif afin de retourner dans le secteur de Verdun et le départ se fait le 29 juin pour la cote 304. Le régiment soutient la résistance des régiments attaqués déjà présent sur la cote, repousse de nouvelles attaques ennemies et contribue à reprendre le terrain perdu. Juillet est très pénible par les multiples attaques allemandes qui sont faites par l'artillerie et l'infanterie, cette infanterie est composée des troupes de chocs et des flammenwerfer (lance-flammes) ce qui rend les combats très difficiles mais le régiment ne lâche rien et après une attaque prend plus de terrain que l'objectif initialement prévu. Dès le 3 septembre, sans avoir joui d'un véritable repos, ayant passé les dix derniers jours en déplacements, le régiment occupe, le secteur de Suarce, qui s'étend de la frontière suisse au canal du Rhône au Rhin. Secteur réputé calme, un travail de réorganisation du secteur est entrepris, sans pour autant cesser de veiller et de tenir l'ennemi en haleine par des actions de patrouilles et des coups de main, cela dur jusqu'en mai 1918.

Fin mai, départ pour la Marne, dans la région de Neuilly-Saint-Front dont l'ennemi s'est déjà emparé. Le régiment arrive dans sa tranchée et la défend avec vigueur contre un ennemi qui ne cesse d'attaquer, un bataillon du régiment se fera encercler et ne se laissera fait prisonnier qu'après l'épuisement complet des munitions. Les autres bataillons se replient sur la ligne Chézy-en-Orxois, ce front va être pendant trois jours encore maintenu intact contre des attaques de plus en plus nombreuses et de plus en plus violentes ; dans l'après-midi du 2 juin seulement, cinq attaques successives sont ainsi repoussées par le régiment. Ce n'est que le 5 juin que la position se stabilise et le reste du mois sert à l'organisation du front. Début juillet, le régiment est relevé et part au Sud de Château-Thierry et est placé en réserve derrière la 3e division américaine où il se prépare à exécuter des contre-attaques éventuelles dans le secteur de cette division. Dès le 15 juillet les contres attaques sont lancées avec l'aide de chars de combat, la progression est non négligeable et force les allemands, le 20 juillet, à repasser la Marne puis le 22 ce sont les français qui reprennent d'assaut les villages de Rozay et de Marcilly. Le régiment est enfin relevé le 25 juillet et dispose de trois semaines de repos. Du 26 août au 18 septembre, le régiment est en secteur dans la forêt de Hesse puis laisse la place aux américains pour participer à l'attaque en Champagne qui est déclenchée le 25 septembre. Le régiment est d'abord en réserve et c'est le 3 octobre qu'il est envoyé vers la ferme Médéah, au Nord de Somme-Py. Le 4 octobre, l'artillerie française prépare le terrain, les allemands répliquent avec plusieurs escadrilles d'avions qui mitraillent et jettent des bombes puis par l'artillerie et des obus à gaz, l'attaque française progresse malgré la représailles mais plus lentement que le barrage roulant. Le 5, le combat commence par l'artillerie française et à 11h00 l'infanterie s'élance sur les mitrailleuses épargnées par les obus, un bataillon progresse difficilement et s'arrête après 50 mètres, un autre progresse de 300 mètres. 

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Frédéric est mort le 5 octobre 1918 d'après le journal de marches et d'opérations très certainement fauché par une mitrailleuse. Il repose à la Nécropole Nationale SOMMEPY-TAHURE, tombe 656, et dispose d'une plaque au cimetière de Fleury.

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Merci à Alain MORISOT pour les photos à la nécropole

Evacué plusieurs fois pendant le conflit : le 11/12/1915 au 19/12/1915 pour blennorragie et le 22/08/1917 au 25/09/1917 blennorragie chronique. Cette maladie est vénérienne, elle est plus connue sous le nom de chaude-pisse.

Il est cité à l'ordre du régiment deux fois :

Ordre du régiment n° 108 15/09/1916 : « Dans la nuit du 28 au 29 août 1916, a porté à plusieurs reprises, des renseignements au lieutenant-colonel (illisible), le régiment ; sous des tirs de barrage d'une extrême violence - s'est fait remarquer par son sang-froid et le réconfort qu'il a apporté à plusieurs combattants ».

Ordre du régiment n°221 du 28/07/1918 : « Dans les combats du 15 au 25 juillet 1918. A fait preuve d'un grand courage et d'un beau dévouement en assurant son service de liaison dans les circonstances les plus difficiles notamment lors du passage d'une rivière ».

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 18 septembre 1920 : « caporal agent de liaison qui s'est maintes fois distingué au cours de la campagne. A fait preuve à nouveau d'un grand courage lors des combats du 4 au 6 octobre 1918. A été mortellement frappé à son poste de combat le 6 octobre 1916 en champagne ».

Il a reçu pour ces faits une croix de guerre avec deux étoiles de bronze ainsi que la médaille militaire (exemples ci-dessous).

Cdg 2 etoiles bronze Medaille militaire

BAUDRY Camille

Le 17/04/2018

Baudry camille

Il est né le 20 février 1884 à Fleury fils de BAUDRY Auguste et LORY Joséphine. Marié le 14 décembre 1907 à Fleury avec HONORA Louise. Ils auront une fille et deux fils ensemble : Yvonne, née le 30 juillet 1908, Henri, né le 30 octobre 1909 et Marcel, né le 29 mars 1911. Avant la guerre il travaillait comme maçon.

Camille arrive le 3 août 1914 au 6e régiment d’artillerie à pied basé à Toul et à Lyon.

Malheureusement, aucun document disponible en ligne ne permet de retracer le parcourt de Camille.

                La 1ère batterie (parti d'un régiment) se trouve à Frouard (54); les 2e, 4e, 5e, 6e et 12e batteries et compagnie d’ouvriers à Toul (54); la 3e batterie à Villey-le-Sec (54); la 7e batterie à Pont-Saint-Vincent (54); la 8e batterie à Manonviller; la 9e batterie à Écrouves; la 10e batterie à Lucey (54) et la 11e batterie à Pagny-la-Blanche-Côte (55).

Camille est mort le 8 juin 1915 des suites d'une maladie occasionnée en service (tuberculose pulmonaire) à l'hôpital n°127bis de Virieu, vers Lyon.

Lfv livres 138  Maison hopital militaire

@http://www.virieu.fr/Virieu_Histoire_Maisons/01/pages/Maison_Hopital_Militaire.htm

Article du Dauphiné Libéré, publié le 09/11/2014 :

"L'hôpital bénévole et temporaire de Virieu qui portait  le numéro 127 bis, il a été installé dans une salle de la mairie, et aura une annexe installée dans l'école libre « Stéphanie-de-Virieu ». Le nombre total de lits sera de 50. Le personnel médical était composé de trois infirmiers militaires et d'infirmières bénévoles du village. Les médecins-chefs ont été successivement le docteur Turc médecin aide major de 2eme classe et le docteur Benjamin Fabre de Virieu, médecin aide major de 1er classe. Le pharmacien était Georges Théoleyère, lui aussi de Virieu. Soldat de 2eme classe en sursis d'appel, étant le seul pharmacien de la région. Il assurera en même temps le service de l'hôpital de Charavines. Madame la Comtesse Elizabeth de Noailles, épouse de Wilfrid de Virieu, prodiguera ses soins aux malades, parcourant tous les jours, parfois à pieds le trajet de trois kilomètres séparant Virieu du château de Pupetières. Les soldats blessés, mais pour la plupart malade du fait des conditions inhumaines de survie dans les tranchées, étaient rapatriés par « trains sanitaires » des zones de combats sur le centre de tri de Lyon-Brotteaux, qui les répartissaient dans les hôpitaux de la région. Des télégrammes annonçaient l'arrivée des convois en gare « PLM » de Virieu. Tout comme celui du 30 juin 1916, acheminant du « Front de Verdun » 45 soldats. C'est dans ce train que se trouvait le soldat « Louis Le Fur » du 42eme régiment d'infanterie territorial  originaire du Morbihan, père de famille, qui décédera à l’hôpital 127 bis le 3 juillet 1916 à 44 ans. Il repose dans « le carré des soldats » du cimetière de Virieu aux cotés de deux autres compagnons d'armes. « Morts pour la France » comme lui. Le soldat canonnier du 5eme régiment d'artillerie, « Charles Pierson » marié, originaire de Meurthe-et-Moselle, décédé  le 7 mars 1915 à 29 ans, ainsi que le soldat du 6eme régiment d'artillerie de forteresse Camille Baudry originaire de l'Yonne, décédé le 8 juin 1915 à 31 ans. Seuls les militaires malades ou légèrement blessés étaient dirigés sur les hôpitaux de campagne temporaires, les grands blessés étaient eux, cachés du public. Les soldats rétablis étaient rapidement renvoyés dans leur dépôt ou s'ils nécessitaient une convalescence, ils étaient requis pour aider aux travaux dans les fermes, comme en témoigne une des nombreuses lettres adressées au médecin de l'hôpital."

Camille est enterré à Virieu-sur-Bourbe, dans la commune où il est décédé.

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Merci à Monsieur B. Le Gorrec pour les photos

BELTIER Raoul Arsène

Le 17/04/2018

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Il est né le 21 mai 1896 à Fleury, fils de BELTIER Arsène et GUIBERT Marie Clémentine. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme jardinier.

Raoul arrive au régiment le 13 avril 1915, il est d'abord rattaché au 146e régiment d'infanterie qui se trouvait dans les premières lignes belges est tout juste relevé et cantonne à Marœuil. Il va par la suite jusqu’au 28 procéder à l’organisation défensive du secteur avant de partir en repos avant de passer en première ligne pour une attaque. Le 9 mai, après un violent bombardement, les fantassins s’élancent, précédés par l’explosion de mines, sous les tranchées allemandes ce qui enlève d’un coup trois lignes de tranchées. Le régiment arrive alors aux lisières de Neuville-Saint-Vaast et continue l’attaque durant plusieurs jours, le 15 il arrive en ville et le combat se transforme en combat de rues et l’attaque se poursuit jusqu’au 24 mai où il est relevé. Le 9 juin, le régiment repart à Neuville où la lutte reprend, attaque et contre-attaque se succèdent ce qui désorganise le régiment, il est donc rassemblé le 18 au chemin des Pylônes. La bataille fut terrible, sur 3.140 hommes de troupe il n’en reste que 1.632 et sur 46 officiers, 31 sont revenus. Le cantonnement se fait à Izel-les-Hameaux jusqu’au 27 juin puis il faut repartir au front dans un secteur où le combat est continuel. Le 13 juillet c’est le départ pour la Lorraine et cantonne le 15 à Lunéville. Le 26, le régiment part pour la Champagne et arrive le 30 pour bivouaquer dans les bois entre Somme-Bionne et Somme-Tourbe, il faut préparer la grande attaque qui doit avoir lieu en septembre, il y a donc des travaux d’aménagement. L’attaque à lieu le 25, deux bataillons s’emparent de Maisons-en-Champagne, un autre bataillon gagne péniblement du terrain à cause d’un feu nourri venant de la Main de Massiges ; au final 528 hommes et 25 officiers perdent la vie dans la journée. L’attaque continue le lendemain jusqu’au 28 où il faut réorganiser et faire des travaux sur les lignes pendant plusieurs jours et jusqu’à fin décembre.

Le 9 décembre 1915, Raoul change de régiment pour le 143e régiment d’infanterie, ce qui l’emmène au camp de Romigny comme renfort puis sur les lignes de Soissons avec son nouveau régiment. Entre février et juillet le régiment reste dans le secteur.

Le 27 juin 1916, changement de régiment, pour la deuxième fois et c’est au 137e Régiment d’Infanterie. Il va servir de renfort pour un régiment qui a beaucoup souffert, il se rend à Chardogne et Varney jusqu’à mi-juillet. Il part ensuite pour différents villages et camps avant d’arriver sur le champ de bataille de La Lauffée début septembre où il est très pénible de survivre avec le terrain bouleversé et marécageux, le manque d’abris et les bombardements. Le régiment ira par la suite à Châtillon-sous-les-Côtes jusqu’à la mi-novembre où il ira en repos pour la reprise de l’instruction. Fin novembre, direction Verdun sur le secteur de Douaumont où là encore le terrain est exécrable, il y aura plusieurs relève et mouvement sur divers crêtes et tranchées jusqu’à la fin décembre 1916, le calvaire prend fin le 26 pour un repos à Seigneulles.

Le 13 janvier 1917, retour au front sur le secteur de Vacherauville, le régiment, en ligne, a à souffrir de bombardements parfois violents, et surtout d'un froid exceptionnel, que rend plus rigoureux le manque de bons abris. La terre gelée sur 50 centimètres de profondeur devient très difficile à remuer, rendant très pénible tout travail de terrassement. Retour au repos fin février au camp de Mailly et part fin mars dans le secteur de Leuilly-sous-Coucy où de nombreuses missions de reconnaissances sont effectuées. Le 1er avril, le régiment attaque le Plateau de Vauxaillon après la préparation de l’artillerie ce qui permet de progresser sur plus de 2 kilomètres. Mi-avril le régiment est désigné pour participer à une grande attaque avec la VIe Armée, il se rapproche et prends sa position d’attente au Nord de la ferme Troyon, vers Vendresse-Beaulne. Dans la nuit du 2 au 3 mai, le régiment prend ses emplacements défensifs en vue de l’attaque sur le plateau de la Bovelle qui va s’effectuer le 5. Le jour J, le régiment avance malgré la résistance ennemie mais l’avance est trop rapide, plusieurs demandes via fusées éclairantes sont faites pour allonger le tir de l’artillerie, deux tranchées sont prises, de nombreux prisonniers afflux vers l’arrière et la progression continue toute la journée. Il y a quelques tentatives de contre-attaque allemande mais elles échouent, l’ordre de départ et donc réussi malgré de nombreux blessés (plus de 400 hommes) et tués (presque 200 hommes).

Chemindames1917

Raoul est évacué le 6 mai à l'ambulance 10/21 qui se trouvait à St-Gilles, à l'Ouest de Reims, pour des plaies pénétrantes sur plusieurs endroits du corps à cause d’éclats de grenade. Malgré les soins reçus, il décède le 8 mai. Il est enterré au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours.

Beltier raoul arsene tombe

Sur sa fiche matricule il a reçu la Médaille interallié (ruban arc-en-ciel) et Médaille commémorative dite de MORLON (ruban rouge et blanc)

Interallie fr Morlon

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

 

BENOIST Fernand

Le 17/04/2018

Benoist fernand portrait Benoist fernand

Il est né le 24 avril 1883 à Fleury, fils de BENOIST Eugène Firmin Lucien et de MARY Marie Félicité. Marié le 7 décembre 1910 à Fleury avec MERCIER Julia. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Fernand arrive le 6 novembre 1914 au 82e régiment d'infanterie qui est en cantonnement à Aubréville après avoir été au front dans la Marne. Il part le lendemain dans le secteur de la forêt de Hesse. La période que fera le régiment sur ce terrain, avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps. Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris. Le 16 février, les allemands recommencent une attaque avec de plus gros calibres d’artilleries, l’infanterie se jettent en direction des tranchées françaises mais la réponse les stoppe nets, l’ennemi sort part des sapes (tunnel à hauteur d’homme qui relie les deux tranchées) et arrive à s’emparer des premières lignes et séparer les unités. Les contre-attaques françaises permettent de reprendre les lignes perdues. Jusqu’à la fin février le régiment alterne avec des périodes de repos et cette position de la cote 263. Du 28 février au 2 mars, une série d'attaques de démonstration sont demandées à un bataillon ; ces petites actions accompagnent l'attaque et la prise de Vauquois par la 10e division. Les 3, 4, 5 avril, la division tente une attaque locale à cheval sur la Haute-Chevauchée et la cote 263, n'ayant pour but que d'élargir les positions dans cette région. Un bataillon attaque avec d’autres régiments des postions ennemis mais éprouve de fortes pertes à cause des mitrailleuses et ne fait qu’une petite avance. Les autres bataillons tiennent les positions des Meurissons et de Bolante.

Dans les premiers jours de juillet 1915, le régiment est mis au demi-repos dans les camps aux abords de La Croix-de-Pierre. Il prépare une attaque en réalisant des missions de reconnaissances et des exercices mais les allemands prévoient l’attaque et déclenche le 13 une attaque importante. Elle commence au matin par l’artillerie qui utilise des asphyxiants sur tout notre front d'Argonne, de Boureuilles à Binarville. Le régiment se déploie sur les positions attaquées et contre-attaque à coup de baïonnette et de grenade ce qui permet de reprendre les positions perdues. Le 14 juillet au matin, ordre est donné d’attaquer le secteur de la Haute-Chevauchée mais les forces étant disproportionnées à cause d’une artillerie et de mitrailleuses allemandes en trop grand nombre font avorter le projet. Le 20 juillet en fin de journée, l'ennemi veut compléter ses gains et concentre ses efforts, après une préparation d'une intensité inouïe ; il s'en empare. Les défenseurs sont pour la plupart tous tués ou enterrés et la cote 263 fumant ne présente plus, aux yeux des spectateurs qu'un terrain bouleversé et méconnaissable. Le 22, le régiment travaille pour combler la tranchée et la renforcer en avant de la ligne.

Argonne octobre 1915

Image d'illustration de la forêt d'Argonne en octobre 1915

Fernand est mort le 22 juillet 1915. Malheureusement, le journal de marches des opérations n’indique rien de plus, à part que ce jour-là, un homme est tué et quatre autres sont blessés. Il est enterré au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours.

Benoist fernand tombe

Il est cité à l'ordre du GQG (grand quartier général) ce qui signifie à l'ordre de l'armée, n°4523 DP du 11/07/1919 : « Bon soldat, a été tué le 22 juillet 1915 en accomplissant bravement son devoir ».

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

BENOIST Georges Emile

Le 17/04/2018

Benoist georges emile

Il est né le 26 janvier 1890 à Fleury, fils de BENOIST Emile Auguste et BARJOT Marie Clémentine. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Georges arrive le 3 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite. Du 31 au 7 novembre, le régiment cantonnement à Aubréville et reçoit la venue de renfort. La période que fera le régiment sur ce terrain à partir du 7 se fera avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps. Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris. Le 16 février, les allemands recommencent une attaque avec de plus gros calibres d’artilleries, l’infanterie se jettent en direction des tranchées françaises mais la réponse les stoppe nets, l’ennemi sort part des sapes (tunnel à hauteur d’homme qui relie les deux tranchées) et arrive à s’emparer des premières lignes et séparer les unités. Les contre-attaques françaises permettent de reprendre les lignes perdues. Le 17, ordre est d’attaquer, 10h30 l’artillerie prépare le terrain pendant une demi-heure. A 11h, l’infanterie sort des tranchées et subit de nombreuses pertes, une nouvelle attaque de l’artillerie est lancée puis c’est au tour de l’infanterie qui ne fait pas mieux que la première vague. Ce jour-là il y a 18 tués et 46 blessés.

Boureuilles

Georges est mort le 17 février 1915 des suites d’une blessure. Peut-être que c’est ce 17 février qu’il a été blessé. Dans la première ou la seconde vague, un autre jour, la question reste sans réponse.

Il est cité au journal officiel du 12 novembre 1920 : « soldat brave et très courageux. A été tué glorieusement au cours d'une patrouille le 18 février 1915 à Boureilles ».

Il est enterré au cimetière de Fleury-la-Vallée mais la tombe ne comporte pas son nom. La concession est cependant à son nom

BERRY René Louis Frédéric Hippolyte

Le 17/04/2018

Berry rene louis frederic hippolyte

Il est né le 21 janvier 1885 à Fleury, fils de BERRY César Hippolyte et FAGOTAT Irena Eulalie. Marié le 30 mars 1910 à Fleury avec MILLAUX Pauline Eugénie. Ils auront une fille et un fils ensemble : Simone Renée, née le 17 juillet 1912 et Paul René Eugène Hyppolyte, né le 29 novembre 1913. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

René arrive le 4 août au 282e régiment d'infanterie et quitte Montargis le 9 pour débarquer à Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse et est en état de défense. Pendant plusieurs jours, le régiment va s’avancer de plus en plus jusqu’au 25 où l’ordre de repli est donné et va s’effectuer durant des jours jusqu’à atteindre Saint-Mihiel où le régiment part pour la Somme où il va connaitre le même sort : la retraite. Le 1er septembre, il travaille à la mise en état de la défense du secteur Planchardon ; il cantonne le soir à Breuil-le-Sec et le lendemain la retraite reprend. Durant quelques jours, il faut changer chaque jour de cantonnement et le 5 c’est la bataille de la Marne qui commence. Le régiment reçoit l'ordre de soutenir la 110e brigade engagée à Iverny. Un bataillon se porte dans la direction de l'Est. Il est bientôt pris en écharpe par des mitrailleuses ennemies postées à la sortie de Penchard. Les premiers hommes tombent. Un autre bataillon, en deuxième ligne, détache des fractions pour faire face à cette menace et le mouvement en avant est repris. En fin de combat, le régiment occupe la lisière Est d'Iverny et le chemin d'Iverny à Villeroy. Le 6 septembre, l'offensive est reprise, la progression va jusqu’à la cote 115, l’assaut est ensuite donné mais pendant la bataille, plus de 300 hommes tombent et après deux nouvelles tentatives il faut se replier aux abords de Monthyon. Le surlendemain, l’ennemi se retire, le mouvement est suivi par les français mais est stoppé sur la rive droite de la Thérouanne par le tir d’artillerie lourde, il y a des pertes mais le régiment continue sur Étrépilly puis le 10 et pendant plusieurs jours, les allemands reculent jusqu’à la Verrerie. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris. Le 28, le régiment repasse l'Aisne pour relever le 246e régiment d’infanterie un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies, progresse jusqu’au petit bois à l’Est de la ville mais le soir, le terrain gagné doit être abandonné à cause du front à droite du régiment qui n’a pas pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain pour reprendre le village et la croupe au Nord-Est, le soir les objectifs sont atteints. Le 7, le régiment est relevé et va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. A partir du 13, le régiment alterne entre le front et le repos et ce jusqu’au 8-9 janvier où il attaque la cote 132 et enlève quatre lignes successives de tranchées en direction de Terny. Le 11 dans l'après-midi, une violente canonnade, dirigée sur la croupe 138 et le bois à l'Ouest du ravin de Cuffies, semble être le prélude d'une contre-attaque ennemie ; l’attaque est pour le lendemain. Elle est vigoureuse avec de l’infanterie, des mitrailleuses et ce n’est qu’après des heures de combats que les français se replient mais la contre-attaque arrive avec les renforts ce qui permet de reprendre le terrain perdu.

A partir du 13 janvier jusqu’au départ de René pour un autre régiment le 65e régiment d’infanterie, le 18 avril 1915, il alternera entre repos et tranchées sur le même secteur. René part alors vers Hébuterne où le régiment se tient depuis le début d’année. Début juin, le régiment prend part à l’offensive d’Artois et subit pendant huit jours une lutte acharnée, sous des bombardements d'une extrême violence. En juillet 1915, le 65e régiment d’infanterie, relevé par les Anglais, est dirigé vers la Champagne après un repos de quelques semaines à Crèvecoeur. Le régiment occupe d’abord le secteur de Mesnil-les-Hurlus, qu’il organise en vue d’une attaque mais c’est un secteur pénible car les allemands gênent continuellement les travaux avec l’artillerie. Le 25 septembre, l’attaque est lancée mais les mitrailleuses ennemies font rage, décimant les compagnies, dont certaines sont en quelques minutes réduites à quelques hommes. Pendant le mois d’octobre, le régiment attaque d’importantes positions ennemies : le trapèze, la courtine. Relevé le 4 novembre, le régiment, après un repos d'un mois près de Vitry-le-François, prend le secteur de Tahure, qu'il lui faut organiser en plein hiver, sous des bombardements fréquents et violents. Il quitte, le 18 avril, un secteur solide pour occuper, quelques jours plus tard, celui du mont Sans-Nom. Embarqué, le 27, à Saint-Hilaire-au-Temple, il débarque à Sainte-Menehould, pour se diriger, par étapes, sur Verdun. Le régiment monte en ligne peu de jours avant que l'ennemi commence sa puissante action offensive en direction de Froide-Terre et Fleury. Du 11 au 23, deux bataillons, successivement engagés au Nord-Ouest de la ferme Thiaumont, résistent à deux furieuses attaques allemandes, si bien que, le 23, l'ennemi tente ailleurs la percée qu'il n'a pas pu obtenir sur les lignes du régiment. Alertés, le 3 août, alors qu'ils se disposaient à occuper un secteur des llauts-de-Meuse, les bataillons vont prendre position, le 5 au soir, dans le bois Fumin, à l'Est du ravin des Fontaines. C'est l'époque des offensives sur Souville et l'ennemi, qui a échoué le 5, reprend dès le 6, au petit jour, son bombardement et ce pendant dix heures. Quand l’artillerie s’arrête, les hommes encore vivants se dressent et les mitrailleuses qui ne sont pas ensevelies fauches les deux vagues ennemies. Une autre tentative faite dans la soirée, après un nouveau bombardement, a le même sort, et l'ennemi renonce, cette fois- encore, à prendre Souville. Pendant neuf jours, le régiment, décimé, résiste sous un feu écrasant, à toute poussée de l'adversaire, et cela dans des trous d'obus, sans abri, sous un soleil de plomb, presque sans ravitaillement et sans eau. Quand en septembre il part au repos, la moitié du régiment n’est plus. Jusqu’en novembre, il reste dans le secteur de Bonzée, Haudiomont, Mesnil et Mont-sous-les-Côtes. Du 20 novembre au 14 décembre, le régiment, qui a eu quelques jours de repos occupe le secteur de Douaumont, qu'il organise pour l'offensive du 15 décembre. Le 18, il relève les troupes d'attaque à Bezonvaux et au bois des Caurières.

Du 15 janvier au 15 février 1917, il tient Louvemont et la cote du Poivre, par des températures telles qu'il est impossible de creuser une tranchée, tellement le sol est durci par la gelée. Quittant, définitivement la région de Verdun, le régiment, après un mois d'instruction au camp de Mailly, gagne par étapes les environs de Meaux pour se retrouver le 27 mars au Sud de Soissons. Le 30, une attaque est lancée sur la ligne Hindenburg vers Vauxaillon, après une courte préparation de l’artillerie, elle est vite stoppée par les mitrailleuses allemandes et les pertes sont lourdes mais il y a une progression jusqu’à la cote 150. Début avril, le régiment cantonne à Saint-Rémy-Blanzy puis part le 18 prendre position au ravin de Moulins. Le 23 avril, René est blessé par un éclat d’obus : plaie et fracture de la cuisse droite ; il est emmené à l'ambulance temporaire 10/21 de St-Gilles mais meurt cinq jours plus tard le 28 avril 1917.

Ravin moulin

Image pouvant aider à cituer le ravin @http://vlecalvez.free.fr/bovelles_1juilletgrand.jpg

Il est enterré au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours.

Berry rene

Durant sa période au front, René a été évacué plusieurs fois : le 5 octobre 1914 jusqu’au 5 novembre 1914 et le 9 octobre 1916 pour une douleur lombaire ce qui le conduit à ambulance 11-6 jusqu’au 29 octobre 1916.

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 12 septembre 1920 : « excellent caporal, animé des plus beaux sentiments du devoir. S'est fait remarquer par son courage le 23 avril 1917. A été mortellement blessé ». Il a reçu la médaille militaire pour ceci.

Sur sa fiche matricule il a reçu la Médaille interallié (ruban arc-en-ciel) et Médaille commémorative dite de MORLON (ruban rouge et blanc)

Interallie frMorlonMedaille militaire

BERTRAND André

Le 17/04/2018

Bertrand andre

Il est né le 28 août 1897 à Fleury, fils de BERTRAND Auguste Alexandre et BELTIER Marie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme ouvrier boulanger.

Sur sa fiche de décès il est écrit suicide mais sur sa fiche matricule il est écrit "décédé le 12 décembre 1917 sur le champ de bataille de Verdun. Mort pour la France"

André arrive au 4e bataillon de chasseurs à pied le 11 janvier 1916 où il le retrouve en Lorraine pendant que le bataillon effectue des travaux en deuxième ligne au fort de Manonviller. Le 21 février, il se rend sur Verdun et le 24 arrive à Souville et part dans les tranchées entre Bezonvaux et la cote du Poivre, dès l’arrivée il faut creuser des tranchées dans la nuit et l’après-midi les allemands attaquent mais sont contenus. Par la suite le bataillon avance mais sans munition il se replie sur Vaux, il est rejoint pas une division et repart sur le village de Bezonvaux pour organiser le front qu’il tiendra jusqu’au 5 mars sous un bombardement terrible et avec de nombreuses attaques allemandes. Il est relevé puis part le 13 avril pour la cote 304, l’artillerie martèle les positions françaises sans répit. Pendant neuf jours, les soldats restent sous la mitraille et les bombardements, il y a de nombreuses pertes. En juillet et août, le bataillon part pour la Somme au côté des anglais, au début il est en réserve puis le neuvième jour part en première ligne pour occuper Hardecourt et ses abords. Il attaque le matin du 20 juillet la tranchée de Koloméa, elle n’est qu’à 600 mètres mais en raison de la forme du terrain, les tirs de destruction ne font que peu de dégâts et les défenseurs sont tous intacts. Arrêtés à 100 mètres, par une fusillade nourrie, il s’accroche et réussi à prendre l’objectif avant midi. Une deuxième attaque, menée par le bataillon le 18 août, est aussi heureuse que la première. Des pertes très graves sont infligées à l’ennemi : 135 prisonniers, 6 canons sont capturés. Le bataillon a atteint son objectif. Relevé, il retourne au repos dans la Somme. En novembre 1916, il est appelé dans le même secteur. L'offensive se poursuit. Pendant la journée du 16 novembre, une contre-attaque allemande ébranle la ligne tenue par un régiment de zouaves au bois de Saint-Pierre-Waast. Le bataillon est appelé en hâte pour rétablir la situation. Le bataillon remplit sa mission et tient tête pendant six jours à un ennemi toujours renforcé pour arrêter à tout prix l'offensive franco-britannique. En décembre, le bataillon revient en Lorraine et cantonne à Saint-Nicolas-de-Port, sa garnison. Après un séjour d'une semaine, le bataillon prend le secteur de la forêt de Champenoux. Il occupe Brin et le Four-à-Chaux, les petits postes bordent la Seille. L'activité est nulle dans ce secteur, le calme est absolu. Cette période tient lieu de repos aux chasseurs habitués à la vie active des secteurs d'attaque.

Dans le courant du mois de février 1917, le bataillon exécute des travaux de deuxième ligne dans la région de Baccarat. En mars, il embarque à Charmes. L'offensive de l'Aisne va commencer, de nombreux préparatifs sont faits en vue de cette offensive. Le 16 avril à 6 heures du matin, l'offensive commence, les progrès sont lents mais le bataillon qui est en réserve n’intervient qu’au début du mois de mai pour prendre le plateau du Chemin des Dames. Dans le courant de la nuit du 4 au 5, les chasseurs sont disposés par petits paquets dans des trous d'obus. Au jour, ils se recouvrent de leur toile de tente pour se soustraire aux investigations actives de l'aviation ennemie. Des avions ennemis les survolent à faible altitude dès l'arrivée du jour. Rien ne bouge. Les positions françaises ne paraissent pas plus garnies que d'habitude. Les Allemands ne craignent pas l'attaque ce jour-là. Cependant, à 9 heures, leurs observateurs voyaient surgir de toutes parts les troupes d'assaut. La première phase de l’attaque, menée par deux compagnies, doit dégager la cuvette de Braye-en-Laonnois afin de permettre au bataillon de se mettre en place pour la deuxième partie de l'attaque qui doit libérer le belvédère important du Chemin des Dames. La lutte est courte, mais violente. La 2e compagnie nettoie la tranchée du Havre à coups de grenades pendant que la 4e compagnie s'empare de la tranchée de l'Anse et d'une partie du bois du Drapeau. La réaction se fait vite sentir. A trois reprises, l'ennemi contre-attaque furieusement. Derrière le bataillon vers la gauche, la ferme Froidmont et la Bascule sont de véritables nids de mitrailleuses tirant sans arrêt et fauchant tout ce qui avance. Cette grêle de balles arrête la progression du bataillon et durant la nuit, alors que le bataillon tient la nouvelle ligne, une contre-attaque puissante menée par des grenadiers prussiens réussit à reprendre à la 2e compagnie une partie de la tranchée du Havre. Cette compagnie, presque sans munitions et sans cadre reprend à la baïonnette, dans un splendide retour offensif, la totalité du terrain qu'elle occupait quelque instant avant. Le bataillon reste engagé jusqu’au 17 mai 1917 puis part pour quelques semaines en repos dans la région de Château-Thierry avant d’être transporté en Lorraine et tenir le secteur Flirey-Beaumont. L’activité est assez faible et il n’y a que quelques combats.

Le 22 septembre 1917, André se rend dans le 59e bataillon de chasseurs à pied qui se trouve sur Avocourt puis en octobre à Vaux et Bezonvaux.

Bezonvaux meuse 1916 ravin de la fontaine

André est mort le 11 décembre 1917 et malheureusement, ni l’historique du régiment, ni le journal de marches et d’opérations permet de connaitre en détail sa vie entre son incorporation au 59e bataillon de chasseurs à pied et son décès. Il est mort pour la France dans le secteur de Verdun contrairement à ce que sa fiche de décès indique. Devant l’afflux de fiche, il y a eu des erreurs, c’est ce qui s’est passé pour André.

Il repose aujourd'hui à Fleury-devant-Douaumont, à la Nécropole National de Douaumont, tombe 2375.

Bertrand andre 1 Bertrand andre 2

Merci à Brice Périn pour les photos

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

BERTRAND Désiré

Le 17/04/2018

Bertrand desire

Il est né le 24 mars 1888 à Fleury, fils de BERTRAND Amédée Gustave et RENAUD Anne. Marié le 25 octobre 1913 à Fleury avec LETORD Mariette. Avant la guerre, il travaillait comme ouvrier de culture.

Désiré arrive au 356e Régiment d'infanterie le 3 août 1914 qui est basé à Troyes, il va par la suite se rendre progressivement à Toul où il est affecté à la défense mobile de la place. Après avoir séjourné quarante-huit heures à Limey, le régiment reçoit l'ordre de marcher sur Pont-à-Mousson, d'occuper et d'organiser défensivement le mamelon Sud-Ouest de Montrichard et le saillant Nord de la forêt de Puvenelle ; il tient ce front les 21 et 22 août et y exécute des travaux de retranchement ; ses compagnies de réserve, au centre du dispositif, stationnent à Montauville. Le 23 août, par Mamey, Martincourt et Gézaincourt, il fait mouvement sur Rogéville ; sa mission générale est de tenir le plateau de Saizerais et de creuser des Tranchées au Sud de l'Ache ; il organise des centres de résistance avec le souci scrupuleux d'une défense méthodique et jusqu'au 31 août il transforme les points d'appui autour de Rogéville et la localité elle-même en réduits solides; au début de septembre, il se porte sur Toul par Royaumeix, puis il est embarqué à destination de Ludres et Jarville ; le 4 septembre, il est à Lupcourt ; le lendemain, par voie ferrée, il est transporté à Toul. Le régiment est cependant arrêté par un ordre pour prendre position en réserve face à Laneuville-devant-Nancy et au canal de la marne au Rhin. La période des combats approche ; les marches, les déplacements, les travaux de campagne que la défense mobile de la place de Toul avait nécessités ont pris fin ; le régiment participe activement d'abord à la bataille du Grand couronné qui délivre Nancy, ensuite aux attaques sur la Meuse qui dégagent le fort de Troyon. Le 5 septembre, dans l'après-midi, le régiment est tenu prêt à entrer en action, comme troupe réservée, sur les collines de la rive gauche de la Meurthe dans la zone ferme la grange, la Broyère, le Châlet. Dans cette situation, il organise un repli de position et reste en alerte de jour et de nuit; le 6 septembre, il cantonne à Gondreville et Fontenoy ; le lendemain, placé en réserve des troupes qui se battent dans le bois de la Côte-en-Haye, il est exposé au feu violent et continu des batteries lourdes allemandes ; le 8 septembre, il vient s'établir à Avrainville et en part vingt-quatre heures après pour Lérouville et Mécrin ; le 10 septembre, au petit jour, il vient occuper Apremont, et le soir, il prend les avant-postes à Saint-Mihiel. Les allemands attaquent le fort de Troyon qui est tout proche, un bataillon du régiment est envoyé en renfort et attaque le 13 septembre ; le fort reste français. Pendant ce temps le reste du régiment, un autre bataillon protège l’artillerie qui attaque la cote 337 où l’artillerie allemande tir sur le fort ; le 13 il se repli et cantonne à Lavignéville. Le 15, le régiment est regroupé au Deuxnouds-aux-bois ; le 17, il cantonne à Hattonchâtel. Le 20 septembre et pendant plusieurs jours, il traverse le bois de la Voisogne et participe à la prise du village de Limey puis continue l’avancée avant de se replier sous la pression allemande, aux positions de départ.  Jusqu'au commencement du mois de mars 1915, le Régiment occupe et organise les positions comprenant le bois de la Lampe, le bois dit le brûlé et le bois des Chambrottes. Aucun événement notable ne marque cette période faite uniquement de durs travaux et de bombardements intermittents. Pendant tout un hiver rigoureux il lutte dans des conditions précaires contre les intempéries particulièrement pénibles sur ce sol humide de Lorraine.

Le 1er mars, un bataillon part pour le Bois-le-Prêtre qui domine Pont-à-Mousson et un autre reste au bois dit le brûlé. De part et d'autre, il n'y a aucune opération importante, mais les unités en ligne doivent subir souvent les bombardements intenses que les Allemands déclenchent sur tout le front lorsqu'une action se déroule vers la Croix des Carmes ou la lisière Ouest de la forêt. Début avril, tout le régiment se rend au Bois-le-Prêtre pour prendre la tranchée « hors bois », l’artillerie prépare l’attaque puis l’infanterie s’élance avant de tomber sur un barrage allemand, devant les pertes il faut renoncer à l’assaut et pendant les jours suivants, le régiment s’emploie à l’organisation du terrain sous un tir d’artillerie ininterrompu. Le 10 avril, l’ordre est donné de reprendre l’offensive, l’objectif est atteint et trois mitrailleuses ennemies sont capturées. Les allemands commencent aussitôt une contre-attaque et malgré de nombreuses pertes elle est repoussée. A partir du 11 avril, le 356e régiment d’infanterie organise sans répit le terrain qu'il a enlevé, le 1er mai une tentative allemande pour reprendre la tranchée échoue. Le 30 mai, une attaque est montée dans le secteur du quart en réserve et hors bois, la préparation de l’artillerie commence à 10h00 et c’est à 12h15 que le régiment franchi le terrain libre et atteint la première partie des objectifs et engage un combat à la grenade et à la baïonnette. A la suite d'un violent corps à corps l'ennemi évacue la position, laissant sur place un grand nombre de tués, de blessés et une trentaine de prisonniers. A partir de ce moment l'attaque se fixe sur les tranchées conquises. Des barrages sont établis aux endroits critiques et l'organisation du terrain commence. Le 31 mai, après une canonnade de plusieurs heures, les Allemands attaquent et ce n’est que dans la nuit que la contre-attaque française repousse l’ennemi ; le jour suivant il y a les mêmes combats qui finit par la défaite allemande. Pendant un an encore, le 356e régiment d’infanterie reste dans ce Bois-le-Prêtre où tant d'efforts sanglants ont déjà été dépensés. A part quelques coups de main ou reconnaissances, il n'y a plus de ces combats exaspérés et sévères qui ont marqué la fin de l'année 1914 et le commencement de l'année 1915. Mais aucun répit n'est laissé aux défenseurs de la forêt. Tous les jours les mines et les obus s'écrasent sur les différentes parties du secteur. La zone des Petites et Grandes carrières connaît en particulier des pertes journalières et nombreuses.

Le 20 juillet 1916, le 356e est transporté au camp de Saffais où, jusqu'au 10 août, il procède à l'instruction des cadres et de la troupe, à l'amalgame des renforts et à l'entraînement progressif de ses unités par des exercices et des manœuvres fréquents et bien étudiés. Le 11 août, il embarque à Ludres pour la région de Verdun. Le 28 août, il relève un régiment dans le secteur de la Lauffée et de la tranchée du Chenois-la-Montagne. Le 4 septembre, les allemands donnent l'assaut, après un écrasement préparatoire de l'objectif par des batteries de gros calibres et des lance-mines, des tranchées au Nord du fort de Tavannes, dans la zone du Chenois et du fortin barrant la route de Vaux. Durant toute la journée, le régiment résiste, perd les tranchées et les reprend, en fin d’après-midi, les Allemands se vengent de leur insuccès par un bombardement terrible ; ce n’est que le soir que le régiment prend le temps de reconstruire les tranchées. Vers 21h15 une grande explosion se produit à la sortie Ouest du tunnel de Tavannes, ; un quart d'heure après, une vague épaisse de fumée remplit le tunnel jusqu'au-delà de la cheminée centrale et gagne rapidement la sortie Est. La nappe de gaz est intense et chargée d'oxyde de carbone ; il est impossible, même avec des masques et des appareils respiratoires, pour opérer le sauvetage de la garnison et des services qui s'y trouvent, de pénétrer dans le souterrain. Quelques dizaines de minutes après, demis asphyxiés et à demi vêtus en surgissent par groupes affolés ; ils sont recueillis par l’équipe médicale du régiment qui est venu occuper des abris disponibles à proximité de la fontaine de Tavannes ; ils ne savent pas ce qui s'est passé et ne peuvent fournir aucune explication ni sur les causes de cette formidable explosion, ni sur les effets de l'incendie qu'elle a allumé. Les nappes de fumée, en brouillard opaque, se répandent au loin et montent très haut dans le ciel ; elles provoquent de la part de l'ennemi un redoublement du tir de son Artillerie ; les obus interdisent complètement les accès du tunnel ; lorsque, dans la nuit, les premiers secours essaient d'y entrer, ils se heurtent à d'effroyables décombres et à des monceaux de cadavres calcinés. Le 6 septembre, une attaque est lancée et l’ennemi s’enfuit sans résistance ; les jours suivants il y a un duel d’artillerie. Le 11 septembre, le régiment est relevé et cantonne à Combles et Véel. D'octobre à Noël, il tient le secteur de Blémerey, Domèvre et Marainvilliers ; fin décembre, il cantonne à Laronxe et Lunéville.

En janvier 1917, le régiment se rend dans le secteur de la forêt de Parroy. Il est chargé de tenir les centres de résistance d'Emberménil, des Arrieux, de Gouteleine et les ouvrages des Bouleaux. Il travaille avec une activité inlassable à l'entretien des Tranchées, des réseaux de fils de fer, des boyaux et des voies de communication, à l'amélioration des abris et des sapes. Le 3 février, un Nieuport s'abat devant Emberménil ; les aviateurs sont écrasés sous l'appareil et les Allemands tirent au canon sur les débris pour en achever la destruction. Le 6 février, les Allemands essaient un vigoureux coup de main ; Les îlots de résistance s'organisent et une contre-attaque menée par la section de réserve arrête définitivement l'incursion ennemie, refoule les allemands sur la route de Xousse et reprend possession intégrale de la ligne un instant perdue. Le 6 mars, le régiment tente à son tour un coup de main et réussi rapidement. Après une quinzaine de jours passés au repos à Marainvilliers, Manonvilliers et Crion, le régiment reprend ses positions de première ligne en forêt de Parroy ; le 16 avril attaque une tranchée allemande qui est évacuée dans la foulée par l’ennemi. De fin avril au 19 juin, le régiment part en entraînement au camp de Saffais et embarque le 20 juin à destination de Verdun. Le 25, il prend position sur le pentes Sud de la cote 304 où les allemands se montrent très actifs : luttent à la grenade, à la torpille et à la mine. Les jours suivants sont ponctués par de nombreuses attaques à l’artillerie, aux lance flammes et l’infanterie, le régiment subit de nombreuses pertes mais ne lâche pas son secteur jusqu’au 30 juin où il se fait relever. Après un court repos à Autrecourt, le régiment part faire des travaux au bois bourrus et au Mort-Homme. Fin juillet, il est transporté dans la région de Belfort puis le 10 août entre en secteur dans la zone de Pfetterhouse, Seppois-le-Bas, Courtelevant où il reste jusqu'à la fin de l'année.

Au commencement de l’année 1918, le régiment est toujours en Alsace. Malgré la mauvaise saison, le régiment ne reste pas inactif ; il continue à améliorer l'organisation défensive du terrain confié à sa garde. Chaque jour, des reconnaissances offensives sont poussées sur divers points, jusqu'aux lignes ennemies et rapportent de précieux renseignements. De leur côté, les Allemands gênent les travaux en exécutant nuit et jour des tirs de harcèlement et en bombardant à gaz. Le 29 mars, à la suite d'une violente préparation, ils font un coup de main sur l'Entre-Largue. Pris sous le feu des mitrailleuses et des fusils mitrailleurs, ils sont obligés de refluer en désordre dans leurs tranchées. Dans la première quinzaine de mai, le régiment est mis à l'arrière. Le 19 mai, il est embarqué à Fontaine à destination de la Somme. Il arrive à Serqueux le 21 mai et se porte, par étapes de nuit, à Fourdrinoy et Saisseval. Jusqu'au 27 mai, l'instruction est poussée à fond dans les unités qui s'exercent aux manœuvres en liaison avec les chars d'assaut. Le 27 mai, l'alerte est donnée. Les allemands attaquent sur un large front et enfoncent les lignes du plateau du Chemin des Dames ; le 30, le régiment est enlevé en camions et transporté rapidement dans la région de Château-Thierry. Il est immédiatement mis en première ligne pour faire barrage aux allemands qui durant les jours suivants vont faire reculer le régiment mais arrive tout de même à stopper l’avance après plusieurs jours de combat. Le 4 juin, il est relevé par les américains et passe en réserve à Vendrest avant d’être rappelé dans l’urgence aux environs du village de Gandelu où il opère une contre-attaque qui permet de libérer Vinly et Veuilly-la-Poterie. Le 1er juillet, le régiment bivouaque aux environs de Montreuil-aux-Lions ; du 2 au 14, il est placé en réserve, au Sud de Château-Thierry, dans la région de Montmirail. Le 15 et 10 jours durant, les allemands attaquent, progresse dans le bois de Condé, victoire et défaite se suivent mais au bout de plusieurs jours d’intenses combats l’ennemi recule après de lourde perte ; 3 kms sont gagnés. Le 25, le régiment part au repos et est placé en réserve à Fontenelle, Villemoyenne et Bailly. A partir du 25 août, il occupe le secteur de Vauquois et essuie de nombreuses attaquent. Le 20 septembre, le régiment est transporté en Champagne, arrive le 3 octobre à Sommepy où l’ennemi résiste éperdument. Dans la journée des tranchées sont prises et le lendemain l'engagement est repris avec une vigueur nouvelle ; l'ennemi inonde le terrain de gaz vésicants; le bombardement redouble de fureur et empoisonne le sol d'ypérite dont la vapeur sournoise et invisible s'attache aux vêtements et brûle les poumons, les yeux et la peau ; sans trêve, obus explosifs et toxiques s'abattent sur les premières vagues ; héroïquement, elles font tomber l'un après l'autre tous les centres de résistance sur le terrain ravagé par la mitraille et arrosé d'une pluie de balles. Le 6 octobre, il doit atteindre la lisière Nord du bois du Château de Bémont, appuyé par les artilleries de plusieurs divisions et un bataillon de chars blindés. Les batteries françaises exécutent leurs tirs destructifs qui durent toute la journée du 7 octobre ; le 8, un bataillon attaque le retranchement d'Orfeuil et avance jusqu’au baraquements Nord du Wallemuller Lager ; le 9 la résistance acharnée des allemands empêche de continuer la progression. Le 10 octobre, sous la poussée continuelle des compagnies de première ligne dont l'intrépide élan ne faiblit pas, malgré l'ouragan de fer qui s'abat sur elles, l'ennemi enfin cède et bat en retraite vers l’Aisne. Mais Désiré n’aura pas la chance de continué. Il meurt le 10 octobre 1918 à la ferme Médéhat, 1 mois avant la fin de la guerre alors qu’il est au front depuis a mobilisation.

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Il repose aujourd'hui à Sommepy-Tahure, à la Nécropole Nationale, tombe 838 au côté de 4067 soldats.

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Merci à Alain MORISOT pour les photos à la nécropole

BERTRAND Georges Fernand

Le 17/04/2018

Bertrand georges fernand

Il est né le 9 mars 1882 à Fleury, fils de BERTRAND Amédée Gustave et de RENAULT Marie Léonie, demi-frère de BERTRAND Désiré. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme domestique.

Georges arrive au 82e régiment d'infanterie le 12 août 1914 qui se trouve déjà aux bords de la Meuse à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite. Du 31 au 7 novembre, le régiment cantonnement à Aubréville et reçoit la venue de renfort. La période que fera le régiment sur ce terrain à partir du 7 se fera avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps.

Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris. Le 16 février, les allemands recommencent une attaque avec de plus gros calibres d’artilleries, l’infanterie se jettent en direction des tranchées françaises mais la réponse les stoppe nets, l’ennemi sort part des sapes (tunnel à hauteur d’homme qui relie les deux tranchées) et arrive à s’emparer des premières lignes et séparer les unités. Les contre-attaques françaises permettent de reprendre les lignes perdues. Jusqu’à la fin février le régiment alterne avec des périodes de repos et cette position de la cote 263. Du 28 février au 2 mars, une série d'attaques de démonstration sont demandées à un bataillon ; ces petites actions accompagnent l'attaque et la prise de Vauquois par la 10e division. Les 3, 4, 5, 6 et 7 avril, la division tente une attaque locale à cheval sur la Haute-Chevauchée et la cote 263, n'ayant pour but que d'élargir les positions dans cette région. Un bataillon attaque avec d’autres régiments des postions ennemis mais éprouve de fortes pertes à cause des mitrailleuses et ne fait qu’une petite avance. Les autres bataillons tiennent les positions des Meurissons et de Bolante. Le 22 avril 1915, alors que le régiment est en place dans sa tranchée, l’artillerie allemande frappe de plein fouet et détruit le parapet, ce jour-là il n’y aura qu’un mort : Georges.

263

Georges est mort le 22 avril sur la cote 263, durant l'attaque. D'après la mairie de Fleury, sa tombe se trouve au cimetière mais ce n'est qu'un tas de terre, il a sans doute été déplacé à l'ossuaire.

Il est cité à l'ordre du GQG (grand quartier général) ce qui signifie à l'ordre de l'armée, n°6566 DP du 24/07/1919 : « Très bon soldat, a été mortellement blessé à son poste de combat le 22 août 1915 ».

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)

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BRETON Constant Auguste

Le 17/04/2018

Breton constant portrait Breton constant auguste

Il est né le 26 juillet 1897 à Fleury, fils de BRETON Gustave Anthanase et de HUOT Eugénie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Constant arrive le 1er septembre 1916 au 17e bataillon de Chasseurs à pied qui se trouve proche de Barleux. Il part aux tranchées le 3 et le 5 est en première ligne jusqu’à fin septembre où il est ensuite relevé jusqu’au 8 octobre. Du 9 au 16, le bataillon séjourne dans un camp et subis des attaques d’avions durant le nuit puis part dans un autre camp car est en réserve. Le 21, ordre est donné de se tenir prêts mais dans la soirée est annulé jusqu’au 22 octobre et le bataillon part au ravin des colonels et reste en réserve.  Le 29 octobre, le bataillon est en ligne devant Biaches et la Maisonnette quand l'ennemi déclenche subitement un formidable tir de destruction qui dure toute la journée ; les communications sont interrompues en un instant, et toutes les tranchées comblées ; après presque 10 heures de bombardement, l’infanterie allemande attaque. De Biaches à la Maisonnette, les survivants jaillissent de leurs trous d'obus et refoulent à la grenade les vagues d'assaut ennemies ; mais les Allemands réussissent à s'emparer de la Maisonnette, une compagnie réussit à organiser le terrain et à enrayer toutes les tentatives faites par l’ennemi pour exploiter son succès. Le bataillon est relevé le 1er novembre et part au repos à Domart-sur-la-Luce. Le 7 novembre il embarque dans des trains pour aller à Villers-Cotterêts et est mis à la disposition de la défense de Paris où il va effectuer des travaux 4 jours par semaine et 2 jours d’instruction. Fin novembre il quitte ses cantonnements pour aller prendre le secteur de Hautebraye et Berry et tien le secteur jusqu’au 3 janvier 1917 et il part cantonner à Gilocourt. Jusqu’au mois d’avril, il participe à l’élaboration des procédés de combat de l’infanterie en liaison avec les chars d’assaut. La méthode fut appliquée au combat du Cornillet en avril et du moulin de Laffaux le 5 mai. Dans la nuit du 16 au 17, le bataillon quitte l'arsenal de Mourmelon où il était cantonné et se rend à ses emplacements d'attaque. Une compagnie part en première ligne pour aménager des passages pour les chars et le reste du bataillon est en réserve au bois des Cuisines, 2km derrières. Au petit matin, l’attaque à lieu et les vagues d’assaut sont arrêtées à la deuxième ligne ennemie. Plus tard dans la matinée, après un bombardement d’une extrême violence, l’ennemi contre-attaque vigoureusement et la compagnie arrête net ce retour offensif. Malgré l’avancé, la prise de la deuxième position n’étant pas réalisé, les chars n’attaquent pas et le bataillon repart pour Mourmelon dans la nuit du 17 au 18 avril. Jusqu’à début mai, il perfectionne l’instruction et embarque le 1er mai pour la région de Soissons. Le 5 mai, l’attaque commence par un bombardement puis les chars d’assaut foncent, les mitrailleuses ennemies ripostent et font de lourdes pertes chez les fantassins mais la première ligne est prise. Les jours suivants sont employés à dépanner les appareils restés sur le terrain et à des reconnaissances et part le 10 mai à Gilocourt pour des travaux et aménagement du camp. Début juin, le bataillon est transféré vers le Chemin des Dames pour attaquer le 10. Le quartier affecté au bataillon est le plus dangereux car il comprend la partie de notre ancienne ligne que l'ennemi n'a pu prendre, le bataillon est donc en flèche, avec, sur les côtés, des groupes allemands extrêmement actifs ; il n'y a pas de postes d'écoute, car la ligne ennemie se trouve à 15 mètres. Pendant 48 jours, il va tuer chaque allemand qui dépasse la tête, attaquer à coups de grenades, ceci permet aux compagnies de réserve de venir travailler pour la construction d’une nouvelle tranchée. Le 21 juin, le bataillon est relevé et va au repos à Chavonne ; le 23, il remonte par alerte, l'ennemi ayant pris une partie des tranchées qu’il a quittée l'avant-veille. Une compagnie contre-attaque et, en une heure, reprend tout le terrain perdu. Après un second séjour dans le secteur de la ferme de la Royère, qu'il organise offensivement, le bataillon quitte la région et part pour l'armée d'Alsace. Après avoir assuré la garde du secteur Schönholz, depuis le 10 septembre, le bataillon est chargé d'enlever les positions ennemies qu'il a en face de lui et dont ses patrouilleurs ont percé quelques secrets. L'attaque est fixée au 7 novembre ; une compagnie attaquera la position ennemie dans sa partie la plus large ; elle agira en liaison avec le 60e bataillon de chasseurs à pied qui marchera à sa gauche. Une formidable préparation d'artillerie est annoncée. Dans l’après-midi, l’assaut est donné mais les allemands font de violent tir de contre-préparation qui fait quelques tués et de nombreux blessés. Au moment venu, les chasseurs s’élancent, franchissent deux lignes de fortins, nettoient les abris et prennent tout le bois. Le commandement avait prévu un arrêt d'une heure au premier objectif, mais une compagnie fonce sur la ligne fixée comme objectif final et s'en empare malgré une résistance acharnée. Le bataillon reste en secteur pendant trois jours pour organiser le terrain, puis il est relevé et le 13 part dans la région de Villersexel.

Le 18 novembre 1917, Constant part rejoindre le 5e bataillon de chasseurs alpins qui se trouve en cantonnement à Arpenans, à l’Est de Vesoul. Du 4 au 14 décembre, le bataillon achève, à Voujaucourt, sa période de repos. Puis, il reçoit l’ordre de gagner la vallée de la Thur et, par Montbéliard, Belfort, Masevaux et la route Joffre, vient s’installer d’abord à Bitschwiller, puis à Moosch. Il doit, éventuellement assurer la défense de la vallée de la Thur contre une attaque de grande envergure que pourrait déclencher l’ennemi sur tout le front Grand-Ballon – Thaan, tenu actuellement par les bataillons de la division, et qui pourrait amener un débordement de la vallée de la Thur tant par la trouée de Thann que par la percée Sudelkopf – Willer. L’instruction reprend dans les compagnies. La compagnie de mitrailleuse quitte Moosch durant quelques jours pour aller suivre au fort d’Offemont, près Belfort, un cours de tir indirect.

La journée du 5 janvier 1918 se passe en reconnaissances effectuées par les cadres du bataillon, dans le secteur de l’Hartmannswillerkopf, où le 5e bataillon de chasseurs alpins doit aller relever le 28e bataillon de chasseurs. La relève commencée d’abord sans incident, fait déclencher vers le milieu de la nuit un violent tir de l’artillerie ennemie qui atteint quelques chasseurs. Le secteur du bataillon se divise en trois sous-secteurs : celui de droite, que tient la compagnie Bégel, embrasse les pentes Est de l’Hartmannswillerkopf, descendant vers le Rehfelsen, défendu par le 24e bataillon de chasseurs ; le sous-secteur du centre, englobant les pentes Sud et Sud-Ouest de l’Hartmannswillerkopf, est occupé par la compagnie Rochut, dont les derniers éléments de réserve sont accrochés aux pentes du Molkenrain. La compagnie Poirot tient les pentes du Guttenbachrunz, à gauche de la compagnie Rochut et se relie dans les profondeurs du ravin de Bonne-Goutte avec le 27e bataillon de chasseurs. Le poste de commandement du chef de bataillon est au camp de Pierres, sur les pentes du Molkenrain, gardé par deux sections de la compagnie Petitfils dont les autres éléments demeurent en réserve au camp Wagram. La compagnie de mitrailleuse est disséminée sur le Silberloch, le camp de Pierres, le groupe Pau et la Roche Mégard. Le froid sévit bientôt : la neige tombe épaisse, voilant tous ces ravages mais rendant le secteur impraticable. Les pistes disparaissent, les boyaux se comblent et, malgré toutes les rigueurs du temps, les chasseurs continuent à monter crânement la garde, surveillant avec zèle l’ennemi dont l’artillerie et les obusiers de tranchée déploient chaque jour une sérieuse activité. Le 28e bataillon de chasseurs a déjà subi, fin décembre, un coup de main allemand, précédé d’une sévère préparation et tout fait prévoir que l’ennemi songe à une nouvelle action sur le secteur. Il exécute des tirs de démolition sur les tranchées, arrose de ses minenwerfer (mortier de 76mm) toutes les positions, concentrant sur les pistes et le boyaux ses obus de petit calibre. Par des tirs à obus asphyxiants et à ypérite, il prend à partie les batteries françaises. Rien pourtant ne se produit et, dans la nuit du 28 au 29 janvier 1918, le bataillon est relevé par le 17e bataillon. Il redescend cantonner à Willer, puis remonte, le 31, au Grand-Ballon relever le 57e bataillon de chasseurs. Le nouveau secteur du bataillon va, approximativement, des pentes Est du Storkenkopf au col de Furstacker, légèrement au Sud du Sudelkopf, en englobant et contournant le piton du ballon de Guebwiller. Le 5e bataillon de chasseurs est en liaison à droite avec le 24e bataillon de chasseurs qui tient le Sudelkopf, à gauche avec le 109e régiment d’infanterie. Durant cette période, le bataillon eut relativement peu à souffrir de l’ennemi, l’étendue de son front, les patrouilles exécutées chaque nuit en avant de ses lignes et la rigueur du froid le font relever le 21 février. Pendant toute la période du 1er jusqu’à sa relève, le secteur est assez calme au début et s’agite légèrement dans la deuxième période dans la partie du Judenhut. Il n’y aura que deux tués.

Judenhut

Constant est mort le 7 février 1918 au Judenhut, dans une reconnaissance ou durant la défense de sa tranchée. Il est enterré au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours.

Breton constant auguste tombe

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

CHAIX Louis Germain

Le 17/04/2018

Chaix louis germain

Il est né le 5 décembre 1889 à Fleury. Il est le fils de CHAIX Maxime Paul et de BERTHILLON Marie Victoire. Marié le 2 mars 1912 à Neuilly (89) avec MARTINOT Juliette Louise Lizianne. Avant la guerre, il travaillait comme conducteur de travaux.

Louis arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d'infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt – Tronville - Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière.

Blanche voie

Louis est évacué le 19 à l’hôpital de Noeux-les-Mines pour une plaie dans la région fronto-temporale gauche où il se fait trépaner mais également pour une plaie dans la section transversale de la region scapulaire (omoplate) dû à une balle. Le 23 mai 1915 il décède à l’hôpital auxiliaire n°20 d’Abbeville où il avait été transféré le 22 mai. Son dossier médical ne permet pas de savoir quand il a été blessé car il est arrivé dans le coma et personne n’a donné d’indication. Il repose au cimetière de Fleury.

Chaix louis

COURTOIS Clément

Le 17/04/2018

Courtois clement

Il est né le 20 février 1896 à Fleury, fils de COURTOIS Louis et de CHAPILLON Marie Sydonie. Jamais marié. Avant la guerre il travaillait comme charron.

Clément est incorporé le 12 avril 1915 au 29e bataillon de chasseurs. Etant de la classe 1916, il doit parfaire sur éducation militaire et passe un temps indéterminé dans la caserne. La plupart des mobilisé de se classe, parte au front à partir de novembre. Entre le 28 octobre et le 1er novembre, un renfort de plus de 100 chasseurs arrivent au bataillon qui se trouve dans la région Sud de Suippes. Le but du bataillon est d’organiser définitivement le ferme Navarin et la butte de Souain. Les chasseurs alternent entre plusieurs jours aux tranchées et plusieurs jours au repos mais le journal de marches et d’opérations n’indique pas plus de précision. Il faut attendre le 23 juin 1916 pour voir le bataillon se faire transporter dans un autre secteur, celui de l’Argonne. Ce n’est que le 27 qu’il relève deux bataillons du 171e d’infanterie, dans le secteur du bois Chenois, entre le fort de Vaux et le fort de Tavannes vers Verdun. Il est accueilli par un bombardement assez vif. Le lendemain, le bombardement continu très violent et de différents calibres : 37, 77, 105, 130 et 150, en particulier beaucoup de 105 fusants et percutants. La position de la première ligne en avant de la crête est battue à 800m par le fort de Vaux et rend toute liaison impossible avec l’arrière. Les bombardements sont violents et à peu près ininterrompus ce qui fait subir de nombreuses pertes chaque jour. Jusqu’au 2 juillet, le bataillon garde ce secteur sous un feu terrible, des tirs harcelants d’infanterie et de mitrailleuses. Le 4 et 5 juillet, il cantonne à Belrupt tandis que l’autre partie doit faire une attaque surprise, sans préparation d’artillerie dans la nuit. Le groupe est alors regroupé sous le tunnel de Tavannes où se fait la distribution de grenades et du matériel. Alors que l’attaque est pour 2h du matin, à 1h50, l’ennemi déclenche une forte attaque sur une partie du groupe et l’autre lance aussitôt une contre-attaque qui réussit aux ailes, à rejeter les allemands et occupe leur tranchée. L’ennemi qui est en forces très considérables, un bataillon et dix pièces de mitrailleuses, face à une compagnie, réagit vigoureusement et la tranchée doit être évacuée. L’attaque est tout de même lancée à 1h57, les hommes sont accueillis par les grenades allemandes et la tranchée à prendre se trouve au sommet d’un talus, à pentes raides, dont le pied est balayé par le tir d’une mitrailleuse placée sur le flanc droit de l’attaque. Devant les lourdes pertes et devant l’impossibilité d’enlever un pareil obstacle, ordre est de reprendre la position de départ avant le lever du jour. Le matin, les allemands demandent, devant le petit groupe, à enlever leurs blessés et le capitaine les y autorise à condition de laisser ramener les blessés français. Le détachement passe la journée sur son emplacement et à la tombée de la nuit rentre à Belrupt. Le bilan de la journée est lourd avec tous les chefs de section blessés ou tués et 25% de l’effectif est hors de combat. Le 6, le bataillon est déplacé par automobile à Guerpont où il cantonne. Le 17, il quitte Guerpont à 8h et embarque à Ligny-en-Barrois en deux échelons. Le lendemain, le premier échelon débarque à Jonchery-sur-Vesle et le second à Muizon et vont par la suite cantonner à Sainte-Euphraise et Bligny où il reste jusqu’à début août. Le 7, le bataillon quitte Vauxtin, Longueval et Dhuisel à 6h et se rend par voie de terre à Ecuiry où il cantonne. Le lendemain, il quitte le cantonnement à 19h et vont relever des unités en première ligne où il reste jusqu’au 26 août. Elle embarque en camions autos près de la sucrerie de Noyant sur la route Soissons – Château-Thierry et débarquent à Arcis-le-Ponsart pour cantonner aux alentours. Le 6 septembre, un détachement quitte Arcis à 21h et se rend par voie de terre à Jonchery-sur-Vesle où il arrive le 7 vers 1h30 ; il embarque à 7h15 et se rend par voie ferrée dans la Somme ; il débarque à Saleux vers 17h10 et se rend par voie de terre à Bovelles où il cantonne. Le deuxième détachement qui les cantonnements vers 3h30, le 7 et se rend à Jonchery-sur-Vesle pour embarquer à 10h30 et débarqué à Conty à 23h30 pour se rendre à Bovelles à pied où il arrive le 8 vers 8h et cantonne. Le 15 septembre, le bataillon a ordre de se rendre à La Neuville-lès-Bray dans la Somme ; il embarque à 7h30 à Bovelles en camions-autos et débarque à La neuville vers 14h où il bivouaque. Le 17, il reçoit l’ordre de se porter en réserve de Division dans le Bois Madame. Le lendemain, le secteur occupé par le bataillon est bombardé violemment durant toute la journée. Le 19, le bombardement continue durant toute la journée et le bataillon tout entier passe en réserve de la 254e brigade. La 4e compagnie et la moitié de la 3e vont en réserve du 171e d’infanterie dans la carrière Ouest du Bois Labbé ; la 1e vient prendre la place de la 4e dans la tranchée des Berlingots ; les autres conservent leur emplacement de la veille. Le 20, la situation n’a pas évoluée mais le bombardement redouble de violence et devient intense à 10h jusqu’à 17h. les emplacements occupés par le bataillon subissent les coups de l’artillerie allemande préparant une attaque vers la ferme du Bois Labbée et Bouchavesnes. L’attaque ennemie est repoussée par les éléments voisins tandis que le bombardement dure toute la journée.

Bouchavesnes 1916

Le 24, le bataillon se porte sur l’emplacement de combat, les tranchées Nord de la ferme du Boix Labbé, où il a ordre de prendre et de dépasser la tranchée de Turka qui lui fait face, d’atteindre l’Epine de Malassise et de pousser des reconnaissances si possibles jusqu’à Moislains. Le lendemain, à 12h35, l’attaque se déclenche sous un barrage violent d’artillerie et de mitrailleuses. La 1e et 2e compagnie se portent à quelques mètres de la tranchée de Turka où elles sont arrêtées par des feux de mitrailleuses venant de la cote 131 et de la zone d’attaque du 46e régiment d’infanterie. La 3e et 4e compagnie rejoignent les compagnies d’assaut sur leurs emplacements. A 15h25, elles s’accrochent au terrain désespérément sous un feu intense d’artillerie et de mitrailleuses ennemies qui fauchent les agents de liaison et les hommes dont la tête dépasse des trous d’obus. A 16h, le 46e régiment d’infanterie ne peut progresser. A 18h30, la 2e compagnie est obligée de se replier sur la tranchée de départ ; les 1e, 3e et 4e compagnie tiennent sur la ligne qu’elles ont atteinte. La 5e compagnie et la 2e compagnie de mitrailleuse occupent la tranchée de première ligne. Le 26, le bataillon doit être remplacé par un du 172e régiment d’infanterie mais la relève est impossible. A 6h la situation la 1e, 3e et 4e compagnies sont accrochées devant la tranchée de Turka ; la 2e, 5e, et 2e compagnie de mitrailleuses sont avec deux compagnies du 172e régiment d’infanterie dans le chemin creux allant de la ferme du Bois Labbé à Bouchavesnes. A 13h, toute la ligne est soumise à un violent bombardement. Les avions ennemis survolent à faible hauteur par groupe de 8 et de 10. A 17h, un ordre d’attaque est donné mais elle échoue. Le 27, dans la nuit, la 3e compagnie s’est emparée de la partie Sud de la tranchée de Turka, après avoir repoussé deux attaques à la grenade. Les hommes de cette compagnie progressent à la grenade dans la tranchée. A 9h, tout le secteur occupé par le groupement est violemment bombardé. A 10h, un attaque allemande composée d’importantes vagues d’assaut part de la cote 131 dans la direction de la ferme du Bois Labbé. A 10h30, les vagues d’assaut sont prises à revers, notamment par une mitrailleuse portée hardiment à l’Est de la tranchée de Turka par un caporal du bataillon, dans un trou d’obus, et quelques éléments de la 3e compagnie installée dans le coude de la tranchée de Turka. Les fantassins du 172e régiment d’infanterie et le bataillon, se portent à la rencontre des allemands et font prisonniers la garnison ennemie de la tranchée de Turka (environ 200 hommes) et s’emparent de la tranchée sauf un réduit, installé à la partie Nord de la tranchée où se trouve un nid de mitrailleuses qui résiste toujours. A 11h, l’ordre est de reprendre le réduit et cela est fait vers 19h30. A 20h, les reconnaissances rendent comptent qu’il n’existe pas de tranchée de doublement sur toute la longueur de la première ligne, derrière la tranchée de Turka. Il existe uniquement un talus de chemin aménagé mais non occupé. A 21h, le groupement est relevé par le 19e bataillon de chasseurs. Le 28, le bataillon campe au Moulin de Fargny sur ses anciens emplacements.

Clément part pour le 42e bataillon de Chasseurs à Pied le 30 septembre 1916. Du 7 au 12 octobre, il tient le village de Biaches et ses abords ; la réaction ennemie est très violente, ses attaques se succèdent presque sans interruption, mais toutes sont repoussées. Du 31 octobre au 4 novembre, le bataillon occupe les lignes en arrière de La Maisonnette, qui vient de tomber aux mains de l'ennemi après une très grosse attaque. Cette occupation demande à tous un effort surhumain ; le terrain n'est qu'une nappe de boue, les hommes sont exposés aux vues directes de l'ennemi, qui ne cesse de bombarder avec des obus de gros calibre. L'effort demandé au bataillon est achevé le 4 dans la nuit ; la fatigue est grande et les pertes ont été sévères de la bataille, il est envoyé à l'arrière pour se reconstituer. Du 12 décembre au 5 janvier 1917, le bataillon travaille à l'organisation défensive du secteur d'Hautebraye. Jusqu’au 8 mars, il occupe ce secteur, alternant avec les premières lignes et les positions de réserve. L'artillerie ennemie est très active, de fréquents coups de main sont exécutés de part et d'autre et les pertes sont assez sérieuses. A partir du 10 mars, le bataillon organise le secteur de Touvent. Le 18 mars, il reçoit l'ordre de se porter en première ligne pour l'attaque de Moulin-sous-Touvent ; les deuxième et troisième positions ennemies sont occupées successivement ; malgré les fatigues, la marche en avant est rapidement exécutée et Saint-Aubin est occupé le 20 mars au matin. Le 24 au petit jour, deux compagnies franchissent l'Ailette avec des moyens de fortune et se portent en avant ; l'ennemi lâche pied, Folembray est occupé le 26. Le 27 à 5 heures du matin, l'attaque reprend ; les deux compagnies se portent à l'attaque de la croupe de Verneuil ; l'ennemi fuit devant la ligne de tirailleurs, la poursuite commence. Le 28 mars, le bataillon est relevé en première ligne et Folembray qu'il occupe organise. Jusqu'au 1er mai, il occupe différents centres de résistance et, le 2 mai, il est envoyé en cantonnement de repos à Blérancourt. Le 22 juin, le bataillon est transporté en autos à Braine et relève un régiment d’infanterie sur le Chemin des Dames, au Nord-Est de Braye-en-Laonnois. Les tranchées, bouleversées par le tir de l'artillerie ennemie, sont en très mauvais état ; les défenses accessoires n'existent pour ainsi dire pas. Le 8 juillet, un violent bombardement est fait pendant la nuit, l’ennemi déclenche sur la partie Ouest du secteur une violente attaque. En même temps il essaie d’aborder les tranchées occupées par le bataillon mais les fusiliers, grenadiers et mitrailleurs en poste les arrêtent.

Chemindames1917

Clément est mort le 8 juillet 1917 à Braye en Laonnois, très certainement en défendant la tranchée pendant l’attaque allemande. D'après son acte de décès, il est mort des suites d'une plaie transversale de la poitrine. Sa sépulture reste inconnue

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

Il est cité à l'ordre du régiment : « Tombé mortellement blessé le 8 juillet 1917 en accomplissant son devoir à BRAYE-en-LAONNOIS (Aisne). » 

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

COURTOIS Raymond Emile

Le 17/04/2018

Courtois raymond emile

Il est né le 6 janvier 1894 à Fleury, fils de COURTOIS Emile et de DUSSAUX Marie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Raymond est arrivé le 4 septembre 1914 au 158e régiment d’infanterie qui est en cantonnement à Guignecourt. Il part dans la soirée pour arriver à Planrupt et Frampas le 7 ; le 8 à Montmorency-Beaufort et Dampierre puis le 10 marche pour atteindre Sompuis où il rencontre l’ennemi. Les allemands engagent une fusillade puis lance une contre-attaque soutenue par l’artillerie, ce n’est qu’à la nuit tombée que les français attaquent mais le coup de sifflet l’ordonnant alerte l’ennemi qui répond par une fusillade, l’attaque est donc avortée. Ce n’est que le 11 que la marche reprend, suite à la retraite allemande, en direction de Suippes ; le 13 alors que le régiment rentre dans Souain, il est assailli par une violente fusillade et des tirs de mitrailleuses et part donc en arrière sur la première crète. Le 14 septembre, dans la nuit, l’attaque est lancée mais les fils de fer empêchent de rentrer dans les tranchées ennemies, ce qui provoque de nombreuses pertes, le repli est ordonné ; le lendemain il faut attaquer la cote 141 au Nord-Est de Souain mais dû à un côté non protégé, l’attaque est annulée mais le 19, après un cantonnement à Suippes, le régiment se rend dans les tranchées françaises et y reste plusieurs jours. Par la suite, le régiment part dans le Nord de la France et arrive le 3 octobre à Wavrin, entre Lille et Lens. Jusqu’au 12, les trois bataillons répartis sur un front de plus de 20 kilomètres doit protéger les débarquements d’autres unités et de tenir face à la cavalerie et aux bataillons de chasseurs de la garde prussienne, sur les ponts du canal de Douai. Du 6 au 10 octobre, une série de combats acharnés sont soutenus par les bataillons et même par les compagnies, isolés les uns des autres et menacés sans cesse d'encerclement. Le régiment combat ensuite dans le Pas-de-Calais ; avec les Anglais à Cambrin, puis aux abords de Vermelles, puis dans les tranchées de Noulette, où il repousse plusieurs attaques furieuses sans perdre un pouce de terrain. Le 1er novembre, deux bataillons sont enlevés en camions-autos et transportés à Reningelst, dans la région d’Ypres. C'est le moment où se prépare le plus formidable assaut de la bataille des Flandres. Pendant 25 jours, ils vont soit attaquer, soit défendre ; ils prendront part à trois actions différentes : Du 3 au 8 novembre, combat de Kemmel, attaque et défense du moulin de Spanbroke. Du 10 au 15 novembre, défense de Mont-St-Eloi, dans des tranchées pleines d'eau, sans aucune communication avec l'arrière, en butte aux attaques quotidiennes de l'ennemi. Du 16 novembre au 5 décembre, défense du secteur de Hooge où un nouvel ennemi, le froid, fera insidieusement son apparition et causera les premières fortes pertes par gelure de pieds. Le 5 décembre, il a part en réserve à Poperinge et fait des travaux de propreté et d’hygiène puis se rend le 9 à Aire-sur-la-Lys et à Camblain-Châtelain le 10 ; le 17 est à Houdain où il reste en réserve et effectue divers travaux jusqu’au 31 décembre où il part cantonner à Mingoval.

Yser

Raymond est mort le 4 janvier 1915 des suites d’une blessure de guerre à ambulance n°10 Elverdinge. Aucune information ne permet de savoir quand il a été évacué à l’ambulance. Il est enterré au cimetière de Fleury.

Courtois raymond emile tombe

DESCHAMPS Lucien Emile

Le 17/04/2018

Deschamps lucien emile

Il est né le 6 septembre 1880 à Fleury, fils de DESCHAMPS Emile et de THUILLAUT Angèle Blanche. Marié le 1er août 1904 à Bazouges-sur-le-Loir (Sarthe) avec BAUDRON Anne. Avant la guerre, il travaillait comme boucher.

Lucien est mobilisé 24 août 1914. D'après sa fiche matricule, il serait rattaché au 20e ou 22e Régiment d'Infanterie Territorial mais aucun n'était au lieu de sa mort. Voici donc le chemin du 274e régiment d'infanterie, régiment de sa fiche décès.

Pendant les journées du 24, 25 et 26 août, le régiment couvre la retraite des autres éléments de la division ; exécute des travaux de défense, pour permettre aux troupes de s’écouler. Le 27, il se porte à Etréaupont, sur la rive gauche de l’Oise. Une compagnie a pour mission de garder le pont. Une ligne de résistance est organisée entre le village précité et celui de Luzoir, mais l’ennemi s’étant présenté en force vers 17 heures, le régiment reçoit l’ordre de se replier sur Fontaine-lès-Vervins, pendant qu’une autre compagnie assurait la défense du pont de la Cloperie, sur le Thon, affluent de l’Oise. Le 28 août, le régiment se dirige sur Sains-Richaumont. Le 29 août, il se pointe au point du jour à la ferme Bertaignemont et y prend positon, mais il essuie immédiatement un violent feu de mousqueterie, tiré des tranchées ennemies et doit s’abriter dans un ravin. L’ennemi ouvre bientôt un feu violent d’artillerie qui occasionne des pertes sensibles. Un bataillon, très éprouvé, se replie et gagne le lieu de rassemblement qui lui est indiqué. A la nuit, un autre bataillon, qui a pu se maintenir sur ses positions, reçoit l’ordre de se replier et d’aller cantonner à Landifay, où il doit assurer la garde du quartier général. Le 30 août, un bataillon, qui occupe la ferme Saint-Rémy, creuse à 600 mètres au Sud, des tranchées dans lesquelles il s’établit. Mais une violente contre-attaque allemande l'oblige à se replier dans la direction de Landifay. Le mouvement de retraite recommence vers le Sud, à 2 heures de l’après-midi. Il se continue pendant les journées des 31 août, 3, 4 et 5 septembre. A cette date, un bataillon cantonne à Fontaine-sous-Montaiguillon et le deuxième à Villenauxe. La retraite était terminée. Le 6 septembre, le régiment part à l’attaque du village d’Escardes et bivouaque, la nuit, sur les positions conquises. Le lendemain, à la pointe du jour, pour appuyer l'attaque de Courgivaux, il prend position au Sud de ce village. Mais il n’a pas à participer à l’action, les troupes d’assaut s’étant emparées des positions ennemies. Le régiment traverse Courgivaux et avance jusqu’à Neuvy, où il passe la nuit. Il recueille de nombreux blessés allemands qui ont été abandonnés dans une ferme voisine. Le 8, alors que le régiment est en réserve, il part soutenir l’attaque de Montmirail, il se porte au Nord de Fontaine-Armée, et, après avoir exécuté son mouvement en suivant la lisière des bois, reste en position d’attente. Il va ensuite occuper un repli de terrain, face à Montmirail, près de la ferme Chénézard, commune de Rieux. Le 12, il est également en réserve sauf plusieurs compagnies qui partent à l’attaque de Thillois sous un feu violent de mitrailleuse. Elles parviennent jusqu'à 250 mètres de la lisière du village puis se jettent dans Thillois d’où l’ennemi s’est enfui. Le 13, le régiment s’établit dans l’après-midi à la cote 110, au Sud du village de Thil, face au fort. A la tombée de la nuit, il établit ses cantonnements à Saint-Thierry et à Merfy. Le 14, le régiment reprend sa position de la veille, il se reporte sur les villages de Thil et de Saint-Thierry, qu'il doit mettre en état de défense puis prend position dans le ravin de Tassicourt. Un bataillon reste sur place et l’autre part à la ferme Saint-Marie le 15 ; il essuie un violent feu d’artillerie et est obligé de se replier sur le canal de l’Aisne à la Marne. Le bataillon resté en place se porte sur Hermonville pour organiser défensivement ce village. Le second bataillon reçoit l’ordre de fortifier le village de Cauroy. Du 17 au 21 septembre, le régiment occupe ses emplacements d’Hermonville et Cauroy, qu’il continue à fortifier avant de partir le 22 sur la station de Merfy-Saint-Thierry. Le régiment reçoit, le 23 septembre, l’ordre de marcher sur Courcy. Un bataillon a pour mission d'attaquer le Moulin ; le second bataillon doit se porter à l’Est de Courcy et se tenir en liaison avec le premier bataillon. Protégées par un tir très efficace de l’artillerie, les diverses unités du régiment avancent sur les positions ennemies, malgré une très vive résistance des allemands ; mais, en raison de ses pertes, le régiment reçoit l’ordre de regagner les positions de bivouac qu’il occupait la veille. Le 27, en prévision d’une contre-attaque, il est rassemblé à la station de chemin de fer de Merfy-Saint-Thierry. Un bataillon se porte à l’attaque des tranchées occupées par l’ennemi, sur la route de Laon à Reims. Après avoir débouché du Chemin-Creux, au Sud de Saint-Thierry, les compagnies, disposées en losange, avancent rapidement dans la plaine, en lignes de demi-sections. Elles progressent, sans encombre, malgré le feu de l’artillerie ennemie, jusqu'à un chemin parallèle à la route nationale et allant de la ferme du château de Saint-Thierry, à la verrerie de La Neuvillette. Mais à ce moment, les compagnies doivent se déployer en lignes de tirailleurs, l’infanterie allemande dirigeant sur elle une très vive fusillade. Le mouvement du bataillon, interrompu quelque temps, continue lorsque l’artillerie, allongeant son tir et atteint les positions allemandes. Toutefois, la progression fut lente, pénible et très coûteuse. L’élan des compagnies est arrêté, à environ 250 mètres de la route nationale, par un feu très meurtrier des mitrailleuses ennemies. Le bataillon se trouve alors dans une situation assez critique. Les hommes durent rester, jusqu’à la nuit, aplatis contre le sol, pour échapper aux balles allemandes. Vers 19 heures, le bataillon reçut l’ordre de se décrocher et de regagner Merfy après avoir, au préalable, ramené ses blessés. Jusqu’au 14 octobre, le régiment reste sur ses positions de bivouac et exécute des travaux de défense. Le 14 octobre, le régiment se met en route, dès trois heures du matin, pour la ferme de Luthernay, il reste en réserve dans les environs de la ferme et vient, le soir, cantonner dans le village. Le 15, un bataillon est détaché sur Cauroy et la Maison-Blanche alors que le second reste à Hermonville. Le 16 octobre, le régiment se rend à Thil, pour assurer la défense du secteur de Chauffour et conserve cette mission jusqu’au 23 octobre. A cette date, il se porte sur Villers-Franqueux jusqu’au 31 octobre où il revient dans le secteur de Thil pour repartir le 9 décembre 1914.

Jusqu’au 25 avril 1915, il assure, avec un régiment territorial et 100 cavaliers, la défense du secteur de Courcy. Après une période de repos de quinze jours, le régiment s’embarque en chemin de fer, à Jonchery, le 10 mai, pour gagner le front d’Artois. Jusqu’au 2 juillet, il reste continuellement en réserve d’Armée. Le 3 juillet, il quitte le village d'Ourton, pour se diriger sur le front de Neuville-Saint-Vaast. Il arrive dans la nuit du 3 au 4 à Ecoivres et gagne immédiatement, par les boyaux, les tranchées à occuper entre Neuville-Saint-Souchez. Il reste en ligne en alternant les tranchées et le repos de juillet à septembre. Pendant le séjour du régiment aux tranchées, sa tâche a été extrêmement pénible. Continuellement bombardé par la grosse artillerie ennemie, il a eu chaque jour des pertes sensibles. Le 25 septembre, un ordre d’attaque est lancé, il se rend à Neuville-Saint-Vaast puis à Neuville à la Folie. En raison de la violence du bombardement et du grand nombre de fusées éclairantes tirées par l’ennemi, le mouvement ne peut continuer à s’effectuer à découvert et la troupe doit emprunter les boyaux, pour se rendre à ses nouveaux emplacements. Ce n’est que le 26 que l’attaque à lieu, grâce à un brouillard assez épais permit à un bataillon de se déployer et de commencer son mouvement, sans attirer l’attention de l’ennemi. Il peut ainsi traverser, sans aucune perte, le Chemin des Saules, où se trouvent plusieurs compagnies d’un autre régiment. Mais à ce moment, il est soumis à une vive fusillade et à des feux nourris de mitrailleuses ennemies. L’autre bataillon envoie des renforts, mais, en raison des pertes subies, il faut s’arrêter sans avoir atteint la tranchée de la Justice, occupée par les Allemands. Pour conserver le terrain conquis, des tranchées sont creusées à la hâte, sous le feu de mitrailleuses. Le 27 septembre, les compagnies consolident leurs positions. Des patrouilles peuvent reconnaître que la tranchée de la Justice, tenue par les Allemands, est défendue par un réseau de fils de fer, que notre bombardement a laissé presque intact. Le 28, le régiment reçoit l’ordre d’attaquer la tranchée de la Justice, un tir préparatoire d’artillerie sur les positions allemandes est enclenché pour plusieurs heures. A 18 heures, des reconnaissances composées chacune d’un officier et de 25 hommes, sont envoyées et sont accueillies par une vive fusillade. Deux compagnies se portent en avant et réussissent à progresser d’environ 40 mètres, mais doivent s’arrêter et se collent au sol, par suite des grosses pertes que leur faisaient subir les feux nourris de fusils et de mitrailleuses. Pendant ce temps, une section d’une compagnie s’avance dans le Chemin Creux, pour attaquer la barricade allemande, presque entièrement démolie par le canon. Mais cette section est également forcée de s’arrêter et de creuser une tranchée pour s’abriter. La nuit arrivée, les compagnies s’organisent sur le terrain conquis, et établissent un boyau de communication entre nos anciennes tranchées et les nouvelles. Les journées des 29-30 septembre, 1er octobre, sont employées à consolider les positions. Les tranchées et boyaux de communication sont améliorés, des barricades construites, avec des sacs à terre.

Neuville st vaast

Lucien est mort le 1er octobre 1915 à Neuville-Saint-Vaast. Le journal de marche ne permet pas de savoir ce qui lui est arrivé car les journées du 29 septembre au 1er octobre sont regroupées.

Son acte de décès étant retranscrit à Auffay, il pourrait être enterré dans cette ville.

Lucien a reçu la médaille militaire à titre posthume : « Brave soldat. Tombé glorieusement au champ d'honneur, le 1er octobre 1915 à Neuville-St-Vaast ».

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre (exemple ci-dessous) :

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

ESCLAVY Fernand René

Le 17/04/2018

Esclavy fernand rene

Il est né le 12 novembre 1885 à Fleury, fils de ESCLAVY Emile Clément et de LAURENT Rosa Marie. Marié le 30 mai 1911 à Fleury avec ROBERT Marie Augustine. Avant la guerre, il travaillait comme vigneron.

Fernand arrive le 3 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite. Du 31 au 7 novembre, le régiment cantonnement à Aubréville et reçoit la venue de renfort. La période que fera le régiment sur ce terrain à partir du 7 se fera avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps.

Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris.

Boureuilles

Fernand est mort le 29 janvier 1915 dans la forêt d’Argonne à Boureuilles. Malheureusement, ce jour-là, le journal de marches et d’opérations n’indique que les positions tenues et ne permet pas de retracer fidèlement son dernier jour.

ESCLAVY Georges

Le 17/04/2018

Esclavy georges

Il est né le 23 mars 1887 à Fleury, fils de ESCLAVY Napoléon et GUIMANT Marie Rosalie. Marié le 18 avril 1911 à Saint-Cyr-les-Colons avec PICHON Olympe. Avant la guerre, il travaillait comme boucher.

Georges arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d’infanterie, comme soldat première classe, qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière. Dans la journée du 26, le régiment relève des éléments de deux autres régiments, dans la région au Sud de Notre-Dame-de-Lorette. Il consolide la position sous un bombardement violent. Une reconnaissance, envoyée le 28 à 20 heures, est accueillie par une vive fusillade. Une compagnie construit des tranchées de départ le long des haies qui se trouvent sur les pentes Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette. Le 29, le village d'Ablain-Saint-Nazaire est enlevé. Le 30, deux compagnies attaquent l'emplacement de la sucrerie de Souchez. La préparation d'artillerie n'ayant produit aucun effet sur les défenses accessoires, elles ne peuvent progresser que de quelques mètres. Elles s'accrochent au terrain et construisent dans la nuit une parallèle bientôt réunie à la tranchée de départ. Le 1er juin, deux compagnies appuyées d’un bataillon d’un autre régiment tentent une attaque mais à cause d’un manque de préparation ne peut déboucher. A partir du 2, les compagnies sont relevées petit à petit et la période de repos dure jusqu'au 15 juin, date à laquelle le régiment se rend à Grand-Servins, puis au bivouac sur la chaussée Brunehaut. Le 18, le régiment vient occuper, le sous-secteur Nord, depuis le château de Carleul jusqu'au cimetière de Souchez. La première ligne occupe la route de Béthune. Dès le 19 au soir, une compagnie tente une attaque sur l'îlot de maisons au Sud de Souchez et sur le boyau de Bavière ; accueillie par une violente fusillade, elle gagne cependant quelque terrain et fait 3 prisonniers. Le 21 juin, l'attaque est reprise. A 14 heures, sans préparation d'artillerie, deux compagnies tentent de sortir ; elles sont arrêtées par un feu des plus violents. Dans la nuit, elles sont relevées par deux autres compagnies. Dans la nuit du 22, une compagnie parvient à s'emparer d'un élément de tranchée au Nord du boyau de Bavière et à 23 h.30, une contre-attaque allemande est repoussée. Le régiment est relevé le 28 juin dans la et va cantonner à Béthonsart. En raison du bombardement violent, une des compagnies ne peut être relevée que deux jours plus tard. Le 5 juillet, le régiment remonte en ligne pour quatre jours. Il occupe le même secteur jusqu'au 23 septembre, par périodes de quatre ou cinq jours, alternant avec des périodes de repos de huit jours à Mingoval ou Béthonsart. Le 24 septembre, le régiment quitte Béthonsart et se porte en réserve de brigade ; un bataillon en tête a deux compagnies à la parallèle Cardot, les deux autres à la route de Béthune. Deux compagnies du second bataillon prennent position à la parallèle de Carency, les deux autres à la parallèle Dalila. Le 25 septembre, à 2 heures, l'attaque se déclenche. Le régiment suit le mouvement des deux autres régiments. Le premier bataillon atteint la tranchée des Pylônes, le second la route de Béthune. Mais les régiments de première ligne n'ayant pu enlever complètement leurs objectifs, le 282e reprend à 23 heures ses emplacements primitifs. Le 26 à 21 heures, le régiment fait une relève sur les positions conquises. Un bataillon en première ligne, l’autre en réserve. On travaille à l'organisation du terrain. Le 28 septembre au petit jour, une reconnaissance, constate que le saillant de l'Ersatz a été évacué par l'ennemi. Les compagnies de première ligne se portent en avant et occupent les emplacements abandonnés. Ordre est donné d'attaquer à 13 h.30 la tranchée d'Odin. L'assaut est donné par un bataillon et deux compagnies du deuxième. Les deux autres compagnies restent en soutien dans la parallèle de départ. Après un parcours de 300 mètres, la progression est enrayée par un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses. La fusillade s'étant ralentie, les compagnies repartent à l'assaut. Devant l'impétuosité de cette nouvelle attaque qui progresse rapidement, un grand nombre d'Allemands cessent la résistance, sortent de leurs tranchées et se rendent. Les troupes d'assaut prennent pied dans la tranchée d'Odin, bientôt rejointes par les deux compagnies de réserve. Plus de 200 prisonniers tombent entre les mains françaises et le régiment organise la position conquise. Dans la matinée du 29, à 3 heures, le régiment subit le choc d'une contre-attaque menée avec acharnement par les troupes de la Garde. Un combat terrible se livre au fusil, à la grenade et à la baïonnette. Pendant ce rude combat, l’avant-ligne de petits postes est obligée de se replier dans la tranchée d'Odin, où le régiment se maintient malgré de lourdes pertes. Les Allemands se retirent au petit jour. Le régiment a conservé ses positions, qu'il continue à améliorer jusque dans la soirée où il est relevé et part cantonner à Camblain-l’Abbé. Le 1er octobre, Georges est promu caporal. Du 3 au 8 octobre, service aux tranchées ; le régiment, en soutien, occupe l'ancienne première ligne française et une partie de l'ancienne première ligne allemande conquise. Du 10 au 17 octobre, période de repos où il cantonne à Mingoval et à Villers-Châtel. Le 18, le régiment quitte ses cantonnements pour prendre le service aux tranchées, dans le sous-secteur de gauche ; les unités travaillent à l'organisation des positions conquises. Le 21 octobre, à 16 heures, une compagnie qui est en réserve, reçoit l'ordre de s'emparer d'un élément de tranchées reconnu la veille. Trois sections partent à l'attaque brusquement, malgré un violent feu de mousqueterie et de grenades. Une sape est aussitôt commencée reliant cet élément de tranchée à la parallèle Saint-Germain. Le 22, continuation des travaux, dans la soirée les Allemands attaquent à la grenade et sont repoussés. Le 24 à 4 h.30, les Allemands renouvellent leur tentative de la veille et sont encore repoussés. Pendant toute la nuit, vive fusillade et lutte de grenade. Le 26, dans la soirée, violente lutte de grenade puis après une heure d’acharnement le régiment est relevé et va cantonner à Mingoval et Villers-Châtel. Le 3 novembre, le régiment reprend le service aux tranchées dans le sous-secteur de droite ; un bataillon en première ligne, le second en réserve. La relève est très dure, les boyaux et tranchées étant devenus presque impraticables en raison des pluies. Les jours suivants sont employés à la réfection du secteur. Du 11 au 19, cantonnement à Mingoval et Béthonsart. Le 19, le régiment remonte aux tranchées, un bataillon en première ligne, le second dans les tranchées de seconde ligne. Le 22, relève, mêmes cantonnements que précédemment. Dans les derniers jours de novembre, le régiment est embarqué par voie ferrée à destination de la région de l'Aisne et débarque le lendemain à Fismes puis cantonnent à Magneux et à Villette ; le lendemain à Ville-en-Tardenois et Sarcy. Tout le mois de décembre est employé à des exercices et manœuvres de brigade et de division.

Du 7 janvier 1916 au 8 février, le régiment, cantonné à Prouilly et Pevy, travaille à l'organisation d'une deuxième ligne de défense. Le 9 février, il part dans le secteur Choléra-Gernicourt, un bataillon en première ligne, le second en réserve à Gernicourt et Bois-Blanc. Le 10 mars, à 6 h.30, les Allemands déclenchent un violent bombardement sur le secteur et les secteurs voisins. Ce bombardement, qui dure toute la journée et une partie de la nuit, faisant craindre une attaque, le régiment est alerté, mais aucune attaque ne se produit. Le 17 mars, les deux bataillons inversent les rôles. Le 23, le bataillon qui était en première ligne relève un bataillon d’un autre régiment dans le quartier de la Miette. Il est relevé le 14 avril par un bataillon d’un autre régiment et reprend ses positions à Gernicourt et Bois-Blanc. Le 25 mai, un ordre est reçu de dissoudre le régiment et est exécuté le 1er juin.

Georges se retrouve alors au 289e régiment d’infanterie.

Le journal de marches et d’opérations est introuvable entre mars 1916 et janvier 1918. L’historique n’est pas assez détaillé par rapport au régiment précédant.

Le régiment parti combattre dans le secteur de Verdun, il combat d’abord sur la cote 304. Les bombardements avaient nivelé le sol, les tranchées n’étaient que des suites de trous d’obus réunis tant bien que mal. Le ravitaillement en vivres et en munitions était difficile et peu assuré. Les tirs étaient violents et répétés ; aussi les garnisons de première ligne, exposées à être séparées du reste du monde pendant des jours et des nuits, montaient en lignes chargées d’un matériel considérable. Outre les armes et munitions, plusieurs jours de vivre, deux bidons pleins, des grenades, des fusées éclairantes, des sacs à terre, des outils de parcs, etc. A partir de Dombasle, les routes et les pistes étaient prises sous le tir des pièces à longue portée qui sur la rive gauche battaient les arrières. C’est dans ces conditions que le régiment s’installa sur le célèbre plateau. Sa mission était de tenir sur place, de ne céder un pouce de terrain et de l’organiser de son mieux. Pendant tout son séjour, l’ennemi n’avança pas d’une semelle ; au cours de fréquents combats de nuit, l’ennemi fut toujours repoussé. Sous les bombardements par obus et de torpilles, le terrain n’en fut pas moins organisé et lorsqu’après deux séjours en ligne, le régiment quitta la cote 304 en septembre, il laissait une position aménagée définitivement, des tranchées, des boyaux, des fils de fer en place, et même des abris. Après un repos à Condé-en-Barrois, le régiment passa sur la rive droite et pris position en face du fameux ouvrage de Thiaumont, sur la cote de Froideterre. Les allemands venaient de faire leur dernier effort offensif devant Verdun et déjà le régiment réagit. En vue de préparer la grande attaque du 23 octobre qui devait reprendre Douaumont, le régiment n’eut pas la gloire de participer à l’attaque, mais eut pour sa part la plus dure besogne. C’est lui qui aménagea les parallèles de départ dans la glaise détrempée, sous la pluie et sous les bombardements. La nuit, il avait à repousser des attaques ennemies à la grenade, mais le plus pénible fut ce long séjour de plus de 20 jours sous la pluie dans les tranchées inondées. Après cette période pénible, le régiment retourna sur la rive gauche, tenir un secteur dans le bois d’Avocourt. Sur la rive droite, il occupa tour à tour : Vacherauville, la cote du Poivre, Louvemont. Pas d’attaque à cette époque, les allemands évacuèrent leurs premières positions, et des reconnaissances poussées jusqu’au pied de la cote du Talou trouvèrent les tranchées abandonnées.

Avocourt

Georges est mort le 22 décembre 1916 à Avocourt. Il est impossible de retracer sa dernière journée.

Il fut d’abord enterré dans un cimetière provisoire (probablement Verneuil d’après l’écriture manuscrite) tombe 37, plaque 4 puis fut déplacé à Fleury-devant-Douaumont, à la Nécropole National de Douaumont, tombe 5101.

Esclavy georges 1 Esclavy georges 2

Merci à Brice Périn pour les photos

GALLET Louis François

Le 17/04/2018

Gallet louis francois

Il né le 9 mai 1883 à Saint-Maurice-Thizouaille (89), fils de GALLET Louis Hipolyte et de BELLAGUET Ernestine Victoire. Marié le 3 novembre 1903 à Fleury avec MARY Maria Augustine. Ils auront une fille et un fils ensemble : Alice Louise, née le 14 janvier 1904 et Lucien Louis, né le 22 février 1905. Avant la guerre, il travaillait comme charron.

Louis arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d’infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière. Dans la journée du 26, le régiment relève des éléments de deux autres régiments, dans la région au Sud de Notre-Dame-de-Lorette. Il consolide la position sous un bombardement violent. Une reconnaissance, envoyée le 28 à 20 heures, est accueillie par une vive fusillade. Une compagnie construit des tranchées de départ le long des haies qui se trouvent sur les pentes Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette. Le 29, le village d'Ablain-Saint-Nazaire est enlevé. Le 30, deux compagnies attaquent l'emplacement de la sucrerie de Souchez. La préparation d'artillerie n'ayant produit aucun effet sur les défenses accessoires, elles ne peuvent progresser que de quelques mètres. Elles s'accrochent au terrain et construisent dans la nuit une parallèle bientôt réunie à la tranchée de départ. Le 1er juin, deux compagnies appuyées d’un bataillon d’un autre régiment tentent une attaque mais à cause d’un manque de préparation ne peut déboucher. A partir du 2, les compagnies sont relevées petit à petit et la période de repos dure jusqu'au 15 juin, date à laquelle le régiment se rend à Grand-Servins, puis au bivouac sur la chaussée Brunehaut. Le 18, le régiment vient occuper, le sous-secteur Nord, depuis le château de Carleul jusqu'au cimetière de Souchez. La première ligne occupe la route de Béthune. Dès le 19 au soir, une compagnie tente une attaque sur l'îlot de maisons au Sud de Souchez et sur le boyau de Bavière ; accueillie par une violente fusillade, elle gagne cependant quelque terrain et fait 3 prisonniers. Le 21 juin, l'attaque est reprise. A 14 heures, sans préparation d'artillerie, deux compagnies tentent de sortir ; elles sont arrêtées par un feu des plus violents. Dans la nuit, elles sont relevées par deux autres compagnies. Dans la nuit du 22, une compagnie parvient à s'emparer d'un élément de tranchée au Nord du boyau de Bavière et à 23 h.30, une contre-attaque allemande est repoussée. Le régiment est relevé le 28 juin dans la et va cantonner à Béthonsart. En raison du bombardement violent, une des compagnies ne peut être relevée que deux jours plus tard. Le 5 juillet, le régiment remonte en ligne pour quatre jours. Il occupe le même secteur jusqu'au 23 septembre, par périodes de quatre ou cinq jours, alternant avec des périodes de repos de huit jours à Mingoval ou Béthonsart. Le 24 septembre, le régiment quitte Béthonsart et se porte en réserve de brigade ; un bataillon en tête a deux compagnies à la parallèle Cardot, les deux autres à la route de Béthune. Deux compagnies du second bataillon prennent position à la parallèle de Carency, les deux autres à la parallèle Dalila. Le 25 septembre, à 2 heures, l'attaque se déclenche. Le régiment suit le mouvement des deux autres régiments. Le premier bataillon atteint la tranchée des Pylônes, le second la route de Béthune. Mais les régiments de première ligne n'ayant pu enlever complètement leurs objectifs, le 282e reprend à 23 heures ses emplacements primitifs. Le 26 à 21 heures, le régiment fait une relève sur les positions conquises. Un bataillon en première ligne, l’autre en réserve. On travaille à l'organisation du terrain. Le 28 septembre au petit jour, une reconnaissance, constate que le saillant de l'Ersatz a été évacué par l'ennemi. Les compagnies de première ligne se portent en avant et occupent les emplacements abandonnés. Ordre est donné d'attaquer à 13 h.30 la tranchée d'Odin. L'assaut est donné par un bataillon et deux compagnies du deuxième. Les deux autres compagnies restent en soutien dans la parallèle de départ. Après un parcours de 300 mètres, la progression est enrayée par un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses. La fusillade s'étant ralentie, les compagnies repartent à l'assaut. Devant l'impétuosité de cette nouvelle attaque qui progresse rapidement, un grand nombre d'Allemands cessent la résistance, sortent de leurs tranchées et se rendent. Les troupes d'assaut prennent pied dans la tranchée d'Odin, bientôt rejointes par les deux compagnies de réserve. Plus de 200 prisonniers tombent entre les mains françaises et le régiment organise la position conquise. Dans la matinée du 29, à 3 heures, le régiment subit le choc d'une contre-attaque menée avec acharnement par les troupes de la Garde. Un combat terrible se livre au fusil, à la grenade et à la baïonnette. Pendant ce rude combat, l’avant-ligne de petits postes est obligée de se replier dans la tranchée d'Odin, où le régiment se maintient malgré de lourdes pertes. Les Allemands se retirent au petit jour. Le régiment a conservé ses positions, qu'il continue à améliorer jusque dans la soirée où il est relevé et part cantonner à Camblain-l’Abbé. Du 3 au 8 octobre, service aux tranchées ; le régiment, en soutien, occupe l'ancienne première ligne française et une partie de l'ancienne première ligne allemande conquise. Du 10 au 17 octobre, période de repos où il cantonne à Mingoval et à Villers-Châtel. Le 18, le régiment quitte ses cantonnements pour prendre le service aux tranchées, dans le sous-secteur de gauche ; les unités travaillent à l'organisation des positions conquises.

Berthonval

Louis est mort le 17 octobre 1915. Le journal de marches et d’opérations ne permet pas de savoir exactement ce qu’il s’est passé. Cependant, son acte de décès précise qu'un officier est parti à la recherche de son corps et l'a trouvé, le crâne fracturé.

Il fut d’abord enterré au cimetière provisoire de Mont Saint Eloi tombe 548 puis son corps a été transféré à la nécropole de la Targuette de Neuville-Saint-Vaast le 26 mars 1923, tombe 4229. La ville de Neuville-Saint-Vaast a indiqué qu'il n'était pas dans la nécropole. Un avis de transport de corps a été émis le 31 mars 1923 portant le numéro 78 mais rien dans les archives.

GENETRE Raoul Fernand

Le 17/04/2018

Genetre raoul

Il né le 9 octobre 1886 à Chevannes (89), fils de GENETRE Armand et GODARD Elisa. Marié le 12 septembre 1911 à Fleury avec BONNEROT Jeanne Alice Fernande. Avant la guerre, il travaillait comme tourneur de bois.

Raoul arrive le 3 août 1914 au 146e régiment d’infanterie, qui est partie au front depuis début août et se trouve dans le secteur Haraucourt. Le 19, il gagne Chicourt, détache le 1er bataillon à Château-Bréhain. Le 20, au matin, après une nuit calme, les obus ennemis pleuvent sur la ville et une fusillade nourrie crépite subitement. La retraite ennemie n’était qu’une feinte. Des hauteurs qui environnent Chicourt, des nuées de fantassins allemands surgissent. Deux compagnies sortent du village et de déploient immédiatement. Les projectiles ennemis prennent déjà le village d’enfilade. Les autres compagnies occupent rapidement leurs positions pour combattre tandis que les trains et convois se replient sur la route d’Oron, déjà accompagnés par les obus ennemis. Les soldats préfèrent se faire tuer sur place plutôt que de reculer, les pertes augmentent à vue d’œil. Une section de la 3e compagnie qui combat avec acharnement depuis le matin, est presque anéantie. Les flots ennemis semblent sortir de terre, leur supériorité numérique est écrasante. Il faut, la rage au cœur, se résoudre à l’inévitable. Déjà, sur la route de Château-Salins, affluent, pêle-mêle, voitures et blessés. C’est la retraite. Reformé à Fléville, le régiment se reporte en avant le 24, pour réoccuper sa position de couverture. L’ennemi s’est avancé jusqu’aux abords de Haraucourt qui est bombardé et bientôt en flammes. Le 25, le régiment repousse devant Haraucourt une forte attaque ennemie, en lui infligeant de graves pertes. Mais, lui-même est réduit à 1650 hommes. Quelques jours après, l’arrivée de renforts porte son effectif à 32 officiers et 2260 hommes. A ce moment, le régiment avait glissé vers la droite et organisait la cote 316 au Nord-Est de Crévic. Le 1er septembre, attaque française. Le régiment qui avait été envoyé dans la nuit précédente se reposer à Sommerviller, est rappelé presque aussitôt, pour former réserve de division, à la lisière Est du bois d’Einville. L’objectif est la brasserie de la ville. L’attaque est dure. Les 5e et 6e compagnies, engagées, se heurtent à de solides positions et subissent de fortes pertes. Le 3, dans le bois de Maixe, une attaque ennemie est repoussée par le 1e bataillon, pendant une relève par un autre régiment. Le 4, après cette relève, le régiment occupe une ligne de tranchées sur le plateau au-dessus de Drouville. Malgré un furieux bombardement de nos positions, l’ennemi échoue, à 21 heures, dans son attaque sur Gellenoncourt. Le bombardement reprend, acharné, sur Haraucourt, le 5, dès le matin. Gellenoncourt est en flammes. Depuis la veille au soir, l’ennemi renouvelle obstinément ses attaques, sans obtenir le moindre avantage. Partout sur le front, le régiment lui oppose une barrière infranchissable, mais cadres et hommes sont exténués. Des éléments d’autres régiments du corps d’armée viennent le renforcer. La bataille continue sans que l’ennemi puisse mordre en un seul point. La lutte est tout aussi acharnée le 8. De part et d’autre se sont des attaques sans répit. L’ennemi a réussi à se rapprocher un peu de Haraucourt, après une légère avance, vite enrayée et le 10, par une attaque heureuse, le régiment dégage Haraucourt. Mais pendant la nuit, l’ennemi contre-attaque, et un repli du 1e bataillon oblige toute la ligne à rétrograder. Il faut attaquer à nouveau. Les restes du régiment, renforcés des chasseurs à pied et d’un bataillon du 26e, tentent un nouvel effort, le 11 septembre. Dès les premiers bonds, les mitrailleuses ennemies entrent en action. L’ennemi s’est solidement retranché et échappe à l’artillerie. A 16 heures, nouvel assaut, arrêté par les mitrailleuses ennemies placées à Gellenoncourt, d’où elles prennent les lignes d’enfilades. Il faut se dégager à la nuit. A ces furieux combats succède, le 12, un calme inattendu. Au petit jour, les patrouilles qui recherchent le contact rendent compte que l’ennemi s’est replié. Gellenoncourt est immédiatement occupé. Dans le clocher, dans les arbres, on retrouve des emplacements de mitrailleuses ennemies. Les tranchées contiennent des garnisons de cadavres. Des blessés prisonniers déclarent n’avoir pu être ravitaillés pendant quatre jours à cause des tirs d’artillerie. Le terrain est couvert de matériel abandonné. De Gellenoncourt, Haraucourt et Drouville, il ne reste que des pans de murs brulants et des débris qui achèvent de se consumer. L’ennemi s’organise en arrière, sur les pentes à l’Ouest de Serres et semble vouloir adopter une attitude défensive. Le 13, l’ennemi continue à rompre. L’aspect du terrain qu’il abandonne permet de constater les terribles pertes qu’il a éprouvées : des cadavres partout ; des pièces d’artillerie détruites, des mitrailleuses jonchent le sol de leurs débris. Le régiment arrive au terme de ses opération en Lorraine et le 14, après plusieurs jours de marche arrive le 20 à Domgermain, où il cantonne en vue d’un embarquement en chemin de fer. L’embarquement commence dans la nuit du 20 et se termine pendant la journée du 21. Le débarquement à lieu le 22 à Poix et le 25, le régiment marche de nouveau à l’ennemi. Il est arrivé au lever du jour à Rouvroy-en-Santerre. Il s’agit de reprendre Fouquescourt, dont l’ennemi s’est emparé la veille. La formation d’approche est prise. Aussitôt Rouvroy-en-Santerre dépassé, le régiment tombe dans une zone violemment battue par l’artillerie. La progression n’en continue pas moins par échelons ; le régiment se déploie et ne tarde pas à être pris sous les terribles gerbes de mitrailleuses ennemies qui bordent Fouquescourt. Il avance toujours et parvient à une centaine de mètre du village, mais c’est en vain qu’il essaie d’aller plus loin. Le 1e bataillon subit des pertes particulièrement cruelles. L’artillerie tire sans discontinuer ; elle hache des renforts ennemis qui sont venus se masser dans le verger du château, derrière l’église, mais elle n’arrive pas à briser l’obstacle et à ouvrir la voie. Fouquescourt est en flammes. A la tombée de la nuit, un assaut est tenté mais ne permet qu’une brève progression. Le 26, l’ennemi a évacué Fouquescourt pendant la nuit, y laissant de nombreux morts ; la ville est immédiatement occupée. Il y a un nombre considérable de blessés allemands. Les jours suivants, l’ennemi compense son échec par de violents bombardements. Le 29 au soir, le régiment est relevé et fait mouvement vers le Nord et cantonne le 30 à Etinehem, sur la Somme. Il est en réserve et dans cette position il exécute divers déplacements en arrière du front. Vers l’avant, la bataille ne s’apaise pas. Le 3 octobre, le mouvement vers le Nord continue en auto. Le régiment s’embarque à Morlancourt, où il est cantonné et débarque à Mailly-Maillet, d’où le 4 au matin, il se rend à Colincamps. Ce même jour, il entre à nouveau sur le champ de bataille. A midi, départ pour consolider une partie du front, occupée par des régiments territoriaux. Le régiment s’établit sur le front Lassigny – Hébuterne. Les bombardements sont fréquents et intenses, l’ennemi agressif. Le 6, à 2h30, alerte. Le tumulte d’une vive fusillade s’élève vers la droite. C’est Gommecourt qui vient d’être repris par les Allemands. Puis c’est Hébuterne qu’ils attaquent, mais là ils sont tenus en respect par le régiment, dans un combat qui dure toute la matinée. Devant cette résistance inébranlable, il se retranchent devant le village et se bornent l’après-midi à un furieux bombardement. Le 7, le bombardement sur nos positions reprend plus violent et une attaque se dessine sur Hébuterne. L’artillerie répond énergiquement. L’ennemi renonce à attaquer. Il occupe Hébuterne, qu’il organise fortement avec les 2e et 3e bataillons. Le 1er bataillon est détaché vers la gauche. Le 12 octobre, ce bataillon participe à l’attaque de Hannescamps. Malgré des pertes élevées, il progresse notablement. Un peloton de la 3e parvient à s’établir à 400 mètres de la lisière. Le 14, Hannescamps, évacué par l’ennemis, est occupé par le bataillon avec deux compagnies du 69e et une demi-compagnie du génie. En vain, l’ennemi tente un nouvel effort le soir, à 20 heures, pour leur disputer ce point d’appui. Son attaque dirigée sur le front Est est repoussée. Jusqu’à la fin d’octobre, c’est la guerre de tranchées avec ses épisodes divers si souvent vécus depuis : travaux d’organisation, bombardements et accalmies, coups de main de part et d’autre. A noter seulement une forte attaque ennemie le 21 à minuit. A 2 heures, le calme renait. Toutes nos positions ont été maintenues. Appelé sur un autre point de l’immense champ de bataille, le régiment est relevé le 31 octobre et le 1er novembre. Le 2, il part de Couin pour se rendre à Doullens, où il sera embarqué en chemin de fer. Embarquement, trajet, débarquement à Steenwerke remplissent la journée du 3. Du wagon on saute dans les autos anglaises et le mouvement continue jusqu’à Elverdinge, où s’écoulent les journées des 4 et 5 novembre. Le 6, on part vers 2 heures, par des chemins devenus de véritables bourbiers. Il faut aider les Anglais à rétablir leur situation. Au point du jour, le régiment est rassemblé dans un vallon entre le Kemmel et le Cabaret du Pompier. La brigade a l’ordre d’attaquer en partant de Luidenhock sur Kruistraat. Le combat dure le 6 et le 7. Les 1er et 3e bataillons sont en première ligne, le 2e en soutien. Le 6, l'attaque du 146e débouche à midi ; nos bataillons, malgré de lourdes pertes n’avancent que faiblement ; mais le 7, l’attaque est reprise et la progression est plus accentuée ; nous parvenons à proximité de Messines. Le régiment a pleinement rempli sa mission. La ligne est complètement et solidement rétablie. D’ailleurs il ne s’en tient pas là. Il renouvelle ses assauts les jours suivants et réalise de nouvelles avances le 9 et le 10, jusqu’au moment où l’ordre arrive le 11 de suspendre les attaques. Il avait ainsi non seulement repris le terrain antérieurement abandonné, mais progressé au-delà.

Le régiment passe en Belgique l’hiver 1914-1915, occupant tour à tour dans la région d’Ypres divers secteurs, dans lesquels l’accalmie est inconnue. Il faut lutter en outre contre les forces les plus irrésistibles et les plus hostiles de la nature. L’hiver, ce terrible ennemi, déchaine ses éléments, et cette nouvelle lutte provoque chez nos soldats des efforts surhumains et des prodiges d’endurance et d’opiniâtreté. Une relève par les Anglais était prévue pour le 15 novembre, mais nos alliés ne sont pas prêts ; ils arrivent que pendant la nuit du 16 au 17, et, tandis que la bataille – la bataille pour Calais – continue à faire rage autour d’Ypres, nos soldats cinglés par le froid, fouettés par la pluie, luttant contre la boue qui décuple la fatigue, arrivent à Elverdingerempli de troupes, où il est presque impossible de se loger. Et c’est ensuite la vie de secteur qui continue sur cette terre de désolation, où il semble qu’on vit dans un cataclysme permanent de la nature. Le froid raidit les membres, l’eau envahit tout, les tranchées s’éboulent, la boue règne partout. On dirait un immense naufrage. Jusqu’au 9 avril 1915, le régiment occupe diverses parties du front, tantôt en première ligne, tantôt en réserve de secteur ou d’armée. Partant d’Elverdinge le 20 novembre, il vient occuper le secteur dit « des Cuisiniers », près de Langemarck. Le froid commence à attaquer les effectifs ; les premiers pieds gelés apparaissent. Le bombardement d’Ypres  continue ; le 22, les halles et la cathédrale sont en flammes. Puis, par suite de l’extension du front de la division vers la droite, il vient plus au sud dans le secteur de Fortuin, le 6 décembre, relevant des unités du 114e et du 125e. Le changement n’est pas avantageux ! De l’eau, toujours de l’eau ! On passe le temps à vider les tranchées ; les évacuations pour œdème augmentent. Nouveau secteur le 13, après un court stationnement à Elverdinge. C’est celui de Saint-Julien, qui parait un peu moins inhospitalier au début, mais ce n’est qu’une illusion vite dissipée. La pluie ne tarde pas à le rendre affreux et l’ennemi s’y montre plus actif. Nos soldats supportent les averses d’eau et d’obus avec le même stoïcisme. On recherche tous les moyens d’améliorer leur condition. Mais que faire contre les éléments implacables ? Le régiment revient dans le secteur des « Cuisiniers » le 1er janvier 1915, qui est un peu moins en effervescence ; puis le 9, dans le secteur de Fortuin où l’activité de l’aviation ennemie est croissante. Le 17, retour dans le secteur de Langemark, où le régiment demeure jusqu’au 25 février. Le séjour prend fin le 4 mars après un départ pour Vlamertinge puis le 5 à Zonnebeke ; le secteur s’étend de cette localité à gauche, au bois du Polygone à droite. Les trois bataillons sont en ligne. Les tranchées allemandes sont très rapprochées et le secteur est constamment en éruption. L’ennemi, largement pourvu de minenwerfer (mortier de 76mm), en fait un usage continuel qui inflige des pertes sensibles. Une des compagnies est durement éprouvée le 14. Le régiment est exposé à la guerre des mines et réplique par des tirs d’obusier Aasen, des pétards de cheddite, des mortiers de tranchées. L’occupation de ce secteur se poursuit jusqu’au 9 avril, avec des alternatives de première ligne et de cantonnements, à Saint-Jean-d’Ypres, à Vlamertinge, à Saint-Julien et à Ypres. Le 9 avril, le régiment est relevé dans les secteur de Zonnebeke par les anglais. L’obscurité est complète et les remplaçants sont en retard. L’état du terrain ajoute des difficultés sans nombre mais l’opération s’exécute sans incidents, et le régiment quitte la Belgique. La première étape le conduit en autos à Bombecque où le 12, il reçoit la visite du président Poincaré, du ministre de la Guerre et du général Gallieni. Le mouvement reprend le 14, avec cantonnement à Staple. Le 15, il entre dans le Pas-de-Calais, pour venir à Thérouanne. Les étapes suivantes conduisent à Pernes, d’où le 19, le régiment, embarqués en autos, roule par Valhuon, La Thieuloye, Monchy-Breton, Tincques, Savy et Aubigny, pour débarquer à Hautes-Avesnes. Le cantonnement est à Marœuil, où se trouve une forte agglomération de troupes. Il y a deux régiments territoriaux et un régiment d’artillerie. C’est les préparatifs de la bataille d’Arras qui va embraser le front, depuis Neuville-Saint-Vaast jusqu’à Notre-Dame-de-Lorette. Le régiment procède à l’organisation offensive du secteur et y déploie une grande activité jusqu’au 28, date à laquelle il est relevé pour aller au repos à Savy-Berlette où les préparatifs continuent : construction de passerelles de franchissement, distribution de vivres, de munitions, etc. Le 5 mai, le régiment est à Aubigny. Partout les troupes affluent pour l’attaque fixé au 7, puis retardé de quarante-huit heures. Le 8, le régiment se porte à Marœuil. Déjà, l’artillerie française commence une lente préparation. Le 9, dès l’aube, les bataillons occupent leurs positions de départ. Un bataillon se porte à Marœuil sur la cote 84 ; un deuxième dans la tranchée au Nord-Est de Marœuil ; le dernier est en position depuis deux jours dans la tranchée de première ligne. Vers 5 heures, le bombardement atteint une violence inouïe. A 6 heures, les soldats s’élancent, précédés de l’explosion de mines, sous les tranchées allemandes. Trois lignes de tranchées allemandes sont enlevées d’un seul élan. Des canons, des mitrailleuses, de nombreux prisonniers tombent entre les mains des français. L’artillerie de campagne se porte en avant. A la gauche du régiment, se trouve une division marocaine. A droite, un régiment progresse laborieusement et la bataille continue toute la journée. Les compagnies arrivent aux lisières de Neuville-Saint-Vaast où elles s’accrochent vigoureusement. L’attaque est reprise le 10, à 10 heures. Le 11, l’attaque continue et le cimetière de Neuville tombe. A partir du 15, la lutte tourne au combat de rues. Il faut conquérir Neuville, maison par maison, cave par cave, mur par mur. L’ennemi, qui s’accroche désespérément, est traqué partout sans répit. L’artillerie de tranchées le harcèle. La lutte devient effroyable et incessante. Le 19, les lignes sont furieusement bombardées. La lutte dans Neuville continue. Pendant la nuit du 20, le régiment enlève deux maisons, et le lendemain, dans la soirée, l’ennemi attaque sans résultat. Le régiment qui se trouve à droite, tente une attaque le 22 au soir mais lui aussi rencontre une résistance opiniâtre. Le même jour, à 17 heures, le 146e régiment d’infanterie essuie dans Neuville une attaque ennemie qui provoque un fléchissement momentané : toutes les positions sont bientôt rétablies. Deux nouvelles attaques, le lendemain, sont arrêtées net. Le 23, le régiment a pour mission de résister sur place et de redresser sa ligne pendant que d’autres attaque la cote 123 et le Labyrinthe. Le 24, quelques maisons sont arrachées à l’ennemi. A 14h30, des masses ennemies sont signalées. Dissociées par le feu de l’artillerie et des mitrailleuses, elles ne peuvent fournir qu’une attaque sans vigueur, facilement repoussée. Les hommes sont à bout de forces, lorsque arrive le 24, l’ordre de relève. Deux bataillons gagnent Frévin-Capelle et sont ensuite embarqués, en autos, au bois d’Habarcq, à destination d’Ivergny où ils trouvent le repos. Le dernier bataillon reste en ligne en réserve de division d’infanterie. Le 9 juin, l’ordre de départ est lancé, des autos le déposent à la fourche des routes Saint-Pol – Avesnes-le-Comte – Arras. A 20 heures, le régiment est en marche vers les premières lignes. Deux bataillons occupent les lisières Nord-Est de Neuville-Saint-Vaast ; l’autre est en réserve. Des bombardements incessants creusent des vides cruels dans les rangs. Le 12, la lutte reprend âpre et sans trêve. Le 14, une compagnie collabore avec un autre régiment sur la gauche et enlève 100 à 120 mètres de tranchées ennemies. Le 16, nouvelle attaque par le régiment, prise dès son débouché, sous les mitrailleuses ennemies. Seules deux compagnies progressent un peu. Aucun répit est donné à l’ennemi, l’attaque se renouvelle dans la soirée. La première vague est bientôt immobilisée, sous un feu terrible. La deuxième vague fait quelques progrès mais subit de fortes pertes qui l’obligent à s’arrêter. Fernand est blessé par un éclat d’obus à la fesse. Pendant la nuit, le régiment se reforme et il attaque à nouveau le 17. Les compagnies d’assaut bondissent dans la tranchée ennemie et poussent des éléments en avant. Mais ceux-ci, exposés au feu de l’artillerie française, sont obligés de se replier. C’est le signal d’une contre-attaque de l’ennemi qui enlève deux parallèles. Il n’y reste pas longtemps, une contre-attaque immédiate l’en chasse. Pour la deuxième fois, le régiment est désorganisé. Les hommes sont à bout de résistance physique et nerveuse. Les restes du régiment sont rassemblés et reformés les 18, au chemin des Pylônes, puis dirigés le 19 sur Ecoivres et Izel-les-Hameaux. Il revient de Neuville 31 officiers sur les 46 et 1631 soldats sur les 3140. Le régiment reste au cantonnement jusqu’au 27 juin. A cette date, il revient pour la dernière fois sur le champ de bataille de Picardie, dans le secteur du Labyrinthe. Il est d’abord placé derrière un autre régiment et le relève le 1er juillet. Les lignes sont bombardées continuellement ainsi que Marœuil et Etrun. L’incendie d’Arras s’allume à l’horizon. Le 4, une attaque à la grenade sur deux compagnies est repoussée, mais est suivie par un redoublement du bombardement. La relève a lieu le 5 et le 6 ; un bataillon vient cantonner à Ivergny et les deux autres à Izel-les-Hameaux. Le régiment ne tarde pas à quitter la Picardie. Transporté le 13 en autos, dans la région d’Abbeville, il s’embarque le 14 en chemin de fer à Pont-Rémy et roule vers la Lorraine. Le régiment débarque à Charmes, le 15 juillet, est cantonne dans les casernes de Lunéville. La ville est souvent survolée par les avions ennemis, et reçoit même quelques bombes le 27. De nouveau, il faut repartir, il s’embarque et arrive à Blesmes le 27. De Blesmes, le régiment se rend de nuit dans ses cantonnements de Vanault-le-Châtel et Doucey. Les plus grandes précautions sont prises contre les avions ennemis, et les marches nocturnes continuent dans le but de dérober à l’ennemi les mouvements de troupes. Le 30, le régiment bivouaque dans les bois entre Somme-Bionne et Somme-Tourbe jusqu’au 25 septembre. Le 25, le régiment s’élance sur son objectif en quatre vagues sur le bois de la Demi-Lune. Un bataillon, gêné par le tir de sa propre artillerie, appuie à gauche et entraîne dans cette déviation un second bataillon qui est à droite. A 10h30, deux bataillons s’emparent de Maisons-en-Champagne ; mais le bataillon désorienté est désorganisé par la lutte reflue jusqu’à la route de Cernay. Un bataillon gagne péniblement du terrain. Pris sous les feux de flanc venant de la main de Massiges, il s’infléchit à gauche. Divers éléments du régiment sont arrêtés devant la tranchée dite des 500. Cette tranchée finit par être prise à revers et à 18 heures, 180 à 200 allemands en sortent en se rendent. L’attaque fut rude avec 25 officiers et 528 hommes morts. L’attaque de l’ouvrage de la Défaite doit avoir lieu dans la journée du 26. Elle part à 15 heures et réalise une progression appréciable. Mais la capacité offensive de la troupe s’épuise rapidement à cause de manque de cadres. A 18 heures, l’arrêt est définitif et l’objectif n’est pas atteint. Le lendemain, à 16 heures, reprise de l’attaque. Ce qui reste du régiment est renforcé par deux bataillons d’un autre régiment. Les éléments de droite progressent assez facilement en repoussant une contre-attaque ennemie. Le centre et la gauche réussissent aussi à gagner sensiblement du terrain. Quelques groupes pénètrent même dans l’ouvrage, mais exposés au feu de son artillerie, ils ne peuvent s’y maintenir. Un repli s’exécute jusqu’à la route de Cernay. Le 28 s’écoule en réorganisation et travaux, tout en se tenant prêt à tout évènement. Des tirs de démolition sont exécutés sur l’ouvrage de la Défaite que le corps colonial doit attaquer. Le soir du 29, le régiment cède la place et se rend dans les abris voisins de la Borne 16, pour procéder hâtivement à une réorganisation. Un petit renfort arrive et le 1er octobre le régiment vient relever ceux du 29. Il place six compagnies en première ligne et deux compagnies en soutien et un bataillon en réserve. Le soir même, ils se mettent au travail pour creuser une nouvelle parallèle de départ en vue d’une attaque par une brigade marocaine, qui doit avoir lieu le 6. Vingt-quatre heures après, cette parallèle a déjà un mètre de profondeur. Les nombreux bombardements ennemis n’arrivent pas à ralentir les travaux, qui sont complètement achevés, gradins de franchissement compris, le 5, au moment où le régiment revient aux abris de la Borne 16. Le jour de l’attaque par les marocains, le régiment alerté occupe le bastion et le fortin. Il vient de recevoir un renfort de 400 hommes. Le soir il réoccupe le secteur et jusqu’au 9, date de sa relève, il exécute d’importants travaux de terrassement et de construction de réseaux afin d’assurer la possession définitive du terrain conquis. Le 11, étape à Dommartin-su-Yèvre, le 20 sur Valmy. Les opérations du régiment en campagne se poursuivent jusqu’au 21 décembre par une série de relèves, l’occupation du secteur de Maisons-en-Champagne alterne avec le cantonnement à Valmy. Le 28 décembre, le régiment monte en chemin de fer à Blesmes où quatre mois auparavant il débarquait. Il débarque le 29 décembre à Diarville, il fait un nouveau séjour en Lorraine à Praye-sous-Vaudémont et Saint-Firmin.

Il arrive ensuite le 1er février 1916 à son cantonnement de Bertrichamps, NeufMaisons et baraquements du bois Viombois, pour exécuter des travaux d’organisation défensive dans la région de Baccarat. Le 18 février, les travaux terminés, le régiment part à pied et arrive le 20 dans les cantonnements de Méhoncourt, Brémoncourt, Einvaux où il a ordre de se tenir prêt à un embarquement éventuel. L’embarquement a lieu le 21, à Charmes, et le débarquement le 22, à Revigny. La ruée allemande sur Verdun s’est déchaînée la veille et la situation menace de devenir grave. Le 25, le régiment se trouve à Chaumont-sur-Aire et Courcelles-sur-Aire. Il se hâte vers le champ de bataille. Le même jour, il s’embarque en autos, débarque à Regret et vient cantonner à la caserne Marceau, tandis que les mitrailleurs font la route à pied. Le 26 février, alerté, il part de la caserne à 3h15, un bataillon se place dans le ravin situé au Sud de la croupe du carrefour Ouest de Douaumont. L’ennemi multiplie ses attaques ; au commencement de l’après-midi, il bouscule la ligne de zouaves et tirailleurs qui est devant un bataillon du régiment. Deux compagnies le contiennent et au moment où il atteint le Calvaire, une autre compagnie se lance à la baïonnette. Les allemands, surpris, s’arrêtent, les deux compagnies saisissent immédiatement l’occasion et chargent, mettent l’ennemi en fuite et le poursuivent avec les tirailleurs, dépassant même la ligne précédemment occupée. A 16 heures, tout danger est écarté mais 10 minutes après, une nouvelle tentative mais est vite avortée par le feu de l’artillerie. A 16h30, pour la troisième fois et après une nouvelle préparation, l’ennemi s’élance sur les lignes : les tirailleurs commencent à fléchir. En un clin d’œil, la réserve avance et la première ligne se lance baïonnette au canon. L’ennemi qui arrivait à la crête est surpris, frappé de terreur, il oscille, lâche pied et fuit précipitamment. Le soir, le secteur est organisé, il se limite à droite par le Calvaire et à gauche par la ferme Houdremont. Les attaques ennemies se renouvellent les jours suivants mais sans provoquer une crise comparable au 26. Fernand est blessé par balle mais cela lui provoque qu’une contusion au coude gauche. Le 3 mars s’écoule dans un calme relatif mais le 4, l’artillerie ennemie fouille le ravin Sud du Calvaire et bombarde les deuxièmes lignes. L’attaque allemande a lieu à 18h mais est maîtrisée. Le soir, deux bataillons sont relevés et les jours suivants, les éléments du régiment rejoignent successivement les baraquements Aviation où un bataillon se tient en état d’alerte. Dans l’intervalle, il cantonne à Saint-Dizier du 10 au 21 mars, puis à Haironville et Rupt-aux-Nonains jusqu’au 31. Ces jours sont marqués par diverses prises d’armes pour remise de récompenses. Le 31 mars, le régiment débarque des autos à Dombasle-en-Argonne et le 5 avril, il retourne à la bataille en alerte. Partant à minuit de Dombasle, il arrive à Montzéville le 6 à 2h30. Un bataillon repart peu de temps après pour Esnes, il se rend le lendemain à la cote 304, pour combler un vide qui s’est produit entre deux régiments. Les allemands ayant enlevé, le 7, les ouvrages dénommés : Vassincourt, Peyrou et Palavas, la reprise de ces deux derniers est décidée pour le 8 au matin et dans ce but un groupement formé d’unités du 146e et deux bataillons d’un autre régiment est formé. Cette contre-attaque ne peut développer sa pleine puissance. Les éléments opérant la nuit, sur un terrain inconnu, au milieu des difficultés sans nombre n’arrivent qu’entre 4h30 et 5h30 ; seul un bataillon est face à son objectif, les autres, surpris par le petit jour, ne peuvent agir ; il en résulte que l’action du bataillon est très limitée. La remise en ordre est une opération des plus laborieuses. Les mouvements prescrits dans ce but ne sont exécutés qu'en partie le 9. Cependant trois attaques de l'ennemi : 12h35, 13 heures, 14h45, ne sont pas moins brisées par nos feux de barrage et nos feux d'infanterie. La remise en ordre continue. Il en résulte que le front du régiment est limité à gauche par la corne nord-est du bois Camard à droite par le fond du ravin descendant de la cote 304. Ce front est tenu par les 1er et 3e bataillons du 146e et le bataillon Beurrier du 160e régiment d'infanterie. L'activité des jours suivants (12 et 13) se limite à l'artillerie. Le 14, le régiment, relevé par le 2e B.C.P., gagne Béthelainvilleet Vignéville où il reste en réserve de Division d’infanterie jusqu'au 19. A cette date, il s'éloigne des champs de bataille de Verdun, séjourne quelques jours aux environs de Saint-Dizier et s'achemine par voie ferrée, le 25 avril, vers la Somme où une nouvelle bataille ne tardera pas à éclater Le Commandement français a résolu, en effet, d'ouvrir un nouveau champ de bataille sur cette partie du front en collaboration avec nos alliés britanniques. Notre offensive libérera une nouvelle partie du territoire national et, en aspirant les réserves allemandes, achèvera le dégagement de Verdun. Quittant les environs de Saint-Dizier, le régiment s'embarque, le 25 avril, à Saint-Eulien, et vient débarquer dans la région de Montdidier ; il y séjourne jusqu'au 8 mai, exécute divers déplacements qui l'amènent dans la région de Poix et à partir du 29, se rapproche progressivement du théâtre de la prochaine bataille. Le 1er juin, il aboutit à Méricourt-sur-Somme et vient s'installer dans la zone Suzanne-Bray. Le régiment commence alors la période de secteur qui précède toute attaque, pendant laquelle les chefs font les études et les reconnaissances préparatoires, les troupes exécutent les travaux et se familiarisent avec le terrain. Pendant cette période, l'ennemi, qui sans doute « flaire quelque chose », exécute le 12 juin un tir inaccoutumé de minenwerfer. Le lendemain, à 23h 30, après une rapide préparation, il tente un vigoureux coup de main qui donne lieu à une lutte corps à corps. A 24 heures, le calme renaît, nos lignes sont intactes et l'ennemi n'est certainement pas plus avancé. La VIe armée doit attaquer prochainement de concert avec les armées anglaises ; le 146e aura pour objectif la lisière est du bois Favières. Travaux et reconnaissances continuent. Le régiment a reçu 72 fusils mitrailleurs qui vont faire leur début sur le champ de bataille. Le 27 juin, les deux bataillons de première ligne sont en place : 2e à droite, 1er à gauche. Le 28 on achève de prendre le dispositif. Le jour de l'attaque fixé au 29 est reporté au 1er juillet, par suite du mauvais temps. Le 1er juillet à 7 heures, les troupes sont en place : à gauche le 153e , à droite la 78e brigade. H = 7h 30. Au moment précis fixé pour l'attaque, les bataillons de première ligne (1er et 2e ) franchissent le parapet et marchent droit sur le bois Favières, leur objectif. Vingt minutes après, ils atteignent la lisière ouest et pénètrent à l'intérieur. Notre préparation d'artillerie, complète au sud du bois, a été insuffisante au nord. Il en résulte que le bataillon de droite (2e ) peut arriver sur son objectif à la lisière est, tandis que celui de gauche (1er) trouve à la corne nord-est une forte résistance qui n'a pas été très ébranlée par le canon et qui oblige notre ligne à s'infléchir. L'ennemi, solidement retranché en ce point dans un fortin, est vigoureusement attaqué à la grenade, mais malgré un renforcement par des éléments du 3e bataillon, on n'arrive pas à l'en déloger. Il faut monter une action plus puissante : elle est décidée pour 16 heures et sera confiée au commandant Jacquesson. Mais au cours de la reconnaissance préalable, ce brave officier est blessé, et l'attaque est remise au lendemain. Les pertes s'élevaient à 2 officiers, 45 hommes de troupe tués; 6 officiers, 222 hommes blessés. Parmi les tués se trouvait le capitaine Jean, qui malgré deux blessures n'avait pas voulu quitter le commandement de sa compagnie. La réaction ennemie se produit le 2 juillet., Dès 3h30 il pousse de nombreuses reconnaissances vers notre front. Puis des groupes importants débouchent et parviennent jusqu'à nos réseaux. C'est une véritable contre-attaque. Balayés par nos mitrailleuses, isolés par un tir de barrage qui interdit l'arrivée de tout renfort, ces groupes n'ont d'autre ressource que de se rendre : 150 prisonniers dont 6 officiers tombent entre nos mains, ainsi que deux mitrailleuses Maxim. Le fortin tient toujours et devient un foyer de lutte intense. Le coup de main projeté est repris le 2, à 20 heures, sous la direction du capitaine Gauche. Nos soldats s'élancent et abordent les défenseurs du fortin, mais ils sont rejetés par une contre-attaque immédiate suivie d'un tir violent d'artillerie sur nos positions. Le combat ne s'éteint qu'à 1 heure du matin. Nous perdons en outre 3 officiers blessés. 15 tués, 30 blessés. Le 4, au matin, nouveau combat à la grenade. A la nuit, nos éléments, qui combattent sans relâche depuis plusieurs jours devant le fortin, sont relevés par un bataillon du 153e; le lendemain, le 3e bataillon du 146e relève le 2e. L'offensive générale doit être reprise le 8 juillet. A gauche, la 21e brigade anglaise attaquera le bois des Trônes, puis la ferme Malzhorn. L'attaque est fixée à 9h 30. A ce moment précis, nos bataillons de première ligne (2e et 3e) partent avec le même entrain que le 1er juillet : ils ont comme objectif la croupe est de Hardecourt et parviennent un quart d'heure après, sans trop de pertes, au village, capturant, chemin faisant, trois mitrailleuses. L'armée anglaise ne réalise pas l'avance prévue. Le 2e bataillon ne peut atteindre complètement son objectif. Il prend position, sa droite dans les vergers du village, sa gauche à 80 mètres de la cote 123. Le 3e bataillon vient occuper la cote 123 par sa droite, sa gauche en direction de la ferme Malzhorn. Le tir trop court de notre artillerie oblige notre compagnie de gauche, la 12e, à rétrograder d'une cinquantaine de mètres. Aussitôt l'ennemi contre-attaque. Le capitaine Cochin, commandant la 9e compagnie, voit le danger et entraîne sa compagnie en avant, secondé par le sous-lieutenant Imbault. Ces deux vaillants officiers sont tués à la tête de leur troupe. On comptait en outre, pour la journée : les sous-lieutenants Disson et Burlat tués, 6 officiers blessés ; 45 tués et environ 150 blessés. Pendant la nuit, le calme succède à la lutte. On le met à profit pour s'occuper de travaux et d'approvisionnements. La nuit suivante, du 9 au 10, le 4e Bataillon de chasseurs à pied vient relever le 146e auquel sont assignés les cantonnements de Chipilly  et l'Etinehem. Le régiment reviendra en ligne le 26, pour la reprise d'offensive du 30. Dans les cantonnements, où il reste jusqu'au 23, puis au camp de Bouzencourt, le temps est employé à l'instruction et aux mesures de réorganisation. Parmi ces dernières, il faut citer la constitution du dépôt divisionnaire et l'organisation des bataillons à trois compagnies et une compagnie de mitrailleuses. Le 26, le 146e, quittant le camp de Bouzencourt,, se porte en position d'attente à l'ouest de Bray, en vue de la relève qu'il doit effectuer le soir même. A la nuit, il vient occuper le secteur est de Hardecourt, 1er bataillon à droite, 3e à gauche, le 2e en réserve dans le bois Favières. Il est encadré entre le 160e à droite et le 153e à gauche. Le régiment doit attaquer le 27 les positions au nord de Maurepas, mais l'attaque est différée et ce délai est employé à pousser les travaux et à des tirs de destruction par l'artillerie. L'opération est fixée au 30 juillet, 4h 45. A 3h 30, les bataillons sont prêts. Pendant la nuit, le 2e bataillon a serré et occupe, en réserve, les tranchées et talus intérieurs de Hardecourt. Les bataillons de tête partent à vive allure à l'heure fixée, à travers un épais brouillard, auxiliaire précieux pour une attaque, qui masque leurs mouvements et leur évite le barrage ennemi. A 5h 25, le 1er bataillon atteint le bois du Quesne. Le 3e, trompé par le brouillard, a fortement dévié vers la droite et empiète sur la zone de marche du 1er bataillon. Il arrive à se redresser et à s'établir à gauche du 1er bataillon, mais ne trouvant aucune liaison vers le 153e, sa gauche s'échelonne face au nord. Pour étayer la position trop en flèche de ces deux bataillons, les 5e, 7e et deux sections de mitrailleuses de la Compagnie de Mitrailleuses 2 sont poussées en avant. La 5e vient s'intercaler dans le 3e bataillon au sud du bois de l'Angle, la 7e se place en réserve du 1er bataillon. Ces mouvements survenant pendant que le 3e bataillon rectifie son erreur de direction provoquent un mélange de compagnies auquel il est remédié par une répartition du commandement entre les trois chefs de bataillon. Telle est la situation à 5h 45, elle ne changera plus pendant la journée. La possession de la ferme Faffémont est indispensable pour progresser et les Anglais n'arrivent pas à l'occuper. Les mitrailleuses ennemies prennent tout mouvement sous leur feu. L'ennemi essaie de s'approcher par infiltration ; il est vite arrêté par nos feux. Ne pouvant avancer, les bataillons commencent à s'organiser sur place en aménageant les trous d'obus. L'action de l'artillerie est nulle sur notre ligne avancée. Elle se concentre sur les tranchées de départ de Hardecourt dès 5 heures, lorsque les Allemands se rendent compte de l'attaque. La situation du régiment demeurait tactiquement défavorable. Aussi ne fut-elle pas conservée. Le soir, l'ordre est donné de reprendre les positions de départ. Pendant toute cette journée, la liaison par avion avait donné des résultats remarquables. On s'attend à reprendre l'attaque. « On va remettre ça », disent les hommes. Mais il n'en est rien. Le 146e a donné trois fois depuis le commencement de l’offensive. Il sera bientôt retiré de la lutte. En attendant il poursuit énergiquement les travaux malgré les bombardements ennemis qui depuis le 30 juillet deviennent plus fréquents et plus nourris. La relève s'opère le 7 au soir par un bataillon du 1er mixte et le 2e Bataillon de chasseurs à pied et c’est le départ du secteur de Hardecourt en traversant le terrain ravagé par la bataille : tranchées écroulées à peine reconnaissables parmi les trous d'obus, abris défoncés qui ne sont plus qu'un amas informe d'où surgissent des madriers déchiquetés et des tôles tordues, bois saccagés où il ne reste que des troncs d'arbres de différentes hauteurs, suivant le point où ils ont été frappés, se terminant par un faisceau de fibres disjointes, réseaux détruits, jonchant le sol de leurs débris épars. Un court séjour au camp du bois Gressaire et le régiment, enlevé en autos, vient s'embarquer en chemin de fer à Boves pour une destination inconnue qui devait être une halte rafraîchissante sur la route ardue du sacrifice. Il débarque le 12 août à Incheville et se rend aussitôt dans ses cantonnements : Criel, Heudelimont, Saint-Remy, à proximité du Tréport. Cette fois nous sommes bien hors de la guerre ! Le Tréport, avec ses hautes falaises, d'où la vue met de l'infini dans la pensée, est à ce moment très animé par la saison balnéaire. Les régiments du 20e corps lui apportent un contingent important de baigneurs assidus. Des baignades et des promenades au bord de la mer sont organisées dans les régiments. Mais Le Tréport ne sera pas une Capoue. L'avenir, c'est toujours la grande œuvre à accomplir : rejeter l'ennemi hors de France. On travaille ferme. L'instruction reprend dès l'arrivée : exercices des petites unités, manœuvres de régiment et de brigade, exercices de liaison avec l'artillerie et par avion sont exécutés avec méthode et application et quand le 8 octobre le moment du départ arrive, le régiment terminé une période des plus salutaires pour sa bonne santé morale et physique et pour son instruction. Il est parfaitement « en forme ». En quittant la Seine-Inférieure le régiment se rend à Lœuilly  et Tilloy-lès-Conty   (à l'est de Poix). Il fait la première partie du trajet (jusqu'au 12 octobre) par étapes et le reste en autos le 13. C'est une nouvelle période d'instruction qui s'ouvre, à l'issue de laquelle il part le 16 novembre, pour occuper un secteur du front de la Somme. Enlevé en autos, il s'installe au camp 13 (nord-est de Chipilly). Le lendemain 17, le 1er bataillon part à 23 heures pour Frégicourt où il sera en réserve de corps d'armée. Les autres bataillons se rendent le 21 à la halte de Maurepas, également en réserve de Corps d’Armée, et le lendemain relèvent le 160e à Sailly-Saillisel tandis que le 1er bataillon devient réserve de régiment à la Carrière. Depuis nos attaques de juillet, un nouveau lambeau du territoire a été arraché à l'ennemi par les régiments qui ont suivi, au prix d'une lutte dont l'aspect du terrain atteste l'acharnement. De Hardecourt, de Maurepas il ne reste aucun vestige. Partout le chaos de l'œuvre de destruction. Il semble que la terre ait été secouée par un de ces cataclysmes des premiers âges géologiques. La mission du régiment est d'organiser le secteur. Le mauvais temps sévit depuis plusieurs jours. Sur le terrain bouleversé les travaux sont à peine commencés. Les deux bataillons en ligne se mettent à l'œuvre sous la pluie tyrannique et obsédante qui oblige à chaque instant à recommencer un travail à peine terminé. Le transport du matériel, qui ne peut se faire que par corvées, exténue les hommes, qui s'engluent dans la boue et trébuchent dans les trous d'obus.

Le 13 octobre, le régiment débarque à Lœuilly pour y cantonner plusieurs jours. Le 26, alors que le 146e est toujours en cantonnement, un accident survient, Raoul a reçu une balle tirée par un garde, à 3 mètres de distance. Il est transporté à l’hôpital n°105 d’Amiens. L’orifice d’entrée est sur la face postéro externe de la cuisse gauche et celui de sortie est sur la face antero postéro externe. Il fait une hémorragie interne et reçoit une injection de caféine, de l’huile camphré, de l’adrénaline ainsi que de l’éther mais il décède trois quart d’heure après son entrée. Le journal de marches et d’opérations ne permet pas de savoir exactement ce qu’il s’est passé et quand il a été évacué. Il repose au cimetière de Fleury.

Le 8 décembre 1916, un secours de 200 francs est accordé à sa veuve, Jeanne. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 12 juin 1921 : « excellent sous-officier. A toujours fait preuve de courage et de sang-froid. Mort pour la France le 26 octobre 1916 des suites de ses glorieuses blessures. Croix de guerre avec étoile de bronze».

Le 8 décembre 1916, un secours de 200 francs est accordé à sa veuve, Jeanne. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

Genetre raoul 1

 

GODIN Fernand

Le 17/04/2018

Godin fernand

Il né le 8 février 1895 à Fleury, fils de GODIN Jean Baptiste et GIRONOUX Emerantine Henriette. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Fernand arrive le 20 décembre 1914 au 146e régiment d’infanterie qui se trouve dans la région d’Ypres. Le secteur en décembre est celui de Saint-Julien (Belgique) qui paraît un peu moins inhospitalier au début, mais c’est une illusion vite dissipée. La pluie ne tarde pas le rendre affreux et l’ennemi s’y montre plus actif. Les soldats supportent les averses d’eau et d’obus avec le même stoïcisme. Le régiment revient dans le secteur des « Cuisiniers » le 1er janvier 1915, qui est un peu moins en effervescence ; puis le 9, dans le secteur de Fortuin où l’activité de l’aviation ennemie est croissante. Le 17, retour dans le secteur de Langemark, où le régiment demeure jusqu’au 25 février. Le séjour prend fin le 4 mars après un départ pour Vlamertinge puis le 5 à Zonnebeke ; le secteur s’étend de cette localité à gauche, au bois du Polygone à droite. Les trois bataillons sont en ligne. Les tranchées allemandes sont très rapprochées et le secteur est constamment en éruption. L’ennemi, largement pourvu de minenwerfer (mortier de 76mm), en fait un usage continuel qui inflige des pertes sensibles. Une des compagnies est durement éprouvée le 14. Le régiment est exposé à la guerre des mines et réplique par des tirs d’obusier Aasen, des pétards de cheddite, des mortiers de tranchées. L’occupation de ce secteur se poursuit jusqu’au 9 avril, avec des alternatives de première ligne et de cantonnements, à Saint-Jean-d’Ypres, à Vlamertinge, à Saint-Julien et à Ypres. Le 9 avril, le régiment est relevé dans les secteur de Zonnebeke par les anglais. L’obscurité est complète et les remplaçants sont en retard. L’état du terrain ajoute des difficultés sans nombre mais l’opération s’exécute sans incidents, et le régiment quitte la Belgique. La première étape le conduit en autos à Bombecque où le 12, il reçoit la visite du président Poincaré, du ministre de la Guerre et du général Gallieni. Le mouvement reprend le 14, avec cantonnement à Staple. Le 15, il entre dans le Pas-de-Calais, pour venir à Thérouanne. Les étapes suivantes conduisent à Pernes, d’où le 19, le régiment, embarqués en autos, roule par Valhuon, La Thieuloye, Monchy-Breton, Tincques, Savy et Aubigny, pour débarquer à Hautes-Avesnes. Le cantonnement est à Marœuil, où se trouve une forte agglomération de troupes. Il y a deux régiments territoriaux et un régiment d’artillerie. C’est les préparatifs de la bataille d’Arras qui va embraser le front, depuis Neuville-Saint-Vaast jusqu’à Notre-Dame-de-Lorette. Le régiment procède à l’organisation offensive du secteur et y déploie une grande activité jusqu’au 28, date à laquelle il est relevé pour aller au repos à Savy-Berlette où les préparatifs continuent : construction de passerelles de franchissement, distribution de vivres, de munitions, etc. Le 5 mai, le régiment est à Aubigny. Partout les troupes affluent pour l’attaque fixé au 7, puis retardé de quarante-huit heures. Le 8, le régiment se porte à Marœuil. Déjà, l’artillerie française commence une lente préparation. Le 9, dès l’aube, les bataillons occupent leurs positions de départ. Un bataillon se porte à Marœuil sur la cote 84 ; un deuxième dans la tranchée au Nord-Est de Marœuil ; le dernier est en position depuis deux jours dans la tranchée de première ligne. Vers 5 heures, le bombardement atteint une violence inouïe. A 6 heures, les soldats s’élancent, précédés de l’explosion de mines, sous les tranchées allemandes. Trois lignes de tranchées allemandes sont enlevées d’un seul élan. Des canons, des mitrailleuses, de nombreux prisonniers tombent entre les mains des français. L’artillerie de campagne se porte en avant. A la gauche du régiment, se trouve une division marocaine. A droite, un régiment progresse laborieusement et la bataille continue toute la journée. Les compagnies arrivent aux lisières de Neuville-Saint-Vaast où elles s’accrochent vigoureusement. L’attaque est reprise le 10, à 10 heures. Le 11, l’attaque continue et le cimetière de Neuville tombe. A partir du 15, la lutte tourne au combat de rues. Il faut conquérir Neuville, maison par maison, cave par cave, mur par mur. L’ennemi, qui s’accroche désespérément, est traqué partout sans répit. L’artillerie de tranchées le harcèle. La lutte devient effroyable et incessante. Le 19, les lignes sont furieusement bombardées. La lutte dans Neuville continue. Pendant la nuit du 20, le régiment enlève deux maisons, et le lendemain, dans la soirée, l’ennemi attaque sans résultat. Le régiment qui se trouve à droite, tente une attaque le 22 au soir mais lui aussi rencontre une résistance opiniâtre. Le même jour, à 17 heures, le 146e régiment d’infanterie essuie dans Neuville une attaque ennemie qui provoque un fléchissement momentané : toutes les positions sont bientôt rétablies. Deux nouvelles attaques, le lendemain, sont arrêtées net. Le 23, le régiment a pour mission de résister sur place et de redresser sa ligne pendant que d’autres attaque la cote 123 et le Labyrinthe. Le 24, quelques maisons sont arrachées à l’ennemi. A 14h30, des masses ennemies sont signalées. Dissociées par le feu de l’artillerie et des mitrailleuses, elles ne peuvent fournir qu’une attaque sans vigueur, facilement repoussée. Les hommes sont à bout de forces, lorsque arrive le 24, l’ordre de relève. Deux bataillons gagnent Frévin-Capelle et sont ensuite embarqués, en autos, au bois d’Habarcq, à destination d’Ivergny où ils trouvent le repos. Le dernier bataillon reste en ligne en réserve de division d’infanterie. Le 9 juin, l’ordre de départ est lancé, des autos le déposent à la fourche des routes Saint-Pol – Avesnes-le-Comte – Arras. A 20 heures, le régiment est en marche vers les premières lignes. Deux bataillons occupent les lisières Nord-Est de Neuville-Saint-Vaast ; l’autre est en réserve. Des bombardements incessants creusent des vides cruels dans les rangs. Le 12, la lutte reprend âpre et sans trêve. Le 14, une compagnie collabore avec un autre régiment sur la gauche et enlève 100 à 120 mètres de tranchées ennemies. Le 16, nouvelle attaque par le régiment, prise dès son débouché, sous les mitrailleuses ennemies. Seules deux compagnies progressent un peu. Aucun répit est donné à l’ennemi, l’attaque se renouvelle dans la soirée. La première vague est bientôt immobilisée, sous un feu terrible. La deuxième vague fait quelques progrès mais subit de fortes pertes qui l’obligent à s’arrêter. Fernand est blessé par un éclat d’obus à la fesse. Pendant la nuit, le régiment se reforme et il attaque à nouveau le 17. Les compagnies d’assaut bondissent dans la tranchée ennemie et poussent des éléments en avant. Mais ceux-ci, exposés au feu de l’artillerie française, sont obligés de se replier. C’est le signal d’une contre-attaque de l’ennemi qui enlève deux parallèles. Il n’y reste pas longtemps, une contre-attaque immédiate l’en chasse. Pour la deuxième fois, le régiment est désorganisé. Les hommes sont à bout de résistance physique et nerveuse. Les restes du régiment sont rassemblés et reformés les 18, au chemin des Pylônes, puis dirigés le 19 sur Ecoivres et Izel-les-Hameaux. Il revient de Neuville 31 officiers sur les 46 et 1631 soldats sur les 3140. Le régiment reste au cantonnement jusqu’au 27 juin. A cette date, il revient pour la dernière fois sur le champ de bataille de Picardie, dans le secteur du Labyrinthe. Il est d’abord placé derrière un autre régiment et le relève le 1er juillet. Les lignes sont bombardées continuellement ainsi que Marœuil et Etrun. L’incendie d’Arras s’allume à l’horizon. Le 4, une attaque à la grenade sur deux compagnies est repoussée, mais est suivie par un redoublement du bombardement. La relève a lieu le 5 et le 6 ; un bataillon vient cantonner à Ivergny et les deux autres à Izel-les-Hameaux. Le régiment ne tarde pas à quitter la Picardie. Transporté le 13 en autos, dans la région d’Abbeville, il s’embarque le 14 en chemin de fer à Pont-Rémy et roule vers la Lorraine. Le régiment débarque à Charmes, le 15 juillet, est cantonne dans les casernes de Lunéville. La ville est souvent survolée par les avions ennemis, et reçoit même quelques bombes le 27. De nouveau, il faut repartir, il s’embarque et arrive à Blesmes le 27. De Blesmes, le régiment se rend de nuit dans ses cantonnements de Vanault-le-Châtel et Doucey. Les plus grandes précautions sont prises contre les avions ennemis, et les marches nocturnes continuent dans le but de dérober à l’ennemi les mouvements de troupes. Le 30, le régiment bivouaque dans les bois entre Somme-Bionne et Somme-Tourbe jusqu’au 25 septembre. Le 25, le régiment s’élance sur son objectif en quatre vagues sur le bois de la Demi-Lune. Un bataillon, gêné par le tir de sa propre artillerie, appuie à gauche et entraîne dans cette déviation un second bataillon qui est à droite. A 10h30, deux bataillons s’emparent de Maisons-en-Champagne ; mais le bataillon désorienté est désorganisé par la lutte reflue jusqu’à la route de Cernay. Un bataillon gagne péniblement du terrain. Pris sous les feux de flanc venant de la main de Massiges, il s’infléchit à gauche. Divers éléments du régiment sont arrêtés devant la tranchée dite des 500. Cette tranchée finit par être prise à revers et à 18 heures, 180 à 200 allemands en sortent en se rendent. L’attaque fut rude avec 25 officiers et 528 hommes morts. L’attaque de l’ouvrage de la Défaite doit avoir lieu dans la journée du 26. Elle part à 15 heures et réalise une progression appréciable. Mais la capacité offensive de la troupe s’épuise rapidement à cause de manque de cadres. A 18 heures, l’arrêt est définitif et l’objectif n’est pas atteint. Le lendemain, à 16 heures, reprise de l’attaque. Ce qui reste du régiment est renforcé par deux bataillons d’un autre régiment. Les éléments de droite progressent assez facilement en repoussant une contre-attaque ennemie. Le centre et la gauche réussissent aussi à gagner sensiblement du terrain. Quelques groupes pénètrent même dans l’ouvrage, mais exposés au feu de son artillerie, ils ne peuvent s’y maintenir. Un repli s’exécute jusqu’à la route de Cernay. Le 28 s’écoule en réorganisation et travaux, tout en se tenant prêt à tout évènement. Des tirs de démolition sont exécutés sur l’ouvrage de la Défaite que le corps colonial doit attaquer. Le soir du 29, le régiment cède la place et se rend dans les abris voisins de la Borne 16, pour procéder hâtivement à une réorganisation. Un petit renfort arrive et le 1er octobre le régiment vient relever ceux du 29. Il place six compagnies en première ligne et deux compagnies en soutien et un bataillon en réserve. Le soir même, ils se mettent au travail pour creuser une nouvelle parallèle de départ en vue d’une attaque par une brigade marocaine, qui doit avoir lieu le 6. Vingt-quatre heures après, cette parallèle a déjà un mètre de profondeur. Les nombreux bombardements ennemis n’arrivent pas à ralentir les travaux, qui sont complètement achevés, gradins de franchissement compris, le 5, au moment où le régiment revient aux abris de la Borne 16. Le jour de l’attaque par les marocains, le régiment alerté occupe le bastion et le fortin. Il vient de recevoir un renfort de 400 hommes. Le soir il réoccupe le secteur et jusqu’au 9, date de sa relève, il exécute d’importants travaux de terrassement et de construction de réseaux afin d’assurer la possession définitive du terrain conquis. Le 11, étape à Dommartin-su-Yèvre, le 20 sur Valmy. Les opérations du régiment en campagne se poursuivent jusqu’au 21 décembre par une série de relèves, l’occupation du secteur de Maisons-en-Champagne alterne avec le cantonnement à Valmy. Le 28 décembre, le régiment monte en chemin de fer à Blesmes où quatre mois auparavant il débarquait. Il débarque le 29 décembre à Diarville, il fait un nouveau séjour en Lorraine à Praye-sous-Vaudémont et Saint-Firmin.

Il arrive ensuite le 1er février 1916 à son cantonnement de Bertrichamps, NeufMaisons et baraquements du bois Viombois, pour exécuter des travaux d’organisation défensive dans la région de Baccarat. Le 18 février, les travaux terminés, le régiment part à pied et arrive le 20 dans les cantonnements de Méhoncourt, Brémoncourt, Einvaux où il a ordre de se tenir prêt à un embarquement éventuel. L’embarquement a lieu le 21, à Charmes, et le débarquement le 22, à Revigny. La ruée allemande sur Verdun s’est déchaînée la veille et la situation menace de devenir grave. Le 25, le régiment se trouve à Chaumont-sur-Aire et Courcelles-sur-Aire. Il se hâte vers le champ de bataille. Le même jour, il s’embarque en autos, débarque à Regret et vient cantonner à la caserne Marceau, tandis que les mitrailleurs font la route à pied. Le 26 février, alerté, il part de la caserne à 3h15, un bataillon se place dans le ravin situé au Sud de la croupe du carrefour Ouest de Douaumont. L’ennemi multiplie ses attaques ; au commencement de l’après-midi, il bouscule la ligne de zouaves et tirailleurs qui est devant un bataillon du régiment. Deux compagnies le contiennent et au moment où il atteint le Calvaire, une autre compagnie se lance à la baïonnette. Les allemands, surpris, s’arrêtent, les deux compagnies saisissent immédiatement l’occasion et chargent, mettent l’ennemi en fuite et le poursuivent avec les tirailleurs, dépassant même la ligne précédemment occupée. A 16 heures, tout danger est écarté mais 10 minutes après, une nouvelle tentative mais est vite avortée par le feu de l’artillerie. A 16h30, pour la troisième fois et après une nouvelle préparation, l’ennemi s’élance sur les lignes : les tirailleurs commencent à fléchir. En un clin d’œil, la réserve avance et la première ligne se lance baïonnette au canon. L’ennemi qui arrivait à la crête est surpris, frappé de terreur, il oscille, lâche pied et fuit précipitamment. Le soir, le secteur est organisé, il se limite à droite par le Calvaire et à gauche par la ferme Houdremont. Les attaques ennemies se renouvellent les jours suivants mais sans provoquer une crise comparable au 26. Fernand est blessé par balle mais cela lui provoque qu’une contusion au coude gauche. Le 3 mars s’écoule dans un calme relatif mais le 4, l’artillerie ennemie fouille le ravin Sud du Calvaire et bombarde les deuxièmes lignes. L’attaque allemande a lieu à 18h mais est maîtrisée. Le soir, deux bataillons sont relevés et les jours suivants, les éléments du régiment rejoignent successivement les baraquements Aviation où un bataillon se tient en état d’alerte. Dans l’intervalle, il cantonne à Saint-Dizier du 10 au 21 mars, puis à Haironville et Rupt-aux-Nonains jusqu’au 31. Ces jours sont marqués par diverses prises d’armes pour remise de récompenses. Le 31 mars, le régiment débarque des autos à Dombasle-en-Argonne et le 5 avril, il retourne à la bataille en alerte. Partant à minuit de Dombasle, il arrive à Montzéville le 6 à 2h30. Un bataillon repart peu de temps après pour Esnes, il se rend le lendemain à la cote 304, pour combler un vide qui s’est produit entre deux régiments. Les allemands ayant enlevé, le 7, les ouvrages dénommés : Vassincourt, Peyrou et Palavas, la reprise de ces deux derniers est décidée pour le 8 au matin et dans ce but un groupement formé d’unités du 146e et deux bataillons d’un autre régiment est formé. Cette contre-attaque ne peut développer sa pleine puissance. Les éléments opérant la nuit, sur un terrain inconnu, au milieu des difficultés sans nombre n’arrivent qu’entre 4h30 et 5h30 ; seul un bataillon est face à son objectif, les autres, surpris par le petit jour, ne peuvent agir ; il en résulte que l’action du bataillon est très limitée. Le résultat est que le front du régiment est limité à gauche par la corne Nord-Est du bois Camard, à droite par le fond du ravin descendant de la cote 304. Il y eu 8 hommes tué dont Fernand.

Bois canard

Cote304

Fernand est mort le 8 avril 1916 sur la cote 304, à Esnes-en-Argonne. Il repose aujourd’hui dans le cimetière de Fleury.

Godin fernand 1

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

GUIBERT Emile Camille

Le 17/04/2018

Guibert emile camille Emile Camille Guibert  @Cheny.net

photo issue du site cheny.net

Il né le 21 novembre 1884 à Fleury, fils de GUIBERT Clément Lazare et NEVERS Marie Apolline. Marié le 25 avril 1910 à Ormoy (89) avec COMBLE Louisa Henriette. Ils auront une fille ensemble : Apolline Louisa, née le 30 novembre 1911. Avant la guerre, il travaillait comme marchand de porcs.

Emile arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d'infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Toutes les compagnies sont aux tranchées.

Ablain saint nazaire

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 13 août 1920 : « Excellent caporal d'un grand courage, plein d'entrain et de dévouement. Tombé en brave, en mai 1915, à Notre-Dame-de-Lorette. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

Emile est mort le 12 mai 1915 à Ablain-Saint-Nazaire. Son lieu de sépulture reste inconnu.

GUILLOT Joseph

Le 17/04/2018

 Guillot joseph

Il est né le 28 mars 1886 à Paris, fils de GUILLOT Joseph et VAUDIN Marie Virginie. Avant la guerre, il travaillait comme domestique de culture. 

Sur le monument au mort, il est marqué en tant que GILLOT Joseph.

Joseph arrive au régiment le 4 août 1914, il est d'abord rattaché à la 5e section de commis et ouvriers d’administration (C.O.A). Cette section assure le fonctionnement de sept grands magasins de concentration d'approvisionnement : les stations magasins d'Auxerre, des Aubrais, de Meaux, de Montereau, de Nuits-sous-Ravières, de Sens et d'Orléans-les-Murlins, auxquelles étaient rattachés des entrepôts et parcs de groupement de bétails et des boulangeries de guerre. Dans neuf stations-haltes-repas : les Aubrais, Montargis, Cravant, Malesherbes, Meaux, Nuits-sous-Ravières, Laroche, Moret, Nemours, ils assurent l'alimentation des troupes transportées en chemin de fer, soit qu'elles aillent renforcer celles du front ou que, composées de malades et de blessés, soient évacuées sur l'intérieur. L'avance allemande de 1914 fait disparaître la station-magasin de Meaux dont les détachements de C. O. A. sont évacués sur Poitiers et Nantes et passés ensuite aux 1re, 2e et 12e sections. Les stations-magasins de Montereau et de Sens sont, pour la même raison, évacuées le 3 septembre 1914 sur Moulins et Roanne où elles continuent à fonctionner. Chacun travaille avec ardeur pour que l'ennemi, s'il arrive, ne trouve ni matériel ni approvisionnements utilisables. C'est alors que se produit le revirement : la « Victoire de la Marne », entraînant le recul de l'ennemi. Les C. O. A. se dépensent sans compter pour leurs camarades combattants, se rendant compte de l'importance de leur rôle dans le grand drame. Puis, c'est la stabilité des fronts. Les services améliorent leur organisation, tous les organes de ravitaillement fonctionnent à plein rendement. Pas une défaillance n'est à relever, les troupes du front ne doivent manquer de rien ; jour et nuit, les C. O. A. sont à leur poste, fournissant un travail considérable. Après avoir assuré le ravitaillement du front, les C. O. A., pour la plupart, sont versés dans les armes combattantes ; les lois DALBIEZ et MOURIER enlèvent successivement les éléments les plus vigoureux pour les verser dans l'infanterie et l'artillerie. Désormais, le travail est assuré par les auxiliaires, les inaptes et les blessés de guerre.

                Le 11 janvier 1915, Joseph est transféré au 169e régiment d’infanterie et arrive au front le 21 avril. Durant cette période de latence il va recevoir une instruction et se rendre le 21 avril là où le régiment est stationné : « Bois-le-Prêtre ».  Les combats sont meurtriers avec une lutte constante de grenades, de boyau à boyau, d'attaques de tranchée à tranchée jusqu'à la conquête totale du bois et de son légendaire "quart en réserve". L’historique du régiment n’en dit pas plus, il part en juin, embarque à Toul et est dirigé sur l’Argonne ; il est appelé ainsi que ses régiments frères de la Division à rétablir une situation que l'Allemand par une attaque de gaz asphyxiants vient de compromettre. Tout juillet se passe en combats incessants avec luttes de mines, de grenades, de torpilles, attaques et contre-attaques successives. Après de terribles sacrifices, l'allemand est contenu et ne gagne plus un pouce de terrain. Les premiers jours d'août le régiment est enlevé en camions et va se reconstituer dans la Région de Nubecourt (Argonne) et se préparer en vue d'une attaque qui doit se déclencher. Au début de septembre le régiment prépare ses parallèles de départ dans le secteur de Saint-Thomas ayant comme objectif Binarville. L'attaque générale se déclenche le 25 septembre à 9H15 ; le régiment comme toute la division a une mission de sacrifice ; flanc-garde droite, dont le 169e régiment d’infanterie est l'extrême droite, de l'attaque de Champagne. Sur un terrain violemment bombardé par obus de tous calibres sous le feu des nombreuses mitrailleuses et des violentes contre-attaques allemandes débouchant du Bois de la Grurie, le régiment au prix de lourds sacrifices s'empare des 3 premières lignes de tranchées ennemies et du Bois Baurin. Durant la journée, il perd 26 officiers et son Lieutenant-Colonel qui est vite remplacer. Par la suite le régiment est conduit au repos en Lorraine pour se reconstituer puis de fin décembre à Juin 1916, le Régiment prend le secteur d'Emberménil.

                Joseph passe le 3 mai 1916 au 60e régiment d’infanterie qui est alors à Pargny-sur-Saulx et Maurupt où il attend le 35e et le 42e régiment d’infanterie pour embarquer en chemin de fer aux gares de Revigny, Blême et Saint-Julien le 20 mai. Le 22 mai, le débarquement effectué à Laveline, les régiments partent pour Bussang, où ils arrivent le 2 juin. Ce voyage de dix jours, effectué par un temps splendide, parmi les sites d'un pittoresque achevé, est un puissant réconfort pour le régiment après les terribles combats qu’ils ont subi. Le 60e est chargé de l'occupation de Hilsenfirst, où il relève le 115e bataillon de chasseurs, après une ascension fort pénible par Kruth. Dès le 23 juin, l'organisation du régiment dans ce secteur est terminée. Le 60e occupe trois grands centres de résistance. Le 3e bataillon, en liaison avec le 42e, garde Storckensohn ; le 1er bataillon (Duffet) s'installe à l'Hilsenfirst même. Le bataillon Peyrotte occupe le Langeldeldkopf, avec le secours d'éléments du 49e territorial. Le colonel et les téléphonistes sont au camp Cermet et la brigade villégiature au camp Peyrou. Il n'a pas cessé de pleuvoir à torrents pendant le mois. La fraîcheur était intense, même au mois de juillet, en raison de ces pluies sans fin, et chaque jour il fallait tenir le feu allumé. Le travail dans le secteur était double. Il fallait veiller et sans cesse renforcer l'organisation de la défense. Au début, l'activité de combat était nulle dans les tranchées de la première ligne. Au bout de quelques jours, il n'en était plus de même. Troublé dans sa tranquillité par l'activité des patrouilles et les jets de grenadiers, l'ennemi réagit bien vite à coups de torpilles. Vingt-quatre jours s'écoulèrent dans ces conditions. Le 1er juillet, un éclat d’obus blesse Joseph à la tête, il est évacué dans la foulé à l'ambulance alpine 1/65 qui se trouve à Klintzkopf, plus haut sommet des Vosges. Il a une plaie perforante du crâne, une commotion cérébrale et des troubles nerveux

Hilsenfirst

Image prise sur le site : www.hilsenfirst.fr

Joseph est mort des suites de blessures le 8 juillet 1916. Il repose à la nécropole Le Chêne Millet, situé sur la commune de Metzeral, tombe 1022.

Necropole metzeral 

Guillot joseph 1 Guillot joseph 2

Guillot joseph 4

Merci à ZOLDAN Olivier pour les photos à la nécropole.

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 8 août 1916 : « soldat du 60e rég. infanterie, compagnie de mitrailleuse ; soldat mitrailleur d'un grand courage et d'un parfait dévouement. Blessé grièvement le 1er juillet 1916 en se rendant à son poste en première ligne ».​  Il a reçu la médaille militaire.

Sur sa fiche matricule il a reçu la Médaille interallié (ruban arc-en-ciel) et Médaille commémorative dite de MORLON (ruban rouge et blanc).

Interallie fr Morlon Medaille militaire

 

GUISARD Fernand

Le 17/04/2018

Guisard fernand

Il né le 21 janvier 1891 à Fleury, fils de GUISARD Paul et LAVEAU Polexime. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Fernand est au 4e régiment d’infanterie en train de faire son service militaire quand la guerre éclate. Il quitte, avec son régiment, Auxerre le 5 août 1914. Un bataillon détaché à Troyes est conduit directement au point de concentration. Le 6 août, le régiment débarque à Sampigny et gagne Woinville, où il reçoit l’ordre de s’installer défensivement face à Metz. Fernand est cycliste du petit Etat-Major du Nord-Est par Montreau, faisait partie de la 9e compagnie, 3e bataillon. Le 21, après avoir parcouru 40 kilomètres sous une chaleur accablante, il gagne la frontière belge. Le régiment a pour objectif, le 22, Mussy-la-Ville. La marche s’exécute dans un brouillard intense. Deux bataillons partent à l’assaut avec entrain, mais l’ennemi, bien retranché, les accueille par un feu terrible. Sous le nombre et la mitraille, il faut se replier. Le soir, quand les débris du régiment se regroupent à la ferme de Bouillon, l’étendue des pertes est immense : 18 officiers et 1200 hommes hors de combat.

Site to be baranzy apres la bataille colormibb

image d'illustration - Front de Baranzy à 3km de Signeulx

Fernand est mort ce jour, avec de nombreux camarades dont VINOT Constant. Sa sépulture reste inconnue mais il n'a probablement jamais eu de sépulture.

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 15 juin 1928 : « brave soldat. Glorieusement tué le 22 août 1914 à Signeulx (Belgique). Croix de guerre avec étoile de bronze ».​

Cdg 1 etoile bronze

HORRY Georges

Le 17/04/2018

Horry georges

Il né le 6 avril 1890 à Fleury, fils de HORRY Marcel et LETOT Rosalie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Georges arrive le 3 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite. Du 31 au 7 novembre, le régiment cantonnement à Aubréville et reçoit la venue de renfort. La période que fera le régiment sur ce terrain à partir du 7 se fera avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps.

Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris. Le 16 février, les allemands recommencent une attaque avec de plus gros calibres d’artilleries, l’infanterie se jettent en direction des tranchées françaises mais la réponse les stoppe nets, l’ennemi sort part des sapes (tunnel à hauteur d’homme qui relie les deux tranchées) et arrive à s’emparer des premières lignes et séparer les unités. Les contre-attaques françaises permettent de reprendre les lignes perdues. Jusqu’à la fin février le régiment alterne avec des périodes de repos et cette position de la cote 263. Du 28 février au 2 mars, une série d'attaques de démonstration sont demandées à un bataillon ; ces petites actions accompagnent l'attaque et la prise de Vauquois par la 10e division. Georges est nommé caporal le 25 mars. Les 3, 4, 5 avril, la division tente une attaque locale à cheval sur la Haute-Chevauchée et la cote 263, n'ayant pour but que d'élargir les positions dans cette région. Un bataillon attaque avec d’autres régiments des postions ennemis mais éprouve de fortes pertes à cause des mitrailleuses et ne fait qu’une petite avance. Les autres bataillons tiennent les positions des Meurissons et de Bolante. Georges est nommé sergent le 23 avril. Dans les premiers jours de juillet, le régiment est mis au demi-repos dans les camps aux abords de La Croix-de-Pierre. Il prépare une attaque en réalisant des missions de reconnaissances et des exercices mais les allemands prévoient l’attaque et déclenche le 13 une attaque importante. Elle commence au matin par l’artillerie qui utilise des asphyxiants sur tout notre front d'Argonne, de Boureuilles à Binarville. Le régiment se déploie sur les positions attaquées et contre-attaque à coup de baïonnette et de grenade ce qui permet de reprendre les positions perdues. Le 14 juillet au matin, ordre est donné d’attaquer le secteur de la Haute-Chevauchée mais les forces étant disproportionnées à cause d’une artillerie et de mitrailleuses allemandes en trop grand nombre font avorter le projet. Le 20 juillet en fin de journée, l'ennemi veut compléter ses gains et concentre ses efforts, après une préparation d'une intensité inouïe ; il s'en empare. Les défenseurs sont pour la plupart tous tués ou enterrés et la cote 263 fumant ne présente plus, aux yeux des spectateurs qu'un terrain bouleversé et méconnaissable. Le 22, le régiment travaille pour combler la tranchée et la renforcer en avant de la ligne. Il lui échoit, à la fin d'août, comme secteur dans la division et qu'elle conservera longtemps, celui de la Fille-Morte, à l'Ouest de la Haute-Chevauchée. Chaque bataillon travaille activement à la consolidation de la première position quand il est en ligne ; à l'établissement d'une deuxième position (Courtes-Chausses) comprenant des lignes de tranchées bien agencées, des blockhaus bétonnés de mitrailleuses et même quelques pièces de 65 de montagne qui ne doivent se révéler, par un tir à vue et de plein fouet, qu'en cas d'attaque sur la Fille-Morte. Le régiment tiendra le terrain Fille-Morte – Courtes-Chausses par ses propres moyens, sans autre relève que celle intérieure entre les bataillons, jusqu'aux premiers jours d'avril 1916. La lutte des engins de tranchées s'intensifie. L'emploi par l'ennemi de minenwerfer de gros calibre, jusqu'à celui de 340, devient au bout de peu de temps quotidien ; la contrepartie est donnée au moyen de 75, 155 et de bombes de 58. Le 27 septembre, deux jours après la grande offensive de Champagne, la division va essuyer le contrecoup d'une diversion que l'ennemi tentera sur notre front. Vers 9 heures du matin, les Allemands, après avoir fait sauter 14 mines importantes bouleversant complètement les premières lignes, depuis la cote 285 incluse jusqu'à l'Ouest de la Fille-Morte, commencent un bombardement excessivement nourri : torpilles en ligne, 105 et 210 sur les lignes de soutien, les ravins et les arrières, en plus quelques gaz vers les batteries. Vers 11 heures, après avoir occupé les premières lignes, dont tous les défenseurs sont tués ou blessés, l'ennemi descend vers la ligne de soutien par les boyaux nombreux de la position. Une compagnie, par se feux bien ajustés et ses grenades empêche les Allemands de pénétrer plus avant. Surpris de cette résistance, l'ennemi hésite un moment, puis se replie dans les premières lignes en abandonnant des cadavres sur le sol. Une autre compagnie garnit à gauche de la tranchée de soutien, où elle arrête également l'ennemi par une contre-attaque. Un bataillon, disponible, a été alerté téléphoniquement par le colonel aux baraquements où il est de repos, et il se hâte au secours du bataillon qui est au front. Dans le courant de l'après-midi, après avoir été copieusement arrosé d'obus en route, il atteint la tranchée de soutien avec deux compagnies à droite et deux compagnies à gauche. A droite, elles contre-attaquent avec succès à la tombée de la nuit les anciennes premières lignes du centre et de droite, les reprennent et s'y installent. A gauche, les deux compagnies débouchent magnifiquement sur la croupe observatoire dénommée « 09 », mais éprouvent des pertes extrêmement lourdes et ne peuvent reprendre 09 malgré une deuxième tentative ; le lendemain matin 28, elles assurent le raccordement des tranchées reprises à droite et au centre avec la gauche de la tranchée de soutien.

Dès le mois de janvier 1916, le haut commandement a des indices que l'ennemi prépare une grosse affaire qu'il déclenchera le plus tôt possible, dès que la saison le lui permettra. Ce sera la grosse offensive allemande sur Verdun. Le régiment tient un secteur très particulier où l'on fait une guerre toute spéciale, la guerre de mines. Il sera laissé encore assez longtemps en Argonne, malgré la nécessité où se trouve le commandement d'envoyer tour à tour les divisions à la grande bataille de Verdun. Une trêve de deux mois (avril – mai) passée dans l'Argonne orientale (Merliers) dissipera un peu la tension nerveuse que nécessite la tenue d'un secteur tel que la Fille-Morte. Le régiment, après ce demi-repos au secteur des Merliers, est remis dans son ancien secteur, reconquiert la crête de la Fille-Morte, perdue avant son arrivée, et y reste jusqu'aux premiers jours de septembre 1916. Le 12 septembre, la division, relevée, va au grand repos pour un mois dans la région entre Revigny et Bar-le-Duc. Le régiment occupe les cantonnements de Mussey et Mognéville (Meuse). A ce moment, l'offensive furieuse des Allemands contre Verdun est en décroissance depuis leurs derniers grands efforts du mois de juillet sur cette ville. Malgré le déclenchement d’une autre offensive franco-anglaise dans la Somme qui a eu le plus brillant début et sa répercussion presque immédiate sur le front de Verdun, les allemands sont toujours très près de la ville et le commandement sent la nécessité de dégager plus largement les abords de celle-ci. Le régiment est appelé sur ce champ de bataille célèbre par ses opérations. Le 15 octobre, il est relevé en chemin de fer et roule dans la direction de Verdun. Le 16, il cantonne dans cette ville. Le 17, il monte en ligne sur le front de la cote du Poivre – carrières d'Audremont, qu'il tiendra avec un seul bataillon les deux autres derrières échelonnés en profondeur. Dans ce secteur, très dur par la puissance des deux artilleries en présence, le régiment travaille à l'aménagement offensif de cette partie du front de Verdun en vue de l'attaque du 25 octobre 1916. Il est retiré du front précité dans la nuit du 23 au 24, en pleine préparation, pour aller à Belleray, cédant la place aux troupes d'attaques comme division de deuxième ligne. Cette action, bien préparée, à laquelle s'ajoute l'effet de surprise due au brouillard qui n'apparaît que le 24 au matin alors que tous les réglages sont terminés, réussit et donne pour la journée du 24, l'importante position du fort de Douaumont et 6.000 prisonniers, sans parler des lourdes pertes infligées à l'ennemi. Dans la nuit du 28 au 29 octobre, le régiment monte en ligne dans la partie du front immédiatement à l'Ouest du fort de Vaux, encore tenu par les Allemands. Cette relève qui s'opère par une nuit noire, dans une boue capable de produire l'enlisement, dans un terrain chaotique horriblement bouleversé d'où toute trace de végétation a disparu, est certainement l'effort physique et moral le plus pénible qui ait été demandé aux hommes du régiment pendant toute la campagne. Il s'ajoute, aux difficultés du terrain, un bombardement sans aucun répit qui intéresse une zone de 6 à 7 kilomètres de profondeur. Vers 2 heures du matin, harassé, diminué par les pertes (130 hommes tombés depuis 20 heures), le régiment arrive sur les positions qu'il doit tenir avec la première ligne à droite touchant à l'étang de Vaux : un bataillon à gauche au ravin de la Fausse-Côte ; un second bataillon en deuxième ligne au Sud de l'étang de Vaux, sa droite au ravin des Trois-Fontaines, surnommé par les combattants qui y sont passés depuis février 1916 le « ravin de la Mort ». Un bombardement de jour et de nuit, ne comprenant presque que du gros calibre, prouve que l'ennemi n'a pas accepté le recul que les français viennent de lui imposer le 24 octobre. Il sent la menace qu’ils accentuent sur le fort de Vaux, déjà tourné sur son flanc Ouest. Bien que les pertes soient incessantes et importantes, le régiment tient héroïquement sur ses positions. Le 3 novembre, il reçoit l'ordre d'attaquer ; deux bataillons s'élancent bravement sur les lignes ennemies et réalisent une avance importante qui contribue largement à la chute du fort de Vaux. Le dernier bataillon a conquis de haute lutte le village de Vaux, ou plutôt son emplacement (car il est complètement rasé par le bombardement), qu'il a dépassé largement. Un bataillon a atteint, malgré les feux très meurtriers des mitrailleuses ennemies, la tranchée de Ratisbonne qu'il occupe et retourne, face aux réduits du Muguet, de Lorient et d'Hardaumont. Le régiment continue à tenir malgré le bombardement toujours effroyable, malgré la boue, malgré le froid, malgré les privations, et, bien que ses effectifs soient très diminués, le dernier bataillon a franchi le ravin du Bazil et est venu en soutien des deux autres bataillons autour de l'abri 3603.

Vaux

Georges est mort le 3 novembre 1916 à Vaux. Il a d’abord été enterré au ravin de la fausse cote, a été transféré au cimetière de Fleury (arrondissement de Verdun, le 19 février 1921), puis le 23 mars 1926 à Fleury-devant-Douaumont, à la Nécropole National tombe 1363.

Horry georges 1 Horry georges 2

Merci à Brice Périn pour les photos.

Il est cité à l’ordre du régiment le 16 février 1916 : « Le 12 février 1916, aussitôt après l’explosion d’une mine, s’est porté sans hésitation à 20 mètres de nos lignes pour occuper l’entonnoir ».

Citation  au journal officiel du 24 octobre 1920 « sous officier très brave, au froit depuis le début de la campagne. Le 3 novembre 1916, devant Verdun, a entrainé sa section à l'assaut et a été tué à la tête de ses hommes donnant l'exemple du mépris du danger ».  Il a reçu pour ce fait une croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous).

Cdg 1 etoile bronze

 

HORY Raymond

Le 17/04/2018

Hory raymond

Il né le 7 juin 1892 à Fleury, fils de HORY Alfred Jules et CLOUZEAU Marie Marcelline. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Raymond est cousin avec Georges HORRY, une erreur s'est glissée dans l'état civil de son père Alfred.

Raymond est au 60e régiment d’artillerie, en train de faire son service militaire, quand la guerre éclate. Il est alors dans la région de Nancy, il est regroupé autour de Laneuveville-devant-Nancy. Les troupes de couverture, retirées à 10 kilomètres en deçà de la frontière, sont tenues en alerte continuelle. Le régiment livre son premier combat le 14 août, sur la frontière de Lorraine, près d’Arracourt, pour appuyer l’infanterie qui attaque Juvrecourt et Bezange-la-Petite. Deux groupes prennent position dans le ravin de Juvrecourt vers 11 heures, les deux autres groupes près de Haute-Riouville vers 16 heures. Le soir, les batteries bivouaquent sur place ; le 15 au matin, le combat reprend avec violence ; l'artillerie allemande, qui couronne les hauteurs de la rive droite de la Seille, fait tomber sur la cuvette d'Arracourt une grêle de projectiles de tous calibres, mais malheur à certaines batteries allemandes de 77 et de 105 qui ont négligé de se défiler complètement aux vues du régiment, il voit voler en éclats sous les coups ajustés, le matériel des batteries ennemies réduites au silence. Dans l'après-midi du 15, l'ennemi bat en retraite par échelon ; le 16 au matin il a disparu ; le régiment entre en Lorraine annexée. Il a payé ses premiers lauriers et a subi ses premières pertes. Ce premier combat avec l'artillerie ennemie fut rude et, pour n'en citer qu'un exemple, un projectile de 15 tombant au milieu des avant-trains de la 66 a tué 6 hommes et en a blessé 18, mettant hors de combat 37 chevaux. Les avant-gardes du 20e corps se heurtent le 19 août, dans l'après-midi, à des forces supérieures sur les hauteurs de « Kanonenberg », à l'Ouest de Morhange. Le régiment, en batterie près de Suzeling, protège le déplacement de la 11e division, puis reçoit l'ordre, à la nuit tombée, d'aller cantonner dans la région de Puttigny. C'est là qu'à 6 h20 un ordre pressant réclamait l'entrée en ligne du régiment de toute urgence. Un temps de trot de 8 kilomètres l'amène au moulin de Suzeling, où le commandant la 11e division demande l'appui des batteries. Mise en batterie rapide, réglage court, puis de violentes concentrations de feu s'abattent sur Conthil, où l'ennemi masse une grosse contre-attaque. Pendant plusieurs heures, le feu par rafales bat les abords de ce village, empêchant toute contre-offensive allemande et permettant à la brigade de se décrocher d'une attaque très en pointe. Il faut battre en retraite, les troupes qui sont à notre droite ont cédé depuis plusieurs heures et il reprend la route de Moyenvic. Vers 18 heures, dans hauteurs Nord de ce village des masses profondes d'infanterie allemande sortent de Morhange. Le 4e groupe met en batterie et tire au niveau sur ces objectifs qui sont à 8.000 mètres, les force à prendre un dispositif de combat et retarde leur marche. Le régiment repasse la frontière dans la nuit. Le 21 au matin, deux groupes sont mis en batterie à l'Est de Moncel. Leur mission est de permettre l'écoulement du corps d'armée. Ils en sont relevés vers 14 heures pour prendre position à Sornéville où s'engage un duel rapide entre la 8e batterie et une batterie allemande. Au soir, la retraite est reprise par Saint-Nicolas-de-Port sur Ville-en-Vermois. Le 22 août, à 13 heures, le colonel recevait l'ordre de porter deux groupes à l'Est de Manoncourt-en-Vermois et deux groupes à l'Ouest de Coyviller. Le 20e corps, faisant face à l'Est, se dispose à attaquer de flanc l'armée du prince de Bavière qui marche vers Charmes. La lutte d'artillerie s'engage et dure jusqu'au 25 au matin. L'artillerie de corps 20 reçoit alors l'ordre de s'établir sur la croupe Ouest de Flainval et de prendre sous son feu les hauteurs Léomont - Deuxville. Les Bavarois ont fait tête à l'attaque, offrant de superbes objectifs. La 12e batterie tire à 400 mètres, sans souci des balles qui claquent sur les boucliers. L'infanterie un instant bousculée, se reforme autour des pièces et, contre-attaquant à son tour, donne de l'air à la 12e. Les durs combats des 25 et 26, ont rendus le régiment maître des hauteurs du Léomont. Le 27 au matin, le 3e groupe prend position près de Maixe. Les 1er, 2e et 4e s'installent dans le ravin Ouest du Léomont – Le Moulnot. Les nombreux cadavres allemands qui jonchent ces positions témoignent de l'efficacité des 75. La lutte reprend avec acharnement pour la possession de Friscati - Saint-Evre, Mohon et Bonviller. En face, les drachens allemands sont maintenant levés et règlent de violents tirs d'artillerie lourde sur les batteries. Celles-ci reçoivent l'ordre de se protéger par des travaux de terrassement, et un réseau téléphonique relie les postes d'observation aux batteries et au commandement. Les Bavarois attaquent maintenant avec violence, leur artillerie lourde bat les routes, les ravins et les bois, jour et nuit. Dans la nuit du 4 au 5, les Allemands parviennent au Léomont. Les groupes sont alors reportés au Sud-Ouest de Flainval. Une batterie est mise à la disposition du 8e régiment et dirigée sur Hudiviller, où elle met en batterie le soir même. Pendant toute cette période, qui se termine le 12 septembre par la retraite précipitée des Bavarois, le régiment a assis sa réputation. Transporté en chemin de fer dans la région de Sommereux (Oise), après un court séjour au Nord de Toul, le régiment arrive le 24 septembre à Villers-Bretonneux. Le régiment s'apprêtait à y cantonner lorsqu'il apprend que le groupe de division de réserve vient d'être enfoncé. Le 25 septembre, les quatre groupes sont engagés à l'Ouest de Chuignolles (rive Sud de la Somme) dans un combat de rencontre acharné qui se termine le soir à notre avantage. Le 26, à 10 h. 45, un détachement se porte en colonne vers Maricourt et rencontre à l'est de ce village un bataillon de territoriaux et des éléments du 45e d'infanterie fortement accrochés par des Bavarois. Le 1er groupe se met immédiatement en batterie. Devant lui, des lignes de tirailleurs ennemis courent, se terrent, puis progressent encore, soutenues par des tirs-violents de 77 et 105. Elles sont si nombreuses qu'elles semblent une succession de vagues montant à l'assaut de Maricourt. L'infanterie, angoissée, exécute le tir rapide, puis, brusquement, les rafales rageuses de nos 75, tirant à toute vitesse, étendent sur l'ennemi, leurs voiles noirs. Quand la fumée se fut dissipée, la plaine apparut nue aux regards. Six fois les Bavarois renouvelèrent leurs attaques. Elles restèrent infructueuses. Le 1er octobre, un ordre du corps d’armée ordonne d'attaquer « avec violence l'ennemi, qui n'a dû laisser devant nous que des arrières gardes ». Les 1er et 4e groupes appuient l'attaque sur le bois Favières (tire 1.100 coups), mais le 79e ne peut déboucher du bois de Maricourt, fauché par des mitrailleuses invisibles. Une attaque de nuit menée par le 41e colonial n'a pas plus de succès. Le 2 octobre, la reprise de l'offensive est ordonnée, de Curlu à Carnoy. Elle se heurte à une attaque allemande, piétine, et, en fin de journée, les positions n'ont pas changé. Le 5 octobre, le front se stabilise. Les 3e et 4e groupes partent pour Berles-au-Bois, à la disposition de la 39e division d’infanterie, où déferle le flot allemand. Les 1er et 2e groupes restent à la 11e division d’infanterie jusqu'au 17 octobre, livrant des combats incessants. Le 20, les 1er et 2e groupes rejoignent les 3e et 4e après avoir prêté l'appui de leurs feux à l’artillerie de division 20 pour l'attaque de La Boisselle. Du 20 octobre au 2 novembre, les attaques allemandes dans le secteur Gommecourt - Monchy-au-Bois diminuent progressivement d'intensité. Le 2 novembre (la bataille de l'Yser est à son apogée), les 1er et 3e groupes partent en une colonne à laquelle est incorporé le 396e régiment d’artillerie de campagne pour Merville. En y arrivant, vers 22 heures, ordre est donné de partir immédiatement à Elverdinge (Belgique), où le corps de cavalerie de Mitry est fortement engagé. Le 1er groupe, demandé vers 15 heures, le 4 novembre, exécutait près du moulin de Zuidschote une mise en batterie après une étape de plus de 100 kilomètres. Deux groupes de l'artillerie de corps 20 sont placés en réserve d'armée, pendant que les 2e et 4e, sous le commandement du chef d'escadron Bossu, allaient à Dixmude appuyer la brigade de fusiliers marins de l'amiral Ronarc'h. Le détachement Bossu, engagé près de la digue, en terrain absolument découvert, sous un feu intense, contribue à arrêter par ses feux les nombreuses attaques que les Allemands lancent sur Dixmude. En batterie dans des prés bas, sans défilement, ces deux groupes ont déployé jusqu'au 17 novembre des qualités d'ingéniosité et d'héroïsme remarquables. Pendant ce temps, les 1er et 3e groupes, engagés avec la 39e division, mettaient en batterie le 6 novembre, le 3e groupe à l'Ouest et le 1er groupe au Nord du mont Kemmel. Le brouillard intense et persistant oblige les observateurs à aller aux avant-postes. Les Allemands attaquent avec acharnement Messines et Wijtschate. L’infanterie, très éprouvée, accueille avec joie l'entrée en ligne du 60e. Les tirs sont particulièrement appréciés, le 6 novembre au soir, sur l'enfer de Messines et, le 10 novembre, sur les batteries allemandes de Wijtschate. Le régiment se regroupe au couvent de Saint-Sixt (Nord de Poperinge) le 19 novembre. Les 11e et 39e divisions, tiennent le secteur de Langemark. Les 1er et 3e groupes sont affectés au secteur de la 39e division d’infanterie, les 2e et 4e au secteur de la 11e division d’infanterie. Pendant toute la période qui s'étend depuis le 20 novembre 1914 jusqu'au 15 avril 1915, le régiment est resté dans le secteur compris entre Saint-Jean, au Nord d'Ypres, et le canal de l'Yser à Lizerne. Le mauvais état et l'étroitesse des routes, la nature marécageuse du sol, les pluies incessantes, l'impossibilité de creuser des boyaux ou des abris, plus que le feu de l’ennemi, mirent le moral des hommes à rude épreuve. En dehors de la prise de Wydendreff par le 2e bataillon de chasseurs, précédée d'une préparation d'artillerie très violente d'un quart d'heure (4 décembre), de la prise de Itortekeer-Cabaret (17 décembre) sans préparation préalable, et de quelques coups de main ennemis (1er février, 6 mars, 8 mars, 16 mars), l'histoire n'aura aucun fait à relater.

Le 17 avril 1915, le régiment s'embarque à Esquelbecq pour l'Artois. Le régiment débarque à Etaples le 18 avril et se regroupe dans la région Hermaville-Haute - Avesnes. Les reconnaissances sont poussées le 19 dans la région est de Mareuil. Les 1er, 2e et 4e groupes au Nord-Est du village et à l'Ouest de la chaussée Brunehaut, le 3e groupe au Sud-Est de Mareuil. L'installation des batteries est entreprise à partir du 20 avril ; avec discrétion et les réglages à partir du 23. Les Allemands, inquiets, exécutent sur les pistes, routes et villages des tirs par rafales qui leur causent quelques pertes. Le 30 avril commencent les tirs lents destinés à protéger nos travailleurs d'infanterie qui préparent les parallèles de départ. Ces tirs sont continués toutes les nuits jusqu'au 8 mai. Les batteries sont dotées de fascines pour le passage des tranchées, les échelons rapprochés dans la vallée de Mareuil, l'approvisionnement en munitions complété à 1.200 coups par pièce. Le 29 avril, le 4e groupe est porté aux Pylônes (Est de la tranchée Brunehaut). Enfin, le 9 mai, à 6 heures, les batteries sont prévenues que l'attaque aura lieu à 10 heures. La préparation d'attaque commence très violente et est encore intensifié à partir de 9 heures. L’infanterie sort de ses tranchées, emporte les tranchées allemandes de première et de deuxième ligne, les villages de la Targette et des Rietz et s'arrête aux premières maisons de Neuville-Saint-Vaast. La 6e batterie se porte en avant au trot sur la route Mareuil - Neuville complètement vue et, aux applaudissements de l'infanterie, prend position en territoire reconquis près des Rietz. Cependant, l'artillerie ennemie réagit fortement : des mitrailleuses installées dans les caves de Neuville, au cimetière et au moulin limitent la progression du 20e corps. La ligne, en fin de journée, passait, assez incertaine, par les premières maisons de Neuville et le cimetière. Le 10 mai, « la guerre de maisons » s'engage. Les commandants de batterie, juchés sur les toits, font l'impossible pour répondre aux demandes de feu de l'infanterie, qui progresse péniblement de maison en maison. Les batteries se sont toutes déplacées et portées dans la nuit à l'est de la chaussée Brunehaut. La 12e batterie (mise à la disposition de l'artillerie de division 11, ainsi que les 10e et 11e) est portée en territoire reconquis vers le Profond-Val. Le 16 mai, une seconde attaque d'ensemble est ordonnée ; malgré l'aide constante de l'artillerie, qui consomme de grandes quantités de munitions et dont les tirs sont minutieusement réglés, les progrès sont lents à travers les ouvrages ennemis fortement organisés et abondamment pourvus de mitrailleuses. Le 23 mai, l'attaque du village de Neuville n'obtient pas de succès notable. Le 27 mai, la 39e division d’infanterie est relevée par la 5e division d’infanterie. Les attaques partielles reprennent, combats au couteau extrêmement durs dans lesquels les batteries ont des tirs extrêmement difficiles à exécuter en raison de la proximité des lignes dans le village. Le 9 juin, une attaque énergiquement menée par deux régiments, les rend maîtres de Neuville-Saint-Vaast. Les contre-attaques allemandes, très violentes, échouent sous les tirs de barrage parfaitement réglés. Après avoir appuyé une série d'attaques partielles destinées à améliorer les lignes, le régiment est relevé le 6 juillet et prend quelques jours de repos dans la région de Lucheux - Sus-Saint-Léger. Embarqué à Longpré et Pont-Rémy le 18 juillet, il se rend au repos dans la région de Lunéville (Damelevières - Blainville). Les 3e et 4e groupes sont enlevés à l'artillerie de corps 20 et forment l'artillerie de la 153e division du 20e corps. Le régiment, réduit aux 1er et 2e groupes, débarque le 30 et le 31 à Vitry-la-Ville et Songy et se rassemble le 1er septembre dans les bois d'Auve, tous mouvements de jour interdits. Les reconnaissances sont effectuées le 2 septembre dans la région de Minaucourt et des positions sont reconnues pour le 1er groupe à 300 mètres Nord et pour le 2e groupe 600 mètres Nord-Est de Minaucourt. Les travaux d'installation commencent le 3. Le 2e groupe, placé à contre-pente, s'enterre ; le 1er groupe n'édifie que des abris légers. Des postes d'observation sont installés, l'un à la cote 180, l'autre à la cote 160. Les missions de chaque batterie sont définies : elles consistent en contre-batterie et interdiction sur les pistes, routes (Ripont, Rouvroy, la Dormoise). Une antenne réceptrice de télégraphie sans fil installée au poste de commandement du colonel permet d'effectuer des réglages nombreux par avion à partir du 12. Les tirs sont contrôlés par des photos d'avions. A partir du 22, des tirs de contre-batterie sont entrepris et menés sur toutes les batteries ennemies placées au Sud de la Dormoise ; les pistés, routes et ponts sont battus sans répit. Enfin, le 25 septembre, à 9 h. 15, l'attaque d'infanterie progresse sans pertes jusqu'à Maisons-de-Champagne. Vers 11 heures, les régiments divisionnaires se portent en avant, le régiment prend ses missions au pied levé. Un ouvrage construit en contrepente au Sud de la Dormoise, « l'ouvrage de la Défaite », arrête les progressions. Il est attaqué à 15 heures, après une concentration de feux très violente des six batteries du 60e, conquis et dépassé, mais une contre-attaque les rejette sur la ligne Maisons-de-Champagne - tête du ravin de l'Etang. L'aviation signale des colonnes ennemies dans Ripont et Rouvroy ; une dispersion est effectuée mais la nuit arrive sans que la progression ait pu être reprise. L'artillerie allemande s'est repliée au Nord de la Dormoise et couvre de projectiles nos nouvelles conquêtes. Le 26, la 2e batterie est portée à la borne 4 du ravin de Marson, d'où elle peut atteindre le parc de Fontaine-en-Dormois. Les autres batteries, constamment alertées, sont à la disposition des avions de surveillance pour battre tous les objectifs qu'ils signalent dans la zone du corps d’armée Les tirs d'interdiction sont poursuivis de nuit. La consommation journalière est de 800 coups par pièce. Le mont Têtu, pris le 28, leur donne un excellent poste d'observation sur les pentes de la Dormoise. Malheureusement, il est à 20 mètres des tranchées allemandes et en butte au tir incessant des minenwerfer. Une ligne de 4 kilomètres le relie aux batteries ; son entretien nécessite un effort magnifique de la part de nos braves téléphonistes. Jusqu'au 30 septembre, une série d'attaques partielles, ayant pour objectif principal l'ouvrage de la Défaite, sont menées journellement sans résultat. L'artillerie ennemie réagit avec violence, surtout en obus à gaz, et cherche les batteries. La traversée de la vallée du Marron, constamment infectée, ne peut se faire qu'avec le masque sur la figure. L'attaque de l'ouvrage de la Défaite doit être reprise, le 6 octobre. La préparation de l'opération commence le 4 et est continuée de jour et de nuit jusqu'au 6, à 5 h. 20. Les 1er et 2e groupes exécutent un barrage ininterrompu toute la nuit sur la Dormoise. L'attaque échoue. A partir du 8 octobre, les attaques d'infanterie sont suspendues, mais de nombreuses batteries allemandes ont repassé la Dormoise et sont attaquées méthodiquement par les tirs. Le 21 octobre, les 1er, 2e et 66 batteries, sont mises à la disposition pour participer, avec le 86 régiment, à une attaque sur la butte du Mesnil. Cette attaque échoue (25 octobre). Le 25 octobre, les batteries reçoivent l'ordre de s'installer pour hiverner. L'artillerie allemande, devenue très nombreuse, bombarde toute la région avec violence. Le secteur reste agité pendant tout le mois de novembre, puis le calme s'établit avec le mauvais temps. C'est alors, jusqu'au 24 décembre, la lutte sans gloire contre les tranchées qui se bouchent, les abris qui s'effondrent, les chemins où s'enlisent les convois, et le cafard qui accompagne les merveilleux espoirs déçus. Le 25 décembre, le régiment quitte le secteur, s'embarque les 28 et 29 dans la région de Blesme - Vitry-le-François et débarque, les 30 et 31 décembre dans la région de Vézelise, où il prend ses cantonnements de repos (Chaouilley, Eulmont, Battigny).

Le 31 janvier 1916, le régiment va cantonner dans la région de Rambervillers (Roville-aux-Chênes et Saint-Maurice-sur-Mortagne). Le 12 février, la 5e batterie est détachée au 86e régiment d'artillerie et se rend à Neuviller-sur-Moselle. Le 18 février, enfin, le régiment reçoit l'ordre d'aller cantonner à Bainville-aux-Miroirs et Roville-devant-Bayon. Le 22 février, un ordre urgent de l'armée fait embarquer le régiment, par alerte à Bayon. Débarquement dans la nuit du 22 au 23 à Longeville (près de Bar-le-Duc), cantonnement à Montplonne (17 kilomètres Sud de la voie ferrée). Mais la préparation d'artillerie allemande sur la rive droite de la Meuse est commencée ; le 60e est appelé en toute hâte dans la région du fort de Douaumont. Le 1er groupe se met en route le 23, à la nuit, par un froid intense et une route couverte de verglas ; les chevaux glissent, tombent ; les voitures roulent dans les fossés. Il marche toute la nuit ; arrivé à 7 heures du matin à Courouvre, il en part à 16 heures ; l'ordre de reconnaissance atteint le commandant vers minuit, près d'Ancemont. Le groupe traverse au trot ce village bombardé de cinq minutes en cinq minutes et reprend sa marche sur où il arrive à 3 heures. Il a couvert 110 kilomètres en 51 heures et se met immédiatement en batterie à 800 mètres Ouest du fort de Douaumont (ravin de la Mort). Le 2e groupe le suit à vingt-quatre heures de distance et prend position en bordure du bois de Vaux-Chapitre, à 200 mètres Sud-Est de Souville. La journée du 25 est extrêmement calme. La reconnaissance des lignes faite dans la matinée par les commandants de groupe et de batterie n'est pas inquiétée. Les Allemands avancent leurs batteries. Le 26 au petit jour, les capitaines du 1er groupe se rendant au fort de Douaumont pour y installer leur poste d'observation sont reçus à coups de fusil ; le fort a été pris dans la nuit. Le bombardement par tous les calibres reprend. Le 1er groupe tire à vue sur le fort et interdit toute progression à l'ennemi. L'attaque du village de Douaumont est brisée par les barrages et une contre-attaque de l’infanterie leur rend un petit ouvrage perdu la veille. A 23 heures, le 1er groupe, trop aventuré, reçoit l'ordre de prendre immédiatement position au Sud de Souville, à 200 mètres est de la batterie de l'hôpital. Le 27, dans l'après-midi, l'ennemi s'acharne sur le village de Douaumont, qu'il veut prendre à tout prix ; il déclenche attaque sur attaque et le bombardement s'intensifie encore pour détruire ces batteries de campagne dont les barrages contiennent ses assauts. Pas un instant les tirs ne s'arrêtent. Jusqu'au 8 mars, l'ennemi lance de perpétuels assauts de nos tranchées ébauchées et subit de perpétuels échecs malgré la densité de ses formations d'attaque. Pendant dix jours de lutte par un froid intense et sous un bombardement infernal, sans abri, les artilleurs tirèrent jour et nuit. Le 8 mars au soir, le 12e régiment d’artillerie de campagne vient relever le régiment au cours d'une préparation d'attaque allemande. On décide de laisser les pièces, en place pour ne pas interrompre le tir ; les pièces démolies seules sont remplacées. Les batteries quittent les positions à pied vers 22 heures et se rendent aux casernes Chevert. Elles traversent Verdun, désert, et se rassemblent près de Landrecourt où elles attellent les canons, du 12e. Le 10, le régiment va cantonner à Beuray et en repart le 13 pour Seraucourt et Courcelles-sur-Aire, où il reçoit des renforts en officiers, hommes et chevaux. Les Allemands poursuivent l'exécution de leur plan d'attaque sur Verdun en passant à une nouvelle offensive déclenchée sur le front Avocourt - Cumière. Une notable partie de leur artillerie de la rive droite a été transportée sur ce nouveau front, sur lequel ils vont tenter d'obtenir cette « décision » qui leur a échappé jusqu'à présent. Le 29 mars, le régiment vient cantonner à Jubécourt. Les reconnaissances sont faites le 30 dans la région Esnes – Montzéville et les positions occupées dans la nuit du 30 au 31. Les 1er et 2e batteries au Nord de la cote 310, la 3e batterie en deux sections, l'une au calvaire d'Esnes, l'autre à 500 mètres à l'Ouest du calvaire, près de la route Esnes - Avocourt. Le 26 groupe au Sud-Est de la cote 310, où il relève le 2e groupe 53e régiment d’artillerie de campagne. La 11e division tient le secteur. Les Allemands exécutent chaque jour des tirs sur zones très intenses ; leur aviation très active, repère les batteries qui sont soumises à des tirs de 300 coups de gros calibre. Des drachens nombreux (et sans doute l'observatoire de Montfaucon) déclenchent une riposte immédiate à toute manifestation de notre part. Cependant, tous les barrages demandés par fusée ou télégraphie optique sont exécutés instantanément ; leur densité et leur précision permettent à l’infanterie, surmenée, d'organiser la résistance. Dès le 3 avril, nos postes d'observation sont poussés à la cote 304, à 5 kilomètres des batteries. Il faut organiser des relais téléphoniques et un poste optique sur les pentes Sud de la cote 304. Les téléphonistes qui occupent ces postes, sont soumis, de jour et de nuit, à l'arrosage intensif des gros calibres ennemis. Le 8 avril, le 37e régiment d’infanterie est obligé d'évacuer Béthincourt. Le 9, les Allemands attaquent les ouvrages de Lorraine et d'Alsace dont ils s'emparent, mais les barrages du 60e les empêchent d'en déboucher. Toute la journée et toute la nuit, les batteries reçoivent de véritables trombes d'obus de gros calibres, mais, par leur travail acharné, elles ont construit en huit jours des sapes à l'épreuve, et les pertes sont légères. Le 1er groupe effectue seize barrages de 6 à 23 heures. Le 15, nouvelle attaque allemande écrasée par le feu. Le 29 mai, l'artillerie de corps 20 fait mouvement pour se rendre à Plachy-Buyon et Nampty. Le 30, les deux groupes vont à Glizy, les reconnaissances partent le même pour la région Nord de Suzanne. Comme en Artois, en Champagne et à Verdun, les positions de batterie sont à créer en entier. Les travaux commencent le 2 juin ; le 1er groupe se place en bordure de la route Suzanne - Maricourt, sur l'emplacement qu'il avait occupé en septembre 1914 ; le 2e groupe au Sud-Ouest de Maricourt. Les batteries sont armées le 9 juin. La mission du Régiment est de contre-batterie et d'interdiction. Les réglages commencent le 12 juin et sont poursuivis avec discrétion jusqu'au 25 juin, presque tous par avion. L'attaque en liaison, à gauche avec l'armée anglaise est fixée au 1er juillet. La préparation d'artillerie commence le 25 juin. Elle consiste, pour le 60e, en tirs de neutralisation sur les batteries, en tirs de nuit sur les routes de ravitaillement ennemi et en tirs d'entretien de destruction. Les 29 et 30 juin, les tirs sont menés alternativement en obus explosifs et en obus spéciaux. Le 1er juillet, l'attaque des 118e et 396e division d’infanterie part à 7 h. 30. La 2e batterie est à la disposition de son capitaine pour tirer sur les objectifs fugitifs dans la zone de la 11e division (carrière du Fond, calvaire du Curlu, carrière d'Eulembourg, Curlu). Les autres batteries exécutent des tirs de neutralisation sur les batteries signalées en action. Tous les objectifs sont atteints dans la matinée, sauf le village de Curlu, qui ne tombe qu'à 18 h. 30, après une intense préparation d'artillerie. Les 2 et 3 juillet, la chasse aux batteries allemandes continue. Le 4 juillet, le 2e groupe est mis à la disposition de l'artillerie de division 11. Le 5, le 1er groupe est mis à son tour à la disposition de l'artillerie de division 11 pour préparer l'attaque de Hem et du bois du Sommet. Ils reçoivent une mission de barrage pendant le déplacement des batteries du 8e. Le 7, le 2e groupe se porte en avant au Sud de la Somme et prend position au Sud du bois de Méréaucourt, d'où il prend en enfilade les tranchées ennemies de la zone Nord. Le 1er groupe, tout en conservant sa mission de barrage, tire en contre-batterie et se porte le 11 en avant du bois Y (Nord du moulin de Fargny). Du 12 au 30 juillet, la lutte d'artillerie continue violente et sans répit. De nombreuses concentrations de batteries de tout calibre, sont exécutées de jour et de nuit sur les nids de batterie, les villages et les bois. L’infanterie atteint les lisières de Maurepas et prend la ferme Rouge. Le 30, à 4 h. 45, une attaque des 78e et 20e corps enlève la halte de Maurepas, le bois de Hem et celui de la Pépinière. Les batteries prennent par roulement un repos de deux jours au camp du Hamelet. Puis, ce sont, les 11, 12, 13 et 14 août, des attaques successives qui les rendent maîtres d'une partie de Maurepas et d'un certain nombre de tranchées, attaques que le 60e appuie. Le nombre de canons mis hors service dans les batteries du régiment entre le 1er juin et le 14 août est de trente-neuf. Le 16 août, l'artillerie de corps 20 passe sous le commandement de l'artillerie lourd 1. Le 18 août, attaque par le 1er corps qui progresse au-delà de Maurepas et sur la rive Nord de la Somme. Le 24, attaque anglo-française qui progresse peu. Le 25 août, les deux groupes du régiment sont relevés et vont cantonner à Blangy-Tronville. Pendant toute cette période, les officiers et les hommes, dominant une fatigue physique et nerveuse écrasante, n'ont cessé de remplir avec précision les missions variées qui leur ont été confiées. Pas un instant, leur ardeur n'a faibli. Le 20e corps est mis au repos dans la région d'Eu- Le Tréport, après long effort sur la Somme. Du 29 août au 8 octobre, le régiment se repose, se complète et se remet au travail, instruisant les officiers, les cadres, les pointeurs, les téléphonistes, soignant les chevaux. Un cours destiné à former les détachements d'observation et de liaison est installé pour toute l'artillerie du corps d'armée à Eu, sous la direction du commandant la 2e batterie. Le 12 octobre, le régiment va cantonner à Poix, où l'instruction continue. Le 26 octobre, le régiment se transporte à Amiens et Saint-Martin-le-Pauvre (20 kilomètres de Poix). Le 13 novembre, l'artillerie de corps 20 reçoit l'ordre d'aller cantonner à Nampty et Neuville-sous-Loeuilly et part le 17 pour le camp du Hamelet, d'où les reconnaissances partent pour relever les deux groupes du 46e. Le 1er groupe à la chapelle de Combles ; Le 2e groupe au bois du Mouchoir. Les positions disparaissent sous la boue, les abris sont à peine ébauchés, car la progression des troupes vient de finir ; les postes d'observation n'existent pas, le camouflage est nul. Le 1er groupe, aux ordres de l'artillerie divisionnaire 39, a une mission de barrage devant Saillisel et une mission d'interdiction sur les arrières. Le 2e groupe, sous les ordres de l'artillerie lourde 20, a une mission de contre-batterie et d'interdiction. Les échelons sont dans le ravin de Suzanne - Maricourt, sur un terrain couvert de 15cm de boue et sans abris. L'artillerie allemande est très active. La bataille de la Somme touche à sa fin. Une attaque du 9e zouaves sur le bois de Saint-Pierre-Vaast échoue. Le temps et l'état du terrain rendent toute opération impossible. Les avant-trains eux-mêmes ne peuvent accéder aux positions de batterie. Les munitions sont apportées par des chevaux munis de sacs et transportant huit cartouches par cheval. Les batteries ennemies, craignant toujours une attaque, exécutent des tirs d'interdiction très nourris de jour et de nuit.  Le 26 novembre, l'artillerie de corps 20 reçoit l'ordre de s'installer pour une période de stabilisation en attendant que le temps permette la reprise des attaques. Le 12 décembre, l'artillerie anglaise vient relever les deux groupes, elle trouve une route solide conduisant aux batteries, des abris à munitions étanches et des abris sérieux pour les hommes. Les commandants de batterie règlent les barrages anglais et les batteries sont relevées par section dans les nuits du 12 au 13 et du 13 au 14 décembre 1916. L'artillerie de corps 20 embarque à Couty dans la nuit du 18 au 19 et débarque le 20 à Jarville. Pendant cette période, le commandement du régiment a été exercé par le chef d'escadron Vellicus. Du 21 décembre 1916 au 13 janvier 1917, le régiment prend part à des exercices de cadres et à des manœuvres avec l'infanterie au camp de Saffais. Un cours d'observation et de liaison est organisé à Xeuilley.

Le 13 janvier, le régiment cantonne à Jarville et Houdemont ; le 14, les reconnaissances partent de Tomblaine : Le 1er groupe relève le 3e groupe du 86e près de Jeandelaincourt (Sud de Nomeny) ; Le 2e groupe est dans la région d'Amance. C'est un secteur calme tenu par une brigade d'infanterie territoriale. Les batteries, le plus souvent en deux sections séparées, sont fort éloignées les unes des autres. Chaque pièce a trois ou quatre barrages ; le front est très étendu. Les positions de batterie sont parfaitement aménagées. Le froid, est extrêmement vif (de -15 à -18°c). Le service de guetteur aux fusées, organisé pour chaque section dans des guérites juchées dans les arbres, revient pour chaque homme tous les deux ou trois jours. Les alertes par officier d'état-major sont fréquentes ; enfin il tire très peu cinq coups par batterie et par jour. La présence du 20e corps, connue des Allemands par un prisonnier, les tirs de vérification des barrages exécutés par les capitaines habitués à de grosses consommations de munitions, agitent le secteur. Les Allemands font un coup de main sur Létricourt. Les barrages rapides, serrés et précis, exécutés à cette occasion par le 1er groupe, font dire à nos braves territoriaux « qu'ils se sentent en parfaite sécurité avec une telle artillerie ». Le 1er groupe quitte ses positions le 17 février, à 4 heures, et arrive aux échelons, à Montenon, à 7 heures. Le 2e groupe est relevé par le 4e groupe du 12e. Le régiment part pour Jarville le 19 et y embarque en chemin de fer dans la nuit du 19 au 20. Débarqué à Mézy, près Château-Thierry, dans la nuit du 20 au 21, l'artillerie de corps 20 va cantonner : le 1er groupe à Chézy-en-Orxois, le 2e à Saint-Gengoulph. Les commandants de groupe sont appelés à Vauxcéré le 22 près du commandant de l’artillerie lourde 20, pour y recevoir leur future mission et reconnaître les positions de leur groupe. Le 1er groupe sera à la lisière Nord-Ouest du bois Boyer, dans le ravin de Venderesse, à 700 mètres des premières lignes. Le 2e groupe près du moulin Gillot, à la même distance des lignes. Du 23 février au 15 mars, le régiment attend son entrée en ligne et met ce temps à profit pour continuer les instructions commencées (gradés et spécialistes). Le 15 mars, des travailleurs partent organiser les positions reconnues le 22 février. Le reste du régiment vient bivouaquer à l'Ouest de Barbonval le 26 mars et les batteries sont armées dans la nuit du 26 au 27 mars. Du 27 mars au 9 avril, les travaux sont continués de nuit. Il est interdit de bouger dans la journée. L'eau, proche du sol, empêche de creuser des abris à l'épreuve, et les Allemands, inquiets, arrosent fréquemment routes et vallées. Un réseau téléphonique très complet, placé dans des tranchées spéciales, est monté ; des points d’observation sont organisés ; trois jours de feu sont amenés sur les positions. Les officiers, enfin, munis de plans directeurs très complets et de nombreuses photographies aériennes, étudient le terrain de l'attaque. Le 9 avril, les réglages sont commencés par l'aveuglement des observatoires ennemis. Les groupes ont une mission de contre-batterie et d'interdiction. Les tirs de nuit, à raison de cinquante coups par batterie et par heure, sur les routes et pistes, sont ouverts dans la nuit du 10 au 11 avril. Leur position avancée permet aux batteries d'atteindre le mouvement ennemi dans sa région sensible, mais nos ravitaillements ne peuvent se faire que la nuit et en passant à quelques mètres des tranchées de première ligne. Il faut entourer les chaînes de chiffons, passer voiture par voiture et en silence. A partir du 12 avril, la préparation d'artillerie commence formidable. Les réglages par avion et ballon sont rendus impossibles par le mauvais temps. Il faut agir par réglage sur but auxiliaire et transport de tir. Les batteries ennemies sont prises à partie les unes après les autres et soumises à des concentrations violentes, les tirs de nuit intensifiés. Le 15, le déplacement vers l'avant de l'artillerie de corps 20 est préparé et sa future position fixée au Nord de Crandelain-Malval. Le 16 avril, à 6 heures du matin, notre infanterie se porte à l'attaque. Elle progresse de 200 mètres, puis est arrêtée par des mitrailleuses nombreuses et le tir d'une artillerie qui s'est dissimulée jusqu'alors. Le tir de contre-préparation allemand, très dense, s'est déclenché une heure avant l’attaque. Le commandant la 2e batterie, parti avec l'infanterie pour installer un poste d'observation sur le Chemin-des-Dames, voit un de ses téléphonistes tué d'une balle de mitrailleuse à la tête et ne peut progresser. La mission du 8e régiment d’artillerie de campagne, qui est sur roues, est prise par le 60e, qui exécute, en plus de sa mission, de nombreux tirs d'appui et de barrage malgré le tir sur zone allemand très violent. Quatorze hommes sont tués ou blessés au 1er groupe. Des avions allemands volant très bas mitraillent nos ravitaillements qu'on a dû demander en raison de la consommation. Au cours d'un de ces ravitaillements, une colonne revenant à vide de la position, sous les ordres du maréchal des logis Kennel de la 6e batterie, est atteinte par une salve de gros calibre. Un canonnier est tué, ainsi que de nombreux chevaux. La colonne s'arrête. Le tir ennemi ne cessant pas, il faut alors faire partir les voitures restantes. La nuit du 16 au 17 fut dure, la journée du 17 plus dure encore. Il faut reconstituer les approvisionnements en munitions par des routes encombrées et battues de tirs incessants, répondre aux nombreuses demandes de barrage, effectuer des tirs d'interdiction, renouer les communications téléphoniques hachées, neutraliser les batteries ennemies. Du 17 au 23 avril, les tirs se poursuivent méthodiques, précis, rapides toute la journée. L'infanterie progresse lentement au prix de pertes lourdes. Le mauvais temps complique tout. Le 23 avril, le 2e groupe, réglé par avion, reçoit 300 coups de 15 centimètres (deux canons et trois abris à munitions écrasés). Les 28, 29 et 30 avril, le 1er groupe est soumis à un tir violent de très gros calibre, visiblement destiné à une batterie du 39e qui s'est placée devant lui, et perd cinq hommes et deux canons. Du 1er au 5 mai, les tirs se ralentissent. Une attaque menée le 5 mai pour rectifier notre première ligne échoue. A partir du 10 mai, les deux groupes reçoivent une mission de barrage et d'appui direct devant la tranchée de la Pie et Les Vauxmairons. L'infanterie reçoit avec joie la visite des officiers des batteries en première ligne ; les barrages sont fixés et vérifiés devant les commandants de compagnie. L'activité du combat diminue. Le 20 mai, le régiment est relevé. Les commandants de groupe et de batterie sont enlevés en camionnette et vont reconnaître de nouvelles positions de batterie à La Montinette, près de Margival. La mise en batterie s'effectue dans la nuit du 22 au 23 mai. Les troubles qui sévissent dans certains régiments n'effleurent même pas le 60e. Les groupent ont pour mission l'appui direct devant les tranchées du moulin de Laffaux, occupées par l'infanterie du 37e corps. Ils relèvent deux groupes d'artillerie coloniale artillerie de corps 1 ; positions à peine ébauchées très peu camouflées, postes d’observations inexistants, munitions en vrac. Le secteur est calmé. Pendant la période du 22 mai au 8 juin, les batteries exécutent de nombreux tirs de harcèlement. Des barrages fréquents sont demandés entre le 2 et le 8 juin. Le tir ennemi s'acharne sur la 2e batterie, qui doit changer de position. Les sapes qu'elle a construites en cinq jours lui évitent toute perte humaine. Les capitaines, toujours à l'affût, découvrent des entrées de creutes qui sont attaquées à obus spéciaux. Le 9 juin, les groupes sont relevés par le 62e régiment d’artillerie de campagne. Ils embarquent à Villers-Cotterêts le 13 juin, embarquent à Vézelise le 14 et vont cantonner à Xeuilley, Parey-Saint-Césaire et Thélod. Le 30 juin, le 2e groupe va relever des batteries du 110e régiment d’artillerie lourde dans le secteur d'Aboncourt-sur-Seille, tenu par les 82e régiment d’infanterie territoriale et 83e régiment d’infanterie territoriale. Le 1er juillet, le 1er groupe relève dans le bois de la Lampe (Ouest de Mamet, secteur Ouest du Bois-le-Prêtre) le groupe Allemandet, du 260e. Les tranchées sont tenues par la 153e division d’infanterie. Le secteur du 2e groupe est moins calme. On y pratique les réglages journaliers et le jeu des représailles. Le secteur du 1er groupe devient un peu plus agité. L'ennemi tente de connaître nos intentions par de nombreux coups de main (14, 15, 19, 20, 25 juillet). Une préparation violente précède toujours ces coups de main. Le régiment y répond coup pour coup. Le 26 juillet, le 1er groupe, relevé par le groupe Allemandet, va retrouver à Villers-Saint-Etienne le 2e groupe, relevé le 19. Le 60e régiment d'artillerie est classé à la réserve générale d’artillerie. Le régiment embarque à Toul le 29 juillet et débarque le 30 à Villers-Doncourt où il reçoit l’ordre que le régiment est à disposition du 13e corps d’armée pour une action offensive au bois d’Avocourt. Le régiment bivouaque le 31 dans le bois Le Comte, au Sud de Brabant-en-Argonne. Le temps est abominable, l'arrivée et l'installation de nuit sont pénibles. Les commandants de groupe partent en reconnaissance et choisissent des positions dans la zone indiquée par l’artillerie divisionnaire 25 : Le 1er groupe en pleine forêt, à 100 mètres Ouest de la Croix-Prêcheur ; Le 2e groupe, à cheval sur la route-carrefour de Santé-Avocourt, à 2.500 mètres au Sud du village. Ce sont des positions à créer. Le 1er groupe n'a ni route ni chemin et la pluie a tout détrempé. L'approvisionnement à constituer est de 14.000 coups par groupe. La mission du régiment est de préparer et d'accompagner l'attaque du bois d'Avocourt. Dès le 2 août, une équipe de travailleurs par batterie commence l'aménagement des positions. Il faut se procurer, du matériel de voie de 40cm sans lequel l'accès des positions serait impossible (800 mètres pour le 1er groupe), monter la voie, la camoufler, déboiser dans la mesure strictement indispensable, amener à pied d'œuvre les matériaux, les munitions, le matériel monter les liaisons. Tous ces travaux, par une pluie incessante, sont extrêmement pénibles. Le montage-de la voie, en particulier, nécessite des prodiges d'ingéniosité en raison de la diversité des éléments récoltés un peu partout et plus ou moins abîmés. Les routes sont battues par des tirs allemands d'interdiction à obus explosifs et à obus à gaz. Le 10 août, les batteries sont armées et prêtes. Les barrages, préparés avec soin, sont vérifiés à 16 heures et donnent entière satisfaction. L'approvisionnement est porté à 6.400 explosifs, 900 à balles et 750 spéciaux par batterie. Le mauvais temps persistant rend les réglages difficiles. Le personnel et les chevaux sont très fatigués. Les tirs d'interdiction et de harcèlement commencent le 15 août. L'ennemi y répond avec violence. Toutes les nuits, les routes se garnissent de cadavres de chevaux qui gênent la circulation. L'aviation ennemie, très active, cherche les batteries, mais celles du régiment échappent complètement à ses vues. Le 18 août, on procède à un simulacre de préparation d'attaque de 17 heures à 18 heures. Les Allemands y répondent en inondant les batteries d'obus à gaz (2 officiers, 9 hommes évacués) ; le 53e régiment est très éprouvé. L'attaque systématique par le feu des boyaux et tranchées ennemies est entreprise le 19 au matin et dure toute la journée ; elle est suivie, la nuit, par des concentrations en obus spéciaux à dose massive. Le 20, à 3 h. 10, la préparation commence, formidable, et, à 4 h. 40, l'infanterie bondit hors des tranchées derrière notre barrage roulant. Tous les objectifs sont atteints, le feu est arrêté à 5 h. 50. Des reconnaissances protégées par des tirs d'encagement vont reconnaître les tranchées de seconde ligne et les trouvent occupées. Une épaisse fumée règne sur tout le champ de bataille, empêchant les communications optiques. Le barrage roulant est repris à 8 h. 45 et se fixe à 9 h. 40. A 12 h. 20, l'ennemi contre-attaque, mais ne peut progresser. Il lance de nouvelles contre-attaques à 14 h. 25, 15 h. 35, 17 heures, 18 h. 40, 20 heures et 21 heures, qui, toutes, échouent. Pendant la nuit, barrages et contre-préparations se succèdent presque sans arrêt. Il faut ravitailler dans la nuit, sous un tir qui tue ou blesse 9 hommes et 24 chevaux. La journée du 21 août est marquée par de nombreuses réactions ennemies, toutes sans succès (consommation moyenne, 1.500 coups par batterie). Le 22, l’infanterie organise ses conquêtes et demande de nombreux tirs de contre-préparation et de représailles. Le 24 août, les divisions placées à notre droite prennent la cote 304 et le Mort-Homme. Le régiment exécute pendant cette action la même préparation et les mêmes barrages roulants que les corps d’attaque pour tromper l’ennemi sur notre intentions (consommation moyenne, 1.100 coups par batterie). Du 25 août au 10 septembre, la lutte continue violente et acharnée de la part des Allemands, qui veulent reprendre les positions conquises. Les groupes qui entourent le régiment sont successivement écrasés. Grâce à une discipline exemplaire et à une science du camouflage, les groupes du régiment ne subissent pas de tirs réglés. Le 11 septembre, le régiment est relevé et se regroupe aux échelons bombardés de Bois-le-Comte et se dirige par étapes sur Cheminon-la-Ville. A Cheminon, le régiment se sépare de ses chevaux. Le 21 octobre, le régiment, enlevé en camions, est transporté à Chancenay et Beaudonvillier, près Saint-Dizier. L'instruction reprend. Le 17 novembre, le 2e groupe est transporté par l'unité de transport à Baroué. Les 1er et 2e groupes, embarqués en chemin de fer à Eurville, débarquent à Bayon le 19 et sont menés à leur cantonnement par l’unité de transport. Les reconnaissances sont effectuées dans la région de Lunéville en vue d'un renforcement éventuel. Le 18 décembre, le régiment est mis à la disposition de la célèbre division marocaine, qui occupe le secteur Flirey - Seicheprey, en vue d'un coup de main de grande envergure préparé par un certain nombre de régiments d'artillerie automobile de tout calibre entrant en action presque sans réglages préalables. Le 1er groupe est en batterie au bois de la Voisogne, les 2e et 3e groupes sont à cheval sur la route de Bernécourt à Beaumont. La vie journalière est assurée par des voitures hippomobiles prêtées par l'artillerie de la division marocaine. Les travaux et approvisionnements sont menés rapidement.

Le 6 janvier 1918, les barrages très compliqués attribués au 60e sont vérifiés (au cours de l'attaque, le 1er groupe doit faire sauter son barrage roulant par-dessus les troupes d'assaut et le continuer ensuite sans changer sa cadence). Le 7, la préparation est mise en train dans la matinée et l'attaque par la légion et le 8e tirailleurs sort à 12 h. 45. Tous les objectifs sont rapidement atteints et les légionnaires, à leur retour des lignes, acclament les batteries. L'ennemi ne réagissant pas, les groupes sont enlevés en autos le 10 et sont transportés au camp de Nixéville (Nord de Souilly), où ils arrivent le 12. Les reconnaissances partent le 13. Le 1er groupe relève un groupe du 41e au Nord des bois Bourrus, les 2e et 3e groupes au Nord du bois d'Haudromont, où ils relèvent l'artillerie de corps 1. Relève d'hiver pénible avec nos moyens de transport encore peu nombreux, par des routes couvertes de verglas où les camions glissent et culbutent (7 blessés). Du 14 janvier au 24 février, ce qu'il y a de nouveau dans le personnel ; du 60e s'entraîne. Les coups de main sont nombreux de part et d'autre, les tirs répétés, l'agitation constante. Les abris sont améliorés, des positions de repli amorcées, des observatoires créés. Les groupes sont relevés dans les nuits du 23 au 24 et du 24 au 25 février par le 272e, puis sont transportés à Givry-en-Argonne, où ils restent en réserve d'armée jusqu'au 7 mars. Le 8 mars, le régiment est mis à la disposition de la IVe armée, qui l'affecte au 30e corps pour des travaux à exécuter sur le front de Champagne. Le 28 mars, les groupes sont dotés de leurs moyens de transport presque complets. Le régiment se rassemble à Bouy et part le 1er avril pour la région de Conty (Sud d'Amiens). Il cantonne le 6 à Monsures et reçoit, à 16 heures, l'ordre de se préparer à faire mouvement la nuit suivante. A 18 h. 15, nouvel ordre : « Dès le reçu du présent ordre, les commandants de groupe et de batterie se porteront en reconnaissance à Fouencamps, près de Boves, à l’artillerie divisionnaire 29, pour effectuer une mise en batterie le 7 au matin près du bois de Gentelles. » La mission est donnée par le général Rebillot au détachement duquel le régiment est affecté : « Tirer sur les Allemands. » Les routes sont encombrées de paysans fuyant l'envahisseur dû à une grande offensive et au repli anglais. Les reconnaissances sont impossibles de nuit. Les batteries arrivent à Fouencamps vers 2 heures et sont mises en batterie au jour en rase campagne : les 1er et 2e groupes, au Sud de la grande route de Péronne ; le 3e groupe au Nord et à l'Est du bois de Gentelles. Quelques batteries anglaises sont près d’eux, protégées par des paquets, d'infanterie anglaise. La position de Gentelles, clef d'Amiens, doit être défendue à tout prix. Les munitions sont apportées, les lignes téléphoniques posées, les postes d'observation installés sans autre gêne que le mauvais temps. Les tentes sont montées et des tranchées abris amorcées. Le 8, la ligne de résistance Berteaucourt - Thennes est précisée et les accrochages faits immédiatement. Des observatoires, on peut voir les Allemands circuler vers le bois de Mareuil. Ce furent de beaux objectifs pour l'antique « tir aux lapins ». Le 9 avril, les Allemands entrent dans Hangard. Le 10, les 1er et 3e groupes se portent dans le ravin Ouest de Berteaucourt (à 600 mètres des lignes. Le 11 avril, les 1er et 3e groupes tirent toute la journée sur les petits paquets d'infanterie allemande qui circulent dans la vallée de l'Arve. A 16 heures, on ne voit plus personne. Le tir allemand est incessant (7 tués, 11 blessés). Dans la nuit, les fusiliers marins, qui sont devant eux, livrent des combats mouvementés ; des ombres s'agitent près des batteries. Le 12, la 4ème batterie où se trouve Raymond subit un bombardement par obus de gros calibre et les artilleurs de la 3ème pièce sont tués : Raymond et 2 autres soldats.

Gentelles

Raymond est mort le 12 avril 1918, au bois de Gentelles, sur la commune de Boves. Il repose aujourd’hui à la nécropole Saint-Acheul d'Amiens mais une tombe est présente avec son nom au cimetière de Fleury.

Hory raymond necropole

LESOUPLE Georges

Le 17/04/2018

Lesouple georges

Il né le 20 janvier 1894 à Fleury, fils de LESOUPLE Emile Alfred et de LETOT Marie Eugénie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme maçon.

La composition du régiment de génie est très complexe, chaque compagnie peut être dans un lieu différent et ne connaissant pas sa compagnie dans les deux régiments, il est impossible de retracer son parcours.

Georges devait commencer la guerre en août 1914 mais dû à une faiblesse, il commença la guerre le 11 août 1916 au 1er régiment de génie comme sapeur mineur puis passa le 12 juillet 1917 au 3e régiment de génie.

Il arrive dans le 2ème bataillon, 51ème compagnie pendant leur bivouac à la cote 309 où des travaux sont en cours dans le bois d’Avocourt. Elle quitte l’emplacement le 22 pour aller par chemin de fer et arrive le lendemain à Vitry-le-François pour aller cantonner à Frignicourt. Des sections sont par la suite mises à disposition de divers commandements sur les jours suivants, jusqu’au 2 août où le régiment se rend par camion à Sorcy-Saint-Martin, dans la Meuse, où elle arrive le 5. Les cantonnements vont changer pendant le mois d’août et c’est début septembre que la compagnie va devoir faire des travaux à la cote 304, pour construire des passerelles et réaliser divers travaux dans le secteur. La compagnie reste dans le secteur durant plusieurs mois.

Ce n’est qu’en avril 1918 que le régiment change de cantonnement plusieurs fois et arrive à Trouville le 8 avril. Mi-avril, la compagnie part pour l’Oise et fait divers cantonnements avant d’aller en ligne dans le secteur de Chirmont pour des travaux au poste de commandement et des boyaux. Le 23 mai, la compagnie subit un bombardement par Ypérite et plusieurs soldats sont évacués.  Durant plusieurs jours les bombardements continuent et entrainent des évacuations à cause des gaz mais également pour éclats d’obus malgré tout, les travaux continuent. Ce n’est que le 4 août que le secteur change pour se rendre à la sapinière Est du bois de Mongival et l’installation est effective le 5 août.

Mongival

Lesouple georges

George est mort le 5 août 1918 à Mongival dans la Somme. Il est enterré à la nécropole nationale de Montdidier, tombe 2652, où repose plus de 8000 soldats.

Montdidier Necropole lesouple georges 3

Necropole lesouple georges 2 Necropole lesouple georges 1

Merci à DESMET Marie Pierre pour les photos

LESOUPLE Jules Serge

Le 17/04/2018

Lesouple jules serge

Il né le 7 octobre 1875 à Fleury, fils de LESOUPLE Maximilien et de GOUSSE Mélanie. Marié le 26 novembre 1904 à Sèvres (92) avec MERGNAT Marie. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Jules arrive le 3 août 1914 au 38e régiment d’infanterie territoriale qui se trouve alors à Montargis et attend le 5 au soir pour partir au front. Il quitte Montargis par trois échelons d’enlèvement, pour être dirigés sur la place d’Epinal. Il est cantonné le 7 à Chaumousey, Girancourt et Roulon. Il s'occupe à l'organisation complémentaire de la défense du secteur qui lui est confié et exécute, sous la direction du génie, des travaux de fortification (tranchées, redoutes, réseaux de fil de fer, etc.), prête son aide aux cultivateurs pour la moisson et la rentrée des récoltes, et prend part à des exercices de détails ayant pour but la remise en main. Le 22 août, la voix du canon se fait entendre dans le Nord ; l'ennemi s'avance. Les travaux de défense reprennent ; la canonnade se rapproche, les Allemands tentent de prendre Épinal à revers, ils échouent dans la forêt de Charmes. L'état-major, la compagnie hors rang et les 1er et 3e bataillons exécutent à Charmois-l'Orgueilleux, Mesnil, Harol et Agémont une manœuvre de deux jours ayant pour but de les aguerrir et de faire fonctionner les différents services. Du 20 septembre au 12 octobre, le 2e bataillon est détaché du corps ; la 3e compagnie est détachée au Void de Girancourt pour assurer les services qu'assurait ce bataillon. Le 20 septembre, le 2e bataillon (moins la 2e section de mitrailleuses et une section de la 8e compagnie restée au fort du Tiéra), s'embarque à Épinal : il est rattaché à la 2e division d'infanterie du corps d'armée provisoire de la 1re Armée pendant huit jours, puis à la 41e division d'infanterie du groupement des Vosges, et cantonne à Etival, près Raon, puis à La Neuveville-lès-Raon. Sous la direction du génie, il exécute des travaux de défense sur la rive gauche de la Meurthe, sur le front de Saint-Rémy-la-Salle, les Jumeaux, puis sur le front Thiaville – La Pierre-d'Appel. Le 12 octobre, il reprend son cantonnement du Void de Girancourt. Le régiment continue les travaux de défense et d'entraînement. Du 25 octobre au 29 novembre, la 9e compagnie a été détachée du corps, rattachée à la 66e division d'infanterie pour exécuter des travaux rudes et pénibles de déboisement, établissement de tranchées dans le roc, déblaiement de neige d'abord à l'Altenberg (Alsace), puis à la Schlucht. Elle a eu la joie de présenter les armes au poteau frontière et de fouler la terre d'Alsace reconquise. Du 27 novembre au 2 janvier 1915, le 1er bataillon est détaché du corps. Le 27 novembre, ce bataillon, gagne par étapes La Neuveville-lès-Raon. Pendant deux jours, rattaché à la 41e division d'infanterie, il exécute des travaux sur la rive gauche de la Meurthe, au Sud de la tête de pont de Raon-l'Étape. Puis, passant à la 71e division d'infanterie, il exécute avec la 151e brigade, puis avec la 141e brigade, des travaux de défense sur la rive gauche de la Meurthe, de Thiaville jusqu'à Moncel, près Baccarat. Le 20 décembre, il relève un bataillon du 37e régiment d'infanterie territoriale au Nord de Baccarat, cantonne à Badonviller, Vacqueville, Brouville et Hablainville, et coopère avec les régiments actifs au service des avant-postes, prend part à des patrouilles et à des reconnaissances. La 1e compagnie, en collaboration avec le 309e régiment d'infanterie, prend part à cinq reconnaissances à Fomboulard, la Boudouse et Bousson, faisant un prisonnier à l'ennemi. La 2e compagnie aide le 217e régiment d'infanterie à assurer le service des avant-postes. La 3e compagnie, en collaboration avec le 221e régiment d'infanterie, prend part à deux opérations de ravitaillement à Saint-Martin et Blémerey, à deux reconnaissances et à une importante opération sur Chazelles et le château de la Grande-Seille.

Le 31 décembre, il est relevé par un bataillon du 43e régiment d'infanterie territoriale et regagne par étapes Chaumousey, le 2 janvier, ayant fait bonne contenance sous le feu, montré beaucoup d'entrain et de fermeté, et conservé un moral excellent en dépit des fatigues réelles. A leur tour, l'état-major du régiment, la compagnie hors rang et le 3e bataillon sont détachés pour un mois et quittent Chaumousey et le Roulon le 23 décembre, et sont rattachés à la 71e division d'infanterie. L'état-major et la compagnie hors rang cantonnent successivement à Clézentaine, Moyen et Saint-Clément. Le 3e bataillon, après avoir cantonné pendant quelques jours à Clézentaine, se partage les cantonnements de Moyen, Fraimbois et Laronxe, exécute des travaux de défense sur la rive gauche de la Meurthe, puis détache aux avant-postes des sections à Bréménil et Manonviller. A Domjevin, un petit poste fourni par une section de la 11e compagnie est attaqué par des forces supérieures ; le sergent CHENU, de la 10e compagnie, chef de poste, met en fuite une patrouille allemande. Le 20 janvier 1915, état-major, compagnie hors rang et 3e bataillon regagnent leurs cantonnements d'origine Chaumousey et le Roulon, après avoir reçu les félicitations du général commandant la 71e division. Le régiment continue son entraînement et des travaux de défense de la place d'Épinal pendant quelque temps, mais il ne tarde pas à rejoindre les régiments de réserve et prendre sa place aux avant-postes en Lorraine. Le 19 janvier, le 2e bataillon va cantonner à Rambervillers, en réserve de la 71e division d'infanterie ; le 8 février, il se joint au 1er bataillon pour aller cantonner le premier à Vacqueville - Sainte-Pôle et le second à Merviller - Montigny (l'état-major et la compagnie hors rang restent à Merviller). Ces deux bataillons relèvent, dans le sous-secteur de la 141e brigade, le 217e régiment d'infanterie. Le 3e bataillon vient à son tour le 28 février. Ce sont alors des reconnaissances quotidiennes, des prises de contact avec l'ennemi. Les 19, 27 et 28 février, le corps fait ses premières pertes ; il est exposé également à de sérieux bombardements. Le 21 mars, le 38e régiment d'infanterie territoriale est rattaché à la 2e division de cavalerie. L'état-major, la compagnie hors rang et les 2e et 3e bataillons glissent un peu sur la gauche, mais reviennent quelques jours après dans leur ancien secteur, à l'exception de l'état-major et de la compagnie hors rang qui vont à Baccarat jusqu'au 2 mai, date à laquelle ils viennent cantonner à Merviller. A cette date, les trois bataillons ont chacun deux compagnies aux avant-postes, une compagnie en soutien à deux kilomètres en arrière, dans les villages évacués, et une compagnie plus à l'arrière au repos. Exposé au feu de l'artillerie ennemie, le corps subit des pertes qui n'entament en rien son moral ; le 25 avril, notamment, un projectile tue à Montigny le sergent-major DUPERRIER, le sergent-fourrier JALUZOT, un homme, POINLOUP, et blesse six militaires, dont un sous-lieutenant et un adjudant.  A compter du 2 mai, le corps est rattaché à la 142e brigade. Le 16 mai, la compagnie de mitrailleuses est constituée au moyen des trois sections de bataillon. Le 1er septembre, un peloton des sapeurs-pionniers bombardiers est mis en place ; les bombardiers restent jusqu'à nouvel ordre dans leurs compagnies, les pionniers sont mis à la disposition des commandants des sous-secteurs pour coopérer aux travaux de défense. Pendant quatorze mois, le 38e régiment d'infanterie territoriale tiendra les tranchées de première ligne en avant de Baccarat : deux compagnies du 3e bataillon au Grand-Bois, deux compagnies du 1er bataillon à Ancerviller et deux compagnies du 2e bataillon au Bois Lecomte ; trois compagnies sont en cantonnement d'alerte à Sainte-Pôle, Montigny et Mignéville, soumis à des bombardements assez intenses ; les autres compagnies sont au demi-repos à Vacqueville, Merviller et Reherrey. Le 1er et le 3e bataillons coopèrent à la défense avec le 221e régiment d'infanterie et le 2e bataillon par alternance avec le 217e régiment d'infanterie et le 309e régiment d'infanterie ; ils sont au point de vue tactique sous les ordres des lieutenants colonels commandant ces régiments. Les relèves ont lieu en moyenne tous les six jours.

A compter du 8 janvier 1916, le dispositif varie : Un bataillon aux avant-postes dans le sous-secteur de droite : Grand-Bois et Ancerviller ; Un bataillon dans le sous-secteur de gauche : Bois Lecomte et Bois Banal : Un bataillon au repos ; relève tous les six jours. Le commandement désirant voir les bataillons territoriaux prendre un repos complet, ce repos est pris à Glonville, sur la rive gauche de la Meurthe : dix jours pour le 2e bataillon, vingt jours pour le 1er bataillon et quinze jours pour le 3e bataillon. L'état-major et la compagnie hors rang y cantonnent également du 30 janvier au 7 mars. La relève de la 3e compagnie, dans la nuit du 30 au 31 janvier, à Ancerviller, se fait sous un violent bombardement ; La période de repos partiel est terminée le 7 mars et, après quelques fluctuations, les trois bataillons reprennent leurs anciens emplacements d'avant janvier. Le 10 février, le corps passe au 7e bataillon du 85e régiment d'infanterie territoriale (bataillon d'étapes) et le 30 mars les militaires des classes 1890, 1891 et 1892 sont envoyés au 87e régiment d'infanterie territoriale en échange des militaires des classes 1893 à 1897. Du 27 mai au 3 juin, le corps est retiré par bataillon du front de la 71e division pour être mis, au Nord de Lunéville, à la disposition de la 6e division de cavalerie (3e corps de cavalerie). Du 3 juin au 20 juillet, le régiment, tient les tranchées : les 1er et 2e bataillons dans le secteur de Bathelémont et le 3e bataillon dans le secteur d'Athienville. Le 20 juillet 1916, le régiment est rattaché à la 59e division d'infanterie, 117e brigade. Les 1er et 3e bataillons occupent les tranchées du quartier de Bauzemont et se relèvent entre eux ; le 2e bataillon est à la disposition du régiment actif du quartier de Valhey et tient les tranchées. Les relèves ont lieu en moyenne tous les dix jours. Le 24 août, la 10e compagnie fait prisonnier au point d’appui de Bures, un soldat du 7e Landwher bavarois. Le 26 août, l'ennemi tente un coup de main sur le point d’appui de la Marne, tenu par la 12e compagnie ; grâce aux dispositions judicieusement prises, cette attaque échoue, ne leur coûte que trois blessés. Le 22 septembre, création d'un groupe franc composé de deux sous-officiers, quatre caporaux et trente-six hommes, volontaire, dans le but de harceler l'ennemi et tenter des coups de main. Le 1er octobre, la 59e division d'infanterie est relevée par 68e division d'infanterie, à laquelle se trouve rattaché le 38e régiment d'infanterie territoriale (136e brigade). Le 11, deux prisonniers russes s'échappent des lignes ennemies et se présentent au point d'appui de Bures. Le 18, les Allemands tentent un coup de main sur le point d'appui de Bures tenu par la 10e compagnie, coup de main minutieusement préparé. Devant le calme et le sang-froid des défenseurs, qui ont appliqué rigoureusement les consignes et fait un emploi rationnel des engins nouveaux, ce coup demain échoue. Le 24 novembre, le groupe franc tente un coup de main pour l'enlèvement d'un poste ennemi ; reçu à coups de grenades, il ne peut réussir. Pendant quatorze jours, le 38e régiment d'infanterie territoriale est rattaché au 40e corps d'armée ; mais à la date du 26 décembre, la 68e division d'infanterie, à laquelle est rattaché le 38, devient à nouveau indépendante et relève directement du détachement d'armée de Lorraine, plus tard dénommé VIIIe Armée.

Le 3 janvier 1917, le groupe franc tend une embuscade, surprend, en avant de Parroy, un poste d'écoute allemand et fait prisonnier deux hommes, dont le gefreite qui le commandait. Le 17 janvier, le point d'appui de la Digue et, le 31, le point d'appui des Jumelles sont soumis à de très violents bombardements ; l'attitude des troupes occupantes : 4e compagnie, d'une part, 5e et 8e, d'autre part, leur vaut de chaleureuses félicitations du chef de corps. Le 6 févrie, après un violent bombardement, l'ennemi, par surprise, en empruntant la glace de l'étang de Parroy, parvient à s'infiltrer dans les boyaux du point d'appui de la Digue, tenu par la 4e compagnie et une section de la 2e compagnie de mitrailleuses. La 4e compagnie réoccupe promptement les tranchées de première ligne momentanément conquises par l'ennemi, dont les forces ont été évaluées à deux compagnies. Le 16 mars, avec un effectif sérieux, l'ennemi tente un nouveau coup de main sur la point d'appui de la Marne, tenu par la 1re compagnie et une section de la 2e compagnie de mitrailleuses.

Chemin des dames premiere guerre mondiale site histoire historyweb 8

image d'illustration. Front du chemin des Dames.

Jules est mort le 16 mars 1917 au point d'appui de Bures par un obus reçu à la tête, qui le tua, ainsi que trois hommes. Son lieu de sépulture reste inconnu.

Il est cité à l’ordre de l’infanterie divisionnaire n°60 du 9 mai 1917 : « Le caporal LESOUPLE remplissant les fonctions de sergent au moment d’une alerte le 16 mars 1917, s’est porté sous un violent bombardement plusieurs fois dans la tranchée du poste téléphonique pour renseigner son chef de section. A été tué par éclat d’obus au moment où il sortait du poste pour se rendre à la tranchée. Très bon gradé dévoué. » Il a reçu pour ce fait une croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous).

Citation pour la médaille militaire au journal officiel du 5 novembre 1920 « très bon gradé, dévoué. Remplissant les fonctions de sergent au moment d'une alerte, le 16 mars 1917, s'est porté sous un violent bombardement plusieurs fois dans la tranchée au poste téléphoniste pour renseigner son chef de section. A été tué par un éclat d'obus au moment où il sortait du poste téléphoniste pour se rendre à nouveau à la tranchée ». 

Cdg 1 etoile bronzeMedaille militaire

LESOUPLE Lucien Cyriaque

Le 17/04/2018

Lesouple lucien cyriaque

Il né le 15 mars 1895 à Fleury, fils de LESOUPLE Paul Henri et DUPIN Ferdinande. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Lucien arrive le 20 décembre 1914 au 89e régiment d’infanterie. De son arrivée au régiment jusqu’en janvier 1915, la situation est la suivante : le premier bataillon se trouve au saillant Nord à l’Ouest de la Haute chevauchée avec trois compagnies en lignes et une en réserve ; le deuxième tient la croupe 263 avec trois compagnies et demies en ligne et un peloton en réserve ; le troisième avec trois compagnies à cheval sur la Haute-Chevauchée, une autre en réserve au poste de commandement, trois compagnies en ligne et une en réserve. Le 8 janvier, l’ennemi prononce une violente attaque préparée par l’artillerie sur la Haute Chevauchée et sur la cote 263. A la gauche du 3e bataillon, les bataillons du 46e régiment d’infanterie sont repoussés sur le ravin des Meurissons découvrant ainsi la gauche du régiment. L’ennemi se rabat ensuite face à l’Est et prend à revers le 3e bataillon. Les compagnies se défendent de leur mieux. L’ennemi remonte des Meurissons sur les Six Chemins, attaque deux compagnies à revers qui sont obligées de se retirer sur les pentes de la cote 285. Du côté de la cote 263, l’ennemi attaque en forces après avoir fait sauter une fougasse. La lutte est désespérée devant le front de deux compagnies, on se bat à coup de grenades. La défense de ce secteur est renforcée par une compagnie du 4e régiment d’infanterie et une de la légion. L’ennemi après de grosses pertes parvient à s’installer dans la première ligne mais ne peut en déboucher. Sur ce front, les fusillades durent toute la nuit. Le lendemain, une vigoureuse contre-attaque rétablit la situation. Le 15 janvier, le régiment est relevé et se rend au Claon, transporté par une section de convois automobiles ; deux bataillons avec l’état-major se trouve à Ville-sur-Cousances et le dernier bataillon à Julvécourt qui y reste jusqu’au 9 février. Le premier bataillon est mis à la disposition du 15e corps d’armée pour l’exécution de travaux de défense.  Il se rend par voir de terre à Julvécourt où il est embarqué en automobiles pour Parois. Les deux autres partent le 14 février pour relever un régiment qui se trouve dans le secteur du Bois Noir – Vauquois. Les allemands ont organisé minutieusement la butte du Vauquois et des travaux d’approche permettent d’avancer jusqu’au pied des pentes de Vauquois. Le 28 février, l’attaque est lancée, après la préparation d’artillerie, le régiment attaque trois objectifs différents de la région Ouest de Vauquois. Quatre fois la butte est gravie mais quatre fois, il faut la redescendre sous le coup de contre-attaques violentes. Le lendemain, 1er mars, ordre est donnée à nouveau d’attaquer et cette fois, ce fut un succès. Pendant la nuit, il faut organiser la position. Le 3 mars, le régiment part cantonner à Courcelles jusqu’au 14 mars où il reçoit l’ordre d’être prêt à prendre les armes à partir de 10 heures mais à cause d’un brouillard intense, l’attaque n’a pas lieu. Le régiment part que le 16 mars relever un régiment aux avant-postes et occupe les secteurs du chemin creux à l’Est de Vauquois et l’Ouest de Vauquois. Dans la nuit du 22 au 23, vers minuit, les allemands aspergent les tranchées situer à la lisière Sud de l’église, de liquide incendiaire. Elle est suivie d’une violente attaque de crapouillots. La réponse est énergique mais sous l’action de l’incendie des sacs, il faut reculer quelques mètres en arrière. Vers 11 heures, une attaque française est lancée et est brillamment conduite car à 13h20, le terrain perdu est reconquis. Les tranchées sont remises en l’état et dans l’après-midi, le calme est rétabli. Le régiment est relevé aux avant-postes, dans la nuit du 23 au 24. Le régiment va alterner tranchées et cantonnement jusqu’à fin mai.

Lucien part le 28 mai pour le 4e régiment de zouave. Faisant partie du 1er bataillon, il part pour les Dardanelles car le 1er bataillon est rattaché au 1er régiment de marche d’Afrique. Les renforts s’élèvent à 528 hommes. Le 30 mai, au cours d'une relève, un combat très chaud est livré au fortin Le Gouez, ouvrage avancé battant le ravin creux par le premier affluent de droite du Kérévès-Déré. Les troupes du 4e Colonial occupant le fortin Le Gouez, enlevé la veille par ce régiment, sont relevées par la Compagnie Salomon, du 1e régiment de marche d’afrique. La Compagnie est à peine installée que les Turcs attaquent l'ouvrage par sa partie Nord-Ouest ; à trois reprises, l'ennemi est rejeté hors du fortin grâce à l'héroïque défense des Légionnaires qui se font tuer sur place plutôt que de céder du terrain. La garnison réduite à quelques hommes valides va inévitablement succomber sous le nombre, lorsqu'un peloton de renfort contre-attaque l'ennemi et le rejette hors de l'ouvrage. A minuit, l'ennemi fait une nouvelle tentative en attaquant à la grenade. Les Légionnaires exécutent une nouvelle charge à la baïonnette et chassent définitivement l'ennemi de la partie de l'ouvrage où il se maintient encore. L'ennemi après une forte préparation d'artillerie, essaye à nouveau d'enlever l'ouvrage qui a été presque entièrement détruit par les projectiles de gros calibre. La 3e compagnie fait échouer cette nouvelle tentative el répare au cours de la nuit les dégâts occasionnés par le bombardement. La progression des troupes alliées vers Krithia et Ie Haut-Kérévès continue. La brigade métropolitaine doit occuper les tranchées turques comprises entre deux points et ultérieurement le « Rognon », sorte de mamelon isolé sur la rive du Kérévès-Déré. Le 1e régiment de marche d’Afrique a comme objectifs le lit du ruisseau qui constitue une ligne de retranchements très solides ; il devra ensuite prendre pied sur la rive gauche et se mettre en liaison avec le 175e régiment d’infanterie qui opère plus à l'Ouest vers les points E. F. 

Dardanelles tranchees 1

Une flottille de torpilleurs coopère à l'attaque, qui doit commencer par la gauche de la ligne. La préparation d'artillerie commence à 11 heures. Les éléments de gauche quittent leurs tranchées à midi pour enlever E.F. A midi 20, les deux Compagnies de Légion chargées de l'enlèvement de la partie basse du Kérévès, sortent à leur tour. Elles sont immédiatement soumises à des feux de mitrailleuses et à la fusillade des Turcs, retranchés sur la rive gauche du Kérévès. Malgré de lourdes pertes, les Légionnaires parviennent à une cinquantaine de mètres du lit du ruisseau, mais leurs rangs sont littéralement fauchés et cloués au sol. Vers le fortin Le Gouez, la 1e compagnie qui devait déboucher en ce point, est arrêtée par suite de l'échec du 175e régiment d’infanterie qui n'a pu enlever E. F, et où seuls quelques hommes ont pu prendre pied au prix de gros sacrifices. Les attaques enrayées dès le début sont reprises à 16 heures ; la flottille est renforcée par l'arrivée du « Latouche-Tréville », mais malgré des prodiges d'héroïsme, les vagues d'assaut fauchées sur place ne peuvent atteindre les objectifs. Devant les pertes subies, le Commandement ordonne de suspendre l'attaque. Le 6 juin le régiment est envoyé en demi-repos dans les tranchées, vers le monastère d'Eski-Issarlich. Une attaque préparée depuis plusieurs jours a pour but la réduction d'un saillant ennemi dans le secteur de la Brigade Coloniale, voisin de celui de la Brigade métropolitaine. L'attaque est menée par le 6e régiment d’infanterie coloniale. Le 1e régiment de marche d’Afrique est en soutien. Les Bataillons sont prêts à marcher et occupent : le 1e bataillon le ravin Marie-Louise ; le 2e bataillon le ravin des Figuiers ; le 3e bataillon la tranchée du Projecteur. L'attaque du 60e régiment d’infanterie coloniale se déclenche à 6 h. 30, mais ne donne pas tous les résultats espérés. Les Turcs se montrent très agressifs. Le 1e bataillon est déjà engagé en partie pour soutenir les éléments très éprouvés du 6e régiment d’infanterie coloniale, et a ses deux dernières Compagnies à la place d'armes Pla. A midi, le 1e bataillon fort de 800 hommes attaque les tranchées constituant la ligne F. G. G'. Le Bataillon de Légion se met en mouvement vers la place d'armes Pla pour appuyer le 10 Bataillon. Les Zouaves enlèvent d'un seul bond les tranchées F. G., mais une contre-attaque refoula les Compagnies Abadie et de Sivry vers la Place d'Armes. Le Bataillon de Légion, retardé dans sa marche à travers les boyaux encombrés par les blessés du 6e régiment d’infanterie coloniale et les corvées de ravitaillement, ne peut arriver à temps pour soutenir le 1e bataillon qui mène le combat tout seul. De 14 à 17 heures, les unités du 1e bataillon tentent vainement de reprendre F. G. ; les hommes sont épuisés et incapables de continuer la lutte. A 18 h. 45, après un changement de commandement pour l’attaque sur F. G. G’, deux compagnies de Légion doivent reprendre G. G'. avec recommandation de ne pas aller au-delà. A 19 h. 30, le signal de l'attaque est donné. Le départ est pénible, les Légionnaires sont obligés de s'aider les uns les autres pour sortir des tranchées de départ qui ne comportent ni échelles, ni gradins de franchissement. La canonnade et la fusillade font rage. Ce premier mouvement amorcé, le Lieutenant-Colonel Niéger revient vers les Zouaves du 1e bataillon, épuisés par les tentatives répétées de la journée, et leur montrai les Légionnaires qui dans un élan furieux enlèvent deux tranchées il leur désigne deux tranchées et les entraîne au cri de : « En avant les Zouaves ! » Oubliant leurs fatigues et les privations de toute la journée, ceux-ci bondissent hors de la Place d'Armes, se précipitent sur les Turcs qui sont presque tous massacrés dans la ligne F. G. ; la liaison est établie avec les unités de Légion, et les tranchées sont immédiatement retournées pour les mettre à l'abri d'un retour offensif de l'ennemi. Cependant, des fractions de Légionnaires se sont laissées emporter par l'ardeur du combat et se sont avancées au-delà des objectifs fixés ; elles sont ramenées très vivement sur G. G' qui est fortement menacé. Sous l'impulsion du Commandant Waddell, les deux dernières Compagnies de Légion qui viennent de rejoindre rétablissent rapidement la situation. Le 2e Bataillon vient occuper la place d'armes Pla. Les 1er et 3e Bataillons sont en ligne tout entiers encadrés à droite par le Bataillon Nibaudeau, 60e régiment d’infanterie coloniale, à gauche par le 176e régiment d’infanterie (20e division d’infanterie). A 19 h. 45 l'action est terminée, les pertes de l'ennemi sont effroyables, un matériel important est trouvé dans les tranchées conquises, et notamment un énorme lance-bombes. Les travaux sont entrepris pour établir des communications entre les différentes lignes. L'ordre d'opération pour la nuit du 22 prescrit la continuation de la progression vers les premières lignes turques et leur enlèvement avant la fin de la nuit si possible. Mais l'ennemi ne laisse pas le temps de commencer ces opérations et déclenche, à partir de minuit, de très violentes contre-attaques qui obligent à suspendre tous les travaux en cours. L'ennemi est signalé très nombreux dans les ravins aboutissant vers le Kérévès-Déré supérieur. A 2 h. 30, les Turcs sortant des vallées affluent du Kérévès, effectuant une contre-attaque sur toute la ligne commise entre la place d'armes Pla et le fortin Le Gouez. Ils dévalent également en nombre considérable des pentes a. I. J. Le Bataillon Nibaudeau demande des renforts vers le point E. L'ennemi prend pied dans la ligne E. G., abandonnée par les Sénégalais. Plus à gauche les éléments de Légion ont dû céder du terrain et refluer en partie sur la redoute Pla. Deux sections de mitrailleuses restées dans l'ouvrage G. (Légion et 175e régiment d’infanterie) tiennent jusqu'à épuisement de leurs munitions et ne quittent l'ouvrage qu'après un terrible corps à corps. Toute la ligne française est menacée. Le Lieutenant-Colonel Niéger donne alors ordre au 2e bataillon de contre-attaquer sur G. qui est repris après un vif combat à la baïonnette. A 3 heures 30 l'ennemi se maintient toujours en G' et en certains points de la ligne G. E. Français et Turcs occupent la même tranchée séparée seulement par d'étroits barrages construits hâtivement. A 13 h. 45, le Général de Don prescrit de reprendre G' immédiatement ; mais déjà le Lieutenant-Colonel Commandant le R. M. I. et le Commandant Nibaudeau ont pris leurs dispositions pour en finir avec les éléments ennemis qui sont encore dans nos lignes. Le Capitaine Bisgambiglia, à la tête d'éléments de Légion, aidé par une Compagnie blanche du 6e régiment d’infanterie coloniale enlève à nouveau l'ouvrage G'. Cette action détermine le repli de tout le reste des fractions turques. Le jour qui se lève à ce moment permet de voir la ligne turque et son soutien rejoindre ses positions de départ. Fauchés par les mitrailleuses remises en batterie, par la fusillade partant de toutes les tranchées reconquises, ligne et soutien semblent frappés de panique, et, dans une débandade échevelée les Turcs remontent les pentes vers H. I. J. L'artillerie entre en action à ce moment, et la plupart des fuyards sont tués ou blessés avant d'avoir pu rejoindre leurs tranchées. Le terrain est jonché de leurs cadavres ; la position reprise est elle-même tout encombrée de morts et de blessés turcs, à la suite des furieux corps à corps qui s'y sont produits pendant la nuit. Le 22 juin le 1e régiment de marche d’Afrique est relevé et va s'établir aux bivouacs des Oliviers et des Cyprès ; le 2e bataillon, qui a moins souffert, reste en ligne. Dans la nuit du 27 au 28 juin, un détachement de volontaires prélevés sur les Corps de la Brigade Métropolitaine tente d'enlever par surprise la position H. J. Le Lieutenant Estarella, 4 sous-officiers et 75 Zouaves des 1e et 2e bataillons en font partie. Le détachement a pu s'approcher de la position, mais, malgré les efforts les plus héroïques, l'opération échoue devant des difficultés insurmontables et la résistance acharnée de l'ennemi. Les Bataillons sont ainsi répartis : 1e bataillon de la mer à F. I. ; 2e bataillon de ce point à A. 2. Le 3e bataillon occupe les tranchées entre le Kérévès-Déré et le bas des pentes du plateau. Le poste du Lieutenant-Colonel est installé au P. C. Thivol. L'ordre d'opération pour la journée du 18 juillet prescrit une série d'attaques ayant pour but de faire tomber les organisations du Bas-Kérévès, et la progression probable vers la rive gauche du ruisseau. Seul le 20 Bataillon doit être engagé pour attaquer les lignes K. 4-H. I., pendant que le 175e régiment d’infanterie enlèvera 0. 5 L-4. La préparation d'artillerie commence à 4 h. 30, l'ennemi y répond par un bombardement intensif de toutes les positions. A 7 h. 20, l'artillerie française allonge le tir ; la 6e compagnie, qui a évacué momentanément les tranchées de départ, est entraînée par le Lieutenant Neyret et se précipite d'un seul bond dans la tranchée K. 4-H. Le nettoyage de la tranchée commence aussitôt, et les sections de la 6e arrivent rapidement vers I. où se trouve un réduit très fortement organisé. Dans le même temps le 175e régiment d’infanterie est entré sans coup férir dans la ligne 0. 5-L. 4. Cependant le combat suit son cours et le 2e bataillon tout entier a atteint les objectifs assignés sans subir des pertes bien sérieuses, mais dès qu'il est dans la position ennemie, il est soumis à des feux d'enfilade qui éclaircissent rapidement ses rangs. La section de mitrailleuses du Lieutenant Godin, qui s'est avancée au-delà des tranchées pour rendre son tir plus efficace et protéger son Bataillon, voit ses deux pièces mises hors de service ; contre-attaquée presque au même moment, le Lieutenant tombe frappé mortellement, et, avec lui, 14 de ses hommes sont mis hors de combat. Cependant les Zouaves survivants restent sur les positions où ils avaient pris pied, et y demeurent toute la journée sans céder un pouce de terrain à l'ennemi. Les Turcs contre-attaquent sans cesse. Par ordre supérieur la position doit être conservée à tout prix en attendant de nouveaux ordres. Les 1e et 3e bataillons occupent toujours les tranchées entre la mer et F. I. ; ils neutralisent par une fusillade très nourrie les tranchées adverses, et notamment celles de I. J. K., ainsi que celles de la rive gauche du Kérévès-Déré, entre K. 8 et le Tchatal-Déré. Ils sont soumis eux-mêmes à une canonnade très vive qui leur fait éprouver des pertes sensibles. A la demande du Commandant du 1e régiment de marche d’Afrique, ordre est donné de poursuivre l'attaque sur « Le Rognon ». Le Lieutenant-Colonel Niéger est désigné comme Commandant du secteur d'attaque ; il dispose de son régiment, du 4e régiment d’infanterie coloniale, d'un Bataillon du 70e régiment d’infanterie coloniale, ainsi que des éléments disponibles du 175e régiment d’infanterie. Les 1e et 3e Bataillons du 1e régiment de marche d’Afrique sont relevés de leurs emplacements entre F. I., le fortin Le Gouez et la mer par des unités du 4e régiment d’infanterie coloniale, et forment les troupes d'attaque, soutenues par deux Compagnies du 4e régiment d’infanterie coloniale. L'après-midi est employée aux préparatifs d'attaque. L'artillerie commence le bombardement des positions I. J. K. à 18 h. 30. L'assaut est déclenché à 19 h. 30 ; il est conduit par le Commandant Waddell. La première vague est formée de deux Compagnies de Zouaves et deux Compagnies de Légionnaires ; les deux dernières Compagnies de Zouaves appuient la première vague et comblent les vides créés par les pertes et par l'élargissement du front d'attaque, qui est presque double du front de départ. Grâce à la diligence du Commandant Waddell, la distance considérable qui sépare les deux lignes est franchie d'un seul bond. Les Turcs surpris par la promptitude de l'assaut défendent néanmoins leur tranchée avec une énergie farouche. Après un terrible corps à corps à l'arme blanche et à la grenade, la position I. J. K. est définitivement enlevée à 19 heures 50 ; elle est complètement nettoyée des derniers occupants qui y résistent encore et qui se font tuer sur place plutôt que de céder du terrain. Zouaves et Légionnaires s'emploient hâtivement à retourner les parapets et à construire des traverses pour se garantir des feux d'enfilade très meurtriers, provenant des tranchées ennemies de la rive gauche du Kérévès-Déré. Des contre-attaquent violentes se produisent vers le milieu de la nuit, mais malgré leur violence, toutes les tranchées conquises restent en leur pouvoir. Les pertes éprouvées sont très sensibles, mais bien inférieures encore à celles de l'ennemi. Dans la soirée du 13 juillet le régiment est mis au repos aux bivouacs des Oliviers et des Figuiers. La deuxième quinzaine de juillet est très mouvementée ; les Turcs renouvellent sans cesse des attaques partielles. A la date du 23 on s'attend à une attaque générale de l'armée turque. Le régiment occupe son secteur habituel. Il coopère à la construction de positions nouvelles et au renforcement des anciennes. Mais l'attaque attendue ne se déclenche pas et les Turcs se bornent à des bombardements violents et intermittents. Les évacués, très nombreux, sont remplacés par des renforts venus de Moudros et du dépôt de Tunis. Une Compagnie de mitrailleuses est constituée par la réunion des trois sections déjà existantes au régiment et par l'arrivée d'une 4e section venue de Rosny. Un détachement de volontaires helléniques est rattaché tactiquement au 1e régiment de marche d’Afrique et participera aux diverses actions du régiment jusqu'au départ des Dardanelles. A partir du 1er août, les bataillons stationnés aux Dardanelles vont à tour de rôle passer huit jours au repos dans l'île de Ténedos où des camps ont été installés. Le 5 août, le 1er bataillon débarque à Seed-el-Bahr où il occupe deux tranchées.

Caphelles Canada

Carte des Dardanelles : http://www.naval-history.net/WW1Book-RN2-P04.jpg

Lucien sera blessé et évacué avant de succomber à ses blessures, le 5 août 1915, dans le navire hôpital « Canada » au cap Helles. Son corps a très certainement été jeté par-dessus bord pour éviter les épidémies pendant le voyage ramenant le navire en France.

Citation pour la médaille militaire au journal officiel du 3 juin 1922 : « bon et brave soldat. Mort pour la France le 5 août 1915 des suites de blessures militaires reçues en accompliussant son devoir en orient. Croix de guerre avec étoile de bronze ».  :

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

Cdg 1 etoile bronze

LESOUPLE Ludovic Eusèbe

Le 17/04/2018

Lesouple ludovic eusebe

Il né le 25 août 1882 à Fleury, fils de LESOUPLE Eusèbe et LORY Eugénie. Marié avec BROUET Victorine. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Ludovic arrive le 12 août 1914 au 146e régiment d’infanterie, qui est partie au front depuis début août et se trouve dans le secteur Haraucourt. Le 19, il gagne Chicourt, détache le 1er bataillon à Château-Bréhain. Le 20, au matin, après une nuit calme, les obus ennemis pleuvent sur la ville et une fusillade nourrie crépite subitement. La retraite ennemie n’était qu’une feinte. Des hauteurs qui environnent Chicourt, des nuées de fantassins allemands surgissent. Deux compagnies sortent du village et de déploient immédiatement. Les projectiles ennemis prennent déjà le village d’enfilade. Les autres compagnies occupent rapidement leurs positions pour combattre tandis que les trains et convois se replient sur la route d’Oron, déjà accompagnés par les obus ennemis. Les soldats préfèrent se faire tuer sur place plutôt que de reculer, les pertes augmentent à vue d’œil. Une section de la 3e compagnie qui combat avec acharnement depuis le matin, est presque anéantie. Les flots ennemis semblent sortir de terre, leur supériorité numérique est écrasante. Il faut, la rage au cœur, se résoudre à l’inévitable. Déjà, sur la route de Château-Salins, affluent, pêle-mêle, voitures et blessés. C’est la retraite. Reformé à Fléville, le régiment se reporte en avant le 24, pour réoccuper sa position de couverture. L’ennemi s’est avancé jusqu’aux abords de Haraucourt qui est bombardé et bientôt en flammes. Le 25, le régiment repousse devant Haraucourt une forte attaque ennemie, en lui infligeant de graves pertes. Mais, lui-même est réduit à 1650 hommes. Quelques jours après, l’arrivée de renforts porte son effectif à 32 officiers et 2260 hommes. A ce moment, le régiment avait glissé vers la droite et organisait la cote 316 au Nord-Est de Crévic. Le 1er septembre, attaque française. Le régiment qui avait été envoyé dans la nuit précédente se reposer à Sommerviller, est rappelé presque aussitôt, pour former réserve de division, à la lisière Est du bois d’Einville. L’objectif est la brasserie de la ville. L’attaque est dure. Les 5e et 6e compagnies, engagées, se heurtent à de solides positions et subissent de fortes pertes. Le 3, dans le bois de Maixe, une attaque ennemie est repoussée par le 1e bataillon, pendant une relève par un autre régiment. Le 4, après cette relève, le régiment occupe une ligne de tranchées sur le plateau au-dessus de Drouville. Malgré un furieux bombardement de nos positions, l’ennemi échoue, à 21 heures, dans son attaque sur Gellenoncourt. Le bombardement reprend, acharné, sur Haraucourt, le 5, dès le matin. Gellenoncourt est en flammes. Depuis la veille au soir, l’ennemi renouvelle obstinément ses attaques, sans obtenir le moindre avantage. Partout sur le front, le régiment lui oppose une barrière infranchissable, mais cadres et hommes sont exténués. Des éléments d’autres régiments du corps d’armée viennent le renforcer. La bataille continue sans que l’ennemi puisse mordre en un seul point. La lutte est tout aussi acharnée le 8. De part et d’autre se sont des attaques sans répit. L’ennemi a réussi à se rapprocher un peu de Haraucourt, après une légère avance, vite enrayée et le 10, par une attaque heureuse, le régiment dégage Haraucourt. Mais pendant la nuit, l’ennemi contre-attaque, et un repli du 1e bataillon oblige toute la ligne à rétrograder. Il faut attaquer à nouveau. Les restes du régiment, renforcés des chasseurs à pied et d’un bataillon du 26e, tentent un nouvel effort, le 11 septembre. Dès les premiers bonds, les mitrailleuses ennemies entrent en action. L’ennemi s’est solidement retranché et échappe à l’artillerie. A 16 heures, nouvel assaut, arrêté par les mitrailleuses ennemies placées à Gellenoncourt, d’où elles prennent les lignes d’enfilades. Il faut se dégager à la nuit. A ces furieux combats succède, le 12, un calme inattendu. Au petit jour, les patrouilles qui recherchent le contact rendent compte que l’ennemi s’est replié. Gellenoncourt est immédiatement occupé. Dans le clocher, dans les arbres, on retrouve des emplacements de mitrailleuses ennemies. Les tranchées contiennent des garnisons de cadavres. Des blessés prisonniers déclarent n’avoir pu être ravitaillés pendant quatre jours à cause des tirs d’artillerie. Le terrain est couvert de matériel abandonné. De Gellenoncourt, Haraucourt et Drouville, il ne reste que des pans de murs brulants et des débris qui achèvent de se consumer. L’ennemi s’organise en arrière, sur les pentes à l’Ouest de Serres et semble vouloir adopter une attitude défensive. Le 13, l’ennemi continue à rompre. L’aspect du terrain qu’il abandonne permet de constater les terribles pertes qu’il a éprouvées : des cadavres partout ; des pièces d’artillerie détruites, des mitrailleuses jonchent le sol de leurs débris. Le régiment arrive au terme de ses opération en Lorraine et le 14, après plusieurs jours de marche arrive le 20 à Domgermain, où il cantonne en vue d’un embarquement en chemin de fer. L’embarquement commence dans la nuit du 20 et se termine pendant la journée du 21. Le débarquement à lieu le 22 à Poix et le 25, le régiment marche de nouveau à l’ennemi. Il est arrivé au lever du jour à Rouvroy-en-Santerre. Il s’agit de reprendre Fouquescourt, dont l’ennemi s’est emparé la veille. La formation d’approche est prise. Aussitôt Rouvroy dépassé, le régiment tombe dans une zone violemment battue par l’artillerie. La progression n’en continue pas moins par échelons ; le régiment se déploie et ne tarde pas à être pris sous les terribles gerbes de mitrailleuses ennemies qui bordent Fouquescourt. Il avance toujours et parvient à une centaine de mètre du village, mais c’est en vain qu’il essaie d’aller plus loin. Le 1e bataillon subit des pertes particulièrement cruelles. L’artillerie tire sans discontinuer ; elle hache des renforts ennemis qui sont venus se masser dans le verger du château, derrière l’église, mais elle n’arrive pas à briser l’obstacle et à ouvrir la voie. Fouquescourt est en flammes. A la tombée de la nuit, un assaut est tenté mais ne permet qu’une brève progression. Le 26, l’ennemi a évacué Fouquescourt pendant la nuit, y laissant de nombreux morts ; la ville est immédiatement occupée. Il y a un nombre considérable de blessés allemands. Les jours suivants, l’ennemi compense son échec par de violents bombardements. Le 29 au soir, le régiment est relevé et fait mouvement vers le Nord et cantonne le 30 à Etinehem, sur la Somme. Il est en réserve et dans cette position il exécute divers déplacements en arrière du front. Vers l’avant, la bataille ne s’apaise pas. Le 3 octobre, le mouvement vers le Nord continue en auto. Le régiment s’embarque à Morlancourt, où il est cantonné et débarque à Mailly-Maillet, d’où le 4 au matin, il se rend à Colincamps. Ce même jour, il entre à nouveau sur le champ de bataille. A midi, départ pour consolider une partie du front, occupée par des régiments territoriaux. Le régiment s’établit sur le front Lassigny – Hébuterne. Les bombardements sont fréquents et intenses, l’ennemi agressif. Le 6, à 2h30, alerte. Le tumulte d’une vive fusillade s’élève vers la droite. C’est Gommecourt qui vient d’être repris par les Allemands. Puis c’est Hébuterne qu’ils attaquent, mais là ils sont tenus en respect par le régiment, dans un combat qui dure toute la matinée. Devant cette résistance inébranlable, il se retranchent devant le village et se bornent l’après-midi à un furieux bombardement. Le 7, le bombardement sur nos positions reprend plus violent et une attaque se dessine sur Hébuterne. L’artillerie répond énergiquement. L’ennemi renonce à attaquer. Il occupe Hébuterne, qu’il organise fortement avec les 2e et 3e bataillons. Le 1er bataillon est détaché vers la gauche. Le 12 octobre, ce bataillon participe à l’attaque de Hannescamps. Malgré des pertes élevées, il progresse notablement. Un peloton de la 3e parvient à s’établir à 400 mètres de la lisière. Le 14, Hannescamps, évacué par l’ennemis, est occupé par le bataillon avec deux compagnies du 69e et une demi-compagnie du génie. En vain, l’ennemi tente un nouvel effort le soir, à 20 heures, pour leur disputer ce point d’appui. Son attaque dirigée sur le front Est est repoussée. Jusqu’à la fin d’octobre, c’est la guerre de tranchées avec ses épisodes divers si souvent vécus depuis : travaux d’organisation, bombardements et accalmies, coups de main de part et d’autre. A noter seulement une forte attaque ennemie le 21 à minuit. A 2 heures, le calme renait. Toutes nos positions ont été maintenues.

Hebuterne

Ludovic est probablement mort le 9 octobre 1914, la date de décès a été fixé par jugement le 20 mai 1920. Il repose aujourd’hui à la nécropole Albert, dans la Somme, tombe 1573 bis. Une plaque se trouve également sur le caveau familial.

Lesouple ludovic ensebe necropole 2 Lesouple ludovic ensebe tombe

Lesouple ludovic ensebe necropole 1

Merci à DEWITTE Micheline pour les photos à la nécropole

Citation au journal officiel du 12 août 1922 : « brave soldat. A fait vaillamment son devoir dès les premiers combats de la campagne. Mort pour la France le 9 octobre 1914 à Hébuterne. Croix de guerre avec étoile de bronze ». 

Cdg 1 etoile bronze

LETOT Jules

Le 17/04/2018

Letot jules

Il est né le 14 octobre 1887 à Fleury, fils de LETOT Isidore Télémaque et NEVERS Elise, frère de LETOT Louis. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Jules arrive le 4 août 1914 au 60e bataillon de chasseurs à pied. Le 8, il part à pied cantonner à Rouilly-Sacey et embarque le lendemain en chemin de fer à la gare de Troyes ; il arrive le 11 au cantonnement de Brouvelieures (Vosges) et repart le 12 à Saint-Dié dans le casernement du 10e bataillon de chasseurs. Le 15, il arrive à Saales en Alsace et garde le quartier général du 21e corps d’armée avant de repartir le 17 pour cantonner à Saint-Blaise. Le lendemain, le bataillon part pour Grandfontaine où il arrive le 19 et voit des troupes françaises battent en retraite de Wisches et Schirmeck. Dans l’après-midi, les derniers éléments étant passés et personne ne couvrant plus le bataillon, celui-ci quitte le village et occupe avec les trois compagnies restantes les hauteurs Sud, Ouest et Nord de Grandfontaine ; la 9e compagnie est partie à minuit pour Schirmeck où elle a dû venir soutenir l’artillerie. Le 20, à 14 heures, la compagnie d’avant-poste signale une colonne ennemie forte d’un bataillon, les éléments de droite ouvrent le feu sur un flanc de la colonne. A 15 heures, elle est attaquée par une colonne venant de la direction de Schirmeck au Donon, elle est contrainte de se replier à l’Est de Grandfontaine. A 18 heures, l’ennemie occupe les maisons du village et cherche à se glisser dans la direction du Donon. Une batterie d’artillerie ennemie qui appuie l’attaque est réduite au silence par l’artillerie française. A 21 heures, ordre est de tenir pendant la nuit la position de Grandfontaine avec un peloton et un bataillon d’autres régiments en renfort. Grâce à ces renforts, le bataillon veut par une attaque de nuit déloger les troupes allemandes du bois à l’Est de Grandfontaine, le 21e bataillon prononçant un mouvement d’enveloppement par le Nord-Est. En raison de l’obscurité, l’attaque n’a pas lieu. Pendant la nuit, et à la pointe du jour, les allemands essayent de s’emparer de la position de Grandfontaine mais leurs attaques sont repoussées. Le 21, le bataillon reçoit l’ordre de maintenir à la position le plus longtemps possible afin de retarder l’ennemi et doit tenir jusqu’à l’arrivée d’un régiment d’infanterie. Il se retire par la suite sur le Donon par une rupture de combat par échelon sans que l’ennemi ne tente aucune poursuite. Il est par la suite rassemblé au Nord du Donon, couvert par les troupes de la défense du Donon. Il part cantonner sur Vexaincourt. Le 22, le bataillon est en réserve au village ; il reçoit l’ordre d’envoyer une compagnie à la Croix Brignon pour barrer se couloir et établir la liaison entre les avants postes qui sont au Donon et l’aile gauche du 14e Corps qui occupe le col du Prayé. La 8e compagnie est désignée pour remplir la mission, le reste aide dans les travaux défensifs. La compagnie atteint la Croix Brignon sans encombre, elle y trouve une section du 52e de ligne. La liaison est donc établie et les travaux d’organisation commencent immédiatement. Dans la journée, le bataillon se porte au Sud-Est de Luvigny puis au Sud de Vexaincourt. Il reçoit une salve d’artillerie allemande ; la 7e compagnie, où est Jules, doit organiser défensivement le plateau Sud de Vexaincourt : la 10e compagnie fait les mêmes préparatifs mais à la lisière du bois qui se trouve plus au Sud. La 8e compagnie se retire de la Croix Brignon où elle s’est trouvée aux prises avec un détachement ennemi évalué à un bataillon et une compagnie de mitrailleuses. Deux compagnies sont poussées dans la vallée de la Croix Brignon : la 10e sur la route principale, la 9e au chemin de la maison forestière. Les patrouilles rapportent aucun renseignement sur l’ennemi mais des blessés isolés de la 8e disent qu’il poursuit sa marche. Dans la vallée de la Plaini, un violant combat se déroule jusqu’à la nuit. La liaison des troupes qui combattent dans cette vallée est assurée par deux compagnies du 20e bataillon de chasseurs qui se retranche sur l’éperon, à l’Est de Vexaincourt. Le 24, le bataillon se porte sur Celles-sur-Plaine où il occupe la lisière des bois Sud-Est de la ville de façon à être en mesure d’arrêter tout mouvement offensif de l’ennemi sur le plateau. Il reçoit ensuite l’ordre d’attaquer le village en liaison avec une attaque exécutée sur la partie Ouest, elle progresse assez rapidement malgré le feu d’une batterie ennemie que l’artillerie n’arrive pas à abattre. Elle atteinte ensuite le chemin de Celles avant un repli du bataillon qui sous la protection de la 7e compagnie qui était en réserve, vient établir un barrage à la tranchée où se trouve le général de Division. Dans l’après-midi, le bataillon se met en marche afin de maintenir provisoirement la 3e compagnie pour battre les débouchés de la route de Badonvilliers. Le 26, le bataillon occupe la Rappe pour surveiller et tenir le couloir dans la direction d’Etival, il se retranche et se met en liaison avec le bataillon du col de trace avant de partir dans la direction du col de la Chipotte. Arrivée sur place, une compagnie part dans la forêt de la Sainte-Barbe sur la croupe Ouest du ruisseau. Les compagnies 7 et 8 partent cantonner. Le 27, une grande attaque en direction de Lunéville est en cours, le bataillon est envoyé en soutien d’artillerie à Lary Fontaine ; les 7e et 8e compagnie et la section de mitrailleuse rejoignent le bataillon dans l’après-midi. Le 29, l’artillerie prépare l’attaque du col de la Chipotte, le bataillon pousse une compagnie aux Fermes du Haut des Chênes, à 1500m à l’Est de Lary Fontaine, qui a pour mission d’occuper les clairières et de s’opposer à toute incursion de l’ennemi de ce côté. Dans la soirée le bataillon les rejoint. Le 30, le bataillon se porte à la passée du renard où il reste en réserve ; le lendemain il part s’établir au Nord du Haut du bois, à cheval sur la tranchée des fermes du Haut des Chênes puis le 1er septembre, occupe les fermes du Château et est en liaison avec deux bataillons de chasseurs. Le 2, la 7e et 8e compagnies partent au Haut du bois où il vient d’arriver un détachement de 250 hommes pour renforcer le bataillon. Il est chargé de la défense des cols du Haut du Bois et de Barrémond. Le 3, le bataillon assure la sécurité du Haut du Bois, deux compagnies (8e et 9e) partent aider à l’offensive du col de Barrémond, la batterie qui occupe le col est canonnée par des obusiers, aucun dégât matériel n’est à déploré et il y a quelques blessés. L’ennemi semble cependant progresser sur le col de Barrémond, toutes les troupes présentent dans le secteur sont engagées et l’ennemi est enfin repoussé dans la direction de Neuf Etang. Vers minuit, une fusillade sur tout le front se fait entendre ainsi qu’une canonnade dans la direction de Bru et une attaque à la baïonnette en direction de la Salles, Saint-Rémy. La nuit est passée dans les tranchées, vers midi, la 10e compagnie est envoyé aux Basses Pierres ; la journée est passée à réaliser des travaux de défenses sur les tranchées. Le 5 septembre, une violente fusillade se fait entendre en direction de La Salle, une compagnie qui est alors à Basses Pierres doit se replier avant de reprendre ses emplacements au carrefour des chemins de La Salle – Haut du Bois – Basses Pierres. Le 6, le groupe auquel appartient le bataillon est chargé d’arrêter les tentatives de l’ennemi dans la direction de l’Ouest ; la 10e compagnie disposant d’un peloton de la 7e reçoit l’ordre de rejeter l’ennemi au-delà des Basses Pierres de façon à pouvoir occuper le hameau. La 10e et 7e compagnie partent dans la direction de La Salle et se heurte, à deux kilomètres du Haut du Bois, à un détachement allemand fortement retranché. Après plusieurs tentatives pour enlever ces retranchements, elles ne peuvent conserver que les portions d’approche. Deux compagnies sont alors en soutien d’artillerie au col du Haut du Bois et deux autres sont pour la sécurité éloignée. Le bataillon qui devait aller cantonner à Autrey est maintenu au col du Haut du Bois. Le 8 septembre, l’ordre du jour est de coopérer à une action du 14e corps d’armée vers La Salle pour enlever à l’ennemi Tibonpré, la maison forestière des Basses Pierres, l’Ouest de la maison forestière de La Salle. Le bataillon attaque alors de l’Ouest à l’Est, la lisière Ouest des Basses Pierres ; un bataillon du 159e régiment d’infanterie s’occupe de la maison forestière des Basses Pierres et un autre bataillon le hameau Le Rin en avant de La Salle. La 8e compagnie est laissée comme garnison au col, les 9e et 10e compagnies occupent la partie Ouest de Basses Pierres face à l’Est, la 7e est en réserve au Châlet. Le détachement des patrouilles détermine une violente canonnade sur tout le front ; l’attaque qui devait être exécuter par la 53e brigade n’a pas lieu et deux compagnies sont laissées en surveillance aux Basses Pierres et une autre ramenée au col.

Vosges haute alsace w 1

Jules est mort le 8 septembre 1914 au col du Haut-du-Bois d’après un jugement déclaratif du 12 mai 1921. Rien n’indique, sur le journal de marches et d’opérations ce qu’il s’est passé et de quoi il est mort. Il repose au cimetière de Fleury avec son frère dans le caveau familial. 

Le 31 janvier 1916, un secours de 150 francs est accordé à sa mère. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.  

Letot jules louis tombe 2

A noter que les photos de Jules et Louis n'ont malheureusement pas survécu au temps.

LETOT Louis

Le 17/04/2018

Letot louis

Il est né le 2 septembre 1890 à Fleury, fils de LETOT Isidore Télémaque et NEVERS Elise, frère de LETOT Jules. Avant la guerre, il travaillait comme jardinier.

Louis arrive le 3 août 1914 au 82e régiment d’infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Le 30, le 1e bataillon reçoit l’ordre de se placer entre l’Andon et le ravin de Narantasson, de manière à être prêt à contre-attaquer l’ennemi dans la direction de Cléry-le-Petit. Le 3e bataillon est porté à la lisière Ouest du Bois de Forêt, en réserve. L’ennemi essaie de traverser la Meuse à Dun et couvre d’obus toute la rive gauche jusqu’à Cunel. A 14 heures, ordre est d’attaquer par la route Aincreville – Doulcon, le régiment doit appuyer le flanc droit, dans la partie Est du mamelon et la cote 161. Un bataillon doit rester en réserve et se porter à l’origine du ravin de Narantasson. L’action est à peine engagée que le 3e bataillon revient à 17 heures à son point de départ.

Cunel

Jules est disparu au combat, son décès est fixé le 30 août 1914, durant les combats de Cunel d’après un jugement déclaratif du 28 octobre 1920. Une plaque mémorielle est au cimetière de Fleury sur caveau familial.   

Letot jules louis tombe 2

A noter que les photos de Jules et Louis n'ont malheureusement pas survécu au temps.

LETOT Maurice

Le 17/04/2018

Letot maurice

Il est né le 20 avril 1888 à Fleury, fils de LETOT Théophile Alexandre et BERTRAND Amandine. Marié le 27 juin 1914 à Fleury avec ROBIN Marie Antoinette. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Maurice arrive le 3 août 1914 au 367e régiment d’infanterie qui est à Toul. Il part le 6, après avoir participé à diverses organisations défensives et tenu les avant-postes, sur les deux rives de la Moselle, au Nord de Pont-à-Mousson, le régiment reçoit le baptême du feu au cours de la bataille du Grand-Couronne, le 5 septembre 1914. C'est le jour où les assauts ennemis se multiplient au mont d'Amance et sur la crête de Sainte-Geneviève. Il reçoit l'ordre, dès le matin, d'évacuer Pont-à-Mousson ; le lieutenant-colonel FLORENTIN fait sauter le pont qui unit la ville au faubourg Saint-Martin ; la 1re section de la 19e compagnie qui n'a pu être prévenue à temps, lutte toute la journée sur les pentes du Bois-Le-Prêtre contre l'infanterie et l'artillerie ennemies et rejoint, en bon ordre, à la nuit, le reste du régiment. Le 6, jour où l'effort allemand se concentre sur Sainte-Geneviève, le régiment flanque, à l'Ouest, cette importante position en défendant la hauteur du bois de Cuite, au Nord de Dieulouard. A 7 heures, une attaque ennemie débouche de Blénod, pénètre dans le bois et, jusqu'à 19 h.30, le combat continue, très meurtrier pour l'ennemi, qui ne peut progresser. A ce moment, les contre-attaques ont déblayé la crête, mais l'ordre de repli sur le Bois-Brûlé est donné ; les faibles éléments qui ont lutté ont du moins empêché, pendant toute la journée du 6, l'artillerie ennemie de prendre à revers les défenseurs de Sainte-Geneviève. Le 12 septembre, le 5e bataillon coopère au dégagement du fort de Troyon, dont l'héroïque résistance sauve l'armée SARRAIL attaquée de front par le kronprinz impérial et prise à revers par le kronprinz de Bavière, qui s'efforce de passer la Meuse ; la manœuvre échoue complètement, grâce au concours de la 73e division d’infanterie et de la 2e division de cavalerie, prêtées à SARRAIL par CASTELNAU ; la victoire de la Marne est gagnée, Verdun dégagé et l'armée SARRAIL avance au Nord et à l'Ouest. L'échec qu'il a subi devant Troyon n'a pas démoralisé l'ennemi qui tente à nouveau l'encerclement de Verdun par le Sud et jette, en Woëvre, le 20 septembre, quatre corps d'armée venus de Metz sous le commandement du général von STRANTZ. Tandis que, vers les hauts de Meuse, les Allemands redoublent leurs attaques qui aboutissent, le 29 septembre, à la formation de la hernie de Saint-Mihiel, la 73e division prend résolument l'offensive entre le Rupt-de-Mad et la Moselle. Le 20 septembre, le 367e se porte, sur la droite du 368e, à l'assaut de la route nationale n° 58 (Pont-à-Mousson à Saint-Mihiel), à l'Est de Limey. L'ennemi en est chassé malgré les pertes sensibles. De nombreuses batteries ennemies, installées au Nord de Remenauville et de Regniéville, balaient sans répit les lisières du Bois-Brûlé et le ravin des Quatre-Vaux. Cependant, le 21 septembre, le régiment brise une violente attaque ennemie qui débouche de la région de Fey-en-Haye ; une fraction de la 23e compagnie, avec le capitaine LÉVY, résiste jusqu'à la mort dans une partie du bois ; après la retraite de l'ennemi, on retrouve les cadavres de ces héros qui sont inhumés dans le ravin des Quatre-Vaux, non loin de la route. Le 22, le 6e bataillon contre-attaque dans le bois de Saint-Pierremont et ramène au feu un régiment qui s'était replié. Le 23, le régiment participa à l'attaque du plateau de Lironville et subit, après le 346e régiment d’infanterie, des pertes cruelles ; sur les glacis, des files entières de combattants gisent côte à côte comme s'ils allaient encore bondir ; les mitrailleuses allemandes balaient le terrain où cependant les unités se maintiennent. Enfin, le 25 septembre, le plateau de Lironville est entièrement conquis, le village de Limey emporté ; le 5e bataillon occupe la position Limey – cote 305, tandis que le 6e organise les tranchées de la crête de Lironville. Au cours de ces journées, la 73e division d’infanterie, a brisé l'offensive de tout un corps d'armée ennemi. Pendant sept mois, le régiment va se trouver, dans le secteur de Limey, face au bois de Mortmare, position inexpugnable, où les Allemands ont accumulé des défenses accessoires et des mitrailleuses. Le 21 octobre, après un semblant de préparation d'artillerie, le 367e s'élance à l'assaut. Les compagnies d'attaque sont décimées ; le lieutenant HEURTEL, commandant la 22e, après avoir déchargé son revolver dans les créneaux ennemis, revient presque seul ; quelques fractions restent pendant quatorze heures sur une pente descendante et à découvert devant le bois ; les obus ennemis balaient la pente et des fantassins ennemis tirent sur tout homme qui remue. La nuit permet enfin aux survivants de regagner la crête ; le commandant du 5e bataillon a perdu presque toute sa liaison et revient avec une balle dans chaque bras. Une contre-attaque allemande est rejetée dans le bois. C'est au cours de cette journée que le sénateur REYMOND et l'aviateur CLAMADIEU furent tués devant la lisière du bois. Les sapeurs du régiment commandés par le sous-lieutenant HOUSSIN, ramenèrent dans les lignes l'appareil qu'ils montaient. Le régiment creuse ensuite, pendant plusieurs mois, des parallèles de départ qui, sur un front de 200 mètres, s'avancent dans le bois.

Mais, le 5 avril 1915, quand un bataillon d'un autre régiment veut sortir pour l'assaut, l'artillerie et la mousqueterie ennemies le rejettent en désordre dans la tranchée. Cependant, l'attaque ayant été reprise, les 17e et 19e compagnies entrent dans le bois, s'y maintiennent toute la nuit et n'en sortent que faute de renforts et sous la pression d'une dernière contre-attaque puissamment organisée. Le 10 mai, la 146e brigade relève la brigade active de Toul dans le Bois-Le-Prêtre. Ce secteur a une terrible réputation ; l'ennemi l'appelle « le Bois des Veuves ». Dès le 27, le 6e bataillon s'y couvre de gloire et s'empare, à la baïonnette, d’un groupe de tranchées, à la lisière du Quart-en-Réserve ; c'est le corps à corps entre les quatre compagnies et les Allemands qui se défendent héroïquement et contre-attaquent sans cesse. Du 16 juin au 4 juillet, le bombardement ennemi est continu sur le Quart-en-Réserve ; le bois prend, dans ce canton, l'aspect tragique qu'on lui voit encore au bout de cinq années ; la terre est frappée de stérilité ; quelques fûts de hêtres, déchiquetés et décapités presque au ras du sol, attestent seuls que la forêt s'étendait jusque-là. Le 18 juin, les 19e et 24e compagnies brisent une contre-attaque ennemie. Le 4 juillet, une puissante contre-attaque allemande se produit ; le régiment, qui venait d'être relevé au cours de la nuit précédente, remonte en ligne, malgré son état d'épuisement et contre-attaque l'ennemi qui s'arrête au Sud du Quart-en-Réserve ; les sections de mitrailleuses, restées sur la position, ont particulièrement souffert et n'ont plus de matériel ; enfin, après une série d'actions locales, la situation se rétablit et se stabilise, dans ce secteur, jusqu'en 1918. Après une courte période d'instruction, le régiment revient au Bois-Le-Prêtre. Jusqu'en juillet 1916, l'activité combattive des compagnies s'exerce en coups de main et en travaux d'organisation sous les bombardements de l'ennemi. Malgré une position désavantageuse, le martellement incessant des ouvrages par les torpilles et les obus de gros calibres, les jets continuels de grenades à fusil, le régiment maintient les lignes convoitées par l'ennemi.

Le 23 mars 1916, la 18e compagnie réussit un coup de main sur les tranchées allemandes, au Nord du Verger de Fey-en-Haye. Elle franchit les brèches des réseaux français et allemands, pénètre dans les lignes ennemies sur un front de 200 mètres, nettoie les tranchées et abris de première ligne, tuant, blessant les occupants et ramenant des prisonniers. Le 16 juillet, la 73e division d’infanterie était retirée du Bois-Le-Prêtre ; elle avait immortalisé ce nom et laissait, en témoignage de ses luttes opiniâtres, des milliers de camarades à l'orée du bois, dans l'argile du Pétang, à l'ombre de la Croix-des-Carmes arrachée des mains de l'ennemi. Le 19 août, le 367e occupe le sous-secteur de Rétégnebois, dans le secteur de Tavannes. Les combats acharnés soutenus précédemment dans ce secteur avaient arrêté l'ennemi sur les glacis du fort de Souville. En outre, les Allemands étaient de plus en plus détournés de Verdun, devant lequel avaient fondu leurs meilleures troupes, par l'offensive franco-britannique de la Somme. Aussi l'armée de Verdun songeait-elle à prendre à son tour l'initiative des opérations. Des deux côtés, une formidable artillerie était réunie et, du 20 au 26 août, les tirs de barrage écrasent le secteur déjà bouleversé. La 5e compagnie du 367e a des pertes sévères au cours de ces journées, surtout en officiers. Trois commandants de compagnie, sur quatre, sont tués. Enfin, le 6 septembre, la 6e se lance à l'assaut des tranchées allemandes Hohenlohe, Blücher, Triangle. Elles sont conquises sur une profondeur de 1.500 mètres ; les troupes capturent plus de 200 prisonniers, rapportent huit mitrailleuses et arrêtent, les jours suivants, les nombreuses et puissantes contre-attaques ennemies.  Les pertes du régiment, au cours de son passage dans le secteur, sont d'ailleurs élevées : 137 tués, 462 blessés et 46 disparus. En outre, le 5 septembre, le colonel FLORENTIN, commandant la 146e brigade a péri, avec de nombreux soldats, dans l'incendie du tunnel de Tavannes. A peine relevé dans le secteur de Rétégnebois, le 367e est transporté en Lorraine, dans le secteur de Lunéville. Il y occupe le sous-secteur de Vého, auquel viennent s'ajouter les sous-secteurs de Reillon et Blémerey. Il y reste jusqu'au 23 mai et prend part à l'organisation défensive et à l'exécution de divers coups de main. Après une période d'instruction au camp de Saffais, le régiment est mis à la disposition de la 2e armée et occupe, le 24 juin, le sous-secteur Huguenot, dans la région de Verdun, situé sur la rive gauche de la Meuse, à proximité et au Sud de la cote 304. Le 28 juin, après un bombardement d'une extrême violence, une attaque allemande se déclenche, menée, suivant les déclarations des prisonniers, par des stosstruppen spécialement exercées et accompagnées de pionniers porteurs d'appareils lance-flammes. Les sections, qui gardaient les premières lignes complètement nivelées, sont encerclées et se défendent courageusement : le capitaine HENRY (21e) décharge son revolver sur les assaillants jusqu'à ce qu'il soit tué à bout portant ; le lieutenant RONSIN, avec quelques hommes de la 18e, une section de la 17e et une section de mitrailleuses de la compagnie de mitrailleuse 5, résiste à tous les assauts et maintient la liaison avec le 356e ; bombardements, tirs d'engins de tranchées de gros calibres, jets de liquides enflammés, tout est mis en œuvre par l'ennemi pour réduire ce groupe ; quatre sous-officiers, qui commandent en divers points des barrages, sont tués par des balles à la tête ; mais l'ennemi est obligé de renoncer à s'emparer des survivants, après vingt-quatre heures d'incessantes tentatives ; plus loin, deux sections de mitrailleuses, commandées par le lieutenant BASDEVANT (compagnie de mitrailleuse 6) tirent près de 4.000 cartouches, ont plusieurs pièces démontées par les obus, sont encerclées par l'ennemi et se défendent à la grenade, jusqu'à ce que la 22e compagnie, entraînée par le lieutenant MAYNAND, vienne les dégager. Les contre-attaques des 28 et 29 juin montrent que malgré les conditions défectueuses de la lutte, les unités du 367e n'ont rien perdu de leurs qualités offensives ; les 15e et 17e compagnies, notamment, atteignent tous les objectifs qui leur avaient été assignés ; dans un groupement voisin, la 13e compagnie est en tête et a ses officiers successivement mis hors de combat.

Cote304

Maurice est tué la 28 juin 1917, à la côte 304, à Esnes-en-Argonne. Il repose aujourd’hui au cimetière de Fleury

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MARY Artésien

Le 17/04/2018

Mary artesien

Il est né le 8 mai 1885 à Fleury, fils de MARY Jules Anthanase et RICHARD Berthe, frère de MARY Georges. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme vigneron pépiniériste.

Artésien arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d'infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière. Dans la journée du 26, le régiment relève des éléments de deux autres régiments, dans la région au Sud de Notre-Dame-de-Lorette. Il consolide la position sous un bombardement violent. Une reconnaissance, envoyée le 28 à 20 heures, est accueillie par une vive fusillade. Une compagnie construit des tranchées de départ le long des haies qui se trouvent sur les pentes Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette. Le 29, le village d'Ablain-Saint-Nazaire est enlevé. Le 30, deux compagnies attaquent l'emplacement de la sucrerie de Souchez. La préparation d'artillerie n'ayant produit aucun effet sur les défenses accessoires, elles ne peuvent progresser que de quelques mètres. Elles s'accrochent au terrain et construisent dans la nuit une parallèle bientôt réunie à la tranchée de départ. Le 1er juin, deux compagnies appuyées d’un bataillon d’un autre régiment tentent une attaque mais à cause d’un manque de préparation ne peut déboucher. A partir du 2, les compagnies sont relevées petit à petit et la période de repos dure jusqu'au 15 juin, date à laquelle le régiment se rend à Grand-Servins, puis au bivouac sur la chaussée Brunehaut. Le 18, le régiment vient occuper, le sous-secteur Nord, depuis le château de Carleul jusqu'au cimetière de Souchez. La première ligne occupe la route de Béthune. Dès le 19 au soir, une compagnie tente une attaque sur l'îlot de maisons au Sud de Souchez et sur le boyau de Bavière ; accueillie par une violente fusillade, elle gagne cependant quelque terrain et fait 3 prisonniers. Le 21 juin, l'attaque est reprise. A 14 heures, sans préparation d'artillerie, deux compagnies tentent de sortir ; elles sont arrêtées par un feu des plus violents. Dans la nuit, elles sont relevées par deux autres compagnies. Dans la nuit du 22, une compagnie parvient à s'emparer d'un élément de tranchée au Nord du boyau de Bavière et à 23 h.30, une contre-attaque allemande est repoussée. Le régiment est relevé le 28 juin dans la et va cantonner à Béthonsart. En raison du bombardement violent, une des compagnies ne peut être relevée que deux jours plus tard. Le 5 juillet, le régiment remonte en ligne pour quatre jours. Il occupe le même secteur jusqu'au 23 septembre, par périodes de quatre ou cinq jours, alternant avec des périodes de repos de huit jours à Mingoval ou Béthonsart. Le 24 septembre, le régiment quitte Béthonsart et se porte en réserve de brigade ; un bataillon en tête a deux compagnies à la parallèle Cardot, les deux autres à la route de Béthune. Deux compagnies du second bataillon prennent position à la parallèle de Carency, les deux autres à la parallèle Dalila. Le 25 septembre, à 2 heures, l'attaque se déclenche. Le régiment suit le mouvement des deux autres régiments. Le premier bataillon atteint la tranchée des Pylônes, le second la route de Béthune. Mais les régiments de première ligne n'ayant pu enlever complètement leurs objectifs, le 282e reprend à 23 heures ses emplacements primitifs. Le 26 à 21 heures, le régiment fait une relève sur les positions conquises. Un bataillon en première ligne, l’autre en réserve. On travaille à l'organisation du terrain. Le 28 septembre au petit jour, une reconnaissance, constate que le saillant de l'Ersatz a été évacué par l'ennemi. Les compagnies de première ligne se portent en avant et occupent les emplacements abandonnés. Ordre est donné d'attaquer à 13 h.30 la tranchée d'Odin. L'assaut est donné par un bataillon et deux compagnies du deuxième. Les deux autres compagnies restent en soutien dans la parallèle de départ. Après un parcours de 300 mètres, la progression est enrayée par un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses. La fusillade s'étant ralentie, les compagnies repartent à l'assaut. Devant l'impétuosité de cette nouvelle attaque qui progresse rapidement, un grand nombre d'Allemands cessent la résistance, sortent de leurs tranchées et se rendent. Les troupes d'assaut prennent pied dans la tranchée d'Odin, bientôt rejointes par les deux compagnies de réserve. Plus de 200 prisonniers tombent entre les mains françaises et le régiment organise la position conquise. Dans la matinée du 29, à 3 heures, le régiment subit le choc d'une contre-attaque menée avec acharnement par les troupes de la Garde. Un combat terrible se livre au fusil, à la grenade et à la baïonnette. Pendant ce rude combat, l’avant-ligne de petits postes est obligée de se replier dans la tranchée d'Odin, où le régiment se maintient malgré de lourdes pertes. Les Allemands se retirent au petit jour. Le régiment a conservé ses positions, qu'il continue à améliorer jusque dans la soirée où il est relevé et part cantonner à Camblain-l’Abbé.

Berthonval 1

Artésien est mort le 29 septembre 1915 dans le bois Berthonval, à côté de Farbus. Il repose à la nécropole de Neuville-Saint-Vaast, carré 9, rang 5, tombe 1875 et dispose également d’une plaque à son nom à Fleury, sur la tombe de son frère MARY Georges.

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Mary artesien necropole 5

Merci à LEME Pascal pour les photos à la nécropole.

 Memoire mary artesien

MARY Fernand

Le 17/04/2018

Mon image Mary fernand

Il est né le 10 novembre 1891 à Fleury, fils de MARY Auguste Dominique et NEVERS Louise. Marié le 22 novembre 1913 à Fleury avec PAUTARD Jeanne Yvonne. Ils auront un fils ensemble : Armand, né le 17 décembre 1913. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Fernand faisait son service militaire avant que la guerre éclate, il se trouve donc à la caserne de Clignancourt, à Paris, au sein du 76e régiment d’infanterie. Le 6 août le régiment embarque à La Vilette et le 7 août, débarque à Chauvoncourt, près de Saint-Mihiel où il cantonne. Du 7 au 21, le régiment exécute une série de marches entrecoupées de repos qui, par Troyon, Rupt-en-Woëvre, Omet, Hamel, Eton, Mogeville, l’amènent dans la région de Longuyon. Le 21, à 7 heures, le régiment quitte Mogeville, traverse Billy-sous-Mangiennes et arrive à la nuit à Longuyon, où des cavaliers allemands s’étaient montrés dans la journée. Il travers Longuyon et vers 11 heures cantonne. Le 22, le régiment est alerté ; il se prépare et par Lexy, marche sur Longwy. Au sortir de Lexy, l’ordre est donné d’attaquer l’ennemi qui occupe les hauteurs du Bel-Arbre. Vivres et munitions sont distribués puis le régiment marche en direction du Nord, ayant en première ligne 1e et 2e bataillons et en soutien le 3e. Au moment où il franchit la route de Les Moragoles à Longwy, il est reçu par une vive fusillade, pendant qu’une batterie ennemie, parvenue à Cutry, lui tire dans le dos. Dans ces conditions, l’attaque ne peut se développer et le régiment manœuvre, sous le feu de l’artillerie, pour se replier par la route de Villiers sur Tellancourt. Le 23, la marche en retraite continue ; le régiment travers Longuyon et s’établit dans les champs entre Noërs et Saint-Laurent. Le 24 au matin, l’ennemi, débouchant à Longuyon, attaque ; le 31e qui est à droite exécute une contre-attaque fructueuse mais dans l’après-midi, l’ordre de reprendre la retraite est donné. Dans les journées suivantes, le régiment travers la Meuse à Sivry-sur-Meuse et par Montfaucon, se porte à Charpentry, où le 27, il reçoit un renfort de 1000 hommes. Reposé et reconstitué, il se porte au Nord et à Fosse-Nouart, attaque vigoureusement l’ennemi qui cède de terrain ; mais l’ordre est encore donné de rétrograder et le régiment traverse Clermont, Varennes, les Islettes, Vaubecourt, où le 6 septembre, il est engagé pour retarder l’avance ennemie. Les 8 et 9, nouveaux combats entre Louppy-le-Château et Louppy-le-Petit. Le régiment arrive à Chardogne, à 3 kilomètres de Bar-le-Duc, le 12 ; c’est le point extrême de la retraite. Le 13, la marche en avant reprend à fortes journées ; le 13, il vient se buter à l’ennemi aux villages de Cheppy et Véry, où ont lieu des sanglants engagements. Au cours du combat, la 3e compagnie, encerclée dans le cimetière de Cheppy, s’y défend d’une façon héroïque et parvient, baïonnette au canon, à se frayer un passage pour rejoindre les lignes. Le régiment, dans les premiers jours de novembre, quitte le secteur d’Aubréville, pour appuyer à gauche et occuper en Argonne les points qui devaient devenir célèbres : ravin des Meurissons, plateau de Bolante, la Fille-Morte. Cette fin d’année ne présente plus de faits saillants, ce ne sont que rencontres de patrouilles, attaques locales, bombardements. Cependant, le 21 décembre, l’ennemi attaque sur le plateau de Bolante et prend une tranchée à un bataillon voisin. Le 1e bataillon contre-attaque vigoureusement et subit des pertes.

Au 1er janvier 1915, le régiment est donc sur le plateau de Bolante. Les premières lignes passent par l’intersection du ravin des Courtes-Chausses et des pentes Ouest du Ravin-Sec, l’abri de l’Etoile et le ravin des Meurissons. Le 1e bataillon et le 3e sont en première ligne de gauche à droite et le 2e en réserve à le Fille-Morte. Le 5 janvier, les garibaldiens, venus de l’intérieur tout spécialement, attaquent sur le front du régiment en direction de Varennes. Le régiment doit appuyer leur progression. Après un bombardement préparatoire d’une demi-heure environ, l’attaque se déclenche. Les garibaldiens progressent rapidement, mais au bout de quelques centaines de mètres, la résistance ennemie se fait plus forte. Contre-attaqués, les garibaldiens refluent et regagnes leurs positions de départ. Ils ont fait 150 prisonniers. Le lieutenant Peppino Garibaldi, un des fils du grand patriote italien, est tué dans ce combat, son corps est à grand ’peine ramené dans les lignes françaises. Le 10 janviers, petite affaire sans résultats ni suites, sur la « Demi-Lune » tout à fait sur la gauche du secteur. Le 20 janvier, le régiment est relevé et vient cantonner à Ville-sur-Cousances, Jubécourt et Brocourt. Le régiment se prépare en vue d’une attaque prochaine. Il ne s’agit rien de moins que de prendre le village de Vauquois. Trois semaines d’exercices, de reprise en main des unités et le 16 février, départ pour la butte fameuse. Il s’installe pendant la nuit du 16 sur ses positions de départ. L’attaque doit avoir lieu le 17 au matin, en liaison à droite avec le 31e. Le tir de préparation, très sérieux sur le village même de Vauquois, n’atteint cependant pas la première ligne allemande sur les pentes en avant des lisières. Aussi, quant à l’heure H, les vagues d’assaut franchissent les parapets, elles sont fauchées par le tir d’infanterie et par l’artillerie ennemie, qui du bois de Cheppy à l’Est, de la Haute-Chevauchée à l’Ouest, prends les lignes d’enfilades. L’attaque cherche à progresser de talus en talus ; les vagues d’assaut, sous le feu d’enfer, sont décimées ; elles se collent au terrain, puis lentement, les survivants se replient dans la tranchée de départ. L’attaque a échoué ; les pertes sont très fortes. Une deuxième attaque est fixée au 28 février. Le régiment est de nouveau face à Vauquois. Un train blindé, portant des pièces de 270, est du côté d’Aubréville et doit démolir les principaux blockhaus allemands. Après une préparation plus intense que la précédente, nouvel assaut, mais cette fois avec succès. La but est enlevée, les allemands ne résistent plus que dans le cimetière et au Nord de la rue principale du village. Des combats acharnés et sanglants se poursuivent jusqu’au 4 mars. Ce ne sont que contre-attaques sur contre-attaques. Le village est conquis pierre par pierre, sauf le cimetière et les pentes vers Varennes, où l’ennemi résiste toujours. Le régiment reste donc sur les positions conquises et s’y organise aussi solidement que possible. Une troisième attaque est décidée pour le 15 mars. Il faut cette fois, occuper entièrement le village et enlever à l’ennemi ses vues sur Clermont-en-Argonne. L’affaire n’a qu’un succès relatif. Les allemands sont retranchés dans une des caves qu’ils ont bétonnées ; les obus ne les défoncent pas. Il faudra recommencer. Les attaques sont suspendues momentanément. Il faut consolider les positions et la lutte d’engins de tranchées est très meurtrière. La possession du V de Vauquois (tranchée en forme de V) par les allemands, ainsi que le cimetière, les oblige, toujours pour aveugle l’ennemi, à préparer une autre attaque avec de nouveaux moyens. Des pompiers de Paris viennent dans les tranchées installer des appareils pour lancer du liquide enflammé. L’attaque doit se déclencher le 6 juin, à 6 heures du soir ; des éléments du 31e prennent part à l’opération. Bien que les vents soit défavorable, l’attaque retardée a lieu quand même. Une grenade, lancées trop près enflamme le liquide, sur les bords de la tranchée ; un homme qui marche malencontreusement sur un tuyau fait dresser une lance, le liquide enflammé retombe sur les soldats. Le réservoir prend feu. Dans ce coin de champ de bataille, c’est le désarroi. L’attaque est manquée et tourne en un combat à la grenade sans précédent. Trois jours après le régiment est relevé et revient au plateau de Bolante. A la date du 11 juin, il quitte la 10e division d’infanterie avec le 72e, le 91e et le 131e, il forme la 125e division d’infanterie. Le 10, 11 et 12 juillet, l’ennemi semble faire du réglage d’artillerie sur les positions. En prévision d’une attaque, les bataillons occupent leurs emplacements de combat. Subitement, le 13 juillet, vers 4 heures du matin, un grondement terrible commence : c’est la préparation ; « minen », torpilles de taille inconnue jusqu’ici, arrivent sur eux avec une prodigalité effrayante. De plus, l’ennemi tire des obus à gaz lacrymogène. Les moyens de protection sont rudimentaires. Après sept heures de semblable bombardement, soit vers 11 heures du matin, l’ennemi sort de ses tranchées et progresse assez rapidement à droite, sur le 91e, ce qui oblige le 3e bataillon à revenir un peu en arrière sur les deuxièmes lignes pour ne pas être débordé. Le 2e bataillon rectifie également sa ligne, la gauche ne bouge pas. Le soir, la droite avait cédé environ 400 mètre de terrain en profondeur. La progression ennemie est enrayée aussitôt par des contre-attaques vigoureuses. Le 82e régiment d’infanterie et le 66e bataillon de chasseurs alpins, au repos dans la région des Islettes, ont été alertés et sont accourus à travers bois à leur secours. Le 14 et 15 juillet, la situation est rétablie ou presque.  Le 12 septembre, les trois bataillons furent de nouveau ensemble aux cantonnements de Bellefontaine et Futeau. L’attaque de Champagne est projetée et le régiment doit y participer. Il fait ses préparatifs en conséquence et le 22, commence le mouvement en direction du front de Champagne, où va se produire l’offensive. Bivouac dans les bois de la Croix-Gentin jusqu’au 24. Le 25 au matin, les bataillons sont groupés dans les places d’armes, le 2e à droite, le 3e à gauche et le 1e en réserve occupant les tranchées de soutien. A la pointe du jour, les 2e et 3e bataillons, prennent leurs formations de combat, partent à l’assaut, avec mission de franchir les premières lignes. Ce mouvement est arrêté par les mitrailleuses allemandes qui n’étaient pas détruites par la préparation d’artillerie. Ordre est donné de rester sur place et d’attendre les instructions. Le 25 au soir, à 19 heures, le régiment reçoit l’ordre de rejoindre le bivouac à la Croix-Gentin, puis Courtémont, d’où il est réexpédié en Argonne. La compagnie de mitrailleuses de brigade, qui n’était pas allée avec le régiment, en Champagne et avait continué de garder les positions d’Argonne, fut fortement éprouvée le 27 septembre. Elle occupait une étroite bande avancée du secteur, nommé le « Doigt de Gant », en raison de sa forme. Cette position était précaire et à la merci de la moindre attaque ennemie. Celle-ci eut lieu le 27, après une préparation intense, par obus lacrymogènes. Malgré la vive résistance, le Doigt de Gant est amputé radicalement par l’ennemi. L’année se termine pour le régiment, sans nouvelles affaires. Les sept premiers mois de l’année 1916 ne présentent pas de faits remarquables. Les positions occupées sont les mêmes que celles de l’année précédente. Il reste dans la forêt d’Argonne, entre le Four-de-Paris et La Chalade, légèrement au Nord de ces deux villages. En raison de terrain très accidenté et qui permet des retranchements redoutables des deux côtés des lignes, aucune actions offensives de grande envergure est engagée des deux côtés. C’est, par contre, l’écrasement du terrain sous des déluges d’obus de tranchée de très gros calibres. Il y reçoit couramment des « minen » de 1m10 de hauteur. Les lignes sont très rapprochées, et certains petits postes sont creusés en sape à 7 ou 8 mètres de ceux des allemands. La lutte de grenades, pétards, y est très vive. Des mines sautent presque chaque matin, dès le petit jour, créant des entonnoirs que français et allemands se disputent avec acharnement. Le secteur occupé se nomme le « Fer-à-Cheval » et comprend lui-même les dénominations de « l’Arbre », « du Cap », « du Golf ». Le régiment travaille ferme en ligne chaque nuit. A la suite de séances journalières de torpilles, la terre, désagrégée, n’est plus qu’une poussière, et chaque explosion fait ébouler les parois entières de tranchées. Il faut les relever et consolider le travail avec des fascines et du grillage. Par les deux boyaux des « Coloniaux » et des « Ecuyers », qui vont jusqu’au « Confluent », ainsi que par certaines pistes sous-bois, inconnues des allemands, les voiturettes de mitrailleuses apportent tout le matériel de réfection jusqu’à la route « Marchand » et au « Ravin-Sec », en passant par le « Tunnel ». Les compagnies font six jours de première ligne, six jours de réserve à l’ouvrage 15 ou au Confluent, six jours de repos à La Chèvrerie ou au Claon, puis une nouvelle période de repos aux Islettes ou à Futeau, soit très souvent, trente jours sans apercevoir une maison ni un habitant civil. Le 13 janvier, se produit une affaire de petits postes dans le secteur du « Cap », affaire assez sérieuse. Profitant d’une relève, les allemands attaquent brusquement le poste et s’en emparent. La 10e compagnie réussit à le reprendre au prix de 65 blessés et 4 tués. Fernand est blessé le 5 mars vers La Chalade par un éclat d’obus : plaie à la jambe droite. Il est évacué à l’arrière.

La chalade

Fernand est mort des suites de ses blessures le 12 mars 1916 à Aix-les-Bains, dans l’hôpital n°158 bis, qui est l’hôpital municipal, avec une capacité de 35 lits.  Malheureusement, le journal de marches et d’opérations commence en juillet 1916, il est impossible de retracer le parcourt de Fernand avec détails. Il repose au cimetière de Fleury.

Mary fernand 1  Mon image

Citation au journal officiel du 13 mai 1921 : « soldat brave et dévoue. Est mort le 12 octobre 1916 des suites de blessures reçues à son poste de combat à la chalade. Croix de guerre avec étoile de bronze ». 

Cdg 1 etoile bronze

 

MARY Maurice François

Le 17/04/2018

Mary maurice francois portraitMary maurice francois

Il est né le 21 avril 1889 à Fleury, fils de MARY Emilien Ananias et RENAUD Marie Léonie Anne. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Maurice arrive le 3 août 1914, il a fait son service au 27e régiment de dragons mais aucune date sur sa fiche matricule indique la date de son départ pour le 129e régiment d’infanterie. Le choix se porte ce dernier régiment, sa dernière unité connue.

Les Bataillons, du 129e s'embarquèrent les 6 et 7 août et connaissent les combats au Châtelet et Bouffois. Il faut battre en retraite. Le soir du 22 août, le régiment, rassemblé, s’installe avec le 36e en cantonnement-bivouac, à Hanzinelle. La brigade a reçu l’ordre de tenir, coûte que coûte, ce village. Toute la journée du 23, il est soumis, par l’ennemi, à un bombardement sévère, mais l’attaque ne se produit pas. Le régiment, par ordre, se retire le lendemain, à l’aube, ne laissant ni un blessé, ni un prisonnier aux mains des allemands. Du 24 au 28 août, c’est la retraite générale dans la direction du Sud-Ouest. Harassés, privés de sommeil, exténués par les durs combats des jours précédents, les hommes vont, tels des automates, sans un mot, sans une pensée, et les kilomètres s’ajoutent aux kilomètres. Du repos ! Des haltes horaires ! Il n’y en a plus. On marche deux, trois, quatre heures de suite sans répit. Chacun s’efforce de suivre la colonne et de résister à la fatigue. Il faut marcher. Les longs et pitoyables convois des habitants, qui fuient à l’approche de l’allemand exécré, se mêlent aux colonnes ; les convois d’artillerie se croisent, se coupent, se dépassent, et ajoutent encore au désordre. Le ravitaillement n’arrive pas. D’ailleurs, pourquoi arriverait-il ? Le temps manque aussi bien pour cuire les aliments que pour se reposer. Quelques hommes, blessés aux pieds par la dureté de la marche, s’arrêtent un instant sur le bord de la route, et s’endorment ! Ceux-là, on ne les reverra plus ; cueillis dans leur sommeil par les patrouilles de Hulans lancées à la poursuite des arrière-gardes françaises, ils vont connaître d’autres souffrances, plus dures, plus longues, dans les geôles allemandes.  Chaque soir, dans le lointain, des lueurs rouges d’incendie jalonnent l’avance de l’envahisseur. Tristes souvenirs qui hanteront inoubliablement la mémoire de ceux qui les ont vécus.  La frontière belge est passée dans la nuit du 24 au 25. Le régiment traverse Fourmies le 26, il est le 27 à Vervins. Le 28, après-midi, la 5e division d’infanterie, rassemblée dans la zone de Puisieux, près Guise, reçoit l’ordre de retarder les progrès de l’ennemi. Le hasard de la retraite fait se rencontrer à Puisieux quelques compagnies du 329e régiment d’infanterie et le régiment. Beaucoup d’hommes reconnaissent des camarades dans ce régiment composé de purs normands lui aussi. Le 1er bataillon du régiment est installé, à 18 heures, le 28 août, sur la ligne Ferme de Louvry – Audigny – Ferme de l’Etang. Une reconnaissance faite à 19 heures, par la 3e compagnie, sur le village de Flavigny-le-Grand, est prise sous le feu de mitrailleuses installées dans les premières maisons. Puis l’artillerie ennemie arrose copieusement la Ferme de l’Etang et les lisières Est d’Audigny. La nuit s’écoule sans incident. Le lendemain 29, à la faveur du brouillard, les fantassins ennemis cherchant à s’infiltrer auprès de la Ferme de l’Etang, sont arrêtés et repoussés. A côté de la Ferme Louvry, la 2e compagnie, tiraillant sur des patrouilles de Hussards de la mort, « descend » quelques cavaliers et capture 6 chevaux. Le 47e régiment d’infanterie vient relever à 7 heures les compagnies du 1er bataillon. A 8 heures, la ligne fléchit entre Audigny et l’Etang. Le commandant DUCHEMIN (1er bataillon), à la tête d’une compagnie de son bataillon, part au pas de course et arrive sur la place centrale du village d’Audigny, au moment où les allemands y débouchent par une rue latérale. Une fusillade meurtrière s’établit, à moins de 100 mètres, entre les deux troupes, tirant debout, à découvert, dans le tas. Les tirailleurs ennemis, surpris de la résistance, se replient précipitamment, abandonnant leurs morts et leurs blessés, pendant que les premiers éléments du 47e régiment d’infanterie envahissent le village. De leur côté, les 3e et 2e bataillons, recevant l’ordre, le 29 au matin, d’occuper la Ferme Bertaignemont, sont accueillis par les mitrailleuses ennemies qui y sont déjà. Après un mouvement de replu, pour permettre à l’artillerie française de préparer l’assaut, le 3e bataillon (commandant AYRAULT) prolongeant le 74e régiment d’infanterie, parvient à la Ferme, en feu, que l’ennemi a abandonnée. Malheureusement la liaison entre l’artillerie et l’infanterie n’existant pas, les obus français continuent à tomber, ainsi que les obus ennemis, dans Bertaignemont. Le commandant AYRAULT tombe mortellement frappé, et la position, internable, doit être évacuée. La pression de l’ennemi augmente d’instant en instant, et les éléments épars de tous les régiments de la division sont refoulés, pas à pas, sur le village de Landifay. A Landifay, sous les ordres du général commandant la 10e brigade, une contre-attaque vigoureuse permet aux compagnies du 36e, du 129e, du 74e, melangées, d’arrêter l’ennemi. Ce mouvement permet également au 1er corps, qui prononce une attaque sur la droite, de gagner du terrain et d’endiguer, pour quelques heures, la poussée de l’ennemi. Le régiment bivouaque dans le bois de Landifay et, par ordre, dans la nuit, reprend sa retraite vers le Sud. Cette seconde partie de la retraite paraitra à tous moins dure que la première. Maintenant, chacun sent que c’est par une volonté suprême et dans un seul but de manœuvre que la marche vers l’arrière est reprise. Dans le plus grand ordre, les colonnes s’écoulent vers la Marne, et si le ravitaillement n’est pas toujours distribué, si les fatigues sont dures, le moral, lui, reste intact et les esprits s’ouvrent à toutes les espérances. Le régiment travers Crécy-sur-Serre le 30 août, puis Laon le 31. Le 1er septembre, à Chamouille, le 129e reçoit le premier renfort venu du dépôt. Puis, après la traversée de Châtillon-sur-Marne, le régiment fait une courte résistance et traverse la Marne à Port-à-Binson, le 3. Le 4 et le 5, deux dures étapes amènent le 129e à Saint-Genest-en-Brie, limite extrême de sa retraite. Arrivé le soir du 5 septembre dans la région de Saint-Genest, le régiment s’établit en formation d’avant-postes. Des patrouilles de cavalerie ennemie sont signalées à peu de distance, vers le Nord, mais n’inquiètent pas les postes avancées. Le 6 septembre, la 5e armée, dont fait partie la 5e division d’infanterie engage le combat. Le 129e régiment d’infanterie reçoit l’ordre d’attaquer sur la ligne Escardes – Courgivaux. Le 1er bataillon, engagé le premier, pénètre à midi dans Courgivaux, que les allemands ont abandonné sans combat. Dans le village dévasté, toutes les maisons ont été pillées par l’ennemi et, des boutiques saccagées, les marchandises se répandent sur le sol, jusque dans la rue. Le village dépassé vers le Nord, des patrouilles signalent la présence de l’ennemi dans les bois qui se trouvent au Nord-Ouest de Courgivaux. Quelques coups de feu sont échangés. A 14 heures, le 74e régiment d’infanterie relève le bataillon du 129e qui se porte en réserve auprès du colonel, à la cote 203, Sud de Courgivaux. A ce moment, la contrattaque ennemie se produit. Les allemands tentent un retour offensif énergique sur la ligne Escardes – Courgivaux, bousculent les éléments avancés du 74e régiment d’infanterie et, en nombreux essaims, progressent rapidement, essayant de tourner Courgivaux par le Sud-Est. Le combat fait rage, des deux côtés la canonnade est vive, les mitrailleuses balaient le terrain, la situation est critique. C’est alors qu’une batterie d’artillerie du 43e débouche au galop de la lisière Est de Courgivaux, à quelques centaines de mètre de l’ennemi, et s’engage dans le vallonnement par où l’infiltration semble devoir être la plus dense. En un clin d’œil, les pièces sont mises en batterie, un feu « fauché » assourdissant est déchaîné. L’effet est immédiat, l’infanterie ennemie est écrasée en quelques minutes ; ceux qui ne sont pas atteints se replient en désordre. Les hommes du 129e, exploitant cette fuite éperdue et cette aide qu’ils n’attendaient pas, se lancent à la poursuite des allemands. Mais les mitrailleuses ennemies viennent de s’installer dans une grosse ferme, au Sud de Courgivaux, et la progression des compagnies de tête, d’abord en ralentie, est définitivement arrêtée à 300 mètres du village. Le lendemain 7 septembre, dès l’aube, l’attaque est reprise, après un bombardement très efficace de l’artillerie française. Le tir ennemi, dirigé sur nos lignes de tirailleurs, est non moins efficace, et à 7 heures 30, il ne reste plus au 1er bataillon, qui est encore en ligne, que 36 hommes valides et 2 officiers. Qu’importe ! On avance et, entre les éléments du la 9e brigade, qui progressent dans le bois à l’Ouest du village, et ceux du 74e progressant à l’Est, à 8 heures, le 129e pénètre pour la deuxième fois dans Courgivaux, enlève la Ferme Bel-Air, qui brûle, occupe le cimetière et les premières maisons du village, que l’ennemi abandonne. Puis, arrêt ; des troupes fraiches continuent le mouvement en avant et le régiment demeure en réserve. Alerté à 17 heures, le 7 au soir, le 129e va bivouaquer à Tréfols, que l'ennemi en retraite a abandonné dans la journée. En avant du 129e, le 36e, qui a relevé le régiment le matin au départ de Courgivaux, est en ligne. Le 8, au matin, la marche vers le Nord reprend : 36e en tête, 129e ensuite. Marche à travers bois et terre labourée, rendue pénible par la pluie. A la nuit, l'attaque de Montmirail est projetée ; la 9e Brigade doit dépasser Montmirail par l'Ouest, la 10e Brigade doit exécuter le même mouvement par l'Est, puis les deux Brigades opéreront leur jonction sur le plateau au Nord de la ville. Le 129e se déploie, et, descendant la rive Sud du Ravin de Montmirail, cherche à passer le pont jeté sur le Petit-Morin. A trois reprises, les mitrailleuses ennemies, bien retranchées, arrêtent l'élan du 2e bataillon. Puis, à 22 heures, l'attaque étant suspendue, le régiment bivouaque sous la pluie. Le 9, à la pointe du jour, l'attaque est reprise, l'artillerie française bombarde les lisières Sud de Montmirail, courte préparation, puis une compagnie d'avant-garde du 129e commence le mouvement. Elle aborde les premières maisons de la ville, ne rencontrant aucune résistance, et rend compte que, d'après les habitants, les Allemands viennent d'évacuer précipitamment la position. Le Régiment traverse Montmirail et vient se rassembler avec toute la division sur le Plateau au Nord de la ville. L'ennemi abandonne peu à peu ses emplacements. C'est l'avance ! Le 10, le 129e traverse Celles-lès-Condé, puis la Marne, au Pont-de-Passy, à 15 heures 30. Les 11 et 12, la poursuite de l'ennemi continue par Aougny, Lhéry, Méry. Le 12 au soir, le 129e dépasse Gueux, enlevé dans la journée par la 9e brigade, et se porte à l'Est de la route de Gueux-Tilloy, les bataillons en colonne double, prêts à se porter en avant. Le vent souille en tempête, chassant une pluie glacée. Des incendies illuminent l'horizon au Nord-Est. La 10e brigade se trouve en première ligne, et, par une attaque en direction de la Butte de Brimont, se prépare à exploiter le succès de la 9e brigade. A 5 heures du matin, le 13 septembre, le 129e, prenant une formation d'avant-garde ; part en tête de la 5e division. La colonne traverse Merfy, puis, à partir de Saint-Thierry, prend une formation d'approche. Un large glacis descend du village de Saint-Thierry jusqu'à la dépression du ruisseau des Fontaines, qu'empruntent le Canal de l'Aisne à la Marne et la voie ferrée de Laon à Reims. Cette dépression s'étrangle entre le pied du glacis, marqué par le village, le Château de Courcy et le mamelon isolé de Brimont, dont les pentes sont couvertes de bois. Le Canal et la voie ferrée, en profonde tranchée, forment un obstacle qui n'est franchissable qu'en quelques points très espacés. La route de Courcy à Brimont franchit le Canal et la voie ferrée, puis traverse la Verrerie entre l'usine à droite et les maisons ouvrières à gauche ; elle monte ensuite à travers bois jusqu'au village de Brimont, situé sur la crête. A la sortie Nord de la Verrerie, un chemin se détache à droite, suit le pied du mamelon et conduit au Château de Brimont, situé dans le fond du vallon descendant du village de Brimont vers le Sud et vers la dépression du Canal. A 8 heures, le 3e bataillon traverse Courcy, que l'ennemi bombarde, puis s'avance jusqu'au Château de Courcy. A midi, ce même Bataillon reçoit l'ordre de gagner la Verrerie et de chercher à progresser au-delà. Du Château de Courcy au pont du Canal s'étend une plaine nue d'environ 200 mètres ; cette plaine est battue par des mitrailleuses ennemies placées à la lisière du Bois de Brimont et parmi les nombreuses meules de paille qui jalonnent le terrain sur la droite de la Verrerie. L'ordre est formel. Le 3e bataillon réussit le tour de force, en se glissant homme par homme, de passer les ponts et d'occuper la Verrerie le Courcy. Les obus allemands arrosent copieusement les abords du Canal et le village, incendiant quelques maisons. A 14 heures, le 1er bataillon part à son tour de Courcy et doit renforcer le 3e bataillon à la Verrerie. Des tranchées ennemies, établies entre le Bois de Brimont et le Bois Soulains, une fusillade intense interdit l'accès du Canal et de la voie ferrée. Un à un, rééditant l'exploit du 3e bataillon, les hommes du 1er se glissent et, à 17 heures, atteignent le talus Nord de la voie ferrée à proximité de la Verrerie. L'ennemi, retranché à 600 mètres en lisière du Bois de Brimont, dans une position dominante continue, par un tir ajusté, à causer des pertes dans nos lignes de tirailleurs. A la nuit, les maisons ouvrières entourant la Verrerie sont occupées par le 1er bataillon ; le feu des deux artilleries décroit et chacun se retranche sur ses positions. Le 4 au matin, des éléments de la 6e division d’infanterie, immédiatement à gauche du 129e, occupent l'Écluse. L'ennemi bombardant Courcy, cherche à détruire les ponts sur le Canal sans y parvenir, mais cause néanmoins quelques pertes aux compagnies qui occupent la Verrerie et les maisons avoisinantes. L'attaque est reprise à 13 heures ; l'intervalle de 600 mètres qui sépare les compagnies d'attaque de la lisière du Bois de Brimont qu'il faut atteindre, est un glacis très battu par les mitrailleuses allemandes de la batterie de Loivre et du Château de Brimont. La première section qui se risque derrière son Chef, l'Adjudant CANOT (3e Compagnie), a franchi le talus du chemin de fer, mais est fauchée avant d'avoir fait vingt pas. Le bombardement se fait de plus en plus violent. A son tour, la 5e compagnie, commandée par le Lieutenant LEFRANCOIS parvient à traverser les ponts du Canal et occupe la tranchée de la voie ferrée. Mais, pour avancer, il faut une sérieuse préparation d'artillerie. Cependant sur la droite, dans l'après-midi, un effort du 36e a permis d'occuper le Bois Soulains. A 14 heures, une violente contre-attaque allemande, débouchant du Bois Soulains, dirigée sur la face Est de la Verrerie, y est arrêtée net par la 10e compagnie qui occupe cette face. Dans la nuit du 14 au 15, après un ordre de résistance sur place, le régiment reçoit contre-ordre. Il doit continuer l'attaque sur Brimont et appuyer le mouvement du 36e sur le Château. A 2 heures 30, l'attaque se produit. A la faveur de la nuit, un bataillon du 36e, s'est glissé par le Bois Soulains et a occupé le Château de Brimont. Le 1er Bataillon du 129e, qui doit aller le renforcer au Château, voit à deux reprises avorter ses tentatives, faites de jour. Les mitrailleuses allemandes de la Ferme de l'Espérance coupent toutes communications entre le Bois Soulains et le Château. Dans la nuit du 15 au 16, le 1er bataillon du 129e se porte au Château de Brimont et renforce le Bataillon du 36e, qui y est déjà installé. Le 16, la position du Château est organisée défensivement. Elle est d'ailleurs franchement mauvaise, se trouvant au fond du vallon de Brimont, dominée de tous côtés par les lisières de bois qui cachent les tranchées ennemies fortement occupées. A midi, une tentative du 2e bataillon, en direction du bois de Brimont à l'Ouest de la Verrerie, n'a aucun succès. A 16 heures, une très forte attaque ennemie se déclenche sur le bois Soulains et, refoulant les éléments du 36e qui l'occupaient, parvient jusqu'à la voie ferrée, à l'Est et à quelques centaines de mètres de la Verrerie. La situation est critique. La ligne française figure un doigt de gant dont l'extrémité est le Château (1er bataillon du 129e et 2e bataillon du 36e). Au Sud du Château, dans une situation tout aussi risquée, se trouve le 3e bataillon (Verrerie) et la 8e compagnie, sur la rive Nord du Canal. Deux contre-attaques, pour dégager le Château de Brimont, tentées, l'une par les éléments du 3e bataillon, l'autre par ceux du 2e, échouent malgré la vaillance des combattants. Pendant toute la journée du 17, la garnison du Château de Brimont, sous les ordres du Chef de Bataillon DUCHEMIN, du 129e, résiste héroïquement aux tentatives incessantes de l'ennemi. Ecrasés par un feu impitoyable de grosse artillerie, soumis à un tir précis des mitrailleuses et des fusils ennemis, n'ayant reçu ni vivres, ni munitions depuis cinq jours, les vaillants défenseurs du Château trouvent encore la force de résister à un ennemi dix fois supérieur en nombre. A 16 heures, débordée, encerclée de plus en plus dans la tenaille allemande, la poignée d'hommes qui tient encore n'a plus une cartouche et doit succomber. Une attaque de nuit, menée sur la Verrerie par des éléments frais de la Garde Prussienne, soutenue par la grosse artillerie qui, sans arrêt, écrase les rives du Canal, a raison de la vaillance des quelques sections qui restent du 3e bataillon, traverse le Canal et prend pied dans Courcy, coupant toute retraite aux défenseurs de la face Est de la Verrerie. Dans Courcy, le Capitaine CUNIER, commandant le 2e bataillon, entouré d'ennemis et blessé à coups de baïonnette, est dégagé par l'Adjudant DELAUNE, qui le défend à coups de revolver, puis, son barillet vide, se fraie un chemin à coups de sabre ; le Capitaine CUNIER, grièvement blessé, ne peut suivre, et l'Adjudant, miraculeusement indemne, parvient seul à rejoindre nos lignes. Les débris des 10e, 8e et 6e compagnies (Capitaine AUBERGE et Lieutenant TOUCHARD), à peine 200 hommes, sont rassemblés en silence auprès de la station de chemin de fer, et, sous les ordres du Capitaine POUREL, commandant la 10e compagnie, s'élancent à la baïonnette sur les Allemands qui tiennent les ponts, les bousculent, et, dans la nuit noire, réussissent à se frayer un passage. Le poste médical sous les ordres du Médecin-Major MERCIOLLE, ne cesse de donner des soins aux blessés ; tout entier victime de son dévouement, il tombe aux mains de l'ennemi. Le 129e, réduit à quelques compagnies, épuisé par les combats et les dures épreuves qui sont sa vie depuis un mois, ne peut se maintenir dans Courcy, que l'ennemi, renforcé sans cesse, a pris en entier. Il se retranche dans Saint-Thierry et le parc du château, où il est relevé, dans la nuit du 17 au 18, par des éléments du 1er corps d’armée, venu en renfort. Il se porte ensuite en réserve en cantonnement-bivouac à Merfy. Après cette affaire, qui fut la dernière de ce que l'on peut appeler la période de mouvement, la guerre entre dans une nouvelle phase : « La période de stabilisation », La Guerre de tranchées commence. Par relèves périodiques, le 129e tient le secteur Saint-Thierry jusqu'au 10 décembre. Il s'organise en arrière de la route n° 44. Des lignes de tranchées s'ébauchent, reliées bientôt par des boyaux ; puis, les premiers fils de fer font leur apparition en avant des premières lignes ; un « Secteur » est né. Pendant de longues semaines, les guetteurs des deux camps s'observent, échangent de rares coups de fusil et, le soir, prennent la pelle et la pioche pour organiser le terrain, s'accrocher au sol et créer un système continu de tranchées et de boyaux qui permettra une résistance plus facile. Le secteur, agité et fréquemment bombardé dans les premiers jours d'occupation, devient de plus en plus calme, mais nos patrouilleurs, très actifs, très mordants, affirment leur maîtrise. Le 19, la cathédrale de Reims brûle et, devant cette profanation, preuve flagrante de la barbarie teutonne, nos « Poilus » ne peuvent retenir le désir de vengeance et les imprécations de haine qui grondent en leur cœur. Le 10 décembre, le régiment, au repos à Merfy, reçoit l'ordre de changement de secteur ; la Division appuie vers l'Ouest et va occuper la partie du front au pied du plateau de Craonne. Le 11 au soir, le 129e relève dans le secteur de la Ville-au-Bois le 33e régiment d’infanterie.

Ce secteur, tout aussi calme que le secteur de Saint-Thierry, est tenu par le régiment, seul, jusqu'au 14 mai 1915. Les Bataillons alternent en ligne et, périodiquement vont au repos tantôt à Ventelay, tantôt à Concevreux. Dans cette région, tout a été organisé dans le style nouveau : tranchées, boyaux, etc... Les premiers abris du Bois de Beaumarais et l'organisation de l'Éperon du Bois des Buttes, sont restés dans le souvenir des hommes qui ont connu cette époque. C'est également l'époque des premiers mortiers de tranchées et des corvées de rondins... Pendant cette période de cinq mois, les Compagnies et les Bataillons se sont reformés, les hommes ont acquis dans l'exécution des patrouilles, sans cesse renouvelées, une grande confiance en eux et en leurs gradés. De l'union intime de la vie et de la pensée des chefs et des hommes est né un véritable sentiment de camaraderie et d'optimisme qui fait du régiment une « force intelligente ». Le 129e est prêt pour de nouvelles actions et, comme les premières feuilles verdissent aux arbres de Beaumarais, les échos des glorieuses attaques d'Artois parviennent jusqu'à eux. La division rassemblée dans la région de Fismes, le Régiment est relevé ; puis, le 22, s'embarque en chemin de fer à Jonchery. Débarqué à Frévent, le 23 mai 1915, le régiment s'installe en cantonnement à Baudricourt et Oppy. Le 25, il est transporté en camions automobiles à la lisière Sud-Ouest du bois d'Habarcq, à 12 kilomètres au Nord-Ouest d'Arras. Le soir même, le 129e monte en ligne au Sud-Est de Neuville-Saint-Vaast et relève une brigade du 20e corps d’armée. Sa mission est d'assurer l'inviolabilité du front et de poursuivre l'aménagement du secteur en vue d'attaques prochaines. Quand on s'engage, à la sortie de Mareuil, dans le boyau qui poursuit son interminable et grisaille perspective de murs de terre vers Thelus et le Bois de la Folie, on est désagréablement impressionné par le silence et la monotonie du lieu. Pendant 9 kilomètres, dans cette plaine nue de l'Artois, le boyau serpente, indéfiniment, semble-t-il, et, aux approches des lignes, dans un enchevêtrement de tranchées et de boyaux éboulés, se perd dans le réseau inextricable dit du « Labyrinthe ». De loin en loin, des débris de cadavres ou, la nuit, des lueurs phosphorescentes, jalonnent la route et apportent la preuve involontaire des luttes sans merci sanglantes hécatombes auxquelles donnèrent lieu les attaques d'avril et mai. Du 30 mai au 3 juin, resserrés entre la 53e division d’infanterie, qui attaque jour et nuit la région du « Labyrinthe », et le 36e qui, de son côté, essaie de progresser à l'entrée de Neuville, les 2e et 3e bataillons du 129e subissent le bombardement intense et incessant par obus de gros calibre, d'un ennemi très agressif. Les pertes sont assez élevées. Le 1er juin, la Division fait une attaque générale sur Neuville-Saint-Vaast. Le 1er bataillon, en réserve, est appelé en renfort du 3e bataillon du 36e dans Neuville, à gauche du régiment. Le Lieutenant SENOT, dont la compagnie se trouve dans la rue principale du village, avisant des tireurs ennemis, à l'abri derrière une barricade, s'élance résolument à l'assaut entraînant avec lui les hommes de son peloton. Dans le corps à corps, le lieutenant est tué, mais la barricade est prise et la situation des compagnies voisines est améliorée. Au milieu des grenades asphyxiantes et incendiaires employées par les Allemands, le combat de maison à maison, de cave à cave, continue furieusement. L'ennemi qui, par la situation de Neuville-Saint-Vaast, veut empêcher toute progression ultérieure vers le Bois de la Folie c'est-à-dire vers la crête de Vimy et la Plaine de Lens s'acharne à conserver une position qu'il a, d'ailleurs, extraordinairement fortifiée. Sous Neuville-Saint-Vaast, toutes les caves ont été renforcées, certaines même bétonnées, des boyaux souterrains relient entre elles les maisons d'un bout du village à l'autre. Chaque maison est, elle-même, un fortin qu'il faut enlever au prix des efforts des plus héroïques et des plus ardus qui soient. L'artillerie ennemie établie dans le Bois de la Folie balaie de son feu continuel toute la région comprise entre le village, la route de Béthune et l'arrière, jusqu'à Mont-Saint-Eloi. La plaine devient une immense étendue désolée sur laquelle un peu partout montent vers le ciel les panaches sombres de l'explosion des gros obus allemands. Sous un soleil de plomb, dans le village de Neuville-Saint-Vaast, les admirables « poilus » du 36e et du 129e combattent à la grenade et au revolver parfois au couteau au milieu des cadavres ennemis et français, dans une atmosphère empuantie et dans le bourdonnement continuel des mouches qui se posent dessus. Le 3, les 3e et 4e compagnies, dans un bel effort, se rendent maîtresses de la Maison d'Ecole, au centre du village, et, au prix des plus grands sacrifices, établissent une barricade dans la Grand'Rue, sous une pluie de grenades, malgré le tir meurtrier des mitrailleuses allemandes. Dans la nuit du 4 au 5, les deux autres Bataillons du 129e, qui étaient depuis le 3 en réserve à la cote 84, viennent remplacer le 1er bataillon, fort éprouvé. Le 5, à 14 heures 35, derrière les Capitaines CHAUVELOT et MÉNAGER, le 2e bataillon s'élance, bientôt suivi par le 3e bataillon. En quelques minutes, l'objectif assigné au Régiment est atteint. Le tir de l'artillerie ennemie est terrible ; les pertes sont lourdes, le régiment se cramponne au terrain et l'organise avec l'aide du Génie. La grosse partie du village qui vient d'être prise est jonchée de cadavres ennemis ; la lutte corps à corps a été furieuse, et 30 prisonniers parviennent seulement à l'arrière. Malheureusement, tout au début de l'action, le vaillant Chef du régiment, le Colonel DENIS-LARROQUE, est tombé, en se rendant compte par lui-même, dans une belle impulsion de son âme de Chef, de la progression de ses unités. Le lieutenant DELAUNE a été tué, alors que sabre au clair il se ruait à l'assaut d'un élément de tranchée, précédant sa compagnie de plusieurs pas. L'Adjudant VILLETTE, de la 7e compagnie, part en patrouille avec quatre volontaires. Il atteint la ligne ennemie dans la région du Portique, entre clans un poste de commandement établi dans une cave, abat à coups de revolver le Capitaine allemand qui se présente, et arrache l'appareil téléphonique. Il fait ensuite sauter un dépôt de grenades et ramène ses quatre hommes indemnes dans nos lignes. Au cours de cette affaire, la troupe a témoigné d'un tel élan, d'un tel esprit de sacrifice, que rien n'a paru devoir résister à sa fougue. Plusieurs tentatives de l'ennemi sont repoussées dans la soirée du 5 et dans la nuit du 5 au 6. Jusqu'au 9 juin, le 129e organise le secteur du village de Neuville, et, dans les conditions les plus difficiles, sous le bombardement qui fait rage, il maintient intégralement ses gains du 5. A gauche du régiment, le 8, les 36e et 39e ont repris l'attaque des dernières maisons de Neuville et, le 9 au soir, le régiment est relevé par une brigade du 9e corps. Le 129e est amené en autos au Souich, où il se réorganise. Le 15, il fait étape à Fosseux ; le 17, à Villers-Chatel, où il cantonne jusqu'au 20. Le 20 juin, le 129e est mis à la disposition de la Division Marocaine qui, depuis le 16, est aux prises avec l'ennemi entre Souchez et Givenchy, à la cote 119. Le Régiment monte en réserve dans l'après-midi du 20, à la « tranchée des 31 abris », à l'Ouest de la-route de Béthune. A la nuit, il reçoit l'ordre de relever, sur la droite de Souchez, un mélange de Compagnies des 276e et 231e. Ces unités ne sont en ligne que depuis deux jours, ayant relevé elles-mêmes les zouaves de l'attaque du 16, mais le bombardement et les pertes sont tels, qu'elles sont trop éprouvées pour assurer la défense du secteur. La cote 119, attaquée par la Division Marocaine le 16, n'a pas été entièrement réduite ; le village de Souchez, puissamment fortifié, a résisté à tous les efforts. La nouvelle position, en fer à cheval, accrochée à flanc de coteau, dominée de l'Ouest au Nord par les lignes allemandes, est battue de dos par les mitrailleuses ennemies établies dans Souchez. Vers l'Est, les mitrailleuses de la Folie croisent leurs feux avec celles de Souchez. Le Ravin de Souchez enfin, qui par une dépression encaissée sépare la cote 119 de la route de Béthune et de l'éperon du Cabaret Rouge, est un champ de Morts, bouleversé constamment par les obus du Plateau d'Angres, de Givenchy, de la Folie, de Vimy, et balayé par les balles de mitrailleuses. Un seul boyau d'évacuation et de relève : le boyau International, traverse le ravin. Dans cette unique artère, éventrée par les 150 et 210, prise d'enfilade par l'artillerie de campagne ennemie, les corvées de munitions et les blessés encombrent le passage, de nombreux cadavres gênent la progression, et les balles de mitrailleuses qui rasent le parapet avec un claquement sec donnent à réfléchir aux audacieux qui voudraient se risquer à découvert. C'est dans ces conditions que, le 20 au soir, les 1er et 3e bataillons commencent leur mouvement de relève. Nulle reconnaissance préalable n'ayant pu être faite, le 1er bataillon et quelques éléments du 36 parviennent seuls en ligne. Le 2e bataillon est gardé en réserve dans le Ravin de Souchez, auprès du Colonel MARTENET (ce dernier commande le régiment depuis deux jours). Le lendemain, dans la nuit du 21 au 22, les unités du 3e bataillon, qui n'ont pu monter en ligne dans la nuit précédente, continuent le mouvement de relève. Soudain, alors que les Compagnies se trouvent dans la cohue du boyau International, un barrage d'une violence inouïe se déclenche. Dans la fumée et les nuages de terre projetés par les explosions formidables qui éventrent le sol, le mouvement continue, mais quelques sections seules peuvent arriver en ligne. Après un instant de calme, à une heure, l'attaque ennemie menée par une Division entière, ainsi qu'en font foi les documents allemands tombés entre nos mains, aborde notre position. Les assaillants, en colonne par quatre, poussent des hourras impressionnants. Superbement, nos hommes résistent dans la tranchée de première ligne ; le barrage d'artillerie française fait « du bon travail » ; l'ennemi, devant l'inutilité de ses efforts, tourne la position et, par le Ravin de Souchez, coupe le boyau International, jusqu'au boyau 123, et tombe sur un Régiment voisin en pleine relève. Toutes les communications avec l'arrière sont coupées, le poste de commandement du Colonel est lui-même encerclé. Jusque dans l'après-midi du 22, à 15 heures, les hommes du 129e établissant des barricades dans les boyaux, se battent comme des lions, un contre dix, à la grenade, et ne perdent pas un pouce de terrain. A 15 heures, deux compagnies du 8e Zouaves contre-attaquent à la baïonnette, derrière le régiment, et, après un sanglant combat corps à corps, dégagent le boyau International, en massacrant les occupants. Aucun prisonnier n'est resté entre leurs mains, mais trois cents cadavres marquent le prix du déplacement. La position de la cote 119 est devenue intenable en raison des difficultés insurmontables du ravitaillement et des relèves. Le régiment reçoit l'ordre de se replier à la nuit, couvert par les Zouaves du 8e régiment, qui s'établissent sur les pentes Sud du Ravin. Le mouvement s'exécute sans perte, malgré le tir de l'artillerie. A travers un barrage d'une violence inouïe, les poilus du 129e traversent les lignes tenues par les Zouaves, emportant leurs blessés, ramenant des prisonniers, ne laissant rien aux Allemands qui puisse leur être utile. Au cours de cette affaire, dans laquelle tous ont montré un égal esprit de sacrifice et le plus grand héroïsme, il convient de signaler la belle conduite du Soldat LELEU de la 3e compagnie, qui, blessé par éclats de grenade, la tête entourée de pansements, tient à rester à son poste de combat et, bravant la douleur, s'emploie, à force de courage et d'énergie, à interdire à la grenade l'avance de l'ennemi, dans un croisement de boyaux. Le régiment reste en réserve à la « Tranchée des 31 abris » et, le soir du 23, est relevé. De Camblain-l'Abbé, le Régiment se dirige sur Beugin, où il cantonne du 4 au 11 juillet. Le 12 juillet, le 129e relève le 74e régiment d’infanterie dans la partie Sud de Neuville-Saint-Vaast. Du 12 au 23 juillet, le régiment réorganise et tient le secteur sans incidents. Les Bataillons sont en ligne, entre le cimetière de Neuville et la partie gauche du Labyrinthe. Relevé le 23, il vient au repos, par Izel-les-Hameaux, dans la région de Magnicourt-sur-Canche où, pendant un mois, jusqu'au 22 août, il s'entraîne et reçoit des renforts. Les premières permissions de quatre jours sont accordées et accueillies partout avec enthousiasme. Les partants sont accompagnés d'un regard d'envie ; mais chacun se rassure : il y aura du bonheur pour tous. La permission devient dès maintenant la juste récompense des peines supportées et des souffrances vécues en commun ; la solitude et l'éloignement ne seront plus la source des angoissantes heures d'attente... sans but, sans espoir. La guerre de tranchées sera supportée désormais, plus gaillardement encore si possible, et si déprimante, si dure soit elle, chacun en prendra gaiement son parti. Le 129e cantonne quelques jours à Tilloy-lès-Hermaville, Bray, Ecoivres et, le 7 au soir, prend le secteur à gauche (Nord-Ouest) de Neuville-Saint-Vaast. Pendant neuf jours, du 7 au 16, les préparatifs d'attaque sont poussés activement. Sur tout le front d'Artois, des sapes, qui deviendront des parallèles de départ, s'ébauchent des abris légers s'établissent en ligne, des places d'armes, pour masser les sections de soutien, sont creusées. Une activité inaccoutumée préside aux travaux. Serait-ce la grande attaque ? Déjà, depuis un mois, il est question d'un gros effort tenté vers la fin de septembre. De l'arrière, les cuisiniers rapportent les nouvelles les plus captivantes… et les plus fantaisistes une artillerie puissante et variée s'établit dans tous les replis du terrain. La plaine d'Artois devient une vaste fourmilière dans laquelle chacun se sent pris d'un grand besoin de travail. En effet, les nouvelles se précisent, le 16 au soir, le Régiment, relevé, Vient au repos à Hermaville et, pendant une semaine, chaque jour, répète des exercices d'attaque et de franchissement de tranchées. Le 23 septembre, avant de monter en ligne à gauche de Neuville-Saint-Vaast, les hommes reçoivent le casque qui, dès ce moment, deviendra leur inséparable compagnon de tranchée. A la nuit, lentement, les bataillons s'égrènent vers les Rietz et vers les boyaux de Neuville. Depuis plusieurs jours, le canon tonne sans arrêt, les lignes ennemies disparaissent dans la fumée de nos obus... C'est la grande préparation. Les compagnies, qui travaillent avec ardeur aux sapes d'attaque, subissent un tir continuel de bombes à ailettes et de torpilles. Avec un esprit admirable, malgré des pertes sensibles, les hommes continuent leur tâche, Sans souci du danger. Le 25 septembre, l'attaque doit se déclencher à midi 25. Le régiment est encadré : à droite, par un régiment du 12e Corps, le 50e ; à gauche, par le 36e ; l'attaque doit se produire sur un large front, de la gauche de Notre-Dame-de-Lorette, devant Liévin, à Beaurin, à droite d'Arras. Le 129e a comme premier objectif : la « Dent de Scie » et la « Tranchée Brune », puis, le « Vert Halo », la « Tranchée des Saules » et, si possible, le Bois de la Folie. Dans la brume, dès l'aube, le 25 septembre, les tranchées ennemies allongent leur réseau gris, dans la plaine nue, jusqu'à la Folie, protégées par de puissantes défenses de fil de fer, et semblent défier par leur force tranquille, la masse des assaillants qui se prépare à l'attaque. Le feu' préparatoire de l'artillerie française devient d'une violence inouïe ; à midi, c'est un enfer, les obus rasent les premières lignes, abandonnées momentanément, et s'écrasent dans un bruit assourdissant sur les lignes ennemies. Le Bois de la Folie disparait dans la fumée, et l'artillerie ennemie, qu'il cache, se tait. Petit à petit, les Compagnies d'assaut (2e et 3e bataillons) se portent dans la tranchée de première ligne. Les parallèles de départ n'ont pu être achevées et les hommes seront obligés de sortir, un à un, par les sapes d'attaque. En avant, malgré le tir de notre artillerie, la première tranchée allemande, à 40 mètres, semble intacte, et, nos hommes, à qui l'interdiction de tirer un seul coup de fusil a été donnée, voient avec rage les guetteurs allemands, la tête au-dessus de leur tranchée, qui gesticulent et les attendent. A midi 15, devant Neuville, une équipe spéciale des Pompiers de Paris vient actionner ; devant nos premières lignes, plusieurs lance- flammes. Les jets, trop courts, tombent entre les tranchées et la démonstration attire une assez vive fusillade. Cette fusillade est à peine calmée que, à midi 25, d'un seul bond, la première vague d'assaut du 129e, la baïonnette haute, s'élance en avant. Immédiatement, de nombreux points de la ligne ennemie, un feu de mitrailleuses, extraordinairement nourri, l'accueille. Les grenades pleuvent comme la grêle, devant la ligne allemande, et nos hommes, surpris dans leur ruée sublime, tournoient, chancellent, et tombent frappés à mort. Une seconde vague succède, elle n'est pas plus heureuse que la première. Certaines mitrailleuses ennemies exécutent un tir bloqué sur nos têtes de sapes et, un à un, tous ceux qui se présentent s'écroulent foudroyés. Néanmoins, dans la nappe de balles qui sème effroyablement la mort, quelques éléments se sont accrochés au terrain et, en rampant, cherchent à atteindre la ligne ennemie. Dans la partie gauche de la « Dent de Scie », en première ligne, quoique privée de ses officiers, tombés au début de l'action, la 10e compagnie tient bon ; un peu plus à gauche, la 12e compagnie, qui a vu tomber, blessé, son chef', le Capitaine CABANEL, réussit aussi à prendre pied dans la tranchée ennemie et continue à combattre. Sur la partie droite de la « Dent de Scie », la 5e compagnie gagne du terrain, malgré de très lourdes pertes, et atteint la « Tranchée Brune » ; le Sous-Lieutenant DELAPORTE est blessé, la 5e compagnie n'a plus d'officiers, le Sergent CLAUSS progresse encore et atteint le « Vert-Halo », puis la 8e compagnie prend pied à son tour dans la « Dent de Scie ». Sur la droite, plusieurs Sections des 50e et 126e régiment d’infanterie (12e corps d’armée ont atteint le groupe de maisons « des Tilleuls » et sont arrêtées par une contre-attaque ennemie. L'Aspirant de MAZILLY, de la compagnie de mitrailleuse du 129e, établit ses mitrailleuses dans la partie de la tranchée du « Vert-Halo », que les éléments des Régiments voisins viennent de dépasser, et arrête net la contre-attaque, permettant aux Sections du 50e, trop -avancées, de revenir au « Vert-Halo ». Au cours de l'après-midi, les Compagnies, qui ont pu prendre pied dans la « Dent de Scie », progressent et « nettoient » la tranchée ennemie, faisant de nombreux prisonniers. Les Compagnies, dont l'élan a été arrêté, à midi 25, prennent part à cette progression. A la nuit, la « Dent de Scie » est entièrement réduite, et la première ligne du 129e se trouve au « Vert-Halo », à hauteur des éléments voisins du 12e corps. La 9e compagnie, sous les ordres du Sous-Lieutenant de GRAND d'ESNON, un véritable entraîneur d'hommes, s'élance en avant de la tranchée du « Vert-Halo » et va atteindre la tranchée des « Saules », quand son glorieux chef tombe frappé d'une balle au front à quelques mètres du parapet. La Compagnie est clouée sur place sous un feu de mousqueterie et de mitrailleuses d'une violence inouïe.  Sur la gauche, le 36e a dépassé aussi le « Vert-Halo ». Le lendemain 26, à 13 heures, l'attaque est reprise sur la tranchée des « Saules », la 7e compagnie, brillamment enlevée par le Lieutenant CHERON, voit son élan arrêté par un puissant réseau que notre artillerie n'a pu écraser ; se maintenant dans les trous d'obus, les hommes de la compagnie tiennent sous les bombes à ailette et les rafales de mitrailleuses, ils ne se replient que le soir et par ordre. Pendant ces deux journées, les pertes, au 3e et 2e bataillons, partis en première vague, ont été particulièrement lourdes ; presque tous les officiers sont tombés, en tête de leurs hommes : Capitaine LOY, Capitaine DOURY, Lieutenants DESHAYES, LEBON. Dans la tranchée conquise, les cadavres allemands, pêle-mêle, montrent avec quel acharnement les combats ont été livrés. Les pertes ennemies paraissent au moins aussi élevées que les nôtres, la « Garde Prussienne » a dû s'incliner, une fois de plus... Relevé le 27 septembre par le 39e régiment, le 129e va se reformer à Écoivres. Le 28 au soir, il redescend à gauche de Neuville pour appuyer un mouvement éventuel vers l'avant du 39e régiment d’infanterie ; puis il reste en réserve aux « Ouvrages blancs » et à la « Targette » (Ouest de Neuville-Saint-Vaast). Le 3 octobre, le Colonel MARTENET est appelé au commandement d'une brigade et est remplacé par le Lieutenant-Colonel VALZI. Le 129e est relevé le 7 octobre et va cantonner à Acq et Frevin-Capelle. Le 9, le Régiment embarque en camions automobiles et vient à Beaudricourt et Sus-Saint-Léger. A Sus-Saint-Léger, il procède à sa réorganisation jusqu'au 18 octobre. Après des cantonnements successifs : à Rebreuviette, Grand-Bonnet, Chaussoy-Epagny, Jumel-Bergny, le 129e arrive le 14 novembre dans la région de Villers-Bretonneux (Somme). Des renforts, venus du Dépôt, comblent les vides des dernières attaques ; l'instruction est poussée activement, et le régiment, tel un convalescent revenu de loin, reprend vie et est bientôt prêt à affronter de nouvelles épreuves. Le 10 décembre, il part en camions automobiles et est arrêté au Sud de Bray (Somme), prêt à monter dans un secteur nouveau, relever un Régiment de la 6e division. Caché dans les marais, dans une boucle de la Somme, appuyé au Canal, le village de Frise, dominé par les hauteurs de la rive droite du fleuve, ne constituait qu'une position d'importance secondaire : un flanquement, à la merci de la première attaque ennemie. En ce secteur réputé tranquille, dans lequel les Allemands n'avaient jamais attaqué et où d'ailleurs une action offensive apparaissait, sinon impossible, du moins difficile, nos hommes ne voyaient qu'un secteur d'hiver, un secteur de repos, en attendant la période des offensives de printemps. Au reste, la pluie, qui rendait le sol impraticable, transformait en canaux les tranchées des marais et les boyaux en véritables bourbiers. Les principaux travaux de secteur étaient constitués par la remise en état des boyaux et tranchées éboulées, et aussi par la vidange de l'eau accumulée qui envahissait les abris. Le 11 décembre, le régiment relève, dans le secteur de Cappy-Frise, un Régiment de la 6e division d’infanterie à sa gauche, sur la rive droite de la Somme, il est en liaison avec un régiment d'Infanterie anglaise. La première période d'occupation du secteur est relativement calme ; pourtant, le 24 décembre, une mine ennemie saute devant Frise, bouleversant les tranchées de la 11e compagnie. Malgré leur tir violent d'artillerie, les Allemands n'insistent pas devant l'attitude résolue de la 11e compagnie, qui occupe immédiatement l'entonnoir et l'organise rapidement. En ligne, se trouvent deux bataillons du régiment séparés par un bataillon du 322e territorial. Seul le Bataillon devant Frise (à gauche du secteur) est relevé périodiquement par le Bataillon du Régiment qui est en réserve à Chuignes.

MARY Maxime Alexis

Le 17/04/2018

Mary maxime alexis

Il est né le 5 avril 1871, fils de MARY François Eloi et ROUSSELAT Marie Félicité. Marié le 11 février 1896 à Fleury avec FAGOTAT Rosa. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Maxime arrive le 25 novembre 1914 à son régiment. Sur sa fiche matricule, il est indiqué 37e régiment d'infanterie territoriale, cependant il est indiqué sur sa fiche de décès 82e régiment d'infanterie. Nous n'avons aucun moyen de savoir dans quel régiment il se trouvait réellement car les deux étaient caserné à Montargis.

Montargis

Il devait se trouver à la caserne Gudin jusqu'à son départ pour le front. Amilly étant situé à environ 4km, il s'est sans doute rendu à pied au village, durant un moment de liberté.

Amilly

Maxime est mort le 3 ou le 8 décembre 1914 dans la commune de Saint-Firmin-des-Vignes, commune d'Amilly. Cependant son acte de décès indique, le 3 janvier qu'il est mort depuis plusieurs jours mais n'indique pas la cause. La première mention écrite sur sa fiche matricule indique un décès accidentel mais a été rayé pour un décès simple. Enterré au cimetière de Fleury mais sa tombe a été relevé en 1933, il repose donc dans l'ossuaire.

MULLER Antoine

Le 17/04/2018

Muller antoine

Il est né le 6 janvier 1887 à Plauzat (63), fils de MULLER Paul et BERGER Catherine. Marié le 26 avril 1911 à Auxerre avec STADELMANN Julie. Ils auront un fils et une fille avant leur mariage : Henri né STADELMANN le 15 mars 1909 (décédé à Epineau-les-Voves le 11 mars 1959) ; et trois filles après leur mariage : Marthe Pauline née MULLER le 24 août 1911 (décédée à  Sens le 8 juin 1960), Marguerite, née le 15 février 1914 et Eugénie, née le 4 mai 1915 (décédée à Charbuy le 28 décembre 1985). Avant la guerre, il travaillait comme Vannier.

Antoine arrive le 4 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite.

Antoine change le 14 octobre 1914 de régiment et passe au 231e régiment d’infanterie qui est dans la région de Soissons depuis le 18 septembre. Il est appelé soit à tenir le front en avant de Vauxrot, depuis l’Aisne jusqu’à la ferme de la Montagne-Neuve, soit à séjourner à l’arrière où il est employé parfois à établir des positions de deuxième ligne, le régiment se distingue le 29 octobre, il parvient à atteindre les premières maisons du village de Cuffies. Le 5 novembre, il réussit à progresser d’environ 300 mètres et à occuper le cimetière de Cuffies, le bois de ce cimetière, appelé bois Dufour, le bois Vauxrot et le bois Lagrange.

 

Le 8 janvier 1915 commence une opération, toute locale, mais néanmoins d’une certaine envergure, entreprise dans le but d’enlever à l’ennemi la ligne de hauteurs de la rive droite de l’Aisne qui entoure et domine Soissons. La première phase consiste dans l’enlèvement d’un saillant formé par la ligne ennemie vers la cote 132. Le 55e bataillon de chasseurs et un bataillon marocain, qui attaque le 8 au matin, doit être relevé le 8 au soir, sur les positions conquises par un bataillon du régiment. Le jour de l’attaque, dans la matinée, le bataillon marocain exécute son attaque avec succès. A 19 heures, le 5e bataillon du régiment vient le relever et prend la garde des tranchées conquises. Un bombardement très violent marque la réaction de l’ennemi qui devient de plus en plus vive.  Le 5e bataillon subit plusieurs contre-attaques dans la nuit du 8 au 9 et dans la matinée du 9. Avec une ténacité et un esprit de sacrifice admirables, il arrive dans la nuit du 10 au 11 janvier, à fournir un peloton de 30 travailleurs qui reçoit la mission de remettre en état les tranchées conquises. Le travail de ce détachement est rendu très difficile par le bombardement ennemi. Deux compagnies du 5e bataillon sont placées sous les ordres du 289e régiment d’infanterie. Pendant la journée du 11 janvier, le 6e bataillon reste en ligne dans les tranchées conquises à l’Ouest de la cote 132. Il éprouve des pertes sérieuses. Dans la nuit du 11 au 12 janvier, le 6e est relevé et le régiment, à l’exception du détachement à la disposition du 289e, vers Crouy, va à Berzy-le-Sec. Le 12 à 13 heures, le régiment est rappelé à Soissons et il reçoit l’ordre d’occuper les tranchées établies à la lisière Nord-Ouest de Soissons. Le 6e renforcé par deux compagnies territoriales, occupe la lisière formée par Maison-Rouge, faubourg Saint-Christophe, Saint-Crépin-en-Chaie. Le 5e occupe la lisière formée par Venizel, Villeneuve-Saint-Germain et la Sucrerie. Le régiment reste sur ses positions jusqu’au 13 janvier et, dans la nuit du 13 au 14, est relevé et va se reformer à l’arrière dans la région de Rozières et Buzancy. Pendant ce temps, le détachement part occuper les tranchées tenues par le 289e au Nord de la voie ferrée, afin de permettre aux deux compagnies qui les tiennent de se porter à l’attaque d’un chemin creux organisé, situé à environ 200 mètres de notre ligne. L’attaque effectuée à la tombée de la nuit par les deux compagnies du 289e ne réussit pas. Il est alors décidé que l’attaque sera reprise le lendemain matin, 12 janvier, et qu’elle sera effectuée par un peloton du régiment et une compagnie du 246e appelé en renfort dans la nuit. A 8 heures du matin, la nouvelle attaque est déclenchée et le chemin creux est enlevé d’un seul bond. L’ennemi ayant évacué la position sans attendre le choc, un seul prisonnier est fait. Le détachement s’occupe aussitôt de retourner la position sous une grêle de balles qui partent des tranchées de soutien allemandes. A 11 heures, commence un bombardement très violent qui cause des pertes élevées et qui laisse prévoir une réaction sérieuse. En effet, à la nuit tombée, une attaque ennemie se produit sur tout le front de la division et cette attaque réussit non seulement à reprendre toutes les tranchées allemandes conquises depuis quatre jours, mais encore à enlever toutes les tranchées françaises de première et de deuxième ligne, rejetant la première ligne au bas des pentes de la rive droite de l’Aisne. Toutefois, le village de Crouy n’est pas tombé entre les mains de l’ennemi et la position occupée par le détachement est toujours tenue par lui. Seulement la situation de ce détachement est devenue fort précaire : il n’est plus relié aux troupes que par un chemin creux. Sa position devient de plus en plus critique, mais il tient toujours. Et ce n’est que dans la nuit du 13 au 14 janvier, sur un ordre, qu’il se décide à évacuer sa position. Le 14, le détachement réussit, au lever du jour, à se dégager de l’étreinte ennemie et se replie sur la rive gauche où il rejoint le régiment le jour même, dans la région de Rozières et Buzancy. Après la bataille de Crouy, le régiment reste encore quelque temps dans la région de Soissons. Il est tout d’abord employé à tenir la lisière Nord-Ouest de Soissons, sur le front de Maison-Rouge, faubourg Saint-Christophe, Saint-Crépin-en-Chaie et l’île située au Sud de la Verrerie. Puis à partir du 27 février, il séjourne à l’arrière dans les régions de Vivières, Puiseaux, Dommiers où il travaille à l’organisation d’une position de deuxième ligne ; Grand-Rozoy ; Launoy ; Couvrelles, Serches et Ciry-Salsogne om il est employé à des travaux défensifs ; Billy-sur-Ourcq et Rozet-Saint-Albin. Le 9 mai, le régiment se dirige sur Longpont om il s’embarque pour une destination inconnue qui sera celle de l’Artois. C’est en effet, le 9 mai que la brillante offensive d’Artois parvient jusqu’à Givenchy et un certain nombre de divisions françaises sont immédiatement dirigées de ce côté. La 55e division en fait partie et le régiment, embarqué à Longpont le 9, débarque à Doullens et à Frévent le 10. Il est ensuite dirigé sur Acq om il se tient prêt à être employé dans la région comprise entre Ablain-Saint-Nazaire et Neuville-Saint-Vaast. Tout d’abord, il est mis à la disposition des divisions qui ont conquis les positions ennemies pour les aider à aménager leur nouveau secteur, à rechercher le matériel abandonné et à enterrer les cadavres trouvés sur le champ de bataille. Pendant huit jours, le régiment va se livrer à ce travail, si obscur mais si pénible, d’aménagement du champ de bataille, qui se fait de nuit. Les soldats ne peuvent dormir ; ils ont beaucoup de difficultés pour se rendre sur la partie du champ de bataille où ils doivent travailler et là, au milieu du sifflement des balles et des éclatements d’obus, ils sont obligés de procéder, presque à tâtons, à leur pénible et lugubre besogne. Pendant ces huit jours, il y eu 48 pertes dont 13 tués. Après cette période de travail de nuit, le régiment est employé à tenir le secteur dans la région d’Ablain-Saint-Nazaire, Neuville-Saint-Vaast. Bien entendu, les périodes de séjour en ligne sont coupées par des périodes de repos passées à l’arrière et qui, suivant les circonstances, sont plus ou moins longues. Les séjours à l’arrière se passent dans la région de Camblain-l’Abbé, Cambligneul, Mingoval, Cancourt, Frévillers où les villages sont pauvres et offrent peu de ressources. En ce qui concerne les séjours en ligne, il y a lieu de considérer deux périodes : du 24 mai au 29 mai et du 1er juin au 23 septembre. Du 24 au 26 mai, le régiment tient le front en avant d’Ablain-Saint-Nazaire, sa gauche appuyée au cimetière et sa droite au ruisseau de Carency. Le 60 bataillon exécute le 27, une attaque locale qui est couronnée d’un plein succès. L’opération est effectuée par les 23e et 24e compagnies, qui s’emparent de la tranchée ennemie des Saules et du fortin des Quatre-Boqueteaux. Du 1er juin au 23 septembre, le régiment est ensuite appelé, chaque fois qu’il doit servir en première ligne, à tenir le front au Sud du village de Souchez, sa gauche placée du côté du Cabaret-Rouge. Une attaque française suivie d’une réaction ennemie ayant eu lieu au milieu de juin, le front subit différentes fluctuations entre le 1er juin et le 23 septembre, le secteur est très agité du 16 juin au 14 juillet et à certains moments, les deux lignes adverses se trouvent très rapprochées l’une de l’autre. Parfois, les deux adversaires tiennent la même tranchée ou le même boyau et ils ne sont séparés que par des barrages de sacs de terre. D’où lutte continuelle à coups de grenades. Le régiment est constamment obligé d’effectuer de gros travaux pour aménager les fronts successivement occupés. En outre, à partir de fin août, des travaux sont effectués en avant du front, dans le but de créer une base de départ en vue d’une prochaine attaque française. Le 24, le régiment qui se trouve à Camblain-l’Abbé, se porte en réserve de division, dans les ouvrages du bois de Berthonval. L’offensive générale française est commencée et celle de l’armée est décidée pour le lendemain. La préparation d’artillerie commence dans la nuit. De très grandes quantités d’obus à gaz sont lancées sur les batteries ennemies. L’horizon se trouve bientôt couvert d’un nuage de fumée de poussière qui ne tarde pas à cacher les positions ennemies. Au cours du 25 et 26 septembre, le régiment progresse légèrement vers l’Est à la suite des régiments de la division qui ont attaqué. Le lendemain, le régiment relève en première ligne le 204e. Il occupe, à peu de choses près, le secteur qu’il tenait lors de son précédent séjour aux tranchées, en avant de la cote 123. Le 6e bataillon est en première ligne et le 5e en deuxième. Les attaques des jours précédents n’ont pas obtenu un bien grand succès. Au lever du jour, les patrouilles de la 110e brigade sont vues à la gauche, sur les pentes du bord Est du ravin de Souchez, et elles semblent circuler librement sur ces positions qui, hier encore, étaient tenues par l’ennemi. Pendant la nuit, l’ennemi, gêné par l’avance réalisée à la gauche par la 110e brigade, s’est replié sur le front : le 6e bataillon se porte en avant. Le 5e bataillon suit la progression du 6e, l’ennemi qui a vu le mouvement, tire avec son artillerie sur le fond du ravin de Souchez et cause quelques pertes. Le fond du ravin est atteint facilement et le 6e continue alors sa progression par vague. Il commence à escalader les pentes de la rive Est du ravin et essuie le feu des mitrailleuses laissées par l’ennemi pour couvrir son mouvement de repli, puis il est pris sous un vif bombardement par shrapnells. La première ligne réussit néanmoins à toujours progresser : elle enlève la tranchée Krupp, celle du Palatinat, puis la tranchée nouvelle et elle continue sa marche sur la tranchée Odin. Mais à la droite, le 282e est légèrement en retrait et à la gauche, le 246e se trouve arrêté devant la tranchée des Walkyries, qui est fortement tenue et il est obligé de se terrer devant cette tranchée, soit environ 150 ou 200 mètres en arrière du front. Pour combler le vide existant sur le flanc gauche, entre la première ligne du régiment et celle du 246e, les unités du 5e bataillon sont utilisés, au fur et à mesure de leur arrivée, pour faire face à gauche. Dans ces conditions, la première ligne est bientôt obligée de s’arrêter et vers 13 heures, elle s’installe à 150 mètres environ de la tranchée d’Odin. Presque aussitôt arrive l’ordre prescrivant de reprendre l’attaque générale sur tout le front de la division. A 13h40, le régiment s’élance à l’assaut de la tranchée d’Odin. La charge est sonnée par tous les clairons, disséminés dans les compagnies ; deux sections de mitrailleuses prennent la tête des troupes d’assaut et, malgré un violent feu de mitrailleuses et un bombardement sévère, la première ligne progresse vivement. Devant cette charge, l’ennemi s’enfuit. Il pénètre en le bousculant, dans la tranchée d’Odin, où le régiment capture une centaine de prisonniers appartenant au 3e grenadiers de la garde, ainsi que 4 mitrailleuses et 1 canon de tranchées. La première ligne commence même à dépasser la tranchée d’Odin. Mais à la droite, il y a un peu de confusion au point de jonction avec le 282e et surtout, à gauche, le 246e est toujours arrêté devant la tranchée des Walkyries. Dans ces conditions, ordre est donné de se rallier dans la tranchée d’Odin et de s’y installer. Dans la nuit du 28 au 29 septembre les alertes sont continuelles, en particulier entre 3 heures et 4 heures du matin. A la droite, vers 4 heures du matin, l’ennemi réussit à gagner du terrain sur le front du 282e. Le flanc droit du régiment se trouve de ce fait momentanément à découvert ; mais un bataillon du 204e est mis à la disposition du 282e qui aidé par ce renfort, réussit dès le lever du jour à se rétablir à peu près sur son ancienne position. La journée se passe dans le calme. Les allemands sont installés à 100 ou 150 mètres, dans des tranchées qu’ils ont aménagées durant la nuit. La relève du régiment est effectuée dans la nuit du 29 au 30 septembre, il va s’installer en deuxième ligne, dans l’ancien secteur qu’il tenait avant l’attaque. La relève s’effectue avec de grandes difficultés, en raison de la fatigue des hommes, de l’état du terrain qui est boueux et glissant, su bouleversement des boyaux et enfin du bombardement presque ininterrompu de l’artillerie ennemie. Du 30 au 3 octobre, le régiment reste en deuxième ligne, cela fait quinze jours qu’il est sur le champ de bataille. Le 3, il quitte le front pour aller s’installer à Camblain-l’Abbé. Antoine passe caporal de réserve le 7 octobre. Puis il reprend, du 10 octobre au 23 novembre, la vie habituelle des troupes de secteur, c’est-à-dire qu’il passe un certain nombre de périodes en première ligne qui sont coupées par des séjours à l’arrière. Le 30 octobre, le régiment relève en première ligne le 276e. Le 6e bataillon se porte en première ligne et le 5e immédiatement derrière.

Souchez

Le village de Souchez en ruines / @Collection Alain Jacques

Antoine est mort le 30 octobre 1915 près de Souchez, au boyau du général, cote 119. Il repose à la nécropole de Neuville-Saint-Vaast, carré 15, rang 1, tombe 3064.

Le 20 janvier 1916, un secours de 150 francs est accordé à sa veuve, Julie. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

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Merci à LEME Pascal pour les photos

Il est cité au journal officiel du 18 mai 1922 : « Caporal brave et dévoué, tombé glorieusement pour la France le 30 octobre 1915 près de Souchez »

LORIDON Georges Marcellin

Le 17/04/2018

Loridon georges marcellin

Il est né le 15 août 1883 à Fleury, fils de LORIDON Appolinaire et PHILIPPON Marie Eloïse. Marié le 24 novembre 1911 à BRION (89) avec TRINQUET Eugenie Hermine. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Georges arrive le 3 août 1914 ; il est alors dans la 5e section d’infirmiers militaire qui est rattaché à Orléans. Il n’y a pas de journal de marches et d’opérations permettant de retracer sa vie durant la période où il était dans cette section. On peut cependant savoir où il se trouvait grâce au corps d'armée de rattachement (5e corps d’armée).

Il est transporté dans la région de Saint-Mihiel entre le 4 et 9 août puis à partir du 14, le corps d’armée fait mouvement vers la région de Dieppe ; puis sert de couverture sur l'Othain vers Éton et Muzeray. Il participe à offensive par Longuyon, vers la région Cosnes, Tellancourt. Engagé le 22 août dans la bataille des Ardennes. Combats vers Cosnes, Gorcy et Ville-Houdlémont. Il doit se replier par Longuyon et Dombres vers la rive gauche de la Meuse, dans la région de Montfaucon. Les 23 et 24 août, combats vers la ferme Haute Wal et vers Noërs. À partir du 27 août, défense des passages de la Meuse, combat vers Doulcon et Brieulles-sur-Meuse. À partir du 2 septembre, continuation du repli, par Varennes jusque dans la région Villotte-devant-Louppy. Le 2 septembre, combats vers Cierges. Il est ensuite engagé dans la première bataille de la Marne. Du 6 au 13 septembre bataille de Revigny, combats vers Brabant-le-Roi, Louppy-le-Château et Vassincourt. À partir du 13 septembre, poursuite par Clermont-en-Argonne jusque dans la région bois de Montfaucon, Baulny. Il participe aux violents combats dans la région bois de Montfaucon, Baulny et vers Montblainville, Vauquois et Boureuilles jusqu’au 1er octobre où il part dans la zone de la 3e armée qui se trouve dans la Marne. Le corps d’armée participe aux attaques françaises vers la ferme Sainte-Marie et Loivre. Puis étend son front vers la cote 108, aux violents combats à Sapigneul, à l’extension du secteur, à gauche jusqu’à l'Ouest du bois de Beau Marais.

En février 1915, il participe au combat au bois de Luxembourg puis à la guerre de Mine à la cote 108. Fin avril à mi-mai, le corps d’armée part en retrait du front et repos dans la région de Branscourt. À partir du 9 mai, transport par voie ferrée dans la région de Longueau. Stationnement dans la région d'Avesnes-le-Comte (des éléments du corps d'armée sont engagés dans la seconde bataille d'Artois vers Notre-Dame-de-Lorette). Mi-mai à mi-juin, il occupe le secteur vers Agny et Berles-au-Bois puis part le 17 juin en stationnement dans la région de Béthonsart. A partir du 5 juillet, il occupe le secteur de Neuville-Saint-Vaast, étendu le 7 juillet au cimetière de Neuville-Saint-Vaast. À partir du 25 septembre, engagé dans la troisième bataille d'Artois. Du 25 septembre au 4 octobre, violents combats vers la falaise de Vimy et la ferme de la Folie. Puis occupation du terrain conquis. En octobre, il occupe d'un nouveau secteur entre la Scarpe et Roclincourt. Par la suite, de fin octobre à mi-février, il bat en retrait du front et transport par voie ferrée vers Moreuil ; puis occupe un secteur vers Frise, Lihons, Maucourt, Andechy (en liaison avec l'armée britannique). De janvier à février, il participe aux combats de Frise et réduit le secteur à droite jusqu’à l’Avre.

Il repart au repos à Moreuil et à partir du 27 février 1916, part faire des travaux dans la région de Pont-Sainte-Maxence. De fin mars à mi-juin, il se trouve dans la région de Verdun puis part 5 jours au repos avant de repartir dans un secteur vers Dompcevrin et la région Sud-Ouest des Éparges. Georges a donc suivi les corps d’armée en tant que section d’infirmiers militaires rattachées et celui-ci.

Le 1er novembre, il est rattaché au 48e régiment d’infanterie, 9e bataillon (bataillon non combattant) puis le 6 novembre au 321e régiment d’infanterie. Le régiment était sur le terrain de la Houpette, en train de s’entraîner, en vue d’une nouvelle attaque destinée à élargir et à consolider définitivement le succès du 24 octobre. Dans la nuit du 13 au 14 décembre, le régiment quitta Belleray et la caserne Bévaux pour prendre son dispositif d’attaque au Nord-Est de ravin de la Faune Côte : le 5e bataillon à gauche, appuyé à la route qui du fort de Douaumont mène à l’ouvrage d’Hardaumont ; le 6e bataillon, à droite appuyé à la batterie 3908 ; le 4e bataillon, en deuxième échelon derrière les 5e et 6e. Un premier bond doit amener les deux bataillons de tête à 1400 mètres au-delà de la ligne fortifiée Carrière Nord, Carrière Sud. Après passage de lignes, le 4e se porte à l’attaque du village de Bezonvaux. Mais cette fois, il n’y a pas de surprise. Les allemands ripostent vigoureusement à la préparation d’artillerie. Le 5e bataillon, en particulier, éprouve des pertes sérieuses sur la base de départ et il faut précipiter l’attaque de quelques heures. Elle commence à 10 heures, quand les soldats escaladent les pentes de la Carrière Sud et bondissent sur un groupe de mitrailleurs allemands au moment précis où ils mettaient en batterie, frayant ainsi la route à tout le 5e, cependant le 6e progresse d’un irrésistible élan dans le ravin du Fond du Loup, les prisonniers affluent. Le 4e bataillon est moins heureux : à midi 30, il est contraint de stopper devant le feu meurtrier des mitrailleuses postées dans la tranchée des Deux-Ponts. De même, à droite, l’ouvrage de Bezonvaux tient toujours, à la nuit tombante.  Une manœuvre hardie va rétablir la situation. Dans la nuit du 15 au 16 décembre, vers minuit, ordre est de grouper le 102e bataillon de chasseurs à pied et le 6e bataillon et d’enlever la tranchée des Deux-Ponts. C’est une mission délicate que celle de réunir et d’orienter, dans l’obscurité d’une nuit d’hiver, deux bataillons essaimés sur un kilomètre de profondeur, alors que les liaisons sont encore incertaines sur un terrain détrempé et chaotique. Avant que le jour arrive, les chasseurs marche sur Bezonvaux à cheval, sur le boyau de Cologne, suivis du 6e qui, à hauteur de l’ouvrage de Bezonvaux, fait à gauche et gravit les pentes Ouest du Fond du Loup. Les 21e et 22e compagnies se rabattent brusquement sur la tranchée des Deux-Ponts ; une lutte sévère s’engage, mais est vite abrégée avec une poignée d’hommes qui se précipitent sur l’ennemi, qu’ils mettent en complet désarroi : deux cents prisonniers, de nombreuses mitrailleuses, 4 minenwerfer lourd et des munitions de toutes sortes. La 23e compagnie entre alors en ligne ; elle achève le nettoyage, descend dans le fond des Rousses et escalade les pentes Nord pour prêter main-forte aux zouaves de la 37e division et s’assurer la lisière Nord de Bezonvaux en maîtrisant la tranchée Bochemar. Le 6e bataillon a marché et combattu toute la nuit, enlevé le dernier objectif par une opération au cours de laquelle il avait fallu lutter à la fois contre la neige, l’obscurité profonde, l’extrême difficulté des communications et des liaisons, enfin, un ennemi résolu à conserver un important point d’appui. Le régiment est relevé dans la nuit du 16 au 17 décembre.

Il est envoyé de nouveau à Ancerville le 1er janvier 1917. Le 12, le régiment est en ligne dans la partie Ouest de son dernier secteur d’attaque, la zone d’Hassoule : un bataillon accroché aux pentes Nord du Fond des Rousses, un bataillon en soutien échelonné sur le plateau entre le Fond du Loup et le Ravin d’Hassoule ; le 3e en réserve à Belleray. De la tranchée Bochemar solidement organisée, l’ennemi harcèle par ses minenwerfer ; son artillerie, très active, arrose sans répit le fond des Rousses, le plateau Sud, le ravin de la Fausse-Côte au moyen d’obus toxiques. Malgré la fréquence des relèves intérieures, les gelures de pieds aggravent fortement les pertes par le feu et lorsque le régiment quitte le secteur le 9 février, il avait payé un lourd tribut sur un sol déjà chèrement conquis. Deux semaines de cantonnement à Jussécourt et Heiltz-le-Maurupt, pendant lesquelles le régiment incorpore un renfort de la classe 1917, puis débarquement à Mourmelon-le-Petit, d’où les bataillons vont s’installer, le 4e à Sept-Saulx, le 5e au camp de Châlons, le 6e dans la région de Cuperly. Jusqu’au 21 mars, les séances d’instruction alternent avec les travaux d’équipement offensif du front de Champagne. Du 21 mars au 14 avril, le régiment gagne par étapes, se zone d’opérations par Athis, Saulchery, la Fertés-Jouarre, Oulchy-la-Ville, Tannières, Mont Notre-Dame, Viel-Arcy où il bivouaque le 14. Le 16 avril, au petit jour, les bataillons sont en place dans les abris de « Madagascar ». A huit heures, ils entament la marche d’approche derrière le 20e corps engagé dès six heures, 5e et 6e bataillons en première ligne, 4e bataillon en réserve. Les unités s’étalent en petites colonnes dans le bas-fond à l’Ouest de Venderesse-Troyon, gravissent sous les tirs de barrage, les pentes Sud du plateau de Beaulne-Chivy et traversent les premières lignes allemandes que le 20e corps vient d’enlever. Dès que les éléments de tête atteignent le font du ravin du Chivy ils sont pris d’écharpe par des mitrailleuses postées à Chivy, et qui ont échappé au nettoyage. Mais rien n’arrête l’élan des 5e et 6e bataillons qui les porte, bientôt jusqu’à la tranchée Fuleta, sur la crête opposée. Là, il faut stopper, devant le régiment, l’attaque est enrayée par des résistances soustraites à la préparation. Il talonne les troupes d’assaut. Durant 5 jours, les 5e et 6e bataillons demeurent accrochées à la Fuleta sous un bombardement meurtrier et dans cesse accru, puis le 21 avril, le régiment reçoit l’ordre de relever les troupes du 20e corps, échelonnées entre l’arbre de Cerny et le ravin de Paradis. Du 21 au 28, la tâche d’occupation est rude. Prévoyant d’autres attaques, l’ennemi augmente quotidiennement son artillerie et s’efforce de les déloger des nouvelles positions de départ. C’est ainsi que le 25 avril, au soir, les pionniers de la Garde se ruent sur la tranchée Déva tenue par le 4° bataillon. Ils éprouvent un sanglant échec. Cependant, le haut commandement envisage la reprise de l’offensive et limitant cette fois son ambition, à la conquête de la crête qui surplombe l’Ailette, il assigne au régiment la mission d’attaquer le 5 mai, en direction de Courtecon. Quelques jours de répit à Œuilly et Villers-en-Prayères puis les trois bataillons reviennent en ligne, en face de la tranchée du Pirate. Le 5 mai, à neuf heures, les premières vagues d’assaut bondissent en avant mais la préparation d’artillerie a été inefficace sur des retranchements profonds, garnis d’abris bétonnés, sur des « creutes » complètement défilées. L’ennemi, prévenus de l’attaque, avait accumulé les moyens de défenses, et sur le front du seul 5e bataillon, dix mitrailleuses se révèle. Dès les premières minutes, suivant le déclenchement de l’attaque, de nombreux soldats tombent et l’assaut est brisé. En obligeant l’ennemi à concentrer sur le régiment des moyens puissants, il avait permis une progression importante à l’Est de Cerny. Le reste de cette malheureuse journée fut consacré à réorganiser sur place les unités mélangées, à repousser vers 17 heures, une contre-attaque allemande. Le 8 mai, le régiment est relevé et dirigé sur Jouaignes d’où il embarque à destination de Dunkerque. Le 14, il cantonne aux environs de la ville. Pendant près de trois mois, le régiment connait une période de calme, les trois bataillons sont employés à des travaux préparatoires à la grande offensive projetée pour l’été 1917. La bataille commença le 31 juillet. Le régiment n’est appelé en ligne, pour la première fois, que le 17 août. Il quitte Fréthun où il accomplissait une période d’instruction, pour aller tenir, pendant un temps très court, les tranchées de Reninge, à Drie Grachten, et la presqu’île de Poesele que les fusiliers-marins venaient de nettoyer. Là, il apprit à connaître le terrain très difficile des Flandres. Encore quelques jours de répit dans la région de Calais, puis, pendant septembre et octobre, il fait alterner de brefs séjours à l’arrière avec l’occupation du secteur qui sera la base de départ du régiment, lors de la prochaine attaque. Ces périodes de tranchée, dans la zone de Bixschoote sont caractérisées par une lutte d’artillerie sévère causant des pertes sensibles. Au cours de septembre, le 4e bataillon repousse vigoureusement un coup de main allemand ; aux premiers jours d’octobre, il subit un violent bombardement par obus toxiques. L’opération projetée comportait le franchissement du Saint-Jansbeck bordé de marécages légèrement dominés par une crête boisée, où l’ennemi avait construit de nombreux abris de mitrailleuses.  Dans la première partie de la nuit du 26 octobre, les sapeurs du Génie, aidés des pionniers, ont jeté des passerelles sur le Saint-Jansbeck. Dès 4 heures, le 4e et 5e bataillon entament le mouvement délicat qui doit les amener jusqu’à la base de départ, au Nord du ruisseau. Les deux bataillons franchissent le Saint-Jansbeck sous un barrage d’artillerie lourde et abordent le marécage. Il faut arracher nombre d’hommes à l’enlisement. Les plus favorisés dans leur marche s’enfoncent jusqu’aux genoux. Pour sauver leur matériel et leurs munitions, les mitrailleurs doivent accomplir de véritables prodiges. Enfin, à six heures, les unités sont en place ; le double barrage se let en mouvement et les premières vagues le suivent de près. A gauche, le 4e bataillon progressant dans la boue mais sans être trop gêné par le feu, parvient à son objectif, et pousse même la 14e compagnie à l’Ouest de la ferme du Hibou, au-delà d’un large plan d’eau que l’aviation avait signalé comme un obstacle probablement infranchissable. A droite, la 22e prend d’assaut le ferme Mazeppa âprement défendue, enlève ensuite la ferme Draihank et s’arrête seulement devant le barrage d’artillerie assis sur l’objectif atteint. La 21e saisit de même la ferme du Hibou, malgré le tir d’artillerie et l’inondation, y fait des prisonniers et s’y installe. Mais au Nord de la position ainsi atteinte sur toute la ligne, la ferme Honoré semble une menace sérieuse pour le lendemain et il importe de savoir si la tranchée du Tour, qui forme saillant au Sud de la ferme, peur servir à la maîtriser. Le lendemain, 27 octobre, les bataillons Chamoret et Gatiner reprennent leur marche en avant à 5h15. La 22e se jette dans la tranchée du Tour, encercle la ferme Honoré, l’incendie à la grenade et va dépasser la ligne qui lui a été fixée, quand elle est prise sous le feu violent des mitrailleuses de Klostermolen. Elle s’accroche au terrain, riposte vigoureusement et s’organise, ayant largement rempli sa mission. La 21e a réussi, elle aussi, à atteindre son objectif. Au bataillon Chamoret, c’est la ferme de l’Hermine qu’il faut atteindre. Elle se saisit d’abord de la ferme Gilles, de la ferme des Obusiers, pendant que l’artillerie lourde martèle les bétons de l’Hermine, mais les pertes sont sensibles. A ce moment, le 5e bataillon venait dépasser les lignes du 4e. Il avait au jour naissant, franchi le Saint-Jansbeck, surmonté dans les bois Jack et Paul des difficultés de terrains inouïes, et il devait maintenant s’emparer de Kippe et pousser, si possible, l’exploitation jusqu’aux objectifs les plus éloignés : fermes du Gyroscope et du Grand-Père.  Un temps d’arrêt à l’Hermine pour assurer les liaisons avec les fusiliers-marins et les chasseurs, se renseigner sur le combat, et le bataillon marchant continue la progression, sa gauche appuyée à la route d’Ypres. Mais le sol devient de plus en plus mouvant, et les mitrailleuses de la région d’Aschoop les prend d’écharpe ; les hommes sont contraints de ramper dans la boue, d’utiliser des trous d’obus où ils ont de l’eau jusqu’à la ceinture. La progression est lente, mais ils s’accrochent au barrage qui, maintenant « roule » trop vite. La 17e compagnie moins gênée par le feu que la 18e, a atteint Kippe à l’heure prévue et lance, sans tarder, sur la ferme du Gyroscope, la section de mitrailleuses. A sa droite, privé de deux chefs de section, on est obligé de contrebattre vigoureusement les mitrailleuses de la ferme Sully, s’empare seulement à midi, de la ferme du Grand-Père. Ainsi, à 13 heures, le 5e bataillon a intégralement rempli sa mission. Le régiment est relevé dans la nuit du 28 octobre et après un court séjour à Oostvleteren, est transporté, le 6 novembre, dans la région de Pitgam. Le 15, le régiment débarque à Coxyde et le lendemain, il entre en secteur pour quinze jours, dans les tranchées au Nord de l’Yser, à Nieuport-Ville. Là, il subit encore l’inondation, les bombardements par obus toxiques. Le 22, un des postes avancés est attaqué, une patrouille est entraînée hors de la tranchée, se lance à la poursuite de l’ennemi et ramène un vice-feldwebel blessé près du parapet allemand. Décembre fut marqué par un accident tragique : le régiment relevé de Nieuport, se trouve au repos à Oye, près de Calais. Une bombe d’avion écrase la maison où se réunissaient chaque soir les mitrailleurs de la 5e compagnie de mitrailleuses, cantonnés dans le hameau de l’Etoile. Douze furent tués, quinze grièvement blessés.

Le 1er janvier 1918, le régiment est ramené dans la région d’Ooost – Dunkerque, et cette fois, appelé à tenir les tranchées de Nieuport-Bains sur le front de terre et le front de mer. L’Yser le sépare de l’ennemi ; la boue est absente des tranchées et boyaux creusés dans le sable des Dunes, ce fut une sorte de répit, malgré les bombardements toxiques et les fatigues imposées par des travaux urgents. Le 10 février, le 4e régiment belge de carabiniers relève les trois bataillons, qui, après quelques jours de repos aux environs de Calais, est ramenés ensuite dans la région d’Adinkerke avec une mission de travaux d’organisation sur la deuxième position. Nouveau séjour au camp du Petit-Courgain, à Mark et à Pont-de-Coulogne, et enfin le régiment est transporté le 22 mars, à Rexpoëde pour participer à des travaux entrepris vers Hondschoote. Il ne reste à Rexpoëde que jusqu’au 25 mars. Le 27, au soir, le 4e bataillon est à Plessis-Rozainvilliers, en liaison avec la 56e division d’infanterie, à Davenescourt-Contoire, le 6e tient Mézières, en liaison avec le 401e ; le 5e est en réserve à Villiers-aux-Erables. Le lendemain, les renseignements sur l’ennemi se précisent, il occupe Rosières, Rouvroy, Bouchoir ; il progresse sur Davenescourt par Arvilliers. Vers 10 heures, le 4e bataillon qui avait poussé des éléments jusqu’à Haugest, est attaqué par des forces importantes et doit se replier sur les lisères de Plessiers. Le 6e tient la ferme à la lisière Sud de Mézières et à la cote 101. Enfin, le 29, Vendredi-Saint, tout le front s’enflamme. Dès 13 heures, les britanniques retraitent de Mézières vers l’Ouest, découvrant la gauche. En même temps l’ennemi se rue sur les bataillons Gatinet et Roitg, mais il est contenu par les deux d’infanterie et de mitrailleuses, et à la faveur de cette vigoureuse résistance, les anglais contre-attaquent sur Mézières. Ils en sont presqu’aussitôt rejetés. Tourné sur ses deux ailes, le 6e bataillon fait face à droite et à gauche, se refusant à céder un pouce de terrain, mais il lutte désespérément contre une supériorité de forces écrasante et l’heure est venue d’essayer de le dégager. A 17h30, la 19e compagnie est sur le flanc gauche vers Mézières, part à la contre-attaque avec les 17e et 18e, deux sections de mitrailleuses. Cent cinquante mètres sont parcourus en formation d’attaque et ils atteignent la crête de faible relief d’où ils doivent foncer sur l’assaillant. Mais la 18e compagnie, qui marche en avant et à droite, voit son élan brisé par des rafales d’artillerie et de mitrailleuses ; en quelques minutes, elle subit de lourdes pertes. La 17e doit se plaquer à son tour. Cramponnés au terrain, mitrailleurs, fusiliers, voltigeurs contrebattent furieusement l’ennemi qui, sous la protection de son barrage mobile de mitrailleuses légères progresse sur deux flancs, tandis que le bataillon Gatiner se dérobe, en partie, à son étreinte. Un repli est prescrit pour éviter l’encerclement, par petits groupes, en commençant par la 18e compagnie. A la compagnie Plouhinec, deux groupes se sacrifient pour protéger la dernière fraction de la 17e avec laquelle marchent le chef de bataillon et son adjoint. Le 5e bataillon, fortement diminué, réussit, enfin à se regrouper, en pleine nuit, sur le chemin Démuin – Moreuil. Le régiment a lutté, toute cette journée, un contre six pour permettre aux divisions de renfort de s’établir sur l’Avre. Pendant la nuit du 29 au 30, le 4e bataillon se fixe au Sud et au Sud-Est de Moreuil, le 6e gagne par Thiennes, le bois de Sénécat, le 5e assure la garde de la tête de pont de Castel.

Plessier rozainvillers

Georges a disparu au champ de bataille de Plessier dans la Somme. Un jugement déclaratif indique qu’il est sans doute mort le 29 mars 1918 à Plessier – Rozainvillers. Son corps n'a peut-être jamais été retrouvé.

Il est cité à l'ordre de la brigade n°21 du 28 décembre 1916 : « Bon soldat, s’est courageusement comporté pendant les attaques du 15 et 16 décembre 1916. » Il a reçu pour ce fait une croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous).

Cdg 1 etoile bronze

PIEDNOIR Jules

Le 17/04/2018

Piednoir jules

Il est né le 28 octobre 1885 à Laduz (89), fils de PIEDNOIR Narcisse Maxime et LAVEAU Marie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

PIEDNOIR Jules arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d'infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Il est déclaré disparus dans les combats du 14 au 19 septembre 1914. On retrouve sa trace dans les prisonniers de guerre, il est transféré le 23 août 1916 à l’hôpital des prisonniers de guerre de Göttingen et il était avant ce transfert, au camp de Cassel.

Cassel 1

Camp de Cassel - @David L - http://pages14-18.mesdiscussions.net

Quelques documents de sa captivitée :

Piednoir fiche gottingen

Piednoir fiche gottingen 4

Piednoir fiche gottingen 3

 

Jules meurt de maladie le 20 septembre 1916 à l’hôpital des prisonniers de guerre de Göttingen. La Gazette des Ardennes donne certains nombres de noms de prisonniers mais en épluchant un grand nombre, il ne s’y trouve pas. Il est impossible de retracer son histoire après sa disparition. Il fut enterré en Allemagne avant d’être transféré au cimetière militaire de Sarrebourg le 7 mai 1926, tombe 11399.

Piednoir jules 2 Piednoir jules 1

Necropole sarrebourg

Quelques informations sur les camps

Cassel

Cassel : Camp principal de prisonniers, situé dans la région de Hesse-Nassau, plein Sud par rapport à la ville de Hanovre, sur la Weser ou la Fulda, duquel dépend celui de Göttingen, ainsi que 2.500 détachements de travail. Il peut détenir environ 19.000 prisonniers, ceux-ci y subissent, en 1915 deux épidémies de typhus exanthématique, particulièrement meurtrières. Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 26 Aout 1916, à cette date, il y a 2.342 prisonniers dont 1.138 français, une autre visite début Mars 1917, à cette date, il y a 20.427 prisonniers militaires et civils, dont 9.153 militaires français détenus à l'intérieur du camp, et 18.200 prisonniers répartis dans des détachements de travail.

Göttingen ou Goettingen : Camp principal, duquel dépendent 1.800 détachements de travail, pour prisonniers de guerre, situé dans le Hanovre, proche de celui de Holzminden, au Nord-est du camp de Cassel. De nombreux Flamands y sont "internés", regroupés pour y mener une politique de propagande pro-Allemande dans le cadre de l'activisme Flamand "Onze Taal" est un journal de propagande. Dans ce camp ont été créé une bibliothèque, un journal, un théâtre et des cours. Ce camp dépend administrativement du camp de. Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 21 Octobre 1916.

PORTE Georges

Le 17/04/2018

Porte georges portrait Porte georges

Il est né le 21 juillet 1898 à Fleury, fils de PORTE Alphonse et de MOREAU Aline Léontine. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme chauffeur au chemin de fer.

Georges arrive le 19 avril 1917 au 82e régiment d’infanterie qui se dans le secteur de Juvincourt. Pendant les mois de mai, juin et juillet, le régiment tient le secteur devant Juvincourt, par période de 20 à 30 jours, coupés par des repos dans les villages de l'arrière-front : Hourges, Unchair, Brouillet, Coulonges, Arcis-le-Ponsart. Le secteur de Juvincourt est parfois agité ; le régiment, à chacun de ses séjours, en perfectionne l'organisation ; l'activité réciproque des deux artilleries se maintient, bien que l'attitude défensive semble avoir été adoptée par les deux adversaires sur ce terrain. Ceci n'empêche pas l'ennemi de manifester son activité de temps en temps par des coups de main. Le régiment en fait avorter beaucoup dans l'œuf. Le plus notable de cette période est celui du 12 juillet, vers 3 h.30, après un subit et violent bombardement sur toutes les lignes du bataillon de droite (3e bataillon) par obus de tous calibres et engins de tranchée, l'ennemi exécute un coup de main avec 70 hommes environ, commandés par un officier. Celui-ci fut fait prisonnier ainsi que deux de ses hommes ; deux autres soldats allemands furent tués. Des cadavres ennemis resteront dans les fils de fer en avant de la première ligne. Au début de novembre, le régiment, après un de ses repos périodiques, prend le secteur devant Corbeny, aux abords de Chevreux. A la suite d'un repli, derrière l'Ailette, des Allemands qui ont abandonné l'arête importante du Chemin-des-Dames, le régiment occupe ses nouvelles positions. Ce repli a eu sa répercussion jusque devant Corbeny et le régiment, pendant un mois, travaille à l'organisation du terrain cédé ; la caractéristique de cette période est l'emploi par l'ennemi de nombreux obus toxiques (bombardement à ypérite). A signaler l'opération de reconnaissance, dans les lignes ennemies, du 25 novembre 1917, commandée par l'adjudant DUMESNIL (6e compagnie) et comprenant un sergent, un caporal, huit voltigeurs ; cette reconnaissance tua deux soldats ennemis et fit prisonnier un troisième qu'elle ramena dans les lignes. A la fin de décembre, le régiment est mis au repos pendant un mois à Arcis-le-Ponsart (Marne).

Vers le milieu de janvier 1918, il est employé aux travaux afférents à la consolidation du front de l'Aisne : construction d'une deuxième position, garnissant les crêtes qui défendent au Sud la vallée de l'Aisne entre Guyencourt et Roucy. Au début de février, la division est portée vers le Sud d'abord, puis vers l'Ouest ; en cinq étapes par voie de terre, elle gagne le département de l'Oise dans la région Nord de Clermont-sur-Oise (Cressonsacq, Pronleroy, La Neuville-Roy) où elle constitue une réserve générale placée derrière le point de suture des fronts anglais et français. L'année 1918 va marquer le grand et dernier effort de l'Allemagne sur le front occidental. L'Allemagne dispose du maximum de ses effectifs par suite de la défection russe l'année précédente. Elle a pu, pendant l'hiver 1917 – 1918, ramener du front oriental troupes et matériel, réorganiser ses forces et concevoir le plan de la formidable offensive qu'elle ne peut manquer de déclencher pour, croit-elle, en finir avec nous. Cette offensive, elle la fera aussitôt que la saison le lui permettra, car elle sent que, pour réussir, il faut qu'elle agisse vite, avant que les Américains, qui se sont ralliés à notre cause, celle du Droit et de la Liberté, aient pu donner la plénitude de leur concours. Et en effet, elle déclenche cette offensive le 21 mars, elle la déclenche au point de suture des fronts anglais et français, avec un double but : Séparer l'Armée française de l'Armée anglaise et rejeter celle-ci vers la mer ; Se ruer sur Paris par la vallée de l'Oise, qui, toujours, a été le chemin préféré des stratèges allemands pour atteindre la capitale. Le régiment, alerté le 22 mars dans ses cantonnements vers une heure du matin, est enlevé en camions vers 15 heures et roule dans la direction de la bataille. Il traverse Lassigny, Noyon, Guiscard, et débarque dans la zone Quesmy – Maucourt. Le 23 mars, à 7 h.30, le régiment se met en marche sur Guivry – Ugny-le-Gay, dans la direction de Jussy, ayant pour mission de relever les troupes britanniques fortement pressées par l'ennemi. Le 3e bataillon, avant-garde du régiment, se déploie dans le bois de Genlis, en liaison à l'est avec la 1re division de cavalerie à pied (4e et 11e cuirassiers), à l'Ouest, avec le 329e régiment d'infanterie. Au Nord du bois de Genlis, la situation est très obscure, et seuls quelques éléments anglais se replient en combattant. Le 1er bataillon occupe les lisières d'Ugny-le-Gay, avec l'état-major du régiment. Le 2e bataillon tient les « Hézettes » (un kilomètre Nord-Est de Guivry). A 14 heures, ils sont mis en réserve de division, le 2e bataillon aux Hézettes, le 1er bataillon à Guivry. Le 3e bataillon signale, à 22 heures, des attaques ennemies sur ses compagnies en ligne, qui les repoussent. Le 24 mars, la situation est la suivante : le 3e bataillon, relevé par le 4e régiment de cuirassiers, occupe la cote 106 et le village de La Neuville-en-Beine ; le 2e bataillon, les Hézettes ; le 1er bataillon, Guivry, avec le lieutenant-colonel LAUCAGNE, commandant le régiment. Vers 11 heures, l'attaque ennemie se déclenche, refoulant le 4e cuirassiers, qui occupe le bois de Genlis, et les éléments anglais défendant Les Riez-de-Cugny. Les batteries anglaises se replient. Le 3e bataillon reçoit l'ordre de se porter de La Neuville-en-Beine sur la Butte des Minimes et de se mettre en liaison avec le 2e bataillon qui tient toujours les Hézettes. Il exécute ce mouvement en ordre, malgré un feu très violent d'artillerie et de batteries de mitrailleuses, violemment pressé par l'ennemi et à un moment presque encerclé. A 13 heures, les trois bataillons se trouvent en première ligne et engagés contre un ennemi qui attaque furieusement. Après une attaque sur les Hézettes, attaque repoussée par le 2e bataillon, l'ennemi qui s'est emparé de Caumont, de Commanchon, de Béthancourt, fait de nombreuses tentatives sur la crête de la Tombe-Régnier. A partir de ce moment, l'ennemi attaque sans répit sur tout le front du régiment. Toutes les unités en ligne défendent leurs positions avec acharnement, malgré le silence des artilleries anglaise et française qui ne peuvent répondre aux demandes de barrage. A 17 h.45, l'ennemi, appuyé par une artillerie nombreuse, précédé par de violentes rafales de mitrailleuses, parvient à déboucher du col des Hézettes, descendant de la Butte des Minimes, et atteint la lisière de Guivry, ainsi que la crête entre Guivry – Béthancourt. A 18 heures, le lieutenant-colonel LAUCAGNE donne l'ordre à ses bataillons de se replier en défendant le terrain pied à pied et en direction de Beaugies. Ce mouvement est exécuté en bon ordre malgré le tir continu des mitrailleuses ennemies. A hauteur de Beaugies, les hommes sont ralliés, couvrent le départ de deux batteries d'artillerie et continuent leur repli par échelons sous la protection du 89e régiment d'infanterie, qui vient d'arriver et se déploie en avant de Maucourt. Neuf officiers et plus de 300 hommes, tués ou blessés pour la plupart, ne peuvent rejoindre le régiment qui se reforme à Quesmy et va occuper en deuxième position la Croupe des Usages. La position sera occupée jusqu'à une heure avancée de l'après-midi, heure à laquelle, sous la violence de la pression exercée par l'ennemi sur tout le front, les éléments en ligne se replieront en direction de Noyon. Le 2e bataillon attendra l'ennemi jusqu'au contact et presque jusqu'au corps à corps, le contre-attaquant, le fusillant de ses mitrailleuses presque à bout portant, protégeant ainsi à la fois le repli des troupes de ligne et le repli du régiment. Le régiment traverse Noyon, bombardée et en flammes, pour se porter à Chiry-Ourscamp, où il a reçu l'ordre de cantonner et où il se réorganisera sous d'intenses bombardements. Pendant les journées des 23, 24, 25 mars, l'élan des troupes a été superbe et leur confiance inébranlable. Bien que soutenues seulement par quelques batteries anglaises, notre artillerie étant encore loin, toutes les unités ont rivalisé d'ardeur, ont fait preuve d'une admirable ténacité en défendant pied à pied contre des troupes d'élite, pourvues de puissants moyens d'action et particulièrement d'une quantité inimaginable de mitrailleuses, un terrain qu'elles n'ont quitté qu'à la dernière minute, seulement après avoir reçu l'ordre de se replier et en infligeant des pertes sévères à l'ennemi.

Georges passe au 69e régiment d’infanterie le 28 mars 1918. Il fait partie de l’escadron du « message téléphone » du général commandant de la IIe armée. Il n’a donc pas la même vie que les soldats dans les tranchées. Le 28 mars, le régiment est donc alerté et en deux étapes il gagne Moncetz, au Sud de Châlons, là, sous une pluie battante, les compagnies, abritées tant bien que mal, sous des écuries de fortune, il reçoit ses renforts, ses réapprovisionnements en vivres et en munitions. Le régiment doit embarquer en camions et emmener avec lui ses mitrailleuses, afin d’être apte a combattre au débarquement, les équipages devant faire route par voie de terre. L’embarquement a lieu le 31 mars et, après un voyage fatiguant en camions, qui dure près de vingt-quatre heures, jalonné par Châlons, Athis, Épernay, Dormans, Château-Thierry, Neuilly-Saint-Front, Villers-Cotterêts, Verberie, le régiment débarque à Pont-Sainte-Maxence (Oise) et vient cantonner à Beaurepaire. Mais l’offensive allemande est arrêtée ; le maréchal Foch, qui vient de prendre le commandement des Armées alliées, constitue ses fameuses réserves. La 11e division est désignée pour en faire partie, elle reste donc au repos jusqu’au 13 avril. Le 14 avril, la nouvelle offensive allemande vient de se déclencher dans les Flandres ; d’autre part, l’ennemi est toujours très actif sur les points les plus à l’Ouest du front et Amiens semble une proie tentante pour l’ennemi. Le commandement échelonne les divisions en arrière et parallèlement au front. Du 14 avril au 5 mai, le 69e monte donc vers le Nord par voie de terre jusque dans la région de Doullens, en passant par Creil, Noailles Beauvais, Saint-Maulvis, Bougainville, Saveuse, Ailly-sur-Somme, Saint-Vaast-en-Chaussée, Flesselles, Rubempré, ou le régiment est accueilli magnifiquement par un bataillon écossais et qu’il quitte, le lendemain matin, accompagné par les “ bagpipes ” écossais et le lieutenant-colonel commandant le bataillon, venu saluer le régiment au départ. Du 5 au 30 mai, le 69e cantonne d’abord à Sarton et Thièvres, puis ensuite dans la région d’Ivergny-Est, en soutien de l’armée Anglaise. De nombreuses reconnaissances sont exécutées sur les deuxièmes positions, à l’Ouest de Bus-en-Artois, afin de pouvoir occuper celles-ci le cas échéant. Mais ce n’est pas vers Amiens que l’armée allemande va exécuter une nouvelle offensive et, le 27 mai, se répand la terrible nouvelle de la prise du Chemin-des-dames, puis les jours suivants de l’avance foudroyante des Allemands vers la Marne. Dès le 30 mai, le régiment est alerté ; les 30 et 31 mai, il fait mouvement par voie de terre d’Ivergny à Saint-Vaast-en-Chaussée. Le 3 juin, il embarque en chemin de fer à Saleux (Sud-Ouest d’Amiens), débarque à Pont-Sainte-Maxence et vient cantonner à Beaurepaire. Mais, dès le 1er juin, l’offensive était arrêtée aux lisières de la forêt de Villers-Cotterêts et le commandement apprend qu’une nouvelle offensive allait être tentée par l’ennemi dans le Matz, en direction de Compiègne. La IIe division est alors détachée du 20e corps d’armée qui opère dans la forêt de Villers-Cotterêts et qu’elle n’avait pas quitté depuis le début de la campagne. Le 5 juin, le régiment embarque en camions et débarque à La neuville-Roy. Il a pour mission d’assurer la défense de la deuxième position, sur le front Méry-Belloy. Le 9 juin, l’ennemi, exécutant un violent tir de préparation faisant pressentir une attaque, le régiment est alerté et va garnir la deuxième position. A 4 h 30, les bataillons sont en place ; le bataillon Lemaitre (1er) a pour mission de tenir la position au Nord et au Sud de la route Méry-Ressons ; le bataillon Vétillard (3e) a pour mission d’occuper et de défendre la position de Méry, tandis que le bataillon Dardelet (2e) est en réserve de sous-secteur. L’ennemi attaque à 3 h 18 sur les 36e et 58e divisions, qui tenaient les premières positions. En fin de journée, le bataillon Dardelet est chargé de s’établir sur la position Nord-Est de Courcelles, cote 123, tandis que les deux autres bataillons contiennent l’ennemi sur les positions occupées le matin. Sur la droite, la 18e division d’infanterie tient Belloy, sur la gauche la 36e tient Courcelles. Le 10, à 4 h 25, l’ennemi reprend son attaque, prend Belloy et s’infiltre dans Méry, qui doit être abandonné complètement à 11 heures par les éléments du 3e bataillon qui le tenaient, l’artillerie française ayant ouvert un feu d’anéantissement des plus violents sur le village. Vers 16h 30, le lieutenant-colonel d’Alauzier, chef d’état-major de la division, vient prendre le commandement du régiment qui contient l’ennemi à l’Ouest de Méry. Le soir, une contre-attaque menée par le 4e bataillon de chasseurs à pied et fortement appuyée par le 3e bataillon du 69e, permet de reprendre une partie du village. Pendant la nuit, le régiment s’organise sur place. Le 11, à 11 heures, a lieu la grande contre-attaque du général Mangin ; le 69e, dépassé par les troupes d’attaque, se rassemble dans la région de Méry pour assurer la garde de ce point d’appui ; puis, vers 21 heures, dans la partie Nord de Ménévillers, cote 91. Le 12, la division passe en réserve de la IIIe armée. Le régiment est enlevé en camions : embarquement vers La neuville-Roy, débarquement dans la région de Clairoix, près de Compiègne, au cours duquel le commandant Dardelet est blessé par l’éclatement d’une pièce d’artillerie. La 11e division a pour mission d’assurer la défense de la tête de pont de Compiègne en cas de progression ennemie, le 69e est en réserve de division. Le 14 juin, le régiment se remet en mouvement : embarquement en camions à Compiègne, débarquement à Attichy. Au cours de ce déplacement, quelques obus d’artillerie à longue portée tombent sur les colonnes en mouvement et causent d’assez lourdes pertes. Cantonné à Attichy depuis le 4 juin, le régiment a pour mission, en cas d’alerte, d’assurer la défense de la deuxième position entre la ferme La Faloise et l’Aisne. Des travaux sont immédiatement entrepris. Le 19 juin, la 11e division d'infanterie relève la division marocaine, très éprouvée par les récents combats du 12 juin, dans lesquels l’ennemi avait essayé de percer entre les forêts de Villers-Cotterêts et de Compiègne. Le 69e vient occuper le secteur d’Ambleny, secteur entièrement neuf, ou tout est à organiser. Une guerre toute différente de celle à laquelle le 69e était habitué jusqu’à présent commence alors. Ce n’est plus les terrains bouleversés de Verdun ou de la Somme, mais un paysage riant, très vert, de coquets petits villages dans lesquels les habitants, fuyant précipitamment, ont tout laissé sur place, qui s’offre aux regards des combattants. Les interminables boyaux sont remplacés par des pistes sous-bois ou à travers les blés hauts et dorés, les tranchées par des trous individuels et les abris par ces immenses “ creutes ” qui peuvent abriter des bataillons entiers. Les travaux sont immédiatement entrepris et en très peu de temps toute une ligne de résistance, merveilleusement camouflée est creusée sur la croupe à l’Ouest d’Ambleny. Le 28 juin, les 11e et 153e divisions sont chargées d’une attaque locale ayant pour but de prendre pied sur le plateau de Cutry. La 1ère compagnie du 69e, qui forme l’aile gauche de l’attaque, s’empare de Fosse-en-Bas, ou l’ennemi, complètement surpris, laisse entre nos mains 41 prisonniers, dont 2 officiers. A la tombée de la nuit, les allemands lancent une très violente contre-attaque ; la 1re compagnie est soumise à un bombardement des plus intenses dans Fosse-en-Bas, qui l’oblige à évacuer ce hameau, qui est réoccupé dès le 29. Le 2 juillet, le lieutenant Communier et un détachement de la 10e compagnie occupent le hameau de Préville. Le 6 juillet, le 2e bataillon pousse ses avants postes dans la région boisée évacuée par l’ennemi au Nord d’Ambleny. Enfin, le 12 juillet, après vingt-quatre jours de secteurs, le régiment reçoit l’ordre de relève pour aller au repos. Mais au dernier moment le 1er bataillon est désigné pour rester en secteur et relever sur la gauche un bataillon du 43e régiment d’infanterie qui se trouvait sur la rive gauche de l’Aisne. Les 2e et 3e bataillons viennent à Hautefontaine et dans les creutes du ravin de Montigny-Lengrain. Mais le repos est de courte durée et dès le 16 le régiment reçoit des ordres pour remonter en ligne et prendre part à une grande offensive en direction de Soissons. La surprise fut complète parmi le régiment, tant le secret avait été bien gardé. Aucun travail spécial, aucun renforcement d’artillerie ne faisait prévoir une telle offensive. Aucune préparation d’artillerie ; le 18 juillet, à 4h 35, l’attaque se déclenche les premières vagues partant alors que les premiers obus tombent dans les lignes ennemies. Le 69e, formant l’aile gauche de la 11e division d’infanterie, entre l’Aisne et le cimetière d’Ambleny, a pour mission de s’emparer des hameaux et des hauteurs situées entre Pernant et Ambleny, et de se rabattre le long de l’Aisne en fin d’attaque, opérant ainsi une rotation d’un quart de cercle. Les groupes de fermes et moulins sont rapidement enlevés après quelques petits combats, mais au pied des pentes, le 2e bataillon se trouve pris sous des feux de mitrailleuses des plus violents, provenant des creutes situées à mi-pente et qui lui causent de très lourdes pertes (le capitaine pierre Mounier, commandant provisoirement le bataillon, est grièvement blessé), tandis que le 3e bataillon est obligé de livrer un dur combat pour s’emparer du moulin du Pressoir et de l’hôpital d’évacuation sur la droite, le 26e a pu s’emparer du ravin de Pernant et des vastes creutes qui s’y trouvent, faisant un très grand nombre de prisonniers. Les défenseurs du plateau entre Pernant et Ambleny, qui résistent grâce aux creutes qui les abritent, comprennent qu’ils vont être cernés et abandonnent la résistance pour essayer de regagner leurs lignes. Dans l’après-midi, le régiment atteint tous ses objectifs, c’est-à-dire la voie ferrée qui court le long de l’Aisne. De nombreux prisonniers, des batteries, ainsi qu’un très important matériel reste entre nos mains, et cette journée lui vaut sa deuxième citation à l’ordre de l’armée, ce qui lui donne droit un peu plus tard de porter la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. Dès le 19, dans l’après-midi, le 69e est relevé ; il vient passer trois jours dans les creutes situées au Sud de Saint-Bandry. Du 22 au 29 juillet, il occupe le secteur de la montagne de Paris, devant Soissons, à l’est du fameux ravin de Saconin, si bombardé ; puis il revient au repos dans les creutes de Saint-Bandry et de Pernant, du 29 juillet au 1er août. Le 2 août, l’ennemi, fortement pressé sur la droite, exécute un mouvement de repli sur la Vesle ; le 69e qui est en soutien de la division, est alerté et suit le mouvement jusque sur la Montagne de Paris, où il travaille à l’organisation d’une deuxième position jusqu’au 11 août, tandis que les chasseurs de la division occupent Soissons. Mais une nouvelle attaque générale est en préparation, la 11e division d’infanterie doit s’intercaler entre la 128e et la 162e, dans la nuit du 19 au 20 août, et a pour mission de pousser sur le plateau de Nouvron-Vingré, en direction de Bieuxy et de Juvigny. Le 69e doit partir derrière le 26e et le dépasser à 2 kilomètres Nord-Est de Nouvron-Vingré, pour continuer l’attaque. Le 21 août, le régiment occupe une ligne qui va d’un point situe à 200m de 4242, où la liaison se fait avec la 1er compagnie du 26e, au point 5942, Sud de la Balise. La ligne suit une tranchée allemande précédée de fil de fer, et est occupée entre la liaison avec le 26e et 5942 par le 2e bataillon du 69e et par la 9e compagnie. Vers 16h55, une attaque se déclenche, conformément aux ordres donnés mais dès le début des tirs de préparation, l’ennemi déclenche un violent tir sur la région de Bieuxy et un barrage préventif de mitrailleuses. Ces tirs empêchent le 4e bataillon de chasseurs à pied de venir prendre ses emplacements. Le 1er bataillon est arrêté presque immédiatement dans sa progression à son débouché sur le plateau Nord de 140 par de violents feux de mitrailleuses. Le 172e régiment d’infanterie à sa droite est également arrêté. Le 2e bataillon réussit à franchir les fils de fer mais est arrêté en avant de la lisière du bois que l’ennemi occupe avec de nombreuses mitrailleuses. Vers 18 heures, l’ennemi tente une contre-attaque sur les éléments qui ont gagné la lisière du bois, elle est repoussée par les éléments restés dans la tranchée. Le 3e bataillon arrive à pousser d’environ 200m dans le ravin de Bieuxy mais il est immédiatement arrêté par de nombreuses mitrailleuses. En conséquence, l’attaque est arrêtée, il faut s’organiser sur les positions. Dans la soirée et durant la 1er partie de la nuit, violents bombardements intermittents sur Bieuxy.

Bieuxy

George est mort le 21 août 1918 à Bieuxy, sans doute par un obus. Une plaque est sur la tombe de son père au cimetière de Fleury.

Porte georges tombe

Citation au journal officiel du 17 mai 1922 : « brave soldat. Tombé glorieusement pour la France le 20 août 1918 à Bieuxy. Croix de guerre avec étoile de bronze ». 

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

RAMUS Victor Jean Marc

Le 17/04/2018

Ramus victor jean marc

Il est né le 1er décembre 1889 à Paris 10e, fils de RAMUS Jean Baptiste et de BOCHET Gertrude Hélène. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme garçon d'hôtel.

Victor, dit Jean, est mobilisé le 3 août 1914 et arrive au 306e régiment d'infanterie qui se compose de soldat ayant fait leur service actif au 106e, et y sont revenus pour exécuter une période comme réservistes. Ils rejoignent Châlons et se voit prêt le 10. Il fait partie du 4e groupe des divisions de réserve, 69e division d'infanterie, 137e brigade. Le 11 août, le régiment quitte Châlons à 5h et se porte vers le Nord par voie de terre et fait étape le 11 aux Grandes Loges, le 12 à Sillery, le 13 à Bourgogne et Fresnes, le 14 à Montcornet où il séjourne jusqu'au 18 et fait étape à Saint-Clément et Coingt le 19. Le 21 août, il cantonne dans la région Ouest d'Hirson, le 22 dans celle de Solre-le-Château. Le 23 il organise à 15km à l'est de Maubeuge la position Monvigny - Saint-Christophe - Sartiau. A 18 heures le régiment reçoit l'ordre d'occuper les positions qu'il a organisées ; il y passe la nuit. Le 24, dès six heures le bombardement commence. Il se continue sans interruption jusqu'au soir. Le baptême du feu est une dure épreuve pour des réservistes. Ils la subissent en tenant pendant 13h, sous un feu d'artillerie des plus violents. Quand, à 10h, ordre leur est donné de se replier sur Bousignies, la retraite s'effectue en bon ordre ; tous les blessés et la plupart des morts sont enlevés. Les pertes sont sensibles : 22 tués, 51 blessés et 37 disparus. Le 25 août, le repli méthodique commence. Ce mouvement s'exécute en combattant. Le régiment cantonne successivement à Saint-Hilaire-sur-Helpe, le 26 à le Nouvion, le 27 à le Sourd. Le lendemain, le 306e est arrière-garde et cantonne à Nouvion-et-Catillon. Le 29 août, la 137e brigade appuie l'offensive du 18e corps d'armée en direction de Saint-Quentin. Le régiment franchissant l'Oise, vient s'établir à 15h, à la sortie Nord-Ouest de Moÿ-de-l'Aisne, formant la tête de pont face à Saint-Quentin. A 19h, le régiment laissant quelques éléments à la garde du pont, se porte à la ferme Barivas, au Nord-Ouest de Renansart où il bivouaque. Le 30, relevé par le 18e corps d'armée, le régiment va cantonner à Fourdrain. Le 1 et 2 septembre, la retraite continue sur l'itinéraire Braisnes, Fère-en-Tardenois, Beuvardes et coûte 50 hommes. Le 3, la 69e division d'infanterie se porte sur Montfaucon et vers midi, lorsque le 306e se prépare à entrer dans la colonne, il est accueilli par un feu d'artillerie très violent. Le régiment tient néanmoins sous ce feu pendant une heure et demie, perdant 66 hommes. Le 4 et 5 septembre, le 306e se porte à Montmirail dans la région Sud-Ouest d'Esternay. Dans la soirée du 5, le régiment organise le village de Villiers-Saint-Georges. Il occupe dans la nuit du 5 au 6 les positions qu'il a organisées. Le 6, le flanc droit de l'armée allemande est attaqué par l'armée anglaise et la 6e armée ; le 306e est en réserve dans le ravin Nord de la ferme Chamflay. Le 7, la 6e armée qui a repoussé la veille l'ennemi sur tout son front, progresse vers le Nord. Le régiment occupe successivement la cote 176, Saint-Bon et les Châtaigniers où il bivouaque. Le 8, l'armée allemande est en pleine retraite ; le mouvement offensif de la 6e armée se poursuit. La 69e division d’infanterie appuie le 3e corps d'armée. ; le 306e cantonne Artonges, puis à Fossoy, Cierges, Trigny et Guignicourt-Prouvais. Le 14 septembre, l'ennemi occupe face à l'Ouest, tous les forts de Reims. D'abord rassemble au Sud de Prouvais, le régiment se porte par le camp de César, Berry-au-Bac sur la croupe 83, puis sur la croupe 91, gardant sous un feu violent d'artillerie le pont de Sapigneul. Le lendemain, à 10h, soumis au tir de l'artillerie et pressé par l'infanterie ennemi, il est forcé de se replier sur la cote 83. A midi, le bombardement reprend très violent ; le régiment tient quand même et garde pendant la nuit les ponts sur le canal. Du 16 au 22 septembre, le régiment maintient l'intégrité de son front sur le canal, facilitant ainsi les offensives des 1e et 18e corps d'armée dans la région de Craonne. Du 23 au 4 octobre, le régiment reste en réserve dans la région de Trigny - Fort Saint-Thierry, puis le 5 il est embarqué en convoi automobile à Jonchery et transporté dans la région de Berzy, Noyant, Courmelles, au Sud de Soissons. Le 12, il relève dans leurs tranchées des forces anglaises. Jusqu'au 29, le secteur est assez mouvementé. Le 29 octobre, après une intense préparation de minenwerfer, qui dura tout le jour, l'ennemi attaque à 22h ; mais il est repoussé partout subissant des pertes sérieuses, notamment devant le front de la 20e compagnie. Le 30, un peu avant 7h, la canonnade devient furieuse sur tout le front. Les communications téléphoniques sont coupées, malgré le zèle tout à fait remarquable du téléphoniste, qui déjà la veille, sous une grêle ininterrompue de projectiles, s’efforça pendant 3h de réparer la ligne rompue en sept endroits par les obus. Une première attaque à 7h, une deuxième 30min plus tard, permettent à l’ennemi de prendre pied dans les tranchées. Mais un retour offensif conduit au cri de « En avant, à la baïonnette » avec deux sections des 17e et 18e compagnies refoule les assaillants qui laissent plus de 150 des leurs, sur le glacis des tranchées. Une accalmie suit le recul des allemands. Les unités se reforment rapidement mais à 8h, la canonnade redouble de violence ; plusieurs compagnies de mitrailleuses mêlent leur concert à celui des canons. Les tranchées sont rapidement hachées. A la faveur de ce déluge de fer, une nouvelle attaque d’infanterie, plus nourrie que la première, se prononce sur tout le front. Les compagnies tiennent bon dans leurs tranchées jusque vers 10h, mais certaines d’entre elles, littéralement submergées, sont forcées de se replier. Les 17e et 18e compagnies ainsi que la 5e section de mitrailleuses n'ont pas jusqu'ici lâché un pouce de terrain, mais vers onze heures, le cercle de feu se rétrécissant, le chef du 5e bataillon donne l'ordre à ces unités de se replier. Lorsque l'ordre leur parvient, la section de mitrailleuses, qui vient d'abattre plus de 200 ennemis, est complètement entourée, mais son chef, un fusil à la main, charge à la baïonnette avec 10 hommes, reprend ses pièces et se replie en ordre avec tout son matériel. Cette même section inflige encore durant l'après-midi des pertes très lourdes à l'ennemi, entourée à nouveau, l’adjudant avec une section de la 23e compagnie, parvient à la dégager et à sauver le matériel, mais il tombe mortellement frappé. La 24e compagnie que l'ordre de repli n’a pu toucher, lutte désespérément dans ses tranchées d ' abord, ensuite dans une maison qu'elle organise en blockhaus. Complètement entourée, écrasée sous le nombre cette compagnie, qui le matin comptait 2 Officiers et 235 hommes, se réduit en fin de journée à 1 sergent et 26 hommes. A 11h15 le Bataillon traverse Vailly sous un ouragan de fer. A cet instant une partie de l’Hôtel de ville s'écroule sous les obus. Ordre est donné de se porter sur les rives Sud de l’Aisne. Le 5e bataillon franchit l'Aisne et son canal et se reforme à la lisière est des bois de Chassemy. Le 6e bataillon conserve la lisière est de Vailly jusqu'à midi, puis vient s'établir à la lisière Nord des bois de Chassemy.

Vailly

De ces positions est et Nord des bois de Chassemy, les braves survivants du 306e, interdisent jusqu'à la nuit, à l'ennemi, le franchissement de l'Aisne. A la tombée de la nuit le 306e est relevé et va cantonner à Limé, Cette journée du 30 Octobre coûte au Régiment 35 tués, 23 blessés et 1485 disparus. Du 31 octobre au 15 novembre, le régiment se reforme à Limé et il effectue des travaux de terrassements à l’arrière des lignes. Le 15, il relève le 287e dans les tranchées au Nord de Chassemy. Le régiment occupe ce secteur jusqu’au 4 décembre. Le 5, le 306e relève le 267e dans le secteur de Cys-la-Commune et va y rester jusqu’au 1er décembre 1915 se faisant toujours remarquer par son entrain, son initiative et le bon esprit dont sont animés ses hommes.

Pendant un an, il conserve intégralement le terrain dont il a la garde, malgré les bombardements fréquents, les coups de main audacieux de l’ennemi et une situation matérielle laissant à désirer du fait de la proximité de l’Aisne qui débordant l’hiver, transforme les tranchées en véritable bourbiers. Le 1er décembre, le 306e est relevé par le 287e qui pour la première fois depuis un an, va au repos à Paars et Courcelles à 8km des premières lignes. Le 15 décembre, il remonte en ligne dans le secteur Cys-Presles et le jour même, à 16h10, après un violent bombardement par l’artillerie française, la 23e compagnie s’empare des maisons brûlées, conquiert l’île et atteint le canal. Dix-sept prisonniers sont ramenés dans les lignes. Dès le lendemain, l’artillerie allemande semble vouloir venger l’échec de la veille, en dirigeant un tir méthodique et violent contre les positions conquises. Cette attitude agressive va croissant les jours suivants et atteint son maximum d’intensité vers 15h. A cet instant l’attaque ennemie se déclenche mais grâce à la 23e compagnie, son avance est rapidement enrayée. Dès lors l’ennemi mécontent de son échec : bombarde fréquemment et avec violence les positions du régiment, faisant très souvent usage d’obus lacrymogènes.Le 8 janvier 1916, le régiment va au repos à Paars et à Courcelles et remonte en ligne le 22 où il subit à nouveau le bombardement. Il revient au repos le 29, reprend les tranchées le 5 février. Le 12 et 13, il est encore pris à partie par l’artillerie ennemie. Enfin le 22, il est définitivement relevé par le 81e régiment d’infanterie. Le 23 février, il embarque à Fismes et cantonne à l’arrivée à Mourmelon-le-Grand (5e bataillon) et Mourmelon-le-Petit (6e bataillon). Il est remis à l’instruction et effectue des travaux. Le 4 avril, le régiment embarque à Mourmelon et débarque à Sainte-Menehould et cantonne à Elise. Le 8, il est transporté en convoi automobile de Foucaucourt à Baleycourt puis gagne Nubécourt. Dès le soir les cadres du 5e bataillon partent reconnaître des tranchées près du fort de Vaux. Le 9, le régiment bivouaque à Landrecourt, le lendemain au Bois-Bouchet et le surlendemain monte en ligne. Il occupe les tranchées de deuxième position entre le chemin de Chattancourt – Mort-Homme exclus et le moulin de Marre.

Chattancourt

Les tranchées sont à peine ébauchées, le travail est impossible le jour ; la nuit les hommes effectuent des travaux de terrassement. Les pertes commencent à être terribles. Le 20 avril, le 5e bataillon, après une violente préparation par l’artillerie française, s’élance à l’attaque de la tranchée GARCON qu’il conquiert, faisant une cinquantaine de prisonniers ; Malgré les tirs de barrage ennemis, il atteint complétement l’objectif. Les 21 et 22 avril, les allemands essaient en vain de réagir. Partout ils ont repoussé malgré leur bombardement intensif, le régiment compte 89 tués, 181 blessés et 28 disparus. Dans la nuit du 22 au 23, le régiment relevé par le 332e va au repos à Sivry-la-Perche où il est reconstitué ; puis le bombardement obligeant à évacuer le village, il va le 28 à Julvécourt-Ippécourt pour finir de se préparer à un nouvel effort. Le 8 mai, le 306e relève le 287e au Mort-Homme. Il y reste jusqu’au 14, subissant sous forme de bombardement, le contre-coup des attaques acharnées que l’ennemi lance sur la cote 304. Au repos du 14 au 30 mai au vois Bouchet, il va fournir un nouvel effort. Le 20 mai, pour rétablir l’intégralité du front le 306e remonte en ligne, le 5e bataillon à Marre-Chattancourt, le 6e bataillon au Mort-Homme et ravin de la Hayette. Le 24 mai, le régiment est relevé et cantonne à Ippécourt puis le 29, le 5e bataillon remonte en ligne dans la région du Mort-Homme. Le 31 mai, le 6e bataillon, qui était resté à Ippécourt embarque en convoi automobile et arrive à Sandrupt où le 5e bataillon ne rejoint que le 3 juin. Le 5 juin le régiment embarque à Saint-Eulien, le 6 à Fère-en-Tardenois et va cantonner à Mareuil-en-Dôle, où il se réorganise. Le 13 juin l’annonce de la dissolution arrive au régiment et celle-ci sera effective le 15 juin.

Jean rejoint alors le 332e régiment d’infanterie, 17compagnie, qui se trouve dans l'Aisne et change de cantonnement plusieurs fois où à chaque arrêt des travaux sont entreprit. Le régiment alterne entre cantonnement et les tranchées du choléra et de la miette, sans grande activité ennemie. Jean a été condamné le 22 août par le conseil de guerre de la 69e division d’infanterie a un an de prison avec sursis pour abandon de poste sur territoire ennemi en temps de guerre. Le jugement rapporte que Jean a été malade depuis le 22 juillet et s'est rendu à la visite (médicale) les 23, 24 et 25 juillet pour se faire soigner de sa bronchite légère. Après la visite du 25, il n'a pas rejoint sa section car il trouvait que les soins n'étaient pas suffissant. Il est parti dans le train des permissionnaires à la gare de Breuil-Romain du 26 et il est arrivé gare de l'Est afin de rendre visite à ses parents toute l'après-midi puis dans la soirée à rejoins son domicile afin de se placer des ventouses et de la ouate thermogène pour se soigner.Ce n'est que le 27 au matin qu'il s'est rendu volontairement au bueau de la place des invalides pour expliquer son cas et il s'est fait incarcéré. Il rejoint sa section le 2 août sous la conduite de la gendarmerie. Le rapport indique : "Le soldat Ramus, d'aspect maladif, paraît être de volonté faible : c'est un déprimé. Il n'a fait à la compagnie que deux séjours aux tranchées, au cours desquels il n'a rendu que peu de services, par suite de son état de santé. Ce soldat n'a pas un mauvais esprit et n'a jamais été vu en état d'ivresse."

Cholera miette 3

Jean rejoint le 30 août 1916 le 287e régiment d'infanterie aussi appelé Berry-au-Bac, qui se trouve sur les bords de l'Aisne, va occuper, jusqu'au 27 novembre, le sous-secteur du bois des Buttes. Là encore, les minen ne manquent point et les coups de main multipliés affirment notre supériorité sur l'ennemi inquiet. Au début de décembre, la 69e division est à nouveau réorganisée ; elle est réduite à trois régiments d'infanterie : 267e, 162e, 150e. Berry-au-Bac entre dans la composition de la 165e division d’infanterie (154e, 155e, 287e). Le 287e ne connaît l'Argonne qu'en décembre 1916. Il occupe durant un mois le secteur de la Gruerie. Là, il travaille sans relâche dans des ruisseaux boueux, sous le feu des minen de gros calibre, à l'organisation de ces bois qui abritent sournoisement un ennemi disposant de redoutables engins de tranchée, au moyen desquels il bouleverse journellement nos ouvrages défensifs. Le séjour dans ce secteur mouvementé développe la confiance mutuelle des cadres et de la troupe et aguerrit les unités. Dans les derniers jours du mois de février, la 165e division d’infanterie est relevée par une division du 8e corps d’armée. Berry-au-Bac cède la garde de son sous-secteur au 85e régiment d’infanterie. Par voie de terre, il est dirigé au Sud d'Epernay, où la 165e division d’infanterie doit stationner en vue d'une période d'instruction d'environ quinze jours.

Le 2 février 1917, il s'installe dans les cantonnements de repos ci-après : Etat-Major et 6e bataillon : Mareuil-en-Brie ; 4e bataillon : Suizy-le-Franc ; 5e bataillon : La Ville-sous-Orbais et Orbais-l'Abbaye, où se trouve le Q. G. de la division d’infanterie. Dès février, le régiment participe aux préparatifs de l'offensive prévue pour le printemps 1917. Du 18 au 22 février, les trois bataillons font successivement mouvement pour gagner la zone avant du 32e corps d’armée. Les 4e et 5e vont s'installer dans le camp du bois Nivard, près de Bouvancourt, tandis que le 6e occupe les baraquements de Pévy. Mis à la disposition du colonel commandant le génie du corps d'armée, ils travaillent activement à l'aménagement du terrain au Sud de Berry-au-Bac. Les travaux, exécutés de jour et de nuit, par mauvais temps, imposent aux groupes de dures fatigues. D'autre part, les unités sont logées dans d'inconfortables baraques fréquemment soumises au feu de l'artillerie ennemie. Une trentaine d'hommes sont ainsi tués ou blessés par le bombardement qui a généralement lieu pendant la nuit. Le 30 mars, les bataillons de travailleurs de la 165e division d’infanterie sont repliés sur les bords de la Marne, région de Damery. Quelques jours de repos leur ont été octroyés en raison de l'offensive de l'Aisne qui semble devoir se déclencher prochainement. Berry-au-Bac est regroupé à Venteuil. Mais sa période de repos est brusquement écourtée. Le 4, il reçoit l'ordre de relever, dans le secteur de Cormicy, le 267e régiment d’infanterie dont les unités, bousculées et décimées par un coup de main allemand, ont perdu une partie des tranchées de Sapigneul. Les bataillons, faisant mouvement dans les journées des 4, 5 et 6, relèvent les unités du 267e dans la nuit du 6 au 7. Le 11, Berry-au-Bac reprend, en quelques minutes, les tranchées perdues par le 267e. Les pertes sont légères. La 165e division d’infanterie devant attaquer à l'Ouest de Berry-au-Bac, le 287e est remplacé dans son sous-secteur, dans la nuit du 14 au 15 avril, par des unités correspondantes du 251e régiment d’infanterie. Il va se regrouper dans les bois des Grandes-Places où, bivouaquant sous la pluie et dans la boue, il procède aux préparatifs d'assaut. La veillée des armes n'est pas un repos pour les unités extrêmement fatiguées par le séjour en première ligne. Les quelques heures précédant l'attaque sont consacrées aux préparatifs d'assaut : distributions des vivres et munitions d'attaque, mise en état de l'armement, soins d'hygiène, etc... Le 16 avril Berry-au-Bac attaque et, coïncidence curieuse, il reprend le combat là où il l'avait interrompu en septembre 1914. L'attaque de la division d’infanterie a lieu par régiments accolés : les 155e et 287e en première ligne ; le 154e formant réserve. Berry-au-Bac doit s'engager par bataillons successifs dans l'ordre : 4e bataillon, 5e bataillon, 6e bataillon. Le 4e bataillon franchit rapidement, dans le plus grand ordre, les passerelles de l'Aisne et du canal entre Gernicourt et Berry-au-Bac et s'engage dans le sillon des bataillons de première ligne qui mènent l'attaque. Les défenseurs de la « Courtine du Roi de Saxe », qui étaient restés terrés dans les abris souterrains de la première ligne allemande pendant le passage des vagues d'assaut, se sont ressaisis. Ils commencent à mitrailler le 4e bataillon. Le commandant fait immédiatement entreprendre la neutralisation de l'ennemi par ses mitrailleuses et son encerclement par des groupes détachés à l'Est et à l'Ouest. Après trois heures de lutte, l'ennemi hisse un drapeau blanc et plus de 400 Allemands sortent des souterrains en faisant « Kamerad ». Le commandant fait immédiatement reprendre le mouvement en avant, mais il doit interrompre sa progression à l'extrémité Nord-Est du Camp-de-César, les régiments de la 69e division d’infanterie étant arrêtés par la résistance des défenseurs de Mauchamp et du bois des Consuls (deuxième position allemande). Les 5e et 6e bataillons atteignent à leur tour le Camp-de-César et se disposent en arrière du 4e bataillon. Les mouvements du régiment et des unités qui, un peu plus tard, viennent encadrer Berry-au-Bac sont aperçus des observateurs ennemis de la hauteur de Prouvais. Aussi l'artillerie allemande ouvre-t-elle sur le Camp-de-César un effroyable tir de harcèlement qui se prolongera pendant plusieurs jours. Les pertes de la journée sont sévères, surtout pour le 4e bataillon. Le régiment passe la nuit du 16 au 17 sur le Camp-de-César, sous un déluge d'obus. Le 4e bataillon franchit, le 17 avril à midi, la ligne de combat de la 69e division d’infanterie pour former une ligne nouvelle à 500 mètres plus en avant, dans l'intervalle compris entre le bois du Centurion, à l'Est, et le boqueteau du Licteur à l'Ouest. Il s'installe solidement sur cette position, malgré les tirs violents de l’artillerie ennemie et le même jour, vers 17 heures, il arrête net par ses feux une vive contre-attaque. Le 18, vers 6 h.30, les Allemands renouvellent, sur le front de Mauchamp-bois des Consuls, une nouvelle contre-attaque d'une vigueur exceptionnelle. Ils sont repoussés grâce à la vigilance et au sang-froid des groupes de combat du 4e bataillon qui, malgré la fumée, contre-attaquant par le feu, fauchent rapidement les vagues d'assaut adverses et les obligent à s'enfuir dans le plus grand désordre. Devant cet échec sanglant, l'ennemi renonce à toute réaction sérieuse d'infanterie jusqu'au lendemain, mais les tirs de son artillerie conservent pendant la nuit et les jours suivants une violence effarante. Dans la nuit du 17 au 18, le 5e bataillon relève un bataillon du 162e défendant la ferme Mauchamp et vient ainsi encadrer, à gauche, le 4e bataillon. Trois jours plus tard, ce bataillon cède sa place au 6e et devient réserve d'infanterie divisionnaire. Le 4e bataillon, relevé dans la nuit du 21 au 22 par le 3e bataillon du 154e, va occuper les tranchées de soutien du centre de résistance de Mauchamp. Les tranchées, affreusement bouleversées par un tir systématique de destruction, constituent une position de combat bien plus meurtrière que la première ligne située à environ 200 mètres plus en avant. Aussi les pertes deviennent-elles chaque jour plus sensibles. Les valeureux sergents CARRÉ-EZANO et ROLLET sont tués. Ce dernier est volatilisé au poste d’observation du bataillon par un obus de gros calibre. L'absence d'abris, les pénibles travaux de réfection des tranchées et d'organisation de la position ne tardent pas à épuiser les compagnies. En outre, l'humidité, l'impossibilité de changer de chaussures et surtout de se déchausser provoquent de nombreux cas de « pieds de tranchées » qui réduisent sérieusement la capacité de combat des groupes. 

Berry

Jean, est mort le 27 avril 1917. Le journal de marches et d’opérations n’indique que « situation inchangé » et déplore 2 tués. Il est enterré au cimetière de Fleury.

Ramus victor tombe 1Ramus victor tombe 2

Jean a reçu à titre posthume la médaille militaire : « Soldat courageux et dévoué. A été tué à son poste de combat le 27 avril 1917, à Berry-au-Bac, en faisant vaillamment son devoir. »

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

RAULIAC André Amédée

Le 17/04/2018

Rauliac andre amedee

Il est né le 3 février 1878 à Paris 6e, fils de RAULIAC Hélène (père inconnu). Marié le 18 janvier 1913 à Fleury avec BERTRAND Séraphine Marie. Avant la guerre, il travaillait comme domestique.

André arrive le 9 août 1914 au 6e bataillon territorial de génie mais la composition du régiment de génie est très complexe, chaque compagnie peut être dans un lieu différent et ne connaissant pas sa compagnie il est impossible de retracer son parcours. Il change de régiment pour le 9e compagnie S.N (sapeur naviguant) 17 mais le J.M.O (journal de marche et d’opération) ne permet pas de retracer son parcours.

Hericourt
André est admis le 13 octobre 1918 à l’H.O.E (Hôpital d’évacuation) 54B, secteur postal 123, à Héricourt pour une congestion pulmonaire mais il décède le lendemain. Il est enterré à la Nécropole nationale Les Glacis du Château, à Belfort, tombe 31.

Belfort Dscn7012

Merci à PETIT Bernard pour la photo. 

RICHARD Gabriel

Le 17/04/2018

Richard gabriel

Il est né le 7 mars 1886 à Fleury, fils naturel de DESVAUX Appoline Eugénie, reconnu par RICHARD Jules Appolinaire. Marié le 21 septembre 1910 à Fleury avec FAVROT Hélène Blanche. Ils auront un fils ensemble : Pierre Eugène, né le 21 juillet 1913. Avant la guerre, il travaillait comme chauffeur de locomotive.

Gabriel arrive le 4 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite.

Limoges

Gabriel meurt le 2 octobre 1914 à l'hospice de Limoges, des suites d'une fracture compliquée de la cuisse droite qui a conduit à une amputation et d'une septicémie. Gabriel n'est pas présent dans les historiques, qui mettent à l'honneur les morts du régiment, malgré les recherches dans le 82e, 282e, 4e et 204e régiment d’infanterie.

Il repose au cimetière de Fleury avec sa femme.

Richard gabriel 1

ROBERT Léon

Le 17/04/2018

Robert leon

Il est né le 8 juin 1882 à Fleury, fils de ROBERT Basile et MARTIN Marie Eugénie. Marié le 18 mai 1907 à Paris 1e avec FERNANDE Renée Clarisse. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Malheureusement, aucun document disponible en ligne ne permet de retracer le parcourt de Léon.

Léon arrive le 4 août 1914 au 6e régiment d’artillerie à pied basé à Toul et à Lyon. Il est à la 26e batterie. 

 La 1ère batterie (parti d'un régiment) se trouve à Frouard (54) ; les 2e, 4e, 5e, 6e et 12e batteries et compagnie d’ouvriers à Toul (54); la 3e batterie à Villey-le-Sec (54); la 7e batterie à Pont-Saint-Vincent (54); la 8e batterie à Manonviller; la 9e batterie à Écrouves; la 10e batterie à Lucey (54) et la 11e batterie à Pagny-la-Blanche-Côte (55).

Tracy le val

Léon est mort le 14 juin 1915 à Tracy-le-Val suite à des blessures causées par des éclats d’obus. Sa sépulture reste inconnue.

Le 2 août 1916, un secours de 150 francs est accordé à sa veuve, Renée. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

ROUSSEAU Marcel Raymond

Le 17/04/2018

Rousseau marcel raymond

Il est né le 26 août 1894 à Fleury, fils de ROUSSEAU Marcelin et de LORY Louise. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme instituteur.

Marcel arrive le 4 septembre 1914 au 4e régiment d'infanterie qui se trouve alors en Argonne. Le 6, près de Vaubecourt, les 1e et 3e bataillons arrêtent net une forte attaque allemande. L’ennemi pousse alors sur la gauche un nouvel assaut qui, progressant à couvert dans le bois de Brouennes, va prendre à revers, les deux bataillons du régiment. Mais la 2e compagnie a décelé ce mouvement ; elle fait face aux assaillants, bien supérieurs en nombre, et les contient énergiquement. Le 7, le régiment défend les lisières du bois Defuy devant Rembercourt-aux-Pots. Une attaque allemande débouche sur la droite. Les 1e et 3e bataillons la prennent de flanc et la brisent. Le 9, nouvelle attaque : deux fortes colonnes s’élancent du Nord et de l’Ouest. Une défense opiniâtre s’organise. L’ennemi subit de très lourdes pertes. Le 10 septembre au soir, les survivants se retrouvent près de Condé-en-Barrois. C’est alors la reprise de la marche en avant. Le régiment poursuit l’ennemi par Condé, Vaubecourt, Foucancourt, Clermont et Aubréville. Le 15, il occupe Vauquois et Cheppy où il se maintient malgré les efforts acharnés de l’ennemi. Après avoir organisé les abords de la ferme de Rochamps et du château d'Abancourt, les bataillons vont, le 5 octobre, relever un régiment en première ligne, à proximité de la route Varennes-Four-de-Paris. A la fin d'octobre, le régiment attaque la cote 263, éperon situé à la lisière orientale de l'Argonne, à hauteur de Boureuilles. Le 5 novembre, le sommet est entièrement français. Après un court séjour à Lochères, le régiment occupe un secteur au pied de la butte de Vauquois. Marcel est nommé caporal le 15 novembre. Les 8 et 9 décembre, le régiment prend part à une large opération sur Vauquois mais le sommet ne peut être enlevé. A la fin de décembre les 1er et 2e compagnies attaquent, le village de Boureuilles. Elles progressent résolument jusqu'aux fils de fer de l'ennemi et s'accrochent au terrain.

Le 6 janvier 1915, le régiment quitte le secteur de Vauquois. A peine installé au repos, il reçoit l'ordre de départ. Les positions de la Haute-Chevauchée ont été violemment attaquées ; les réserves contiennent l'ennemi avec peine. Il faut leur porter secours. Les 2e et 3e bataillons gagnent le ravin des Meurissons, et, le 9 janvier, ils contre-attaquent. Les pertes sont sévères. La ligne se stabilise, et durant douze jours, par une température rigoureuse et sous une fusillade intense, pelles et pioches fonctionnent sans relâche. Pendant ce temps, le 1er bataillon intervenait à la cote 263 par une vigoureuse contre-attaque. Dès le début de février, le régiment tient les lignes du plateau de Bolante, ravin des Meurissons. Quelques petites mines de part et d'autre commencent à exploser. Le 16 février, l'ennemi ouvre dès le matin un violent bombardement. A 9 heures, il fait jouer cinq mines puissantes qui bouleversent totalement les tranchées. L'attaque suit aussitôt. Les compagnies qui occupent le plateau de Bolante, séparées des autres éléments en ligne par le ruisseau des Meurissons, résistent énergiquement. Mais le 135e régiment d’infanterie prussien parvient à s'établir sur la première ligne et à s'infiltrer derrière la seconde. Les survivants de la 4e, cernés de trois côtés, tirent jusqu'à leurs dernières cartouches. Quand ils succombent, après s'être battus au corps à corps, il y a déjà près de sept heures que l'attaque est commencée. Plus à droite, vers le versant Nord des Meurissons, l'assaillant a pu progresser sérieusement. La situation est critique. L'adjudant PEYROU groupe autour de lui les plus braves de la 11e compagnie. Grimpés sur le parapet, ils tirent jusqu'à ce que l'ennemi s'arrête. Leur résistance permet l'arrivée des renforts, qui rétablissent la situation. Le 4 avril, jour de Pâques, le régiment se porte à l'attaque. Seuls quelques éléments peuvent parvenir jusqu'à la position allemande. Le lendemain 5, nouvelle attaque. Elle ne peut déboucher des tranchées. Le 6 au matin, troisième tentative, les clairons sonnent la charge ; le régiment sort en masse, au bout de quelques secondes il est arrêté net. Le soir, une dernière sortie ne donne pas plus de résultat. Les pertes sont cruelles. Le régiment reste dans le même secteur jusqu'au 15 juin. Marcel est nommé sergent le 1er mai et blessé le 4 par un ricochet de balle au bras. La lutte devient de plus en plus dure pour le régiment : la guerre de mines se développe. En mai, deux ou trois fourneaux explosent chaque matin. De multiples projectiles de tranchées font leur apparition et bombardent méthodiquement les lignes. Le régiment occupe les tranchées des pentes de la cote 263 ; les allemands en ont organisé solidement le point culminant. Le 13 juillet, à 3h 30, éclate brusquement un des bombardements les plus violents que l'on puisse imaginer. Jusqu'à 7 heures, l'artillerie de tranchée prend à partie les premières lignes ; l'artillerie lourde pilonne les boyaux, les postes de commandements et les abris des réserves. Les obus toxiques neutralisent l'action des batteries. A 7 heures, l'attaque commence. De puissantes colonnes abordent le : 1er bataillon. Les tranchées sont presque nivelées ; beaucoup d'hommes ont été atteints pendant le bombardement, les survivants se battent avec la dernière énergie. Les uns se font tuer sur place ; Les autres, encerclés, luttent courageusement pendant plus de sept heures, s'ouvrent ensuite un chemin et contre-attaquent aussitôt. Sur les pentes de 263, dans un ouvrage appelé “ le Réduit ”, le 3e bataillon tient bon. Le “ Réduit ” est inviolable. Le 18, le régiment est relevé. Le régiment va au repos à Clermont-en-Argonne et à Auzéville, où les renforts viennent combler les pertes (26 officiers et 1.341 hommes du 13 au 20 juillet). A la fin d'août, le régiment reçoit la mission d'organiser et de défendre la cote 285. Cette cote, qui dominait les positions du ravin de Cheppes et du ravin des Courtes Chausses, commandait la route de la Haute-Chevauchée. Atteindre la crête sera le but de l'ennemi ; la lui interdire sera celui du régiment. Le 27 septembre, voulant atteindre la crête d'un seul coup, l'ennemi monte une véritable opération et déclenche brusquement son attaque après l'explosion de cinq fourneaux de mines. Il ne peut aborder l'ouvrage 4, mais il réussit à pénétrer dans l'ouvrage 5. L'ouvrage 6, débordé des deux côtés, semble irrémédiablement perdu. C'est la 10e compagnie qui a la défense de ce secteur. Tandis que les sections en ligne contiennent les assaillants, le lieutenant DELFOUR lance une vigoureuse contre-attaque qui bouscule les allemands, reprend intégralement le terrain, pousse même dans le secteur voisin et ramène 8 prisonniers. Pendant ce temps, le 2e bataillon mis à la disposition du 91e régiment d’infanterie, exécutait des contre-attaques sur le plateau de Bolante. A la suite de ces combats, l'ennemi conserve le point culminant du plateau de la Fille-Morte ; là il organise un observatoire, d'où il peut inspecter toutes les lignes de la cote 285. Dès lors, ses bombardements se multiplient. Obus, torpilles, minen, labourent le terrain. En même temps, la guerre de mines prend une extension considérable. Il n'est guère de matinées sans qu'une ou plusieurs secousses ébranlent la terre. 

Fillemorte

Le 12 janvier 1916, la 1ère compagnie, à la suite d'une explosion formidable, confient, énergiquement l'adversaire et lui interdit l'accès dans son ouvrage entièrement retourné. Le 3 février, les grenadiers de la 10e compagnie repoussent un violent assaut des allemands. Le 6 mars, nouvelle attaque. Les grenadiers de la 2e compagnie tombent presque tous. La 11e compagnie contre-attaque dans l'après-midi. Le sous-lieutenant GRIVOT tue de sa main 3 Allemands, s'empare seul d'un petit poste et en retourne le créneau. Il devait être tué peu après DAVIDOFF, ce Russe exilé qui s'était engagé dans les rangs français, tombe en atteignant un blockhaus : « Ça ne fait rien, dit-il en rendant le dernier soupir, c'est un homme de la 1ère section qui est arrivé le premier. » Le 22 mars, à l'ouvrage 6, le sergent LOUPPE, de la 2e compagnie, 1e « as » des grenadiers du 4e, et sa remarquable équipe, s'emparent des lèvres d'un entonnoir. Le 29 juin, l'aumônier de la division, « le bon Père Henry » comme tous l'appelaient, est blessé mortellement en première ligne. Le 30, juin, deux mines sautent dans l'ouvrage 5. La masse de terrain, en retombant, comble la tranchée de soutien où se tenaient prêtes à s'élancer deux sections de la 10e compagnie. Les deux vastes cratères restent aux mains des grenadiers. Le 8 septembre, la cote 285 est confiée au 96e régiment d’infanterie. Malgré la violence des mines et des camouflets, dont plus de 600 ont sauté depuis août 1915, malgré les attaques répétées, malgré les bombardements, malgré l'acharnement désespéré de l'ennemi, malgré les pertes sanglantes (32 officiers, 1.300 hommes, dont près de 400 morts) durant treize mois, le 4e a conservé intégralement la cote 285. Après un court arrêt au camp Besnier et à Rarécourt, le régiment cantonne à Beurey, Robert-Espagne, où il goûte presque un mois de véritable repos. Le 6 octobre, il est transporté en camions à Verdun. Le 1er bataillon tient le saillant d'Haudremont ; le 2e bataillon s'établit au bois Nawe ; le 3e est en réserve. Marcel reçoit une citation pour avoir "dirigé pendant 8 jours, du 9 au 16 octobre, le groupe d'observateurs de la compagnie, dans une tranchée évacuée pendant le tir d'artillerie lourde, aimant chacun de ses observateurs du plus bel esprit de dévouement par le zèle qu'il déployait à assurer son service et à nuire à l'ennemi. (Cette citation lui est attribué par le commandant du 204e régiment d’infanterie et il aurait été rattaché à la 17e compagnie de ce régiment). Les 18 et 19 octobre, retour à Beuray, Robert-Espagne. Mais le contre-ordre arrive. « Pour garder le terrain conquis par la division PASSAGA, de Douaumont à Vaux, il faut des poilus capables de se faire tuer sur place. » Tâche que la 9e division d’infanterie va remplir pendant deux mois. Le 1er septembre, le régiment commence la relève, par Fleury-devant-Douaumont, le bois de la Caillette et le bois de Vaux-Chapitre rasés. Des centaines d'obus pourchassent les sections. Il fait presque jour quand elles atteignent les lignes. Pendant des jours et des nuits, les hommes restent tapis dans les trous d'obus. Les bataillons organisent les ravins de la Fausse Cote, de l'étang de Vaux et du Bazil. Les compagnies fondent et le régiment quitte Verdun le 11 décembre. Il a perdu 5 officiers et 700 hommes. Enlevé par camions, le régiment demeure quinze jours dans la région hospitalière de Vitry-le-François. Le 27 décembre, il est transporté en chemin de fer à Épernay et Dormans.

Le 1er janvier 1917, le régiment entre dans le secteur de Berry-au-Bac, coin du front tranquille. Quelques patrouilles, beaucoup de terrassements et de temps à autre repos à Cormicy tout en ruines. Le 10, tout le régiment est assemblé au camp de Lhéry où il se prépare à la « grande offensive ».  Le 5e corps d’armée doit attaquer entre le dernier contrefort du plateau de sonne et le ruisseau de la Miette. La 10e division d’infanterie est à gauche, la 4e à droite, la 125 en soutien. Le 1er bataillon du 4e régiment d’infanterie a mission de contourner le bois des allemands par l'Est. Les 5e et 3e bataillons ont pour objectif la deuxième position ennemie au Sud de Juvincourt. L'aube blafarde du 16 avril déchire l'ombre. Il est 6 heures ; les poilus du 4e, frémissants d'enthousiasme, s'élancent des parallèles de départ. Soudain l'ennemi déclenche un tir de barrage d'une extrême violence. Du bois des allemands, de la plaine de Juvincourt, crépite un exaspérant concert de mitrailleuses ; les rangs sont fauchés. Le 1er bataillon, dépasse bientôt les premières lignes allemandes faisant des prisonniers. Il atteint la route 44 et attaque le bois des allemands. La lutte devient ardente. Sortis de leurs abris bétonnés et du tunnel de la route, les allemands opposent une résistance désespérée. On en vient au corps à corps. Le chef de bataillon allemands et ses quatre officiers, qu'un officier met en joue, lui donnent leurs revolvers. Plus de 100 Allemands mettent bas les armes. Peu à peu, l'encerclement du bois des allemands se dessine. La majeure partie de l'ouvrage du Hanovre, avec 12 officiers, plus de 350 prisonniers, 15 mitrailleuses et un matériel considérable sont au pouvoir du 1er bataillon.  A droite, le 2e bataillon, s'empare dans un élan admirable de la première position ennemie. Malgré les feux de flanc du bois des allemands et de la Musette, il aborde la deuxième position, occupe les tranchées Sud de Juvincourt et le Vieux Moulin. A 8 h10, tous les objectifs sont organisés et la liaison est assurée. Ses pertes sont fortes. Le 3e bataillon, qui a particulièrement souffert du barrage au départ, ne s'élance pas moins avec entrain dans le sillage du 2e bataillon. Après avoir contribué aussi au nettoyage de la première position, il atteint, à 7h 30, le Vieux Moulin, oblique à gauche et, en liaison avec le 2e bataillon, s'établit à cheval sur la route Juvincourt - Musette. Malheureusement, le bois des allemands et le bois des Buttes tenant toujours, le flanc gauche des 2e et 3e bataillons est entièrement découvert. L'ennemi s'en aperçoit et déclenche une vigoureuse contre-attaque. Elle est clouée sur place. Vers 16 heures, menée par des effectifs puissants, une nouvelle contre-attaque débouche en masse de Juvincourt et de l'Ouest. L'ordre est de rester sur la position coûte que coûte : les poilus, soumis à un feu violent d'artillerie, et pris d'écharpe par les mitrailleuses, font des efforts désespérés pour s'y accrocher. Des sections se fraient un passage et les blessés sont nombreux. Il n'y a plus de cartouches ! Sous le flot gris, les défenseurs de Juvincourt sont submergés. Le 1er bataillon réalise une légère avance au levé du jour. Vers 17 heures, toutes les dispositions sont prises pour enlever l'ouvrage de Cologne. A ce moment, un bataillon du 113e régiment d’infanterie est envoyé en renfort. Le fameux “ blockhaus vert ”, où se tient le poste de secours allemands et qui sert de réduit à la position, est encerclé. A l'une des entrées, une centaine de prisonniers se rendent : 70 Allemands, dont 2 officiers et 1 major. Mêlées aux unités du 113e régiment d’infanterie qui se battent de chaque côté de la route 44, les fractions continuent à progresser. Toutes les organisations bétonnées de l'ennemi sont enlevées L'encerclement du bois des allemands est terminé. Le régiment reste encore toute la journée du 18 avril sur les positions conquises. Il a perdu 28 officiers et 1.200 hommes. Après ces furieux combats, ceux qui reviennent du bois des allemands et de Juvincourt se reposent dans les baraquements de la ferme de l'Orme. Deux jours après, les renforts commencent à arriver et, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, le régiment reprend le chemin des lignes. Le 13 mai, il est relevé. Les 29 et 30 mai, le 4e monte en ligne. Alors, durant huit mois, c'est la languissante vie de secteur avec les alternatives d'activité et de calme. La période août-septembre est mouvementée. Le 12, de gros minen tombent çà et là dans l'ouvrage ovale. On devine un tir de réglage. Le 13 septembre, à 4h 30, chacun est alerté à sa place de combat. L'attaque se déclenche peu après. Bravant la mitraille dans son ouvrage bouleversé, la 2e compagnie lutte avec une énergie splendide, tandis que la Compagnie de Mitrailleuses 1 fait par ses feux de flanc un barrage terrible en avant de la ligne. Cloué sur place, l'ennemi ne peut réussir son coup de main. Le 14 septembre, tout le régiment rassemblé se repose dans les baraques Adrian d'Arcis-le-Ponsart. Du 1er au 28 octobre, le régiment est en ligne, devant le bois de la Casemate. Grande activité de patrouilles de part et d'autre.  Le 11 novembre, le régiment occupe le secteur Sud de Corbeny. Les tranchées sont bouleversées, tous les abris sont détruits et les Poilus gîtent dans des niches individuelles creusées hâtivement à même les parois gluantes. Les allemands sont très actifs, mais c'est vainement qu'ils tentent d'aborder les lignes. Le 21 novembre, pour faciliter l'attaque de la 125e division d’infanterie devant Juvincourt, le 1er bataillon exécute sur l'ouvrage de la carrière une hardie diversion la reconnaissance de la 2e compagnie ramène 8 prisonniers. Le 12 décembre, le régiment occupe pour quelques jours les plateaux de Craonne et de Californie, puis il termine l'année 1917 à Breuil, Courlandon, La Ville-aux-Bois. Les Allemands préparent la « ruée suprême ». Sur tout le front, on organise la position de résistance. Le régiment construit une ligne de défense allant de Vassogne à Cuiry, en passant par le Champ d'Asile. Durant vingt jours, les poilus fournissent, malgré le froid, un travail considérable. Au début de février, le régiment s'achemine vers l'Oise. Longues marches quotidiennes par Fismes, Fère-en-Tardenois, Neuilly-Saint-Front, Villers-Cotterêts, Saintines.

Le 4e stationne pendant cinq semaines dans la région d'Estrées-Saint-Denis ; il y goûte un repos des plus agréables. Mais brusquement, le 22 mars, il est embarqué dans des camions-autos qui l'emmènent vers la bataille. Débarqué en pleine nuit à Crisolles, Bussy, Genvry, il atteint dès l'aube Quesmy - Maucourt. Les Allemands ont enfoncé le front anglais : le 5e corps d’armée reçoit une mission de sacrifice : « barrer la route de Paris ». Les ordres se précipitent. Le 1er bataillon est avant-garde. Départ vers midi. Le soleil est de plomb. Pas de cris, pas de chants. « On y va ! » tout simplement. Les unités anglaises se replient. Les populations se sauvent apeurées. Les mitrailleurs traînent à la bretelle leurs mitrailleuses et leurs voiturettes, car ni les chevaux ni les mulets n'ont pu suivre. Après trois heures d'une telle marche, le régiment prend position : 2e bataillon devant Flavy-le-Meldeux ; le 1er bataillon au Nord de Plessis-Patte-d'Oie ; 3e bataillon en réserve à Buchoire. L'ennemi a forcé toute la ceinture d'eau qui couvre la région. Ham est pris. Pas de renseignements plus précis. Sans perdre de temps, avec les outils portatifs, chacun commence à s'enterrer. Au cours de la nuit, le 46e régiment d’infanterie relève le 2e bataillon, qui se porte en réserve à Berlancourt. Une nouvelle mission échoit au 3e bataillon : « défendre Collezy et, l'éperon 82 ». Quelques compagnies anglaises et leurs officiers se mettent à la disposition du régiment. Le brouillard qui empêchait, de voir à 2 mètres devant soi s'évapore peu à peu. Il est 10 heures. De tous côtés, les bataillons allemands se rassemblent. A 12 heures, ils débouchent en masse sur tout le front. Mal soutenues par l'artillerie, qui ne peut qu'exécuter des tirs clairsemés dans des zones non repérées, les compagnies, éparpillées, distendues, lutte farouchement. Deux fois devant le 1er bataillon, l'ennemi, dont les pertes sont sévères, reflue en désordre sur ses bases de départ. Dans Collezy, à la suite de la cavalerie anglaise, les 10e, 11e et 6e compagnies culbutent les assaillants et capturent de nombreux prisonniers et 7 mitrailleuses. Mais les vagues allemandes, sans cesse renouvelées, ruissellent partout. Il faut se replier. Le 3e bataillon échappe à la tenaille qui se resserre et retraite sur Berlancourt, puis sur la cote 94, que le 2e bataillon a achevé d'organiser. Les allemands entrent dans Plessis-Patte-d'Oie. Ils sont sur la 1ère compagnie. La 3e compagnie est encore sur la cote 83 ; la 2e compagnie tient quand même sur la route Ham-Paris. Elles se dégagent toutes de l'étreinte. Le régiment, dont les pertes sont lourdes, se regroupe sur la contre-pente de la cote 94, avec des éléments anglais. Pendant ce temps, l'ennemi pousse puissamment sur Guiscard. Un large mouvement enveloppant se dessine. Il faut encore se dérober à l'encerclement. Oscillant entre les colonnes ennemies, dont on suit la marche convergente par leurs fusées, les bataillons gagnent la ferme Saint-Martin, où ils bivouaquent dans les prés mouillés, sans couverture, sans abri. Le régiment prend position an Sud de Saint-Martin. 7 heures. Le brouillard se dissipe. L'ennemi exécute un violent tir d'artillerie sur le Plateau et sur Rimbercourt. Un dépôt de munitions explose au milieu du 2e bataillon. A ce moment, les troupes allemandes foncent entre Quesmy et la route et atteignent la crête. Assaillis avec violence, les Anglais et les éléments de droite refluent. Débordées des deux côtés, la 5e compagnie et la 7e compagnie sont obligées de se replier. Le 2e bataillon prolonge au Sud de la ligne tenue par le 3e bataillon. Les allemands continuent leur mouvement débordant. Ils réussissent à s'infiltrer par le ravin Nord de Rimbercourt et gagnent le village. Le 1er bataillon, pendant toute la journée, a disputé âprement le terrain. Par échelons, ceux qui ne sont point tombés rejoignent le chemin creux à l'Est de Rimbercourt. L'étau se resserre. La cavalerie paraît à droite. Le feu de l'ennemi augmente de minute en minute. Les défenseurs brûlent leurs dernières cartouches. La 6e compagnie s'acharne à droite. La 9e compagnie tente de crever le barrage à gauche. L'ennemi brise tous leurs efforts. Poursuivis par la fusillade et les obus, par fractions où se mêlent Anglais et Français de tous régiments, ceux qui ont pu échapper au massacre se reportent sur la croupe de Bussy en liaison avec la 1ère division, où ils tiennent jusqu'au soir. Les jours suivants : 26-30 mars 1918 – Le 26, le régiment en réserve organise une position de repli, à Ville et à la cote 78. Alertes sut alertes ; impossible de dormir, pas de ravitaillement, un vent aigre et toujours des obus. Les 27, 28 et 29, le régiment se regroupe dans la région Le Hamel – Dreslincourt. Les Allemands se brisent sur la montagne de Porquéricourt et sur le mont Renaud. La brèche ouverte sur le front se referme : le rempart français a barré la route de Paris. Le régiment a perdu 28 officiers et près de 1.000 hommes. Au cours de la journée du 24 mars 1918, le 4e régiment d’infanterie a combattu sur un front de 4 kilomètres contre un ennemi très supérieur en nombre. A tenu contre toutes les attaques de l’adversaire, ses éléments encerclés parvenant la nuit à se frayer à la baïonnette le chemin du retour. Le 25 au matin, a continué à tenir fermement pour permettre l’arrivée des troupes fraîches, a exécuté une nouvelle contre-attaque sous les ordres de son colonel, qui s’était placé à la tête du bataillon de réserve. A été ensuite, malgré la fatigue, maintenu au combat sans fléchir jusqu’au 30 mars. Le 2 avril, des camions emmènent les bataillons à Hors, Berny-Rivière et Roche. Du 4 au 7 avril, le régiment cantonne è Soucy, Vauciennes, Coyolles et Vez. Les 8 et 9 avril, les bataillons embarquent en chemin de fer à Villers-Cotterêts, à destination de l'Alsace. Le 10, le régiment s'installe à Grandvillers, Boron, Grosse et Vellescot. A la mi-avril, il relève le 75e régiment d’infanterie dans le secteur Balschwiller - Gilrlwiller. La 9e division est rattachée au 40e corps d’armée (VIIe armée). Habitué aux régions où les obus ont semé la désolation et accumulé les ruines, chacun demeure surpris devant la vie tranquille des villages alsaciens, même tout près des lignes. Le 1er juin au crépuscule, après quatre minutes d'un bombardement d'une violence inouïe, la 2e compagnie, secondée par les grenadiers d'élite des 1ère, 3e et 10e compagnies et un détachement d'Américains, bondit de ses tranchées de départ et s'élance avec entrain sur Ammertswiller. Pénétrant dans les organisations ennemies sur une largeur de 600 mètres et une profondeur de 300 mètres, les différents groupes bouleversent les abris, font, sauter les observatoires, détruisent les emplacements de mitrailleuses, fouillent quelques maisons du village et capturent des prisonniers. Prise à son tour sous un tir de barrage des plus meurtriers, la 2e compagnie rentre dans les lignes, ne laissant personne aux mains de l’ennemi. Le 1er juin, la 2e compagnie a exécuté un coup de main sur les organisations allemandes. Les grenadiers et voltigeurs se sont portés à l’assaut, ont avancé de 300 mètres dans les lignes ennemies sur un front de 600 mètres, bouleversant les abris et ramenant des prisonniers. Les 21 et 22 juin, le régiment quitte l’Alsace. Embarqué le 4 juillet, le régiment débarque le 5 dans la Somme. La 9e division d’infanterie est réserve de la 1re armée. Le 17 juillet, après une marche des plus pénibles par une chaleur écrasante, le 4e est transporté en camions de Saint-Étienne-au-Temple à Hautvillers. Il franchit la Marne sur les ponts minés prêts à sauter. Sur les routes, c'est encore le navrant exode des villageois qui fuient. L'ennemi menace Épernay. La 9e division d’infanterie est, rattachée au 5e corps d’armée (Ve armée). Le 18 au matin, après un tir de 75, le 2e bataillon débouche du bois de Roy. Son élan se brise sur d'épais réseaux intacts et contre une ligne bondée de tirailleurs. Il doit se coucher dans les grandes herbes sous un feu inouï de mitrailleuses et de 150. Le 1er bataillon reçoit l'ordre de relever un bataillon du 161e régiment d’infanterie au bois du Roy. Il entre dans Fleury-la-Rivière. Un tir de barrage par obus toxiques et explosifs le pourchasse jusqu'au bois, où il se fixe pendant cinq heures. Le 3e bataillon remplace le 1er bataillon. Les attaques reprennent dès le 20 juillet, en liaison avec la 51e division écossaise et le 82e régiment d’infanterie. La 10e compagnie capture 54 allemands et plusieurs mitraillettes. A gauche, le 2e bataillon parvient à réaliser de nouveaux progrès et maintient ses gains sous un violent tir de destruction. Les unités sont réduites des deux tiers. Le 21 juillet, nouvel assaut mené avec ardeur par la 9e compagnie. Ses efforts pour atteindre la ferme du Paradis restent vains. Le 22, la 1ère compagnie tente courageusement un bond en avant du bois : les mitrailleuses la clouent au sol. Le 23, elle n'a plus d'officiers. Et ainsi jusqu'au 27, avec les Sénégalais, le régiment demeure dans les sinistres bois du Roy et de Courton, où les obus et les gaz font chaque jour s'éclaircir ses rangs. Le 27, l’ennemi cède enfin. Le 2e bataillon, malgré la fatigue, le poursuit avec entrain, progressant pendant 4 kilomètres de point d'appui en point d'appui. A 17 heures, il atteint Champlat, on il reçoit l'ordre de s'arrêter. 20 officiers et 1.068 hommes sont hors de combat. Mais brusquement, le 13 juillet, les bataillons reprennent le train à destination de la Champagne. La 9e division d’infanterie est à la disposition du général GOURAUD, commandant la IVe armée.

Marcel passe au 35e régiment d’aviation, escadrille 118 le 1er août 1918 en tant qu’aspirant. Aucun historique ne permet de connaître ce qu’il a vécu dans ce régiment. Cependant, avant d’arriver en tant que bombardier dans l’escadrille, il a eu un entraînement de plusieurs mois et il fut nommé aspirant le 4 octobre 1917. Il est affecté à l’escadrille 118 le 1er aout 1918.

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@Archives municipales de Saint-Quentin - Album photographique O. Krüchmann

Le 21 septembre 1918, Marcel part pour une mission et s’envole au côté du sergent GAY Marcel Charles, pilote, en tant que bombardier. L’image ci-dessus est un Voisin 10 de l’escadrille 118, dont l’insigne est reconnaissable avec son hibou posé sur un croissant de lune. L’avion fut abattu par les allemands en 1918 et il pourrait s’agir d’un des deux avions de cette mission qui ne vit aucun équipage revenir. Marcel sera porté disparu à cette date ainsi que le sergent et l’autre avion les accompagnants.

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@ Fiche de Marcel - Agence internationale des prisonniers de guerre

Avec sa disparition le 21 septembre 1918, une demande du ministère de la guerre auprès des autorités allemandes a permis de savoir qu’il fut tué le 21 septembre et inhumé à Pontfaverger. Le sergent Gay, quant à lui sera fait prisonnier et survécu à la guerre comme l’autre équipage.  

Il a été officiellement tué à Heutrégiville. Il repose aujourd’hui à Fleury.

Heutregiville

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Il est cité à l’ordre du régiment n°180 du 7 novembre 1916 (204e régiment d’infanterie où il fut détaché) « A dirigé pendant 8 jours, du 9 au 16 octobre 1916, le groupe d’observateurs de la compagnie, dans une tranchée évacuée pendant le tir d’artillerie lourde, animant chacun de ses observateurs du plus bel esprit de dévouement par le zèle qu’il déployait à assurer son service et à nuire à l’ennemi. »

Il est également cité à l'ordre de l'armée, à titre posthume, le 21 avril 1922 (Journal officiel) : « Elève officier d’un zèle rare et d’un courage admirable, toujours volontaire pour les missions délicates. Tombé, le 20 septembre 1918, au cours d’un bombardement de nuit. A été cité. »

Citation 

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THIBAULT Maurice Octave

Le 17/04/2018

Thibault maurice octave

Il est né le 22 septembre 1883 à Egleny (89), fils de THIBAULT Isidore et ROUX Rosalie. Marié le 17 avril 1909 à Montreuil (93) avec PERCIER Jeanne. Ils auront un fils ensemble : Gaston Maurice, né le 24 septembre 1915. Avant la guerre, il travaillait comme domestique.

Maurice arrive le 25 février 1915 au 82e régiment d’infanterie. Il a été réformé le 28 août 1908 pour « endocardite chronique » puis remis dans le service armé le 20 décembre 1914, ce qui explique sont arrivé tardive. Le régiment se trouve alors dans la forêt d’Argonne. Du 28 février au 2 mars, une série d'attaques de démonstration sont demandées à un bataillon ; ces petites actions accompagnent l'attaque et la prise de Vauquois par la 10e division. Les 3, 4, 5 avril, la division tente une attaque locale à cheval sur la Haute-Chevauchée et la cote 263, n'ayant pour but que d'élargir les positions dans cette région. Un bataillon attaque avec d’autres régiments des postions ennemis mais éprouve de fortes pertes à cause des mitrailleuses et ne fait qu’une petite avance. Les autres bataillons tiennent les positions des Meurissons et de Bolante.

Du 9 avril jusqu’au départ de Maurice pour le 75e régiment d’infanterie, le régiment alterne avec tranchée où l’artilleries allemandes frappent tous les jours et cantonnement dans la région de la forêt d’Argonne. Le 19 juin, Maurice part pour le 75e régiment d’infanterie qui est dans la zone arrière de Lihons et y stationne jusqu’au 28 juin. Le secteur de Lihons où se situe le 413e régiment d’infanterie et 52e régiment d’infanterie, accueille le régiment qui les relève en partie dans les quartiers de Lihu (1er bataillon), Lihons (2e bataillon) et Parison (3e bataillon). Deux sections de mitrailleuses sont affectées à chaque quartier alternant régulièrement avec le 140e, la relève se fait tous les huit jours. Au repos, le régiment cantonne à Fresnoy-en-Chaussée du 22 au 30 pour le 2e bataillon). Le dernier séjour en secteur a lieu, pour le régiment, du 30 juillet au 8 août. Dans la nuit du 7 au 8 août, les 2e et 3e bataillons ainsi que la compagnie de mitrailleuses 75 sont relevés par deux bataillons du 90e et sa compagnie de mitrailleuses. Les unités relevées vont cantonner à Wiencourt-l'Équipée. Dans la nuit suivante, le 1er bataillon et les sections de mitrailleuses de la compagnie de mitrailleuses 53, en position, se rendent à Cachy où se trouve aussi le train régimentaire. Le lieutenant-colonel avait quitté le bois Crépey (poste de commandement) pour Gentelles le 8 à midi. A Gentelles cantonnent le lendemain les unités de Wiencourt ; puis, le 10, une nouvelle étape amène le régiment à Rouvrel et Remiencourt, à proximité d'Ailly-sur-Noye où a lieu l'embarquement le 11 août. Les quatre trains qui enlèvent le régiment arrivent à Saint-Hilaire-au-Temple le lendemain, à partir de midi. Aussitôt débarquée, chaque colonne se met en route sur Saint-Julien (Courtisols) où elle cantonne. Dès son arrivée, le régiment est affecté à l'armée de Châlons (IVe). Il va être appelé, sans tarder, à participer à la garde d'une portion de secteur devant Perthes, et aux préparatifs de l'attaque qui doit avoir lieu, en septembre, sur une partie du front de l'armée. Aussi, dès le 15 août, commencent les reconnaissances d'officiers, et, le 17, une première colonne, formée par les 2e et 3e bataillons, 3 sections de mitrailleuses, se porte, dans la nuit, au camp de Cabane et Puits, à 3 km 500 au Nord-Est de Somme-Suippes, par le chemin de terre peu praticable de Saint-Remy-sur-Bussy. La deuxième colonne fait mouvement du 18 au 19 et se rend au camp 170, à 1 kilomètre, Sud de Cabane et Puits. Dans la même nuit, le 3e bataillon relève, au secteur P (Iéna), devant Perthes, un bataillon du 80e régiment d’infanterie. Au secteur Iéna la répartition des troupes est la suivante : 3 compagnies en première ligne (de la droite à la gauche : 10e, 11e et 12e) ; 2 compagnies en réserve (à Perthes, 9e ; en arrière de Perthes, 5e). Le commandement est exercé par un lieutenant-colonel qui a également sous son commandement le secteur O, à gauche, tenu par un bataillon du 140e. La liaison à droite est assurée avec le 342e (XIe corps). Ce secteur de Perthes, dont le nom est déjà connu de tous, porte la trace de bien des attaques qui ont dû être meurtrières. La guerre de mines a creusé sur la première ligne d'immenses entonnoirs. Des engins de toutes sortes, depuis les bombes à fusil jusqu'aux énormes « chaudrons » pleuvent dans les lignes, surtout à gauche, sur la 12e compagnie. La relève s'effectue tous les quatre jours par un des bataillons en réserve, à tour de rôle (1er bataillon le 22, 2e bataillon le 26, etc.). Les unités en réserve prennent part à des travaux de nuit en vue de l'organisation du terrain pour l'attaque. Des boyaux (A-8 et A-9), ayant 2 mètres de profondeur et 1 m.80 de large, sont creusés sur un développement de plus de 4 kilomètres vers l'arrière. Toutes les fractions disponibles, avec leurs cadres au complet, travaillent à cette tâche et réalisent un magnifique rendement. Dès le 27, les bataillons de réserve ont fait mouvement du camp 170 à Cabane et Puits, ainsi que le colonel et l'état-major. Le 30, trois compagnies du 1er bataillon sont poussées à hauteur de Perthes pour y effectuer des travaux d'aménagement de terrain (abris souterrains et boyaux d'accès en première ligne). Le travail est mené avec la plus grande célérité. Ces compagnies sont relevées suivant un tour régulier, comme en première ligne. Ainsi, jusqu'au 21 septembre, s'opère le tour régulier des relèves.

Suippes

Maurice est mort le 12 septembre 1915, des suites de blessures à Somme-Suippe. Il repose à la nécropole de Somme-Suippe tombe 703 et dispose d’une tombe à son nom à Fleury.

THIBAULT Maurice 1 THIBAULT Maurice 2

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Merci à Jean-Pierre POINSIGNON pour les photos à la nécropole

Thibault maurice tombe 2 Thibault maurice tombe

Citation pour la médaille militaire au journal officiel du 16 mai 1922 : « soldat courageux et dévoue. Tombé à son poste de combat le 12 septembre 1915 à Sommes-Suippes, en faisant vaillamment son devoir. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

THOURIGNY Auguste Paul

Le 17/04/2018

Thourigny august paul portrait Thourigny auguste paul

Il est né le 25 janvier 1882 à Laduz (89), fils de THOURIGNY Eugène Théodore et CHAPILLON Lucie Augustine. Marié le 19 octobre 1907 à Fleury avec MARY Cécile Adrienne. Ils auront un fils ensemble Marcel Gaston, né le 24 mai 1908. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Auguste arrive le 12 août 1914 au 282e régiment d'infanterie cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière. Le lendemain, un bataillon du 289e enlève la Blanche-Voie ; grâce au terrain conquis et organisé par le 282e, l'opération s'exécute avec peu de pertes. Les 22e et 24e compagnies sont relevées à leur tour dans la journée du 22. Dans la journée du 26, le régiment relève des éléments du 289e et du 109e, dans la région au Sud de Notre-Dame-de-Lorette. Il consolide la position sous un bombardement violent. Le colonel demande à participer à l'attaque préparée par la 70e division sur Ablain-Saint-Nazaire. Une reconnaissance, envoyée le 28 à 20 heures, est accueillie par une vive fusillade. La 22e compagnie construit des tranchées de départ le long des haies qui se trouvent sur les pentes Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette. Le 29, le village d'Ablain-Saint-Nazaire est enlevé. Le 30 à 5 h.30, les 19e et 20e compagnies attaquent l'emplacement de la sucrerie de Souchez. La préparation d'artillerie n'ayant produit aucun effet sur les défenses accessoires, elles ne peuvent progresser que de quelques mètres. Elles s'accrochent au terrain et construisent dans la nuit une parallèle bientôt réunie à la tranchée de départ. Dans la nuit, le 5e bataillon est relevé par un bataillon du 289e et se porte dans la tranchée de repli, sauf la 19e compagnie.

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Notre dame de lorette

Auguste est mort dans les combats du 13 mai au 4 juin sur Notre-Dame-de-Lorette, par jugement la date de décès est au 31 mai 1915. Il repose au cimetière de Fleury.

Thourigny auguste paul tombe

Citation pour la médaille militaire au journal officiel du 11 novembre 1920 : « soldat courageux et dévoué. A toujorus eu une belle attitude au feu. Frappé mortellement le 30 mai 1915, à Souchez au cours d'un violent bombardement ennemi. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

TRUCHY Adrien

Le 17/04/2018

Truchy adrien

Il est né le 19 décembre 1877 à Chichery (89), fils de TRUCHY Louis Octave Adrien et BENOIT Zélie Olympe. Marié le 27 septembre 1902 à Fleury avec BARJOT Marie Blanche. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Adrien arrive le 16 août 1914 le 5e bataillon territorial du génie d’Orléans. La composition du régiment de génie est très complexe, chaque compagnie peut être dans un lieu différent et ne connaissant pas sa compagnie, il est impossible de retracer son parcours.

Ww1 hopital temporaire de beziers carte photo 1

CPA de l'hôpital temporaire de Béziers

Adrien est mort le 21 décembre 1914 à l’hôpital temporaire n°38 de Béziers, de la fièvre typhoïde. Sa sépulture se trouve, d’après le registre des concessions, à Fleury mais la tombe ne comporte pas de plaque.

Un secours de 150 francs est accordé à sa veuve, Marie. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

VINOT Constant

Le 17/04/2018

Vinot constant portrait Vinot constant

Il est né le 21 mars 1893 à Fleury, fils de VINOT Camille et FAVROT Flore. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme boucher.

VINOT Constant est au 4e régiment d’infanterie, dans la 5e compagnie, en train de faire son service militaire quand la guerre éclate. Il quitte, avec son régiment, Auxerre le 5 août 1914. Un bataillon détaché à Troyes est conduit directement au point de concentration. Le 6 août, le régiment débarque à Sampigny et gagne Woinville, où il reçoit l’ordre de s’installer défensivement face à Metz. Le 21, après avoir parcouru 40 kilomètres sous une chaleur accablante, il gagne la frontière belge. Le régiment a pour objectif, le 22, Mussy-la-Ville. La marche s’exécute dans un brouillard intense. Deux bataillons partent à l’assaut avec entrain, mais l’ennemi, bien retranché, les accueille par un feu terrible. Sous le nombre et la mitraille, il faut se replier. Le soir, quand les débris du régiment se regroupent à la ferme de Bouillon, l’étendue des pertes est immense : 18 officiers et 1200 hommes hors de combat.

Site to be baranzy apres la bataille colormibb

image d'illustration - Front de Baranzy à 3km de Signeulx

Constant est mort le 22 août 1914, avec de nombreux camarades dont GUISARD Fernand. Il repose au cimetière de Fleury.

Vinot constant tombe 3

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 29 février 1928 : « brave soldat. Glorieusement tué le 22 août 1914 à Signeulx (Belgique). Croix de guerre avec étoile de bronze ».​

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze