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BAILLEUL Fernand Charles Ernest
Le 17/04/2018
Il est né le 8 octobre 1885 à Paris 10e, fils de BAILLEUL Ernest Joseph et de LANDRY Lucie. Avant la guerre il travaillait comme imprimeur lithographe.
Fernand arrive le 23 février 1915 au 23e Régiment d'Infanterie Coloniale qui est alors dans les crètes au Nord de Massiges. Chaque nuit le régiment doit reconstruire les tranchées car l’ennemi tir sans cesse avec l’artillerie. Jusqu’au 18 mai, il occupe soit le secteur de Ville-sur-Tourbe, soit le secteur du bois d'Hauzy, où il alterne avec un autre régiment. De courtes périodes de repos sont accordées au régiment, dans le village de Dommartin-sous-Hans. Le 1er juin, le régiment embarque à Sainte-Menehould et débarque à Éméville, au Nord-Ouest de Villers-Cotterêts. Le 6, il est à Berneuil-sur-Aisne, en réserve, tandis qu'une offensive a lieu dans la région du vallon de Touvent. Après avoir bivouaqué dans la forêt de Laigue, près de Saint-Crépin-aux-Bois, puis cantonné à Pierrefonds, le régiment y embarque du 14 au 15 juin, et débarque à Longpré-les-Corps-Saints (Somme). Transporté en camions, dans la région Sud-Est de Doullens, le régiment séjourne dans les villages de Sombrin et de Warluzel, du 18 juin au 5 juillet. Du 5 au 13 juillet, le régiment stationne à Grenas et à Halloy, à l'Est de Doullens. Les premiers départs des permissionnaires ont lieu pendant cette période. Du 15 au 16, il s'embarque aux abords d'Amiens, à destination de la Champagne. Le régiment débarque à Épernay et cantonne à Ay. Le 22 juillet, il est transporté en chemin de fer d'Oiry à Mourmelon-le-Petit et va bivouaquer dans le camp de Châlons où sont exécutés de nuit des travaux de terrassement. Transporté le 31, à Valmy, le régiment retourne dans ses anciens cantonnements de Dommartin-sous-Hans. Le 11 août, il retourne au sous-secteur de Massiges-Virginy. La tâche des unités consiste à aménager le terrain, premières lignes et arrières, en vue d'une offensive d'ensemble qui peut être déclenchée dès les premiers jours de septembre. Relevé par un autre régiment, le 23e Régiment d’Infanterie Coloniale creuse des boyaux, du 3 au 15 septembre, dans la région de Dommartin, puis retourne dans le sous-secteur de Massiges-Virginy, où les travaux offensifs sont poussés avec une grande activité. L'ennemi cherche en vain à les arrêter par des tirs nourris de mitrailleuses et des rafales de 77. Il réussit cependant à causer quelques pertes. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, le régiment prend ses emplacements d'attaque. L'attaque est déclenchée à 9h15. Le régiment a pour objectif la cote 191 de la Main de Massiges. Les bataillons d'assaut, formés en quatre vagues, s'élancent sur les pentes Sud de la position. La première vague n'a pas parcouru 50 mètres qu'elle se trouve prise sous un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses, les autres vagues sont prises sous le feu de l'artillerie qui va en augmentant d'intensité. Aucun arrêt n'est marqué, les compagnies vigoureusement entraînées par leurs officiers continuent la progression, malgré les pertes qui commencent à devenir très sérieuses. Des mitrailleuses, de tous côtés sur le sommet de la position, entrent en action, une casemate dans laquelle se trouvent un canon tirant à mitraille et plusieurs mitrailleuses se révèle. Tout ce qui progresse sur les terre-pleins est littéralement fauché ; les éléments ayant déjà, dans le premier bond, franchi la crête, sont pris sur le versant Nord, sous des feux violents partant d'un plateau situé au Nord-Ouest de la position. Les pertes sont extrêmement élevées ; presque tous les officiers sont tombés, les unités sont complètement mélangées. La situation devient très critique ; l'ennemi contre-attaque ; les munitions sont presque épuisées, les sections de mitrailleuses complètement anéanties. La casemate dont les pièces n'ont pu être réduites au silence coupe notre liaison avec l'arrière. Une série de combats acharnés, au corps à corps, sont livrés pour enrayer l'avance ennemie, après l'épuisement des munitions. Les hommes recherchent toutes les réserves de grenades abandonnées par l'adversaire et ce sont celles-ci qui permettent d'arrêter sa progression. Un bataillon en réserve envoie deux compagnies en soutien qui ont à franchir un barrage très serré d'artillerie. Néanmoins, ces deux compagnies parviennent jusqu'à la ligne de feu et avec les éléments des deux autres bataillons réussissent à rejeter encore deux contre-attaques. La nuit ayant permis l'organisation rapide du terrain conquis, le groupement des unités décimées, le ravitaillement en munitions et la mise en état de quelques mitrailleuses, le régiment repousse, dans la matinée du 26, deux très puissantes contre-attaques.
Fernand est tombé pendant l'attaque, le 25 septembre 1915 à Massiges, nous ne serons jamais à quel moment ni par quoi, un obus ? une mitrailleuse ? un fusil ? une baïonnette ?
Une partie de la main de Massiges est en cours de réhabilitation par l'association qui porte son nom. Un travail extraordinaire et des visites guidés pourront vous faire vivre ce que les poilus de la main ont vécu.
@ association de la main de massiges
Il repose aujourd'hui à quelques kilomètres de la main de Massiges, à la nécropole nationale Le Pont du Marson, tombe 3578. Cette nécropole s'étend sur 43 944 m2 et 21 319 soldats y ont été inhumés dont BAILLEUL Fernand.
Merci à Louis pour les photos
Le 17/04/2018
Il est né le 30 octobre 1890 à Fleury, fils de BARBE Jean Pierre et de JEANNET Ernestine, il est frère avec BARBE Frédéric. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Adrien n'arrive que le 9 août 1914, quelques jours après la mobilisation générale, il est rattaché au 23e régiment de Dragons lors de son départ au front. Le régiment de réserve est découpé en deux groupes.
Il quitte Vincennes le 27 août pour se rendre à Longperrier au Nord de Meaux afin de se joindre à d'autres régiments et devient la brigade GILLET. Elle défend les portes de Paris et repousse l'ennemi de Meaux à Arras jusqu'au 11 octobre. La brigade se retrouve dans les tranchées de Plessier-sur-Roye (actuellement Plessis-sur-Roye) jusqu'à fin janvier 1915 puis à La Boisselle en juillet, à Quesnoy-en-Santerre (actuellement Le Quesnoy).
Adrien rejoint le 4 juin 1915 le 4e régiment de cuirassiers où la cavalerie se retrouve parmi l'infanterie dans les tranchées de Lorraine dans la région de Lunéville. Entre le 3 et 18 septembre, le régiment est retiré du front pour aller vers Nancy, reprendre les chevaux et dès l'ordre du général Joffre pour l'offensive en Champagne le régiment se met en route pour Dampierre-le-Château mais finalement l'ordre sera d'aller à Belfort le 9 octobre. Il occupe alors le secteur de Burnhaupt – Seppois, le secteur est plus calme que la Lorraine, il y a alors des coups de main, des patrouilles et reconnaissances.
Fin juin 1916, le régiment part dans la Somme et bivouaque à Glisy à l'Est d'Amiens en juillet pour continuer leurs instructions. Le régiment est ensuite déplacé au Nord-Est de Beauvais puis au Sud d'Amiens afin d'attaquer à Montdidier mais c'est un échec et le régiment part au repos à Valescourt en octobre. Adrien est blessé à l’avant-bras droit et l’épaule droite par un éclat d’obus le 1er novembre à la Maisonnette dans la Somme. De novembre 1916 à janvier 1917, la division où est rattaché le régiment part pour la Marne, les chevaux sont laissés pour le combat de tranchée à l'Est de Soissons face à Missy et au fort de Condé. Les tranches sont espacées par l'Aisne et des tentatives allemandes pour prendre contact sont tentées mais les français répliquent par les coups de fusil, ce qui aura comme retour allemand des bombardements assez intenses. Afin de tuer le temps, le froid et l'humidité, les hommes sont entrainés à manier les différentes armes comme les mortiers de tranchée, grenades, fusils mitrailleurs et les différentes tactiques de la guerre de tranchée. Le régiment est ensuite renvoyé au repos à l'Ouest de Nogent-sur-Seine puis au début de mars au camp de Mailly pour suivre un entraînement en vue d'une offensive. Début avril part pour l'Ouest de Reims à cheval et c'est le 17 avril que la bataille commence avec un déchainement d'artillerie sur les lignes allemandes puis viennent les ballons d'observations, les chars d'assauts... mais le régiment ne fait pas partie de la bataille, il était de réserve et la joie des soldats se transforme en déception car le régiment repart dans l'autre direction pour camper à Cumières. Les chevaux sont à nouveau abandonnés pour combattre à pied à l'Est de Reims, le régiment se retrouve entre deux zones de combats majeurs : le Chemin des Dames et les Monts, avec des tranchées espacées de quelques centaines de mètres les mortiers de tranchée sont utilisés par les deux camps.
Le 5 mai un assaut est programmé et l'artillerie commence à tirer dans la nuit jusqu'à 4h30. Entre 4h45 et 8h00 les soldats prennent des tranchées avec de nombreux prisonniers allemands, ceux qui ne veulent pas se rendre sont exécutés. Les allemands répliquent par des tirs de mitrailleuses depuis la vallée avant de lancer plusieurs contre-attaques stoppées par des grenades et l'artillerie puis par des renforts qui lancent de nouveau une attaque contre l'allemand. Vers 15h00 une nouvelle attaque est lancée sur le château de la Motte à la grenade et à la baïonnette, la compagnie allemande est faite prisonnière et des patrouilles sont envoyées dans le village d'Allemant. Les pertes sont considérables mais à 16h35 à nouvel ordre d'attaque est prévu à 18h00 mais la fatigue est extrême et l'attaque est reportée.
Adrien est mort très certainement dans cette bataille car déclaré disparu dans le journal de marches et d'opérations dans les combats du 5-6-7 mai, un tribunal fera un jugement déclaratif pour déclarer sa mort et prendra la date du 5 mai. Son corps fut retrouvé, il est d'abord enterré au cimetière de Laffaux et ensuite au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours. A noter que sur sa plaque il est inscrit 1° RC mais c'est une erreur.
Il est cité à l'ordre du régiment n°45 du 12 juillet 1917 (après sa mort) : « très bon mitrailleur, courageux et dévoué, blessé grièvement le 4 octobre 1916 au cours d'une relevé ».
Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 22 juillet 1919 : « cavalier de 1ère classe de réserve à la 2e compagnie de mitrailleuses du 4e régiment de cuirassiers : très bon soldat. Gravement blessé, le 1er novembre 1916 est venu aussitôt guéri reprendre sa place dans les rangs. Tombé glorieusement le 6 mai 1917 ».
Il a reçu pour ce fait une croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous).
Le 17/04/2018
Sur le monument et sur tous les documents officiels il se nomme Frédéric mais sur sa tombe il est écrit Lucien.
Il est né le 5 janvier1883 à Fleury, fils de BARBE Jean Pierre et de JEANNET Ernestine, il est frère avec BARBE Adrien. Marié le 5 novembre 1907 à Fleury avec MARY Marie. Ils auront une fille ensemble : Simonne Lucienne, née le 24 juillet 1913. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Frédéric est au 146e régiment d'infanterie durant son service militaire mais à partir de 1907, après son service, il passe dans l'armée de réserve et donc dans le 346e régiment d'infanterie.
Il arrive le 2 août 1914 au régiment basé à Toul où il est cantonné à la place forte pour faire soit des corvées soit des exercices car étant réserviste comme beaucoup du régiment il faut réapprendre la vie de soldat. Le 21 août ordre est donné d'empêcher l'ennemi de passer par la montagne St Geneviève et de garder les ponts de la Meurthe jusqu'à début septembre mais il faut repartir sur Toul. Le régiment est cantonné dans les bois proches de Lironville et le 22 une attaque est lancé, les mitrailleuses allemandes qui sont dans d'autres bois répondent par un feu nourri et l'artillerie de 75mm française n'arrive pas à les déloger et le soir toute les premières lignes durement gagnées sont réoccupées. Jusqu’au 31 octobre, ils s'organisent un front défensif dans la région de Lironville car il n'y a que très peu de combat. Dès décembre, de nombreuses attaques sont lancées afin de faire reculer les allemands et un changement de secteur s'effectue afin de se rendre vers Montauville pour une nouvelle offensive. Elle permet de reprendre, après plusieurs jours intenses, la maison forestière du Père Hilarion et la source qui permet un réapprovisionnement en eau et est utilisée par les cuisines roulantes.
Le régiment reste dans le secteur jusque début février 1915 où un bataillon fait la relève d'une autre unité dans le secteur très agité du Quart-en-Réserve : bombardements, actions de patrouilles et guerre des mines. Fin mars et début avril une attaque est tentée sur la ligne allemande qui comporte de nombreux blockhaus et après deux jours intenses, de lourde perte dû à l'artillerie allemande, le résultat est de quelques mètres gagnés. Pendant près de deux mois, le régiment va occuper les secteurs de Vilcey-sur-Trey et du Mouchoir, organisant et améliorant les positions, harcelant l'ennemi, subissant lui-même de fréquents bombardements, période coupée seulement de très courts repos. Mi-août, le régiment est relevé du Bois-le-Prêtre, pour jouir enfin d'un repos bien gagné et le 19 septembre repart dans ce même bois.
Ce n'est que le 12 juillet 1916, que le régiment est définitivement relevé du Bois-le-Prêtre pour une période d’instruction et d'entrainement afin de se préparer à combattre sur Verdun. Le 18 août, les camions les emmènent sur Verdun et le lendemain, un bataillon occupe le secteur de la Montagne en avant du tunnel de Tavannes, un second dans la zone du Chenois où il faut occuper le "fortin" durement gagné aux allemands et que ces derniers veulent reprendre. Dût à une forte présence d'artillerie dans la zone, le régiment subit de nombreuses pertes et l'infanterie allemande fait de nombreuses contre-attaques afin de reprendre le fortin mais sans succès. Début septembre une attaque est en préparation pour préparer un assaut le mois suivant, elle vise à organiser le terrain pour reprendre le fort de Vaux et le fort de Douaumont mais l'ennemi est plus rapide et attaque en premier. Le régiment ne faiblit pas et arrive à prendre la première et la deuxième tranchée allemande ce qui était l'objectif, la grande attaque est donc maintenue. La deuxième attaque est lancée quelques jours après et c'est un succès, de nombreux allemands sont prisonniers mais le lendemain, la contre-attaque est terrible, ce qui force les français à reculer jusqu'à leur ancien point de départ. Une deuxième contre-attaque force encore le régiment à reculer mais les généraux n'attendent pas l'arrivée des renforts et lance l'attaque qui permet de reprendre les deux lignes perdues, l'objectif est rempli. Fin septembre, le régiment part pour la région de Baccarat, dans un secteur bien plus calme afin de travailler aux organisations défensives jusqu'au mois de mai.
Relevé le 27 mai 1917 à la forêt de Parroy, le régiment subit pendant plusieurs jours un entraînement intensif afin de retourner dans le secteur de Verdun et le départ se fait le 29 juin pour la cote 304. Le régiment soutient la résistance des régiments attaqués déjà présent sur la cote, repousse de nouvelles attaques ennemies et contribue à reprendre le terrain perdu. Juillet est très pénible par les multiples attaques allemandes qui sont faites par l'artillerie et l'infanterie, cette infanterie est composée des troupes de chocs et des flammenwerfer (lance-flammes) ce qui rend les combats très difficiles mais le régiment ne lâche rien et après une attaque prend plus de terrain que l'objectif initialement prévu. Dès le 3 septembre, sans avoir joui d'un véritable repos, ayant passé les dix derniers jours en déplacements, le régiment occupe, le secteur de Suarce, qui s'étend de la frontière suisse au canal du Rhône au Rhin. Secteur réputé calme, un travail de réorganisation du secteur est entrepris, sans pour autant cesser de veiller et de tenir l'ennemi en haleine par des actions de patrouilles et des coups de main, cela dur jusqu'en mai 1918.
Fin mai, départ pour la Marne, dans la région de Neuilly-Saint-Front dont l'ennemi s'est déjà emparé. Le régiment arrive dans sa tranchée et la défend avec vigueur contre un ennemi qui ne cesse d'attaquer, un bataillon du régiment se fera encercler et ne se laissera fait prisonnier qu'après l'épuisement complet des munitions. Les autres bataillons se replient sur la ligne Chézy-en-Orxois, ce front va être pendant trois jours encore maintenu intact contre des attaques de plus en plus nombreuses et de plus en plus violentes ; dans l'après-midi du 2 juin seulement, cinq attaques successives sont ainsi repoussées par le régiment. Ce n'est que le 5 juin que la position se stabilise et le reste du mois sert à l'organisation du front. Début juillet, le régiment est relevé et part au Sud de Château-Thierry et est placé en réserve derrière la 3e division américaine où il se prépare à exécuter des contre-attaques éventuelles dans le secteur de cette division. Dès le 15 juillet les contres attaques sont lancées avec l'aide de chars de combat, la progression est non négligeable et force les allemands, le 20 juillet, à repasser la Marne puis le 22 ce sont les français qui reprennent d'assaut les villages de Rozay et de Marcilly. Le régiment est enfin relevé le 25 juillet et dispose de trois semaines de repos. Du 26 août au 18 septembre, le régiment est en secteur dans la forêt de Hesse puis laisse la place aux américains pour participer à l'attaque en Champagne qui est déclenchée le 25 septembre. Le régiment est d'abord en réserve et c'est le 3 octobre qu'il est envoyé vers la ferme Médéah, au Nord de Somme-Py. Le 4 octobre, l'artillerie française prépare le terrain, les allemands répliquent avec plusieurs escadrilles d'avions qui mitraillent et jettent des bombes puis par l'artillerie et des obus à gaz, l'attaque française progresse malgré la représailles mais plus lentement que le barrage roulant. Le 5, le combat commence par l'artillerie française et à 11h00 l'infanterie s'élance sur les mitrailleuses épargnées par les obus, un bataillon progresse difficilement et s'arrête après 50 mètres, un autre progresse de 300 mètres.
Frédéric est mort le 5 octobre 1918 d'après le journal de marches et d'opérations très certainement fauché par une mitrailleuse. Il repose à la Nécropole Nationale SOMMEPY-TAHURE, tombe 656, et dispose d'une plaque au cimetière de Fleury.
Merci à Alain MORISOT pour les photos à la nécropole
Evacué plusieurs fois pendant le conflit : le 11/12/1915 au 19/12/1915 pour blennorragie et le 22/08/1917 au 25/09/1917 blennorragie chronique. Cette maladie est vénérienne, elle est plus connue sous le nom de chaude-pisse.
Il est cité à l'ordre du régiment deux fois :
Ordre du régiment n° 108 15/09/1916 : « Dans la nuit du 28 au 29 août 1916, a porté à plusieurs reprises, des renseignements au lieutenant-colonel (illisible), le régiment ; sous des tirs de barrage d'une extrême violence - s'est fait remarquer par son sang-froid et le réconfort qu'il a apporté à plusieurs combattants ».
Ordre du régiment n°221 du 28/07/1918 : « Dans les combats du 15 au 25 juillet 1918. A fait preuve d'un grand courage et d'un beau dévouement en assurant son service de liaison dans les circonstances les plus difficiles notamment lors du passage d'une rivière ».
Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 18 septembre 1920 : « caporal agent de liaison qui s'est maintes fois distingué au cours de la campagne. A fait preuve à nouveau d'un grand courage lors des combats du 4 au 6 octobre 1918. A été mortellement frappé à son poste de combat le 6 octobre 1916 en champagne ».
Il a reçu pour ces faits une croix de guerre avec deux étoiles de bronze ainsi que la médaille militaire (exemples ci-dessous).
Le 17/04/2018
Il est né le 20 février 1884 à Fleury fils de BAUDRY Auguste et LORY Joséphine. Marié le 14 décembre 1907 à Fleury avec HONORA Louise. Ils auront une fille et deux fils ensemble : Yvonne, née le 30 juillet 1908, Henri, né le 30 octobre 1909 et Marcel, né le 29 mars 1911. Avant la guerre il travaillait comme maçon.
Camille arrive le 3 août 1914 au 6e régiment d’artillerie à pied basé à Toul et à Lyon.
Malheureusement, aucun document disponible en ligne ne permet de retracer le parcourt de Camille.
La 1ère batterie (parti d'un régiment) se trouve à Frouard (54); les 2e, 4e, 5e, 6e et 12e batteries et compagnie d’ouvriers à Toul (54); la 3e batterie à Villey-le-Sec (54); la 7e batterie à Pont-Saint-Vincent (54); la 8e batterie à Manonviller; la 9e batterie à Écrouves; la 10e batterie à Lucey (54) et la 11e batterie à Pagny-la-Blanche-Côte (55).
Camille est mort le 8 juin 1915 des suites d'une maladie occasionnée en service (tuberculose pulmonaire) à l'hôpital n°127bis de Virieu, vers Lyon.
@http://www.virieu.fr/Virieu_Histoire_Maisons/01/pages/Maison_Hopital_Militaire.htm
Article du Dauphiné Libéré, publié le 09/11/2014 :
"L'hôpital bénévole et temporaire de Virieu qui portait le numéro 127 bis, il a été installé dans une salle de la mairie, et aura une annexe installée dans l'école libre « Stéphanie-de-Virieu ». Le nombre total de lits sera de 50. Le personnel médical était composé de trois infirmiers militaires et d'infirmières bénévoles du village. Les médecins-chefs ont été successivement le docteur Turc médecin aide major de 2eme classe et le docteur Benjamin Fabre de Virieu, médecin aide major de 1er classe. Le pharmacien était Georges Théoleyère, lui aussi de Virieu. Soldat de 2eme classe en sursis d'appel, étant le seul pharmacien de la région. Il assurera en même temps le service de l'hôpital de Charavines. Madame la Comtesse Elizabeth de Noailles, épouse de Wilfrid de Virieu, prodiguera ses soins aux malades, parcourant tous les jours, parfois à pieds le trajet de trois kilomètres séparant Virieu du château de Pupetières. Les soldats blessés, mais pour la plupart malade du fait des conditions inhumaines de survie dans les tranchées, étaient rapatriés par « trains sanitaires » des zones de combats sur le centre de tri de Lyon-Brotteaux, qui les répartissaient dans les hôpitaux de la région. Des télégrammes annonçaient l'arrivée des convois en gare « PLM » de Virieu. Tout comme celui du 30 juin 1916, acheminant du « Front de Verdun » 45 soldats. C'est dans ce train que se trouvait le soldat « Louis Le Fur » du 42eme régiment d'infanterie territorial originaire du Morbihan, père de famille, qui décédera à l’hôpital 127 bis le 3 juillet 1916 à 44 ans. Il repose dans « le carré des soldats » du cimetière de Virieu aux cotés de deux autres compagnons d'armes. « Morts pour la France » comme lui. Le soldat canonnier du 5eme régiment d'artillerie, « Charles Pierson » marié, originaire de Meurthe-et-Moselle, décédé le 7 mars 1915 à 29 ans, ainsi que le soldat du 6eme régiment d'artillerie de forteresse Camille Baudry originaire de l'Yonne, décédé le 8 juin 1915 à 31 ans. Seuls les militaires malades ou légèrement blessés étaient dirigés sur les hôpitaux de campagne temporaires, les grands blessés étaient eux, cachés du public. Les soldats rétablis étaient rapidement renvoyés dans leur dépôt ou s'ils nécessitaient une convalescence, ils étaient requis pour aider aux travaux dans les fermes, comme en témoigne une des nombreuses lettres adressées au médecin de l'hôpital."
Camille est enterré à Virieu-sur-Bourbe, dans la commune où il est décédé.
Merci à Monsieur B. Le Gorrec pour les photos
Le 17/04/2018
Il est né le 24 avril 1883 à Fleury, fils de BENOIST Eugène Firmin Lucien et de MARY Marie Félicité. Marié le 7 décembre 1910 à Fleury avec MERCIER Julia. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Fernand arrive le 6 novembre 1914 au 82e régiment d'infanterie qui est en cantonnement à Aubréville après avoir été au front dans la Marne. Il part le lendemain dans le secteur de la forêt de Hesse. La période que fera le régiment sur ce terrain, avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps. Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris. Le 16 février, les allemands recommencent une attaque avec de plus gros calibres d’artilleries, l’infanterie se jettent en direction des tranchées françaises mais la réponse les stoppe nets, l’ennemi sort part des sapes (tunnel à hauteur d’homme qui relie les deux tranchées) et arrive à s’emparer des premières lignes et séparer les unités. Les contre-attaques françaises permettent de reprendre les lignes perdues. Jusqu’à la fin février le régiment alterne avec des périodes de repos et cette position de la cote 263. Du 28 février au 2 mars, une série d'attaques de démonstration sont demandées à un bataillon ; ces petites actions accompagnent l'attaque et la prise de Vauquois par la 10e division. Les 3, 4, 5 avril, la division tente une attaque locale à cheval sur la Haute-Chevauchée et la cote 263, n'ayant pour but que d'élargir les positions dans cette région. Un bataillon attaque avec d’autres régiments des postions ennemis mais éprouve de fortes pertes à cause des mitrailleuses et ne fait qu’une petite avance. Les autres bataillons tiennent les positions des Meurissons et de Bolante.
Dans les premiers jours de juillet 1915, le régiment est mis au demi-repos dans les camps aux abords de La Croix-de-Pierre. Il prépare une attaque en réalisant des missions de reconnaissances et des exercices mais les allemands prévoient l’attaque et déclenche le 13 une attaque importante. Elle commence au matin par l’artillerie qui utilise des asphyxiants sur tout notre front d'Argonne, de Boureuilles à Binarville. Le régiment se déploie sur les positions attaquées et contre-attaque à coup de baïonnette et de grenade ce qui permet de reprendre les positions perdues. Le 14 juillet au matin, ordre est donné d’attaquer le secteur de la Haute-Chevauchée mais les forces étant disproportionnées à cause d’une artillerie et de mitrailleuses allemandes en trop grand nombre font avorter le projet. Le 20 juillet en fin de journée, l'ennemi veut compléter ses gains et concentre ses efforts, après une préparation d'une intensité inouïe ; il s'en empare. Les défenseurs sont pour la plupart tous tués ou enterrés et la cote 263 fumant ne présente plus, aux yeux des spectateurs qu'un terrain bouleversé et méconnaissable. Le 22, le régiment travaille pour combler la tranchée et la renforcer en avant de la ligne.
Image d'illustration de la forêt d'Argonne en octobre 1915
Fernand est mort le 22 juillet 1915. Malheureusement, le journal de marches des opérations n’indique rien de plus, à part que ce jour-là, un homme est tué et quatre autres sont blessés. Il est enterré au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours.
Il est cité à l'ordre du GQG (grand quartier général) ce qui signifie à l'ordre de l'armée, n°4523 DP du 11/07/1919 : « Bon soldat, a été tué le 22 juillet 1915 en accomplissant bravement son devoir ».
Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)
Le 17/04/2018
Il est né le 21 mai 1896 à Fleury, fils de BELTIER Arsène et GUIBERT Marie Clémentine. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme jardinier.
Raoul arrive au régiment le 13 avril 1915, il est d'abord rattaché au 146e régiment d'infanterie qui se trouvait dans les premières lignes belges est tout juste relevé et cantonne à Marœuil. Il va par la suite jusqu’au 28 procéder à l’organisation défensive du secteur avant de partir en repos avant de passer en première ligne pour une attaque. Le 9 mai, après un violent bombardement, les fantassins s’élancent, précédés par l’explosion de mines, sous les tranchées allemandes ce qui enlève d’un coup trois lignes de tranchées. Le régiment arrive alors aux lisières de Neuville-Saint-Vaast et continue l’attaque durant plusieurs jours, le 15 il arrive en ville et le combat se transforme en combat de rues et l’attaque se poursuit jusqu’au 24 mai où il est relevé. Le 9 juin, le régiment repart à Neuville où la lutte reprend, attaque et contre-attaque se succèdent ce qui désorganise le régiment, il est donc rassemblé le 18 au chemin des Pylônes. La bataille fut terrible, sur 3.140 hommes de troupe il n’en reste que 1.632 et sur 46 officiers, 31 sont revenus. Le cantonnement se fait à Izel-les-Hameaux jusqu’au 27 juin puis il faut repartir au front dans un secteur où le combat est continuel. Le 13 juillet c’est le départ pour la Lorraine et cantonne le 15 à Lunéville. Le 26, le régiment part pour la Champagne et arrive le 30 pour bivouaquer dans les bois entre Somme-Bionne et Somme-Tourbe, il faut préparer la grande attaque qui doit avoir lieu en septembre, il y a donc des travaux d’aménagement. L’attaque à lieu le 25, deux bataillons s’emparent de Maisons-en-Champagne, un autre bataillon gagne péniblement du terrain à cause d’un feu nourri venant de la Main de Massiges ; au final 528 hommes et 25 officiers perdent la vie dans la journée. L’attaque continue le lendemain jusqu’au 28 où il faut réorganiser et faire des travaux sur les lignes pendant plusieurs jours et jusqu’à fin décembre.
Le 9 décembre 1915, Raoul change de régiment pour le 143e régiment d’infanterie, ce qui l’emmène au camp de Romigny comme renfort puis sur les lignes de Soissons avec son nouveau régiment. Entre février et juillet le régiment reste dans le secteur.
Le 27 juin 1916, changement de régiment, pour la deuxième fois et c’est au 137e Régiment d’Infanterie. Il va servir de renfort pour un régiment qui a beaucoup souffert, il se rend à Chardogne et Varney jusqu’à mi-juillet. Il part ensuite pour différents villages et camps avant d’arriver sur le champ de bataille de La Lauffée début septembre où il est très pénible de survivre avec le terrain bouleversé et marécageux, le manque d’abris et les bombardements. Le régiment ira par la suite à Châtillon-sous-les-Côtes jusqu’à la mi-novembre où il ira en repos pour la reprise de l’instruction. Fin novembre, direction Verdun sur le secteur de Douaumont où là encore le terrain est exécrable, il y aura plusieurs relève et mouvement sur divers crêtes et tranchées jusqu’à la fin décembre 1916, le calvaire prend fin le 26 pour un repos à Seigneulles.
Le 13 janvier 1917, retour au front sur le secteur de Vacherauville, le régiment, en ligne, a à souffrir de bombardements parfois violents, et surtout d'un froid exceptionnel, que rend plus rigoureux le manque de bons abris. La terre gelée sur 50 centimètres de profondeur devient très difficile à remuer, rendant très pénible tout travail de terrassement. Retour au repos fin février au camp de Mailly et part fin mars dans le secteur de Leuilly-sous-Coucy où de nombreuses missions de reconnaissances sont effectuées. Le 1er avril, le régiment attaque le Plateau de Vauxaillon après la préparation de l’artillerie ce qui permet de progresser sur plus de 2 kilomètres. Mi-avril le régiment est désigné pour participer à une grande attaque avec la VIe Armée, il se rapproche et prends sa position d’attente au Nord de la ferme Troyon, vers Vendresse-Beaulne. Dans la nuit du 2 au 3 mai, le régiment prend ses emplacements défensifs en vue de l’attaque sur le plateau de la Bovelle qui va s’effectuer le 5. Le jour J, le régiment avance malgré la résistance ennemie mais l’avance est trop rapide, plusieurs demandes via fusées éclairantes sont faites pour allonger le tir de l’artillerie, deux tranchées sont prises, de nombreux prisonniers afflux vers l’arrière et la progression continue toute la journée. Il y a quelques tentatives de contre-attaque allemande mais elles échouent, l’ordre de départ et donc réussi malgré de nombreux blessés (plus de 400 hommes) et tués (presque 200 hommes).
Raoul est évacué le 6 mai à l'ambulance 10/21 qui se trouvait à St-Gilles, à l'Ouest de Reims, pour des plaies pénétrantes sur plusieurs endroits du corps à cause d’éclats de grenade. Malgré les soins reçus, il décède le 8 mai. Il est enterré au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours.
Sur sa fiche matricule il a reçu la Médaille interallié (ruban arc-en-ciel) et Médaille commémorative dite de MORLON (ruban rouge et blanc)
Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.
Le 17/04/2018
Il est né le 26 janvier 1890 à Fleury, fils de BENOIST Emile Auguste et BARJOT Marie Clémentine. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
Georges arrive le 3 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite. Du 31 au 7 novembre, le régiment cantonnement à Aubréville et reçoit la venue de renfort. La période que fera le régiment sur ce terrain à partir du 7 se fera avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps. Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris. Le 16 février, les allemands recommencent une attaque avec de plus gros calibres d’artilleries, l’infanterie se jettent en direction des tranchées françaises mais la réponse les stoppe nets, l’ennemi sort part des sapes (tunnel à hauteur d’homme qui relie les deux tranchées) et arrive à s’emparer des premières lignes et séparer les unités. Les contre-attaques françaises permettent de reprendre les lignes perdues. Le 17, ordre est d’attaquer, 10h30 l’artillerie prépare le terrain pendant une demi-heure. A 11h, l’infanterie sort des tranchées et subit de nombreuses pertes, une nouvelle attaque de l’artillerie est lancée puis c’est au tour de l’infanterie qui ne fait pas mieux que la première vague. Ce jour-là il y a 18 tués et 46 blessés.
Georges est mort le 17 février 1915 des suites d’une blessure. Peut-être que c’est ce 17 février qu’il a été blessé. Dans la première ou la seconde vague, un autre jour, la question reste sans réponse.
Il est cité au journal officiel du 12 novembre 1920 : « soldat brave et très courageux. A été tué glorieusement au cours d'une patrouille le 18 février 1915 à Boureilles ».
Il est enterré au cimetière de Fleury-la-Vallée mais la tombe ne comporte pas son nom. La concession est cependant à son nom
BERRY René Louis Frédéric Hippolyte
Le 17/04/2018
Il est né le 21 janvier 1885 à Fleury, fils de BERRY César Hippolyte et FAGOTAT Irena Eulalie. Marié le 30 mars 1910 à Fleury avec MILLAUX Pauline Eugénie. Ils auront une fille et un fils ensemble : Simone Renée, née le 17 juillet 1912 et Paul René Eugène Hyppolyte, né le 29 novembre 1913. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.
René arrive le 4 août au 282e régiment d'infanterie et quitte Montargis le 9 pour débarquer à Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse et est en état de défense. Pendant plusieurs jours, le régiment va s’avancer de plus en plus jusqu’au 25 où l’ordre de repli est donné et va s’effectuer durant des jours jusqu’à atteindre Saint-Mihiel où le régiment part pour la Somme où il va connaitre le même sort : la retraite. Le 1er septembre, il travaille à la mise en état de la défense du secteur Planchardon ; il cantonne le soir à Breuil-le-Sec et le lendemain la retraite reprend. Durant quelques jours, il faut changer chaque jour de cantonnement et le 5 c’est la bataille de la Marne qui commence. Le régiment reçoit l'ordre de soutenir la 110e brigade engagée à Iverny. Un bataillon se porte dans la direction de l'Est. Il est bientôt pris en écharpe par des mitrailleuses ennemies postées à la sortie de Penchard. Les premiers hommes tombent. Un autre bataillon, en deuxième ligne, détache des fractions pour faire face à cette menace et le mouvement en avant est repris. En fin de combat, le régiment occupe la lisière Est d'Iverny et le chemin d'Iverny à Villeroy. Le 6 septembre, l'offensive est reprise, la progression va jusqu’à la cote 115, l’assaut est ensuite donné mais pendant la bataille, plus de 300 hommes tombent et après deux nouvelles tentatives il faut se replier aux abords de Monthyon. Le surlendemain, l’ennemi se retire, le mouvement est suivi par les français mais est stoppé sur la rive droite de la Thérouanne par le tir d’artillerie lourde, il y a des pertes mais le régiment continue sur Étrépilly puis le 10 et pendant plusieurs jours, les allemands reculent jusqu’à la Verrerie. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris. Le 28, le régiment repasse l'Aisne pour relever le 246e régiment d’infanterie un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies, progresse jusqu’au petit bois à l’Est de la ville mais le soir, le terrain gagné doit être abandonné à cause du front à droite du régiment qui n’a pas pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain pour reprendre le village et la croupe au Nord-Est, le soir les objectifs sont atteints. Le 7, le régiment est relevé et va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. A partir du 13, le régiment alterne entre le front et le repos et ce jusqu’au 8-9 janvier où il attaque la cote 132 et enlève quatre lignes successives de tranchées en direction de Terny. Le 11 dans l'après-midi, une violente canonnade, dirigée sur la croupe 138 et le bois à l'Ouest du ravin de Cuffies, semble être le prélude d'une contre-attaque ennemie ; l’attaque est pour le lendemain. Elle est vigoureuse avec de l’infanterie, des mitrailleuses et ce n’est qu’après des heures de combats que les français se replient mais la contre-attaque arrive avec les renforts ce qui permet de reprendre le terrain perdu.
A partir du 13 janvier jusqu’au départ de René pour un autre régiment le 65e régiment d’infanterie, le 18 avril 1915, il alternera entre repos et tranchées sur le même secteur. René part alors vers Hébuterne où le régiment se tient depuis le début d’année. Début juin, le régiment prend part à l’offensive d’Artois et subit pendant huit jours une lutte acharnée, sous des bombardements d'une extrême violence. En juillet 1915, le 65e régiment d’infanterie, relevé par les Anglais, est dirigé vers la Champagne après un repos de quelques semaines à Crèvecoeur. Le régiment occupe d’abord le secteur de Mesnil-les-Hurlus, qu’il organise en vue d’une attaque mais c’est un secteur pénible car les allemands gênent continuellement les travaux avec l’artillerie. Le 25 septembre, l’attaque est lancée mais les mitrailleuses ennemies font rage, décimant les compagnies, dont certaines sont en quelques minutes réduites à quelques hommes. Pendant le mois d’octobre, le régiment attaque d’importantes positions ennemies : le trapèze, la courtine. Relevé le 4 novembre, le régiment, après un repos d'un mois près de Vitry-le-François, prend le secteur de Tahure, qu'il lui faut organiser en plein hiver, sous des bombardements fréquents et violents. Il quitte, le 18 avril, un secteur solide pour occuper, quelques jours plus tard, celui du mont Sans-Nom. Embarqué, le 27, à Saint-Hilaire-au-Temple, il débarque à Sainte-Menehould, pour se diriger, par étapes, sur Verdun. Le régiment monte en ligne peu de jours avant que l'ennemi commence sa puissante action offensive en direction de Froide-Terre et Fleury. Du 11 au 23, deux bataillons, successivement engagés au Nord-Ouest de la ferme Thiaumont, résistent à deux furieuses attaques allemandes, si bien que, le 23, l'ennemi tente ailleurs la percée qu'il n'a pas pu obtenir sur les lignes du régiment. Alertés, le 3 août, alors qu'ils se disposaient à occuper un secteur des llauts-de-Meuse, les bataillons vont prendre position, le 5 au soir, dans le bois Fumin, à l'Est du ravin des Fontaines. C'est l'époque des offensives sur Souville et l'ennemi, qui a échoué le 5, reprend dès le 6, au petit jour, son bombardement et ce pendant dix heures. Quand l’artillerie s’arrête, les hommes encore vivants se dressent et les mitrailleuses qui ne sont pas ensevelies fauches les deux vagues ennemies. Une autre tentative faite dans la soirée, après un nouveau bombardement, a le même sort, et l'ennemi renonce, cette fois- encore, à prendre Souville. Pendant neuf jours, le régiment, décimé, résiste sous un feu écrasant, à toute poussée de l'adversaire, et cela dans des trous d'obus, sans abri, sous un soleil de plomb, presque sans ravitaillement et sans eau. Quand en septembre il part au repos, la moitié du régiment n’est plus. Jusqu’en novembre, il reste dans le secteur de Bonzée, Haudiomont, Mesnil et Mont-sous-les-Côtes. Du 20 novembre au 14 décembre, le régiment, qui a eu quelques jours de repos occupe le secteur de Douaumont, qu'il organise pour l'offensive du 15 décembre. Le 18, il relève les troupes d'attaque à Bezonvaux et au bois des Caurières.
Du 15 janvier au 15 février 1917, il tient Louvemont et la cote du Poivre, par des températures telles qu'il est impossible de creuser une tranchée, tellement le sol est durci par la gelée. Quittant, définitivement la région de Verdun, le régiment, après un mois d'instruction au camp de Mailly, gagne par étapes les environs de Meaux pour se retrouver le 27 mars au Sud de Soissons. Le 30, une attaque est lancée sur la ligne Hindenburg vers Vauxaillon, après une courte préparation de l’artillerie, elle est vite stoppée par les mitrailleuses allemandes et les pertes sont lourdes mais il y a une progression jusqu’à la cote 150. Début avril, le régiment cantonne à Saint-Rémy-Blanzy puis part le 18 prendre position au ravin de Moulins. Le 23 avril, René est blessé par un éclat d’obus : plaie et fracture de la cuisse droite ; il est emmené à l'ambulance temporaire 10/21 de St-Gilles mais meurt cinq jours plus tard le 28 avril 1917.
Image pouvant aider à cituer le ravin @http://vlecalvez.free.fr/bovelles_1juilletgrand.jpg
Il est enterré au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours.
Durant sa période au front, René a été évacué plusieurs fois : le 5 octobre 1914 jusqu’au 5 novembre 1914 et le 9 octobre 1916 pour une douleur lombaire ce qui le conduit à ambulance 11-6 jusqu’au 29 octobre 1916.
Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 12 septembre 1920 : « excellent caporal, animé des plus beaux sentiments du devoir. S'est fait remarquer par son courage le 23 avril 1917. A été mortellement blessé ». Il a reçu la médaille militaire pour ceci.
Sur sa fiche matricule il a reçu la Médaille interallié (ruban arc-en-ciel) et Médaille commémorative dite de MORLON (ruban rouge et blanc)