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ESCLAVY Fernand René

Le 17/04/2018

Esclavy fernand rene

Il est né le 12 novembre 1885 à Fleury, fils de ESCLAVY Emile Clément et de LAURENT Rosa Marie. Marié le 30 mai 1911 à Fleury avec ROBERT Marie Augustine. Avant la guerre, il travaillait comme vigneron.

Fernand arrive le 3 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite. Du 31 au 7 novembre, le régiment cantonnement à Aubréville et reçoit la venue de renfort. La période que fera le régiment sur ce terrain à partir du 7 se fera avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps.

Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris.

Boureuilles

Fernand est mort le 29 janvier 1915 dans la forêt d’Argonne à Boureuilles. Malheureusement, ce jour-là, le journal de marches et d’opérations n’indique que les positions tenues et ne permet pas de retracer fidèlement son dernier jour.

ESCLAVY Georges

Le 17/04/2018

Esclavy georges

Il est né le 23 mars 1887 à Fleury, fils de ESCLAVY Napoléon et GUIMANT Marie Rosalie. Marié le 18 avril 1911 à Saint-Cyr-les-Colons avec PICHON Olympe. Avant la guerre, il travaillait comme boucher.

Georges arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d’infanterie, comme soldat première classe, qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière. Dans la journée du 26, le régiment relève des éléments de deux autres régiments, dans la région au Sud de Notre-Dame-de-Lorette. Il consolide la position sous un bombardement violent. Une reconnaissance, envoyée le 28 à 20 heures, est accueillie par une vive fusillade. Une compagnie construit des tranchées de départ le long des haies qui se trouvent sur les pentes Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette. Le 29, le village d'Ablain-Saint-Nazaire est enlevé. Le 30, deux compagnies attaquent l'emplacement de la sucrerie de Souchez. La préparation d'artillerie n'ayant produit aucun effet sur les défenses accessoires, elles ne peuvent progresser que de quelques mètres. Elles s'accrochent au terrain et construisent dans la nuit une parallèle bientôt réunie à la tranchée de départ. Le 1er juin, deux compagnies appuyées d’un bataillon d’un autre régiment tentent une attaque mais à cause d’un manque de préparation ne peut déboucher. A partir du 2, les compagnies sont relevées petit à petit et la période de repos dure jusqu'au 15 juin, date à laquelle le régiment se rend à Grand-Servins, puis au bivouac sur la chaussée Brunehaut. Le 18, le régiment vient occuper, le sous-secteur Nord, depuis le château de Carleul jusqu'au cimetière de Souchez. La première ligne occupe la route de Béthune. Dès le 19 au soir, une compagnie tente une attaque sur l'îlot de maisons au Sud de Souchez et sur le boyau de Bavière ; accueillie par une violente fusillade, elle gagne cependant quelque terrain et fait 3 prisonniers. Le 21 juin, l'attaque est reprise. A 14 heures, sans préparation d'artillerie, deux compagnies tentent de sortir ; elles sont arrêtées par un feu des plus violents. Dans la nuit, elles sont relevées par deux autres compagnies. Dans la nuit du 22, une compagnie parvient à s'emparer d'un élément de tranchée au Nord du boyau de Bavière et à 23 h.30, une contre-attaque allemande est repoussée. Le régiment est relevé le 28 juin dans la et va cantonner à Béthonsart. En raison du bombardement violent, une des compagnies ne peut être relevée que deux jours plus tard. Le 5 juillet, le régiment remonte en ligne pour quatre jours. Il occupe le même secteur jusqu'au 23 septembre, par périodes de quatre ou cinq jours, alternant avec des périodes de repos de huit jours à Mingoval ou Béthonsart. Le 24 septembre, le régiment quitte Béthonsart et se porte en réserve de brigade ; un bataillon en tête a deux compagnies à la parallèle Cardot, les deux autres à la route de Béthune. Deux compagnies du second bataillon prennent position à la parallèle de Carency, les deux autres à la parallèle Dalila. Le 25 septembre, à 2 heures, l'attaque se déclenche. Le régiment suit le mouvement des deux autres régiments. Le premier bataillon atteint la tranchée des Pylônes, le second la route de Béthune. Mais les régiments de première ligne n'ayant pu enlever complètement leurs objectifs, le 282e reprend à 23 heures ses emplacements primitifs. Le 26 à 21 heures, le régiment fait une relève sur les positions conquises. Un bataillon en première ligne, l’autre en réserve. On travaille à l'organisation du terrain. Le 28 septembre au petit jour, une reconnaissance, constate que le saillant de l'Ersatz a été évacué par l'ennemi. Les compagnies de première ligne se portent en avant et occupent les emplacements abandonnés. Ordre est donné d'attaquer à 13 h.30 la tranchée d'Odin. L'assaut est donné par un bataillon et deux compagnies du deuxième. Les deux autres compagnies restent en soutien dans la parallèle de départ. Après un parcours de 300 mètres, la progression est enrayée par un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses. La fusillade s'étant ralentie, les compagnies repartent à l'assaut. Devant l'impétuosité de cette nouvelle attaque qui progresse rapidement, un grand nombre d'Allemands cessent la résistance, sortent de leurs tranchées et se rendent. Les troupes d'assaut prennent pied dans la tranchée d'Odin, bientôt rejointes par les deux compagnies de réserve. Plus de 200 prisonniers tombent entre les mains françaises et le régiment organise la position conquise. Dans la matinée du 29, à 3 heures, le régiment subit le choc d'une contre-attaque menée avec acharnement par les troupes de la Garde. Un combat terrible se livre au fusil, à la grenade et à la baïonnette. Pendant ce rude combat, l’avant-ligne de petits postes est obligée de se replier dans la tranchée d'Odin, où le régiment se maintient malgré de lourdes pertes. Les Allemands se retirent au petit jour. Le régiment a conservé ses positions, qu'il continue à améliorer jusque dans la soirée où il est relevé et part cantonner à Camblain-l’Abbé. Le 1er octobre, Georges est promu caporal. Du 3 au 8 octobre, service aux tranchées ; le régiment, en soutien, occupe l'ancienne première ligne française et une partie de l'ancienne première ligne allemande conquise. Du 10 au 17 octobre, période de repos où il cantonne à Mingoval et à Villers-Châtel. Le 18, le régiment quitte ses cantonnements pour prendre le service aux tranchées, dans le sous-secteur de gauche ; les unités travaillent à l'organisation des positions conquises. Le 21 octobre, à 16 heures, une compagnie qui est en réserve, reçoit l'ordre de s'emparer d'un élément de tranchées reconnu la veille. Trois sections partent à l'attaque brusquement, malgré un violent feu de mousqueterie et de grenades. Une sape est aussitôt commencée reliant cet élément de tranchée à la parallèle Saint-Germain. Le 22, continuation des travaux, dans la soirée les Allemands attaquent à la grenade et sont repoussés. Le 24 à 4 h.30, les Allemands renouvellent leur tentative de la veille et sont encore repoussés. Pendant toute la nuit, vive fusillade et lutte de grenade. Le 26, dans la soirée, violente lutte de grenade puis après une heure d’acharnement le régiment est relevé et va cantonner à Mingoval et Villers-Châtel. Le 3 novembre, le régiment reprend le service aux tranchées dans le sous-secteur de droite ; un bataillon en première ligne, le second en réserve. La relève est très dure, les boyaux et tranchées étant devenus presque impraticables en raison des pluies. Les jours suivants sont employés à la réfection du secteur. Du 11 au 19, cantonnement à Mingoval et Béthonsart. Le 19, le régiment remonte aux tranchées, un bataillon en première ligne, le second dans les tranchées de seconde ligne. Le 22, relève, mêmes cantonnements que précédemment. Dans les derniers jours de novembre, le régiment est embarqué par voie ferrée à destination de la région de l'Aisne et débarque le lendemain à Fismes puis cantonnent à Magneux et à Villette ; le lendemain à Ville-en-Tardenois et Sarcy. Tout le mois de décembre est employé à des exercices et manœuvres de brigade et de division.

Du 7 janvier 1916 au 8 février, le régiment, cantonné à Prouilly et Pevy, travaille à l'organisation d'une deuxième ligne de défense. Le 9 février, il part dans le secteur Choléra-Gernicourt, un bataillon en première ligne, le second en réserve à Gernicourt et Bois-Blanc. Le 10 mars, à 6 h.30, les Allemands déclenchent un violent bombardement sur le secteur et les secteurs voisins. Ce bombardement, qui dure toute la journée et une partie de la nuit, faisant craindre une attaque, le régiment est alerté, mais aucune attaque ne se produit. Le 17 mars, les deux bataillons inversent les rôles. Le 23, le bataillon qui était en première ligne relève un bataillon d’un autre régiment dans le quartier de la Miette. Il est relevé le 14 avril par un bataillon d’un autre régiment et reprend ses positions à Gernicourt et Bois-Blanc. Le 25 mai, un ordre est reçu de dissoudre le régiment et est exécuté le 1er juin.

Georges se retrouve alors au 289e régiment d’infanterie.

Le journal de marches et d’opérations est introuvable entre mars 1916 et janvier 1918. L’historique n’est pas assez détaillé par rapport au régiment précédant.

Le régiment parti combattre dans le secteur de Verdun, il combat d’abord sur la cote 304. Les bombardements avaient nivelé le sol, les tranchées n’étaient que des suites de trous d’obus réunis tant bien que mal. Le ravitaillement en vivres et en munitions était difficile et peu assuré. Les tirs étaient violents et répétés ; aussi les garnisons de première ligne, exposées à être séparées du reste du monde pendant des jours et des nuits, montaient en lignes chargées d’un matériel considérable. Outre les armes et munitions, plusieurs jours de vivre, deux bidons pleins, des grenades, des fusées éclairantes, des sacs à terre, des outils de parcs, etc. A partir de Dombasle, les routes et les pistes étaient prises sous le tir des pièces à longue portée qui sur la rive gauche battaient les arrières. C’est dans ces conditions que le régiment s’installa sur le célèbre plateau. Sa mission était de tenir sur place, de ne céder un pouce de terrain et de l’organiser de son mieux. Pendant tout son séjour, l’ennemi n’avança pas d’une semelle ; au cours de fréquents combats de nuit, l’ennemi fut toujours repoussé. Sous les bombardements par obus et de torpilles, le terrain n’en fut pas moins organisé et lorsqu’après deux séjours en ligne, le régiment quitta la cote 304 en septembre, il laissait une position aménagée définitivement, des tranchées, des boyaux, des fils de fer en place, et même des abris. Après un repos à Condé-en-Barrois, le régiment passa sur la rive droite et pris position en face du fameux ouvrage de Thiaumont, sur la cote de Froideterre. Les allemands venaient de faire leur dernier effort offensif devant Verdun et déjà le régiment réagit. En vue de préparer la grande attaque du 23 octobre qui devait reprendre Douaumont, le régiment n’eut pas la gloire de participer à l’attaque, mais eut pour sa part la plus dure besogne. C’est lui qui aménagea les parallèles de départ dans la glaise détrempée, sous la pluie et sous les bombardements. La nuit, il avait à repousser des attaques ennemies à la grenade, mais le plus pénible fut ce long séjour de plus de 20 jours sous la pluie dans les tranchées inondées. Après cette période pénible, le régiment retourna sur la rive gauche, tenir un secteur dans le bois d’Avocourt. Sur la rive droite, il occupa tour à tour : Vacherauville, la cote du Poivre, Louvemont. Pas d’attaque à cette époque, les allemands évacuèrent leurs premières positions, et des reconnaissances poussées jusqu’au pied de la cote du Talou trouvèrent les tranchées abandonnées.

Avocourt

Georges est mort le 22 décembre 1916 à Avocourt. Il est impossible de retracer sa dernière journée.

Il fut d’abord enterré dans un cimetière provisoire (probablement Verneuil d’après l’écriture manuscrite) tombe 37, plaque 4 puis fut déplacé à Fleury-devant-Douaumont, à la Nécropole National de Douaumont, tombe 5101.

Esclavy georges 1 Esclavy georges 2

Merci à Brice Périn pour les photos

GALLET Louis François

Le 17/04/2018

Gallet louis francois

Il né le 9 mai 1883 à Saint-Maurice-Thizouaille (89), fils de GALLET Louis Hipolyte et de BELLAGUET Ernestine Victoire. Marié le 3 novembre 1903 à Fleury avec MARY Maria Augustine. Ils auront une fille et un fils ensemble : Alice Louise, née le 14 janvier 1904 et Lucien Louis, né le 22 février 1905. Avant la guerre, il travaillait comme charron.

Louis arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d’infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière. Dans la journée du 26, le régiment relève des éléments de deux autres régiments, dans la région au Sud de Notre-Dame-de-Lorette. Il consolide la position sous un bombardement violent. Une reconnaissance, envoyée le 28 à 20 heures, est accueillie par une vive fusillade. Une compagnie construit des tranchées de départ le long des haies qui se trouvent sur les pentes Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette. Le 29, le village d'Ablain-Saint-Nazaire est enlevé. Le 30, deux compagnies attaquent l'emplacement de la sucrerie de Souchez. La préparation d'artillerie n'ayant produit aucun effet sur les défenses accessoires, elles ne peuvent progresser que de quelques mètres. Elles s'accrochent au terrain et construisent dans la nuit une parallèle bientôt réunie à la tranchée de départ. Le 1er juin, deux compagnies appuyées d’un bataillon d’un autre régiment tentent une attaque mais à cause d’un manque de préparation ne peut déboucher. A partir du 2, les compagnies sont relevées petit à petit et la période de repos dure jusqu'au 15 juin, date à laquelle le régiment se rend à Grand-Servins, puis au bivouac sur la chaussée Brunehaut. Le 18, le régiment vient occuper, le sous-secteur Nord, depuis le château de Carleul jusqu'au cimetière de Souchez. La première ligne occupe la route de Béthune. Dès le 19 au soir, une compagnie tente une attaque sur l'îlot de maisons au Sud de Souchez et sur le boyau de Bavière ; accueillie par une violente fusillade, elle gagne cependant quelque terrain et fait 3 prisonniers. Le 21 juin, l'attaque est reprise. A 14 heures, sans préparation d'artillerie, deux compagnies tentent de sortir ; elles sont arrêtées par un feu des plus violents. Dans la nuit, elles sont relevées par deux autres compagnies. Dans la nuit du 22, une compagnie parvient à s'emparer d'un élément de tranchée au Nord du boyau de Bavière et à 23 h.30, une contre-attaque allemande est repoussée. Le régiment est relevé le 28 juin dans la et va cantonner à Béthonsart. En raison du bombardement violent, une des compagnies ne peut être relevée que deux jours plus tard. Le 5 juillet, le régiment remonte en ligne pour quatre jours. Il occupe le même secteur jusqu'au 23 septembre, par périodes de quatre ou cinq jours, alternant avec des périodes de repos de huit jours à Mingoval ou Béthonsart. Le 24 septembre, le régiment quitte Béthonsart et se porte en réserve de brigade ; un bataillon en tête a deux compagnies à la parallèle Cardot, les deux autres à la route de Béthune. Deux compagnies du second bataillon prennent position à la parallèle de Carency, les deux autres à la parallèle Dalila. Le 25 septembre, à 2 heures, l'attaque se déclenche. Le régiment suit le mouvement des deux autres régiments. Le premier bataillon atteint la tranchée des Pylônes, le second la route de Béthune. Mais les régiments de première ligne n'ayant pu enlever complètement leurs objectifs, le 282e reprend à 23 heures ses emplacements primitifs. Le 26 à 21 heures, le régiment fait une relève sur les positions conquises. Un bataillon en première ligne, l’autre en réserve. On travaille à l'organisation du terrain. Le 28 septembre au petit jour, une reconnaissance, constate que le saillant de l'Ersatz a été évacué par l'ennemi. Les compagnies de première ligne se portent en avant et occupent les emplacements abandonnés. Ordre est donné d'attaquer à 13 h.30 la tranchée d'Odin. L'assaut est donné par un bataillon et deux compagnies du deuxième. Les deux autres compagnies restent en soutien dans la parallèle de départ. Après un parcours de 300 mètres, la progression est enrayée par un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses. La fusillade s'étant ralentie, les compagnies repartent à l'assaut. Devant l'impétuosité de cette nouvelle attaque qui progresse rapidement, un grand nombre d'Allemands cessent la résistance, sortent de leurs tranchées et se rendent. Les troupes d'assaut prennent pied dans la tranchée d'Odin, bientôt rejointes par les deux compagnies de réserve. Plus de 200 prisonniers tombent entre les mains françaises et le régiment organise la position conquise. Dans la matinée du 29, à 3 heures, le régiment subit le choc d'une contre-attaque menée avec acharnement par les troupes de la Garde. Un combat terrible se livre au fusil, à la grenade et à la baïonnette. Pendant ce rude combat, l’avant-ligne de petits postes est obligée de se replier dans la tranchée d'Odin, où le régiment se maintient malgré de lourdes pertes. Les Allemands se retirent au petit jour. Le régiment a conservé ses positions, qu'il continue à améliorer jusque dans la soirée où il est relevé et part cantonner à Camblain-l’Abbé. Du 3 au 8 octobre, service aux tranchées ; le régiment, en soutien, occupe l'ancienne première ligne française et une partie de l'ancienne première ligne allemande conquise. Du 10 au 17 octobre, période de repos où il cantonne à Mingoval et à Villers-Châtel. Le 18, le régiment quitte ses cantonnements pour prendre le service aux tranchées, dans le sous-secteur de gauche ; les unités travaillent à l'organisation des positions conquises.

Berthonval

Louis est mort le 17 octobre 1915. Le journal de marches et d’opérations ne permet pas de savoir exactement ce qu’il s’est passé. Cependant, son acte de décès précise qu'un officier est parti à la recherche de son corps et l'a trouvé, le crâne fracturé.

Il fut d’abord enterré au cimetière provisoire de Mont Saint Eloi tombe 548 puis son corps a été transféré à la nécropole de la Targuette de Neuville-Saint-Vaast le 26 mars 1923, tombe 4229. La ville de Neuville-Saint-Vaast a indiqué qu'il n'était pas dans la nécropole. Un avis de transport de corps a été émis le 31 mars 1923 portant le numéro 78 mais rien dans les archives.

GENETRE Raoul Fernand

Le 17/04/2018

Genetre raoul

Il né le 9 octobre 1886 à Chevannes (89), fils de GENETRE Armand et GODARD Elisa. Marié le 12 septembre 1911 à Fleury avec BONNEROT Jeanne Alice Fernande. Avant la guerre, il travaillait comme tourneur de bois.

Raoul arrive le 3 août 1914 au 146e régiment d’infanterie, qui est partie au front depuis début août et se trouve dans le secteur Haraucourt. Le 19, il gagne Chicourt, détache le 1er bataillon à Château-Bréhain. Le 20, au matin, après une nuit calme, les obus ennemis pleuvent sur la ville et une fusillade nourrie crépite subitement. La retraite ennemie n’était qu’une feinte. Des hauteurs qui environnent Chicourt, des nuées de fantassins allemands surgissent. Deux compagnies sortent du village et de déploient immédiatement. Les projectiles ennemis prennent déjà le village d’enfilade. Les autres compagnies occupent rapidement leurs positions pour combattre tandis que les trains et convois se replient sur la route d’Oron, déjà accompagnés par les obus ennemis. Les soldats préfèrent se faire tuer sur place plutôt que de reculer, les pertes augmentent à vue d’œil. Une section de la 3e compagnie qui combat avec acharnement depuis le matin, est presque anéantie. Les flots ennemis semblent sortir de terre, leur supériorité numérique est écrasante. Il faut, la rage au cœur, se résoudre à l’inévitable. Déjà, sur la route de Château-Salins, affluent, pêle-mêle, voitures et blessés. C’est la retraite. Reformé à Fléville, le régiment se reporte en avant le 24, pour réoccuper sa position de couverture. L’ennemi s’est avancé jusqu’aux abords de Haraucourt qui est bombardé et bientôt en flammes. Le 25, le régiment repousse devant Haraucourt une forte attaque ennemie, en lui infligeant de graves pertes. Mais, lui-même est réduit à 1650 hommes. Quelques jours après, l’arrivée de renforts porte son effectif à 32 officiers et 2260 hommes. A ce moment, le régiment avait glissé vers la droite et organisait la cote 316 au Nord-Est de Crévic. Le 1er septembre, attaque française. Le régiment qui avait été envoyé dans la nuit précédente se reposer à Sommerviller, est rappelé presque aussitôt, pour former réserve de division, à la lisière Est du bois d’Einville. L’objectif est la brasserie de la ville. L’attaque est dure. Les 5e et 6e compagnies, engagées, se heurtent à de solides positions et subissent de fortes pertes. Le 3, dans le bois de Maixe, une attaque ennemie est repoussée par le 1e bataillon, pendant une relève par un autre régiment. Le 4, après cette relève, le régiment occupe une ligne de tranchées sur le plateau au-dessus de Drouville. Malgré un furieux bombardement de nos positions, l’ennemi échoue, à 21 heures, dans son attaque sur Gellenoncourt. Le bombardement reprend, acharné, sur Haraucourt, le 5, dès le matin. Gellenoncourt est en flammes. Depuis la veille au soir, l’ennemi renouvelle obstinément ses attaques, sans obtenir le moindre avantage. Partout sur le front, le régiment lui oppose une barrière infranchissable, mais cadres et hommes sont exténués. Des éléments d’autres régiments du corps d’armée viennent le renforcer. La bataille continue sans que l’ennemi puisse mordre en un seul point. La lutte est tout aussi acharnée le 8. De part et d’autre se sont des attaques sans répit. L’ennemi a réussi à se rapprocher un peu de Haraucourt, après une légère avance, vite enrayée et le 10, par une attaque heureuse, le régiment dégage Haraucourt. Mais pendant la nuit, l’ennemi contre-attaque, et un repli du 1e bataillon oblige toute la ligne à rétrograder. Il faut attaquer à nouveau. Les restes du régiment, renforcés des chasseurs à pied et d’un bataillon du 26e, tentent un nouvel effort, le 11 septembre. Dès les premiers bonds, les mitrailleuses ennemies entrent en action. L’ennemi s’est solidement retranché et échappe à l’artillerie. A 16 heures, nouvel assaut, arrêté par les mitrailleuses ennemies placées à Gellenoncourt, d’où elles prennent les lignes d’enfilades. Il faut se dégager à la nuit. A ces furieux combats succède, le 12, un calme inattendu. Au petit jour, les patrouilles qui recherchent le contact rendent compte que l’ennemi s’est replié. Gellenoncourt est immédiatement occupé. Dans le clocher, dans les arbres, on retrouve des emplacements de mitrailleuses ennemies. Les tranchées contiennent des garnisons de cadavres. Des blessés prisonniers déclarent n’avoir pu être ravitaillés pendant quatre jours à cause des tirs d’artillerie. Le terrain est couvert de matériel abandonné. De Gellenoncourt, Haraucourt et Drouville, il ne reste que des pans de murs brulants et des débris qui achèvent de se consumer. L’ennemi s’organise en arrière, sur les pentes à l’Ouest de Serres et semble vouloir adopter une attitude défensive. Le 13, l’ennemi continue à rompre. L’aspect du terrain qu’il abandonne permet de constater les terribles pertes qu’il a éprouvées : des cadavres partout ; des pièces d’artillerie détruites, des mitrailleuses jonchent le sol de leurs débris. Le régiment arrive au terme de ses opération en Lorraine et le 14, après plusieurs jours de marche arrive le 20 à Domgermain, où il cantonne en vue d’un embarquement en chemin de fer. L’embarquement commence dans la nuit du 20 et se termine pendant la journée du 21. Le débarquement à lieu le 22 à Poix et le 25, le régiment marche de nouveau à l’ennemi. Il est arrivé au lever du jour à Rouvroy-en-Santerre. Il s’agit de reprendre Fouquescourt, dont l’ennemi s’est emparé la veille. La formation d’approche est prise. Aussitôt Rouvroy-en-Santerre dépassé, le régiment tombe dans une zone violemment battue par l’artillerie. La progression n’en continue pas moins par échelons ; le régiment se déploie et ne tarde pas à être pris sous les terribles gerbes de mitrailleuses ennemies qui bordent Fouquescourt. Il avance toujours et parvient à une centaine de mètre du village, mais c’est en vain qu’il essaie d’aller plus loin. Le 1e bataillon subit des pertes particulièrement cruelles. L’artillerie tire sans discontinuer ; elle hache des renforts ennemis qui sont venus se masser dans le verger du château, derrière l’église, mais elle n’arrive pas à briser l’obstacle et à ouvrir la voie. Fouquescourt est en flammes. A la tombée de la nuit, un assaut est tenté mais ne permet qu’une brève progression. Le 26, l’ennemi a évacué Fouquescourt pendant la nuit, y laissant de nombreux morts ; la ville est immédiatement occupée. Il y a un nombre considérable de blessés allemands. Les jours suivants, l’ennemi compense son échec par de violents bombardements. Le 29 au soir, le régiment est relevé et fait mouvement vers le Nord et cantonne le 30 à Etinehem, sur la Somme. Il est en réserve et dans cette position il exécute divers déplacements en arrière du front. Vers l’avant, la bataille ne s’apaise pas. Le 3 octobre, le mouvement vers le Nord continue en auto. Le régiment s’embarque à Morlancourt, où il est cantonné et débarque à Mailly-Maillet, d’où le 4 au matin, il se rend à Colincamps. Ce même jour, il entre à nouveau sur le champ de bataille. A midi, départ pour consolider une partie du front, occupée par des régiments territoriaux. Le régiment s’établit sur le front Lassigny – Hébuterne. Les bombardements sont fréquents et intenses, l’ennemi agressif. Le 6, à 2h30, alerte. Le tumulte d’une vive fusillade s’élève vers la droite. C’est Gommecourt qui vient d’être repris par les Allemands. Puis c’est Hébuterne qu’ils attaquent, mais là ils sont tenus en respect par le régiment, dans un combat qui dure toute la matinée. Devant cette résistance inébranlable, il se retranchent devant le village et se bornent l’après-midi à un furieux bombardement. Le 7, le bombardement sur nos positions reprend plus violent et une attaque se dessine sur Hébuterne. L’artillerie répond énergiquement. L’ennemi renonce à attaquer. Il occupe Hébuterne, qu’il organise fortement avec les 2e et 3e bataillons. Le 1er bataillon est détaché vers la gauche. Le 12 octobre, ce bataillon participe à l’attaque de Hannescamps. Malgré des pertes élevées, il progresse notablement. Un peloton de la 3e parvient à s’établir à 400 mètres de la lisière. Le 14, Hannescamps, évacué par l’ennemis, est occupé par le bataillon avec deux compagnies du 69e et une demi-compagnie du génie. En vain, l’ennemi tente un nouvel effort le soir, à 20 heures, pour leur disputer ce point d’appui. Son attaque dirigée sur le front Est est repoussée. Jusqu’à la fin d’octobre, c’est la guerre de tranchées avec ses épisodes divers si souvent vécus depuis : travaux d’organisation, bombardements et accalmies, coups de main de part et d’autre. A noter seulement une forte attaque ennemie le 21 à minuit. A 2 heures, le calme renait. Toutes nos positions ont été maintenues. Appelé sur un autre point de l’immense champ de bataille, le régiment est relevé le 31 octobre et le 1er novembre. Le 2, il part de Couin pour se rendre à Doullens, où il sera embarqué en chemin de fer. Embarquement, trajet, débarquement à Steenwerke remplissent la journée du 3. Du wagon on saute dans les autos anglaises et le mouvement continue jusqu’à Elverdinge, où s’écoulent les journées des 4 et 5 novembre. Le 6, on part vers 2 heures, par des chemins devenus de véritables bourbiers. Il faut aider les Anglais à rétablir leur situation. Au point du jour, le régiment est rassemblé dans un vallon entre le Kemmel et le Cabaret du Pompier. La brigade a l’ordre d’attaquer en partant de Luidenhock sur Kruistraat. Le combat dure le 6 et le 7. Les 1er et 3e bataillons sont en première ligne, le 2e en soutien. Le 6, l'attaque du 146e débouche à midi ; nos bataillons, malgré de lourdes pertes n’avancent que faiblement ; mais le 7, l’attaque est reprise et la progression est plus accentuée ; nous parvenons à proximité de Messines. Le régiment a pleinement rempli sa mission. La ligne est complètement et solidement rétablie. D’ailleurs il ne s’en tient pas là. Il renouvelle ses assauts les jours suivants et réalise de nouvelles avances le 9 et le 10, jusqu’au moment où l’ordre arrive le 11 de suspendre les attaques. Il avait ainsi non seulement repris le terrain antérieurement abandonné, mais progressé au-delà.

Le régiment passe en Belgique l’hiver 1914-1915, occupant tour à tour dans la région d’Ypres divers secteurs, dans lesquels l’accalmie est inconnue. Il faut lutter en outre contre les forces les plus irrésistibles et les plus hostiles de la nature. L’hiver, ce terrible ennemi, déchaine ses éléments, et cette nouvelle lutte provoque chez nos soldats des efforts surhumains et des prodiges d’endurance et d’opiniâtreté. Une relève par les Anglais était prévue pour le 15 novembre, mais nos alliés ne sont pas prêts ; ils arrivent que pendant la nuit du 16 au 17, et, tandis que la bataille – la bataille pour Calais – continue à faire rage autour d’Ypres, nos soldats cinglés par le froid, fouettés par la pluie, luttant contre la boue qui décuple la fatigue, arrivent à Elverdingerempli de troupes, où il est presque impossible de se loger. Et c’est ensuite la vie de secteur qui continue sur cette terre de désolation, où il semble qu’on vit dans un cataclysme permanent de la nature. Le froid raidit les membres, l’eau envahit tout, les tranchées s’éboulent, la boue règne partout. On dirait un immense naufrage. Jusqu’au 9 avril 1915, le régiment occupe diverses parties du front, tantôt en première ligne, tantôt en réserve de secteur ou d’armée. Partant d’Elverdinge le 20 novembre, il vient occuper le secteur dit « des Cuisiniers », près de Langemarck. Le froid commence à attaquer les effectifs ; les premiers pieds gelés apparaissent. Le bombardement d’Ypres  continue ; le 22, les halles et la cathédrale sont en flammes. Puis, par suite de l’extension du front de la division vers la droite, il vient plus au sud dans le secteur de Fortuin, le 6 décembre, relevant des unités du 114e et du 125e. Le changement n’est pas avantageux ! De l’eau, toujours de l’eau ! On passe le temps à vider les tranchées ; les évacuations pour œdème augmentent. Nouveau secteur le 13, après un court stationnement à Elverdinge. C’est celui de Saint-Julien, qui parait un peu moins inhospitalier au début, mais ce n’est qu’une illusion vite dissipée. La pluie ne tarde pas à le rendre affreux et l’ennemi s’y montre plus actif. Nos soldats supportent les averses d’eau et d’obus avec le même stoïcisme. On recherche tous les moyens d’améliorer leur condition. Mais que faire contre les éléments implacables ? Le régiment revient dans le secteur des « Cuisiniers » le 1er janvier 1915, qui est un peu moins en effervescence ; puis le 9, dans le secteur de Fortuin où l’activité de l’aviation ennemie est croissante. Le 17, retour dans le secteur de Langemark, où le régiment demeure jusqu’au 25 février. Le séjour prend fin le 4 mars après un départ pour Vlamertinge puis le 5 à Zonnebeke ; le secteur s’étend de cette localité à gauche, au bois du Polygone à droite. Les trois bataillons sont en ligne. Les tranchées allemandes sont très rapprochées et le secteur est constamment en éruption. L’ennemi, largement pourvu de minenwerfer (mortier de 76mm), en fait un usage continuel qui inflige des pertes sensibles. Une des compagnies est durement éprouvée le 14. Le régiment est exposé à la guerre des mines et réplique par des tirs d’obusier Aasen, des pétards de cheddite, des mortiers de tranchées. L’occupation de ce secteur se poursuit jusqu’au 9 avril, avec des alternatives de première ligne et de cantonnements, à Saint-Jean-d’Ypres, à Vlamertinge, à Saint-Julien et à Ypres. Le 9 avril, le régiment est relevé dans les secteur de Zonnebeke par les anglais. L’obscurité est complète et les remplaçants sont en retard. L’état du terrain ajoute des difficultés sans nombre mais l’opération s’exécute sans incidents, et le régiment quitte la Belgique. La première étape le conduit en autos à Bombecque où le 12, il reçoit la visite du président Poincaré, du ministre de la Guerre et du général Gallieni. Le mouvement reprend le 14, avec cantonnement à Staple. Le 15, il entre dans le Pas-de-Calais, pour venir à Thérouanne. Les étapes suivantes conduisent à Pernes, d’où le 19, le régiment, embarqués en autos, roule par Valhuon, La Thieuloye, Monchy-Breton, Tincques, Savy et Aubigny, pour débarquer à Hautes-Avesnes. Le cantonnement est à Marœuil, où se trouve une forte agglomération de troupes. Il y a deux régiments territoriaux et un régiment d’artillerie. C’est les préparatifs de la bataille d’Arras qui va embraser le front, depuis Neuville-Saint-Vaast jusqu’à Notre-Dame-de-Lorette. Le régiment procède à l’organisation offensive du secteur et y déploie une grande activité jusqu’au 28, date à laquelle il est relevé pour aller au repos à Savy-Berlette où les préparatifs continuent : construction de passerelles de franchissement, distribution de vivres, de munitions, etc. Le 5 mai, le régiment est à Aubigny. Partout les troupes affluent pour l’attaque fixé au 7, puis retardé de quarante-huit heures. Le 8, le régiment se porte à Marœuil. Déjà, l’artillerie française commence une lente préparation. Le 9, dès l’aube, les bataillons occupent leurs positions de départ. Un bataillon se porte à Marœuil sur la cote 84 ; un deuxième dans la tranchée au Nord-Est de Marœuil ; le dernier est en position depuis deux jours dans la tranchée de première ligne. Vers 5 heures, le bombardement atteint une violence inouïe. A 6 heures, les soldats s’élancent, précédés de l’explosion de mines, sous les tranchées allemandes. Trois lignes de tranchées allemandes sont enlevées d’un seul élan. Des canons, des mitrailleuses, de nombreux prisonniers tombent entre les mains des français. L’artillerie de campagne se porte en avant. A la gauche du régiment, se trouve une division marocaine. A droite, un régiment progresse laborieusement et la bataille continue toute la journée. Les compagnies arrivent aux lisières de Neuville-Saint-Vaast où elles s’accrochent vigoureusement. L’attaque est reprise le 10, à 10 heures. Le 11, l’attaque continue et le cimetière de Neuville tombe. A partir du 15, la lutte tourne au combat de rues. Il faut conquérir Neuville, maison par maison, cave par cave, mur par mur. L’ennemi, qui s’accroche désespérément, est traqué partout sans répit. L’artillerie de tranchées le harcèle. La lutte devient effroyable et incessante. Le 19, les lignes sont furieusement bombardées. La lutte dans Neuville continue. Pendant la nuit du 20, le régiment enlève deux maisons, et le lendemain, dans la soirée, l’ennemi attaque sans résultat. Le régiment qui se trouve à droite, tente une attaque le 22 au soir mais lui aussi rencontre une résistance opiniâtre. Le même jour, à 17 heures, le 146e régiment d’infanterie essuie dans Neuville une attaque ennemie qui provoque un fléchissement momentané : toutes les positions sont bientôt rétablies. Deux nouvelles attaques, le lendemain, sont arrêtées net. Le 23, le régiment a pour mission de résister sur place et de redresser sa ligne pendant que d’autres attaque la cote 123 et le Labyrinthe. Le 24, quelques maisons sont arrachées à l’ennemi. A 14h30, des masses ennemies sont signalées. Dissociées par le feu de l’artillerie et des mitrailleuses, elles ne peuvent fournir qu’une attaque sans vigueur, facilement repoussée. Les hommes sont à bout de forces, lorsque arrive le 24, l’ordre de relève. Deux bataillons gagnent Frévin-Capelle et sont ensuite embarqués, en autos, au bois d’Habarcq, à destination d’Ivergny où ils trouvent le repos. Le dernier bataillon reste en ligne en réserve de division d’infanterie. Le 9 juin, l’ordre de départ est lancé, des autos le déposent à la fourche des routes Saint-Pol – Avesnes-le-Comte – Arras. A 20 heures, le régiment est en marche vers les premières lignes. Deux bataillons occupent les lisières Nord-Est de Neuville-Saint-Vaast ; l’autre est en réserve. Des bombardements incessants creusent des vides cruels dans les rangs. Le 12, la lutte reprend âpre et sans trêve. Le 14, une compagnie collabore avec un autre régiment sur la gauche et enlève 100 à 120 mètres de tranchées ennemies. Le 16, nouvelle attaque par le régiment, prise dès son débouché, sous les mitrailleuses ennemies. Seules deux compagnies progressent un peu. Aucun répit est donné à l’ennemi, l’attaque se renouvelle dans la soirée. La première vague est bientôt immobilisée, sous un feu terrible. La deuxième vague fait quelques progrès mais subit de fortes pertes qui l’obligent à s’arrêter. Fernand est blessé par un éclat d’obus à la fesse. Pendant la nuit, le régiment se reforme et il attaque à nouveau le 17. Les compagnies d’assaut bondissent dans la tranchée ennemie et poussent des éléments en avant. Mais ceux-ci, exposés au feu de l’artillerie française, sont obligés de se replier. C’est le signal d’une contre-attaque de l’ennemi qui enlève deux parallèles. Il n’y reste pas longtemps, une contre-attaque immédiate l’en chasse. Pour la deuxième fois, le régiment est désorganisé. Les hommes sont à bout de résistance physique et nerveuse. Les restes du régiment sont rassemblés et reformés les 18, au chemin des Pylônes, puis dirigés le 19 sur Ecoivres et Izel-les-Hameaux. Il revient de Neuville 31 officiers sur les 46 et 1631 soldats sur les 3140. Le régiment reste au cantonnement jusqu’au 27 juin. A cette date, il revient pour la dernière fois sur le champ de bataille de Picardie, dans le secteur du Labyrinthe. Il est d’abord placé derrière un autre régiment et le relève le 1er juillet. Les lignes sont bombardées continuellement ainsi que Marœuil et Etrun. L’incendie d’Arras s’allume à l’horizon. Le 4, une attaque à la grenade sur deux compagnies est repoussée, mais est suivie par un redoublement du bombardement. La relève a lieu le 5 et le 6 ; un bataillon vient cantonner à Ivergny et les deux autres à Izel-les-Hameaux. Le régiment ne tarde pas à quitter la Picardie. Transporté le 13 en autos, dans la région d’Abbeville, il s’embarque le 14 en chemin de fer à Pont-Rémy et roule vers la Lorraine. Le régiment débarque à Charmes, le 15 juillet, est cantonne dans les casernes de Lunéville. La ville est souvent survolée par les avions ennemis, et reçoit même quelques bombes le 27. De nouveau, il faut repartir, il s’embarque et arrive à Blesmes le 27. De Blesmes, le régiment se rend de nuit dans ses cantonnements de Vanault-le-Châtel et Doucey. Les plus grandes précautions sont prises contre les avions ennemis, et les marches nocturnes continuent dans le but de dérober à l’ennemi les mouvements de troupes. Le 30, le régiment bivouaque dans les bois entre Somme-Bionne et Somme-Tourbe jusqu’au 25 septembre. Le 25, le régiment s’élance sur son objectif en quatre vagues sur le bois de la Demi-Lune. Un bataillon, gêné par le tir de sa propre artillerie, appuie à gauche et entraîne dans cette déviation un second bataillon qui est à droite. A 10h30, deux bataillons s’emparent de Maisons-en-Champagne ; mais le bataillon désorienté est désorganisé par la lutte reflue jusqu’à la route de Cernay. Un bataillon gagne péniblement du terrain. Pris sous les feux de flanc venant de la main de Massiges, il s’infléchit à gauche. Divers éléments du régiment sont arrêtés devant la tranchée dite des 500. Cette tranchée finit par être prise à revers et à 18 heures, 180 à 200 allemands en sortent en se rendent. L’attaque fut rude avec 25 officiers et 528 hommes morts. L’attaque de l’ouvrage de la Défaite doit avoir lieu dans la journée du 26. Elle part à 15 heures et réalise une progression appréciable. Mais la capacité offensive de la troupe s’épuise rapidement à cause de manque de cadres. A 18 heures, l’arrêt est définitif et l’objectif n’est pas atteint. Le lendemain, à 16 heures, reprise de l’attaque. Ce qui reste du régiment est renforcé par deux bataillons d’un autre régiment. Les éléments de droite progressent assez facilement en repoussant une contre-attaque ennemie. Le centre et la gauche réussissent aussi à gagner sensiblement du terrain. Quelques groupes pénètrent même dans l’ouvrage, mais exposés au feu de son artillerie, ils ne peuvent s’y maintenir. Un repli s’exécute jusqu’à la route de Cernay. Le 28 s’écoule en réorganisation et travaux, tout en se tenant prêt à tout évènement. Des tirs de démolition sont exécutés sur l’ouvrage de la Défaite que le corps colonial doit attaquer. Le soir du 29, le régiment cède la place et se rend dans les abris voisins de la Borne 16, pour procéder hâtivement à une réorganisation. Un petit renfort arrive et le 1er octobre le régiment vient relever ceux du 29. Il place six compagnies en première ligne et deux compagnies en soutien et un bataillon en réserve. Le soir même, ils se mettent au travail pour creuser une nouvelle parallèle de départ en vue d’une attaque par une brigade marocaine, qui doit avoir lieu le 6. Vingt-quatre heures après, cette parallèle a déjà un mètre de profondeur. Les nombreux bombardements ennemis n’arrivent pas à ralentir les travaux, qui sont complètement achevés, gradins de franchissement compris, le 5, au moment où le régiment revient aux abris de la Borne 16. Le jour de l’attaque par les marocains, le régiment alerté occupe le bastion et le fortin. Il vient de recevoir un renfort de 400 hommes. Le soir il réoccupe le secteur et jusqu’au 9, date de sa relève, il exécute d’importants travaux de terrassement et de construction de réseaux afin d’assurer la possession définitive du terrain conquis. Le 11, étape à Dommartin-su-Yèvre, le 20 sur Valmy. Les opérations du régiment en campagne se poursuivent jusqu’au 21 décembre par une série de relèves, l’occupation du secteur de Maisons-en-Champagne alterne avec le cantonnement à Valmy. Le 28 décembre, le régiment monte en chemin de fer à Blesmes où quatre mois auparavant il débarquait. Il débarque le 29 décembre à Diarville, il fait un nouveau séjour en Lorraine à Praye-sous-Vaudémont et Saint-Firmin.

Il arrive ensuite le 1er février 1916 à son cantonnement de Bertrichamps, NeufMaisons et baraquements du bois Viombois, pour exécuter des travaux d’organisation défensive dans la région de Baccarat. Le 18 février, les travaux terminés, le régiment part à pied et arrive le 20 dans les cantonnements de Méhoncourt, Brémoncourt, Einvaux où il a ordre de se tenir prêt à un embarquement éventuel. L’embarquement a lieu le 21, à Charmes, et le débarquement le 22, à Revigny. La ruée allemande sur Verdun s’est déchaînée la veille et la situation menace de devenir grave. Le 25, le régiment se trouve à Chaumont-sur-Aire et Courcelles-sur-Aire. Il se hâte vers le champ de bataille. Le même jour, il s’embarque en autos, débarque à Regret et vient cantonner à la caserne Marceau, tandis que les mitrailleurs font la route à pied. Le 26 février, alerté, il part de la caserne à 3h15, un bataillon se place dans le ravin situé au Sud de la croupe du carrefour Ouest de Douaumont. L’ennemi multiplie ses attaques ; au commencement de l’après-midi, il bouscule la ligne de zouaves et tirailleurs qui est devant un bataillon du régiment. Deux compagnies le contiennent et au moment où il atteint le Calvaire, une autre compagnie se lance à la baïonnette. Les allemands, surpris, s’arrêtent, les deux compagnies saisissent immédiatement l’occasion et chargent, mettent l’ennemi en fuite et le poursuivent avec les tirailleurs, dépassant même la ligne précédemment occupée. A 16 heures, tout danger est écarté mais 10 minutes après, une nouvelle tentative mais est vite avortée par le feu de l’artillerie. A 16h30, pour la troisième fois et après une nouvelle préparation, l’ennemi s’élance sur les lignes : les tirailleurs commencent à fléchir. En un clin d’œil, la réserve avance et la première ligne se lance baïonnette au canon. L’ennemi qui arrivait à la crête est surpris, frappé de terreur, il oscille, lâche pied et fuit précipitamment. Le soir, le secteur est organisé, il se limite à droite par le Calvaire et à gauche par la ferme Houdremont. Les attaques ennemies se renouvellent les jours suivants mais sans provoquer une crise comparable au 26. Fernand est blessé par balle mais cela lui provoque qu’une contusion au coude gauche. Le 3 mars s’écoule dans un calme relatif mais le 4, l’artillerie ennemie fouille le ravin Sud du Calvaire et bombarde les deuxièmes lignes. L’attaque allemande a lieu à 18h mais est maîtrisée. Le soir, deux bataillons sont relevés et les jours suivants, les éléments du régiment rejoignent successivement les baraquements Aviation où un bataillon se tient en état d’alerte. Dans l’intervalle, il cantonne à Saint-Dizier du 10 au 21 mars, puis à Haironville et Rupt-aux-Nonains jusqu’au 31. Ces jours sont marqués par diverses prises d’armes pour remise de récompenses. Le 31 mars, le régiment débarque des autos à Dombasle-en-Argonne et le 5 avril, il retourne à la bataille en alerte. Partant à minuit de Dombasle, il arrive à Montzéville le 6 à 2h30. Un bataillon repart peu de temps après pour Esnes, il se rend le lendemain à la cote 304, pour combler un vide qui s’est produit entre deux régiments. Les allemands ayant enlevé, le 7, les ouvrages dénommés : Vassincourt, Peyrou et Palavas, la reprise de ces deux derniers est décidée pour le 8 au matin et dans ce but un groupement formé d’unités du 146e et deux bataillons d’un autre régiment est formé. Cette contre-attaque ne peut développer sa pleine puissance. Les éléments opérant la nuit, sur un terrain inconnu, au milieu des difficultés sans nombre n’arrivent qu’entre 4h30 et 5h30 ; seul un bataillon est face à son objectif, les autres, surpris par le petit jour, ne peuvent agir ; il en résulte que l’action du bataillon est très limitée. La remise en ordre est une opération des plus laborieuses. Les mouvements prescrits dans ce but ne sont exécutés qu'en partie le 9. Cependant trois attaques de l'ennemi : 12h35, 13 heures, 14h45, ne sont pas moins brisées par nos feux de barrage et nos feux d'infanterie. La remise en ordre continue. Il en résulte que le front du régiment est limité à gauche par la corne nord-est du bois Camard à droite par le fond du ravin descendant de la cote 304. Ce front est tenu par les 1er et 3e bataillons du 146e et le bataillon Beurrier du 160e régiment d'infanterie. L'activité des jours suivants (12 et 13) se limite à l'artillerie. Le 14, le régiment, relevé par le 2e B.C.P., gagne Béthelainvilleet Vignéville où il reste en réserve de Division d’infanterie jusqu'au 19. A cette date, il s'éloigne des champs de bataille de Verdun, séjourne quelques jours aux environs de Saint-Dizier et s'achemine par voie ferrée, le 25 avril, vers la Somme où une nouvelle bataille ne tardera pas à éclater Le Commandement français a résolu, en effet, d'ouvrir un nouveau champ de bataille sur cette partie du front en collaboration avec nos alliés britanniques. Notre offensive libérera une nouvelle partie du territoire national et, en aspirant les réserves allemandes, achèvera le dégagement de Verdun. Quittant les environs de Saint-Dizier, le régiment s'embarque, le 25 avril, à Saint-Eulien, et vient débarquer dans la région de Montdidier ; il y séjourne jusqu'au 8 mai, exécute divers déplacements qui l'amènent dans la région de Poix et à partir du 29, se rapproche progressivement du théâtre de la prochaine bataille. Le 1er juin, il aboutit à Méricourt-sur-Somme et vient s'installer dans la zone Suzanne-Bray. Le régiment commence alors la période de secteur qui précède toute attaque, pendant laquelle les chefs font les études et les reconnaissances préparatoires, les troupes exécutent les travaux et se familiarisent avec le terrain. Pendant cette période, l'ennemi, qui sans doute « flaire quelque chose », exécute le 12 juin un tir inaccoutumé de minenwerfer. Le lendemain, à 23h 30, après une rapide préparation, il tente un vigoureux coup de main qui donne lieu à une lutte corps à corps. A 24 heures, le calme renaît, nos lignes sont intactes et l'ennemi n'est certainement pas plus avancé. La VIe armée doit attaquer prochainement de concert avec les armées anglaises ; le 146e aura pour objectif la lisière est du bois Favières. Travaux et reconnaissances continuent. Le régiment a reçu 72 fusils mitrailleurs qui vont faire leur début sur le champ de bataille. Le 27 juin, les deux bataillons de première ligne sont en place : 2e à droite, 1er à gauche. Le 28 on achève de prendre le dispositif. Le jour de l'attaque fixé au 29 est reporté au 1er juillet, par suite du mauvais temps. Le 1er juillet à 7 heures, les troupes sont en place : à gauche le 153e , à droite la 78e brigade. H = 7h 30. Au moment précis fixé pour l'attaque, les bataillons de première ligne (1er et 2e ) franchissent le parapet et marchent droit sur le bois Favières, leur objectif. Vingt minutes après, ils atteignent la lisière ouest et pénètrent à l'intérieur. Notre préparation d'artillerie, complète au sud du bois, a été insuffisante au nord. Il en résulte que le bataillon de droite (2e ) peut arriver sur son objectif à la lisière est, tandis que celui de gauche (1er) trouve à la corne nord-est une forte résistance qui n'a pas été très ébranlée par le canon et qui oblige notre ligne à s'infléchir. L'ennemi, solidement retranché en ce point dans un fortin, est vigoureusement attaqué à la grenade, mais malgré un renforcement par des éléments du 3e bataillon, on n'arrive pas à l'en déloger. Il faut monter une action plus puissante : elle est décidée pour 16 heures et sera confiée au commandant Jacquesson. Mais au cours de la reconnaissance préalable, ce brave officier est blessé, et l'attaque est remise au lendemain. Les pertes s'élevaient à 2 officiers, 45 hommes de troupe tués; 6 officiers, 222 hommes blessés. Parmi les tués se trouvait le capitaine Jean, qui malgré deux blessures n'avait pas voulu quitter le commandement de sa compagnie. La réaction ennemie se produit le 2 juillet., Dès 3h30 il pousse de nombreuses reconnaissances vers notre front. Puis des groupes importants débouchent et parviennent jusqu'à nos réseaux. C'est une véritable contre-attaque. Balayés par nos mitrailleuses, isolés par un tir de barrage qui interdit l'arrivée de tout renfort, ces groupes n'ont d'autre ressource que de se rendre : 150 prisonniers dont 6 officiers tombent entre nos mains, ainsi que deux mitrailleuses Maxim. Le fortin tient toujours et devient un foyer de lutte intense. Le coup de main projeté est repris le 2, à 20 heures, sous la direction du capitaine Gauche. Nos soldats s'élancent et abordent les défenseurs du fortin, mais ils sont rejetés par une contre-attaque immédiate suivie d'un tir violent d'artillerie sur nos positions. Le combat ne s'éteint qu'à 1 heure du matin. Nous perdons en outre 3 officiers blessés. 15 tués, 30 blessés. Le 4, au matin, nouveau combat à la grenade. A la nuit, nos éléments, qui combattent sans relâche depuis plusieurs jours devant le fortin, sont relevés par un bataillon du 153e; le lendemain, le 3e bataillon du 146e relève le 2e. L'offensive générale doit être reprise le 8 juillet. A gauche, la 21e brigade anglaise attaquera le bois des Trônes, puis la ferme Malzhorn. L'attaque est fixée à 9h 30. A ce moment précis, nos bataillons de première ligne (2e et 3e) partent avec le même entrain que le 1er juillet : ils ont comme objectif la croupe est de Hardecourt et parviennent un quart d'heure après, sans trop de pertes, au village, capturant, chemin faisant, trois mitrailleuses. L'armée anglaise ne réalise pas l'avance prévue. Le 2e bataillon ne peut atteindre complètement son objectif. Il prend position, sa droite dans les vergers du village, sa gauche à 80 mètres de la cote 123. Le 3e bataillon vient occuper la cote 123 par sa droite, sa gauche en direction de la ferme Malzhorn. Le tir trop court de notre artillerie oblige notre compagnie de gauche, la 12e, à rétrograder d'une cinquantaine de mètres. Aussitôt l'ennemi contre-attaque. Le capitaine Cochin, commandant la 9e compagnie, voit le danger et entraîne sa compagnie en avant, secondé par le sous-lieutenant Imbault. Ces deux vaillants officiers sont tués à la tête de leur troupe. On comptait en outre, pour la journée : les sous-lieutenants Disson et Burlat tués, 6 officiers blessés ; 45 tués et environ 150 blessés. Pendant la nuit, le calme succède à la lutte. On le met à profit pour s'occuper de travaux et d'approvisionnements. La nuit suivante, du 9 au 10, le 4e Bataillon de chasseurs à pied vient relever le 146e auquel sont assignés les cantonnements de Chipilly  et l'Etinehem. Le régiment reviendra en ligne le 26, pour la reprise d'offensive du 30. Dans les cantonnements, où il reste jusqu'au 23, puis au camp de Bouzencourt, le temps est employé à l'instruction et aux mesures de réorganisation. Parmi ces dernières, il faut citer la constitution du dépôt divisionnaire et l'organisation des bataillons à trois compagnies et une compagnie de mitrailleuses. Le 26, le 146e, quittant le camp de Bouzencourt,, se porte en position d'attente à l'ouest de Bray, en vue de la relève qu'il doit effectuer le soir même. A la nuit, il vient occuper le secteur est de Hardecourt, 1er bataillon à droite, 3e à gauche, le 2e en réserve dans le bois Favières. Il est encadré entre le 160e à droite et le 153e à gauche. Le régiment doit attaquer le 27 les positions au nord de Maurepas, mais l'attaque est différée et ce délai est employé à pousser les travaux et à des tirs de destruction par l'artillerie. L'opération est fixée au 30 juillet, 4h 45. A 3h 30, les bataillons sont prêts. Pendant la nuit, le 2e bataillon a serré et occupe, en réserve, les tranchées et talus intérieurs de Hardecourt. Les bataillons de tête partent à vive allure à l'heure fixée, à travers un épais brouillard, auxiliaire précieux pour une attaque, qui masque leurs mouvements et leur évite le barrage ennemi. A 5h 25, le 1er bataillon atteint le bois du Quesne. Le 3e, trompé par le brouillard, a fortement dévié vers la droite et empiète sur la zone de marche du 1er bataillon. Il arrive à se redresser et à s'établir à gauche du 1er bataillon, mais ne trouvant aucune liaison vers le 153e, sa gauche s'échelonne face au nord. Pour étayer la position trop en flèche de ces deux bataillons, les 5e, 7e et deux sections de mitrailleuses de la Compagnie de Mitrailleuses 2 sont poussées en avant. La 5e vient s'intercaler dans le 3e bataillon au sud du bois de l'Angle, la 7e se place en réserve du 1er bataillon. Ces mouvements survenant pendant que le 3e bataillon rectifie son erreur de direction provoquent un mélange de compagnies auquel il est remédié par une répartition du commandement entre les trois chefs de bataillon. Telle est la situation à 5h 45, elle ne changera plus pendant la journée. La possession de la ferme Faffémont est indispensable pour progresser et les Anglais n'arrivent pas à l'occuper. Les mitrailleuses ennemies prennent tout mouvement sous leur feu. L'ennemi essaie de s'approcher par infiltration ; il est vite arrêté par nos feux. Ne pouvant avancer, les bataillons commencent à s'organiser sur place en aménageant les trous d'obus. L'action de l'artillerie est nulle sur notre ligne avancée. Elle se concentre sur les tranchées de départ de Hardecourt dès 5 heures, lorsque les Allemands se rendent compte de l'attaque. La situation du régiment demeurait tactiquement défavorable. Aussi ne fut-elle pas conservée. Le soir, l'ordre est donné de reprendre les positions de départ. Pendant toute cette journée, la liaison par avion avait donné des résultats remarquables. On s'attend à reprendre l'attaque. « On va remettre ça », disent les hommes. Mais il n'en est rien. Le 146e a donné trois fois depuis le commencement de l’offensive. Il sera bientôt retiré de la lutte. En attendant il poursuit énergiquement les travaux malgré les bombardements ennemis qui depuis le 30 juillet deviennent plus fréquents et plus nourris. La relève s'opère le 7 au soir par un bataillon du 1er mixte et le 2e Bataillon de chasseurs à pied et c’est le départ du secteur de Hardecourt en traversant le terrain ravagé par la bataille : tranchées écroulées à peine reconnaissables parmi les trous d'obus, abris défoncés qui ne sont plus qu'un amas informe d'où surgissent des madriers déchiquetés et des tôles tordues, bois saccagés où il ne reste que des troncs d'arbres de différentes hauteurs, suivant le point où ils ont été frappés, se terminant par un faisceau de fibres disjointes, réseaux détruits, jonchant le sol de leurs débris épars. Un court séjour au camp du bois Gressaire et le régiment, enlevé en autos, vient s'embarquer en chemin de fer à Boves pour une destination inconnue qui devait être une halte rafraîchissante sur la route ardue du sacrifice. Il débarque le 12 août à Incheville et se rend aussitôt dans ses cantonnements : Criel, Heudelimont, Saint-Remy, à proximité du Tréport. Cette fois nous sommes bien hors de la guerre ! Le Tréport, avec ses hautes falaises, d'où la vue met de l'infini dans la pensée, est à ce moment très animé par la saison balnéaire. Les régiments du 20e corps lui apportent un contingent important de baigneurs assidus. Des baignades et des promenades au bord de la mer sont organisées dans les régiments. Mais Le Tréport ne sera pas une Capoue. L'avenir, c'est toujours la grande œuvre à accomplir : rejeter l'ennemi hors de France. On travaille ferme. L'instruction reprend dès l'arrivée : exercices des petites unités, manœuvres de régiment et de brigade, exercices de liaison avec l'artillerie et par avion sont exécutés avec méthode et application et quand le 8 octobre le moment du départ arrive, le régiment terminé une période des plus salutaires pour sa bonne santé morale et physique et pour son instruction. Il est parfaitement « en forme ». En quittant la Seine-Inférieure le régiment se rend à Lœuilly  et Tilloy-lès-Conty   (à l'est de Poix). Il fait la première partie du trajet (jusqu'au 12 octobre) par étapes et le reste en autos le 13. C'est une nouvelle période d'instruction qui s'ouvre, à l'issue de laquelle il part le 16 novembre, pour occuper un secteur du front de la Somme. Enlevé en autos, il s'installe au camp 13 (nord-est de Chipilly). Le lendemain 17, le 1er bataillon part à 23 heures pour Frégicourt où il sera en réserve de corps d'armée. Les autres bataillons se rendent le 21 à la halte de Maurepas, également en réserve de Corps d’Armée, et le lendemain relèvent le 160e à Sailly-Saillisel tandis que le 1er bataillon devient réserve de régiment à la Carrière. Depuis nos attaques de juillet, un nouveau lambeau du territoire a été arraché à l'ennemi par les régiments qui ont suivi, au prix d'une lutte dont l'aspect du terrain atteste l'acharnement. De Hardecourt, de Maurepas il ne reste aucun vestige. Partout le chaos de l'œuvre de destruction. Il semble que la terre ait été secouée par un de ces cataclysmes des premiers âges géologiques. La mission du régiment est d'organiser le secteur. Le mauvais temps sévit depuis plusieurs jours. Sur le terrain bouleversé les travaux sont à peine commencés. Les deux bataillons en ligne se mettent à l'œuvre sous la pluie tyrannique et obsédante qui oblige à chaque instant à recommencer un travail à peine terminé. Le transport du matériel, qui ne peut se faire que par corvées, exténue les hommes, qui s'engluent dans la boue et trébuchent dans les trous d'obus.

Le 13 octobre, le régiment débarque à Lœuilly pour y cantonner plusieurs jours. Le 26, alors que le 146e est toujours en cantonnement, un accident survient, Raoul a reçu une balle tirée par un garde, à 3 mètres de distance. Il est transporté à l’hôpital n°105 d’Amiens. L’orifice d’entrée est sur la face postéro externe de la cuisse gauche et celui de sortie est sur la face antero postéro externe. Il fait une hémorragie interne et reçoit une injection de caféine, de l’huile camphré, de l’adrénaline ainsi que de l’éther mais il décède trois quart d’heure après son entrée. Le journal de marches et d’opérations ne permet pas de savoir exactement ce qu’il s’est passé et quand il a été évacué. Il repose au cimetière de Fleury.

Le 8 décembre 1916, un secours de 200 francs est accordé à sa veuve, Jeanne. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 12 juin 1921 : « excellent sous-officier. A toujours fait preuve de courage et de sang-froid. Mort pour la France le 26 octobre 1916 des suites de ses glorieuses blessures. Croix de guerre avec étoile de bronze».

Le 8 décembre 1916, un secours de 200 francs est accordé à sa veuve, Jeanne. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

Genetre raoul 1

 

GODIN Fernand

Le 17/04/2018

Godin fernand

Il né le 8 février 1895 à Fleury, fils de GODIN Jean Baptiste et GIRONOUX Emerantine Henriette. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Fernand arrive le 20 décembre 1914 au 146e régiment d’infanterie qui se trouve dans la région d’Ypres. Le secteur en décembre est celui de Saint-Julien (Belgique) qui paraît un peu moins inhospitalier au début, mais c’est une illusion vite dissipée. La pluie ne tarde pas le rendre affreux et l’ennemi s’y montre plus actif. Les soldats supportent les averses d’eau et d’obus avec le même stoïcisme. Le régiment revient dans le secteur des « Cuisiniers » le 1er janvier 1915, qui est un peu moins en effervescence ; puis le 9, dans le secteur de Fortuin où l’activité de l’aviation ennemie est croissante. Le 17, retour dans le secteur de Langemark, où le régiment demeure jusqu’au 25 février. Le séjour prend fin le 4 mars après un départ pour Vlamertinge puis le 5 à Zonnebeke ; le secteur s’étend de cette localité à gauche, au bois du Polygone à droite. Les trois bataillons sont en ligne. Les tranchées allemandes sont très rapprochées et le secteur est constamment en éruption. L’ennemi, largement pourvu de minenwerfer (mortier de 76mm), en fait un usage continuel qui inflige des pertes sensibles. Une des compagnies est durement éprouvée le 14. Le régiment est exposé à la guerre des mines et réplique par des tirs d’obusier Aasen, des pétards de cheddite, des mortiers de tranchées. L’occupation de ce secteur se poursuit jusqu’au 9 avril, avec des alternatives de première ligne et de cantonnements, à Saint-Jean-d’Ypres, à Vlamertinge, à Saint-Julien et à Ypres. Le 9 avril, le régiment est relevé dans les secteur de Zonnebeke par les anglais. L’obscurité est complète et les remplaçants sont en retard. L’état du terrain ajoute des difficultés sans nombre mais l’opération s’exécute sans incidents, et le régiment quitte la Belgique. La première étape le conduit en autos à Bombecque où le 12, il reçoit la visite du président Poincaré, du ministre de la Guerre et du général Gallieni. Le mouvement reprend le 14, avec cantonnement à Staple. Le 15, il entre dans le Pas-de-Calais, pour venir à Thérouanne. Les étapes suivantes conduisent à Pernes, d’où le 19, le régiment, embarqués en autos, roule par Valhuon, La Thieuloye, Monchy-Breton, Tincques, Savy et Aubigny, pour débarquer à Hautes-Avesnes. Le cantonnement est à Marœuil, où se trouve une forte agglomération de troupes. Il y a deux régiments territoriaux et un régiment d’artillerie. C’est les préparatifs de la bataille d’Arras qui va embraser le front, depuis Neuville-Saint-Vaast jusqu’à Notre-Dame-de-Lorette. Le régiment procède à l’organisation offensive du secteur et y déploie une grande activité jusqu’au 28, date à laquelle il est relevé pour aller au repos à Savy-Berlette où les préparatifs continuent : construction de passerelles de franchissement, distribution de vivres, de munitions, etc. Le 5 mai, le régiment est à Aubigny. Partout les troupes affluent pour l’attaque fixé au 7, puis retardé de quarante-huit heures. Le 8, le régiment se porte à Marœuil. Déjà, l’artillerie française commence une lente préparation. Le 9, dès l’aube, les bataillons occupent leurs positions de départ. Un bataillon se porte à Marœuil sur la cote 84 ; un deuxième dans la tranchée au Nord-Est de Marœuil ; le dernier est en position depuis deux jours dans la tranchée de première ligne. Vers 5 heures, le bombardement atteint une violence inouïe. A 6 heures, les soldats s’élancent, précédés de l’explosion de mines, sous les tranchées allemandes. Trois lignes de tranchées allemandes sont enlevées d’un seul élan. Des canons, des mitrailleuses, de nombreux prisonniers tombent entre les mains des français. L’artillerie de campagne se porte en avant. A la gauche du régiment, se trouve une division marocaine. A droite, un régiment progresse laborieusement et la bataille continue toute la journée. Les compagnies arrivent aux lisières de Neuville-Saint-Vaast où elles s’accrochent vigoureusement. L’attaque est reprise le 10, à 10 heures. Le 11, l’attaque continue et le cimetière de Neuville tombe. A partir du 15, la lutte tourne au combat de rues. Il faut conquérir Neuville, maison par maison, cave par cave, mur par mur. L’ennemi, qui s’accroche désespérément, est traqué partout sans répit. L’artillerie de tranchées le harcèle. La lutte devient effroyable et incessante. Le 19, les lignes sont furieusement bombardées. La lutte dans Neuville continue. Pendant la nuit du 20, le régiment enlève deux maisons, et le lendemain, dans la soirée, l’ennemi attaque sans résultat. Le régiment qui se trouve à droite, tente une attaque le 22 au soir mais lui aussi rencontre une résistance opiniâtre. Le même jour, à 17 heures, le 146e régiment d’infanterie essuie dans Neuville une attaque ennemie qui provoque un fléchissement momentané : toutes les positions sont bientôt rétablies. Deux nouvelles attaques, le lendemain, sont arrêtées net. Le 23, le régiment a pour mission de résister sur place et de redresser sa ligne pendant que d’autres attaque la cote 123 et le Labyrinthe. Le 24, quelques maisons sont arrachées à l’ennemi. A 14h30, des masses ennemies sont signalées. Dissociées par le feu de l’artillerie et des mitrailleuses, elles ne peuvent fournir qu’une attaque sans vigueur, facilement repoussée. Les hommes sont à bout de forces, lorsque arrive le 24, l’ordre de relève. Deux bataillons gagnent Frévin-Capelle et sont ensuite embarqués, en autos, au bois d’Habarcq, à destination d’Ivergny où ils trouvent le repos. Le dernier bataillon reste en ligne en réserve de division d’infanterie. Le 9 juin, l’ordre de départ est lancé, des autos le déposent à la fourche des routes Saint-Pol – Avesnes-le-Comte – Arras. A 20 heures, le régiment est en marche vers les premières lignes. Deux bataillons occupent les lisières Nord-Est de Neuville-Saint-Vaast ; l’autre est en réserve. Des bombardements incessants creusent des vides cruels dans les rangs. Le 12, la lutte reprend âpre et sans trêve. Le 14, une compagnie collabore avec un autre régiment sur la gauche et enlève 100 à 120 mètres de tranchées ennemies. Le 16, nouvelle attaque par le régiment, prise dès son débouché, sous les mitrailleuses ennemies. Seules deux compagnies progressent un peu. Aucun répit est donné à l’ennemi, l’attaque se renouvelle dans la soirée. La première vague est bientôt immobilisée, sous un feu terrible. La deuxième vague fait quelques progrès mais subit de fortes pertes qui l’obligent à s’arrêter. Fernand est blessé par un éclat d’obus à la fesse. Pendant la nuit, le régiment se reforme et il attaque à nouveau le 17. Les compagnies d’assaut bondissent dans la tranchée ennemie et poussent des éléments en avant. Mais ceux-ci, exposés au feu de l’artillerie française, sont obligés de se replier. C’est le signal d’une contre-attaque de l’ennemi qui enlève deux parallèles. Il n’y reste pas longtemps, une contre-attaque immédiate l’en chasse. Pour la deuxième fois, le régiment est désorganisé. Les hommes sont à bout de résistance physique et nerveuse. Les restes du régiment sont rassemblés et reformés les 18, au chemin des Pylônes, puis dirigés le 19 sur Ecoivres et Izel-les-Hameaux. Il revient de Neuville 31 officiers sur les 46 et 1631 soldats sur les 3140. Le régiment reste au cantonnement jusqu’au 27 juin. A cette date, il revient pour la dernière fois sur le champ de bataille de Picardie, dans le secteur du Labyrinthe. Il est d’abord placé derrière un autre régiment et le relève le 1er juillet. Les lignes sont bombardées continuellement ainsi que Marœuil et Etrun. L’incendie d’Arras s’allume à l’horizon. Le 4, une attaque à la grenade sur deux compagnies est repoussée, mais est suivie par un redoublement du bombardement. La relève a lieu le 5 et le 6 ; un bataillon vient cantonner à Ivergny et les deux autres à Izel-les-Hameaux. Le régiment ne tarde pas à quitter la Picardie. Transporté le 13 en autos, dans la région d’Abbeville, il s’embarque le 14 en chemin de fer à Pont-Rémy et roule vers la Lorraine. Le régiment débarque à Charmes, le 15 juillet, est cantonne dans les casernes de Lunéville. La ville est souvent survolée par les avions ennemis, et reçoit même quelques bombes le 27. De nouveau, il faut repartir, il s’embarque et arrive à Blesmes le 27. De Blesmes, le régiment se rend de nuit dans ses cantonnements de Vanault-le-Châtel et Doucey. Les plus grandes précautions sont prises contre les avions ennemis, et les marches nocturnes continuent dans le but de dérober à l’ennemi les mouvements de troupes. Le 30, le régiment bivouaque dans les bois entre Somme-Bionne et Somme-Tourbe jusqu’au 25 septembre. Le 25, le régiment s’élance sur son objectif en quatre vagues sur le bois de la Demi-Lune. Un bataillon, gêné par le tir de sa propre artillerie, appuie à gauche et entraîne dans cette déviation un second bataillon qui est à droite. A 10h30, deux bataillons s’emparent de Maisons-en-Champagne ; mais le bataillon désorienté est désorganisé par la lutte reflue jusqu’à la route de Cernay. Un bataillon gagne péniblement du terrain. Pris sous les feux de flanc venant de la main de Massiges, il s’infléchit à gauche. Divers éléments du régiment sont arrêtés devant la tranchée dite des 500. Cette tranchée finit par être prise à revers et à 18 heures, 180 à 200 allemands en sortent en se rendent. L’attaque fut rude avec 25 officiers et 528 hommes morts. L’attaque de l’ouvrage de la Défaite doit avoir lieu dans la journée du 26. Elle part à 15 heures et réalise une progression appréciable. Mais la capacité offensive de la troupe s’épuise rapidement à cause de manque de cadres. A 18 heures, l’arrêt est définitif et l’objectif n’est pas atteint. Le lendemain, à 16 heures, reprise de l’attaque. Ce qui reste du régiment est renforcé par deux bataillons d’un autre régiment. Les éléments de droite progressent assez facilement en repoussant une contre-attaque ennemie. Le centre et la gauche réussissent aussi à gagner sensiblement du terrain. Quelques groupes pénètrent même dans l’ouvrage, mais exposés au feu de son artillerie, ils ne peuvent s’y maintenir. Un repli s’exécute jusqu’à la route de Cernay. Le 28 s’écoule en réorganisation et travaux, tout en se tenant prêt à tout évènement. Des tirs de démolition sont exécutés sur l’ouvrage de la Défaite que le corps colonial doit attaquer. Le soir du 29, le régiment cède la place et se rend dans les abris voisins de la Borne 16, pour procéder hâtivement à une réorganisation. Un petit renfort arrive et le 1er octobre le régiment vient relever ceux du 29. Il place six compagnies en première ligne et deux compagnies en soutien et un bataillon en réserve. Le soir même, ils se mettent au travail pour creuser une nouvelle parallèle de départ en vue d’une attaque par une brigade marocaine, qui doit avoir lieu le 6. Vingt-quatre heures après, cette parallèle a déjà un mètre de profondeur. Les nombreux bombardements ennemis n’arrivent pas à ralentir les travaux, qui sont complètement achevés, gradins de franchissement compris, le 5, au moment où le régiment revient aux abris de la Borne 16. Le jour de l’attaque par les marocains, le régiment alerté occupe le bastion et le fortin. Il vient de recevoir un renfort de 400 hommes. Le soir il réoccupe le secteur et jusqu’au 9, date de sa relève, il exécute d’importants travaux de terrassement et de construction de réseaux afin d’assurer la possession définitive du terrain conquis. Le 11, étape à Dommartin-su-Yèvre, le 20 sur Valmy. Les opérations du régiment en campagne se poursuivent jusqu’au 21 décembre par une série de relèves, l’occupation du secteur de Maisons-en-Champagne alterne avec le cantonnement à Valmy. Le 28 décembre, le régiment monte en chemin de fer à Blesmes où quatre mois auparavant il débarquait. Il débarque le 29 décembre à Diarville, il fait un nouveau séjour en Lorraine à Praye-sous-Vaudémont et Saint-Firmin.

Il arrive ensuite le 1er février 1916 à son cantonnement de Bertrichamps, NeufMaisons et baraquements du bois Viombois, pour exécuter des travaux d’organisation défensive dans la région de Baccarat. Le 18 février, les travaux terminés, le régiment part à pied et arrive le 20 dans les cantonnements de Méhoncourt, Brémoncourt, Einvaux où il a ordre de se tenir prêt à un embarquement éventuel. L’embarquement a lieu le 21, à Charmes, et le débarquement le 22, à Revigny. La ruée allemande sur Verdun s’est déchaînée la veille et la situation menace de devenir grave. Le 25, le régiment se trouve à Chaumont-sur-Aire et Courcelles-sur-Aire. Il se hâte vers le champ de bataille. Le même jour, il s’embarque en autos, débarque à Regret et vient cantonner à la caserne Marceau, tandis que les mitrailleurs font la route à pied. Le 26 février, alerté, il part de la caserne à 3h15, un bataillon se place dans le ravin situé au Sud de la croupe du carrefour Ouest de Douaumont. L’ennemi multiplie ses attaques ; au commencement de l’après-midi, il bouscule la ligne de zouaves et tirailleurs qui est devant un bataillon du régiment. Deux compagnies le contiennent et au moment où il atteint le Calvaire, une autre compagnie se lance à la baïonnette. Les allemands, surpris, s’arrêtent, les deux compagnies saisissent immédiatement l’occasion et chargent, mettent l’ennemi en fuite et le poursuivent avec les tirailleurs, dépassant même la ligne précédemment occupée. A 16 heures, tout danger est écarté mais 10 minutes après, une nouvelle tentative mais est vite avortée par le feu de l’artillerie. A 16h30, pour la troisième fois et après une nouvelle préparation, l’ennemi s’élance sur les lignes : les tirailleurs commencent à fléchir. En un clin d’œil, la réserve avance et la première ligne se lance baïonnette au canon. L’ennemi qui arrivait à la crête est surpris, frappé de terreur, il oscille, lâche pied et fuit précipitamment. Le soir, le secteur est organisé, il se limite à droite par le Calvaire et à gauche par la ferme Houdremont. Les attaques ennemies se renouvellent les jours suivants mais sans provoquer une crise comparable au 26. Fernand est blessé par balle mais cela lui provoque qu’une contusion au coude gauche. Le 3 mars s’écoule dans un calme relatif mais le 4, l’artillerie ennemie fouille le ravin Sud du Calvaire et bombarde les deuxièmes lignes. L’attaque allemande a lieu à 18h mais est maîtrisée. Le soir, deux bataillons sont relevés et les jours suivants, les éléments du régiment rejoignent successivement les baraquements Aviation où un bataillon se tient en état d’alerte. Dans l’intervalle, il cantonne à Saint-Dizier du 10 au 21 mars, puis à Haironville et Rupt-aux-Nonains jusqu’au 31. Ces jours sont marqués par diverses prises d’armes pour remise de récompenses. Le 31 mars, le régiment débarque des autos à Dombasle-en-Argonne et le 5 avril, il retourne à la bataille en alerte. Partant à minuit de Dombasle, il arrive à Montzéville le 6 à 2h30. Un bataillon repart peu de temps après pour Esnes, il se rend le lendemain à la cote 304, pour combler un vide qui s’est produit entre deux régiments. Les allemands ayant enlevé, le 7, les ouvrages dénommés : Vassincourt, Peyrou et Palavas, la reprise de ces deux derniers est décidée pour le 8 au matin et dans ce but un groupement formé d’unités du 146e et deux bataillons d’un autre régiment est formé. Cette contre-attaque ne peut développer sa pleine puissance. Les éléments opérant la nuit, sur un terrain inconnu, au milieu des difficultés sans nombre n’arrivent qu’entre 4h30 et 5h30 ; seul un bataillon est face à son objectif, les autres, surpris par le petit jour, ne peuvent agir ; il en résulte que l’action du bataillon est très limitée. Le résultat est que le front du régiment est limité à gauche par la corne Nord-Est du bois Camard, à droite par le fond du ravin descendant de la cote 304. Il y eu 8 hommes tué dont Fernand.

Bois canard

Cote304

Fernand est mort le 8 avril 1916 sur la cote 304, à Esnes-en-Argonne. Il repose aujourd’hui dans le cimetière de Fleury.

Godin fernand 1

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

GUIBERT Emile Camille

Le 17/04/2018

Guibert emile camille Emile Camille Guibert  @Cheny.net

photo issue du site cheny.net

Il né le 21 novembre 1884 à Fleury, fils de GUIBERT Clément Lazare et NEVERS Marie Apolline. Marié le 25 avril 1910 à Ormoy (89) avec COMBLE Louisa Henriette. Ils auront une fille ensemble : Apolline Louisa, née le 30 novembre 1911. Avant la guerre, il travaillait comme marchand de porcs.

Emile arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d'infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt-Tronville-Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Toutes les compagnies sont aux tranchées.

Ablain saint nazaire

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 13 août 1920 : « Excellent caporal d'un grand courage, plein d'entrain et de dévouement. Tombé en brave, en mai 1915, à Notre-Dame-de-Lorette. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

Emile est mort le 12 mai 1915 à Ablain-Saint-Nazaire. Son lieu de sépulture reste inconnu.

GUILLOT Joseph

Le 17/04/2018

 Guillot joseph

Il est né le 28 mars 1886 à Paris, fils de GUILLOT Joseph et VAUDIN Marie Virginie. Avant la guerre, il travaillait comme domestique de culture. 

Sur le monument au mort, il est marqué en tant que GILLOT Joseph.

Joseph arrive au régiment le 4 août 1914, il est d'abord rattaché à la 5e section de commis et ouvriers d’administration (C.O.A). Cette section assure le fonctionnement de sept grands magasins de concentration d'approvisionnement : les stations magasins d'Auxerre, des Aubrais, de Meaux, de Montereau, de Nuits-sous-Ravières, de Sens et d'Orléans-les-Murlins, auxquelles étaient rattachés des entrepôts et parcs de groupement de bétails et des boulangeries de guerre. Dans neuf stations-haltes-repas : les Aubrais, Montargis, Cravant, Malesherbes, Meaux, Nuits-sous-Ravières, Laroche, Moret, Nemours, ils assurent l'alimentation des troupes transportées en chemin de fer, soit qu'elles aillent renforcer celles du front ou que, composées de malades et de blessés, soient évacuées sur l'intérieur. L'avance allemande de 1914 fait disparaître la station-magasin de Meaux dont les détachements de C. O. A. sont évacués sur Poitiers et Nantes et passés ensuite aux 1re, 2e et 12e sections. Les stations-magasins de Montereau et de Sens sont, pour la même raison, évacuées le 3 septembre 1914 sur Moulins et Roanne où elles continuent à fonctionner. Chacun travaille avec ardeur pour que l'ennemi, s'il arrive, ne trouve ni matériel ni approvisionnements utilisables. C'est alors que se produit le revirement : la « Victoire de la Marne », entraînant le recul de l'ennemi. Les C. O. A. se dépensent sans compter pour leurs camarades combattants, se rendant compte de l'importance de leur rôle dans le grand drame. Puis, c'est la stabilité des fronts. Les services améliorent leur organisation, tous les organes de ravitaillement fonctionnent à plein rendement. Pas une défaillance n'est à relever, les troupes du front ne doivent manquer de rien ; jour et nuit, les C. O. A. sont à leur poste, fournissant un travail considérable. Après avoir assuré le ravitaillement du front, les C. O. A., pour la plupart, sont versés dans les armes combattantes ; les lois DALBIEZ et MOURIER enlèvent successivement les éléments les plus vigoureux pour les verser dans l'infanterie et l'artillerie. Désormais, le travail est assuré par les auxiliaires, les inaptes et les blessés de guerre.

                Le 11 janvier 1915, Joseph est transféré au 169e régiment d’infanterie et arrive au front le 21 avril. Durant cette période de latence il va recevoir une instruction et se rendre le 21 avril là où le régiment est stationné : « Bois-le-Prêtre ».  Les combats sont meurtriers avec une lutte constante de grenades, de boyau à boyau, d'attaques de tranchée à tranchée jusqu'à la conquête totale du bois et de son légendaire "quart en réserve". L’historique du régiment n’en dit pas plus, il part en juin, embarque à Toul et est dirigé sur l’Argonne ; il est appelé ainsi que ses régiments frères de la Division à rétablir une situation que l'Allemand par une attaque de gaz asphyxiants vient de compromettre. Tout juillet se passe en combats incessants avec luttes de mines, de grenades, de torpilles, attaques et contre-attaques successives. Après de terribles sacrifices, l'allemand est contenu et ne gagne plus un pouce de terrain. Les premiers jours d'août le régiment est enlevé en camions et va se reconstituer dans la Région de Nubecourt (Argonne) et se préparer en vue d'une attaque qui doit se déclencher. Au début de septembre le régiment prépare ses parallèles de départ dans le secteur de Saint-Thomas ayant comme objectif Binarville. L'attaque générale se déclenche le 25 septembre à 9H15 ; le régiment comme toute la division a une mission de sacrifice ; flanc-garde droite, dont le 169e régiment d’infanterie est l'extrême droite, de l'attaque de Champagne. Sur un terrain violemment bombardé par obus de tous calibres sous le feu des nombreuses mitrailleuses et des violentes contre-attaques allemandes débouchant du Bois de la Grurie, le régiment au prix de lourds sacrifices s'empare des 3 premières lignes de tranchées ennemies et du Bois Baurin. Durant la journée, il perd 26 officiers et son Lieutenant-Colonel qui est vite remplacer. Par la suite le régiment est conduit au repos en Lorraine pour se reconstituer puis de fin décembre à Juin 1916, le Régiment prend le secteur d'Emberménil.

                Joseph passe le 3 mai 1916 au 60e régiment d’infanterie qui est alors à Pargny-sur-Saulx et Maurupt où il attend le 35e et le 42e régiment d’infanterie pour embarquer en chemin de fer aux gares de Revigny, Blême et Saint-Julien le 20 mai. Le 22 mai, le débarquement effectué à Laveline, les régiments partent pour Bussang, où ils arrivent le 2 juin. Ce voyage de dix jours, effectué par un temps splendide, parmi les sites d'un pittoresque achevé, est un puissant réconfort pour le régiment après les terribles combats qu’ils ont subi. Le 60e est chargé de l'occupation de Hilsenfirst, où il relève le 115e bataillon de chasseurs, après une ascension fort pénible par Kruth. Dès le 23 juin, l'organisation du régiment dans ce secteur est terminée. Le 60e occupe trois grands centres de résistance. Le 3e bataillon, en liaison avec le 42e, garde Storckensohn ; le 1er bataillon (Duffet) s'installe à l'Hilsenfirst même. Le bataillon Peyrotte occupe le Langeldeldkopf, avec le secours d'éléments du 49e territorial. Le colonel et les téléphonistes sont au camp Cermet et la brigade villégiature au camp Peyrou. Il n'a pas cessé de pleuvoir à torrents pendant le mois. La fraîcheur était intense, même au mois de juillet, en raison de ces pluies sans fin, et chaque jour il fallait tenir le feu allumé. Le travail dans le secteur était double. Il fallait veiller et sans cesse renforcer l'organisation de la défense. Au début, l'activité de combat était nulle dans les tranchées de la première ligne. Au bout de quelques jours, il n'en était plus de même. Troublé dans sa tranquillité par l'activité des patrouilles et les jets de grenadiers, l'ennemi réagit bien vite à coups de torpilles. Vingt-quatre jours s'écoulèrent dans ces conditions. Le 1er juillet, un éclat d’obus blesse Joseph à la tête, il est évacué dans la foulé à l'ambulance alpine 1/65 qui se trouve à Klintzkopf, plus haut sommet des Vosges. Il a une plaie perforante du crâne, une commotion cérébrale et des troubles nerveux

Hilsenfirst

Image prise sur le site : www.hilsenfirst.fr

Joseph est mort des suites de blessures le 8 juillet 1916. Il repose à la nécropole Le Chêne Millet, situé sur la commune de Metzeral, tombe 1022.

Necropole metzeral 

Guillot joseph 1 Guillot joseph 2

Guillot joseph 4

Merci à ZOLDAN Olivier pour les photos à la nécropole.

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 8 août 1916 : « soldat du 60e rég. infanterie, compagnie de mitrailleuse ; soldat mitrailleur d'un grand courage et d'un parfait dévouement. Blessé grièvement le 1er juillet 1916 en se rendant à son poste en première ligne ».​  Il a reçu la médaille militaire.

Sur sa fiche matricule il a reçu la Médaille interallié (ruban arc-en-ciel) et Médaille commémorative dite de MORLON (ruban rouge et blanc).

Interallie fr Morlon Medaille militaire

 

GUISARD Fernand

Le 17/04/2018

Guisard fernand

Il né le 21 janvier 1891 à Fleury, fils de GUISARD Paul et LAVEAU Polexime. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Fernand est au 4e régiment d’infanterie en train de faire son service militaire quand la guerre éclate. Il quitte, avec son régiment, Auxerre le 5 août 1914. Un bataillon détaché à Troyes est conduit directement au point de concentration. Le 6 août, le régiment débarque à Sampigny et gagne Woinville, où il reçoit l’ordre de s’installer défensivement face à Metz. Fernand est cycliste du petit Etat-Major du Nord-Est par Montreau, faisait partie de la 9e compagnie, 3e bataillon. Le 21, après avoir parcouru 40 kilomètres sous une chaleur accablante, il gagne la frontière belge. Le régiment a pour objectif, le 22, Mussy-la-Ville. La marche s’exécute dans un brouillard intense. Deux bataillons partent à l’assaut avec entrain, mais l’ennemi, bien retranché, les accueille par un feu terrible. Sous le nombre et la mitraille, il faut se replier. Le soir, quand les débris du régiment se regroupent à la ferme de Bouillon, l’étendue des pertes est immense : 18 officiers et 1200 hommes hors de combat.

Site to be baranzy apres la bataille colormibb

image d'illustration - Front de Baranzy à 3km de Signeulx

Fernand est mort ce jour, avec de nombreux camarades dont VINOT Constant. Sa sépulture reste inconnue mais il n'a probablement jamais eu de sépulture.

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 15 juin 1928 : « brave soldat. Glorieusement tué le 22 août 1914 à Signeulx (Belgique). Croix de guerre avec étoile de bronze ».​

Cdg 1 etoile bronze