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PORTE Georges

Le 17/04/2018 0

Dans Les Poilus du Monument

Porte georges portrait Porte georges

Il est né le 21 juillet 1898 à Fleury, fils de PORTE Alphonse et de MOREAU Aline Léontine. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme chauffeur au chemin de fer.

Georges arrive le 19 avril 1917 au 82e régiment d’infanterie qui se dans le secteur de Juvincourt. Pendant les mois de mai, juin et juillet, le régiment tient le secteur devant Juvincourt, par période de 20 à 30 jours, coupés par des repos dans les villages de l'arrière-front : Hourges, Unchair, Brouillet, Coulonges, Arcis-le-Ponsart. Le secteur de Juvincourt est parfois agité ; le régiment, à chacun de ses séjours, en perfectionne l'organisation ; l'activité réciproque des deux artilleries se maintient, bien que l'attitude défensive semble avoir été adoptée par les deux adversaires sur ce terrain. Ceci n'empêche pas l'ennemi de manifester son activité de temps en temps par des coups de main. Le régiment en fait avorter beaucoup dans l'œuf. Le plus notable de cette période est celui du 12 juillet, vers 3 h.30, après un subit et violent bombardement sur toutes les lignes du bataillon de droite (3e bataillon) par obus de tous calibres et engins de tranchée, l'ennemi exécute un coup de main avec 70 hommes environ, commandés par un officier. Celui-ci fut fait prisonnier ainsi que deux de ses hommes ; deux autres soldats allemands furent tués. Des cadavres ennemis resteront dans les fils de fer en avant de la première ligne. Au début de novembre, le régiment, après un de ses repos périodiques, prend le secteur devant Corbeny, aux abords de Chevreux. A la suite d'un repli, derrière l'Ailette, des Allemands qui ont abandonné l'arête importante du Chemin-des-Dames, le régiment occupe ses nouvelles positions. Ce repli a eu sa répercussion jusque devant Corbeny et le régiment, pendant un mois, travaille à l'organisation du terrain cédé ; la caractéristique de cette période est l'emploi par l'ennemi de nombreux obus toxiques (bombardement à ypérite). A signaler l'opération de reconnaissance, dans les lignes ennemies, du 25 novembre 1917, commandée par l'adjudant DUMESNIL (6e compagnie) et comprenant un sergent, un caporal, huit voltigeurs ; cette reconnaissance tua deux soldats ennemis et fit prisonnier un troisième qu'elle ramena dans les lignes. A la fin de décembre, le régiment est mis au repos pendant un mois à Arcis-le-Ponsart (Marne).

Vers le milieu de janvier 1918, il est employé aux travaux afférents à la consolidation du front de l'Aisne : construction d'une deuxième position, garnissant les crêtes qui défendent au Sud la vallée de l'Aisne entre Guyencourt et Roucy. Au début de février, la division est portée vers le Sud d'abord, puis vers l'Ouest ; en cinq étapes par voie de terre, elle gagne le département de l'Oise dans la région Nord de Clermont-sur-Oise (Cressonsacq, Pronleroy, La Neuville-Roy) où elle constitue une réserve générale placée derrière le point de suture des fronts anglais et français. L'année 1918 va marquer le grand et dernier effort de l'Allemagne sur le front occidental. L'Allemagne dispose du maximum de ses effectifs par suite de la défection russe l'année précédente. Elle a pu, pendant l'hiver 1917 – 1918, ramener du front oriental troupes et matériel, réorganiser ses forces et concevoir le plan de la formidable offensive qu'elle ne peut manquer de déclencher pour, croit-elle, en finir avec nous. Cette offensive, elle la fera aussitôt que la saison le lui permettra, car elle sent que, pour réussir, il faut qu'elle agisse vite, avant que les Américains, qui se sont ralliés à notre cause, celle du Droit et de la Liberté, aient pu donner la plénitude de leur concours. Et en effet, elle déclenche cette offensive le 21 mars, elle la déclenche au point de suture des fronts anglais et français, avec un double but : Séparer l'Armée française de l'Armée anglaise et rejeter celle-ci vers la mer ; Se ruer sur Paris par la vallée de l'Oise, qui, toujours, a été le chemin préféré des stratèges allemands pour atteindre la capitale. Le régiment, alerté le 22 mars dans ses cantonnements vers une heure du matin, est enlevé en camions vers 15 heures et roule dans la direction de la bataille. Il traverse Lassigny, Noyon, Guiscard, et débarque dans la zone Quesmy – Maucourt. Le 23 mars, à 7 h.30, le régiment se met en marche sur Guivry – Ugny-le-Gay, dans la direction de Jussy, ayant pour mission de relever les troupes britanniques fortement pressées par l'ennemi. Le 3e bataillon, avant-garde du régiment, se déploie dans le bois de Genlis, en liaison à l'est avec la 1re division de cavalerie à pied (4e et 11e cuirassiers), à l'Ouest, avec le 329e régiment d'infanterie. Au Nord du bois de Genlis, la situation est très obscure, et seuls quelques éléments anglais se replient en combattant. Le 1er bataillon occupe les lisières d'Ugny-le-Gay, avec l'état-major du régiment. Le 2e bataillon tient les « Hézettes » (un kilomètre Nord-Est de Guivry). A 14 heures, ils sont mis en réserve de division, le 2e bataillon aux Hézettes, le 1er bataillon à Guivry. Le 3e bataillon signale, à 22 heures, des attaques ennemies sur ses compagnies en ligne, qui les repoussent. Le 24 mars, la situation est la suivante : le 3e bataillon, relevé par le 4e régiment de cuirassiers, occupe la cote 106 et le village de La Neuville-en-Beine ; le 2e bataillon, les Hézettes ; le 1er bataillon, Guivry, avec le lieutenant-colonel LAUCAGNE, commandant le régiment. Vers 11 heures, l'attaque ennemie se déclenche, refoulant le 4e cuirassiers, qui occupe le bois de Genlis, et les éléments anglais défendant Les Riez-de-Cugny. Les batteries anglaises se replient. Le 3e bataillon reçoit l'ordre de se porter de La Neuville-en-Beine sur la Butte des Minimes et de se mettre en liaison avec le 2e bataillon qui tient toujours les Hézettes. Il exécute ce mouvement en ordre, malgré un feu très violent d'artillerie et de batteries de mitrailleuses, violemment pressé par l'ennemi et à un moment presque encerclé. A 13 heures, les trois bataillons se trouvent en première ligne et engagés contre un ennemi qui attaque furieusement. Après une attaque sur les Hézettes, attaque repoussée par le 2e bataillon, l'ennemi qui s'est emparé de Caumont, de Commanchon, de Béthancourt, fait de nombreuses tentatives sur la crête de la Tombe-Régnier. A partir de ce moment, l'ennemi attaque sans répit sur tout le front du régiment. Toutes les unités en ligne défendent leurs positions avec acharnement, malgré le silence des artilleries anglaise et française qui ne peuvent répondre aux demandes de barrage. A 17 h.45, l'ennemi, appuyé par une artillerie nombreuse, précédé par de violentes rafales de mitrailleuses, parvient à déboucher du col des Hézettes, descendant de la Butte des Minimes, et atteint la lisière de Guivry, ainsi que la crête entre Guivry – Béthancourt. A 18 heures, le lieutenant-colonel LAUCAGNE donne l'ordre à ses bataillons de se replier en défendant le terrain pied à pied et en direction de Beaugies. Ce mouvement est exécuté en bon ordre malgré le tir continu des mitrailleuses ennemies. A hauteur de Beaugies, les hommes sont ralliés, couvrent le départ de deux batteries d'artillerie et continuent leur repli par échelons sous la protection du 89e régiment d'infanterie, qui vient d'arriver et se déploie en avant de Maucourt. Neuf officiers et plus de 300 hommes, tués ou blessés pour la plupart, ne peuvent rejoindre le régiment qui se reforme à Quesmy et va occuper en deuxième position la Croupe des Usages. La position sera occupée jusqu'à une heure avancée de l'après-midi, heure à laquelle, sous la violence de la pression exercée par l'ennemi sur tout le front, les éléments en ligne se replieront en direction de Noyon. Le 2e bataillon attendra l'ennemi jusqu'au contact et presque jusqu'au corps à corps, le contre-attaquant, le fusillant de ses mitrailleuses presque à bout portant, protégeant ainsi à la fois le repli des troupes de ligne et le repli du régiment. Le régiment traverse Noyon, bombardée et en flammes, pour se porter à Chiry-Ourscamp, où il a reçu l'ordre de cantonner et où il se réorganisera sous d'intenses bombardements. Pendant les journées des 23, 24, 25 mars, l'élan des troupes a été superbe et leur confiance inébranlable. Bien que soutenues seulement par quelques batteries anglaises, notre artillerie étant encore loin, toutes les unités ont rivalisé d'ardeur, ont fait preuve d'une admirable ténacité en défendant pied à pied contre des troupes d'élite, pourvues de puissants moyens d'action et particulièrement d'une quantité inimaginable de mitrailleuses, un terrain qu'elles n'ont quitté qu'à la dernière minute, seulement après avoir reçu l'ordre de se replier et en infligeant des pertes sévères à l'ennemi.

Georges passe au 69e régiment d’infanterie le 28 mars 1918. Il fait partie de l’escadron du « message téléphone » du général commandant de la IIe armée. Il n’a donc pas la même vie que les soldats dans les tranchées. Le 28 mars, le régiment est donc alerté et en deux étapes il gagne Moncetz, au Sud de Châlons, là, sous une pluie battante, les compagnies, abritées tant bien que mal, sous des écuries de fortune, il reçoit ses renforts, ses réapprovisionnements en vivres et en munitions. Le régiment doit embarquer en camions et emmener avec lui ses mitrailleuses, afin d’être apte a combattre au débarquement, les équipages devant faire route par voie de terre. L’embarquement a lieu le 31 mars et, après un voyage fatiguant en camions, qui dure près de vingt-quatre heures, jalonné par Châlons, Athis, Épernay, Dormans, Château-Thierry, Neuilly-Saint-Front, Villers-Cotterêts, Verberie, le régiment débarque à Pont-Sainte-Maxence (Oise) et vient cantonner à Beaurepaire. Mais l’offensive allemande est arrêtée ; le maréchal Foch, qui vient de prendre le commandement des Armées alliées, constitue ses fameuses réserves. La 11e division est désignée pour en faire partie, elle reste donc au repos jusqu’au 13 avril. Le 14 avril, la nouvelle offensive allemande vient de se déclencher dans les Flandres ; d’autre part, l’ennemi est toujours très actif sur les points les plus à l’Ouest du front et Amiens semble une proie tentante pour l’ennemi. Le commandement échelonne les divisions en arrière et parallèlement au front. Du 14 avril au 5 mai, le 69e monte donc vers le Nord par voie de terre jusque dans la région de Doullens, en passant par Creil, Noailles Beauvais, Saint-Maulvis, Bougainville, Saveuse, Ailly-sur-Somme, Saint-Vaast-en-Chaussée, Flesselles, Rubempré, ou le régiment est accueilli magnifiquement par un bataillon écossais et qu’il quitte, le lendemain matin, accompagné par les “ bagpipes ” écossais et le lieutenant-colonel commandant le bataillon, venu saluer le régiment au départ. Du 5 au 30 mai, le 69e cantonne d’abord à Sarton et Thièvres, puis ensuite dans la région d’Ivergny-Est, en soutien de l’armée Anglaise. De nombreuses reconnaissances sont exécutées sur les deuxièmes positions, à l’Ouest de Bus-en-Artois, afin de pouvoir occuper celles-ci le cas échéant. Mais ce n’est pas vers Amiens que l’armée allemande va exécuter une nouvelle offensive et, le 27 mai, se répand la terrible nouvelle de la prise du Chemin-des-dames, puis les jours suivants de l’avance foudroyante des Allemands vers la Marne. Dès le 30 mai, le régiment est alerté ; les 30 et 31 mai, il fait mouvement par voie de terre d’Ivergny à Saint-Vaast-en-Chaussée. Le 3 juin, il embarque en chemin de fer à Saleux (Sud-Ouest d’Amiens), débarque à Pont-Sainte-Maxence et vient cantonner à Beaurepaire. Mais, dès le 1er juin, l’offensive était arrêtée aux lisières de la forêt de Villers-Cotterêts et le commandement apprend qu’une nouvelle offensive allait être tentée par l’ennemi dans le Matz, en direction de Compiègne. La IIe division est alors détachée du 20e corps d’armée qui opère dans la forêt de Villers-Cotterêts et qu’elle n’avait pas quitté depuis le début de la campagne. Le 5 juin, le régiment embarque en camions et débarque à La neuville-Roy. Il a pour mission d’assurer la défense de la deuxième position, sur le front Méry-Belloy. Le 9 juin, l’ennemi, exécutant un violent tir de préparation faisant pressentir une attaque, le régiment est alerté et va garnir la deuxième position. A 4 h 30, les bataillons sont en place ; le bataillon Lemaitre (1er) a pour mission de tenir la position au Nord et au Sud de la route Méry-Ressons ; le bataillon Vétillard (3e) a pour mission d’occuper et de défendre la position de Méry, tandis que le bataillon Dardelet (2e) est en réserve de sous-secteur. L’ennemi attaque à 3 h 18 sur les 36e et 58e divisions, qui tenaient les premières positions. En fin de journée, le bataillon Dardelet est chargé de s’établir sur la position Nord-Est de Courcelles, cote 123, tandis que les deux autres bataillons contiennent l’ennemi sur les positions occupées le matin. Sur la droite, la 18e division d’infanterie tient Belloy, sur la gauche la 36e tient Courcelles. Le 10, à 4 h 25, l’ennemi reprend son attaque, prend Belloy et s’infiltre dans Méry, qui doit être abandonné complètement à 11 heures par les éléments du 3e bataillon qui le tenaient, l’artillerie française ayant ouvert un feu d’anéantissement des plus violents sur le village. Vers 16h 30, le lieutenant-colonel d’Alauzier, chef d’état-major de la division, vient prendre le commandement du régiment qui contient l’ennemi à l’Ouest de Méry. Le soir, une contre-attaque menée par le 4e bataillon de chasseurs à pied et fortement appuyée par le 3e bataillon du 69e, permet de reprendre une partie du village. Pendant la nuit, le régiment s’organise sur place. Le 11, à 11 heures, a lieu la grande contre-attaque du général Mangin ; le 69e, dépassé par les troupes d’attaque, se rassemble dans la région de Méry pour assurer la garde de ce point d’appui ; puis, vers 21 heures, dans la partie Nord de Ménévillers, cote 91. Le 12, la division passe en réserve de la IIIe armée. Le régiment est enlevé en camions : embarquement vers La neuville-Roy, débarquement dans la région de Clairoix, près de Compiègne, au cours duquel le commandant Dardelet est blessé par l’éclatement d’une pièce d’artillerie. La 11e division a pour mission d’assurer la défense de la tête de pont de Compiègne en cas de progression ennemie, le 69e est en réserve de division. Le 14 juin, le régiment se remet en mouvement : embarquement en camions à Compiègne, débarquement à Attichy. Au cours de ce déplacement, quelques obus d’artillerie à longue portée tombent sur les colonnes en mouvement et causent d’assez lourdes pertes. Cantonné à Attichy depuis le 4 juin, le régiment a pour mission, en cas d’alerte, d’assurer la défense de la deuxième position entre la ferme La Faloise et l’Aisne. Des travaux sont immédiatement entrepris. Le 19 juin, la 11e division d'infanterie relève la division marocaine, très éprouvée par les récents combats du 12 juin, dans lesquels l’ennemi avait essayé de percer entre les forêts de Villers-Cotterêts et de Compiègne. Le 69e vient occuper le secteur d’Ambleny, secteur entièrement neuf, ou tout est à organiser. Une guerre toute différente de celle à laquelle le 69e était habitué jusqu’à présent commence alors. Ce n’est plus les terrains bouleversés de Verdun ou de la Somme, mais un paysage riant, très vert, de coquets petits villages dans lesquels les habitants, fuyant précipitamment, ont tout laissé sur place, qui s’offre aux regards des combattants. Les interminables boyaux sont remplacés par des pistes sous-bois ou à travers les blés hauts et dorés, les tranchées par des trous individuels et les abris par ces immenses “ creutes ” qui peuvent abriter des bataillons entiers. Les travaux sont immédiatement entrepris et en très peu de temps toute une ligne de résistance, merveilleusement camouflée est creusée sur la croupe à l’Ouest d’Ambleny. Le 28 juin, les 11e et 153e divisions sont chargées d’une attaque locale ayant pour but de prendre pied sur le plateau de Cutry. La 1ère compagnie du 69e, qui forme l’aile gauche de l’attaque, s’empare de Fosse-en-Bas, ou l’ennemi, complètement surpris, laisse entre nos mains 41 prisonniers, dont 2 officiers. A la tombée de la nuit, les allemands lancent une très violente contre-attaque ; la 1re compagnie est soumise à un bombardement des plus intenses dans Fosse-en-Bas, qui l’oblige à évacuer ce hameau, qui est réoccupé dès le 29. Le 2 juillet, le lieutenant Communier et un détachement de la 10e compagnie occupent le hameau de Préville. Le 6 juillet, le 2e bataillon pousse ses avants postes dans la région boisée évacuée par l’ennemi au Nord d’Ambleny. Enfin, le 12 juillet, après vingt-quatre jours de secteurs, le régiment reçoit l’ordre de relève pour aller au repos. Mais au dernier moment le 1er bataillon est désigné pour rester en secteur et relever sur la gauche un bataillon du 43e régiment d’infanterie qui se trouvait sur la rive gauche de l’Aisne. Les 2e et 3e bataillons viennent à Hautefontaine et dans les creutes du ravin de Montigny-Lengrain. Mais le repos est de courte durée et dès le 16 le régiment reçoit des ordres pour remonter en ligne et prendre part à une grande offensive en direction de Soissons. La surprise fut complète parmi le régiment, tant le secret avait été bien gardé. Aucun travail spécial, aucun renforcement d’artillerie ne faisait prévoir une telle offensive. Aucune préparation d’artillerie ; le 18 juillet, à 4h 35, l’attaque se déclenche les premières vagues partant alors que les premiers obus tombent dans les lignes ennemies. Le 69e, formant l’aile gauche de la 11e division d’infanterie, entre l’Aisne et le cimetière d’Ambleny, a pour mission de s’emparer des hameaux et des hauteurs situées entre Pernant et Ambleny, et de se rabattre le long de l’Aisne en fin d’attaque, opérant ainsi une rotation d’un quart de cercle. Les groupes de fermes et moulins sont rapidement enlevés après quelques petits combats, mais au pied des pentes, le 2e bataillon se trouve pris sous des feux de mitrailleuses des plus violents, provenant des creutes situées à mi-pente et qui lui causent de très lourdes pertes (le capitaine pierre Mounier, commandant provisoirement le bataillon, est grièvement blessé), tandis que le 3e bataillon est obligé de livrer un dur combat pour s’emparer du moulin du Pressoir et de l’hôpital d’évacuation sur la droite, le 26e a pu s’emparer du ravin de Pernant et des vastes creutes qui s’y trouvent, faisant un très grand nombre de prisonniers. Les défenseurs du plateau entre Pernant et Ambleny, qui résistent grâce aux creutes qui les abritent, comprennent qu’ils vont être cernés et abandonnent la résistance pour essayer de regagner leurs lignes. Dans l’après-midi, le régiment atteint tous ses objectifs, c’est-à-dire la voie ferrée qui court le long de l’Aisne. De nombreux prisonniers, des batteries, ainsi qu’un très important matériel reste entre nos mains, et cette journée lui vaut sa deuxième citation à l’ordre de l’armée, ce qui lui donne droit un peu plus tard de porter la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre. Dès le 19, dans l’après-midi, le 69e est relevé ; il vient passer trois jours dans les creutes situées au Sud de Saint-Bandry. Du 22 au 29 juillet, il occupe le secteur de la montagne de Paris, devant Soissons, à l’est du fameux ravin de Saconin, si bombardé ; puis il revient au repos dans les creutes de Saint-Bandry et de Pernant, du 29 juillet au 1er août. Le 2 août, l’ennemi, fortement pressé sur la droite, exécute un mouvement de repli sur la Vesle ; le 69e qui est en soutien de la division, est alerté et suit le mouvement jusque sur la Montagne de Paris, où il travaille à l’organisation d’une deuxième position jusqu’au 11 août, tandis que les chasseurs de la division occupent Soissons. Mais une nouvelle attaque générale est en préparation, la 11e division d’infanterie doit s’intercaler entre la 128e et la 162e, dans la nuit du 19 au 20 août, et a pour mission de pousser sur le plateau de Nouvron-Vingré, en direction de Bieuxy et de Juvigny. Le 69e doit partir derrière le 26e et le dépasser à 2 kilomètres Nord-Est de Nouvron-Vingré, pour continuer l’attaque. Le 21 août, le régiment occupe une ligne qui va d’un point situe à 200m de 4242, où la liaison se fait avec la 1er compagnie du 26e, au point 5942, Sud de la Balise. La ligne suit une tranchée allemande précédée de fil de fer, et est occupée entre la liaison avec le 26e et 5942 par le 2e bataillon du 69e et par la 9e compagnie. Vers 16h55, une attaque se déclenche, conformément aux ordres donnés mais dès le début des tirs de préparation, l’ennemi déclenche un violent tir sur la région de Bieuxy et un barrage préventif de mitrailleuses. Ces tirs empêchent le 4e bataillon de chasseurs à pied de venir prendre ses emplacements. Le 1er bataillon est arrêté presque immédiatement dans sa progression à son débouché sur le plateau Nord de 140 par de violents feux de mitrailleuses. Le 172e régiment d’infanterie à sa droite est également arrêté. Le 2e bataillon réussit à franchir les fils de fer mais est arrêté en avant de la lisière du bois que l’ennemi occupe avec de nombreuses mitrailleuses. Vers 18 heures, l’ennemi tente une contre-attaque sur les éléments qui ont gagné la lisière du bois, elle est repoussée par les éléments restés dans la tranchée. Le 3e bataillon arrive à pousser d’environ 200m dans le ravin de Bieuxy mais il est immédiatement arrêté par de nombreuses mitrailleuses. En conséquence, l’attaque est arrêtée, il faut s’organiser sur les positions. Dans la soirée et durant la 1er partie de la nuit, violents bombardements intermittents sur Bieuxy.

Bieuxy

George est mort le 21 août 1918 à Bieuxy, sans doute par un obus. Une plaque est sur la tombe de son père au cimetière de Fleury.

Porte georges tombe

Citation au journal officiel du 17 mai 1922 : « brave soldat. Tombé glorieusement pour la France le 20 août 1918 à Bieuxy. Croix de guerre avec étoile de bronze ». 

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

Les déplacements de Georges durant la guerre

Sources

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