Créer un site internet

Blog

BERTRAND André

Le 17/04/2018

Bertrand andre

Il est né le 28 août 1897 à Fleury, fils de BERTRAND Auguste Alexandre et BELTIER Marie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme ouvrier boulanger.

Sur sa fiche de décès il est écrit suicide mais sur sa fiche matricule il est écrit "décédé le 12 décembre 1917 sur le champ de bataille de Verdun. Mort pour la France"

André arrive au 4e bataillon de chasseurs à pied le 11 janvier 1916 où il le retrouve en Lorraine pendant que le bataillon effectue des travaux en deuxième ligne au fort de Manonviller. Le 21 février, il se rend sur Verdun et le 24 arrive à Souville et part dans les tranchées entre Bezonvaux et la cote du Poivre, dès l’arrivée il faut creuser des tranchées dans la nuit et l’après-midi les allemands attaquent mais sont contenus. Par la suite le bataillon avance mais sans munition il se replie sur Vaux, il est rejoint pas une division et repart sur le village de Bezonvaux pour organiser le front qu’il tiendra jusqu’au 5 mars sous un bombardement terrible et avec de nombreuses attaques allemandes. Il est relevé puis part le 13 avril pour la cote 304, l’artillerie martèle les positions françaises sans répit. Pendant neuf jours, les soldats restent sous la mitraille et les bombardements, il y a de nombreuses pertes. En juillet et août, le bataillon part pour la Somme au côté des anglais, au début il est en réserve puis le neuvième jour part en première ligne pour occuper Hardecourt et ses abords. Il attaque le matin du 20 juillet la tranchée de Koloméa, elle n’est qu’à 600 mètres mais en raison de la forme du terrain, les tirs de destruction ne font que peu de dégâts et les défenseurs sont tous intacts. Arrêtés à 100 mètres, par une fusillade nourrie, il s’accroche et réussi à prendre l’objectif avant midi. Une deuxième attaque, menée par le bataillon le 18 août, est aussi heureuse que la première. Des pertes très graves sont infligées à l’ennemi : 135 prisonniers, 6 canons sont capturés. Le bataillon a atteint son objectif. Relevé, il retourne au repos dans la Somme. En novembre 1916, il est appelé dans le même secteur. L'offensive se poursuit. Pendant la journée du 16 novembre, une contre-attaque allemande ébranle la ligne tenue par un régiment de zouaves au bois de Saint-Pierre-Waast. Le bataillon est appelé en hâte pour rétablir la situation. Le bataillon remplit sa mission et tient tête pendant six jours à un ennemi toujours renforcé pour arrêter à tout prix l'offensive franco-britannique. En décembre, le bataillon revient en Lorraine et cantonne à Saint-Nicolas-de-Port, sa garnison. Après un séjour d'une semaine, le bataillon prend le secteur de la forêt de Champenoux. Il occupe Brin et le Four-à-Chaux, les petits postes bordent la Seille. L'activité est nulle dans ce secteur, le calme est absolu. Cette période tient lieu de repos aux chasseurs habitués à la vie active des secteurs d'attaque.

Dans le courant du mois de février 1917, le bataillon exécute des travaux de deuxième ligne dans la région de Baccarat. En mars, il embarque à Charmes. L'offensive de l'Aisne va commencer, de nombreux préparatifs sont faits en vue de cette offensive. Le 16 avril à 6 heures du matin, l'offensive commence, les progrès sont lents mais le bataillon qui est en réserve n’intervient qu’au début du mois de mai pour prendre le plateau du Chemin des Dames. Dans le courant de la nuit du 4 au 5, les chasseurs sont disposés par petits paquets dans des trous d'obus. Au jour, ils se recouvrent de leur toile de tente pour se soustraire aux investigations actives de l'aviation ennemie. Des avions ennemis les survolent à faible altitude dès l'arrivée du jour. Rien ne bouge. Les positions françaises ne paraissent pas plus garnies que d'habitude. Les Allemands ne craignent pas l'attaque ce jour-là. Cependant, à 9 heures, leurs observateurs voyaient surgir de toutes parts les troupes d'assaut. La première phase de l’attaque, menée par deux compagnies, doit dégager la cuvette de Braye-en-Laonnois afin de permettre au bataillon de se mettre en place pour la deuxième partie de l'attaque qui doit libérer le belvédère important du Chemin des Dames. La lutte est courte, mais violente. La 2e compagnie nettoie la tranchée du Havre à coups de grenades pendant que la 4e compagnie s'empare de la tranchée de l'Anse et d'une partie du bois du Drapeau. La réaction se fait vite sentir. A trois reprises, l'ennemi contre-attaque furieusement. Derrière le bataillon vers la gauche, la ferme Froidmont et la Bascule sont de véritables nids de mitrailleuses tirant sans arrêt et fauchant tout ce qui avance. Cette grêle de balles arrête la progression du bataillon et durant la nuit, alors que le bataillon tient la nouvelle ligne, une contre-attaque puissante menée par des grenadiers prussiens réussit à reprendre à la 2e compagnie une partie de la tranchée du Havre. Cette compagnie, presque sans munitions et sans cadre reprend à la baïonnette, dans un splendide retour offensif, la totalité du terrain qu'elle occupait quelque instant avant. Le bataillon reste engagé jusqu’au 17 mai 1917 puis part pour quelques semaines en repos dans la région de Château-Thierry avant d’être transporté en Lorraine et tenir le secteur Flirey-Beaumont. L’activité est assez faible et il n’y a que quelques combats.

Le 22 septembre 1917, André se rend dans le 59e bataillon de chasseurs à pied qui se trouve sur Avocourt puis en octobre à Vaux et Bezonvaux.

Bezonvaux meuse 1916 ravin de la fontaine

André est mort le 11 décembre 1917 et malheureusement, ni l’historique du régiment, ni le journal de marches et d’opérations permet de connaitre en détail sa vie entre son incorporation au 59e bataillon de chasseurs à pied et son décès. Il est mort pour la France dans le secteur de Verdun contrairement à ce que sa fiche de décès indique. Devant l’afflux de fiche, il y a eu des erreurs, c’est ce qui s’est passé pour André.

Il repose aujourd'hui à Fleury-devant-Douaumont, à la Nécropole National de Douaumont, tombe 2375.

Bertrand andre 1 Bertrand andre 2

Merci à Brice Périn pour les photos

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

BERTRAND Désiré

Le 17/04/2018

Bertrand desire

Il est né le 24 mars 1888 à Fleury, fils de BERTRAND Amédée Gustave et RENAUD Anne. Marié le 25 octobre 1913 à Fleury avec LETORD Mariette. Avant la guerre, il travaillait comme ouvrier de culture.

Désiré arrive au 356e Régiment d'infanterie le 3 août 1914 qui est basé à Troyes, il va par la suite se rendre progressivement à Toul où il est affecté à la défense mobile de la place. Après avoir séjourné quarante-huit heures à Limey, le régiment reçoit l'ordre de marcher sur Pont-à-Mousson, d'occuper et d'organiser défensivement le mamelon Sud-Ouest de Montrichard et le saillant Nord de la forêt de Puvenelle ; il tient ce front les 21 et 22 août et y exécute des travaux de retranchement ; ses compagnies de réserve, au centre du dispositif, stationnent à Montauville. Le 23 août, par Mamey, Martincourt et Gézaincourt, il fait mouvement sur Rogéville ; sa mission générale est de tenir le plateau de Saizerais et de creuser des Tranchées au Sud de l'Ache ; il organise des centres de résistance avec le souci scrupuleux d'une défense méthodique et jusqu'au 31 août il transforme les points d'appui autour de Rogéville et la localité elle-même en réduits solides; au début de septembre, il se porte sur Toul par Royaumeix, puis il est embarqué à destination de Ludres et Jarville ; le 4 septembre, il est à Lupcourt ; le lendemain, par voie ferrée, il est transporté à Toul. Le régiment est cependant arrêté par un ordre pour prendre position en réserve face à Laneuville-devant-Nancy et au canal de la marne au Rhin. La période des combats approche ; les marches, les déplacements, les travaux de campagne que la défense mobile de la place de Toul avait nécessités ont pris fin ; le régiment participe activement d'abord à la bataille du Grand couronné qui délivre Nancy, ensuite aux attaques sur la Meuse qui dégagent le fort de Troyon. Le 5 septembre, dans l'après-midi, le régiment est tenu prêt à entrer en action, comme troupe réservée, sur les collines de la rive gauche de la Meurthe dans la zone ferme la grange, la Broyère, le Châlet. Dans cette situation, il organise un repli de position et reste en alerte de jour et de nuit; le 6 septembre, il cantonne à Gondreville et Fontenoy ; le lendemain, placé en réserve des troupes qui se battent dans le bois de la Côte-en-Haye, il est exposé au feu violent et continu des batteries lourdes allemandes ; le 8 septembre, il vient s'établir à Avrainville et en part vingt-quatre heures après pour Lérouville et Mécrin ; le 10 septembre, au petit jour, il vient occuper Apremont, et le soir, il prend les avant-postes à Saint-Mihiel. Les allemands attaquent le fort de Troyon qui est tout proche, un bataillon du régiment est envoyé en renfort et attaque le 13 septembre ; le fort reste français. Pendant ce temps le reste du régiment, un autre bataillon protège l’artillerie qui attaque la cote 337 où l’artillerie allemande tir sur le fort ; le 13 il se repli et cantonne à Lavignéville. Le 15, le régiment est regroupé au Deuxnouds-aux-bois ; le 17, il cantonne à Hattonchâtel. Le 20 septembre et pendant plusieurs jours, il traverse le bois de la Voisogne et participe à la prise du village de Limey puis continue l’avancée avant de se replier sous la pression allemande, aux positions de départ.  Jusqu'au commencement du mois de mars 1915, le Régiment occupe et organise les positions comprenant le bois de la Lampe, le bois dit le brûlé et le bois des Chambrottes. Aucun événement notable ne marque cette période faite uniquement de durs travaux et de bombardements intermittents. Pendant tout un hiver rigoureux il lutte dans des conditions précaires contre les intempéries particulièrement pénibles sur ce sol humide de Lorraine.

Le 1er mars, un bataillon part pour le Bois-le-Prêtre qui domine Pont-à-Mousson et un autre reste au bois dit le brûlé. De part et d'autre, il n'y a aucune opération importante, mais les unités en ligne doivent subir souvent les bombardements intenses que les Allemands déclenchent sur tout le front lorsqu'une action se déroule vers la Croix des Carmes ou la lisière Ouest de la forêt. Début avril, tout le régiment se rend au Bois-le-Prêtre pour prendre la tranchée « hors bois », l’artillerie prépare l’attaque puis l’infanterie s’élance avant de tomber sur un barrage allemand, devant les pertes il faut renoncer à l’assaut et pendant les jours suivants, le régiment s’emploie à l’organisation du terrain sous un tir d’artillerie ininterrompu. Le 10 avril, l’ordre est donné de reprendre l’offensive, l’objectif est atteint et trois mitrailleuses ennemies sont capturées. Les allemands commencent aussitôt une contre-attaque et malgré de nombreuses pertes elle est repoussée. A partir du 11 avril, le 356e régiment d’infanterie organise sans répit le terrain qu'il a enlevé, le 1er mai une tentative allemande pour reprendre la tranchée échoue. Le 30 mai, une attaque est montée dans le secteur du quart en réserve et hors bois, la préparation de l’artillerie commence à 10h00 et c’est à 12h15 que le régiment franchi le terrain libre et atteint la première partie des objectifs et engage un combat à la grenade et à la baïonnette. A la suite d'un violent corps à corps l'ennemi évacue la position, laissant sur place un grand nombre de tués, de blessés et une trentaine de prisonniers. A partir de ce moment l'attaque se fixe sur les tranchées conquises. Des barrages sont établis aux endroits critiques et l'organisation du terrain commence. Le 31 mai, après une canonnade de plusieurs heures, les Allemands attaquent et ce n’est que dans la nuit que la contre-attaque française repousse l’ennemi ; le jour suivant il y a les mêmes combats qui finit par la défaite allemande. Pendant un an encore, le 356e régiment d’infanterie reste dans ce Bois-le-Prêtre où tant d'efforts sanglants ont déjà été dépensés. A part quelques coups de main ou reconnaissances, il n'y a plus de ces combats exaspérés et sévères qui ont marqué la fin de l'année 1914 et le commencement de l'année 1915. Mais aucun répit n'est laissé aux défenseurs de la forêt. Tous les jours les mines et les obus s'écrasent sur les différentes parties du secteur. La zone des Petites et Grandes carrières connaît en particulier des pertes journalières et nombreuses.

Le 20 juillet 1916, le 356e est transporté au camp de Saffais où, jusqu'au 10 août, il procède à l'instruction des cadres et de la troupe, à l'amalgame des renforts et à l'entraînement progressif de ses unités par des exercices et des manœuvres fréquents et bien étudiés. Le 11 août, il embarque à Ludres pour la région de Verdun. Le 28 août, il relève un régiment dans le secteur de la Lauffée et de la tranchée du Chenois-la-Montagne. Le 4 septembre, les allemands donnent l'assaut, après un écrasement préparatoire de l'objectif par des batteries de gros calibres et des lance-mines, des tranchées au Nord du fort de Tavannes, dans la zone du Chenois et du fortin barrant la route de Vaux. Durant toute la journée, le régiment résiste, perd les tranchées et les reprend, en fin d’après-midi, les Allemands se vengent de leur insuccès par un bombardement terrible ; ce n’est que le soir que le régiment prend le temps de reconstruire les tranchées. Vers 21h15 une grande explosion se produit à la sortie Ouest du tunnel de Tavannes, ; un quart d'heure après, une vague épaisse de fumée remplit le tunnel jusqu'au-delà de la cheminée centrale et gagne rapidement la sortie Est. La nappe de gaz est intense et chargée d'oxyde de carbone ; il est impossible, même avec des masques et des appareils respiratoires, pour opérer le sauvetage de la garnison et des services qui s'y trouvent, de pénétrer dans le souterrain. Quelques dizaines de minutes après, demis asphyxiés et à demi vêtus en surgissent par groupes affolés ; ils sont recueillis par l’équipe médicale du régiment qui est venu occuper des abris disponibles à proximité de la fontaine de Tavannes ; ils ne savent pas ce qui s'est passé et ne peuvent fournir aucune explication ni sur les causes de cette formidable explosion, ni sur les effets de l'incendie qu'elle a allumé. Les nappes de fumée, en brouillard opaque, se répandent au loin et montent très haut dans le ciel ; elles provoquent de la part de l'ennemi un redoublement du tir de son Artillerie ; les obus interdisent complètement les accès du tunnel ; lorsque, dans la nuit, les premiers secours essaient d'y entrer, ils se heurtent à d'effroyables décombres et à des monceaux de cadavres calcinés. Le 6 septembre, une attaque est lancée et l’ennemi s’enfuit sans résistance ; les jours suivants il y a un duel d’artillerie. Le 11 septembre, le régiment est relevé et cantonne à Combles et Véel. D'octobre à Noël, il tient le secteur de Blémerey, Domèvre et Marainvilliers ; fin décembre, il cantonne à Laronxe et Lunéville.

En janvier 1917, le régiment se rend dans le secteur de la forêt de Parroy. Il est chargé de tenir les centres de résistance d'Emberménil, des Arrieux, de Gouteleine et les ouvrages des Bouleaux. Il travaille avec une activité inlassable à l'entretien des Tranchées, des réseaux de fils de fer, des boyaux et des voies de communication, à l'amélioration des abris et des sapes. Le 3 février, un Nieuport s'abat devant Emberménil ; les aviateurs sont écrasés sous l'appareil et les Allemands tirent au canon sur les débris pour en achever la destruction. Le 6 février, les Allemands essaient un vigoureux coup de main ; Les îlots de résistance s'organisent et une contre-attaque menée par la section de réserve arrête définitivement l'incursion ennemie, refoule les allemands sur la route de Xousse et reprend possession intégrale de la ligne un instant perdue. Le 6 mars, le régiment tente à son tour un coup de main et réussi rapidement. Après une quinzaine de jours passés au repos à Marainvilliers, Manonvilliers et Crion, le régiment reprend ses positions de première ligne en forêt de Parroy ; le 16 avril attaque une tranchée allemande qui est évacuée dans la foulée par l’ennemi. De fin avril au 19 juin, le régiment part en entraînement au camp de Saffais et embarque le 20 juin à destination de Verdun. Le 25, il prend position sur le pentes Sud de la cote 304 où les allemands se montrent très actifs : luttent à la grenade, à la torpille et à la mine. Les jours suivants sont ponctués par de nombreuses attaques à l’artillerie, aux lance flammes et l’infanterie, le régiment subit de nombreuses pertes mais ne lâche pas son secteur jusqu’au 30 juin où il se fait relever. Après un court repos à Autrecourt, le régiment part faire des travaux au bois bourrus et au Mort-Homme. Fin juillet, il est transporté dans la région de Belfort puis le 10 août entre en secteur dans la zone de Pfetterhouse, Seppois-le-Bas, Courtelevant où il reste jusqu'à la fin de l'année.

Au commencement de l’année 1918, le régiment est toujours en Alsace. Malgré la mauvaise saison, le régiment ne reste pas inactif ; il continue à améliorer l'organisation défensive du terrain confié à sa garde. Chaque jour, des reconnaissances offensives sont poussées sur divers points, jusqu'aux lignes ennemies et rapportent de précieux renseignements. De leur côté, les Allemands gênent les travaux en exécutant nuit et jour des tirs de harcèlement et en bombardant à gaz. Le 29 mars, à la suite d'une violente préparation, ils font un coup de main sur l'Entre-Largue. Pris sous le feu des mitrailleuses et des fusils mitrailleurs, ils sont obligés de refluer en désordre dans leurs tranchées. Dans la première quinzaine de mai, le régiment est mis à l'arrière. Le 19 mai, il est embarqué à Fontaine à destination de la Somme. Il arrive à Serqueux le 21 mai et se porte, par étapes de nuit, à Fourdrinoy et Saisseval. Jusqu'au 27 mai, l'instruction est poussée à fond dans les unités qui s'exercent aux manœuvres en liaison avec les chars d'assaut. Le 27 mai, l'alerte est donnée. Les allemands attaquent sur un large front et enfoncent les lignes du plateau du Chemin des Dames ; le 30, le régiment est enlevé en camions et transporté rapidement dans la région de Château-Thierry. Il est immédiatement mis en première ligne pour faire barrage aux allemands qui durant les jours suivants vont faire reculer le régiment mais arrive tout de même à stopper l’avance après plusieurs jours de combat. Le 4 juin, il est relevé par les américains et passe en réserve à Vendrest avant d’être rappelé dans l’urgence aux environs du village de Gandelu où il opère une contre-attaque qui permet de libérer Vinly et Veuilly-la-Poterie. Le 1er juillet, le régiment bivouaque aux environs de Montreuil-aux-Lions ; du 2 au 14, il est placé en réserve, au Sud de Château-Thierry, dans la région de Montmirail. Le 15 et 10 jours durant, les allemands attaquent, progresse dans le bois de Condé, victoire et défaite se suivent mais au bout de plusieurs jours d’intenses combats l’ennemi recule après de lourde perte ; 3 kms sont gagnés. Le 25, le régiment part au repos et est placé en réserve à Fontenelle, Villemoyenne et Bailly. A partir du 25 août, il occupe le secteur de Vauquois et essuie de nombreuses attaquent. Le 20 septembre, le régiment est transporté en Champagne, arrive le 3 octobre à Sommepy où l’ennemi résiste éperdument. Dans la journée des tranchées sont prises et le lendemain l'engagement est repris avec une vigueur nouvelle ; l'ennemi inonde le terrain de gaz vésicants; le bombardement redouble de fureur et empoisonne le sol d'ypérite dont la vapeur sournoise et invisible s'attache aux vêtements et brûle les poumons, les yeux et la peau ; sans trêve, obus explosifs et toxiques s'abattent sur les premières vagues ; héroïquement, elles font tomber l'un après l'autre tous les centres de résistance sur le terrain ravagé par la mitraille et arrosé d'une pluie de balles. Le 6 octobre, il doit atteindre la lisière Nord du bois du Château de Bémont, appuyé par les artilleries de plusieurs divisions et un bataillon de chars blindés. Les batteries françaises exécutent leurs tirs destructifs qui durent toute la journée du 7 octobre ; le 8, un bataillon attaque le retranchement d'Orfeuil et avance jusqu’au baraquements Nord du Wallemuller Lager ; le 9 la résistance acharnée des allemands empêche de continuer la progression. Le 10 octobre, sous la poussée continuelle des compagnies de première ligne dont l'intrépide élan ne faiblit pas, malgré l'ouragan de fer qui s'abat sur elles, l'ennemi enfin cède et bat en retraite vers l’Aisne. Mais Désiré n’aura pas la chance de continué. Il meurt le 10 octobre 1918 à la ferme Médéhat, 1 mois avant la fin de la guerre alors qu’il est au front depuis a mobilisation.

Ferme medeah

Il repose aujourd'hui à Sommepy-Tahure, à la Nécropole Nationale, tombe 838 au côté de 4067 soldats.

1520877606 dscf3575 1520877459 dscf3566

1520878176 dscf3564

Merci à Alain MORISOT pour les photos à la nécropole

BERTRAND Georges Fernand

Le 17/04/2018

Bertrand georges fernand

Il est né le 9 mars 1882 à Fleury, fils de BERTRAND Amédée Gustave et de RENAULT Marie Léonie, demi-frère de BERTRAND Désiré. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme domestique.

Georges arrive au 82e régiment d'infanterie le 12 août 1914 qui se trouve déjà aux bords de la Meuse à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite. Du 31 au 7 novembre, le régiment cantonnement à Aubréville et reçoit la venue de renfort. La période que fera le régiment sur ce terrain à partir du 7 se fera avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps.

Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris. Le 16 février, les allemands recommencent une attaque avec de plus gros calibres d’artilleries, l’infanterie se jettent en direction des tranchées françaises mais la réponse les stoppe nets, l’ennemi sort part des sapes (tunnel à hauteur d’homme qui relie les deux tranchées) et arrive à s’emparer des premières lignes et séparer les unités. Les contre-attaques françaises permettent de reprendre les lignes perdues. Jusqu’à la fin février le régiment alterne avec des périodes de repos et cette position de la cote 263. Du 28 février au 2 mars, une série d'attaques de démonstration sont demandées à un bataillon ; ces petites actions accompagnent l'attaque et la prise de Vauquois par la 10e division. Les 3, 4, 5, 6 et 7 avril, la division tente une attaque locale à cheval sur la Haute-Chevauchée et la cote 263, n'ayant pour but que d'élargir les positions dans cette région. Un bataillon attaque avec d’autres régiments des postions ennemis mais éprouve de fortes pertes à cause des mitrailleuses et ne fait qu’une petite avance. Les autres bataillons tiennent les positions des Meurissons et de Bolante. Le 22 avril 1915, alors que le régiment est en place dans sa tranchée, l’artillerie allemande frappe de plein fouet et détruit le parapet, ce jour-là il n’y aura qu’un mort : Georges.

263

Georges est mort le 22 avril sur la cote 263, durant l'attaque. D'après la mairie de Fleury, sa tombe se trouve au cimetière mais ce n'est qu'un tas de terre, il a sans doute été déplacé à l'ossuaire.

Il est cité à l'ordre du GQG (grand quartier général) ce qui signifie à l'ordre de l'armée, n°6566 DP du 24/07/1919 : « Très bon soldat, a été mortellement blessé à son poste de combat le 22 août 1915 ».

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)

Cdg 1 etoile bronzeMedaille militaire

BRETON Constant Auguste

Le 17/04/2018

Breton constant portrait Breton constant auguste

Il est né le 26 juillet 1897 à Fleury, fils de BRETON Gustave Anthanase et de HUOT Eugénie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Constant arrive le 1er septembre 1916 au 17e bataillon de Chasseurs à pied qui se trouve proche de Barleux. Il part aux tranchées le 3 et le 5 est en première ligne jusqu’à fin septembre où il est ensuite relevé jusqu’au 8 octobre. Du 9 au 16, le bataillon séjourne dans un camp et subis des attaques d’avions durant le nuit puis part dans un autre camp car est en réserve. Le 21, ordre est donné de se tenir prêts mais dans la soirée est annulé jusqu’au 22 octobre et le bataillon part au ravin des colonels et reste en réserve.  Le 29 octobre, le bataillon est en ligne devant Biaches et la Maisonnette quand l'ennemi déclenche subitement un formidable tir de destruction qui dure toute la journée ; les communications sont interrompues en un instant, et toutes les tranchées comblées ; après presque 10 heures de bombardement, l’infanterie allemande attaque. De Biaches à la Maisonnette, les survivants jaillissent de leurs trous d'obus et refoulent à la grenade les vagues d'assaut ennemies ; mais les Allemands réussissent à s'emparer de la Maisonnette, une compagnie réussit à organiser le terrain et à enrayer toutes les tentatives faites par l’ennemi pour exploiter son succès. Le bataillon est relevé le 1er novembre et part au repos à Domart-sur-la-Luce. Le 7 novembre il embarque dans des trains pour aller à Villers-Cotterêts et est mis à la disposition de la défense de Paris où il va effectuer des travaux 4 jours par semaine et 2 jours d’instruction. Fin novembre il quitte ses cantonnements pour aller prendre le secteur de Hautebraye et Berry et tien le secteur jusqu’au 3 janvier 1917 et il part cantonner à Gilocourt. Jusqu’au mois d’avril, il participe à l’élaboration des procédés de combat de l’infanterie en liaison avec les chars d’assaut. La méthode fut appliquée au combat du Cornillet en avril et du moulin de Laffaux le 5 mai. Dans la nuit du 16 au 17, le bataillon quitte l'arsenal de Mourmelon où il était cantonné et se rend à ses emplacements d'attaque. Une compagnie part en première ligne pour aménager des passages pour les chars et le reste du bataillon est en réserve au bois des Cuisines, 2km derrières. Au petit matin, l’attaque à lieu et les vagues d’assaut sont arrêtées à la deuxième ligne ennemie. Plus tard dans la matinée, après un bombardement d’une extrême violence, l’ennemi contre-attaque vigoureusement et la compagnie arrête net ce retour offensif. Malgré l’avancé, la prise de la deuxième position n’étant pas réalisé, les chars n’attaquent pas et le bataillon repart pour Mourmelon dans la nuit du 17 au 18 avril. Jusqu’à début mai, il perfectionne l’instruction et embarque le 1er mai pour la région de Soissons. Le 5 mai, l’attaque commence par un bombardement puis les chars d’assaut foncent, les mitrailleuses ennemies ripostent et font de lourdes pertes chez les fantassins mais la première ligne est prise. Les jours suivants sont employés à dépanner les appareils restés sur le terrain et à des reconnaissances et part le 10 mai à Gilocourt pour des travaux et aménagement du camp. Début juin, le bataillon est transféré vers le Chemin des Dames pour attaquer le 10. Le quartier affecté au bataillon est le plus dangereux car il comprend la partie de notre ancienne ligne que l'ennemi n'a pu prendre, le bataillon est donc en flèche, avec, sur les côtés, des groupes allemands extrêmement actifs ; il n'y a pas de postes d'écoute, car la ligne ennemie se trouve à 15 mètres. Pendant 48 jours, il va tuer chaque allemand qui dépasse la tête, attaquer à coups de grenades, ceci permet aux compagnies de réserve de venir travailler pour la construction d’une nouvelle tranchée. Le 21 juin, le bataillon est relevé et va au repos à Chavonne ; le 23, il remonte par alerte, l'ennemi ayant pris une partie des tranchées qu’il a quittée l'avant-veille. Une compagnie contre-attaque et, en une heure, reprend tout le terrain perdu. Après un second séjour dans le secteur de la ferme de la Royère, qu'il organise offensivement, le bataillon quitte la région et part pour l'armée d'Alsace. Après avoir assuré la garde du secteur Schönholz, depuis le 10 septembre, le bataillon est chargé d'enlever les positions ennemies qu'il a en face de lui et dont ses patrouilleurs ont percé quelques secrets. L'attaque est fixée au 7 novembre ; une compagnie attaquera la position ennemie dans sa partie la plus large ; elle agira en liaison avec le 60e bataillon de chasseurs à pied qui marchera à sa gauche. Une formidable préparation d'artillerie est annoncée. Dans l’après-midi, l’assaut est donné mais les allemands font de violent tir de contre-préparation qui fait quelques tués et de nombreux blessés. Au moment venu, les chasseurs s’élancent, franchissent deux lignes de fortins, nettoient les abris et prennent tout le bois. Le commandement avait prévu un arrêt d'une heure au premier objectif, mais une compagnie fonce sur la ligne fixée comme objectif final et s'en empare malgré une résistance acharnée. Le bataillon reste en secteur pendant trois jours pour organiser le terrain, puis il est relevé et le 13 part dans la région de Villersexel.

Le 18 novembre 1917, Constant part rejoindre le 5e bataillon de chasseurs alpins qui se trouve en cantonnement à Arpenans, à l’Est de Vesoul. Du 4 au 14 décembre, le bataillon achève, à Voujaucourt, sa période de repos. Puis, il reçoit l’ordre de gagner la vallée de la Thur et, par Montbéliard, Belfort, Masevaux et la route Joffre, vient s’installer d’abord à Bitschwiller, puis à Moosch. Il doit, éventuellement assurer la défense de la vallée de la Thur contre une attaque de grande envergure que pourrait déclencher l’ennemi sur tout le front Grand-Ballon – Thaan, tenu actuellement par les bataillons de la division, et qui pourrait amener un débordement de la vallée de la Thur tant par la trouée de Thann que par la percée Sudelkopf – Willer. L’instruction reprend dans les compagnies. La compagnie de mitrailleuse quitte Moosch durant quelques jours pour aller suivre au fort d’Offemont, près Belfort, un cours de tir indirect.

La journée du 5 janvier 1918 se passe en reconnaissances effectuées par les cadres du bataillon, dans le secteur de l’Hartmannswillerkopf, où le 5e bataillon de chasseurs alpins doit aller relever le 28e bataillon de chasseurs. La relève commencée d’abord sans incident, fait déclencher vers le milieu de la nuit un violent tir de l’artillerie ennemie qui atteint quelques chasseurs. Le secteur du bataillon se divise en trois sous-secteurs : celui de droite, que tient la compagnie Bégel, embrasse les pentes Est de l’Hartmannswillerkopf, descendant vers le Rehfelsen, défendu par le 24e bataillon de chasseurs ; le sous-secteur du centre, englobant les pentes Sud et Sud-Ouest de l’Hartmannswillerkopf, est occupé par la compagnie Rochut, dont les derniers éléments de réserve sont accrochés aux pentes du Molkenrain. La compagnie Poirot tient les pentes du Guttenbachrunz, à gauche de la compagnie Rochut et se relie dans les profondeurs du ravin de Bonne-Goutte avec le 27e bataillon de chasseurs. Le poste de commandement du chef de bataillon est au camp de Pierres, sur les pentes du Molkenrain, gardé par deux sections de la compagnie Petitfils dont les autres éléments demeurent en réserve au camp Wagram. La compagnie de mitrailleuse est disséminée sur le Silberloch, le camp de Pierres, le groupe Pau et la Roche Mégard. Le froid sévit bientôt : la neige tombe épaisse, voilant tous ces ravages mais rendant le secteur impraticable. Les pistes disparaissent, les boyaux se comblent et, malgré toutes les rigueurs du temps, les chasseurs continuent à monter crânement la garde, surveillant avec zèle l’ennemi dont l’artillerie et les obusiers de tranchée déploient chaque jour une sérieuse activité. Le 28e bataillon de chasseurs a déjà subi, fin décembre, un coup de main allemand, précédé d’une sévère préparation et tout fait prévoir que l’ennemi songe à une nouvelle action sur le secteur. Il exécute des tirs de démolition sur les tranchées, arrose de ses minenwerfer (mortier de 76mm) toutes les positions, concentrant sur les pistes et le boyaux ses obus de petit calibre. Par des tirs à obus asphyxiants et à ypérite, il prend à partie les batteries françaises. Rien pourtant ne se produit et, dans la nuit du 28 au 29 janvier 1918, le bataillon est relevé par le 17e bataillon. Il redescend cantonner à Willer, puis remonte, le 31, au Grand-Ballon relever le 57e bataillon de chasseurs. Le nouveau secteur du bataillon va, approximativement, des pentes Est du Storkenkopf au col de Furstacker, légèrement au Sud du Sudelkopf, en englobant et contournant le piton du ballon de Guebwiller. Le 5e bataillon de chasseurs est en liaison à droite avec le 24e bataillon de chasseurs qui tient le Sudelkopf, à gauche avec le 109e régiment d’infanterie. Durant cette période, le bataillon eut relativement peu à souffrir de l’ennemi, l’étendue de son front, les patrouilles exécutées chaque nuit en avant de ses lignes et la rigueur du froid le font relever le 21 février. Pendant toute la période du 1er jusqu’à sa relève, le secteur est assez calme au début et s’agite légèrement dans la deuxième période dans la partie du Judenhut. Il n’y aura que deux tués.

Judenhut

Constant est mort le 7 février 1918 au Judenhut, dans une reconnaissance ou durant la défense de sa tranchée. Il est enterré au cimetière de Fleury la Vallée où il repose toujours.

Breton constant auguste tombe

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

CHAIX Louis Germain

Le 17/04/2018

Chaix louis germain

Il est né le 5 décembre 1889 à Fleury. Il est le fils de CHAIX Maxime Paul et de BERTHILLON Marie Victoire. Marié le 2 mars 1912 à Neuilly (89) avec MARTINOT Juliette Louise Lizianne. Avant la guerre, il travaillait comme conducteur de travaux.

Louis arrive le 4 août 1914 au 282e régiment d'infanterie qui se trouve à Montargis. Il part le 9 août pour Saint-Mihiel et cantonne à Buxerulles et Woinville et se couvre par des avant-postes sur la ligne des Hauts-de-Meuse qu'il met en état de défense. Le 16 août, il prend les avant-postes en avant de Pannes alors que ceux ennemis sont signalés sur la ligne Doncourt – Tronville - Les Baraques. Le 18, reste en réserve à Beney et à Xammes pendant que l’ennemi menace Pont-à-Mousson ; le 23, deux compagnies du régiment sont envoyées à Jaulny. Le 25, il se porte vers le Nord, en direction de Conflans-en-Jarnisy et un bataillon passe le Longeau et prend position dans le bois situé au Nord-Ouest de cette localité et reçoit quelques coups de canon, un autre bataillon se déploie face à l’Est mais ne peut atteindre l’Yron. Le 27, le régiment est embarqué à Saint-Mihiel pour se rendre dans le Nord, débarque vers Montdidier le lendemain et cantonne à Laucourt. L’ordre de repli est reçu et le régiment se retrouve en réserve et pendant plusieurs jours à changer de cantonnement pour défendre les portes de Paris (Breuil-le-Sec puis un repli les mènent vers Luzarches). Ce n’est que le 6 septembre que l’offensive est reprise, les premiers coups de feu sont reçus au Nord de Marcilly, le régiment progresse vers la cote 115 malgré le feu de l’artillerie. L’attaque est donnée mais elle se heurte à un talus très élevé couronné par des mitrailleuses, en quelques minutes plus de 300 tombent et après deux tentatives, le repli est ordonné à la tombée de la nuit et le régiment bivouaque à la ferme Saint-Michel. Le 8 septembre, l'ennemi se retire ; le mouvement en avant est repris, mais la brigade est arrêtée sur la rive droite de la Thérouanne par le tir de l'artillerie lourde. Le régiment subit des pertes sensibles ; un bataillon parvient cependant à gagner la cote 124, qui domine Étrépilly. Le régiment bivouaque à l'Est de la ferme Saint-Gobert et organise la position La Râperie - cote 124. Le lendemain, il est de nouveau soumis à un bombardement d'artillerie lourde. Le 10, l'offensive est reprise et le soir, le régiment bivouaque aux abords de Rouvres. La marche en avant continue les jours suivants, par Antheuil, ferme Bourg-Fontaine, Dampleux. Le régiment cantonne successivement le 11 à Dampleux, le 12 à Chaudun, le 13 à Vauxbuin. Le 14 septembre, le régiment, en réserve, met en état de défense la Verrerie de Vauxrot. Le 15, deux compagnies sont envoyées en reconnaissance dans la direction de la cote 129, elles sont bientôt arrêtées par le tir de mitrailleuses et perd presque 30 hommes tués ou blessés. Le 17 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'enlever la cote 129, doit s'emparer de la partie du village de Cuffies encore occupée par l'ennemi. Le régiment atteint son objectif et arrive à 100 mètres des retranchements ennemis, mais, par suite du recul du régiment voisin, il est obligé d'abandonner les positions conquises et de revenir à la Verrerie. Le lendemain, l'attaque est reprise, mais l'ennemi s'est renforcé et le régiment ne peut déboucher du parc. Le 19, le régiment quitte la Verrerie et va cantonner sur la rive gauche, à Soissons et Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à la mise en défense de la Montagne de Paris et organiser une ligne de repli sur le front Ressons-Montois. Le 28, le régiment repasse l'Aisne, un bataillon en ligne à Cuffies, l'autre à la Verrerie. Le 30, le régiment reçoit l'ordre d'attaquer sur le front de Cuffies ; une compagnie progresse jusqu'au petit bois à l'Est de Cuffies mais, le soir, le terrain gagné doit être abandonné, la droite n'ayant pu progresser. Dans la journée du 4 octobre, des reconnaissances parviennent dans le village de Cuffies et sur la croupe au Nord-Est, sans rencontrer l'ennemi ; le soir, ces deux points sont réoccupés. Une attaque est décidée pour le lendemain, un bataillon a comme objectif le village de Cuffies, puis la croupe au Nord-Est ; l’autre bataillon, le Mont de Cuffies. A 18 heures, le village et le Mont de Cuffies sont atteints, mais l'ennemi ayant réoccupé le village et le 6e bataillon étant soumis à un violent bombardement, les positions de départ sont reprises. Le 7 octobre, le régiment va cantonner à Villeneuve, Belleu, Vauxbuin. Les jours suivants, il travaille à l'organisation du secteur compris entre le confluent de la Crise et le chemin de Venizel à Billy. Le 13, le régiment part en première ligne, dans le secteur de l'Aisne, à la Montagne-Neuve. Il est ensuite relevé et va alterner le service aux tranchées et le repos entre le 14 octobre et le 12 novembre. Le 12, un bataillon se porte à Vauxbin sur Crouy et reçoit comme objectif le bois au Sud-Ouest de la ferme de Sous-Perrières ; deux compagnies qui sont en première ligne sont accueillies par un feu violent d’infanterie et d’artillerie. Une des compagnies parvient à progresser quelque peu, mais ne peut atteindre son objectif. Pendant la nuit, le terrain conquis est organisé ; le bataillon est relevé le 13 au soir et reprend son cantonnement. Le régiment alterne tous les quatre jours entre les tranchées et les cantonnements du 15 octobre jusqu’à la mi-janvier 1915.

Le 11 janvier est ponctué par une violente canonnade et le 12 les allemands attaquent, les défenseurs sont soumis à l’infanterie et aux mitrailleuses puis à l’artillerie. Durant toute la journée, la position est défendue, un repli est effectué face à l’abondance ennemie mais les renforts arrivent et permettent de reprendre la tranchée. Le lendemain est employé à la réorganisation des unités, qui pendant la bataille, se sont mélangées et durant la nuit le régiment part cantonner à Missy-aux-Bois. De la fin janvier à début mai, le régiment connait de nouveau l’alternance entre repos et tranchée. Le 9 mai, le régiment s'embarque à Longpont, et débarque le lendemain à Frévent. Après avoir cantonné à Tincques, il se rapproche des lignes ; un bataillon se rend aux abris Mathis et l’autre à la Faisanderie. Le 13 mai, le 5e bataillon se rassemble dans la tranchée des « Arabes », au Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette. Il a pour mission de s'emparer du fortin de la Blanche-Voie (éperon Sud-Ouest de Notre-Dame-de-Lorette). L'attaque était prévue pour 17 h.30, mais deux hommes, seuls survivants d'une reconnaissance, rendent compte que le front est garni de nombreuses mitrailleuses. D'autre part, la préparation d'artillerie étant complètement insuffisante, l'attaque est remise au 14. Bien que la préparation d'artillerie soit encore très insuffisante, dans l'après-midi, un bataillon se précipite à l'assaut de la position ennemie, sous un feu terrible d'artillerie et de mousqueterie ; dans cette situation, il subit des pertes considérables mais arrive à prendre le retranchement principal de l’ennemi. A la tombée de la nuit, la ligne se renforce d'un grand nombre d'hommes, ce qui permet de s'organiser plus solidement. Bientôt l'ennemi contre-attaque vigoureusement, mais, grâce aux deux sections de mitrailleuses, il est immédiatement repoussé. Pendant le reste de la nuit, le terrain conquis est organisé sous une pluie de projectiles d'artillerie et de mitrailleuses. Pendant ce temps, le 6e bataillon, soumis à un bombardement violent, éprouve des pertes sensibles ; à 19 h.30, il se porte dans la direction de l'éperon Sud-Est de Notre-Dame-de-Lorette et y creuse des tranchées. Le 15 mai, à 2 heures, l'ennemi, débouchant en masses compactes de la Blanche-Voie, contre-attaque de nouveau les positions un bataillon. Les deux sections de mitrailleuses tirent sans discontinuer pendant 20 minutes. Les vagues d'assaut ennemies sont fauchées au fur et à mesure de leur arrivée. La contre-attaque était brisée et laissait 800 cadavres environ sur le terrain. Pendant la journée, le 5e bataillon perfectionne l'organisation de la position qui domine et prend d'enfilade les tranchées allemandes. Une nouvelle attaque des positions ennemies, prévue pour le 17 à 13 heures, ne peut déboucher en raison des défenses accessoires dans lesquelles l'artillerie n'a pu créer de passages. Le 19 mai, le régiment, épuisé, est relevé, sauf deux compagnies qui entendront le 22, et mis en réserve à la Maison Forestière.

Blanche voie

Louis est évacué le 19 à l’hôpital de Noeux-les-Mines pour une plaie dans la région fronto-temporale gauche où il se fait trépaner mais également pour une plaie dans la section transversale de la region scapulaire (omoplate) dû à une balle. Le 23 mai 1915 il décède à l’hôpital auxiliaire n°20 d’Abbeville où il avait été transféré le 22 mai. Son dossier médical ne permet pas de savoir quand il a été blessé car il est arrivé dans le coma et personne n’a donné d’indication. Il repose au cimetière de Fleury.

Chaix louis

COURTOIS Clément

Le 17/04/2018

Courtois clement

Il est né le 20 février 1896 à Fleury, fils de COURTOIS Louis et de CHAPILLON Marie Sydonie. Jamais marié. Avant la guerre il travaillait comme charron.

Clément est incorporé le 12 avril 1915 au 29e bataillon de chasseurs. Etant de la classe 1916, il doit parfaire sur éducation militaire et passe un temps indéterminé dans la caserne. La plupart des mobilisé de se classe, parte au front à partir de novembre. Entre le 28 octobre et le 1er novembre, un renfort de plus de 100 chasseurs arrivent au bataillon qui se trouve dans la région Sud de Suippes. Le but du bataillon est d’organiser définitivement le ferme Navarin et la butte de Souain. Les chasseurs alternent entre plusieurs jours aux tranchées et plusieurs jours au repos mais le journal de marches et d’opérations n’indique pas plus de précision. Il faut attendre le 23 juin 1916 pour voir le bataillon se faire transporter dans un autre secteur, celui de l’Argonne. Ce n’est que le 27 qu’il relève deux bataillons du 171e d’infanterie, dans le secteur du bois Chenois, entre le fort de Vaux et le fort de Tavannes vers Verdun. Il est accueilli par un bombardement assez vif. Le lendemain, le bombardement continu très violent et de différents calibres : 37, 77, 105, 130 et 150, en particulier beaucoup de 105 fusants et percutants. La position de la première ligne en avant de la crête est battue à 800m par le fort de Vaux et rend toute liaison impossible avec l’arrière. Les bombardements sont violents et à peu près ininterrompus ce qui fait subir de nombreuses pertes chaque jour. Jusqu’au 2 juillet, le bataillon garde ce secteur sous un feu terrible, des tirs harcelants d’infanterie et de mitrailleuses. Le 4 et 5 juillet, il cantonne à Belrupt tandis que l’autre partie doit faire une attaque surprise, sans préparation d’artillerie dans la nuit. Le groupe est alors regroupé sous le tunnel de Tavannes où se fait la distribution de grenades et du matériel. Alors que l’attaque est pour 2h du matin, à 1h50, l’ennemi déclenche une forte attaque sur une partie du groupe et l’autre lance aussitôt une contre-attaque qui réussit aux ailes, à rejeter les allemands et occupe leur tranchée. L’ennemi qui est en forces très considérables, un bataillon et dix pièces de mitrailleuses, face à une compagnie, réagit vigoureusement et la tranchée doit être évacuée. L’attaque est tout de même lancée à 1h57, les hommes sont accueillis par les grenades allemandes et la tranchée à prendre se trouve au sommet d’un talus, à pentes raides, dont le pied est balayé par le tir d’une mitrailleuse placée sur le flanc droit de l’attaque. Devant les lourdes pertes et devant l’impossibilité d’enlever un pareil obstacle, ordre est de reprendre la position de départ avant le lever du jour. Le matin, les allemands demandent, devant le petit groupe, à enlever leurs blessés et le capitaine les y autorise à condition de laisser ramener les blessés français. Le détachement passe la journée sur son emplacement et à la tombée de la nuit rentre à Belrupt. Le bilan de la journée est lourd avec tous les chefs de section blessés ou tués et 25% de l’effectif est hors de combat. Le 6, le bataillon est déplacé par automobile à Guerpont où il cantonne. Le 17, il quitte Guerpont à 8h et embarque à Ligny-en-Barrois en deux échelons. Le lendemain, le premier échelon débarque à Jonchery-sur-Vesle et le second à Muizon et vont par la suite cantonner à Sainte-Euphraise et Bligny où il reste jusqu’à début août. Le 7, le bataillon quitte Vauxtin, Longueval et Dhuisel à 6h et se rend par voie de terre à Ecuiry où il cantonne. Le lendemain, il quitte le cantonnement à 19h et vont relever des unités en première ligne où il reste jusqu’au 26 août. Elle embarque en camions autos près de la sucrerie de Noyant sur la route Soissons – Château-Thierry et débarquent à Arcis-le-Ponsart pour cantonner aux alentours. Le 6 septembre, un détachement quitte Arcis à 21h et se rend par voie de terre à Jonchery-sur-Vesle où il arrive le 7 vers 1h30 ; il embarque à 7h15 et se rend par voie ferrée dans la Somme ; il débarque à Saleux vers 17h10 et se rend par voie de terre à Bovelles où il cantonne. Le deuxième détachement qui les cantonnements vers 3h30, le 7 et se rend à Jonchery-sur-Vesle pour embarquer à 10h30 et débarqué à Conty à 23h30 pour se rendre à Bovelles à pied où il arrive le 8 vers 8h et cantonne. Le 15 septembre, le bataillon a ordre de se rendre à La Neuville-lès-Bray dans la Somme ; il embarque à 7h30 à Bovelles en camions-autos et débarque à La neuville vers 14h où il bivouaque. Le 17, il reçoit l’ordre de se porter en réserve de Division dans le Bois Madame. Le lendemain, le secteur occupé par le bataillon est bombardé violemment durant toute la journée. Le 19, le bombardement continue durant toute la journée et le bataillon tout entier passe en réserve de la 254e brigade. La 4e compagnie et la moitié de la 3e vont en réserve du 171e d’infanterie dans la carrière Ouest du Bois Labbé ; la 1e vient prendre la place de la 4e dans la tranchée des Berlingots ; les autres conservent leur emplacement de la veille. Le 20, la situation n’a pas évoluée mais le bombardement redouble de violence et devient intense à 10h jusqu’à 17h. les emplacements occupés par le bataillon subissent les coups de l’artillerie allemande préparant une attaque vers la ferme du Bois Labbée et Bouchavesnes. L’attaque ennemie est repoussée par les éléments voisins tandis que le bombardement dure toute la journée.

Bouchavesnes 1916

Le 24, le bataillon se porte sur l’emplacement de combat, les tranchées Nord de la ferme du Boix Labbé, où il a ordre de prendre et de dépasser la tranchée de Turka qui lui fait face, d’atteindre l’Epine de Malassise et de pousser des reconnaissances si possibles jusqu’à Moislains. Le lendemain, à 12h35, l’attaque se déclenche sous un barrage violent d’artillerie et de mitrailleuses. La 1e et 2e compagnie se portent à quelques mètres de la tranchée de Turka où elles sont arrêtées par des feux de mitrailleuses venant de la cote 131 et de la zone d’attaque du 46e régiment d’infanterie. La 3e et 4e compagnie rejoignent les compagnies d’assaut sur leurs emplacements. A 15h25, elles s’accrochent au terrain désespérément sous un feu intense d’artillerie et de mitrailleuses ennemies qui fauchent les agents de liaison et les hommes dont la tête dépasse des trous d’obus. A 16h, le 46e régiment d’infanterie ne peut progresser. A 18h30, la 2e compagnie est obligée de se replier sur la tranchée de départ ; les 1e, 3e et 4e compagnie tiennent sur la ligne qu’elles ont atteinte. La 5e compagnie et la 2e compagnie de mitrailleuse occupent la tranchée de première ligne. Le 26, le bataillon doit être remplacé par un du 172e régiment d’infanterie mais la relève est impossible. A 6h la situation la 1e, 3e et 4e compagnies sont accrochées devant la tranchée de Turka ; la 2e, 5e, et 2e compagnie de mitrailleuses sont avec deux compagnies du 172e régiment d’infanterie dans le chemin creux allant de la ferme du Bois Labbé à Bouchavesnes. A 13h, toute la ligne est soumise à un violent bombardement. Les avions ennemis survolent à faible hauteur par groupe de 8 et de 10. A 17h, un ordre d’attaque est donné mais elle échoue. Le 27, dans la nuit, la 3e compagnie s’est emparée de la partie Sud de la tranchée de Turka, après avoir repoussé deux attaques à la grenade. Les hommes de cette compagnie progressent à la grenade dans la tranchée. A 9h, tout le secteur occupé par le groupement est violemment bombardé. A 10h, un attaque allemande composée d’importantes vagues d’assaut part de la cote 131 dans la direction de la ferme du Bois Labbé. A 10h30, les vagues d’assaut sont prises à revers, notamment par une mitrailleuse portée hardiment à l’Est de la tranchée de Turka par un caporal du bataillon, dans un trou d’obus, et quelques éléments de la 3e compagnie installée dans le coude de la tranchée de Turka. Les fantassins du 172e régiment d’infanterie et le bataillon, se portent à la rencontre des allemands et font prisonniers la garnison ennemie de la tranchée de Turka (environ 200 hommes) et s’emparent de la tranchée sauf un réduit, installé à la partie Nord de la tranchée où se trouve un nid de mitrailleuses qui résiste toujours. A 11h, l’ordre est de reprendre le réduit et cela est fait vers 19h30. A 20h, les reconnaissances rendent comptent qu’il n’existe pas de tranchée de doublement sur toute la longueur de la première ligne, derrière la tranchée de Turka. Il existe uniquement un talus de chemin aménagé mais non occupé. A 21h, le groupement est relevé par le 19e bataillon de chasseurs. Le 28, le bataillon campe au Moulin de Fargny sur ses anciens emplacements.

Clément part pour le 42e bataillon de Chasseurs à Pied le 30 septembre 1916. Du 7 au 12 octobre, il tient le village de Biaches et ses abords ; la réaction ennemie est très violente, ses attaques se succèdent presque sans interruption, mais toutes sont repoussées. Du 31 octobre au 4 novembre, le bataillon occupe les lignes en arrière de La Maisonnette, qui vient de tomber aux mains de l'ennemi après une très grosse attaque. Cette occupation demande à tous un effort surhumain ; le terrain n'est qu'une nappe de boue, les hommes sont exposés aux vues directes de l'ennemi, qui ne cesse de bombarder avec des obus de gros calibre. L'effort demandé au bataillon est achevé le 4 dans la nuit ; la fatigue est grande et les pertes ont été sévères de la bataille, il est envoyé à l'arrière pour se reconstituer. Du 12 décembre au 5 janvier 1917, le bataillon travaille à l'organisation défensive du secteur d'Hautebraye. Jusqu’au 8 mars, il occupe ce secteur, alternant avec les premières lignes et les positions de réserve. L'artillerie ennemie est très active, de fréquents coups de main sont exécutés de part et d'autre et les pertes sont assez sérieuses. A partir du 10 mars, le bataillon organise le secteur de Touvent. Le 18 mars, il reçoit l'ordre de se porter en première ligne pour l'attaque de Moulin-sous-Touvent ; les deuxième et troisième positions ennemies sont occupées successivement ; malgré les fatigues, la marche en avant est rapidement exécutée et Saint-Aubin est occupé le 20 mars au matin. Le 24 au petit jour, deux compagnies franchissent l'Ailette avec des moyens de fortune et se portent en avant ; l'ennemi lâche pied, Folembray est occupé le 26. Le 27 à 5 heures du matin, l'attaque reprend ; les deux compagnies se portent à l'attaque de la croupe de Verneuil ; l'ennemi fuit devant la ligne de tirailleurs, la poursuite commence. Le 28 mars, le bataillon est relevé en première ligne et Folembray qu'il occupe organise. Jusqu'au 1er mai, il occupe différents centres de résistance et, le 2 mai, il est envoyé en cantonnement de repos à Blérancourt. Le 22 juin, le bataillon est transporté en autos à Braine et relève un régiment d’infanterie sur le Chemin des Dames, au Nord-Est de Braye-en-Laonnois. Les tranchées, bouleversées par le tir de l'artillerie ennemie, sont en très mauvais état ; les défenses accessoires n'existent pour ainsi dire pas. Le 8 juillet, un violent bombardement est fait pendant la nuit, l’ennemi déclenche sur la partie Ouest du secteur une violente attaque. En même temps il essaie d’aborder les tranchées occupées par le bataillon mais les fusiliers, grenadiers et mitrailleurs en poste les arrêtent.

Chemindames1917

Clément est mort le 8 juillet 1917 à Braye en Laonnois, très certainement en défendant la tranchée pendant l’attaque allemande. D'après son acte de décès, il est mort des suites d'une plaie transversale de la poitrine. Sa sépulture reste inconnue

Note : le récit commence à la date de sa mobilisation mais il a très certainement connu le front après sa période d'instruction, en général 7 mois.

Il est cité à l'ordre du régiment : « Tombé mortellement blessé le 8 juillet 1917 en accomplissant son devoir à BRAYE-en-LAONNOIS (Aisne). » 

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous)

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

COURTOIS Raymond Emile

Le 17/04/2018

Courtois raymond emile

Il est né le 6 janvier 1894 à Fleury, fils de COURTOIS Emile et de DUSSAUX Marie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Raymond est arrivé le 4 septembre 1914 au 158e régiment d’infanterie qui est en cantonnement à Guignecourt. Il part dans la soirée pour arriver à Planrupt et Frampas le 7 ; le 8 à Montmorency-Beaufort et Dampierre puis le 10 marche pour atteindre Sompuis où il rencontre l’ennemi. Les allemands engagent une fusillade puis lance une contre-attaque soutenue par l’artillerie, ce n’est qu’à la nuit tombée que les français attaquent mais le coup de sifflet l’ordonnant alerte l’ennemi qui répond par une fusillade, l’attaque est donc avortée. Ce n’est que le 11 que la marche reprend, suite à la retraite allemande, en direction de Suippes ; le 13 alors que le régiment rentre dans Souain, il est assailli par une violente fusillade et des tirs de mitrailleuses et part donc en arrière sur la première crète. Le 14 septembre, dans la nuit, l’attaque est lancée mais les fils de fer empêchent de rentrer dans les tranchées ennemies, ce qui provoque de nombreuses pertes, le repli est ordonné ; le lendemain il faut attaquer la cote 141 au Nord-Est de Souain mais dû à un côté non protégé, l’attaque est annulée mais le 19, après un cantonnement à Suippes, le régiment se rend dans les tranchées françaises et y reste plusieurs jours. Par la suite, le régiment part dans le Nord de la France et arrive le 3 octobre à Wavrin, entre Lille et Lens. Jusqu’au 12, les trois bataillons répartis sur un front de plus de 20 kilomètres doit protéger les débarquements d’autres unités et de tenir face à la cavalerie et aux bataillons de chasseurs de la garde prussienne, sur les ponts du canal de Douai. Du 6 au 10 octobre, une série de combats acharnés sont soutenus par les bataillons et même par les compagnies, isolés les uns des autres et menacés sans cesse d'encerclement. Le régiment combat ensuite dans le Pas-de-Calais ; avec les Anglais à Cambrin, puis aux abords de Vermelles, puis dans les tranchées de Noulette, où il repousse plusieurs attaques furieuses sans perdre un pouce de terrain. Le 1er novembre, deux bataillons sont enlevés en camions-autos et transportés à Reningelst, dans la région d’Ypres. C'est le moment où se prépare le plus formidable assaut de la bataille des Flandres. Pendant 25 jours, ils vont soit attaquer, soit défendre ; ils prendront part à trois actions différentes : Du 3 au 8 novembre, combat de Kemmel, attaque et défense du moulin de Spanbroke. Du 10 au 15 novembre, défense de Mont-St-Eloi, dans des tranchées pleines d'eau, sans aucune communication avec l'arrière, en butte aux attaques quotidiennes de l'ennemi. Du 16 novembre au 5 décembre, défense du secteur de Hooge où un nouvel ennemi, le froid, fera insidieusement son apparition et causera les premières fortes pertes par gelure de pieds. Le 5 décembre, il a part en réserve à Poperinge et fait des travaux de propreté et d’hygiène puis se rend le 9 à Aire-sur-la-Lys et à Camblain-Châtelain le 10 ; le 17 est à Houdain où il reste en réserve et effectue divers travaux jusqu’au 31 décembre où il part cantonner à Mingoval.

Yser

Raymond est mort le 4 janvier 1915 des suites d’une blessure de guerre à ambulance n°10 Elverdinge. Aucune information ne permet de savoir quand il a été évacué à l’ambulance. Il est enterré au cimetière de Fleury.

Courtois raymond emile tombe

DESCHAMPS Lucien Emile

Le 17/04/2018

Deschamps lucien emile

Il est né le 6 septembre 1880 à Fleury, fils de DESCHAMPS Emile et de THUILLAUT Angèle Blanche. Marié le 1er août 1904 à Bazouges-sur-le-Loir (Sarthe) avec BAUDRON Anne. Avant la guerre, il travaillait comme boucher.

Lucien est mobilisé 24 août 1914. D'après sa fiche matricule, il serait rattaché au 20e ou 22e Régiment d'Infanterie Territorial mais aucun n'était au lieu de sa mort. Voici donc le chemin du 274e régiment d'infanterie, régiment de sa fiche décès.

Pendant les journées du 24, 25 et 26 août, le régiment couvre la retraite des autres éléments de la division ; exécute des travaux de défense, pour permettre aux troupes de s’écouler. Le 27, il se porte à Etréaupont, sur la rive gauche de l’Oise. Une compagnie a pour mission de garder le pont. Une ligne de résistance est organisée entre le village précité et celui de Luzoir, mais l’ennemi s’étant présenté en force vers 17 heures, le régiment reçoit l’ordre de se replier sur Fontaine-lès-Vervins, pendant qu’une autre compagnie assurait la défense du pont de la Cloperie, sur le Thon, affluent de l’Oise. Le 28 août, le régiment se dirige sur Sains-Richaumont. Le 29 août, il se pointe au point du jour à la ferme Bertaignemont et y prend positon, mais il essuie immédiatement un violent feu de mousqueterie, tiré des tranchées ennemies et doit s’abriter dans un ravin. L’ennemi ouvre bientôt un feu violent d’artillerie qui occasionne des pertes sensibles. Un bataillon, très éprouvé, se replie et gagne le lieu de rassemblement qui lui est indiqué. A la nuit, un autre bataillon, qui a pu se maintenir sur ses positions, reçoit l’ordre de se replier et d’aller cantonner à Landifay, où il doit assurer la garde du quartier général. Le 30 août, un bataillon, qui occupe la ferme Saint-Rémy, creuse à 600 mètres au Sud, des tranchées dans lesquelles il s’établit. Mais une violente contre-attaque allemande l'oblige à se replier dans la direction de Landifay. Le mouvement de retraite recommence vers le Sud, à 2 heures de l’après-midi. Il se continue pendant les journées des 31 août, 3, 4 et 5 septembre. A cette date, un bataillon cantonne à Fontaine-sous-Montaiguillon et le deuxième à Villenauxe. La retraite était terminée. Le 6 septembre, le régiment part à l’attaque du village d’Escardes et bivouaque, la nuit, sur les positions conquises. Le lendemain, à la pointe du jour, pour appuyer l'attaque de Courgivaux, il prend position au Sud de ce village. Mais il n’a pas à participer à l’action, les troupes d’assaut s’étant emparées des positions ennemies. Le régiment traverse Courgivaux et avance jusqu’à Neuvy, où il passe la nuit. Il recueille de nombreux blessés allemands qui ont été abandonnés dans une ferme voisine. Le 8, alors que le régiment est en réserve, il part soutenir l’attaque de Montmirail, il se porte au Nord de Fontaine-Armée, et, après avoir exécuté son mouvement en suivant la lisière des bois, reste en position d’attente. Il va ensuite occuper un repli de terrain, face à Montmirail, près de la ferme Chénézard, commune de Rieux. Le 12, il est également en réserve sauf plusieurs compagnies qui partent à l’attaque de Thillois sous un feu violent de mitrailleuse. Elles parviennent jusqu'à 250 mètres de la lisière du village puis se jettent dans Thillois d’où l’ennemi s’est enfui. Le 13, le régiment s’établit dans l’après-midi à la cote 110, au Sud du village de Thil, face au fort. A la tombée de la nuit, il établit ses cantonnements à Saint-Thierry et à Merfy. Le 14, le régiment reprend sa position de la veille, il se reporte sur les villages de Thil et de Saint-Thierry, qu'il doit mettre en état de défense puis prend position dans le ravin de Tassicourt. Un bataillon reste sur place et l’autre part à la ferme Saint-Marie le 15 ; il essuie un violent feu d’artillerie et est obligé de se replier sur le canal de l’Aisne à la Marne. Le bataillon resté en place se porte sur Hermonville pour organiser défensivement ce village. Le second bataillon reçoit l’ordre de fortifier le village de Cauroy. Du 17 au 21 septembre, le régiment occupe ses emplacements d’Hermonville et Cauroy, qu’il continue à fortifier avant de partir le 22 sur la station de Merfy-Saint-Thierry. Le régiment reçoit, le 23 septembre, l’ordre de marcher sur Courcy. Un bataillon a pour mission d'attaquer le Moulin ; le second bataillon doit se porter à l’Est de Courcy et se tenir en liaison avec le premier bataillon. Protégées par un tir très efficace de l’artillerie, les diverses unités du régiment avancent sur les positions ennemies, malgré une très vive résistance des allemands ; mais, en raison de ses pertes, le régiment reçoit l’ordre de regagner les positions de bivouac qu’il occupait la veille. Le 27, en prévision d’une contre-attaque, il est rassemblé à la station de chemin de fer de Merfy-Saint-Thierry. Un bataillon se porte à l’attaque des tranchées occupées par l’ennemi, sur la route de Laon à Reims. Après avoir débouché du Chemin-Creux, au Sud de Saint-Thierry, les compagnies, disposées en losange, avancent rapidement dans la plaine, en lignes de demi-sections. Elles progressent, sans encombre, malgré le feu de l’artillerie ennemie, jusqu'à un chemin parallèle à la route nationale et allant de la ferme du château de Saint-Thierry, à la verrerie de La Neuvillette. Mais à ce moment, les compagnies doivent se déployer en lignes de tirailleurs, l’infanterie allemande dirigeant sur elle une très vive fusillade. Le mouvement du bataillon, interrompu quelque temps, continue lorsque l’artillerie, allongeant son tir et atteint les positions allemandes. Toutefois, la progression fut lente, pénible et très coûteuse. L’élan des compagnies est arrêté, à environ 250 mètres de la route nationale, par un feu très meurtrier des mitrailleuses ennemies. Le bataillon se trouve alors dans une situation assez critique. Les hommes durent rester, jusqu’à la nuit, aplatis contre le sol, pour échapper aux balles allemandes. Vers 19 heures, le bataillon reçut l’ordre de se décrocher et de regagner Merfy après avoir, au préalable, ramené ses blessés. Jusqu’au 14 octobre, le régiment reste sur ses positions de bivouac et exécute des travaux de défense. Le 14 octobre, le régiment se met en route, dès trois heures du matin, pour la ferme de Luthernay, il reste en réserve dans les environs de la ferme et vient, le soir, cantonner dans le village. Le 15, un bataillon est détaché sur Cauroy et la Maison-Blanche alors que le second reste à Hermonville. Le 16 octobre, le régiment se rend à Thil, pour assurer la défense du secteur de Chauffour et conserve cette mission jusqu’au 23 octobre. A cette date, il se porte sur Villers-Franqueux jusqu’au 31 octobre où il revient dans le secteur de Thil pour repartir le 9 décembre 1914.

Jusqu’au 25 avril 1915, il assure, avec un régiment territorial et 100 cavaliers, la défense du secteur de Courcy. Après une période de repos de quinze jours, le régiment s’embarque en chemin de fer, à Jonchery, le 10 mai, pour gagner le front d’Artois. Jusqu’au 2 juillet, il reste continuellement en réserve d’Armée. Le 3 juillet, il quitte le village d'Ourton, pour se diriger sur le front de Neuville-Saint-Vaast. Il arrive dans la nuit du 3 au 4 à Ecoivres et gagne immédiatement, par les boyaux, les tranchées à occuper entre Neuville-Saint-Souchez. Il reste en ligne en alternant les tranchées et le repos de juillet à septembre. Pendant le séjour du régiment aux tranchées, sa tâche a été extrêmement pénible. Continuellement bombardé par la grosse artillerie ennemie, il a eu chaque jour des pertes sensibles. Le 25 septembre, un ordre d’attaque est lancé, il se rend à Neuville-Saint-Vaast puis à Neuville à la Folie. En raison de la violence du bombardement et du grand nombre de fusées éclairantes tirées par l’ennemi, le mouvement ne peut continuer à s’effectuer à découvert et la troupe doit emprunter les boyaux, pour se rendre à ses nouveaux emplacements. Ce n’est que le 26 que l’attaque à lieu, grâce à un brouillard assez épais permit à un bataillon de se déployer et de commencer son mouvement, sans attirer l’attention de l’ennemi. Il peut ainsi traverser, sans aucune perte, le Chemin des Saules, où se trouvent plusieurs compagnies d’un autre régiment. Mais à ce moment, il est soumis à une vive fusillade et à des feux nourris de mitrailleuses ennemies. L’autre bataillon envoie des renforts, mais, en raison des pertes subies, il faut s’arrêter sans avoir atteint la tranchée de la Justice, occupée par les Allemands. Pour conserver le terrain conquis, des tranchées sont creusées à la hâte, sous le feu de mitrailleuses. Le 27 septembre, les compagnies consolident leurs positions. Des patrouilles peuvent reconnaître que la tranchée de la Justice, tenue par les Allemands, est défendue par un réseau de fils de fer, que notre bombardement a laissé presque intact. Le 28, le régiment reçoit l’ordre d’attaquer la tranchée de la Justice, un tir préparatoire d’artillerie sur les positions allemandes est enclenché pour plusieurs heures. A 18 heures, des reconnaissances composées chacune d’un officier et de 25 hommes, sont envoyées et sont accueillies par une vive fusillade. Deux compagnies se portent en avant et réussissent à progresser d’environ 40 mètres, mais doivent s’arrêter et se collent au sol, par suite des grosses pertes que leur faisaient subir les feux nourris de fusils et de mitrailleuses. Pendant ce temps, une section d’une compagnie s’avance dans le Chemin Creux, pour attaquer la barricade allemande, presque entièrement démolie par le canon. Mais cette section est également forcée de s’arrêter et de creuser une tranchée pour s’abriter. La nuit arrivée, les compagnies s’organisent sur le terrain conquis, et établissent un boyau de communication entre nos anciennes tranchées et les nouvelles. Les journées des 29-30 septembre, 1er octobre, sont employées à consolider les positions. Les tranchées et boyaux de communication sont améliorés, des barricades construites, avec des sacs à terre.

Neuville st vaast

Lucien est mort le 1er octobre 1915 à Neuville-Saint-Vaast. Le journal de marche ne permet pas de savoir ce qui lui est arrivé car les journées du 29 septembre au 1er octobre sont regroupées.

Son acte de décès étant retranscrit à Auffay, il pourrait être enterré dans cette ville.

Lucien a reçu la médaille militaire à titre posthume : « Brave soldat. Tombé glorieusement au champ d'honneur, le 1er octobre 1915 à Neuville-St-Vaast ».

Il a donc pour ceci, droit à la médaille militaire ainsi qu'à la croix de guerre (exemple ci-dessous) :

Medaille militaireCdg 1 etoile bronze

×