LETOT Maurice

Le 17/04/2018 0

Dans Les Poilus du Monument

Letot maurice

Il est né le 20 avril 1888 à Fleury, fils de LETOT Théophile Alexandre et BERTRAND Amandine. Marié le 27 juin 1914 à Fleury avec ROBIN Marie Antoinette. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Maurice arrive le 3 août 1914 au 367e régiment d’infanterie qui est à Toul. Il part le 6, après avoir participé à diverses organisations défensives et tenu les avant-postes, sur les deux rives de la Moselle, au Nord de Pont-à-Mousson, le régiment reçoit le baptême du feu au cours de la bataille du Grand-Couronne, le 5 septembre 1914. C'est le jour où les assauts ennemis se multiplient au mont d'Amance et sur la crête de Sainte-Geneviève. Il reçoit l'ordre, dès le matin, d'évacuer Pont-à-Mousson ; le lieutenant-colonel FLORENTIN fait sauter le pont qui unit la ville au faubourg Saint-Martin ; la 1re section de la 19e compagnie qui n'a pu être prévenue à temps, lutte toute la journée sur les pentes du Bois-Le-Prêtre contre l'infanterie et l'artillerie ennemies et rejoint, en bon ordre, à la nuit, le reste du régiment. Le 6, jour où l'effort allemand se concentre sur Sainte-Geneviève, le régiment flanque, à l'Ouest, cette importante position en défendant la hauteur du bois de Cuite, au Nord de Dieulouard. A 7 heures, une attaque ennemie débouche de Blénod, pénètre dans le bois et, jusqu'à 19 h.30, le combat continue, très meurtrier pour l'ennemi, qui ne peut progresser. A ce moment, les contre-attaques ont déblayé la crête, mais l'ordre de repli sur le Bois-Brûlé est donné ; les faibles éléments qui ont lutté ont du moins empêché, pendant toute la journée du 6, l'artillerie ennemie de prendre à revers les défenseurs de Sainte-Geneviève. Le 12 septembre, le 5e bataillon coopère au dégagement du fort de Troyon, dont l'héroïque résistance sauve l'armée SARRAIL attaquée de front par le kronprinz impérial et prise à revers par le kronprinz de Bavière, qui s'efforce de passer la Meuse ; la manœuvre échoue complètement, grâce au concours de la 73e division d’infanterie et de la 2e division de cavalerie, prêtées à SARRAIL par CASTELNAU ; la victoire de la Marne est gagnée, Verdun dégagé et l'armée SARRAIL avance au Nord et à l'Ouest. L'échec qu'il a subi devant Troyon n'a pas démoralisé l'ennemi qui tente à nouveau l'encerclement de Verdun par le Sud et jette, en Woëvre, le 20 septembre, quatre corps d'armée venus de Metz sous le commandement du général von STRANTZ. Tandis que, vers les hauts de Meuse, les Allemands redoublent leurs attaques qui aboutissent, le 29 septembre, à la formation de la hernie de Saint-Mihiel, la 73e division prend résolument l'offensive entre le Rupt-de-Mad et la Moselle. Le 20 septembre, le 367e se porte, sur la droite du 368e, à l'assaut de la route nationale n° 58 (Pont-à-Mousson à Saint-Mihiel), à l'Est de Limey. L'ennemi en est chassé malgré les pertes sensibles. De nombreuses batteries ennemies, installées au Nord de Remenauville et de Regniéville, balaient sans répit les lisières du Bois-Brûlé et le ravin des Quatre-Vaux. Cependant, le 21 septembre, le régiment brise une violente attaque ennemie qui débouche de la région de Fey-en-Haye ; une fraction de la 23e compagnie, avec le capitaine LÉVY, résiste jusqu'à la mort dans une partie du bois ; après la retraite de l'ennemi, on retrouve les cadavres de ces héros qui sont inhumés dans le ravin des Quatre-Vaux, non loin de la route. Le 22, le 6e bataillon contre-attaque dans le bois de Saint-Pierremont et ramène au feu un régiment qui s'était replié. Le 23, le régiment participa à l'attaque du plateau de Lironville et subit, après le 346e régiment d’infanterie, des pertes cruelles ; sur les glacis, des files entières de combattants gisent côte à côte comme s'ils allaient encore bondir ; les mitrailleuses allemandes balaient le terrain où cependant les unités se maintiennent. Enfin, le 25 septembre, le plateau de Lironville est entièrement conquis, le village de Limey emporté ; le 5e bataillon occupe la position Limey – cote 305, tandis que le 6e organise les tranchées de la crête de Lironville. Au cours de ces journées, la 73e division d’infanterie, a brisé l'offensive de tout un corps d'armée ennemi. Pendant sept mois, le régiment va se trouver, dans le secteur de Limey, face au bois de Mortmare, position inexpugnable, où les Allemands ont accumulé des défenses accessoires et des mitrailleuses. Le 21 octobre, après un semblant de préparation d'artillerie, le 367e s'élance à l'assaut. Les compagnies d'attaque sont décimées ; le lieutenant HEURTEL, commandant la 22e, après avoir déchargé son revolver dans les créneaux ennemis, revient presque seul ; quelques fractions restent pendant quatorze heures sur une pente descendante et à découvert devant le bois ; les obus ennemis balaient la pente et des fantassins ennemis tirent sur tout homme qui remue. La nuit permet enfin aux survivants de regagner la crête ; le commandant du 5e bataillon a perdu presque toute sa liaison et revient avec une balle dans chaque bras. Une contre-attaque allemande est rejetée dans le bois. C'est au cours de cette journée que le sénateur REYMOND et l'aviateur CLAMADIEU furent tués devant la lisière du bois. Les sapeurs du régiment commandés par le sous-lieutenant HOUSSIN, ramenèrent dans les lignes l'appareil qu'ils montaient. Le régiment creuse ensuite, pendant plusieurs mois, des parallèles de départ qui, sur un front de 200 mètres, s'avancent dans le bois.

Mais, le 5 avril 1915, quand un bataillon d'un autre régiment veut sortir pour l'assaut, l'artillerie et la mousqueterie ennemies le rejettent en désordre dans la tranchée. Cependant, l'attaque ayant été reprise, les 17e et 19e compagnies entrent dans le bois, s'y maintiennent toute la nuit et n'en sortent que faute de renforts et sous la pression d'une dernière contre-attaque puissamment organisée. Le 10 mai, la 146e brigade relève la brigade active de Toul dans le Bois-Le-Prêtre. Ce secteur a une terrible réputation ; l'ennemi l'appelle « le Bois des Veuves ». Dès le 27, le 6e bataillon s'y couvre de gloire et s'empare, à la baïonnette, d’un groupe de tranchées, à la lisière du Quart-en-Réserve ; c'est le corps à corps entre les quatre compagnies et les Allemands qui se défendent héroïquement et contre-attaquent sans cesse. Du 16 juin au 4 juillet, le bombardement ennemi est continu sur le Quart-en-Réserve ; le bois prend, dans ce canton, l'aspect tragique qu'on lui voit encore au bout de cinq années ; la terre est frappée de stérilité ; quelques fûts de hêtres, déchiquetés et décapités presque au ras du sol, attestent seuls que la forêt s'étendait jusque-là. Le 18 juin, les 19e et 24e compagnies brisent une contre-attaque ennemie. Le 4 juillet, une puissante contre-attaque allemande se produit ; le régiment, qui venait d'être relevé au cours de la nuit précédente, remonte en ligne, malgré son état d'épuisement et contre-attaque l'ennemi qui s'arrête au Sud du Quart-en-Réserve ; les sections de mitrailleuses, restées sur la position, ont particulièrement souffert et n'ont plus de matériel ; enfin, après une série d'actions locales, la situation se rétablit et se stabilise, dans ce secteur, jusqu'en 1918. Après une courte période d'instruction, le régiment revient au Bois-Le-Prêtre. Jusqu'en juillet 1916, l'activité combattive des compagnies s'exerce en coups de main et en travaux d'organisation sous les bombardements de l'ennemi. Malgré une position désavantageuse, le martellement incessant des ouvrages par les torpilles et les obus de gros calibres, les jets continuels de grenades à fusil, le régiment maintient les lignes convoitées par l'ennemi.

Le 23 mars 1916, la 18e compagnie réussit un coup de main sur les tranchées allemandes, au Nord du Verger de Fey-en-Haye. Elle franchit les brèches des réseaux français et allemands, pénètre dans les lignes ennemies sur un front de 200 mètres, nettoie les tranchées et abris de première ligne, tuant, blessant les occupants et ramenant des prisonniers. Le 16 juillet, la 73e division d’infanterie était retirée du Bois-Le-Prêtre ; elle avait immortalisé ce nom et laissait, en témoignage de ses luttes opiniâtres, des milliers de camarades à l'orée du bois, dans l'argile du Pétang, à l'ombre de la Croix-des-Carmes arrachée des mains de l'ennemi. Le 19 août, le 367e occupe le sous-secteur de Rétégnebois, dans le secteur de Tavannes. Les combats acharnés soutenus précédemment dans ce secteur avaient arrêté l'ennemi sur les glacis du fort de Souville. En outre, les Allemands étaient de plus en plus détournés de Verdun, devant lequel avaient fondu leurs meilleures troupes, par l'offensive franco-britannique de la Somme. Aussi l'armée de Verdun songeait-elle à prendre à son tour l'initiative des opérations. Des deux côtés, une formidable artillerie était réunie et, du 20 au 26 août, les tirs de barrage écrasent le secteur déjà bouleversé. La 5e compagnie du 367e a des pertes sévères au cours de ces journées, surtout en officiers. Trois commandants de compagnie, sur quatre, sont tués. Enfin, le 6 septembre, la 6e se lance à l'assaut des tranchées allemandes Hohenlohe, Blücher, Triangle. Elles sont conquises sur une profondeur de 1.500 mètres ; les troupes capturent plus de 200 prisonniers, rapportent huit mitrailleuses et arrêtent, les jours suivants, les nombreuses et puissantes contre-attaques ennemies.  Les pertes du régiment, au cours de son passage dans le secteur, sont d'ailleurs élevées : 137 tués, 462 blessés et 46 disparus. En outre, le 5 septembre, le colonel FLORENTIN, commandant la 146e brigade a péri, avec de nombreux soldats, dans l'incendie du tunnel de Tavannes. A peine relevé dans le secteur de Rétégnebois, le 367e est transporté en Lorraine, dans le secteur de Lunéville. Il y occupe le sous-secteur de Vého, auquel viennent s'ajouter les sous-secteurs de Reillon et Blémerey. Il y reste jusqu'au 23 mai et prend part à l'organisation défensive et à l'exécution de divers coups de main. Après une période d'instruction au camp de Saffais, le régiment est mis à la disposition de la 2e armée et occupe, le 24 juin, le sous-secteur Huguenot, dans la région de Verdun, situé sur la rive gauche de la Meuse, à proximité et au Sud de la cote 304. Le 28 juin, après un bombardement d'une extrême violence, une attaque allemande se déclenche, menée, suivant les déclarations des prisonniers, par des stosstruppen spécialement exercées et accompagnées de pionniers porteurs d'appareils lance-flammes. Les sections, qui gardaient les premières lignes complètement nivelées, sont encerclées et se défendent courageusement : le capitaine HENRY (21e) décharge son revolver sur les assaillants jusqu'à ce qu'il soit tué à bout portant ; le lieutenant RONSIN, avec quelques hommes de la 18e, une section de la 17e et une section de mitrailleuses de la compagnie de mitrailleuse 5, résiste à tous les assauts et maintient la liaison avec le 356e ; bombardements, tirs d'engins de tranchées de gros calibres, jets de liquides enflammés, tout est mis en œuvre par l'ennemi pour réduire ce groupe ; quatre sous-officiers, qui commandent en divers points des barrages, sont tués par des balles à la tête ; mais l'ennemi est obligé de renoncer à s'emparer des survivants, après vingt-quatre heures d'incessantes tentatives ; plus loin, deux sections de mitrailleuses, commandées par le lieutenant BASDEVANT (compagnie de mitrailleuse 6) tirent près de 4.000 cartouches, ont plusieurs pièces démontées par les obus, sont encerclées par l'ennemi et se défendent à la grenade, jusqu'à ce que la 22e compagnie, entraînée par le lieutenant MAYNAND, vienne les dégager. Les contre-attaques des 28 et 29 juin montrent que malgré les conditions défectueuses de la lutte, les unités du 367e n'ont rien perdu de leurs qualités offensives ; les 15e et 17e compagnies, notamment, atteignent tous les objectifs qui leur avaient été assignés ; dans un groupement voisin, la 13e compagnie est en tête et a ses officiers successivement mis hors de combat.

Cote304

Maurice est tué la 28 juin 1917, à la côte 304, à Esnes-en-Argonne. Il repose aujourd’hui au cimetière de Fleury

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Les déplacements de Maurice durant la guerre

Sources

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