LESOUPLE Ludovic Eusèbe

Le 17/04/2018 0

Dans Les Poilus du Monument

Lesouple ludovic eusebe

Il né le 25 août 1882 à Fleury, fils de LESOUPLE Eusèbe et LORY Eugénie. Marié avec BROUET Victorine. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Ludovic arrive le 12 août 1914 au 146e régiment d’infanterie, qui est partie au front depuis début août et se trouve dans le secteur Haraucourt. Le 19, il gagne Chicourt, détache le 1er bataillon à Château-Bréhain. Le 20, au matin, après une nuit calme, les obus ennemis pleuvent sur la ville et une fusillade nourrie crépite subitement. La retraite ennemie n’était qu’une feinte. Des hauteurs qui environnent Chicourt, des nuées de fantassins allemands surgissent. Deux compagnies sortent du village et de déploient immédiatement. Les projectiles ennemis prennent déjà le village d’enfilade. Les autres compagnies occupent rapidement leurs positions pour combattre tandis que les trains et convois se replient sur la route d’Oron, déjà accompagnés par les obus ennemis. Les soldats préfèrent se faire tuer sur place plutôt que de reculer, les pertes augmentent à vue d’œil. Une section de la 3e compagnie qui combat avec acharnement depuis le matin, est presque anéantie. Les flots ennemis semblent sortir de terre, leur supériorité numérique est écrasante. Il faut, la rage au cœur, se résoudre à l’inévitable. Déjà, sur la route de Château-Salins, affluent, pêle-mêle, voitures et blessés. C’est la retraite. Reformé à Fléville, le régiment se reporte en avant le 24, pour réoccuper sa position de couverture. L’ennemi s’est avancé jusqu’aux abords de Haraucourt qui est bombardé et bientôt en flammes. Le 25, le régiment repousse devant Haraucourt une forte attaque ennemie, en lui infligeant de graves pertes. Mais, lui-même est réduit à 1650 hommes. Quelques jours après, l’arrivée de renforts porte son effectif à 32 officiers et 2260 hommes. A ce moment, le régiment avait glissé vers la droite et organisait la cote 316 au Nord-Est de Crévic. Le 1er septembre, attaque française. Le régiment qui avait été envoyé dans la nuit précédente se reposer à Sommerviller, est rappelé presque aussitôt, pour former réserve de division, à la lisière Est du bois d’Einville. L’objectif est la brasserie de la ville. L’attaque est dure. Les 5e et 6e compagnies, engagées, se heurtent à de solides positions et subissent de fortes pertes. Le 3, dans le bois de Maixe, une attaque ennemie est repoussée par le 1e bataillon, pendant une relève par un autre régiment. Le 4, après cette relève, le régiment occupe une ligne de tranchées sur le plateau au-dessus de Drouville. Malgré un furieux bombardement de nos positions, l’ennemi échoue, à 21 heures, dans son attaque sur Gellenoncourt. Le bombardement reprend, acharné, sur Haraucourt, le 5, dès le matin. Gellenoncourt est en flammes. Depuis la veille au soir, l’ennemi renouvelle obstinément ses attaques, sans obtenir le moindre avantage. Partout sur le front, le régiment lui oppose une barrière infranchissable, mais cadres et hommes sont exténués. Des éléments d’autres régiments du corps d’armée viennent le renforcer. La bataille continue sans que l’ennemi puisse mordre en un seul point. La lutte est tout aussi acharnée le 8. De part et d’autre se sont des attaques sans répit. L’ennemi a réussi à se rapprocher un peu de Haraucourt, après une légère avance, vite enrayée et le 10, par une attaque heureuse, le régiment dégage Haraucourt. Mais pendant la nuit, l’ennemi contre-attaque, et un repli du 1e bataillon oblige toute la ligne à rétrograder. Il faut attaquer à nouveau. Les restes du régiment, renforcés des chasseurs à pied et d’un bataillon du 26e, tentent un nouvel effort, le 11 septembre. Dès les premiers bonds, les mitrailleuses ennemies entrent en action. L’ennemi s’est solidement retranché et échappe à l’artillerie. A 16 heures, nouvel assaut, arrêté par les mitrailleuses ennemies placées à Gellenoncourt, d’où elles prennent les lignes d’enfilades. Il faut se dégager à la nuit. A ces furieux combats succède, le 12, un calme inattendu. Au petit jour, les patrouilles qui recherchent le contact rendent compte que l’ennemi s’est replié. Gellenoncourt est immédiatement occupé. Dans le clocher, dans les arbres, on retrouve des emplacements de mitrailleuses ennemies. Les tranchées contiennent des garnisons de cadavres. Des blessés prisonniers déclarent n’avoir pu être ravitaillés pendant quatre jours à cause des tirs d’artillerie. Le terrain est couvert de matériel abandonné. De Gellenoncourt, Haraucourt et Drouville, il ne reste que des pans de murs brulants et des débris qui achèvent de se consumer. L’ennemi s’organise en arrière, sur les pentes à l’Ouest de Serres et semble vouloir adopter une attitude défensive. Le 13, l’ennemi continue à rompre. L’aspect du terrain qu’il abandonne permet de constater les terribles pertes qu’il a éprouvées : des cadavres partout ; des pièces d’artillerie détruites, des mitrailleuses jonchent le sol de leurs débris. Le régiment arrive au terme de ses opération en Lorraine et le 14, après plusieurs jours de marche arrive le 20 à Domgermain, où il cantonne en vue d’un embarquement en chemin de fer. L’embarquement commence dans la nuit du 20 et se termine pendant la journée du 21. Le débarquement à lieu le 22 à Poix et le 25, le régiment marche de nouveau à l’ennemi. Il est arrivé au lever du jour à Rouvroy-en-Santerre. Il s’agit de reprendre Fouquescourt, dont l’ennemi s’est emparé la veille. La formation d’approche est prise. Aussitôt Rouvroy dépassé, le régiment tombe dans une zone violemment battue par l’artillerie. La progression n’en continue pas moins par échelons ; le régiment se déploie et ne tarde pas à être pris sous les terribles gerbes de mitrailleuses ennemies qui bordent Fouquescourt. Il avance toujours et parvient à une centaine de mètre du village, mais c’est en vain qu’il essaie d’aller plus loin. Le 1e bataillon subit des pertes particulièrement cruelles. L’artillerie tire sans discontinuer ; elle hache des renforts ennemis qui sont venus se masser dans le verger du château, derrière l’église, mais elle n’arrive pas à briser l’obstacle et à ouvrir la voie. Fouquescourt est en flammes. A la tombée de la nuit, un assaut est tenté mais ne permet qu’une brève progression. Le 26, l’ennemi a évacué Fouquescourt pendant la nuit, y laissant de nombreux morts ; la ville est immédiatement occupée. Il y a un nombre considérable de blessés allemands. Les jours suivants, l’ennemi compense son échec par de violents bombardements. Le 29 au soir, le régiment est relevé et fait mouvement vers le Nord et cantonne le 30 à Etinehem, sur la Somme. Il est en réserve et dans cette position il exécute divers déplacements en arrière du front. Vers l’avant, la bataille ne s’apaise pas. Le 3 octobre, le mouvement vers le Nord continue en auto. Le régiment s’embarque à Morlancourt, où il est cantonné et débarque à Mailly-Maillet, d’où le 4 au matin, il se rend à Colincamps. Ce même jour, il entre à nouveau sur le champ de bataille. A midi, départ pour consolider une partie du front, occupée par des régiments territoriaux. Le régiment s’établit sur le front Lassigny – Hébuterne. Les bombardements sont fréquents et intenses, l’ennemi agressif. Le 6, à 2h30, alerte. Le tumulte d’une vive fusillade s’élève vers la droite. C’est Gommecourt qui vient d’être repris par les Allemands. Puis c’est Hébuterne qu’ils attaquent, mais là ils sont tenus en respect par le régiment, dans un combat qui dure toute la matinée. Devant cette résistance inébranlable, il se retranchent devant le village et se bornent l’après-midi à un furieux bombardement. Le 7, le bombardement sur nos positions reprend plus violent et une attaque se dessine sur Hébuterne. L’artillerie répond énergiquement. L’ennemi renonce à attaquer. Il occupe Hébuterne, qu’il organise fortement avec les 2e et 3e bataillons. Le 1er bataillon est détaché vers la gauche. Le 12 octobre, ce bataillon participe à l’attaque de Hannescamps. Malgré des pertes élevées, il progresse notablement. Un peloton de la 3e parvient à s’établir à 400 mètres de la lisière. Le 14, Hannescamps, évacué par l’ennemis, est occupé par le bataillon avec deux compagnies du 69e et une demi-compagnie du génie. En vain, l’ennemi tente un nouvel effort le soir, à 20 heures, pour leur disputer ce point d’appui. Son attaque dirigée sur le front Est est repoussée. Jusqu’à la fin d’octobre, c’est la guerre de tranchées avec ses épisodes divers si souvent vécus depuis : travaux d’organisation, bombardements et accalmies, coups de main de part et d’autre. A noter seulement une forte attaque ennemie le 21 à minuit. A 2 heures, le calme renait. Toutes nos positions ont été maintenues.

Hebuterne

Ludovic est probablement mort le 9 octobre 1914, la date de décès a été fixé par jugement le 20 mai 1920. Il repose aujourd’hui à la nécropole Albert, dans la Somme, tombe 1573 bis. Une plaque se trouve également sur le caveau familial.

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Lesouple ludovic ensebe necropole 1

Merci à DEWITTE Micheline pour les photos à la nécropole

Citation au journal officiel du 12 août 1922 : « brave soldat. A fait vaillamment son devoir dès les premiers combats de la campagne. Mort pour la France le 9 octobre 1914 à Hébuterne. Croix de guerre avec étoile de bronze ». 

Cdg 1 etoile bronze

Les déplacement de Ludovic durant la guerre

Sources

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