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HORRY Georges

Le 17/04/2018 0

Dans Les Poilus du Monument

Horry georges

Il né le 6 avril 1890 à Fleury, fils de HORRY Marcel et LETOT Rosalie. Jamais marié. Avant la guerre, il travaillait comme cultivateur.

Georges arrive le 3 août 1914 au 82e régiment d'infanterie qui dispose de deux garnisons, l’une à Montargis et l’autre à Troyes. Il débarque entre le 5 et le 6 août sur les bords de la Meuse, à Lérouville. Le 21 août au matin, le régiment, qui cantonne à Gremilly, reçoit l'ordre de se mettre en marche par Longuyon sur la région de Tellancourt. Il passe la nuit du 21 au 22 août, en cantonnement d'alerte à Fresnois-la-Montagne, d'où il voit l'incendie embraser la forteresse de Longwy et principalement Longwy-Haut. Le 22 août, tout le corps d'armée dont fait partie le régiment, franchit la frontière et attaque l'ennemi mais subit de très lourdes pertes à cause de tranchées très organisées. Il faut donc se replier dans le Sud de l’Othain mais les allemands ne lâchent rien. Le 24, le régiment part en repos pendant quelques jours. Le 26, sur ordre, le régiment passe la Meuse à Vilosnes, dont le génie fait sauter les ponts aussitôt après le passage. Le régiment s'établit défensivement, entre Doulcon et Cunel. Du 29 août au 1er septembre se déroulent une série de combats défensifs très durs, très meurtriers et l'ennemi réussit à passer la Meuse. Une retraite stratégique est alors lancée, le régiment traverse l’Argonne et s’établit défensivement sur une ligne au Nord de Vaubecourt. Par la suite et durant plusieurs jours, le régiment creuse des tranchées et organise sa position, au Nord-Est de Rembercourt avant de subir des attaques et réaliser des contre-attaques. Le 12 septembre, les Allemands se retirent rapidement à cause de la victoire de la Marne, un gain de terrain de 60 kilomètres est réalisé et le régiment arrive à Boureuilles et durant plusieurs jours effectue des attaques sur plusieurs villages. Le 23, il faut se replier à cause d’une attaque ennemie, retour à Boureuilles avant de partir en repos trois jours plus tard. Les jours suivants, retour au front, il faut creuser des fortifications avant de rattaquer la ville et une légère avancée est faite. Du 31 au 7 novembre, le régiment cantonnement à Aubréville et reçoit la venue de renfort. La période que fera le régiment sur ce terrain à partir du 7 se fera avec une partie en première ligne devant Vauquois et une autre partie en réserve dans la forêt de Hesse sera très dur physiquement à cause de la température qui descend jusqu’à -15°c, mais également à cause de la précarité des tranchées. Il y aura plusieurs attaques jusqu’à la début janvier 1915 et il se frotte au lance-flamme allemand durant ce temps.

Le 15 janvier, le régiment, après un repos de cinq jours dans la région de Brocourt – Parois – Jubécourt, repasse en forêt d'Argonne et tient les lignes de l'Argonne orientale. Le 17 janvier, les Allemands lancent une attaque précédée d'une préparation d'artillerie importante. A cause d’un manque d’effectif, ils s’emparent d’une portion du terrain mais l’avance est vite limitée par des contre-attaques immédiates et énergiques des compagnies réservées du régiment. Par la suite, le régiment reste vigilant tout en mettant en œuvre un travail d’organisation défensive et la construction d’abris. Le 16 février, les allemands recommencent une attaque avec de plus gros calibres d’artilleries, l’infanterie se jettent en direction des tranchées françaises mais la réponse les stoppe nets, l’ennemi sort part des sapes (tunnel à hauteur d’homme qui relie les deux tranchées) et arrive à s’emparer des premières lignes et séparer les unités. Les contre-attaques françaises permettent de reprendre les lignes perdues. Jusqu’à la fin février le régiment alterne avec des périodes de repos et cette position de la cote 263. Du 28 février au 2 mars, une série d'attaques de démonstration sont demandées à un bataillon ; ces petites actions accompagnent l'attaque et la prise de Vauquois par la 10e division. Georges est nommé caporal le 25 mars. Les 3, 4, 5 avril, la division tente une attaque locale à cheval sur la Haute-Chevauchée et la cote 263, n'ayant pour but que d'élargir les positions dans cette région. Un bataillon attaque avec d’autres régiments des postions ennemis mais éprouve de fortes pertes à cause des mitrailleuses et ne fait qu’une petite avance. Les autres bataillons tiennent les positions des Meurissons et de Bolante. Georges est nommé sergent le 23 avril. Dans les premiers jours de juillet, le régiment est mis au demi-repos dans les camps aux abords de La Croix-de-Pierre. Il prépare une attaque en réalisant des missions de reconnaissances et des exercices mais les allemands prévoient l’attaque et déclenche le 13 une attaque importante. Elle commence au matin par l’artillerie qui utilise des asphyxiants sur tout notre front d'Argonne, de Boureuilles à Binarville. Le régiment se déploie sur les positions attaquées et contre-attaque à coup de baïonnette et de grenade ce qui permet de reprendre les positions perdues. Le 14 juillet au matin, ordre est donné d’attaquer le secteur de la Haute-Chevauchée mais les forces étant disproportionnées à cause d’une artillerie et de mitrailleuses allemandes en trop grand nombre font avorter le projet. Le 20 juillet en fin de journée, l'ennemi veut compléter ses gains et concentre ses efforts, après une préparation d'une intensité inouïe ; il s'en empare. Les défenseurs sont pour la plupart tous tués ou enterrés et la cote 263 fumant ne présente plus, aux yeux des spectateurs qu'un terrain bouleversé et méconnaissable. Le 22, le régiment travaille pour combler la tranchée et la renforcer en avant de la ligne. Il lui échoit, à la fin d'août, comme secteur dans la division et qu'elle conservera longtemps, celui de la Fille-Morte, à l'Ouest de la Haute-Chevauchée. Chaque bataillon travaille activement à la consolidation de la première position quand il est en ligne ; à l'établissement d'une deuxième position (Courtes-Chausses) comprenant des lignes de tranchées bien agencées, des blockhaus bétonnés de mitrailleuses et même quelques pièces de 65 de montagne qui ne doivent se révéler, par un tir à vue et de plein fouet, qu'en cas d'attaque sur la Fille-Morte. Le régiment tiendra le terrain Fille-Morte – Courtes-Chausses par ses propres moyens, sans autre relève que celle intérieure entre les bataillons, jusqu'aux premiers jours d'avril 1916. La lutte des engins de tranchées s'intensifie. L'emploi par l'ennemi de minenwerfer de gros calibre, jusqu'à celui de 340, devient au bout de peu de temps quotidien ; la contrepartie est donnée au moyen de 75, 155 et de bombes de 58. Le 27 septembre, deux jours après la grande offensive de Champagne, la division va essuyer le contrecoup d'une diversion que l'ennemi tentera sur notre front. Vers 9 heures du matin, les Allemands, après avoir fait sauter 14 mines importantes bouleversant complètement les premières lignes, depuis la cote 285 incluse jusqu'à l'Ouest de la Fille-Morte, commencent un bombardement excessivement nourri : torpilles en ligne, 105 et 210 sur les lignes de soutien, les ravins et les arrières, en plus quelques gaz vers les batteries. Vers 11 heures, après avoir occupé les premières lignes, dont tous les défenseurs sont tués ou blessés, l'ennemi descend vers la ligne de soutien par les boyaux nombreux de la position. Une compagnie, par se feux bien ajustés et ses grenades empêche les Allemands de pénétrer plus avant. Surpris de cette résistance, l'ennemi hésite un moment, puis se replie dans les premières lignes en abandonnant des cadavres sur le sol. Une autre compagnie garnit à gauche de la tranchée de soutien, où elle arrête également l'ennemi par une contre-attaque. Un bataillon, disponible, a été alerté téléphoniquement par le colonel aux baraquements où il est de repos, et il se hâte au secours du bataillon qui est au front. Dans le courant de l'après-midi, après avoir été copieusement arrosé d'obus en route, il atteint la tranchée de soutien avec deux compagnies à droite et deux compagnies à gauche. A droite, elles contre-attaquent avec succès à la tombée de la nuit les anciennes premières lignes du centre et de droite, les reprennent et s'y installent. A gauche, les deux compagnies débouchent magnifiquement sur la croupe observatoire dénommée « 09 », mais éprouvent des pertes extrêmement lourdes et ne peuvent reprendre 09 malgré une deuxième tentative ; le lendemain matin 28, elles assurent le raccordement des tranchées reprises à droite et au centre avec la gauche de la tranchée de soutien.

Dès le mois de janvier 1916, le haut commandement a des indices que l'ennemi prépare une grosse affaire qu'il déclenchera le plus tôt possible, dès que la saison le lui permettra. Ce sera la grosse offensive allemande sur Verdun. Le régiment tient un secteur très particulier où l'on fait une guerre toute spéciale, la guerre de mines. Il sera laissé encore assez longtemps en Argonne, malgré la nécessité où se trouve le commandement d'envoyer tour à tour les divisions à la grande bataille de Verdun. Une trêve de deux mois (avril – mai) passée dans l'Argonne orientale (Merliers) dissipera un peu la tension nerveuse que nécessite la tenue d'un secteur tel que la Fille-Morte. Le régiment, après ce demi-repos au secteur des Merliers, est remis dans son ancien secteur, reconquiert la crête de la Fille-Morte, perdue avant son arrivée, et y reste jusqu'aux premiers jours de septembre 1916. Le 12 septembre, la division, relevée, va au grand repos pour un mois dans la région entre Revigny et Bar-le-Duc. Le régiment occupe les cantonnements de Mussey et Mognéville (Meuse). A ce moment, l'offensive furieuse des Allemands contre Verdun est en décroissance depuis leurs derniers grands efforts du mois de juillet sur cette ville. Malgré le déclenchement d’une autre offensive franco-anglaise dans la Somme qui a eu le plus brillant début et sa répercussion presque immédiate sur le front de Verdun, les allemands sont toujours très près de la ville et le commandement sent la nécessité de dégager plus largement les abords de celle-ci. Le régiment est appelé sur ce champ de bataille célèbre par ses opérations. Le 15 octobre, il est relevé en chemin de fer et roule dans la direction de Verdun. Le 16, il cantonne dans cette ville. Le 17, il monte en ligne sur le front de la cote du Poivre – carrières d'Audremont, qu'il tiendra avec un seul bataillon les deux autres derrières échelonnés en profondeur. Dans ce secteur, très dur par la puissance des deux artilleries en présence, le régiment travaille à l'aménagement offensif de cette partie du front de Verdun en vue de l'attaque du 25 octobre 1916. Il est retiré du front précité dans la nuit du 23 au 24, en pleine préparation, pour aller à Belleray, cédant la place aux troupes d'attaques comme division de deuxième ligne. Cette action, bien préparée, à laquelle s'ajoute l'effet de surprise due au brouillard qui n'apparaît que le 24 au matin alors que tous les réglages sont terminés, réussit et donne pour la journée du 24, l'importante position du fort de Douaumont et 6.000 prisonniers, sans parler des lourdes pertes infligées à l'ennemi. Dans la nuit du 28 au 29 octobre, le régiment monte en ligne dans la partie du front immédiatement à l'Ouest du fort de Vaux, encore tenu par les Allemands. Cette relève qui s'opère par une nuit noire, dans une boue capable de produire l'enlisement, dans un terrain chaotique horriblement bouleversé d'où toute trace de végétation a disparu, est certainement l'effort physique et moral le plus pénible qui ait été demandé aux hommes du régiment pendant toute la campagne. Il s'ajoute, aux difficultés du terrain, un bombardement sans aucun répit qui intéresse une zone de 6 à 7 kilomètres de profondeur. Vers 2 heures du matin, harassé, diminué par les pertes (130 hommes tombés depuis 20 heures), le régiment arrive sur les positions qu'il doit tenir avec la première ligne à droite touchant à l'étang de Vaux : un bataillon à gauche au ravin de la Fausse-Côte ; un second bataillon en deuxième ligne au Sud de l'étang de Vaux, sa droite au ravin des Trois-Fontaines, surnommé par les combattants qui y sont passés depuis février 1916 le « ravin de la Mort ». Un bombardement de jour et de nuit, ne comprenant presque que du gros calibre, prouve que l'ennemi n'a pas accepté le recul que les français viennent de lui imposer le 24 octobre. Il sent la menace qu’ils accentuent sur le fort de Vaux, déjà tourné sur son flanc Ouest. Bien que les pertes soient incessantes et importantes, le régiment tient héroïquement sur ses positions. Le 3 novembre, il reçoit l'ordre d'attaquer ; deux bataillons s'élancent bravement sur les lignes ennemies et réalisent une avance importante qui contribue largement à la chute du fort de Vaux. Le dernier bataillon a conquis de haute lutte le village de Vaux, ou plutôt son emplacement (car il est complètement rasé par le bombardement), qu'il a dépassé largement. Un bataillon a atteint, malgré les feux très meurtriers des mitrailleuses ennemies, la tranchée de Ratisbonne qu'il occupe et retourne, face aux réduits du Muguet, de Lorient et d'Hardaumont. Le régiment continue à tenir malgré le bombardement toujours effroyable, malgré la boue, malgré le froid, malgré les privations, et, bien que ses effectifs soient très diminués, le dernier bataillon a franchi le ravin du Bazil et est venu en soutien des deux autres bataillons autour de l'abri 3603.

Vaux

Georges est mort le 3 novembre 1916 à Vaux. Il a d’abord été enterré au ravin de la fausse cote, a été transféré au cimetière de Fleury (arrondissement de Verdun, le 19 février 1921), puis le 23 mars 1926 à Fleury-devant-Douaumont, à la Nécropole National tombe 1363.

Horry georges 1 Horry georges 2

Merci à Brice Périn pour les photos.

Il est cité à l’ordre du régiment le 16 février 1916 : « Le 12 février 1916, aussitôt après l’explosion d’une mine, s’est porté sans hésitation à 20 mètres de nos lignes pour occuper l’entonnoir ».

Citation  au journal officiel du 24 octobre 1920 « sous officier très brave, au froit depuis le début de la campagne. Le 3 novembre 1916, devant Verdun, a entrainé sa section à l'assaut et a été tué à la tête de ses hommes donnant l'exemple du mépris du danger ».  Il a reçu pour ce fait une croix de guerre avec étoile de bronze (exemple ci-dessous).

Cdg 1 etoile bronze

 

Les déplacements de Georges durant la guerre

Sources

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