SALMON Marcel

Le 13/11/2017 0

Dans Les Poilus du livre d'or

Salmon marcel 2Salmon marcel

Né sous le nom DEMAMPS le 20 février 1890 à Chassy (89), fils de DEMAMPS Denise Hélène et reconnu par SALMON Emile. Célibataire. Avant la guerre, il travaillait comme charcutier.

A ses 20 ans, Marcel est appelé pour servir dans la classe 1910 avec le matricule 44 de Montargis (1316 à Auxerre). Il intègre le 155e Régiment d’Infanterie le 9 octobre 1911. Son service se termine le 7 janvier 1914 et il obtient son certificat de bonne conduite.

Marcel arrive le 3 août 1914 au 155e Régiment d’Infanterie c'est à partir du 14 août seulement que le 155e entame la marche vers le Nord, à travers la Woëvre, qui devait l'amener sur son premier champ de bataille, le 22 août 1914, à Joppécourt-Bazailles (54), au Sud de Longwy. Parti de grand matin de la région Affléville-Bouligny, le régiment, suivant le 154e, marche sur Joppécourt, où il s'arrête momentanément, tandis que le 154e est engagé dans un combat violent et meurtrier à Fillières. A la fin de la matinée, le 3e bataillon est engagé entre Joppécourt et la Crusnes pour recueillir le 154e. Dans l'après-midi les 1er et 2e bataillon reçoivent l'ordre de franchir la Crusnes au Sud de Ville-au-Montois, de se déployer face à, l'est et d'attaquer sur Fillières. Le 3e bataillon, à la fin de l'après-midi, se trouve engagé dans l'action sanglante que la 80e Brigade et le 26e Bataillon de Chasseurs à Pied continuent contre une division du XVIe Corps allemand qui attaque la 40e Division d’Infanterie dans son flanc droit. Il se conduit héroïquement au prix de pertes sanglantes, son commandant, le chef de bataillon DETRÉ, est blessé d'une balle dans le ventre. Le 1er et le 2e bataillon, après avoir franchi avec de grandes difficultés le marais de la Crusnes, entament leur action offensive. L'ordre de repli leur parvient à, ce moment-là, il n'était que temps, car ils étaient complètement débordés sur leur gauche, les deux bataillons s'échappent dans le plus grand ordre par la tranchée du chemin de fer. Le commandant REBOUL rejoint avec trois compagnies de son bataillon le colonel dans la région d'Étain, le 2e bataillon et une compagnie du 1er sont aiguillés sur Nouillonpont (55) par le général HACHE, commandant la 40e Division d’Infanterie. Ce premier choc a été dur pour le régiment. Dès l'après-midi du 23, le régiment s'est ressoudé à, Billy-sous-Mangiennes ; le 24, il est en réserve de corps d’armée ; le soir, le 1er et le 2e bataillon prennent position en avant de la 12e Division d’Infanterie, de part et d'autre de la ferme de Constantine, et livrent toute la nuit un combat violent et victorieux aux Allemands. Au petit jour, ceux-ci amènent des canons-mitrailleuses, et c'est sous un feu violent mais peu efficace que les deux bataillons, devenus arrière-garde de la 12e Division d’Infanterie, exécutent le repli qui leur est prescrit. A partir du 26 août, le 6e Corps est sur la rive gauche de la Meuse, le 155e est à Marre, puis à Malancourt qu'il quitte le 30 août ; le 1er septembre, il bivouaque près de Gesnes. Au cours de ces longues marches, le régiment reste admirable, les troupiers qui ignorent tout de la situation générale demandent sans cesse à leurs officiers les raisons qui font céder du terrain sans combat. Aussi est-ce avec joie que, le 2 septembre au matin, la 40e Division d’Infanterie, qui se trouve au Sud de Cierges, reçoit Tordre de faire front. Les Allemands attaquent sans succès. Dans l'après-midi une contre-attaque française furieuse à laquelle participent les 1er et 3e bataillons du 155e enlève Cierges et le mamelon Est. Les Allemands se replient en désordre en abandonnant morts, blessés et prisonniers. Ce fut une belle journée. Le 6e Corps ayant montré aux Allemands qu'il existait encore, continue le lendemain en doublant l'étape sa marche vers le Sud. Le 5 septembre, il est à Courcelles-sur-Aire où allait commencer pour lui la bataille de la Marne. Le 6 septembre, les 1er et 2e bataillon attaquent sur la rive droite de l'Aire au Sud de Bulainville ; le 7 septembre, le 2e bataillon est jeté dans le bois Chanel, où il restera pendant la nuit sanglante du 10 septembre. Dans la nuit du 9 au 10 les Allemands veulent en finir avec cette obstinée IIIe armée. C'est une attaque générale menée par plusieurs corps d'armée ; sous un violent orage on se bat corps à corps ; les unités du 155e mêlées et confondues, toute la nuit perdent, reprennent, perdent à, nouveau le plateau de l'arbre de Courcelles. A Taube, l'armée du Kronprinz trouve encore en face d'elle, à l'Est de Courcelles, le 6e Corps pantelant et sanglant, mais toujours vigoureux et résolu. Le 11 septembre, l'ennemi battait en retraite, la bataille de la Marne était gagnée, la France sauvée. La poursuite amène le régiment au nord de Verdun. Mais il en est ramené brusquement en arrière sur Lacroix-sur-Meuse ; le 23, il s'organise devant Lacroix. Le 24 et le 25 il est engagé dans un combat furieux, mais l'Allemand est arrêté net.

Marcel part en détachement le 25 août 1914 mais la fiche matricule n’indique pas où. Il se retrouve à l’hôpital de Vierzon le 14 septembre et revient le 2 octobre aux armées. Pour ne pas perdre d’élément de son parcours voici la continuité de la vie au 155e Régiment d’Infanterie.

Le régiment s'installe défensivement dans le bois des Chevaliers : la rase campagne est finie. Du 4 octobre au 15 décembre, le régiment occupe le bois des Chevaliers qu'il organise défensivement. Puis il est relevé le 16 décembre et reste au repos à Osches, puis à Issoncourt jusqu'au 9 janvier 1915.

Il se dirige alors vers l'Argonne, où il est en secteur à, partir du 15 janvier. L'Argonne est une région boisée au sol argileux qui se transforme, lorsqu'il pleut, en boue liquide, que les puisards, quelque profondeur qu'ils soient, ne suffisent pas à, faire disparaître. C'est le théâtre d'une lutte d'une âpre violence ; les attaques continuelles d'infanterie, les bombardements ininterrompus des arrières par obus et des premières lignes par engins de tranchées, rendent le séjour dans ce secteur excessivement pénible. La 79e Brigade tient le secteur du bois de la Gruerie au Nord de Vienne-le-Château (51) avec un régiment tout entier en ligne, un autre en réserve, qui se relèvent tous les trois jours. Le régiment relève en première ligne dans la nuit du 17 au 18 janvier. Le 19, la 11e compagnie est attaquée mais parvient, après deux contre-attaques, à reprendre le terrain perdu. Le 155e est à nouveau en ligne le 27 ; le 29 janvier 1915, les Allemands font sauter à 6h 30 les tranchées de part et d'autre d'un saillant tenu par le 3e bataillon et, pénétrant par ces brèches, parviennent à le cerner. Ce bataillon se défend jusqu'à midi. Des contre-attaques (154e, 2e Colonial, 161e R. I. ) enraient l'avance ennemie. Le régiment aura perdu dans cette journée environ l'effectif d'un bataillon. Les relèves continuent entre le 154e et le 155e régulièrement, de la première ligne à la zone de demi-repos (Vienne-le-Château, Moiremont); les bombardements par obus et engins de tranchées vont s'intensifiant ainsi que les coups de main sur les petits postes, particulièrement sur le poste dit des Bouleaux que la 3e compagnie avait réussi à enlever par surprise le 29 mars. La guerre de mines s'accentue devant le 3e bataillon. Le 13 juin, le 155e est relevé par le 112e R. I. et reste au repos à Moiremont jusqu'au 20 juin. Les Allemands attaquent très violemment le 15e corps, le régiment est alerté le 20 juin et du 20 au 27 (1er et 2e bataillon) contre-attaque et obtient quelques succès partiels. Le 29 juin, le 1er bataillon monte en ligne vers Bagatelle. Le 30 juin, l'ennemi déclenche un violent bombardement et attaque à 8 heures. Le 1er bataillon, réduit à deux sections, doit se replier. Les deux autres bataillons attaquent avec le plus grand esprit de sacrifice. Les jours suivants, c'est une série d'attaques et de contre-attaques incessantes. Le 4 juillet, le régiment est relevé et reste au repos à, La Neuville-aux-Bois et Rémicourt jusqu'au 13 juillet. Le 13 juillet, il est ramené à Vienne-la-Ville. Le 14 juillet une division coloniale attaque le long de la route de Binarville. Les 2e et 3e bataillon sont peu à peu engagés avec elle jusqu'au 17 juillet. Le 18 juillet, le 1er bataillon prend les lignes à Saint-Hubert (La Harazée) et, le 23, les 2e et 3e bataillon montent en ligne à Marie-Thérèse. Les relèves s'organisent avec le 154e dans ce secteur qui est le théâtre d'une lutte perpétuelle d'engins de tranchées et de grenades. Le 1er août, le 155e est en ligne et subit un bombardement intense toute la matinée. A 12h 30, les Allemands attaquent sur Marie-Thérèse avec des liquides enflammés et nous forcent à nous replier, pied à pied, par les boyaux, nos contre-attaques arrêtent l'avance allemande. Le 11 août, le régiment est relevé en entier et vient au repos à Aulnay-sur-Marne. 1er au 24 septembre bivouaque dans le secteur de Saint-Hilaire-le-Grand où il fait des travaux d'approche. Le 25 septembre 1915, l'attaque prévue se déclenche, la première ligne allemande est enlevée et malgré des résistances locales la progression continue vers la deuxième position. Le soir, le régiment se regroupe, il a pris deux canons de campagne au bois 12, 400 prisonniers, dont 2 officiers.

Le 27, l’ordre est donné d’attaquer la parallèle de l’Epine de Vedegrange. A droite un bataillon du 154e puis de droite à gauche : 3e bataillon du 155e, 2e bataillon du 155e, 1er bataillon du 155e. Dès 3h les soldats sont placés et la préparation d’artillerie commence à 6h. Ce n’est qu’à 9h15 que les éléments se portent en avant, les pertes sont assez sensibles dû aux tirs de mitrailleuses allemandes.

Fille morte2

Marcel est évacué le 27 septembre 1915 à l’hôpital de Châlons-sur-Marne pour une fracture du crâne, dans la région temporale, causé par un obus mais décède dans la journée. Il repose au cimetière de La-Celle-Saint-Cyr.

Citation pour la médaille militaire publiée au journal officiel du 18 octobre 1921 : « Soldat courageux et dévoué. Mort pour la France des suites de blessures reçues, le 14 septembre 1915, à Saint-Hilaire-le-Grand, dans l’accomplissement de son devoir. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

En février 1916, un secours de 150 francs est accordé à son père. A titre de comparaison, un obus de 120, en mai 1917 coûte 120 francs et équivaut à 30 861 € d’aujourd’hui.

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Salmon marcel 1 

La tombe va être reprise par la mairie afin de faire un carré militaire

Les déplacements de Marcel durant la guerre

Sources

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